RMR

Créez-y votre topic personnel ! Il vous servira de message de présentation, de galerie d'exposition pour vos créations non dragon ball... Voir explications plus détaillées en post-it.

Re: RMR

Messagepar RMR le Ven Déc 31, 2021 18:56

(Edit récit de voyage à Akita plus bas.)

Chut, chut ! Je veux garder secret mes tendances Macroniennes !

...

Bon, j'ai été obligé d'aller voir la page wikipedia de mon alter égo aux dents scintillantes (j'ai fait en sorte d'avoir toutes mes dents chromatiques, on est complétionniste jusqu'au bout ou on ne l'est pas). Il a percé en 2020, il est encore tout frais émoulu. Il va peut-être (sûrement) sombrer dans l'oubli d'ici peu. Ça m'arrange, je suis jaloux de son succès.

Son logo RMR sur son bonnet est pas mal, hein, mais je sais pas, ça manque de...
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et aussi de...
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Allez, mon gars, montre-nous ton côté fan de dragon ball et on t'autorisera à partager mon pseudo.

Note : Il avait 11 ans quand j'ai pris mon pseudo. Le sien se lit apparemment "Rumor" quand le mien se lit très franchouillard "Èrèmèr". Voir "Arémarou" pour les intimes (à savoir San999 qui a contracté la lecture japonaise de la sorte).

Edit : Comme je suis rentré en France l'été dernier, cet hiver, je suis resté au Japon, et j'ai profité des vacances pour aller explorer la préfecture d'Akita pendant 4 jours. Elle se situe au nord de Honshu, l'île principale, juste au sud d'Aomori où j'étais allé au printemps dernier (récit plus haut dans le topic).

Une fois de plus, pour décider de ma destination, j'ai choisi un onsen (source chaude) qui me faisait de l'œil et j'ai cherché ce qu'il y avait à faire dans le coin. J'ai donc pris l'avion pour la ville d'Akita où j'ai commencé par visiter le musée d'art de la ville. Quelques galeries proposaient des photos en noir et blanc d'Akita, de la Chine et de l'Europe, ça ne m'a pas beaucoup intéressé, mais il y avait surtout une exposition d'œuvres de Tsuguharu Foujita, un Japonais ayant longtemps vécu en France (et obtenu la nationalité française), de belles peintures de dames européennes en robe élégantes et surtout une grande peinture, comme une fresque, de 20 mètres de long, appelée "Événéments à Akita" où on voit un festival de la région, mais qui part un peu en cacahouète, une perche porteuse de lanternes s'écroule, une des lanternes s'enflamme, des chiens se mordent, des gens se battent, un chariot s'écroule sous un torii (portique shintoiste) malgré tout des gens dansent, s'amusent, observent. Les photos étant interdites, j'ai trouvé un lien vers cette peinture : http://www.pic-hiranofound.jp/img/works/fujita-work001.jpg Ensuite, je me suis dirigé vers le parc Senshu où se trouvent les restes d'un château japonais. En route, une grêle comme je n'en avais jamais vue est tombée. Ni la plus forte, ni aux grêlons les plus gros ou durs, mais en telle quantité qu'en un instant, le sol ressemblait à un tapis de bille là où il n'était pas couvert de neige ! Le parc était très sympa sous la neige, avec la grande porte du domaine, le bâtiment restant du château, une fontaine dont les quatre jets retombaient dans les quatre seuls trous de l'étendue d'eau gelée. Peu de restaurants étaient ouverts, mais j'ai quand même pu goûter au Inaniwa Udon, des nouilles fines et réputés délicieuses, spécialité de la région (pour être honnête, j'ai pas senti une grosse différence avec les autres). Puis je me suis rendu à Kakunodate, une ville d'Akita qui a gardé son ambiance architecturale de l'ère des samouraïs, aussi appelée la petite Kyoto. J'ai bien sûr visité le quartier des samouraïs, sous son manteau de neige, avant de rejoindre mon hôtel pour la nuit, où j'ai mangé du kiritanpo nabe, autre spécialité de la région une sorte de ragoût dont la spécificité tient au riz écrasé et compacté en forme de cylindre qui baigne dedans.

Le jour suivant, je suis parti de bon matin pour le lac de Tazawa, plus au nord. Ce lac est le plus profond du Japon, avec une profondeur maximale de 423 mètres. Il est également réputé ne jamais gelé, ce qui serait dû au fait qu'un dragon vit dans le lac. Une sorte de Loch Ness japonais, quoi. Ce qui collait bien avec la brume épaisse qui m'a accompagné pendant une partie de mon expédition autour du lac ! J'ai marché une bonne heure de la station jusqu'aux abords du lac. Là, à l'entrée est, une plage de... de neige fine accueille les arrivant, invitant à une bronzette gelée, ou à reprendre sa route. Mon objectif était de faire le tour du lac en marchant, 20 kilomètres. Démarré à 9H15, j'ai terminé mon tour à 15H00 (avec nombre de poses photos et une tentative de manger dans un hôtel qui s'est avéré fermé). J'ai eu de la brume, comme je l'ai dit, mais aussi de magnifique éclaircies, et même sous ce temps grisâtre, la clarté de l'eau était parfois frappante. J'ai vu quelques temples, des canards, des cygnes, des statues dont une fameuse statue de femme dorée, discuté avec quelques marcheurs japonais allant en sens contraire, et remarqué une jauge de profondeur à quelques pas seulement du rivage indiquant... 248 mètres de profondeur ! Une véritable falaise juste au bord dissimulée sous l'eau ! Puis j'ai bouclé mon tour et je me suis mis en route pour ma destination suivante la montagne et ses sources chaudes. J'ai découvert une fabrique de miel et le restaurant attenant (ouf, qu'il commençait à faire faim !) proposait notamment une pizza poulet-miel ma foi succulente ! Je me suis arrêté dans un hôtel pour la nuit (qui ont eu la gentillesse de me raccourcir le trajet en venant me chercher en voiture) incluant un festin pour dîner (tellement de plats que j'en ai oublié la moitié, avec beaucoup de poissons et de cornichons japonais) et une source chaude.

