Lalilalo a écrit:Si c'est au mépris d'une réalité historique fantasmée (si par exemple, il y avait bien, historiquement, des familles de bourgeois noirs en Grande Bretagne au début du XXème siècle), ça serait intéressant de rétablir la vérité historique mais alors, encore faudrait-il mettre des indices pour que les spectateurs peu au fait de ces choses se rendent compte de leur erreur et ne se disent pas simplement "alalala, encore un coup des wokes bienpensants".
Les bourgeois noir en Europe ça existe, c'est rare, mais ça existe, surtout en France (du fait de la première abolition de l'esclavage, qui a aussi donné le droit de citoyenneté à pas mal d'ancien esclave, mais aussi du fait qu'étonnamment, au XVII -ème siècle les quelques milliers de noirs vivant en France sont assez peu discriminé dans leurs milieux sociaux - je grossis le trait, et je vais pas détailler parce que c'est extrêmement complexe d'expliquer pourquoi être noir en France au XVIII et à la Révolution est paradoxalement moins gênant qu'être noir depuis la fin du XIX jusqu'à il y'a quelques décennies
*On a des exemples célèbres de noirs Français bourgeois, la famille Dumas est un très bon exemple : Thomas Alexandre Dumas est général de l'armée Française durant la révolution, son fils (Alexandre Dumas) est un des plus grand romancier français, Alexandre Dumas fils et son frère Henry Bauer sont aussi des écrivains et journalistes reconnus.
On a aussi le cas de nobles noir, le plus célèbre c'est le chevalier de Saint-Georges (nés esclaves) qui devient l'un des artistes les plus célèbres de la cour de Louis XV puis Louis XVI.
*De fait pour expliquer ça, on peut rappeler qu'à l'exception de certains moment de l'histoire (déclaration de 1777), le droit français constitue que tout homme est libre sur le territoire des francs (franc signifiant notamment libre), ce qui voulait dire qu'un homme noir arrivant en France métropolitaine avait automatiquement le statut d'homme libre. Avec le développement des lumières, et le commerce avec les Antilles, même s'il y'a un ministère des noirs (chargé de surveiller les noirs en France), ces derniers ne sont pas ostracisé sur le territoire métropolitain, voir même ont un sort bien plus enviable que celui des protestants, des juifs, des roms ou d'autres minorités européennes. Ils peuvent tout à fait avoir une carrière intellectuelle (il y'a même pas mal d'exemple, du fait que beaucoup sont les enfants illégitime de propriétaire français, parfois éduqué comme dans les familles bourgeoise / noble classique) et sont globalement assez peu victime de crime de haine contrairement à ce qu'on imaginerait naturellement. Jusqu'au milieu du XVIII, les conditions de vie des noires ne sont pas très différentes des français (le milieu prime largement sur la couleur de peau), en 1848, on a notamment deux députés noirs à l'assemblée (l'un est un marchand sénégalais, l'autre un ancien esclave).
En réalité, la condition noire en Europe occidentale se dégrade surtout à partir de la diffusion des thèse anthropo-raciales, et la doctrine coloniale française, à partir des années 1850 (même si on a des contre exemple comme Edmund Dédé) jusque les années 20/30. C'est seulement après guerre, avec l'apparition de nouveaux grand penseurs noirs (Césaire/Senghor) qu'on va commencer à réévaluer la condition noire (le concept de négritude nait à cette époque).
Le problème donc, c'est qu'on projette sur des société antérieure une vision de la place des noirs qui correspond surtout à des contextes récent : la période coloniale française et la ségrégation raciale dans le monde anglo-saxons, mais en réalité la condition noire
en europe, est bien moins mauvais qu'on a tendance à l'imaginer avant cette période.
"Que dites-vous ?... C'est inutile ?... Je le sais !
Mais on ne se bat pas dans l'espoir du succès !
Non ! non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !"