Batroux (sans Rouxbine)

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Re: Batroux (sans Rouxbine)

Messagepar Whis le Lun Mars 23, 2020 23:21

Batroux a écrit:Effectivement, je viens d'écouter Soulking et je crois qu'il y a un petit fossé entre ce que tu écoutes et ce que je propose. Je suis pas sûr que mon Rap & Roll te plaira, du coup ! :P


Bah j'ai écouté ton Rap and Roll "Les premières leçons" et franchement, je trouve que c'est pas mal. Je préfère celui-là aux autres. Faut dire que j'ai des goûts musicaux très diversifié, j'ai cité Soolking plus haut parce que j'ai une cover d'un de ses sons dans mon projet (effectivement, j'aime beaucoup ce qu'il propose). Mais y a aussi certaines musique de rock que j'aime bien, comme par exemple Not Strong Enough d'Apocalyptica. Ou encore pour resté dans le rap, la récente "Godzilla" de Eminem que j'écoute en boucle (qui a un style bien différent de Soolking, je trouve).

Bref, tout ça pour dire que j'ai des goûts diversifiés. Pour en revenir à ton Son, j'ai bien aimé aussi parce qu'on sent dans les paroles qu'il y a un vécu derrière. Après au niveau de la voix, y a aucun effet si je dis pas de connerie ? A l'écoute il me semble qu'il y a pas trop d'effet (voir même pas du tout). J'pense que ça pourrait être un bon point d'en rajouter un peu dans un rap and roll. Et peut-être aussi pousser un peu plus la chansonnette sur le refrain, avec la mélodie ça passerait mieux, je pense.

Mais à part ça, c'est cool, y a une bonne base.
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Re: Batroux (sans Rouxbine)

Messagepar Batroux le Lun Mars 30, 2020 18:57

Merci !

Oui, en effet, je mets en général très peu d'effets sur les voix.
Déjà, j'ai tendance à faire 4/5 prises par partie (par couplet ou refrain) pour corriger déjà un manque de justesse ou une fausse note, donner du "volume", de la masse au chant.
Ça me permet aussi de faire des pano, droite/gauche et appliquer les effets de reverb ou de delay (les seuls que je "maîtrise" assez pour l'instant pour pouvoir les mettre).
Les effets dans le genre de l'autotune qu'on peut entendre dans le rap ou rnb actuel, j'en suis pas spécialement fan. Je préfère les sons un peu bruts aux sons "lissés" et "polis".

See Yah.

EDIT:

Et voici un tout nouveau morceau tout neuf:

On a le temps

Un peu inspiré par les temps actuels.
Fan de Valérie Pécresse.
Vous allez voir flou.
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Re: Batroux (sans Rouxbine)

Messagepar Lenidem le Mer Avr 01, 2020 18:00

J'aime bien !
RMR a écrit:Moi, je peux vous dire qui a raison. C'est Lenidem.


En cas de souci sur le forum, me contacter par MP ou à cette adresse : lenidem.lunionsacree@hotmail.com
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Re: Batroux (sans Rouxbine)

Messagepar Batroux le Dim Juin 25, 2023 9:01

Lenidem a écrit:J'aime bien !


Et bien merci de cet avis qui me fait plaisir, jeune homme !


Truc qui n'a rien à voir.
Depuis 2020 je n'ai pas posté de nouveaux trucs. Whoooo 3 ans...
Si je fais une petite rétrospective, il s'en est passé des choses depuis ce confinement. Bref.
Je viens partager un petit texte que j'ai à la base écrit sur mon téléphone, car j'avais que ça pour exprimer un peu ce que je ressentais, ce que je vivais, ce que j'ai vécu à la naissance de mon fils. Je l'ai juste un petit peu retravaillé et il méritera surement encore une petite relecture.
Si vous êtes intéressés, c'est sous spoiler.