Le lendemain matin, troisième jour de voyage et dernier jour d'activité (le quatrième me servait à faire le retour jusqu'à l'aéroport), j'ai marché deux heures pour me perdre dans les montagnes afin de trouver les sources chaudes recluses qui font la réputation de la région. De là à commencé un marathon de sources chaudes, j'en avais cinq en ligne de mire. La première, Ganiba Onsen, je suis arrivé un peu avant l'ouverture des sources aux gens de l'extérieur (toutes ces sources chaudes sont attenantes à des hôtels, plutôt des auberges, tous complets à cause de la réputation des sources, et n'ouvrant l'accès aux sources à ceux qui ne s'arrêtent pas pour la nuit que de 10H00 à 15H00, d'où le marathon). Ils m'ont tout de même laissé entrer et j'ai pu rejoindre le rotemburo (bain d'extérieur) dissimulé au fond d'un chemin enneigé. Les bains étaient assez larges et accueillants, bien incrusté dans la nature avec des bassins de pierre, mais entre la palissade et le relief, la vue n'était pas folle, bien que le peu de forêt visible restait plaisantant. 7,5/10. La seconde, Magoroku Onsen, dont l'auberge est située entièrement au bout d'un chemin isolé de la route, offre une vue plongeante sur la forêt, très sympathique. Cependant, les bains sont assez étroit et peu accueillants malgré qu'ils s'harmonisent également bien avec l'environnement. 7/10. La troisième, Tae no Yu, propose une magnifique vue sur la cascade voisine, certes artificielle (mur de ciment), mais dont la largeur est plaisante à voir et bien entourée de forêt. De plus, les bains sont assez larges et accueillants. Le seul regret que je pourrais émettre, c'est que les bassins, surélevés, cassent l'immersion dans la nature. Mais c'est du détail. 9/10. La quatrième, Yama no Yado, se trouve être attenante à une auberge qui n'ouvre pas ses bains aux gens de l'extérieur. 0/10. Ça m'a laissé plus de temps pour la cinquième, la plus célèbre, Tsuru no Yu. La légende raconte qu'une grue est venue s'y baigner pour soigner ses blessures, et que les gens l'ayant remarqué ont beaucoup parlé de ces bains, jusqu'à ce que cela parvienne jusqu'aux oreilles du seigneur féodal d'Akita qui est venu rendre visite aux sources lui-même. Les bains sont très larges, parfaitement en harmonie avec l'environnement, la vue en contre-plongée sur la forêt qui domine les sources est très plaisante, et si les galets qui tapissent le fond du bassin rendent les déplacements inconfortables, une fois installé, on y est très bien ! Si ce n'est que pour la vue, je recommande Tae no Yu, mais pour l'expérience du bain, j'ai préféré Tsuru no Yu. 9,5/10. Bon, après, les bains de Noboribetsu quand je suis allé à Hokkaido, c'était encore un level au-dessus en terme de poésie et de bien-être, eux aurait 12/10 !

Et donc, je suis rentré (à pieds) jusqu'à la station pour pouvoir redormir à l'hôtel de Kakunodate, puis je suis tranquillement reparti pour l'aéroport le lendemain où j'ai pris quelques dernières photos d'objets traditionnels présentés au touristes. Encore un bon voyage de bouclé !

Une petite sélection de 53 photos : https://postimg.cc/gallery/SnkWGVH

Et puis bonne année à tous, on est déjà le 1er au Japon !
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Re: RMR

Messagepar Claude Lindsay le Ven Déc 31, 2021 20:41

merci rmr de nous faire voyager :D .

ton parcours est intéressant je trouve car il montre l’avis d’un non japonais ( :? je crois :? ) explorant akita MAIS vivant au japon et , a priori connaissant - très - bien la culture , et la cuisine , japonaise.

donc quand tu trouves que les pâtes qu’on t’a fait goûter n’ont pas de goût particulier, c’est certainement vrai... et pas l’opinion , certes respectable mais sommes toute relative , de quelqu’un extérieur au japon qui goûterai les pâtes à la japonaise pour la première fois et en concluerai qu’elles représentent l’ensemble des pâtes ( ou la façon de les cuisiner ) du pays.

j’ai beaucoup aimer tes petits ajouts, façon guide touristique, nous expliquant les légendes locales, les mythes et croyances religieuses, notamment liées aux lacs. Les cours d’eaux étant souvent liés à des créatures fantastiques et magiques ( aux yeux humains ), souvent aux déités féminines. L’eau étant perçu ( par les humains toujours ) comme ayant une polarité féminine . Ou avec une polarité féminine plus poussée que sa polarité masculine. tu évoques à un moment donné le monstre du loch ness. Peu le savent mais loch signifie lac en ancien Celte. Et encore moins le savent, mais c’est une « fille » .

J’ai beaucoup aimé ton récit et je t’en remercie. On voyage et on apprend grâce à ton partage.
Les photos sont biens, vraiment bien mais... quid de la nourriture :?: :lol: ne me dit pas que la prise de photo était aussi interdite dans les restaurants à proximité au moment des repas, si ( on en est là ? ) ?
Tu nous mets l’eau à la bouche en nous parlant de pizza au poulet et au miel, de kiritanpo et de pléthore de plats à base de cornichons japonais et de poissons du pays , tellement nombreux que tu en as oublié la moitié, et pas une seule photo à se mettre sous la dent. :mrgreen:

je salive à la simple pensée de ce ragoût avec son riz 🍚 compacté cylindriquement à l’intérieur.

bonne année à toi, et encore merci.
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Re: RMR

Messagepar RMR le Ven Déc 31, 2021 21:07

Il m'arrive de prendre des photos de plats atypiques, mais les udon ressemblait à des udon et le kiritanpo nabe à du ragoût... Du coup je n'ai pas photographié. À la rigueur, le riz du kiritanpo nabe mérite d'être montré, google va se faire mon complice : Image
Oui, c'est du riz qui forme les trucs longs et creux en plein milieu.
Dernière édition par RMR le Sam Août 06, 2022 19:06, édité 2 fois.
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Messagepar Claude Lindsay le Ven Déc 31, 2021 22:26

:shock:
(merci, c’est vrai que c’est assez atypique. ça me fait penser à la faune et la flore sous-marine. un peu comme du corail.)
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Re: RMR

Messagepar Lenidem le Lun Jan 03, 2022 20:31

Chouette récit, RMR, merci pour ce partage !

La fresque a l'air très jolie et les photos sous la neige donnent envie.

