par Veguito le Mar Oct 27, 2015 20:29
Il est temps que je déverse tout ce que j'ai à dire sur Life is Strange.
Garanti sans spoils !
Pour ceux qui ne connaissent pas, Life is Strange est un jeu développée par Dontnod. Il s'agit d'une histoire en cinq épisodes, durant lesquels les choix que l'on fait détermineront la direction que prendra le scénario.
Je viens donc de finir de jouer à ce jeu (j'ai attendu depuis l'épisode 1 que tous les épisodes soient sortis pour tous y jouer d'un coup, je savais que je tenais ici un jeu ambitieux et j'aime pas faire épisode par épisode, surtout quand il y a plusieurs mois entre chacun).
Le seul autre jeu dans cette veine là auquel j'ai joué est The Wolf Among Us de Telltale games. Eh bien, contrairement à ce dernier, j'ai vraiment eu l'impression que mes décisions avaient une réelle influence sur l'histoire (alors que dans the Wolf Among Us, pour l'avoir fini trois fois, c'est surtout des petits détails que ça change, c'est surtout le ressenti qui change). Les choix que l'on fait dans Life is Strange font intégralement parti du scénario qui découle.
C'est pourquoi c'est le jeu le plus cruel auquel il m'ait été donné de jouer.
En avançant dans le jeu, on réalise les conséquences des choix, et on se rend compte qu'il n'y a pas de bon ou de mauvais choix. Chacun d'entre eux apporte des bonnes choses comme des mauvaises.
On incarne Max Caufield, une jeune ado photographe un poil geek qui vient d'intégrer l'école de ses rêves, dans la ville dans laquelle elle a autrefois grandi. Suite à une série d'évènements, elle découvre qu'elle est capable de retourner en arrière dans le temps, un peu comme dans la nouvelle japonaise "La Traversée du Temps" vraisemblablement (je compte bien regarder le film de Mamoru F*cking Hosoda du coup).
Voilà, à partir de ça, il va arriver beaucoup de choses à Max, durant lesquelles elle devra faire des choix, ou plutôt nous devrons faire des choix.
Première grande force de ce jeu : On a absolument aucun mal à s'identifier à Max. C'est une ado comme les autres, avec des problèmes d'ados, des rêves d'ados, etc... Le côté geek marche également très bien avec la plupart des gens qui vont jouer à ce jeu aussi. C'est un personnage extrêmement réussi et très bien écrit, et on a aucun mal à se retrouver projeté dans le personnage.
C'est également pourquoi on devient alors très concerné par ce qui lui arrive, et surtout par les choix auxquels elle est confrontée. On vit les relations avec les autres personnages, car ce sont nos paroles choisies qui construisent ces relations. J'imagine pas le travail monstre des développeurs de ce jeu pour donner autant de possibilités au joueur.
Bref, on est attaché à tous les personnages qui ont de l'importance pour Max, car son empathie est notre empathie.
Ce jeu m'a détruit.
Des gens parfois sont énormément touchés par un livre, ou un film. Moi c'est ce jeu.
Tellement que j'en ai pas dormi, et que j'en étais déprimé le matin suivant, et ce après avoir fini chaque épisode à part le premier. Pire encore une fois terminé le dernier épisode.
Parce que j'étais VRAIMENT dedans. Mes choix me ressemblaient, Max me ressemblait. Et que au fur et à mesure que j'avançais, les choix proposés étaient de plus en plus cruels, et il apprend à assumer les conséquences de ses actes. Certes, Max, avec son pouvoir de remonter dans le temps, peut parfois esquiver les problèmes, mais toujours temporairement, car toute cause a effet.
C'est un jeu grandiose, parce que c'est le seul à avoir réussi à me mettre dans un état aussi... déprimé. Est-ce qu'on peut parler d'empathie pour un personnage quand au final, on devient ce personnage ?
Ce jeu m'a rendu joyeux, stressé, triste, enthousiaste, en colère, etc..., je crois bien que je suis passé par toutes les émotions.
Contrairement à ce que je m'attendais au cours du jeu, la fin ne m'a pas fait pleuré. Ou du moins la fin à laquelle mes choix m'ont amené. C'est la réalisation qui veut ça. Elle est ouverte, mais pas joyeuse. Elle est dramatique, mais pas triste.
Et tous ces chocs émotionnels m'ont comme qui dirait bloqué.
J'ai beau avoir terminé le jeu hier soir, j'ai été vraiment mal toute la journée d'aujourd'hui. Entre autre parce que j'avais besoin de partager tout ce que j'ai ressenti durant ce jeu, comme je le fais actuellement.
Mais aussi parce que je crois que j'ai besoin de pleurer un bon coup. En général, ça m'arrive devant une fin joyeuse ou triste. Mais comme ici ce n'est ni l'un ni l'autre, ben j'ai pas vraiment eu de relâchement de pression. Je vais aller me regarder un bon film bien larmoyant histoire de me libérer un peu.
Bref. Life is Strange, une quinzaine d'heures environ du jeu le plus fantastique auquel il m'ait été donné de jouer. Un véritable chef d'oeuvre du monde du jeu vidéo. Je le conseille à tout le monde, parce qu'il parlera à tout le monde, que ce soit ne serait-ce qu'un peu dépendant de la personne, ou bien énormément comme à moi. En plus c'est que 20€, faut foncer.
Ma crainte désormais c'est que peut-être jamais plus je ne jouerai à un jeu qui me fera autant d'effet. Mais eh, seul l'avenir nous le dira.