Spoiler
Après un apéro chez nous avec les futurs grands parents, Tu as commencé à taquiner Maman a 22h30, en pleine vaisselle. Elle me dit ne pas avoir ressenti ce genre de contractions auparavant, je mets une application de contractions en route sur le téléphone.
Après avoir passé une bonne heure et demi au lit, à regarder des lives de musique, discuter, scruter le téléphone qui calculait les contractions, celles-ci se font de plus en plus proches, d'abord toutes les 10 minutes, puis un pattern de 10 puis 8 minutes se dessine puis on arrive à toutes les 5 minutes. J'enjoins Maman à contacter la maternité pendant que « par précaution » je descends les valises dans la voiture.
La sage-femme au bout du fil nous conseille de venir faire un petit tour pour vérifier. 00h30 nous voilà en voiture en train de partir pour la maternité.
A 01h00, nous sommes accueillis, un peu tremblotants. Mon appréhension de devoir repartir à la maison se fait un peu plus forte tandis que nous nous déplaçons vers la salle d'examen. Maman n'y croit pas des masses tous les indicateurs quelques jours plus tôt ne sont pas encourageants quant à une possible phase de travail.
Mais contre toute attente, Maman est à 1. La maternité nous garde, le travail a commencé, nous dit Delphine la sage-femme.
La nuit passe et nous n’avons quasiment pas dormi jusqu'au deuxième examen à 7h30 et Maman se révèle être à 2. Sans se le dire, on pense la même chose : PUTAIN, ça va être long.
La sage-femme, Sophie de l'équipe de jour, est d'une incroyable bienveillance. Elle écoute notre histoire, elle écoute notre projet (je reprends le gag du président Macron « C'est notre projet ! »), elle nous encourage et dit à Maman à quel point c'est incroyable ce qu'elle est en train de faire. L'évocation de la péridurale lui met un instant le doute et je lui demande de me rappeler pourquoi elle n'en veut pas et elle n'en veut pas.
Maman douille, je la soulage comme je peux. Je me sens impuissant mais, elle me demande pas d'être puissant, juste d'être là.
Nous avons passé la grossesse à rigoler, nous prenons des photos, des selfies, nous disons des bêtises. Nous essayons de nous ménager, de nous soulager. Malgré ce qu'elle ressent, elle fait encore attention à moi, s'inquiète pour moi. J'ai l'impression que ça lui permet d'oublier quelques instants ses propres douleurs.
Nous parvenons à dormir par à coups de quinze minutes. Les paupières sont lourdes, de plus en plus, les yeux semblent ensablés. Le sommeil n'est pas vraiment réparateur mais permet de tenir le choc. Je mange des madeleines aux pépites de chocolat, Maman boit du jus de pomme et se « brumise » le visage.
10h30, Maman est à 4, nous n'en revenons pas. Ça a bien plus avancé en 3h que dans toute la nuit. Sophie lui rappelle à quel point son accouchement s'annonce incroyable. Son passage nous donne une bonne grosse dose d'adrénaline. Nous reparlons de la péridurale et Maman répète encore les mots qui la motive et lui donne le courage de s'en passer. On continue le ballon, les suspensions, tout ce qui soulage Maman. Ça avance. Je continue à me nourrir de madeleines. J'avais oublié à quel point c'était bon.
Maman qui n'aime pas tant que ça les douches chaudes en prend finalement une sur les conseils de la sage-femme. Elle sent les bienfaits. Je crois m'assoupir quelques instants.
Sophie revient vers 12h30 et à l'examen Maman est à 6. On a la possibilité d’aller en salle nature, nous avons entendu dire qu'une autre future maman la souhaitait. Maman le dit à Sophie qui nous répond un sourire un peu farceur, « Eh bien Mme D****, prenez là avant, allez y, allez on y va ! » et on y va.
Dans le couloir qui nous amène à la salle nature, Maman est pieds nus à danser sur un air de reggae qu'elle seule entend dans sa tête, cela n'empêche pas l'auxiliaire de puériculture de se mettre aussi à remuer et à rire avec elle. Maman qui dit bonjour à une dame qu'elle ne connaît pas mais qu'elle fait sourire instantanément.
Je suis derrière, j'ai rassemble les affaires nos affaires et les tiennes, je les suis avec les sacs, le sourire aux lèvres, les yeux emplis de fierté et le cœur léger d’entendre Maman rire et déconner alors qu’elle douille toutes les minutes. Les sages-femmes lui rappellent à quel point c’est formidable ce qu'elle est en train d’accomplir, et à chaque fois, ça me fait monter les larmes que je préfère contenir et j'y parviens.
Nous sommes en salle nature, nous prenons discrètement possession des lieux. Je dépose les affaires sur le lit, puis je les déplace sur le fauteuil. De nouvelles sages-femmes se présentent et prennent le relais, dont Margaux.
Margaux et Sophie proposent un bain à Maman, pour la soulager et la détendre autant que la situation puisse le permettre. Maman ne sait plus dire si elle aime les bains très chaud ou à température ordinaire, je suis là pour faire la liaison. Maman n'aime pas trop les bains et douches trop chauds. Margaux fait couler l'eau. Nous l'accompagnons dans le bain et elle se détend. Les contractions sont plus fortes mais l'eau chaude semble les soulager un peu. Jusqu'à présent, Maman ne souhaitait pas de musique, mais c'est immergée dans l'eau que Margaux nous ramène une petite enceinte JBL sur laquelle nous lançons la playlist accouchement qu'elle avait préparé. Comme pour se rassurer Maman demande à Margaux s'il est bien trop tard pour la péridurale ce qu'elle confirme instantanément et cela semble la soulager.