... Une pizza au miel ? Dire qu'il y en a qui se scandalisent pour de l'ananas !
RMR a écrit:Moi, je peux vous dire qui a raison. C'est Lenidem.


En cas de souci sur le forum, me contacter par MP ou à cette adresse : lenidem.lunionsacree@hotmail.com
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Messagepar RMR le Mar Jan 04, 2022 5:28

Avec plaisir !

Je dirais que l'ananas a une certaine acidité (et ce sont des morceaux) qui fait que ça passe moins inaperçu. Le rôle du miel dans la pizza que j'ai mangé était très léger, très bien dosé.
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Messagepar Lenidem le Mar Jan 04, 2022 11:36

Et la pizza au Nutella, qu'est-ce que tu en penses ?
RMR a écrit:Moi, je peux vous dire qui a raison. C'est Lenidem.


En cas de souci sur le forum, me contacter par MP ou à cette adresse : lenidem.lunionsacree@hotmail.com
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Re: RMR

Messagepar RMR le Mar Jan 04, 2022 12:11

Jamais entendu parlé, jamais essayé, a priori pas intéressé. Y a rien de moins léger que le Nutella, j'imagine les interférences niveau saveurs.
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Messagepar Claude Lindsay le Mar Jan 04, 2022 13:11

As tu déjà goûté au poulpe ?
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Messagepar Antarka le Mar Jan 04, 2022 13:26

Le poulpe on en trouve littéralement dans toutes les poissonneries française.
Ce forum est totalement rouxciste.
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Re: RMR

Messagepar RMR le Mar Jan 04, 2022 14:14

J'ai même goûté aux takoyaki plutôt deux fois qu'une.
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Re: RMR

Messagepar Claude Lindsay le Mar Jan 04, 2022 15:43

Antarka a écrit:Le poulpe on en trouve littéralement dans toutes les poissonneries française.

:lol:
je ne vois pas trop le rapport avec ma question, m’enfin bon.
à moins qu’en rapport avec le sujet (RMR) tu ne sous-entende que je doives me rendre dans la poissonnerie la plus proche pour leur demander s’il savent si RMR a déjà goûté au takoyaki...

Est-ce que justement d’une ville à l’autre , ils le cuisinent différemment ?
Je veux dirent dans préparation même ( pas juste un changement de sauce ).

édit: je parle des villes japonaises, hein... pas de lagos ou de Brive la gaillarde :mrgreen:
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Re: RMR

Messagepar RMR le Mar Jan 04, 2022 16:01

J'ignore de le savoir, je ne peux que supputer que oui.
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Re: RMR

Messagepar Claude Lindsay le Mar Jan 04, 2022 17:01

alors il me tarde de te lire ou de lire tes " enquêtes " :mrgreen: afin d’en apprendre un peu plus, photo à l’appui, sur les différents plats à base de poulpes et leurs présentations dans les différents coins du japon.

j’ai été étonné d’apprendre que les japonais consommaient à eux seuls 60% des poulpes du monde entier :shock: ( source https://cuisine-japonaise.com/aliments_ ... ulpe-tako/ )
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Re: RMR

Messagepar RMR le Mar Août 23, 2022 16:59

Je mets sous spoiler mon récit de voyage à Nagano du printemps 2022. Vous trouverez en-dessous mon nouveau récit de voyage, mon second à Hokkaido. Je ne sais pas si ça intéresse encore des gens mais je pose ça là (et au pire, ça me fait une archive accessible en ligne...)

Spoiler
Comme à chaques vacances où je ne rentre pas en France, pour ces vacances de printemps, je suis parti explorer un nouveau coin, Nagano. J'y étais déjà allé en 2019 faire du ski et voir un onsen occupé par des singes, mais cette fois-ci, programme bien différent. Pour ceux que ça intéresse, voici mon récit accompagné de photos.

Après avoir voyagé de nuit en bus, j'ai rejoins l'hôtel Takamine onsen. Situé à 2000 mètres d'altitude, si comme moi vous n'avez pas commandé une navette à l'hôtel, il vous faudra traverser à pied une station de ski pour rejoindre l'hôtel quatre étoiles planqué derrière. Mais j'aime ce côté un peu trésor caché ! Cet hôtel dispose de plusieurs onsen, mais surtout d'un rotenburo (une source en extérieur) à flanc de montagne avec vu plongeante sur la vallée entre les montagnes ! C'est absolument fantastique de se baigner au chaud en surplombant la région ! L'hôtel propose quelques activités gratuites sympathiques, j'ai pu observer des oiseaux et un écureuil attirés par de la nourriture sur un perchoir, et observer de nuit les étoiles avec un télescope. Les conditions étaient d'ailleurs excellentes : ciel clair et nuit sans lune. Si le ciel est largement étoilé à l'œil nu, au télescope, ce sont des myriades d'étoiles qui apparaissent. Moi, je n'y connais rien, mais une personne de l'hôtel nous a montré beaucoup de choses. Et si pour moi, généralement, toutes les étoiles se ressemblent, certaines brillantes de rouge ou d'orange, parfois éblouissantes de lumière, m'ont surpris. À cet hôtel, j'ai également mangé les meilleurs radis japonais (daikon) qu'il m'ait été donné de goûter. Habituellement pas fan de daikon, ceux-ci étaient tellement frais et juteux, un délice ! Quant aux sobas, qui font la réputation de Nagano, ceux de cet hôtel étaient tellement nature que je pouvais sentir le goût du sarrassin composant ces sortes de pâtes. Savoureux !

Puis, le lendemain, j'ai rejoins à Karuizawa mon ami malaisien Jacob qui m'accompagnait pour le reste du voyage et nous sommes allés à Onioshidashi (parc crachant les démons) en début de journée, un parc volcanique, immense plaine jonchée de pierres noires entre lesquelles serpentent des sentiers, avec la montagne blanchie de neige en fond de décor (et quelques temples ici et là). Puis, l'après-midi, nous avons marché une bonne heure depuis la ville pour rejoindre avant le coucher du soleil un point de vue à la frontière entre les préfectures de Nagano et Gunma donnant sur la vallée faisant face au volcan.

