Chroniques de la Famille Cold

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Lun Sep 15, 2025 19:19

Hello Tonay !

Très content de lire que ce chapitre t’a plu. J’avoue que j’étais plutôt content de mon enchaînement autour de ce combat entre Broly et Bra. Utiliser la résistance de Broly pour “tanker” un Final Flash à pleine puissance faisait partie des idées qui m’ont poussées à écrire tout cet arc.

J’arrive à un stade où les personnages sont tellement puissants que la moindre attaque perdue a des effets catastrophiques et je voulais illustrer ça avec Bra.

J’espère que la suite te plaira tout autant !

Et je comprends ton raisonnement pour Epica mais j’avoue que mon instant a plutôt été vers l’original ici. D’ailleurs, je pense que j’ai choisi Powerwolf pour illustrer Broly plutôt que Bra, mais c’est vrai qu’ici les deux se confondent un peu…

---

Chapitre 88 : Le devoir des saïyens


Ce qu’elle avait envisagé comme un combat difficile était devenu une véritable boucherie. Et Aidan ne pouvait que regarder.

Elles y avaient longuement réfléchi avant de se lancer. Le plan avait paru risqué, mais peu complexe. Une fois de plus, la difficulté viendrait des risques encourus par ceux qui se trouvaient trop proches : Broly était puissant mais sans doute pas assez pour blesser véritablement Bra. Si Freezer avait réussi à le vaincre à l’époque, même si c’était en le poussant dans un soleil, alors il n’y avait aucune raison de s’inquiéter pour la saïyenne.
N’est-ce pas ?

Alors pourquoi est-ce qu’ils se tenaient tous là, sur une plaine vitrifiée, à observer un combat de titan ?
Pire, la jeune commando se retrouvait forcé à regarder un des titans sans pouvoir le reconnaître. Aidan était capable d’identifier le style de combat de Bra en une poignée de coups, pour l’avoir observé des centaines de fois, sans compter les affrontements entre elles. La saïyenne se mettait à son niveau, bien sûr, mais ses réflexes restaient identiques. C’était une artiste martiale, elle frappait efficacement et ne laissait que peu de place aux fioritures ou aux pirouettes. Ses coups étaient nombreux, mais ciblés pour faire reculer son adversaire ou pour le mettre hors d’état de nuire.

La combattante qui affrontait Broly, loin là-bas, n’était pas une artiste martiale. C’était une furie. Elle frappait souvent, oui, mais elle ne semblait pas avoir de cibles particulières. Ses poings s’écrasaient contre le torse de Broly, ses pieds voltigeaient jusqu’à ses épaules, ses kikohas explosaient n’importe où. Elle n’avait pas la moindre stratégie, sinon d’harceler Broly, sans lui laisser le moindre instant de répit.
De lui faire mal…

Un temps, elle s’était demandé si c’était seulement une adaptation à son adversaire. Le super saïyen légendaire paraissait exceptionnellement résistant, alors peut-être qu’un harcèlement pareil permettait de l’empêcher de riposter tout en grignotant peu à peu son énergie. Sauf que ce n’était pas du tout ce qui se passait. Et si ça avait été le cas, les coups auraient été plus ciblés.

Non seulement elle ne se battait pas comme d’habitude, mais cela ne fonctionnait pas. Pas du tout même. Aidan l’avait compris très vite, mais plus les secondes s'égrénaient, plus c’était évident. Bra s’épuisait, tandis que Broly encaissait en reculant à peine. Son énergie à lui était toujours aussi intense, ses coups toujours aussi puissants, brutaux, mais ils touchaient de plus en plus souvent. Plusieurs fois, elle vit Bra être enfoncé dans le sol, ou repoussé sur des centaines de mètres, seulement pour revenir à la charge encore plus furieuse, sans un seul instant de réflexion.
Sa dernière tentative fut accueillit par un monstrueux uppercut en plein ventre, qui cloua la jeune saïyenne sur place. Assez longtemps pour que Broly charge une attaque énergique, directement contre le torse de Bra. L’explosion l’emporta dans les airs, avec le rire moqueur du saïyen.

Le pire dans tout cela était la marque noire qu’elle parvenait maintenant à distinguer sur le front de sa bien-aimée. Il avait fallu plisser les yeux et accepter la réalité, mais à présent c’était cette image qui la terrifiait plus que tout le reste. Ce n’était pas encore complet, mais elle savait que cela allait former un M. D’une façon ou d’une autre, la Makaïoshin avait une emprise sur Bra. Une emprise dont elle ne connaissait que trop bien l’issue.

« Il faut qu’on fasse quelque chose, murmura-t-elle. »

Persée se tourna vers elle, mais l’attention d’Aidan restait sur le combat : elle n’osait pas quitter Bra des yeux. Même ainsi, elle se doutait de l’expression affichée par l’ancienne chasseuse de prime. Sa voix le confirma une seconde plus tard : elle avait peur.

« On ne peut pas approcher. Ils sont tous les deux trop puissants.
- Est-ce qu’on peut arrêter l’influence de la Makaïoshin ?
- Je ne sais même pas comment elle fait ça sans être présente.
- Elle est peut-être là ?
- Je ne sais pas… Je ne crois pas. Peut-être qu’elle passe par…
- Broly. »
Persée opina doucement de la tête. Ce n’était pas une bonne nouvelle : impossible pour elles d’arrêter la source de cette influence.

« Tu sais beaucoup de choses, tu n’as rien contre la magie Madoshi ? »

L’ancienne chasseuse baissa tristement les yeux. Elle n’eut pas besoin d’ouvrir la bouche pour qu’Aidan comprenne : elle ne savait pas.

« La seule personne qui peut empêcher l’esprit de Bra de sombrer c’est elle. Et c’est extrêmement difficile : Babidi exploitait les points noirs d’une âme pour la corrompre. Presque tout le monde a ces faiblesses. Je ne sais pas comment la Makaïoshin fait mais elle doit être encore plus douée que lui alors…
- Alors il n’y a que Bra qui peut lutter.
- Elle ne peut pas affronter à la fois Broly et la Makaïoshin. »

C’était évident. Se concentrer à la fois sur un combat brutal et sur un assaut contre son esprit… Personne ne pouvait endurer les deux.
Peut-être que Bra essaie de lutter ?

Cela expliquerait certainement pourquoi Broly semblait maintenant gagner. Les coups de Bra faisaient mouche de moins en moins souvent, tandis que le super saïyen de légende continuait d’asséner des attaques de plus en plus brutales.

