Le 9 floréal de l'An 43 du règne de Léodath IV
Nous avons finalement atteint les ruines du fort.
Seule la tour principale est encore debout, alors que le mur d'enceinte tout comme le logement principal se sont effondrés en plusieurs endroits.
Une date partiellement effacée, gravée sur une pierre surplombant la porte d'entrée, a finalement été l'unique indice nous prouvant que le peuple elfique avait vécu un temps entre ses remparts, avant le grand exode.
Malgré une exploration complète des pièces, rien ne nous permit d’apprendre quoique ce soit sur le lointain passé du lieu.
Par contre, un amas d'ossements fraichement rongés ainsi que deux cadavres humains assez récents nous indiquait on ne peut plus clairement qu'une monstruosité avait établi son antre là.
Moi qui avais été incommodée successivement ces derniers jours par la puanteur du nuage résiduel de Chambuire et par l'odeur infecte du charriot couvert de fumier, je ne pus retenir mon estomac de manifester son extrême dégout lorsque l'air vicié de la pièce m'étouffa.
Si nous voulions rapatrier les gripplis dans l'enceinte de ces murs, il nous faudrait identifier et chasser le prédateur de ces forets. Ou l’occire.
La nuit approchant, le plus sage nous sembla de nous retrancher au sommet de la tour, la porte barricadée, pour que C12-100 puisse avoir une vision périphérique des bois.
Il nous réveillera dès que la créature reviendra de sa chasse.
Billie semble particulièrement nerveuse, serrant son arc et regardant très souvent par mouvements vifs les alentours. Elle doit se demander si cette tour sera pour nous une protection ou un piège sans espoir de fuite.