Au bout d'un moment, une voir deux heures, c’est trop, Maman demande à sortir de l'eau.
Quelque chose a changé, elle le sent. Cela se voit sur son visage, il y a une espèce de petite panique qui s'y lit mais il reste toujours ce visage marqué par la détermination et la force.
Margaux et moi l'aidons à sortir, nous la séchons le mieux possible et il est 14h30 à peu près quand Maman est auscultée pour la dernière fois.
Elle est à 9,5.
Elle est allongée sur le lit, je suis au niveau de sa tête sur sa gauche. Nous continuons de discuter, d'écouter la musique. Nous ne sommes que tous les deux. Les douleurs changent, les sensations aussi. Maman est rassurée que je sonne le corps médical et quand Margaux revient avec Fabienne pour voir pourquoi la sonnerie dysfonctionne, elles s'aperçoivent que le travail a commencé.
Si Maman a souffert et crié pendant les contractions, là, tout est différent.
Maman s’envoie, elle rentre dans un état second.
Elle serre les mains, elle pousse, elle vibre par la voix, elle donne tellement.
Si jusqu'à présent elle a fait montre d'une force extraordinaire, c'est d'une redoutable puissance dont elle fait preuve.
Maman a aussi un peu peur. Elle demande à Margaux et Fabienne quels ont été les derniers films qu'elles aient vu au cinéma et en quelques secondes, elles parlent de littérature. Ça lui fait du bien. Maman pousse encore avec puissance et elle désespère aussi, un peu mais si peu.
Maman n'a pas besoin de courage, elle en a tellement c'était juste que dans ce maelström d'émotions, de sensations, elle en a peut-être égaré légèrement la position, le chemin, comme s'il avait été perdu de vue quelques secondes.
Et c'est aussi pourquoi je suis là. Dans cet état, si Maman ferme les paupières, je deviens ses yeux, si elle a du mal à respirer, je deviens ses poumons, si elle n'entend plus très bien, j'écoute à sa place. Elle me l'avait dit, je serai et suis le gardien de son corps et de son esprit.
Margaux et Fabienne sont d'un soutien indéfectible, elles l'encouragent à leur tour, la motivent à pousser.
- Non je peux pas, J’AI MAL !
- Si, tu peux, vas y, POUSSE !
Maman pousse.
Maman crie et te gronde même peut-être pour la première fois en scandant « Mais Putain » qui nous fait tellement rire aujourd'hui avant de poursuivre avec un « Mais Noé, tu vas sortir oui ?! ».
Maman a pu toucher ta tête ce qui lui a donné un regain de puissance pour pouvoir te mettre au monde.
Normalement au bout de 30 minutes les sages femmes auraient dû utiliser les forceps et les spatules mais l'accouchement se déroulait tellement bien qu'elles ont continué de respecter notre projet de naissance mais et surtout de faire confiance à Maman et au bout de 50 minutes, tu es arrivé, naturellement.
Malgré le cordon autour du cou que Margaux a vite enlevé, tu as émis un petit cri dès la sortie de ta tête.
Pour en avoir discuté plusieurs fois avec Maman et avec d'autres papas, je n'étais pas forcément à l'aise avec l'idée de couper ton cordon, ni pour ni contre, et pourtant, quand Margaux m'a proposé le ciseau pour le couper, je n'ai pas réfléchi et je l'ai coupé.
Tu as été rapidement un bébé tonique, éveillé et déjà presque tout propre.
J'ai laissé couler toutes ces petites larmes que je retenais depuis presque 15 heures.
La sage-femme t'a déposé sur Maman pour ton premier peau à peau et pour votre premier échange de regard. Il est rare d'entendre des rires et des pleurs exprimer de la joie en même temps, c'est ce que conta Maman.
Et rapidement, il est arrivé le moment où l'on me proposa de te mesurer, de t'habiller et de te donner ton premier biberon. Tu étais si petit, tu semblais si fragile alors que tu venais de montrer toute ta force et toute ta puissance en venant au monde. 48,5 centimètres pour 3,03 kg. Fabienne t'habille tandis que je te scrute. Tu me jettes quelques regards avec tes deux petits billes noires. Tu commences à faire des petites bulles par la bouche.
On me propose de te donner le biberon, j'accepte avec plaisir. Je ne sais pas comment me positionner, je ne sais pas comment te porter. J'ai peur que tu sois mal dans mes bras. Tu continues de faire des bulles et tu commences à geindre régulièrement et faiblement. Tu ne bois pas ton biberon, tu es occupé à autre chose.
Margaux et Fabienne semblent s’inquiéter de ton état, partagées quant aux soins à t'apporter. Drainer le liquide que tu as manifestement dans tes poumons, patienter et voir si tu l'évacues tout seul. Elles t'emportent pour demander avis et conseil du pédiatre.
Je crois qu'avec Maman, nous ne réalisons pas forcément. Nous continuons d'annoncer ton arrivée à nos proches. Nous sommes encore dans l'euphorie de ton arrivée, de ce que Maman a accompli. L'accouchement parfait, l'accouchement rêvé depuis tant d'années et même pour moi qui appréhendait un petit peu, je n'aurais pas pu rêver mieux. Avoir été utile à Maman, avoir pu la soulager, la rassurer, la faire rire, lui donner de la force, lui récupérer un peu de douleur.
Après plusieurs minutes sans nouvelles, nous décidons que je vais aller en prendre.