« Il faut qu’on l’éloigne de là.
- Bra ?
- Oui, qu’elle puisse reprendre son souffle. Ou même repousser définitivement la Makaïoshin, ensuite elle pourra revenir affronter Broly en ayant l’esprit clair.
- Je ne vois pas comment on pourrait faire ça… »

Aidan baissa le regard, les yeux soudain embués de larmes. Elle ne voyait pas ce qui pourrait empêcher Broly de poursuivre Bra si elles parvenaient à l’emporter. Quant à convaincre Bra de se téléporter ailleurs… Il faudrait d’abord approcher sans subir d’attaque. C’était une impasse.

« Broly est concentré sur Bra, il ne laissera personne l’emporter loin de lui, continua Persée. »

Elle réfléchissait sans doute à une solution, mais cela ne faisait qu’empirer l’état d'esprit de la commando. Sa petite-amie affrontait deux monstres en même, dont une déesse maléfique vieille de plusieurs millions d’années. Rien de tout cela n’avait de sens.

« Attends… Broly est sous le contrôle de la Makaïoshin, non ?
- Je pense oui. En tout cas, elle ne doit pas être loin, en esprit.
- On ne peut pas distraire Broly mais est-ce qu’elle peut l’être ? Est-ce qu’on pourrait lui donner un objectif à chasser ? »

Aidan essuya rapidement ses joues et chercha quelque chose au sol. Peut-être qu’une pierre ressemblant à une Dragon Ball, ou quelque chose de similaire. N’importe quoi, pourvu qu’elle puisse attirer l’attention d’une déesse pendant quelques secondes. C’était incroyablement stupide, mais si c’était tout ce qu’elles pouvaient faire, alors elle le ferait. Il leur fallait quelque chose. Une chance. Juste une.

« Si je trouve quelque chose, j’attire son attention et tu emporte Bra. Avec ton armure, tu pourras même résister s’il te tire dessus. Il faut qu’on se dépêche avant que… »

Un bruit sourd l’interrompit. Persée venait de lâcher quelque chose au sol. Quelque chose de lourd.

« J’ai une idée de distraction, mais tu va devoir faire exactement ce que je te dis. »

* *
*

« AAAAAAH »

La terre vibra contre les poings de Bra. Elle avait abattu ses deux bras au même moment, là où Broly aurait dû se trouver. Le super saïyen avait esquivé. La roche vitrifiée explosa sous la puissance du choc. En un instant, un cratère de plusieurs dizaines de mètres se creusa, la terre se fendit… Puis explosa. Des morceaux gros comme des immeubles se dressèrent d’un coup dans les airs. L’effet de l’impulsion prise par Broly pour fondre sur elle.

Elle profita de la situation. D’une main, elle projeta plusieurs tonnes de roches vers le colosse qui lui fonçait dessus. Sans surprise, il traversa le bloc comme s’il plongeait simplement dans l’eau, mais la demi-seconde de ralentissement était tout ce qu’elle voulait. Bra l’accueillit d’un violent coup de pied au menton. Stoppé en plein élan, la tête de Broly fut projeté vers l’arrière, suivit du reste de son corps. Il traversa le même bloc de roche dans l’autre sens. Des débris pleuvaient autour d’eux, leur paysage un mélange de poussières et de roches qui volaient en tout sens.

Bra était déjà à la poursuite de sa proie. Elle aussi explosa la roche en la traversant avec facilité, prêté à enchaîner.
Les éclats de roches rebondissaient sur son corps meurtris. Elle pouvait sentir le sang et la sueur couler sur son visage, sur ses épaules nues et sur ses jambes, mais la douleur avait entièrement disparu. Son objectif était trop clair pour se laisser distraire ainsi.

Je vais le tuer. Je dois le tuer.

Un ricanement interrompit ses pensées. Broly s’était déjà remis. Il para son coup avec facilité et referma une main sur son visage. Toujours en riant, il l’emporta avec lui jusqu’à une montagne de roche, encore suspendu dans les airs. Le corps de Bra s’y encastra avec un craquement inquiétant. Le bloc ne tint pas plus d’une seconde plus avant d’exploser à sont tour.

« AAAH ! »

Bra poussa un hurlement et repoussa Broly avec son aura. Elle fondit à sa suite, mais un coup l’atteint à la nuque et la fit chuter vers le sol. Le super saïyen légendaire retomba sur elle, les deux poings en avant. La terre se creusa encore sur une dizaine de mètre de profondeur. Elle sentait la poussière et les éclats de roche retomber sur elle, mais ça n’importait pas.
Je vais le massacrer.

Elle bondit dans le trou qui s’effondrait déjà. Elle tournoya et frappa où elle sentait la silhouette de Broly, mais ne rencontra que le vide. Il s’était déjà envolé. Elle suivit.

Pendant un long moment, ils dansèrent ici. Un moment qui ne dura sans doute qu’une seconde en réalité, mais qui paraissait s’étirer à l’infini. Bra se vit slalomer entre les immenses morceaux de planètes, poursuivant le monstre sans jamais le rattraper. Bientôt, l’environnement ne fut plus qu’une mélange hasardeux de terre, de poussière et d’explosion. Tout ce qu’elle voyait, c’était le colosse qui tentait de lui échapper.

Je te tiens.

Elle l’atteint enfin et l’envoya au sol d’un puissant kikoha, avant de plonger sur lui. Cette fois, il n’avait pas le temps d’esquiver ou de s’enfuir. Cette fois, ses coups se mirent à pleuvoir sur le prétendu super saïyen. Bra frappait avec toute la force qu’il lui restait et Broly ne pouvait rien faire. Déjà, elle pouvait imaginer le craquement de ses épaules, la douleur qu’il allait ressentir quand elle allait enfin le faire plier, le sang qu’il cracherait en essayant de reprendre sa respiration…
Une main se referma sur son mollet. Elle se retrouva à tournoyer dans les airs comme une poupée de chiffon. Puis la chute libre et le choc avec le sol. Les chocs, car elle creusa une véritable tranchée dans la terre, projetée violemment par Broly.

« C’est ça, la princesse des saïyens ? gronda la voix du dément. »

Je vais le cramer.

Bra se redressa. Il était déjà là. Elle eut à peine le temps de lever les bras qu’il forçait ses défenses d’un coup de boule bien placé. Elle sentit son nez exploser sous le choc de ses propres mains, projetées contre son visage. Titubant vers l’arrière, elle tenta de garder les yeux sur lui, malgré le sang qui coulait sur ses paupières.
Je vais le…

Nouveau choc, moins violent, mais qui l’emporta en arrière. Deux bras s’étaient refermés sur sa taille et une silhouette bien plus petite que Broly l’emportait dans les airs, loin de son adversaire.

« Non ! protesta-t-elle aussitôt. Laisse-le moi ! »

Dans la panique, elle leva même la main pour frapper. Ses doigts s’immobilisèrent au-dessus de l’armure noire quand elle entendit sa voix.

