Antarka a écrit:Perso je la trouve plein de bonnes idées la prelogie, mais extrêmement mal réalisée.
Bon déjà Oui, visuellement, ça tache. Même si y'a quand même une vraie identité visuelle et une grosse générosité la dessus (on est loin des 3 planètes de la postlogie).
Et narrativement, c'est assez naze ouais. Les trois gros gros trucs de cette prelogie étant :
1 : l'ascension du sénateur Palpatine au pouvoir sans que personne le voit venir : c'est hyper mal foutu.
2 : la romance Padmé/Anakin : pire histoire d'amour ever.
3 : Anakin qui glisse du côté obscur jusqu'à devenir Vador : c'est hyper mal fichu.
J'ai l'impression que Lucas a voulu faire un truc abordable de 3 à 103 ans. Sauf que n'est pas Pixar qui veut. En rendant le truc trop abordable (genre Palpatine, il manque juste 2-3 rires démoniaques en scred dans le dos de Yoda dans les deux premiers films), il le rend con.
Et encore, on a réussi à dire du mal de la prelogie sans citer Jar Jar Binks.
J'avais bien rit quand dans l'épisode 2 on nous vend une armée de 100 000 clones aussi. 100k à l'échelle d'une galaxie quoi. Vu comment ils tirent les clones, cette armée se ferait pouiller par celle d'Alexandre le Grand.
Le principe de la Prélogie c'est d'être le plus souvent implicite dans le propos et de laisser les ellipses ainsi que les musiques faire le reste.
[Star Wars est d'ailleurs probablement l'oeuvre cinématographique dans laquelle la musique a une dimension symbolique aussi importante par rapport au propos]
(mention spéciale au Medley de la fin de l'Episode 2 ainsi qu'à Duel of the Fate, Anakin vs Obi-Wan, et Battle of the Heroes qui s'inscrit d'ailleurs dans la droite lignée des sagas arthuriennes)
Toute la "rébellion" d'Anakin envers le système Jedi est une manière de montrer que ces derniers sont déjà corrompus malgré eux, et ce en dépit du concours manifeste et évident de Sidious ou pas.
Et que Sidious, au travers de manigances et de paris sensés ne fait que précipiter une fin déjà imminente parce que le conseil est totalement obnubilé par son "contrôle" et son "pouvoir"
que n'arrête pas de remettre en question Qui-Gon Jinn, qui lui a compris les dérives de la caste dominante (malgré elle) dans laquelle il se trouve.
Ce qui est très drôle c'est que les Jedi se font mener par le bout du nez tant Sidious a appris à les connaître à force de les côtoyer. (de manière totalement légitime et sensé)
Et qu'à aucun moment, Yoda, au delà du fait de ne pas prendre assez de recul avec Anakin sur le côté émotionnel.
(enfin à la fois pas assez et trop, dans le sens où il est de bon conseil mais il refuse de s'impliquer,
alors qu'à mon avis il doit comprendre la notion de parenté mais refuse dramatiquement de s'y attacher, de s'y conformer même, pour une raison idéologique[mauvaise mais ça il ne le sait pas])
Et bien ce Yoda tout sage qu'il soit et qu'il puisse être, il ne se dit pas que chaque décision qu'il prend, quoique sensée et logique,
n'est absolument pas judicieuse pour la simple et bonne raison que leur ennemi sait tout d'eux. Et bénéficie donc systématique d'un coup d'avance ou presque (à force de paris gagnants)
Sauf que chacune de ses décisions il la prend dans l'urgence et ça il ne le voit pas! là où son vis-à-vis ne le sait que trop bien.
Concernant Anakin, le problème c'est que quasiment tout le monde s'est dit (ET A DÉCRÊTÉ À TORD SANS JAMAIS SE POSER LA QUESTION CORRECTEMENT DU POURQUOI DU COMMENT)
qu'Anakin se devait d'être aussi badass et aussi "abouti" que Vador ne l'est, sauf que Vador n'existe que pour compenser les manquements d'Anakin aux égards de ses aspirations profondes et personnelles, et c'est "tout"
À partir de là, quand bien même Lucas peut avoir fait des erreurs d'appréciation dans sa manière de présenter les choses, les attentes du public concernant le personnage de Vador et au travers de Vador, d'Anakin n'étaient juste pas objectives. (et ça c'est un réel problème)
Parce que l'air de rien :
Obi-Wan x Qui-Gon (première amitié fraternelle)
Anakin x Padme (première amitié amoureuse)
Obi-Wan x Qui-Gon x Anakin (première fratrie et paternité, teinté de fraternité [et ça fout la merde])
Qui-Gon x Maul (défaite du père)
Obi-Wan x Maul (Vengeance du frère et donc de l'oncle)
(Je vous fais fi du reste)
Juste que Star Wars en 6 actes est une tragédie Grecque avec un enrobage de Space Opéra ultra codifié où, oui, il faut savoir jouer le jeu.
Et Jar-Jar Binks, Lucas dira peut-être sur son lit de mort que c'est juste un embrouilleur de première dans un style très différent d'Han Solo, très probablement un contrebandier pour des raisons de symétrie d'une trilogie sur l'autre, mais comme les enjeux sont différents le panache cède le pas au comique. l'un risque sa vie quand l'autre risque au pire sa réputation chez les siens. tout est toujours systématiquement une question de proportion dans Star Wars… (au final)
Y a certes un peu d'exagération dans mon "interprétation", mais elle est sensée et délibérément appuyée.
Et elle tient compte de la nature intrinsèque de l'œuvre.