Je rejoins le staff qui s'affaire autour de toi. Tu es dans une petite « chauffante », on t'a mis sous oxygène et un peu sans le savoir, Sophie me dit que tu vas être transféré « pas loin ».
Je ne saurai comment expliquer qu'une voix si douce et chaleureuse ait pu autant me démolir avec des mots simples, sans reproches, sans animosité.
Ma première réaction, c'était : Comment ça ?
On me conseille de retourner en salle nature près de Maman que le pédiatre va venir nous voir et nous expliquer.
J'explique de la manière la plus factuelle possible à Maman.
Le pédiatre vient faire son travail de docteur, il prend les informations, les antécédents liés à toi, ceux de Maman et nous explique rapidement ce qu'il va se passer.
Nous sommes épuisés. Nous craquons. Nous pleurons. Nous ne comprenons pas.
Trois minutes auparavant nous envoyions des photos d’ocytocine et là nous envoyons des textos et des appels de cortisol.
Comment ça a pu basculer aussi vite ?
Nous restons forts, nous restons puissants, nous restons debout l'un pour l'autre et surtout pour toi.
Comme une sentence injuste, la décision tombe et tranche nettement, tu seras transporté à l’hôpital Nord de Marseille en hélicoptère. Tu es placé sous oxygène et pourtant c'est notre souffle qui a été coupé.
Marseille, hôpital Nord, hélicoptère les seules personnes qui y sont allées à ma connaissance étaient des personnes grièvement blessées dans des accidents de la route ou des accidents domestiques.
Quelle est donc cette pathologie qui inquiète le pédiatre pour qu'il t'envoie là-bas à peine 2h après t'avoir eu dans les bras pour la première fois ?
Nous cherchons du réconfort où nous pouvons, auprès de l'équipe de jour qui nous a suivi toute la journée qui se veut à la fois discrète et réconfortante sur ce qu'il se passe mais qui finit aussi son service.
Le pédiatre revient nous voir et constate à quel point nous sommes à terre.
Quand je lui explique notre ressenti vis à vis de la situation, il nous tient un discours qui fait sens par des paroles terre à terre qui résonnent en moi et qui trouvent une place consolante.
-Monsieur, voyez cet éloignement comme une chance. Ici, nous n'avons pas les compétences pour s'occuper de votre enfant mais nous avons la chance d'avoir le service de néonatalogie à Marseille qui ont de la place pour votre fils. Et c'est pareil pour l'hélicoptère. Nous avons la chance d'en avoir un de disponible qui transportera votre petit garçon en trente minutes au lieu d'une heure trente en ambulance.
Ça console, clairement, mais ce sentiment qu'on nous enlève notre fils quatre heures après, à peine, est plus fort que tout. L'équipe de nuit, mise au courant par celle de jour, vient à notre rencontre, vient nous expliquer que des bébés qui s'en vont, c'est malheureusement assez courant. Elle nous conseille de mettre des petites affaires avec nos odeurs. Maman enlève son T-shirt de l'accouchement, je pars dans la chambre récupérer des affaires pour que Maman puisse se changer et je ne peux m'empêcher de remarquer le berceau vide qu'on avait déplacé dans la douche pour que Maman puisse se diriger en salle nature.
Je reviens en salle nature et nous attendons que le SMUR arrive. Nous rencontrons l'équipe, nous te voyons dans une couveuse, branché, instrumentalisé de partout, j'ai du mal à regarder. C'est dur.
La doctoresse est chaleureuse, bienveillante, elle prend nos numéros, nous donne celui de Marseille, nous explique rapidement comment se passe les vols, qu'ils sont équipés pour toutes éventualités mais que ça se passerait bien. Je demande à partir avec toi et on me répond que ce n'est pas possible. Nous te voyons partir dans les couloirs, je crois que je retourne en salle nature car je n'y arrive pas, je n'y arrive plus.
Nous nous enlaçons avec Maman, nous sommes dévastés de te voir partir mais nous te savons aussi entre de bonnes mains. Nous rassemblons nos affaires pour rejoindre la chambre. Le berceau a été retirée de la chambre et je remarque à quel point les équipes de la maternité sont aux petits soins avec nous par cette « petite attention ».
Nous entendons l'hélicoptère. Je tire les rideaux et l'héliport est juste en face de notre fenêtre. Nous te voyons décoller.
Nous sommes anéantis. Tu t'envoles et nous nous effondrons.
Le temps sur le moment semble si long et pourtant aujourd'hui j'ai comme un voile devant les yeux.
Je me souviens qu'avec Maman nous avons mangé « les restes » du repas du soir. La bouffe d’hôpital c’est encore moins fameux que ce que les rumeurs laissent entendre. De la salade sans sauce, des concombres, purée, viande. Ça aurait pu être cuisiné par Paul Bocuse, je pense que tout aurait été infâme en bouche.
Mais j'ai ce sentiment que je ne mange pas pour moi, je mange pour toi, tu as besoin de nous, il faut être en forme et pour être en forme, faut dormir et se nourrir.
L'équipe du SMUR nous envoie un texto et une photo pour nous prévenir que le vol s'est bien passé et que tu es pris en charge à Marseille.
Le soir, après avoir demandé le lit de camp pour passer la nuit avec Maman, nous nous écroulons. Nous en sommes à 36 heures sans vraiment dormir et Maman a tout le travail de l'accouchement.
Nous sommes là, l'un pour l'autre, aujourd'hui encore, nous nous sommes prouvés et nous avons prouvé au monde que nous étions la meilleure équipe qu'on pouvait être.