« Bra, c’est moi ! »

* *
*

Le super saïyen légendaire poussa un vague grognement. Sa proie s’échappait, mais elle n’irait pas bien loin dans son état. Ses muscles à lui irradiaient de douleur, son corps immense couvert de bleu et de sang, là où la puissance de Bra avait réussi à percer sa résistance. Mais tout cela ne faisait que le motiver davantage. Il n’avait pas besoin de pause, de moments de répits ou de la moindre hésitation. Il allait la tuer.

« Eh ! Derrière toi ! »

Avec un grondement sourd, Broly fit pivoter sa lourde silhouette.

Une femme se tenait à quelques mètres de là, sur un promontoir rocheux. Plutôt un morceau de roche encastré dans le sol, des débris du combat précédent. Son visage ne lui disait rien. Une inconnue aux traits fins et aux yeux en amande. De longs cheveux d’argent flottaient derrière elle.

Il ne répondit que par un sourire et commença à se détourner pour chercher sa proie du regard. Il aurait bien le temps de la tuer une fois Bra Brief morte.

« Tu croyais être débarassé des Kaïoshins ? Je suis encore là ! »

Ce mot-là ne voulait rien dire pour lui. Pourtant, un frisson traversa sa colonne vertébrale pour s’achever à la base de sa nuque, comme une dague enfoncée entre ses épaules. La marque sur son front se mit à le brûler. Un son explosa dans sa cervelle.
COMMENT ?!

Il se retourna à nouveau. Soudain, les traits de l’inconnus parurent plus familier. D’autres visages se superposaient au sien. D’autres coupes de cheveux. Toujours cette peau rose et pâle, ces cheveux d’argent et ces yeux en amande.

Non. Impossible !

Une Kaïoshin. Une déesse. Voilà ce qu’elle était. Broly ressentit une haine incroyable pour cette inconnue. Une haine qui n’eut aucun mal à trouver un écho dans son esprit. Ce n’était pas la première fois que sa rage se concentrait sur quelqu’un sans qu’il ne sache pourquoi. Alors il concentra toute son attention sur elle.

« Oui… Tu es là-dedans n’est-ce pas ? Tu croyais gagner aussi facilement ? Pas tant que je serais là ! »

TUE-LA !

Broly n’était que trop heureux d’obéir. La terre se fissura sous ses pieds, puis explosa quand il prit son envol. Comme un diable hurleur, il fondit sur sa nouvelle proie.
* *
*

Bra eut soudain l’impression qu’un étau qui tenait sa tête se relâchait enfin. Un étau dont elle ignorait l’existence une seconde plus tôt. Et elle ne savait pas pourquoi il la relâchait enfin, mais quelque chose lui disait que cela avait un rapport avec la voix qu’elle avait entendu surgir de l’armure.
Malgré les sons déformés par la couche épaisse de katchin, elle ne pouvait que la reconnaître. C’était absurde : pourquoi est-ce que c’est Aidan qui portait l’armure de son amie ? Est-ce qu’il était arrivé quelque chose à Persée ?

Je dois la sauver.

Pourtant, elle se laissa emporter, entraînée dans une course folle autour de la planète Freezer 67. Une part d’elle était soulagée. Aidan était vivante, elle allait même plutôt bien, si l’on oubliait la détresse perceptible dans sa voix.

« Aidan ? Qu’est-ce qui se passe ? balbutia-t-elle. »

Il fallut plusieurs secondes pour obtenir une réponse. Aidan regardait fréquemment derrière elle, manifestement paniquée. Broly ne les suivait pourtant pas.

« Il faut que je t’éloigne de là. Vite. Que tu reprennes tes esprit.
- Je vais très bien.
- Fais-moi confiance ! »

Le ton autoritaire, empreint d’une peur évidente, fit taire Bra. Lorsqu’elle abandonna, elle sentit tout son corps s’amollir d’un coup, et une douleur lancinante la prit. Ses bras, ses jambes, tous ses muscles paraissaient prêt à hurler, étirés et déchirés par son dernier combat. Un vertige la saisit. Elle percevait toujours l’énergie de Broly au loin, mais toutes les autres commencèrent à disparaître, comme un bruit de fond face à la puissance du super saïyen légendaire.
Je devrais être là-bas, l’affronter.

Bra se sentit chuter.
* *
*

« Pathétique, asséna Vegeta en frappant de toutes ses forces dans le ventre de sa fille. »

Bra se plia en deux, les mains serrées sur la jambe de son père dans une tentative tardive pour arrêter le coup. Elle cracha un peu de sang au sol, mais le prince des saïyens s’était déjà repris et son poing l’atteint au menton. La jeune femme décola du sol, la mâchoire douloureuse.
Elle retomba dans un nuage de poussière.

Son père approchait à pas lents.

« Une faible qui fuit à la première opportunité. Qui se réfugie dans les bras d’une encore plus faible qu’elle. Tu pourrais au moins combattre et mourir dignement. »

La jeune saïyenne n’osait pas bouger. La respiration lourde et difficile. Qu’elle arrive à prendre la moindre inspiration était déjà un bel exploit. Elle ne pouvait qu’observer son père alors qu’il se penchait sur elle. Instinctivement, son corps se tendit mais aucun coup ne vint.

« Je… Je n’y arrive pas… Je n’arrive pas à le blesser.
- J’ai vu ça. Pathétique.
- Je ne sais pas… Je ne sais pas quoi faire.
- Bats-toi mieux. Sois plus puissante que lui. Tu es une saïyenne, non ? Défends-toi. Sers-toi de ta rage. »

Facile à dire. Qu’est-ce qu’elle pouvait faire de plus ? Elle était plus forte que lui. Elle était plus forte que toutes les créatures vivantes de cet univers. Elle devrait réussir à battre ce monstre ressuscité.

« Tu dois trouver le niveau encore au-dessus, Bra.
- Je ne sais même pas si…
- Imagine qu’il s’attaque aux autres, après toi. Il doit avoir fini de tuer Persée. Ce sera le tour d’Aidan, ensuite. »

Son coeur se serra. Un pieu glacée s’enfonça entre ses côtes. Non, elle ne pourrait pas le supporter. Les larmes commencèrent à perler aux coins de ses yeux.
Aussitôt, une claque violente lui enfonça la tête dans le sol. Elle sentit sa joue brûler en prenant plusieurs couleurs de rouges.

« PAS DE FAIBLESSE ! Mets-toi en colère, bats-toi ! Montre lui qui tu es ! Mais ne cède pas à la faiblesse ! »

Désolée… Je n’y arrive pas. Je ne suis pas assez forte.
Désolée Papa…


Elle tourna difficilement la tête, tentant de croiser le regard de son paternel. A travers sa vision embuée de larmes, elle eut l’impression de distinguer une autre silhouette. Celle d’une femme aux cheveux noirs.