Le jour d'après, un seul objectif, la montagne de Togakushi. Au pied de celle-ci, trois temples, dont les deux premiers sont bien peu visités, Hokosha, Chusha et, celui ouvrant sur l'escalade de la montagne, Okusha. L'accès à ce dernier était barré, mais beaucoup, nous compris, venus pour voir le temple, contournent la barrière. La raison de la présence de celle-ci nous apparaît rapidement claire quand le temple se découvre au trois-quarts enfoncé dans la neige, ce qui a un charme tout particulier. Puis nous avons entrepris de grimper la montagne. Mon ami a renoncé à mi-chemin, mais je suis parvenu à rejoindre les hauteurs de Gojukken Nagaya à 1666 mètres d'altitude (le mont Togakushi culminant à 1904 mètres). Censé prendre près de 6 heures à rejoindre, je pense avoir pris nombre de raccourcis involontaires, le chemin étant méconnaissable sous la neige.

Le jour suivant, à nouveau double-programme. Nous sommes d'abord allé à Obuse voir le musée Hokusai, peintre japonais de renommée mondiale et fameux réalisateur de la grande vague de Kanagawa (estampe où l'on voit une vague prenant d'assaut une frêle barque). En réalité, et je l'ignorais, il s'agit d'un point de vue sur le mont Fuji (il apparaît en arrière au creux des vagues) et fait partie d'une série de 36 (46 en fait, et plus tard 100) points de vues différents sur le mont Fuji. J'en ai appris plus sur ce peintre surnommé "le peintre de toutes choses en ce monde" (plusieurs dizaines de milliers de peintures et dessins auraient été réalisés de sa main) puis "le vieux fou des dessins" et notamment ses collaborations avec des écrivains pour publier des sortes de romans imagés inspirés des légendes japonaises et chinoises qui font un peu office d'ancêtres aux mangas. Il a vécu jusqu'à l'âge de 90 ans sans jamais arrêter de peindre et estimait que s'il avait pu continuer à peindre jusqu'à 110 ans, il aurait pu devenir un dieu de la peinture. Ensuite, nous sommes allés à Nozawa, un village de sources chaudes réputé. Nous avons testé trois bains : Kuma no Tearai Yu (la salle-de-bain des ours), Shin Yu et O Yu, tous des bains traditionnels dans des bâtisses de bois et à l'eau très chaude. Je veux dire, très très chaude. Même un vétéran des onsens comme moi qui tiens extrêmement bien l'eau chaude, mon endurance a été mise à rude épreuve. Et ce qu'ils appellent ici "bain tiède" et bain chaud", dans un onsen normal, ça devrait s'appeler "bain chaud " et "bain ultra chaud". D'après un habitant à qui j'ai posé la question, le bain dit "chaud" dépasse les 45°.

Enfin, le dernier jour, nous sommes allés au temple Zenkoji, à peine au nord de la ville de Nagano, joignable à pied en une simple trentaine de minutes. Il existe un festival propre à ce temple durant lequel la plus ancienne représentation de Bouddha au Japon est exposée au public. Il n'a lieu qu'une fois tous les 6/7 ans au printemps, la dernière fois était en 2015, la fois suivante aurait dû être en 2021, mais coronavirus oblige, ça a été reporté à 2022... pile pour mon voyage ! Cette statue, nommée Ikko Sanzon Amida Nyorai, serait arrivée au Japon au milieu du cinquième siècle puis, un siècle plus tard, mis au secret pour ne plus jamais être dévoilé, pas même aux empereurs. Du coup, ce n'est pas cette statue que l'on voit lors du festival, mais la copie qui en a été faite avant la mise au secret, au milieu du sixième siècle. Cependant, une fois passé devant la copie, on est autorisé à traversé un couloir obscur un peu labyrinthique qui passe sous l'autel du temple et, derrière l'un des murs qu'on longe, sans qu'on puisse savoir où exactement, se trouve le véritable original (les Japonais touchent les murs dans l'espoir de frôler la porte verrouillée de la statue). L'après-midi, dernière petite randonnée encore davantage au nord de la ville pour voir un rocher qui la surplombe et qu'aurait foulé un chef de guerre de l'époque féodale venu observer la région après avoir remporté une victoire. Nous sommes aussi allé voir un château abandonné dans la forêt en haut de la montagne.

Et ceci conclut ce nouveau compte-rendu, à vous les photos !

https://postimg.cc/gallery/9mkb8Y5


Mon premier voyage à Hokkaido avait eu lieu à l'hiver 2020-2021, dix jour autour du nouvel an, et m'avait permis de visiter Sapporo, la région à l'ouest de Sapporo, les côtes nord (Wakkanai) et est (Shiretoko) de l'île de Hokkaido ainsi que le centre (lacs Mashu, Akan et parc national Daisetsuzan) mais avec quelques visites impossibles (ferrys immobilisés, routes coupées à cause de la neige). Cette fois, j'ai donc pris à nouveau dix jours pour visiter en plein été quelques zones inexplorées et prendre ma revanche sur quelques visites ratées de la dernière fois.

Pour commencer, l'avion que j'ai pris ne m'a pas déposé à Sapporo comme la dernière fois, mais à Hakodate, en plein dans la région où je n'avais pas mis les pieds, à savoir toute la péninsule sud-ouest de l'île de Hokkaido. J'y ai donc passé trois jours durant lesquels j'ai condensé de nombreuses visites. Arrivé à l'aéroport vers 13H00, j'ai tout de suite pris un bus pour le parc Goryokaku. Il y avait là autrefois un château dont il reste les douves qui forment une immense étoile couverte de verdure dans la ville. Il y a une tour à laquelle on peut monter et qui permet de voir le parc et sa forme singulière d'en haut (photo 4680). On y trouve aussi une statue assise d'un célèbre guerrier du milieu du 19ème sièce, Hijikita Toshizo, d'une non moins célèbre milice samouraï ayant fait office à l'époque de police à Kyoto au service du shogun (chef militaire et politique du Japon en marge de l'empereur qui était davantage un chef de tradition). Cette milice répondait au nom de Shinsengumi et on la retrouve dans de nombreuses fictions tournant autour des samouraïs tant son empreinte fut forte dans la culture japonaise (notamment le manga Gintama où une version romancée et humoristique de Hijikata Toshizo apparaît, nommé Hijikata Toshiro, personnage que j'aime beaucoup). La restauration de Meiji a signé la fin du Shinsengumi, le shogun étant renversé pour redonner les pouvoirs à l'empereur. Ayant battu en retraite jusqu'à Hokkaido, c'est au château de Goryokaku que Hijikata Toshizo livra sa dernière bataille et trouva la mort (photo 4658). Il ne reste qu'un bâtiment de ce qui était autrefois le château, et encore essentiellement reconstitué, à savoir les bureaux de la magistrature (faisant essentiellement office de musée aujourd'hui) que j'ai bien sûr visité (photo 4711).