Maman se réveille un peu avant moi et me rejoint dans le lit. Ce câlin a un je ne sais quoi de je ne sais quoi. Il réconforte, il réchauffe, il est une source d'énergie positive illimitée.
Nous appelons le service néonatal de Marseille.
On nous apprend que tu respires tout seul, tu n'as plus besoin d'appareil même si l'équipe te laisse le masque pour continuer ton apprentissage.
Comme le câlin juste avant, on reprend un regain d'énergie.
Nous recommençons à plaisanter, nous discutons. Tu as voulu faire comme ton Papi en partant en hélicoptère et tu as voulu faire comme Maman et Tonton en partant en couveuse. Nous trouvons des similitudes.
Nous petit-déjeunons calmement en se racontant chacun notre vision de l'accouchement, nous plaisantons, nous rions, nous sanglotons, parfois les trois en même temps.
Nous attendons impatiemment les soins de Maman qui nous diront si elle peut venir avec moi te voir à Marseille et tous les feux sont au vert. Autorisation de sortie, nous venons te voir. Il est déjà midi, nous nous achetons un sandwich que nous mangeons en deux deux sur le parking de Géant Casino. Maman a la capacité de marche d’une dame de 90 ans et une autonomie de 150 mètres. Nous nous en moquons. Heureusement. Le trajet se passe bien, je conduis, Maman fait le GPS. Maman souffre un peu de la route mais l'envie de te voir surpasse tout, comme ma peur panique de Marseille en voiture.
Nous arrivons dans ce grand hôpital où tout est démesuré. Nous nous apercevons que nous ne sommes pas dans la bonne aile. Nous cherchons, nous nous renseignons, nous marchons doucement vers toi. Le but c’est juste d’arriver au bout et nous y allons.
Quand nous arrivons dans ce service, nous entendons rire fort, parfois même à la limite du cri de cette voix assez stéréotypée de « la poissonnière » du sud. C'est positif, la vie continue, elle ne s'arrête pas même dans un service de réa-néonatalogie.
Je vois rapidement ta chambre, la numéro 6, Elodie ton infirmière vient à notre rencontre et nous explique qu'ils t'ont enlevé le masque quelques minutes après notre appel de ce matin.
Nous nous prenons un shoot d’ocytocine quand nous rentrons dans la chambre, aucune drogue ne peut rivaliser, clairement.
Et nous te voyons, notre petit gars, nous pleurons, j’ai une vague qui part du bas ventre vers mes yeux. Ça fait 24 heures que nous ne faisons que pleurer. Un peu plus, un peu moins...
On nous parle de toi, on nous dit que ça va, que tu es un petit garçon courageux. Quelle fierté.
Tu dors, tu gigotes un peu, tu chouines, tu es magnifique.
Nous nous apercevons qu’ils t'ont mis notre t shirt comme couverture.
Ce t shirt c’est le mien, il y a un logo du film Batman V Superman, c’est Maman qui me l’a piqué ou je le lui ai donné, je sais plus mais il a mon odeur, il a son odeur, elle a accouché avec et maintenant il t'appartient, Noé, notre petit super-héros.
Toujours cette vague qui s’amuse dans mes entrailles jusqu’au récif de mes yeux.
Tu as tellement changé en 22 heures. Tu me sembles encore plus fragile avec tous ces tuyaux, ces câbles, ces capteurs. Nous te mitraillons de photos. Les grands-mères voient en toi soit le gendre, soit la belle fille. Avec Maman, nous croyons voir déjà de qui tu as de quoi et nous nous en amusons.
Les pédiatres viennent à notre rencontre et une phrase résonne en moi, en nous:
Tu n'as plus ta place en Réa néonat.
Bon sang, cette phrase a eu une musicalité, une mélodie si douce et si enivrante à son écoute. Une partition que je me rejoue encore et encore aujourd’hui.