* *
*

Persée voyait le monstre foncer vers elle.

Elle n’avait aucune chance de le distancer ou de l’esquiver. Elle le savait très bien. Ces millisecondes seraient sans doute les dernières de sa vie.
Une longue vie. Et des millisecondes dépensées avec soin.

Il fallait un peu de temps à Bra pour se remettre sur pied. Pour ne pas sombrer dans la folie et devenir un pantin pour la Makaïoshin. Il fallait éviter ça à tout prix. Si elle parvenait à corrompre Bra… à la transformer en un instrument de vengeance… L’univers n’aurait plus personne pour le défendre.
Mais surtout, Persée ne pourrait jamais se le pardonner.

Elle avait pris cette décision en ayant bien conscience des risques. Broly, la Makaïoshin, qui que soit la personne en contrôle, disposait d’une puissance bien supérieure à la sienne. La provoquer signifiait la mort.

Persée avait eu une belle vie après tout. Longue. Compliquée. Bizarre par moment. Douce dans d’autres. Elle était prête à mourir. Elle en avait fait assez, sans doute. Une part d’elle voulait être calme et posée quand le moment serait venu.
Elle voulait défier Broly et la Makaïoshin du regard une dernière fois. Mais pendant les quelques millisecondes où elle le vit approcher, elle ne croisa que des yeux vides. Fous. Ceux d’une bête sauvage.

C’était plus terrifiant encore que les prunelles rubis de Cold. Il n’y avait aucune émotion derrière ces yeux, sinon un plaisir malade à se battre, à tuer, à blesser.
Je n’ai pas envie que ce soit l’image que j’emporte au Paradis.

Elle ferma les yeux et imagina le visage de Cass. Son sourire.

J’aurais aimé lui dire quelque chose avant de partir.

Cela allait être sa dernière pensée.

L’air parut disparaître autour d’elle. Broly devait être là. Elle l’avait vu dresser son bras. Un seul coup de poing devrait suffire à la tuer… et à pulvériser une bonne partie de son corps au passage. Au moins ce serait rapide.

PING

Persée était vivante.

Ping… ?

* *
*

« Bra ! »

Aidan avait mis le plus de distance et de temps possible entre Broly et sa petite amie. Elle avait traversée toute la planète à grand vitesse, jusqu’à se retrouver de l’autre côté, au-dessus d’un océan. L’impression paisible renvoyée par l’immense étendue bleu avait quelque chose de presque effrayant après le chaos du combat. Comme si quelque chose allait surgir des eaux pour les dévorer.
Et peut-être qu’elles n’étaient pas si loin de ça.

Bra flottait dans les airs depuis qu’elle l’avait lâché, mais elle ne paraissait pas tout à fait là. Son regard ne trouvait pas Aidan, ni quoi que que ce soit d’autre.

« J’ai mal… Je… Je n’y arrive pas.
- Bra, je suis là ! »

La jeune saïyenne faillit tomber en arrière. Aidan l’attrapa d’une main. Elle se redressa, les mains agrippés sur son crâne, pressant les mèches dorées sur son front. Sur sa peau, deux marques noires progressaient lentement, de part et d’autre de son front. Aidan savait très bien quelle forme cela donnerait bientôt.

« Je dois y aller, Aidan. Il faut que je le… que je… que je le tue.
- Bra, écoutes-moi. Je crois que la Makaïoshin essaie de…
- Je dois le battre ! Je dois devenir plus forte ! Je dois…
- BRA ! »

Aidan décrocha violemment les attaches de son casque et le jeta au loin, instinctivement. Elle attrapa les épaules de sa bien-aimée et la pressa contre elle.

« Je suis là, concentres-toi sur ma voix. Bra… »

Le visage de la saïyenne fut brusquement tiré vers l’arrière, ses ongles s’enfonçant dans la peau de son crâne. Du sang perlait sur sa peau. Bra hurla vers les cieux.

« SORS DE MA TÊTE ! »


Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre toutes les deux semaines - Prochain chapitre semaine du 10/11/2025
Avatar de l’utilisateur
Tierts
Nihilien Légendaire
 
Messages: 1541
Inscription: Jeu Oct 07, 2010 20:18

Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Sam Sep 27, 2025 14:02

Hello Tierts,

Et je comprends ton raisonnement pour Epica mais j’avoue que mon instant a plutôt été vers l’original ici. D’ailleurs, je pense que j’ai choisi Powerwolf pour illustrer Broly plutôt que Bra, mais c’est vrai qu’ici les deux se confondent un peu…


En effet, je pensais, vu la musique que c'était adressé à Bra x)

Alors pour ce qui est du chapitre, toujours un sacré combat, très plaisant, y a pas à dire, bien détaillé et bien dynamique comme il faut.
J'aime beaucoup 'l'intervention d'Aidan et de Persée, un combat ne porte pas juste sur la force brute et le ki, y a toute une autre dimension qui permet à des personnages bien plus faibles de briller (avec ou sans taïyoken).

Le choix de Persée est pertinent et on va avoir uen belle séquence pleine d'émotion pour ramener Bra à la réalité, avec, dans un futur proche, une longue chevelure dorée.

Par ailleurs, je pense que la plus grande question, la plus importante de toute cette fanfic va rester en suspens encore un peu. Mais je me permets de la poser de nouveau : Ping ? (cela étant dit, aucune idée sur l'origine dudit Ping x) )

Bref, c'était très cool et j'approuve encore une fois la musique de fin
Survivants
Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

One Shot
Un mage un peu excentrique. Un Kaïo. Un métis saïyan. Un démon. Un démon du froid. Qui doivent sauver l'univers dans un combat épique. Qu'ajouter de plus ?
Avatar de l’utilisateur
Tonay
 
Messages: 984
Inscription: Mar Oct 11, 2011 11:25
Localisation: Pommé dans l'Oeil de la terreur...

Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Mar Sep 30, 2025 21:29

Hello Tonay ! Toujours content de te lire, un peu de retard de ma part cette semaine, j’ai eu des derniers jours compliqués ^^”

Tu me connais, j’ai du mal à faire des combats qui se réduisent à la puissance pure et j’adore faire intervenir les personnages secondaires, c’était le moment idéal pour que Persée brille un peu.

Je te rassure pour ta très importante question : tu va avoir la réponse très rapidement, dans ce chapitre ! Bonne lecture !

---

Chapitre 89 : Libération


[justify]La mort n’était pas venu. Ou alors, Persée n’avait rien senti.

