par Lamantin_Furtif le Mar Juil 25, 2017 20:11
Je viens de finir "Worm" de Wildbow, une des fictions les plus populaires et les plus longues de l'internet mondial.
Au niveau du pitch : On suit une lycéenne nommée Taylor Herbert, vivant dans la ville de Brockton Bay, aux EU, sur terre Bêta. Terre Bêta, car l'existence d'autres terres alternatives a récemment été révélé, mais ce n'est pas capital pour la suite de l'histoire. Ce qui est capital en revanche, c'est que terre Bêta a sérieusement divergé avec notre monde depuis que, au début des années 70, un homme doré doté de pouvoirs surnaturels dépassant l'entendement a fait son apparition. Nommé "Scion" (le seul,mot qu'il ait jamais prononcé), il intervient dans des catastrophes au quatre coins du monde et sauve des vies par milliers. Plutôt cool jusque-là.
Ce qui est moins cool, c'est que Scion n'était que le premier parahumain, et que depuis son apparition, ils sont toujours plus nombreux à se retrouver dotés de pouvoirs surnaturels en tout genre. Evidemment, les gouvernements et les organisations criminelles en tout genre s'arrachent ces "parahumains", et la situation intenationale s'en trouve dégradée.
Ce qui est encore moins cool, mais qui empèche paradoxalement la situation de partir en troisième guerre mondiale, c'est les Endbringers. Apparus progressivvement, ces trois créatures (manifestement des parahumains d'un niveau anormal, même si l'on ne reconnait plus grand chose d'humain dans leurs traits ou leur comportement) sont lancées dans une guerre d'usure contre l'humanité toute entière. Chaque apparition cause des dégâts irréparables, annihilant une métropole dans le meilleur des cas, et un pays entier dans le pire. Seule l'afflux massif de parahumains du monde entier, de toutes allégeances permet de les repousser temporairement, au prix de pertes énormes.
Lors d'un événement particulièrement traumatisant, Taylor intègre les rangs des parahumains : elle exerce un contrôle total sur les arthropodes et les vers dans un rayon de plusieurs kilomètres. Elle tente de faire pencher la balance vers le camp de la justice dans le conflit entre gangs et factions de héros qui embrase Brockton Bay.
Bon, vous l'aurez compris c'est un univers de superhéros. La différence avec Mavel, DC et compagnie, c'est que Wildbow a une idée de comment le monde fontionne, et que, conséquence directe, l'univers a une certaine cohérence.
Bon, beaucoup à dire sur cette oeuvre extrèmement longue (31 arcs, de 5 à 9 chapitres, chacun faisant 12 pages sur open office à la louche), donc je vais faire une liste.
Ce que j'ai aimé :
- l'univers. C'est construit, c'est cohérent. On va au-delà d'une simple justification d'un univers de supperhéros (heureusement), et l'équilibre précaire de terre Bêta maintient en haleine.
- Les personnages. Ils sont nombreux, variés, et compréhensibles, dans le sens où, même si l'on a quelques enflures de 1er ordre, les motivations de tous les camps sont toujours cohérentes et puissantes. Chacun aurait pu être le héros de l'histoire, et est en quelque sorte le héros de la sienne.
- Pas de manichéisme. Conséquence directe du point précédent, il est très difficile d'établir un "méchant". J'aime beaucoup ça, les différents points de vue placent Worm dans une ambiance d'ambiguité morale qu'il est difficile de trancher.
- Les combats. C'est rapide, c'est crade, c'est violent. Tout le monde tente de faire parler ses intérêts dans des affrontements qui suivent toujours plusieurs objectifs souvent contradictoires pour tous les camps en présence. Tous les combattants (Taylor en tête) rivalisent d'inventivité viccieuse pour tirer le meilleur de leurs pouvoirs, avec des résultats tojours dévastateurs.