Tu n'as plus ta place dans ce service néanmoins une petite infection persiste et en fonction de la nuit et des analyses, tu seras transféré dans une autre maternité.
Soit tu reviens à Arles, soit tu iras à Salon pour poursuivre le traitement.
Les infirmières reviennent et enfin Maman te change la couche, votre première couche.
On propose à Maman un peau à peau. Maman se prend un shoot d'ocytocine et moi aussi. Le peau à peau se transforme en tétée de bienvenue et quel bonheur pour Maman qui n'avait pas pu te l'offrir la veille et qui pensait ce moment perdu à jamais.
C’est un moment suspendu. Le temps s’arrête pour nous. Vous vous retrouvez. Vous communiez. Vous communiquez. Nous te regardons, nous t'admirons, nous nous câlinons. Ça suffit, tu es là, nous sommes là, nous sommes ensemble. A ce moment précis, ça ne pouvait être mieux.
Les nouvelles sont rayonnantes et ensoleillées et si le temps s'est arrêté pour nous quelques heures, il a continué de défiler pour le reste du monde et l'idée du départ reste terriblement sombre.
Prendre autant de lumière en te caressant, en t'embrassant et devoir te laisser est un crève-coeur sans nom. Nous nous focalisons sur l'essentiel : nous t'avons vu et surtout ta santé remonte d'heures en heures et bientôt au mieux nous te récupérons au pire tu te rapproches.
Nous reprenons la route vers Arles, le cœur moins lourd, toujours un peu fatigués mais animés par une énergie débordante d'espoir. Maman m'encourage à rentrer dormir à la maison.
Maman a besoin de moi en forme.
Jusque là, je ne me voyais pas rentrer. L’éventualité que tu ne rentres pas avec nous me terrassait, je ne me sentais pas de regarder le berceau, le couffin, dans notre chambre, la nacelle dans l’entrée mais cet aller et retour a tout changé.
En te voyant, en te câlinant j’ai repris un shoot ocytocine encore plus fort que le précédent.
J’étais une pile électrique, débordant d’énergie. J’aurais pu alimenter une centrale nucléaire à moi tout seul. Je laissais Maman se reposer en chambre et je partais me reposer à la maison.
La soirée fut longue et courte à la fois.
La nuit ne fut absolument pas reposante toujours envahi par un flot continu, une énergie débordante. Le cerveau à 2000 à l’heure.
Maman me l’avait dit sur la route du retour que j’étais excité, laissant sous entendre que j'étais même insupportable, j’avais mis ça sur le compte de sa fatigue. Elle avait juste raison.
J’ai appelé Mamie pour qu’elle vienne boire un verre. Même un jour après être devenu Papa, j’ai eu besoin de voir ma Maman.
Nous avons discuté, j’ai montré des photos. Ça m’a fait du bien.
Une fois partie, je me suis descendu quelques bières qui restaient de l’apéro du samedi.
J’avoue, j’ai hésité à me prendre une bonne cuite. Anesthésier mon cerveau, lui faire oublier quelques minutes, quelques heures ce qu’il avait subi ces derniers jours mais j’ai eu trop peur que ça anesthésie aussi l’immense joie et l’immense bonheur ressentis le jour même.
Je suis resté dans les limites du raisonnable, assez pour les apprécier, assez pour me détendre, pour en profiter, me dire « Putain, je suis Papa. » avec un sourire niais et formuler à voix haute que Tu allais mieux et que nous allions bientôt te récupérer.
23h30, j’appelle la réa néonat, Tu allais toujours bien. Un message à Maman qu’elle lirait dans la nuit et je m’allongeais en attendant le lendemain.

