Super Mario Wolrd il mériterait son petit article quand même.
J'y ai à la fois trop joué et pas assez pour qu'il figure soit dans mon top 50 de jeux préférés, soit le top 50 des jeux fantasmés. Mais il mérite. Tu voudras bien t'en charger Antarka ?
Tiens sinon, ça faisait longtemps.
Colonization (PC, 1994)
Pourquoi j’aurais dû y jouer
Avant l’année 1995, date à laquelle un PC “moderne” a débarqué à la maison, la seule machine similaire à laquelle j’ai eu accès se trouvait dans la chambre de mon cousin gamer. Il me parlait de disquettes et de CD-ROM, et je lui répondais :”Euh, cartouches de Megadrive ?” Je pense qu’il se gargarisait un peu de me montrer des jeux que je n’imaginais même pas dans mes rêves les plus fous. Wing Commander III, le premier Doom, Heretic, mais aussi Colonization, qui a laissé une empreinte indélébile dans la partie mémoire de mon cerveau. J’ai nourri une fascination sans frontières pour ce jeu de gestion qui me semblait révolutionner l’univers entier. Je me suis toujours promis d’en faire l’acquisition un jour, évidemment sans concrétiser le projet. Et avec un nom pareil, je me demande bien si ce titre n’a pas genre, ultra mal vieilli. Voyons voir.
Retour sur Expérience Fantasmée
Oui donc, déjà, Colonization c’est la première suite à Civilization, l’espèce de référence ultime des jeux de gestion imaginée par le mythique Sid Meier. Voilà, bon. On nous propose d’incarner quatre nations au choix (France, Pays-Bas, Espagne ou Royaume-Uni) en 1492, sans doute un pur hasard. Chacune possède ses propres forces et faiblesses, et ne sert pas qu’à flatter les égos des ressortissants des pays concernés. Enfin j’espère. Bon, je remarque que le but ultime ne nous oblige pas à fracasser le crâne de tous les natifs que l’on rencontre, mais à bâtir des colonies suffisamment prospères pour déclarer notre indépendance vis-à-vis de la couronne. Bonne nouvelle, le massacre des indiens viendra plus tard, mais pas dans ce jeu. On peut le faire, hein, mais ça ne nous fera pas gagner la partie. On peut aussi choisir de s’allier avec le maximum de tribus et défoncer les autres nations coloniales, ou alors mixer les rapprochements avec envahisseurs et envahis à divers degrés, selon les envies et nos affinités politiques.
Mais le plus cool selon moi, ça reste de bichonner ses comptoirs et villages, les faire grandir en les dotant de bâtiments spécialisés, en évitant les conflits au maximum. Déjà que je me transforme en anguille quand je dois prendre part à un conflit dans la vraie vie, ça m’insupporte encore plus dans un jeu de gestion ! Pourtant, dans Colonization, on finit par ne plus avoir le choix d’en venir aux mains, au moins une fois ou deux. Avec toutes les imbrications diplomatiques entre les trois autres puissances expansionnistes et les huits clans natifs, il y a de quoi s’embrouiller pour rien, se faire poignarder dans le dos sans raison, et subir le plus infâme des complots si on éternue un peu trop fort. Surtout quand notre régent s’en mêle en nous intimant de frapper un grand coup sur tel ou tel autre protagoniste, sinon il nous frappe dessus lui. De toute façon, il ne fait que râler de plus en plus au fur et à mesure que le temps passe, jusqu’à nous rendre l’existence sous sa coupe invivable. Et là, il faut encore se farcir ses armées quand on déclare notre indépendance, tout vexé qu’il est. Alors voilà, je préfère voir grandir mes mignonnes colonies, quitte à éradiquer une harde de rennes et mille hectares de forêt primaire au passage. Et le commerce aussi. Oooh le commerce, avec sa douzaine de ressources à acheter ou vendre, mais aussi à transformer en produits à plus grande valeur ajoutée. Les prémices d’une mécanique ultra addictive qui aura fait le succès d’Anno, par exemple.
Et sinon, du côté ambiance ? Revoir les graphismes aujourd’hui m’a fait perdre le sourire niais que j’arborais au moment de commencer à écrire l’article. Pixel art 2D ou pas, style qui a droit à tout mon amour, je ne pense pas abuser en réclamant un peu plus de finesse là-dedans ! Je ne vois que Theme Park qui proposait encore pire à la même période. Malgré tout, quand j’ai découvert cette représentation très originale du nouveau monde à neuf ans, j’ai trouvé ça d’une beauté sans pareille. Tant de détails fourmillaient à l’écran, je voyais des animaux gambader, des pièces d’or scintiller, des campements se bâtir, des diplomates se faire éventrer, et des villes entières brûler… tant de magie à l’œuvre pour faire rêver les petits enfants.
Un mot sur l’OST jamais écoutée
Jeff Briggs, accompagné de deux ou trois autres confrères, a donné vie aux mélodies de Colonization. Je connaissais son boulot sur Civilization II, sorti deux ans plus tard, et j’avais franchement bien aimé. Là, j’ai un peu plus de mal, notamment sur les titres aux sonorités à la fois militaires et joyeuses (ce qui représente trois quarts de la bande-son) ; en mode on envoie des colons pacifier les sauvages du nouveau monde, la grosse éclate, frère ! Dans Civ II, Jeff nous proposait des compos inspirées de diverses régions du monde, comme la Mésopotamie ou l’Egypte antique. Et si je m’attendais forcément à moins de diversité chez son prédécesseur, ainsi qu’une qualité sonore un cran en-dessous, j’espérais un peu mieux quand même. Surtout que pour une grande majorité des pistes, on ne dépasse pas la minute trente d’écoute. Après, le format MIDI ne permet peut-être pas de retranscrire les vibes “native american” des quelques morceaux que l’on pourrait éventuellement associer aux peuples autochtones. Un peu de tolérance, ça ne fait pas de mal. Et puis, les trois musiques pas trop guillerettes de l’album rattrapent tout le reste, au final. Je les aurais adorées et chéries comme les ritournelles vidéoludiques les plus nostalgifères de mon enfance (Castle of Illusion, Secret of Mana, je vous regarde !).
Bilan pas du tout argumenté
Bon, encore aujourd’hui, je comprends pourquoi j’ai autant bavé sur Colonization. Et en 1994, trucider des Indiens ne m’aurait fait ni chaud, ni froid (tant que ça restait dans un cadre virtuel quand même, hein). Trucider des colons Blancs non plus, heureusement. Nul doute que la Megadrive aurait pris la poussière un an plus tôt, si beau-papa avait acheté un ordi avant. Mais tout compte fait, je préfère la tournure qu’a pris mon expérience des jeux vidéo, du moins sur ce point précis. Si j’avais succombé à Colonization, Heroes 2 m’aurait paru moins fourni en ressources, les planètes de ]Master of Orion II m’auraient semblé fades au possible, et j’aurais encore plus adoré la franchise Civilization. D’ailleurs, j’ai appris que Civ IV, sorti en 2008, n’est autre que le remake de Colonization. Oh, merde, que quelqu’un m’empêche de me connecter à Steam !