Non. Elle était toujours sur Freezer 67. Elle sentait toujours la caresse du vent sur sa peau. En fait, elle pouvait même sentir que l’air s’était réchauffée. L’effet d’une aura particulièrement puissante. Il était facile de deviner à qui elle appartenait.
Peut-être que la Makaïoshin avait envie de la garder en vie un peu plus longtemps.

Un grognement résonna, frustré. Cette fois, il n’y avait plus aucun doute : c’était Broly.
Lentement, presque effrayée, elle ouvrit un oeil.

Elle ne trouva pas le super saïyen légendaire immédiatement. Son champ de vision était obscurci par un corps massif. Un corps qui dégageait lui-aussi une aura de puissance incroyable, aux muscles gonflés par une transformation… mais à la peau verte. Il lui fallut de longues secondes pour comprendre, en voyant enfin la chevelure devenue rouge. L’origine du bruit métallique qu’elle avait entendu un peu plus tôt devint beaucoup plus claire.

Gokua s’était interposé au dernier moment, au point qu’il avait failli être emporté avec elle par le coup. Son épée avait réussi à intercepter le poing du saïyen, mais elle pouvait entendre l’acier souffrir et se plier à mesure que Broly continuait d’appuyer. Bien sûr que ce monstre ne cherchait pas d’autres solutions : le regard fou, le visage déformé par la colère, il forçait contre la lame, sûr qu’il allait finir par la briser. Il paraissait suspendu dans les airs, face à Gokua.
Non, il ne paraissait pas suspendu. Il était suspendu. Persée aperçut enfin les filaments d’argent qui s’étaient enroulés autour du bras du super saïyen. D’autres serpentaient sur l’autre épaule. Derrière lui, deux silhouettes reconnaissables tentaient d’endiguer son avancée… Sans grand succès.

« Retenez-le, bordel… grogna Gokua. »

Ils essayaient. Mais ni Bido, ni Zangya n’étaient de tailles. Persée les voyait lutter dans les airs, attachés à Broly par leurs liens d’énergies. Tout leur corps était tendu, les bras étirés vers l’avant comme si le saÏyen menaçait de les emporter dans son mouvement à tout moment. Gokua tourna la tête en arrière, le front déjà constellé de sueur.

« Il vaut mieux partir, je crois… »

Peut-être pas. Elle était la cible de Broly, si elle s’en allait, il allait les tuer avant de se jeter à sa poursuite. Il ne servait à rien de tous se sacrifier pour elle. Cela ne leur ferait pas gagner tant de temps que ça après tout. Et c’était l’objectif de ce moment, non ? Gagner du temps.
Alors qu’elle ouvrait la bouche pour tenter d’expliquer ça, Persée fut percutée par une fusée et emportée au loin. Elle eut tout juste le temps d’entendre le claquement sec de l’acier qui cède, puis une injure prononcée par Gokua.

Toute la scène du combat s’éloigna à toute vitesse. Même Broly ne fut bientôt qu’un point sombre à l’horizon, le temps qu’elle comprenne ce qui se passe. Un bras s’était enroulé autour de sa taille pour mieux l’entraîner dans la course de son sauveur. Un bras métallique.

« Anik ?! Stop ! Il faut que j’y retourne. »

Le reptile pila bel et bien, mais il ne chercha pas à arrêter sa course à elle. Encore emportée par l’élan pris, elle chuta vers l’avant et rebondit sur le sol jusqu’à terminer son chemin contre un pic de roche dressé au centre du cratère. Un reste du combat entre les deux saïyens, un peu plus tôt.

« Inutile. Déjà qu’eux ne font pas le poids, alors toi… »

Anik baissait des yeux rougeoyants vers elle, mais il ne paraissait pas en colère. C’était juste sa façon à lui de communiquer. Persée commençait à s’y faire. Elle ne s’étonna pas non plus de sa question suivante.

« Où est Bra ? Qu’est-ce qu’elle fout ?
- Bra a besoin de temps, expliqua-t-elle en se redressant difficilement. La Makaïoshin est là, plus ou moins. Elle essaye de corrompre Bra, comme…
- Comme Babidi ? »

Anik avait connu l’affrontement contre le sorcier Madoshi. En fait, il avait même été pris pour cible par ce dernier, il devait donc savoir exactement ce que la jeune saïyenne était en train de subir.

« Aidan l’a éloigné. Qu’elle reprenne sa respiration, qu’elle soit prête à…
- Elle n’a pas essayé sur moi, ni sur les autres. »

Persée s’interrompit et fronça les sourcils. De quoi parlait-il ? Il lui fallut quelques temps pour comprendre qu’il faisait référence à la Makaïoshin : son regard s’était déporté sur le combat qui opposait Broly aux anciens membres du gang Bojack. Aucun ne semblait perturbé comme Bra l’avait été quelques instants plus tôt.
Un frisson parcourut soudain le dos de l’ancienne déesse.

Si elle n’essaie sur personne d’autres, c’est peut-être qu’elle se concentre encore sur Bra…

« Je dois y aller. J’ai réussi à la distraire tout à l’heure. La Makaïoshin voudra se concentrer sur moi si Broly me retrouve…
- Et tu crèveras en 3 secondes. Au moins Gokua a la force pour résister un peu. Surtout avec nous autres en soutien. Tu restes ici. »

En voyant les griffes métalliques de son bras artificiel se resserrer avec un grincement, elle su qu’il ne servirait à rien de de tenter de négocier. Il n’avait pas tort, de toute façon. Son regard se porta tout de même à l’horizon. La silhouette massive de Broly s’était lancé dans une danse particulièrement dangereuse avec Gokua, dont l’aura verte était très facile à suivre.

« Il a encore cassé son épée mais il la garde et… Attends, tu as dit “nous” ?
- Ouais, toi tu reste ici. Moi j’y vais. Ils ont besoin d’un peu d’expérience. »

Persée réagit plus vite que sa pensée. Elle fut aux côtés d’Anik avant qu’il ne décolle et attrapa fermement le poignet de fer. Le reptile pivota vers elle avec un grognement, mais elle ne desserra pas sa prise.

« Tu es plus fort que moi, mais loin de leurs niveaux. Tu ne serviras à rien… là-bas. »

Pas plus que moi, en tout cas.

Anik n’était pas tout à fait prêt à entendre ça. Elle vit sa gueule s’ouvrir pour montrer ses dents - trop nombreuses et trop pointues - alors qu’il tirait violemment sur son bras. Il manqua de lui disloquer les doigts, mais elle tint bon.

« Tu va te faire tuer. Ici au moins…
- Je connais des techniques pour le buter.
- Pas avec lui, crois-moi. Bra a essayé, je ne crois pas que tu… Ici au moins, tu as une bonne vision du combat. Tu peux leur être utile. »

Il tira une deuxième fois, mais pas aussi fort que plus tôt. Son regard dériva vers le combat au loin. Broly avait bien tenté de s’éloigner, mais Gokua et les autres parvenaient à maintenir son attention avec des attaques incessantes, mais inefficaces…
Enfin, il porta la main à son scouteur.