Je passe la nuit avec la sensation de pas dormir, les secondes, les minutes, les heures, elles passent toutes au mieux normalement au pire très lentement.
J'ai le cerveau et le corps en folie. Je pense, je réfléchis. Je liste ce que j'ai à faire, des papiers, des tâches ménagères. Je me lève vers 5h.
De bonne humeur. Le café n'a pas le temps de couler que j'appelle encore la néonat de Marseille. Tu vas encore mieux. Une bonne nuit, un biberon t'a nourri et non plus la sonde nasale. Je n'ai pas le temps d'une première gorgée que j'ai rempli la machine de linges. Je n'ai pas le temps d'une deuxième gorgée que je ramasse le linge étendu le samedi.
Je suis d'ordinaire un voisin plutôt sympa et respectueux, mais là, je sais pas, je m'en fous. J'ai des trucs à faire et la sensation que 24 heures ne suffiront pas alors je fais tout. Je lance la machine, je mets mon best of des Foo Fighters et je fais la vaisselle, passe l'aspi...
8 heures, je décolle, je file à la boulangerie acheter des pains au chocolat pour Papi, Mamie et pour Maman. C'est une attention particulière pour Maman car depuis la grossesse elle en a été privée à cause du diabète gestationnel.
Quand j'arrive chez Papi et Mamie, c'est Papi qui m'ouvre et j'ai les larmes qui montent. J'ai un sursaut d'égo, elles ne coulent pas mais je le tapouille comme un chamallow viril dans le dos avant de lui faire, pour la première fois depuis qu'on se connaît, la bise. Je ne vois plus mon beau père, le père de Maman, je vois Ton Grand-père et c'est différent, quelque chose s'est passée, quelque chose a évolué. C'est pareil pour Mamie qui a sauté du lit en sentant que j'allais passer tôt ce matin là.
Nous buvons un café, le quatrième pour moi, nous discutons, ils me rassurent, je leur dis à quel point j'admire leur fille.
Il est 8h40 quand Maman m'écrit, chute hormonale de larmes innondantes. Si je pouvais, je m'envolerai, mais je suis contraint par la physique et doit rouler jusqu'à Arles.
J'arrive, nous nous embrassons, nous nous serrons, nous nous aimons.
Nous rappelons Marseille.
Je ressens de la peur qu'on nous annonce une mauvaise nouvelle. Il n'en est rien. Nous saurons à 15 heures si tu es transféré à Salon.
Nous passons le reste de la matinée à discuter, elle est entre-coupée de visites médicales, d'une psychologue, nous récupérons des contacts.
C'est avec une attente considérable que j'attends d'aller te déclarer et te reconnaître à l'état civil.
Né un dimanche, suivi d'un lundi férié, vers 11h, l'état civil n'a pas encore le certificat de la maternité, obligé de revenir l'après midi. L'administration à la française, hein ?
Je reviens à la maternité et le bébé dans la chambre d'à côté semble appeler le lait de sa mère. C'est pas évident, ça nous rappelle que nous, les sages-femmes nous ont enlevé le berceau dimanche soir.
Nous continuons de discuter, nous mangeons, nous préparons, nous nous organisons, nous parlons de ce qu'il s'est passé, de ce que nous avons ressenti et de ce que nous ressentons.
Tes grands parents souhaitent venir voir Maman dans l'après midi. Elle leur manque, ils lui manquent. Ils viennent vers 14 heures.
Entre temps nous recevons la visite d'une auxiliaire de puériculture. Une dame d'une cinquantaine d'années que nous n'avons qu'à peine aperçu dans les couloirs et qui nous tient un discours que je trouve puant, très déplacé en plus d'être très culpabilisant qui nous reproche d'attendre plutôt que de venir te voir.
Je me sens coupable, en colère contre cette femme et sa vérité, contre moi et notre organisation de la journée qui nous semblait si claire et si simple.
Pourquoi ce qu'elle dit c'est mieux ? Pourquoi ce que nous faisons n'est pas si bien ?
Qui êtes vous ? Que savez vous de nous ? Pourquoi venir nous voir ? Pourquoi gâcher notre journée ?
Nous savions qu'à 17 heures nous te récupérions et cela avait suffi à égayer notre journée.
Je ressens l'impression d'être un mauvais père et je ne comprends pas pourquoi. Je ne te connaissais pas il y a deux jours et pourtant je ne me vois plus vivre sans toi. Si j'avais pu te donner mes poumons pour que tu respires mieux, mes anti corps pour terrasser cette infection tu serais déjà avec nous.
Je me renferme, je serre les dents, je fuis son regards et réfugie mes yeux dans le vide. Dans une situation pareille, quand on a déjà un genou à terre et qu'on essaye de se relever, cette femme t'aide à coup d'aiguilles dans la chair.
Elle sort.
J'essaye de verbaliser, j'ai du mal. Faut que je sorte, que je bouge, que j'extériorise. On est en début d'après midi et je repars à l'état civil. Je la recroise devant l'ascenseur :
-Ah vous suivez mon conseil ?
-Je vais déclarer Noé à l'état civil.
-Ah beh c'est bien aussi, sur un ton condescendant.
Mais vas te faire foutre en fait est la première pensée qui traverse mon cerveau.
J'en viens à me demander ce qu'elle cherche, ce qu'elle veut. Elle me fait clairement monter la tension, j'ai envie de lui cracher dessus. Dans ces cas là, je peux devenir agressif et je sens que ça monte. Je me demande sincèrement dans un dernier regard méprisant envers elle si mon énergie ne serait pas plus utile ailleurs et je m'aperçois que si en fait.