Puis, dans la foulée, je me suis rendu en tramway à un musée sur le peuple Ainu, des sortes d'indiens du nord du Japon dont les traditions perdurent encore aujourd'hui. J'avais déjà visité un musée du genre à Sapporo lors du précédent voyage, mais il était étriqué, coincé à l'étage d'un simple immeuble, celui de Hakodate est bien plus spacieux, riche en objets exposés et intéressant. On trouve aussi bien des vêtements traditionnels que des armes, des sacoches, un canoë, des peintures un peu façon estampe montrant des scènes de vie Ainu et même des jeux d'enfants (photos 4774 à 4794).

Puis, juste avant que le soleil ne se couche, je suis allé voir en périphérie de la ville, à Yunokawa, un petit parc de singes avec notamment une source chaude dans laquelle ils sont réputés se baigner (mais plutôt en hiver) et une serre botanique avec toutes sortes de fleurs, des cactus, mais aussi des poissons, des oiseaux et des scarabées (photos 4809 à 4877). Yunokawa étant réputé pour ses sources chaudes, j'ai pris un hôtel dans le quartier disposant de ses propres bains. La chambre était un peu miteuse mais les sources étaient excellentes. Si en été les singes n'en profitent pas, moi, je m'en régale en toute saison !

Le lendemain, départ matinal (vers 4H30) car mon objectif m'amenait loin vers le sud-ouest, à Matsumae, que je ne pouvais rejoindre qu'avec deux trains et un bus. Il se trouve là-bas le dernier château de toute l'île d'Hokkaido encore debout, et bien sûr son parc. Arrivé à 9H00 un peu passé, j'ai d'abord visité le château lui-même (un peu vide, cependant, le véritable intérêt selon moi est de le voir de l'extérieur et de se promener dans le parc qui s'étend derrière) et remonté le parc où l'on trouve des temples et des statues (photos 4918 et 4928). La photo 4890 est une belle maison japonaise que j'ai vu à Hakodate en marchant vers la gare le matin, tandis que la 4950 est probablement un stade sumo que j'ai photographié depuis la bus en revenant de Matsumae.

Je suis revenu à Hakodate dès la fin de ma visite à Matsuyama, me retrouvant en ville au milieu d'après-midi, et je suis allé voir l'observatoire du mont Hakodate, à l'extrémité de la péninsule qui accueille la ville. Accessible notamment par un téléphérique, elle donne une vue saisissante sur la ville et ses alentours, la vue nocturne y est fameuse. Enfin, il semblerait. Ah oui, je ne vous ai pas dit, mais depuis mon arrivée à Hokkaido la veille, il n'a cessé de faire gris et par intermittence de pleuvoir. Donc, là, mon observatoire, il avait la tête dans les nuages. Qu'à cela ne tienne, j'y suis quand même allé faire mon tour, j'ai pris des photos de ce que j'étais sensé voir (affiché sur des posters ou des panneaux au bord des points de vue), des photos de ce que je voyais réellement, et j'ai quand même eu une bonne surprise. À défaut d'admirer le paysage d'en haut, j'ai pu en traversant la couche nuageuse voir la ville émerger hors de la brume telle une cité fantôme lors de la redescente en téléphérique (photos 4739 et 4951 à 4989).

Pour finir la journée, je comptais prendre un bus pour l'extrémité est de la péninsule, dormir à l'hôtel là-bas pour faire ensuite ma visite (une source chaude en mer). Bus à 19H00 qui ne passe pas, question posée à un autre chauffeur de bus, appel au central des bus, les deux bus se rendant vers là-bas sont annulés. Parce qu'il pleut trois gouttes... Bon, oui, le Japon, c'est formidable, y a la technologie, ils sont jamais en retard (faux !), c'est propre (vrai, mais c'est pas le quidam Japonais qui est propre, ce sont les services de nettoyage qui sont efficaces dans les lieux publiques en intérieur), mais bazar qu'est-ce que leurs transports sautent facilement pour des raisons très douteuses ! Ceux qui suivent attentivement mes récits de voyage commencent à avoir l'habitude, ferry d'Okinawa annulé sous un ciel bleu parce qu'un typhon est annoncé (la traversée aurait pris trente minutes, le typhon n'était même pas encore là le lendemain, j'ai pris deux autres ferrys faisant des trajets bien plus long pour le même résultat), ferry des îles du nord d'Hokkaido annulé parce que grisaille, avion retour d'Aomori annulé pour trois gouttes de pluies alors que d'autres compagnies volaient vers la même destination sans soucis, aucun transfert de billet proposé vers l'autre compagnie, et certainement pas de remboursement de la nuit d'hôtel rendue nécessaire... En l’occurrence, ne voyageant pas à Hokkaido tous les jours et ne souhaitant pas perdre bêtement des opportunités, j'ai décidé de prendre le taureau par les cornes et j'ai fait à pied ce que le bus à refusé de faire, eh bien je peux vous dire qu'il n'y avait aucun problème sur tout le trajet, et que moults voitures et camions on fait ce même trajet toute la nuit. Je suis convaincu que sur les lignes avec une faible clientèle, c'est uniquement parce que le manque à gagner est faible qu'ils se permettent de faire sauter les transports à la moindre contrariété, ayant bien assez constaté que ce sont à chaque fois des trajets réalisable sans danger. Fainéantise ou excès de prudence, je ne saurais le dire, mais je ne ferai jamais l'éloge des transports publics au Japon, extrêmement chers en plus. Si au Japon, on pouvait se retourner contre les compagnies et leur faire payer taxi et/ou hôtel quand ils manquent à leur devoir, je vous garantis qu'ils ne trouveraient plus ça si risqué de faire circuler les gens quand de l'eau tombe du ciel (un phénomène somme toute fréquente sur Terre et auquel il serait bon de savoir s'adapter). Bref, j'ai marché de 19H00 à 5H00 du matin, j'ai économisé un bus et une nuit d'hôtel, mais j'avoue qu'avec la pluie en prime, j'avais quelques cloques aux doigts de pieds et les chevilles entamées à l'arrivée. Maiiiiiiiiis j'y suis arrivé et j'ai pu faire la visite que je souhaitais. Quand on veut quelque chose, on s'en donne les moyens, et abandonner à cause des caprices d'une compagnie de bus frileuse, c'est pas mon genre. En tout cas, onsen en bord de mer, très particulier car fonctionnel seulement à un moment précis des marées. Si elles sont hautes, les bassin chauds sont submergés et donc plus chaud du tout (et on nage). Si elles sont basses, les bassins sont vides. Mais à mon arrivée à 5H00 du matin, c'était pile au bon niveau. Trois bassins, un à la source, eau très chaude, même pour moi, je n'y suis guère resté que quelques minutes, un de température moyenne car déjà bien mêlé d'eau de mer, un régal, et le dernier donnant dans la mer est quasiment froid. Un succès complet pour cette visite (attention cependant aux rochers glissant d'algues en bord de bassin, j'ai fait une belle chute sans conséquence, et le japonais qui est arrivé après moi aussi, manquant plonger son appareil photo dans l'eau avec lui tout habillé) (photos 5005 et 5009). Pour le retour vers le centre de la péninsule, j'aurais dû à nouveau marcher 2H30 pour rejoindre l'arrêt de bus, mais c'était sans compter sur l'adorable réceptionniste de l'hôtel où je ne me suis pourtant pas arrêté vu l'heure, un homme ayant bien la soixantaine, qui m'a offert de me déposer à l'arrêt de bus, ayant lui-même à faire dans ce coin-là (et cette fois, le bus était là...)