« Zangya, tu m’entends ? Ouais… Non, je vous vois. Reste en hauteur, plus que ça, même. Voilà. Il m’a l’air stupide, tant que… »

L’ancienne déesse sentit le commando d’élite s’élever dans les airs, mais il ne cherchait pas à se défaire d’elle, juste à prendre de la hauteur. Ele relâcha sa prise et retomba au sol, soudainement épuisée. La voix d’Anik allait en s’amenuisant.

« Dis à Bido de faire le truc de l’entraînement. C’est ça, passer sous terre. On va l’occuper un moment… »

* *
*

Le paysage avait encore changé.
Elle était dans la salle de l’esprit du temps. Difficile de confondre cet endroit avec un autre, tant la blancheur éclatante pouvait heurter le regard. Ce n’était pas un souvenir désagréable, malgré tout. Elle avait passé deux ans ici. Deux années qu’elle avait imaginé difficiles, insupportables, mais qui s’était finalement avérées très instructives.

Et utiles pour tout le monde.

Seulement, cette fois-ci, elle ne l’occupait pas avec la même personne.
Propulsée par le dernier coup, Bra rebondit sur le sol immaculé. Elle retomba enfin, sur les genoux et les coudes, la tête baissée. Un filet de sang et de bave coulait de sa bouche, sans qu’elle n’arrive à l’en empêcher. Tout son corps avait mal. Et son adversaire ne s’était pas arrêté une seule seconde.

Elle entendait ses pas approcher, lentement.

« Tu… Tu n’es pas réel. »

La main gantée de Vegeta passa dans son champ de vision. Puis des doigts glacés se refermèrent sur sa gorge. Elle se sentit soulevée du sol, tenue à bout de bras par son père. Ou par la créature qui tentait de se faire passer pour lui.

« Tout ce que tu as à faire, c’est assumer ce que tu es, exposa le saïyen. Sers-toi de ta rage comme il utilise la sienne. »

Bra lutta pour prendre sa respiration. Chaque goulée d’air se frayait difficilement un passage dans sa gorge compressée par la poigne d’acier de son paternel.

« C’est comme tu veux, mais si tu ne fais rien ils vont tous mourir. Persée. Les otages pour qui tu as déjà perdu tellement de temps. Aidan…
- Je… Je ne peux pas.
- Enfin, je suppose que ça n’est pas grave pour toi. Ce n’est pas la première fois que tu laisse quelqu’un mourir, n’est-ce pas ? »

Une étincelle de colère souleva sa poitrine, mais c’était une sensation lointaine, étouffée. Elle n’arrivait même pas à s’énerver contre la Makaïoshin. Car c’était elle, tout cela. C’était forcément elle.
Bra savait qu’elle devait résister, qu’elle devait se battre, mais pas comme cette créature voulait la forcer à le faire. Elle devait…

« BATS-TOI ! tonna la voix de son père, reprise en écho par une autre voix. Défends-toi ! Sauve-les ! Tue Broly et je te donnerais le pouvoir d’enfin assumer ton nouveau titre ! Montre-moi que tu es une saïyenne ! »

Sur ces derniers mots, la voix de Vegeta avait enfin disparue, remplacée par celle d’une femme. Bra baissa les yeux, apercevant à travers les larmes et le sang le visage de son père. Ses traits étaient déformés par la colère, par la haine. Elle voulut croire qu’il n’avait jamais eu cette tête là, en réalité.

Bra ouvrit la bouche pour répondre, même s’il devenait difficile de respirer.

Et puis, au loin, elle entendit une autre voix.

* *
*

« Bra, parle-moi s’il te plaît… »

C’était une supplique plus qu’une demande. Aidan aurait dû avoir l’habitude de se sentir démunie à présent, mais ce moment-là était sans doute le pire qu’elle ait vécu. Il n’y avait qu’elles, au milieu de rien. Un ciel parfaitement dégagé, l’océan à perte de vue… Mais Bra n’était sensible à rien de tout ça. En fait, la jeune femme n’était même pas sûre que sa petite amie était encore tout à fait là.

La saïyenne se tenait la tête au point d’enfoncer ses ongles dans la peau. Elle avait cessé ses hurlement, mais son visage restait crispé en une expression de douleur et de peur mêlées. Pire que tout, la marque noire sur son front refusait de s’effacer et chaque fois qu’Aidan la regardait, le M avait progressé.

« Bra, je suis sûre que tu m’entends. Je sais ce qu’elle essaie de te faire, mais je sais aussi que tu es plus forte que ça. Tu es plus forte qu’elle et plus forte que ce Broly, tout le monde le sait… »

Elle se baissa pour tenter de croiser le regard terrifié de son amoureuse. Les yeux bleutés fixaient le vide, écarquillés à tel point qu’on les croyait prêt à sortir de leurs orbites.

« Je t’ai vu combattre des créatures autrement plus terrifiantes et tu fais toujours tout pour protéger les autres. Si elle trouve la moindre trace de vice chez toi, je ne sais pas où elle cherche… »

Aidan attrapa les épaules de la jeune femme. Bra était brûlante. Elle tremblait de tout ses membres.

« Je sais que tu es forte. Tu te souviens, sur Passaros ? Toute l’énergie que tu dégageais ? Mais tu es plus que ça, Bra. Tu passes ton temps à vouloir sauver tout le monde… Et tu as la puissance et la détermination pour y arriver. Je croyais que c’était ça que j’admirais chez toi, mais tu as encore plus… Dis-moi que tu m’entends, s’il te plaît… »

Elle ne s’en était pas rendu compte, mais les larmes lui montaient aux yeux. Sa vision s'embua alors qu’elle se rapprochait encore, secouant faiblement les épaules de sa bien-aimée pour la réveiller. La faire sortir de ce cauchemar.

« Bra, je t’en prie… Je suis là. Je ne bouge pas. Je ne veux pas te perdre. Bra… Je t’aime. »

Soudain, comme pris d’une convulsion, le corps de la saïyenne se tendit comme un arc, son crâne tiré vers l’arrière. Un éclair traversa le champ de vision d’Aidan et découpa le monde en deux. Il parut traverser Bra, avant de continuer vers l’étendue d’eau. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’elle vit le vortex qui s’était formé, des centaines de mètres plus bas. L’océan, si calme un instant plus tôt, paraissait proche de se déchaîner.

Et au-dessus d’elles, des nuages de plus en plus noirs s’amoncelaient.