Je me rappelle aussi la phrase de David qui nous disait en gros : quoi qu'il arrive, quoi que vous fassiez les gens sauront toujours mieux que vous ce qui sera bon pour vous, ta famille, ton couple, ton gosse. Laisse pisser. Fais ce que t'as à faire.
C'est donc avec une immense joie et une immense fierté que je t'ai déclaré et reconnu officiellement. J'ai peur de faire une erreur sur le prénom. Peur que tu te retrouves avec un prénom composé de trois prénoms plutôt qu'un suivi de deux autres prénoms. Parfois je manque de confiance et d'assurance. C'est quand je réfléchis et la déclaration j'ai eu bien le temps de réfléchir.
Quand je reviens Papi et Mamie sont là ils sont d'un réconfort total quant à notre mésaventure avec l'auxiliaire.
15 heures arrive vite aussi. Et c'est acté, 18 heures tu seras à Salon et j'aurai la chambre avec toi.
C'est parti, nous mettons notre plan de bataille en place et nous quittons la maternité.
Paperasses, ordonnance, conseils, courage, l'équipe présente et qui nous a suivi nous laisse partir avec un regard bienveillant.
Nous reviendrons les voir, les remercier car elles ont été extraordinaires.
Nous rentrons ensemble pour la première fois à la maison. Nous prenons une douche, nous changeons de valise.
Nous avons décidé que je ferai les nuits avec Toi et me reposerais la journée tandis que Maman fera la journée et se reposera la nuit chez Papi et Mamie. Papi fera le taxi.
Nous nous rejoignons chez nous. Il est 18 heures, nous appelons la néonatalogie de Salon et là, l'infirmière nous dit que tu n'es pas encore arrivé et qu'elle ne sait pas où tu es.
Mon corps se raidit, ma respiration se coupe, je suis déjà pâle de peau, je deviens soit transparent soit tout rouge.
Mon cerveau prend le dessus. Je reformule les mâchoires serrées : Vous êtes en train de me dire qu'on ne sait pas où est notre fils ? Je dois m'inquiéter ou ?
L'infirmière se veut réconfortante, entame les démarches et se renseigne.
L'explication est que les ambulanciers se sont pointés en service de néonatalogie sans matériel adéquat pour transporter un nourrisson à la santé fragile et qu'ils ont du faire demi tour à leur dépôt pour récupérer le matériel et nous ramener notre fils.
L'infirmière se confond en excuse. Ce n'est pas de sa faute, nous le savons, il n'empêche que je sens quand même pointer une énorme colère. Les gars qui se pointent en service néonat sans matos et qui vont te transporter sur l'autoroute en heure de pointe. On va pas se mentir, j'ai sué de l'huile.
Nous prenons la décision de l'attendre à l’hôpital de Salon. Nous essayons de dédramatiser la situation dans la voiture avec un certain humour noir. Parfois ça passe, parfois non. Je continue à suer.
Arrivés sur place, l'infirmière en charge nous reçoit et temporise en nous expliquant que ce genre de situations c'est dans 90% des cas. Tu n'es toujours pas arrivé. Je demande si nous allons rencontrer les ambulanciers parce que concrètement j'en ai pas envie. L'infirmière me répond que oui et sent que je suis un peu tendu. Maman confirme que je suis clairement pas d'humeur à être chatouillé. Je la ramène un peu avec ma grande gueule et là, contre toute attente, l'infirmière, Manon, me recadre : Monsieur, si vous continuez de vous énerver, je vais m'énerver aussi et nous allons passer une très mauvaise soirée et c'est pas le but, on a tous mieux à faire. Alors partez aux admissions des urgences préparer l'entrée du petit et avec Madame on réceptionne Noé. »
Mon cerveau raisonne, ça fait sens. Je reste muet, je l'écoute et je m’exécute.
Dans les couloirs, je vois passer deux gars avec une belle nacelle toute rouge aussi rouge que moi dix minutes avant. Ma tête fait un 180 degrés. C'est toi, je te vois pas mais j'en suis sûr. J'envoie un à Maman qui me confirme.
Tu es là, tu restes là, avec nous.
Nous nous retrouvons, nous sommes là, enfin tous les trois.
J'étais rouge ou vert de colère, Maman blanche de fatigue et tu nous reviens avec une jaunisse, ça a quelque chose de drôle.
C'est juste indescriptible, ce sentiment de plénitude, cette fatigue qui disparaît, ces petites larmes qui réapparaissent aux coins des yeux et qui donnent un corps au bonheur.
Nous profitons de ce moment suspendu à trois.
C'est presque minuit quand Maman doit rentrer avec tes grands-parents.
Moi qui n'aime pas les hôpitaux je ne me vois pas ailleurs que dans cette chambre avec toi.
Et nous nous retrouvons que tous les deux et la nuit se passe bien. Je ne dors pas beaucoup. Je t'observe, je t'écoute, je m'endors, je sursaute, je me rendors, je me fais réveiller, je te change ta première couche, je te mets ton premier pyjama, je te donne ton premier bib. J'ai peur de te faire mal mais tu me montres que je fais bien.
Je comprends tout au long des heures qui passent que si je me considérais que comme un père « théorique » depuis ta naissance, un père en plein travail, en pleine poussée, c'est dans cette nuit là que tu as fait naître Ton papa.


Naissance atypique de Ton papa
Fan de Valérie Pécresse.
Vous allez voir flou.
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Re: Batroux (sans Rouxbine)

Messagepar Lalilalo le Dim Juin 25, 2023 17:30

J'ai lâché ma petite larmichette j'avoue.

La Normandie.
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Ses fromages.
Ses usines qui crament.
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