Puis j'ai pris un train de Hakodate pour le parc d'Ônuma au centre de la péninsulte (au nord de Hakodate). Il y a trois lacs successifs là-bas dont le plus grand s'appelle Ônuma, et en arrière-plan un volcan, le Komaga-take. Devant la gare d'Ônuma, il y a une location de vélo, c'était excellent pour à la fois me faire gagner du temps et reposer mes pieds (les chevilles et les doigts de pied n'étant pas sollicités à vélo)? J'ai donc pris un vélo à la journée pour faire le tour du lac, avec de belles vues du volcan, et même faire un écart pour monter aux trois-quarts du volcan lui-même. Je savais pour l'avoir lu dans mon guide que, de toute façon, le sommet n'est pas accessible (à cause de l'activité volcanique), de plus je voyais le sommet être ennuagé et de là-haut je n'aurais, à nouveau, rien pu voir autour de moi comme à l'observatoire. Enfin, la route devenait caillouteuse, accidentée, et je ne voulais pas abimer le vélo de location. C'était donc le meilleur moment pour faire demi-tour et j'étais satisfait de ma quasi ascension du volcan. À un moment donné du tour du lac, je suis tombé sur une famille de renards qui traversait la route. C'est la première fois que j'en vois au Japon, et de façon assez amusante, c'est après seulement que je suis tombé sur un panneau alertant les voitures de faire attention aux renards (photos 5012 à 5068).

Après une nuit dans un hôtel à Sapporo (le bus de nuit pour Wakkanai, ma destination suivante, était plein, et quelque part tant mieux, une vraie nuit de sommeil pour récupérer de la nuit blanche précédente n'était pas de trop), j'ai pris au petit matin un bus vers la ville à l’extrémité nord du Japon. Wakkana, j'y étais allé déjà la dernière fois, j'ai visité le cap au nord de la ville et le cap au point le plus au nord de tout le Japon. Mais je n'avais pas pu visiter les îles de Rishiri et Rebun car le ferry ne fonctionnait pas (bah oui, en hiver, y a pas de typhon, mais y a pas de clients non plus, alors dès qu'il pleut, on a une bonne excuse pour arrêter de circuler). Quand je suis arrivé, le beau temps était enfin de la partie (photo 5074 pour le quai de Wakkanai vu depuis le bateau) et il allait le rester pour les trois jours de mes visites des îles. Grâces soient littéralement rendues au ciel, j'ai enfin pu visiter les îles, et surtout, je ne me suis pas retrouvé coincé sur l'une d'elle (le pire scénario, impossible de poursuivre mon voyage si le ferry arrête de circuler alors que je suis sur une île). J'ai donc pris en milieu d'après-midi le ferry pour l'île de Rebun, une île avec assez peu de relief mais tirée en longueur (29 kilomètres du nord au sud pour seulement 8 sur sa portion la plus large d'est en ouest). Arrivé à la ville située quasiment tout au sud, j'ai rapidement fait une petite randonnée jusqu'au phare de la pointe sud (arrivé après le couché du soleil et dans la brume, le phare m'a accueilli de son faisceau lumineux transperçant la brume) avant de revenir en ville faire un onsen et dormir à l'hôtel. Le lendemain matin, j'ai pris le premier bus pour le cap Sukoton, à l'extrémité nord, avant de revenir depuis le cap jusqu'à la ville (et au port des ferrys) à pied pour pouvoir bien profiter des paysages de l'île (et voir l'île de Rishiri se dessiner à l'horizon au-dessus de la mer, son sommet souvent dissimulé dans les nuages). Une randonnée de 5 heures, essentiellement de la route, qu'il m'a fallu écourter en faisant du stop un peu avant la fin pour ne pas manquer mon ferry pour Rishiri (photos 5098 à 5200).

Le ferry m'a amené en fin d'après-midi sur l'île de Reshiri, un peu l'opposé de la précédente, toute en altitude ! Elle est presque parfaitement circulaire, et son sommet (un volcan éteint) s'élève à 1721 mètres pour un diamètre de l'île de même pas 20 kilomètres (et encore, le pourtour est composé de pas mal de plaines, c'est vers le centre que ça monte soudainement). Cette île est d'ailleurs appelée le petit Fuji pour sa ressemblance avec le plus haut sommet du Japon. Après une nuit à l'hôtel, je suis parti dès 4H00 du matin pour pouvoir mener l'ascension en 1 jour et avoir mon ferry pour revenir sur l'île principale d'Hokkaido. D'après les cartes, monter et redescendre le mont Rishiri prend 10 heures, mais tout comme pour le mont Fuji, je suis bien plus performant que prévu dans l'exercice. Et malgré que depuis Rebun, le mont se voyait perdu dans les nuages, ce jour-là, ce n'était plus du tout le cas et la vue était superbe sur tout le flanc d'île depuis lequel je grimpais ! Même au sommet, j'avais une vue panoramique dégagée sur quasiment 360°, seule une portion du flanc opposé de l'île était dissimulée par des nuages ! On voyait même parfaitement Rebun en arrière (la photo où je pose au sommet de la montagne, vous pouvez voir Rebun dans la mer derrière). Redescendu en avance sur mon programme, j'ai passé deux bonnes heures dans des sources chaudes réputées de l'île avant d'aller prendre mon dernier ferry et de revenir sur l'île principale (photos 5238 à 5387).