« B-Bra… ? »

* *
*

Elle n’entendait pas bien. C’étaient des murmures, loin d’ici. Des voix familières, mais qu’elle n’arrivait pas à identifier. Bra finit par fermer les yeux, pour échapper à la blancheur éclatante de son environnement.
Dans le noir, elle tenta de se calmer.

Rien de tout cela n’était réel. Des souvenirs, c’est tout. Des impressions, des images issus de sa mémoire, et de la mémoire d’autres personnes. La Makaïoshin essayait d’obtenir quelque chose d’elle et, quoi que ce soit, Bra refusait de lui donner. Mais c’était difficile… Elle avait la sensation que si elle abandonnait, la déesse gagnait. Sauf qu’elle ne savait plus quoi faire. On utilisait ses souvenirs, ses sentiments, contre elle.

« Bats-toi ! »

Elle tenta d’ignorer la voix de son père, de se fermer à tout cela.

Soudain, le noir revint à la lumière. L’écran venait seulement d’afficher les crédits que le cinéma rallumait toutes les lampes. Elle plissa les yeux, agressées par la brusque différence et par le brusque retour à la réalité. Aux grognements outrés qu’elle entendit, Bra comprit qu’elle n’était pas la seule dérangée par le changement.

Elle baissa les yeux pour ramasser son sac et nota alors un autre changement. Une pression sur sa main, celle qui s’accrochait encore au repose-coude. Une autre main s’était glissé sur celle-ci, des doigts fins et pâles s’emmêlant aux siens. Elle releva encore les yeux pour croiser des prunelles d’or qui la fixaient intensément. Le visage d’Aidan était constellé d’un rose timide.

Bra se rendit compte qu’elle souriait bêtement.
« J’expose des faits. Vous n’êtes pas une saïyenne. »

Après un temps déterminé passé à presser ses mains sur ses yeux, elle osa de nouveau jeter un coup d’oeil à l’ordinateur. Un petit panneau était apparu au centre, clignotant d’une lumière verte. Il encadrait un message simple : “0 ERREUR DÉTECTÉE”

Avec un soupir de soulagement exagéré, elle se laissa tomber dans sa chaise et leva faiblement une main vers le plafond. Il ne fallut que quelques instants pour que la carrure imposante de Joss projette une ombre derrière elle. Il posa une main sur son bureau et se pencha sur l’écran à son tour.

« C’est bon ?! »

Bra opina, trop fatigué pour former une phrase cohérente.

Une seconde plus tard, son patron était dehors, elle l’entendit crier dans tout le couloir.

« Ce soir, c’est champagne pour tout le monde ! »
« Ce fut un honneur de combattre à tes côtés, Bra Brief. »

Un fin rayon de lumière transperça l’obscurité de la chambre. Depuis la porte entrouverte, la lueur artificielle du couloir se traçait un chemin jusqu’à son lit. Elle se redressa avec enthousiasme et croisa le regard de celle qui avait passé un oeil dans l’embrasure. Un soupir évident retentit de l’autre côté de la porte, on l’avait bien entendu.
Bulma Brief ouvrit la porte et tenta de prendre un air courroucé.

« Une dernière histoire. Après c’est dodo, d’accord ? »

Bra opina vivement de la tête. Sa mère termina d’entrer et vint allumer sa veilleuse, avant de se glisser dans les couvertures à ses côtés. Aussitôt, la petite fille se cala contre la chaleur rassurante de sa maman. Un gros livre fut bientôt posé sur ses genoux, mais Bulma ne l’ouvrit pas tout de suite. Elle passa d’abord une main dans les cheveux lavandes de sa fille, arrangeant distraitement quelques mèches.

« Tu reste sage, d’accord ? Il est tard. »

Bra leva de grands yeux bleu vers sa mère. Elle avait les yeux creusés, le visage fatigué, mais un sourire si tendre que c’est la seule chose que la petite fille nota. Elle se fendit d’un grand sourire.

« Promis, maman !
- Très bien. Alors, un dernière histoire… »
« Je ne veux pas te perdre. Bra… Je t’aime. »

Bra sentit une flamme exploser dans sa poitrine. La voix de la Makaïoshin retentissait toujours, au loin, mais c’était devenu un murmure perdu dans une tempête.

Quand elle ouvrit les yeux, elle fut aveuglée par une lumière dorée.
Sors de ma tête.

La jeune saïyenne ouvrit la bouche. La flamme grandissante dans son ventre en jaillit en même temps qu’un hurlement terrifiant.

* *
*

Les éclairs se multipliaient. La tempête était bel et bien levé. En quelques secondes, l’océan paisible était devenu une mer déchaînée, rugissante. Le ciel était encore pire. Les nuages tourbillonnaient autour de Bra comme attirés par un centre de gravité absurdement puissant. Quant à la saïyenne, elle était baignée dans la lumière, comme si son corps lui-même était un second soleil. Aidan n’arrivait plus à approcher.

« Bra ! »

Elle fut repoussée par une nouvelle vague d’énergie. Elles pulsaient depuis la saïyenne de plus en plus vite maintenant, creusant le ciel au-dessus d’elle et l’océan en-dessous. Les cheveux lavandes se firent dorés, dressés au-dessus de la tête de Bra. Un hurlement s’en extirpa enfin, suffisamment fort pour faire pâlir la tempête elle-même. Aidan ne pouvait qu’observer.
Sur le front de Bra, les branches du M parurent tenter de se rejoindre… puis explosèrent d’un coup. Des cendres se détachèrent de la peau pâle, mais plus aucune trace noire n’était visible.

« Bra, tu m’entends ? Bra… ? »

Elle ne sut jamais ce qu’elle allait dire. Un flash de lumière pure la força à lever les bras pour s’en protéger. Le monde entier disparu dans un bain d’or et d’énergie. La commando se sentit trembler, avant de comprendre que c’était la planète entière qui était secouée par des impulsions d’énergie de plus en plus grandes. Comme les battements d’un coeur gigantesque qui secouaient l’univers.

Quand Aidan parvint enfin à baisser les bras, la tempête avait disparue. Les nuages s’étaient éparpillés, l’eau formait toujours un vortex mais celui-ci se calmait doucement. Face à elle, une silhouette reconnaissable était baignée dans une lumière dorée, parcourue d’éclairs bleutés de plus en plus intenses. Une silhouette qui avait une crinière.

Non… Ce sont… ses cheveux ?

Elle croisa enfin le regard émeraude, puis vit le sourire qui lui était adressé. Un sourire tendre.
« Merci, Aidan. Je reviens tout de suite. »

Bra porta deux doigts à son front et disparut.

* *
*

Gokua vit le pied appuyer sur son bras, forçant son membre contre la roche, puis plier pour appuyer sur l’avant. Il y eu un craquement sec, puis le pic de douleur qui vint en même temps que la réalisation. Il poussa un cri.