- Les Endbringer. Ces monstres sont terrifiants. On ne sait pratiquement rien d'eux, et leur simple évocation pousse les pires plychopathes surpuissants à baisser gentiment les armes et à se battre côte à côte avec leurs pires ennemis dans le mince espoir de vaincre l'invincible. Chaque combat où l'un d'eux s'implique est un moment d'antologie. Indestructibles, inarrêtables, et merveilleusement bien designés que ce soit au niveau de leur apparence ou de leurs capacités, j'ai rarement eu l'occasion de voir des antagonistes aussi imposants.
- La résolution. Tous les éléments mis en place sont résolus à la fin de l'histoire, et ça fait plaisir. On sent une histoire complète et réfléchie de bout en bout, dont les thèmes réccurrents ont été murement réfléchis depuis la 1ère ligne. L'énigme de l''origine des pouvoirs est adressée, et occupe une bonne partie de l'intrigue. La fin toute en puissance m'a retourné sur plusieurs chapitres.
- L'action. Pas le temps de se poser : l'oeuvre monte creshendo dans s'arrêter tout au long des trente arcs.
- Taylor. L'héroïne envoie du pâté. L'histoire est principalement narrée à la première personne, choix qui se justifie progressivement lors de l'évolution de l'intrgue et trouve tout son sens dans la finale. Cela ne fonctionnerait pas sans une protagoniste de premier plan, toute en nuances. Le récit, écrit de son point de vue, rend difficile de juger cette personnalité à la fois altruiste, imptoyable, teingeuse, brutale et raisonnée. C'est une idéaliste qui ne se fait aucune illusion sur la dureté du monde qui l'entoure, et, rapidement, on se demande si l'on est en train de lire l'histoire d'une héroïne ou d'un monstre.
Ce que je n'ai pas aimé :
- Le départ. C'est un peu lent, et la vie minable menée par Taylor n'est pas propre à enchanter le lecteur. Reste que ce passage est une mise en bouche importante, et met en place de nombreux éléments pour la suite. Tout s'emballe dès le premier affrontement entre parahumains.
- L'âge des personnages. Toute, la première moitié de l'oeuvre, on suit des personngages de 16-19 ans qui affrontent des monstruosités à même de faire trembler un gouvernement entier. Sur le moment, ça passe tout seul. Quand on prend du recul, c'est assez perturbant.
- Certains diaglogues sont assez hésitants et incompréhensibles. Pas tant à cause de leur contenu que de leur cadre. Il est assez fréquent de voir des combattants taper la discute au beau milieu d'une sccène de bataille au lieu de s'envoyer des pains. C'est là encore partiellement justifié par les nombreuses règles de l'univers, mais il y a de quoi faire tiquer.
- L'escalade permanente. L'histoire ne prend pas souvent le temps de se poser, et les menaces s'enchaînenent à toute vitesse. Le bon côté, c'est qu'on est maintenu en haleine. Le mauvais, c'est que lorsque les héros se retrouvent à gérer trois antagonistees majeurs en une journée (ça arrive une fois), un sentiment de trop-plein s'installe.
- Slaughterhouse Nine. Un groupe de tueurs en série blindés de pouvoirs tous plus craqués les uns que les autres. Le premier arc qui leur est consacré est assez insupportable, tant ils font figure de marie-sues malsaines aux designs surfant entre le cool et le bidon. Leur second arc parvient à sauver les meubles en leur offrant un développement dont ils avaient grand besoin, en justifiant leur comportement, et en les intégrant dans les enjeux globaux de l'univers. Reste que le premier est vraiment frustrant.
Bref, je ne sais pas vraiment si je dois vous conseiller de lire Worm, mais dans l'ensemble je ne regrette pas ma lecture.
à conseiller à ceux qui aiment les superhéros, mais pas forcément les hisstoires qui les accompagnent, ou aux fans d'insectes en tout genre (je ne vise personne, là)
Ah, et on parle d'un mec qui a craché deux chapitres par semaine pendant trois ans, là. Même Paulémile se sent sout petit à côté.