J'ai pris un bus de nuit pour revenir à Sapporo d'où, le lendemain, j'ai pu voyager jusqu'à l'extrémité est de l'île (et de fait de tout le Japon). Alors que j'étais allé à Shiretoko lors de mon dernier voyage, une bande de terre désignée parc national qui s'étend vers l'est, la région de Nemuro qui s'étend jusqu'au cap Nosappu est la véritable extrémité orientale. Après une nuit d'hôtel dans la ville de Nemuro, j'ai pris un bus pour le cap Nosappu et pu ainsi voir l'extrémité est du Japon, la seule extrémité qui me manquait (j'avais fait les points les plus au sud et à l'ouest lors de mon voyage à Okinawa, et le plus au nord lors de mon précédent voyage à Hokkaido). Je peux ainsi quasi littéralement prétendre être allé aux quatre coins du Japon ! On trouve à ce cap une tour (fermée aux touristes actuellement), une sculpture en forme de porte (ou plutôt de pont, en vrai, symbolisant le lien avec les îles plus à l'est) avec un flambeau allumé derrière, un phare, et pas mal de messages invitant à ce que certaines des îles que l'on trouve plus à l'est, les îles Kouriles, soient pacifiquement restituées au Japon. Elles sont toutes sous contrôle Russe depuis la défaite du Japon à la seconde guerre mondiale et les deux pays se disputent leur possession (aucun traité n'ayant été signé entre les deux pays, il y a peu de bases légales pour trancher la question, d'où le conflit perpétuel). En tout cas, légitime ou pas, la restitution "pacifique" me semble peu probable, la Russie n'étant pas très à l'aise avec le pacifisme (photos 5391 à 5456).

Mon objectif suivant, après la matinée au cap Nosappu, était de rejoindre le flanc sud de la chaîne de montagne du centre d'Hokkaido, le grand parc Daisetsuzan. La dernière fois, j'en avais visité le flanc ouest, du côté de la ville de Furano d'où j'étais parti pour visiter un onsen sauvage dans la montagne. Cette fois-ci, rendez-vous était pris pour le lac Shikaribetsu. Ah, oui, mais il pleuvait. Donc, forcément, le train ne circulait plus du tout, nulle part, sur toute la ligne. En supposant (gros scepticisme ici) qu'il y ait eu un sinistre quelque part sur la ligne, peuvent-ils au moins faire rouler les trains en amont et en aval de la zone sinistrée pour qu'on ait juste à contourner l'endroit qui pose problème ? Allons, ce serait bien trop demander que d'assurer un service minimum. Donc, encore une fois, j'ai dû me débrouiller autrement. Vu les distances concernées, marcher était inenvisageable, plus de 24 heures de marche ininterrompues aurait été nécessaires. Et les bus partaient trop tard. Ultime solution, le taxi. Par chance, à la gare, un asiatique (non japonais) qui devait aller prendre un avion pour Tokyo se retrouvait aussi embêtait, donc on a partagé un taxi, limitant (un peu) la casse financière. J'ai dû en prendre un second pour rejoindre la zone de départ du bus allant au lac Shikaribetsu, seul cette fois. À eux deux, les taxis m'ont coûté environ 400 euros. Mais c'était ça où faire une croix sur Shikaribetsu, je considère ça comme des frais de voyage. Mais bon, un gros merci en forme de doigt dressé aux transports japonais, donc, qui dès que tu sors de la ville te font faux bond comme qui rigole. Je suis arrivé au lac Shikaribetsu, j'ai pris mon hôtel (dîner inclus, délicieux, onsen dans l'hôtel, sympa), photographié le lac depuis ma chambre donnant dessus (on trouve des igloos sur ce lac, en hiver, semble-t-il), et dormi. Un peu. Mon véritable objectif n'était pas le lac qui se trouvait simplement être le point d'accès le plus proche de mon objectif. Une fois de plus, j'avais jeté mon dévolu sur un onsen sauvage autour duquel j'ai organisé tout le voyage à Hokkaido. Celui-ci se trouvait à 4 heures de marche de là, enfoncé dans la montagne, au bord d'une rivière, après un terrain de camping. Mais je devais aussi enchaîner avec la suite de mon voyage, prendre le bus de 10 heures à proximité du lac pour voyager toute la journée jusqu'à atteindre le lac Akan en fin d'après-midi. Donc, j'ai peu dormi. Parti de l'hôtel à 1H00 du matin, j'ai fait mon trajet de 4 heures pour être arrivé au soleil levé à l'onsen. La première heure et demi, c'était du sentier en forêt. Ciel dégagé, belle clarté lunaire, j'ai progressé sans problème. Sans avoir pu les voir, j'ai effrayé quelques cerfs ou biches que j'ai entendu s'enfuir dans les bois et pousser quelques cris. Puis le reste, une route barrée aux voitures, donc toute pour moi, c'était bien commode. Bien qu'il faisait beau, les pluies de la veille (celles qui ont interrompu le train) ont provoqué une crue de la rivière, d'où la route barrée, et effectivement j'ai dû une fois marcher sur une section de route les pieds dans l'eau (rien de bien méchant). Je suis arrivé comme prévu à 5H00 du matin, mais Google ne sachant pas comment arriver à l'onsen par un véritable chemin a voulu me faire traverser la végétation à la toute fin. Sans autre option apparente, j'ai tenté le coup et rejoins la rivière. J'ai même trouvé l'onsen, où ce qu'il en restait étant donné que la rivière en crue submergeait la plupart des sources. En fait, il ne restait qu'un seul bassin indemne, à flanc de rivière, un trou d'eau chaude miraculeusement épargné et n'attendant que moi ! Par contre, il était à l'opposé de la rivière (bravo Google !) J'ai posé mon sac avec mes affaires fragiles (téléphone, porte-monnaie) dedans pour voir s'il était possible de traverser la rivière, mais même avec un bon appui d'une jambe, impossible d'avancer correctement l'autre conte le courant, j'ai donc abandonné. Par contre, je me suis demandé comment les gens faisaient, en temps normal, pour atteindre les sources, je n'imagine pas qu'il faille traverser la rivière même calme. J'ai vu qu'il y avait un escalier sur la rive d'en face, menant on ne sait trop où, et en comparant avec Google, ça menait vers un chemin que Google disait interrompu. En fait, entre l'extrémité du chemin et l'escalier, il y avait le terrain de camping, il suffisait de le traverser. J'ai donc fait le tour, traversé le terrain de camping (un vieil homme sortait de sa tente), longé l'espace inondé entre l'escalier et la dernière source (en laissant à nouveau mon sac derrière) et j'ai pu m'immerger dans le trou d'eau chaude. J'avais peur, s'agissant d'une source sauvage, que ce soit trop chaud, surtout que ça fumait bien, mais la température était juste i-dé-ale, pile poil dans les quarante degrés à vu de nez, d'un confort extraordinaire ! Le fond était rempli de sable (chauffé par l'eau) et une simple ligne de roche isolait la source de la rivière déchaînée. C'était fantastique ! L'une de mes trois meilleures expérience d'onsen jusque là, avec mon tout premier onsen en 2017 (avec San999) et celui de Noboribetsu en 2020 (également à Hokkaido) ! C'était fabuleux ! J'y suis resté un bon quart d'heure avant de repartir car il fallait tout retraverser dans l'autre sens pour aller prendre mon bus. J'ai discuté brièvement avec le vieux campeur (le pauvre espérait que mon passage signifiait qu'ils avaient rouvert la route, il était coincé ici depuis 5 jours !) et hop, 4 autres heures de marche menant à l'arrêt de bus situé au bord d'un point d'observation, Ogigahara, donnant sur les plaines en contre-bas de Shikaribetsu (photos 5464 à 5528).

J'ai eu mon bus et j'ai voyagé sans autre pépin jusqu'au lac Akan. J'y étais également déjà allé la dernière fois, mais j'étais arrivé après la tombée de la nuit et n'avait pu vraiment apprécier le paysage. Cette fois-ci, j'arrivais en pleine après-midi et, de toute façon, mon objectif ne survenait que le soir. J'étais tombé il y a quelques mois sur internet sur un article sur un événement organisé au lac Akan pendant l'été, j'avais donc gardé l'info sachant que j'y voyagerais. Le lac Akan abrite l'un des plus grands villages Ainu, et tous les soirs, dans un espace forestier au bord du lac, ils organisent un spectacle d'illumination, Kamuy Lumina, à la nuit tombée. Les participants reçoivent une sorte de bâton de marche électronique qui diffuse de la musique d'ambiance et permet d'éclairer la route. On suit alors un parcours avec une histoire qui nous est contée. Les Kamuy sont les dieux de la mythologie Ainu, et cette histoire raconte comment les Kamuy ayant retirés les ainmaux sauvages pour punir les Hommes de leurs excès, il fallait partir à la rencontre du messager des dieux, un vieil hibou sage, dans la forêt, qui nous confie la quête d'aider un geai à transmettre un message d'apaisement aux dieux. Le geai joyeux étant maladroit, nous devons l'aider à trouver le bon rythme pour chanter son message aux dieux. On a donc plusieurs étapes dans la forêt, on rencontre le vieil hibou projeté sur un tronc d'arbre, on voit des raies de lumières filant d'arbre en arbre indiquant le passage des esprits et du geai qu'on doit suivre, des myriades de lumières sont projetés dans la frondaison, un spectacle de lumières dansantes sur deux niveau de profondeur sont projetées sur un lac, et le bâton s'adapte à l'endroit où on se situe pour nous faire battre un rythme en lien avec les épisodes de l'histoire. Les photos ne rendent pas hommage, le contraste des lumières mouvantes et de la nuit sont trop difficiles à saisir, mais le spectacle est merveilleux. Et celui-ci vu, je me suis ensuite rendu au théâtre Ikor, théâtre Ainu, pour y voir un spectacle dansant d'une demi-heure lui aussi accompagné d'image digitales projetée sur deux niveaux (un rideau devant les danseurs et un autre derrière, permettant de simuler des environnement en profondeur). Je n'ai pas de photos du spectacle car elles étaient interdites, mais c'était très intéressant (photos 5535 à 5580).

Puis je suis revenu à Sapporo le lendemain pour pouvoir prendre mon avion. De façon amusante, j'ai croisé à l'aéroport une famille japonaise qui m'a interpellé car ils m'avaient vu sur l'île de Rebun (quand je revenais à pied du cap au nord, ils m'ont croisé deux fois en voiture à trois heures d'intervalles, ça les a impressionné), puis encore sur l'île de Rishiri, la coïncidence de se retrouver au même moment à l'aéroport était forte ! Ils m'ont donné leur contact, peut-être qu'on se reverra ! Et du coup, avec mon entêtement à remplir mes objectifs, j'ai quasiment réussi à boucler tout ce que je souhaitais faire à Hokkaido ! Il y a bien Kamuywakkayu-no-Taki, une cascade d'eau de source chaude à Shiretoko que je n'avais pas pu faire la dernière fois (route barrée à cause de la neige, et distance trop grande à couvrir à pied) et pas eu le temps de retenter cette fois, mais si je l'ai sacrifié, c'est parce que j'avais quand même déjà fait les cinq lacs de Shiretoko, un peu moins reculé mais dans la même zone, et que plus qu'une cascade d'eau chaude, il semble que se sont plutôt des rapides d'eau tiède à naviguer en tong et en maillot d'après les infos trouvables sur internet. Donc pas ce qui me faisait le plus envie. Je ne retournerait pas à Hokkaido juste pour ça. Après, si un jour j'y accompagne quelqu'un, ça serait l'occasion de le faire, mais sinon, tant pis !

Encore un beau voyage rondement mené, dont voici les photos : https://postimg.cc/gallery/LRnMxXT
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