« Shhhht, gronda le saïyen au-dessus de lui. »

Plus loin, la garde de son épée reposait au sol. Il n’avait même pas réussi à l’entailler une fois.

« N’approchez pas ! croassa-t-il en sentant l’aura de Zangya. »

Elle était encore debout, contrairement à Bido. Celui-ci était toujours vivant mais plus pour longtemps. Il avait entendu le craquement brutal de sa colonne vertébrale quand Broly avait réussi à l’atteindre, un peu plus tôt.

« Ouais, n’approches pas. »

Le saïyen ricana et releva son pied. Pour le poser cette fois sur le crâne du guerrier. La pression grimpa instantanément. Par réflexe, Gokua leva son bras intact, mais Broly le balaya d’un kikoha qui le renvoya au sol.

« Mais regarde bien ! »

Gokua ferma les yeux, sachant très bien ce qui allait se passer. Il se prépara à ces derniers instants de douleur pur. La terre tremblait déjà sous la pression du saïyen

Non. Il n’appuie pas.

L’héréen rouvrit les yeux. A quelques centimètres de lui, de minuscules éclats de verre et de roche lévitaient au-dessus du sol, tremblant. Plus loin, dans les airs, il vit Zangya qui s’était retournée. Elle balayait l’horizon du regard à le recherche de quelque chose. Même Broly posa son pied au sol.
La planète tremblait de partout. Et soudain, il comprit pourquoi.

Qu’est-ce que c’est que cette puissance ?!

L’aura était familière, semblable à celle de Bra, mais elle dégageait une puissance monstrueuse. Écrasante même. Cela ne pouvait pas être la saïyenne, pas après tout ce qu’elle avait déjà subi… Si ?

« Eh ?! Broly ! »

Brisant ce moment d’incompréhension mutuelle, une voix surgit du ciel. Gokua parvint à se redresser quand le saïyen se retourna. Ils le virent en même temps. Anik. Les bras enveloppés par des lames d’énergie rougeoyantes. Il fixait Broly d’un regard tout aussi écarlate.
Non… Quel idiot.

« Encaisses un peu ça ! »

Gokua était encore assez proche pour voir le sourire du monstre. Il oubliait déjà la terre qui tremblait autour d’eux. Anik fondit sur lui, mais Broly ne bougea pas d’un millimètre. Quand le reptile fut à un mètre de lui, son aura forma soudain un bouclier d’émeraude contre lequel la lame du commando d’élite buta sans rien trancher. Et puis, il explosa son énergie, repoussant Anik comme une feuille dans le vent.
Gokua crut qu’il allait être tué sur le coup, mais le lézard fut repoussé dans les airs, sonné par ce simple kiaï. Et puis, Broly se jeta sur lui. En un instant, il fut tout près d’Anik, le poing déjà armé.

Non !

Un flash de lumière l’empêcha de voir. Il y eu un choc. Un souffle puissant. Puis, un silence perturbant.

Quand la vision lui revint, il y avait quelqu’un entre Anik et Broly. Une silhouette auréolée d’or, qui retenait le poing du saïyen d’une seule main. Il lui fallut quelques instants pour reconnaître Bra. Malgré sa tenue déchirée et ses membres couverts de sang et de blessures, elle lui paraissait plus imposante que jamais. Surtout, ses cheveux d’or flottaient derrière elle, comme une crinière balloté par son aura. Une aura d’or pur qui pulsait autour d’elle, enveloppant Broly.
Le saïyen était tout aussi pris de court, mais pas pour longtemps. Il frappa de l’autre poing et fut arrêté de la même façon. Bra avait simplement levé son autre paume. Mais cette fois, elle plia doucement le poignet. Tout le bras du saïyen fut tordu dans un craquement sinistre. Il entendit un hoquet de surprise et crut que cela venait de Broly. Mais non, c’était lui qui s’était encore redresser, malgré la douleur intense à son bras.

Broly, lui, restait figé face à Bra. La saïyenne le fixait du regard, sans rien dire.

« Comment… ? Qu’est-ce que tu… ? Qu’est-ce que tu es, à la fin ? gronda la voix du super saïyen légendaire, avec une intonation qui n’était pas la sienne. »

Gokua ne vit pas Bra bouger, mais il vit Broly se plier en deux brutalement. Quelque chose s’était enfoncé dans son ventre, assez fort pour donner l’impression que ça allait ressortir dans son dos. Ensuite, il vit le bras de la saïyenne tendu devant elle.

Ses mots résonnèrent clairement pour tous les combattants encore conscients.

« Je suis Bra Brief. La fille de Vegeta, Prince des saïyens, et de Bulma Brief, protectrice de l’univers. Je suis une saïyenne mais je viens de la Terre. Et tant que je serais en vie, je protégerais cet univers. Mais surtout… »

Le corps de Broly se distendit d’un coup. Puis son dos explosa. Un rayon d’énergie dorée en jaillit et alla se perdre dans l’atmosphère. Le reste de son corps fut repoussé en arrière, son visage encore déformé par le choc et la douleur.

« Je suis la super saïyenne. »

Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre toutes les deux semaines - Prochain chapitre semaine du 10/11/2025
Avatar de l’utilisateur
Tierts
Nihilien Légendaire
 
Messages: 1541
Inscription: Jeu Oct 07, 2010 20:18

Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tonay le Dim Oct 12, 2025 16:04

Eh bien eh bien ! Une fois n’est pas coutume, commentaire au dernier moment ! (ou presque)

On a l’intervention plus que salutaire de Gokua and co, mais j’en viens à regretter l’absence de mort, surtout que Broly est un peu facilement retenu, bien que dans le contexte donné, et face à de telles adversaires ça paaaaaasse. Au moins, ils sont gagné en courage après avoir tremblé une éternité dans l'ombre de Bojack.

En ce qui concerne le reste, c’est très sympa, surtout l’évolution de Bra mais bon, je ne peux pas m’empêcher de sentir que ce dénouement était aussi convenu que prévisible. Pas de mérprise, c’est bien, c’est du happy ending, mais c’est attendu. La déclaration d’amour, al transformation, le sauvetage in extremis… En soit, c’est du DBZ hein, c’est pas hors de propos, mais je reste sur ma faim.

Je ne vais pas m’étaler dessus trop longtemps non plus, après tout, le prochain chapitre peut contenir de nombreuses surprises comme tu le fais si bien. Maintenant, je prépare déjà mes chips pour assister à la série de torgnoles que va se prendre Broly.

Je vais donc attendre cette suite avec curiosité !

Ps : pour changer, musique très sympathique et très à propos !
Survivants
Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

One Shot
Un mage un peu excentrique. Un Kaïo. Un métis saïyan. Un démon. Un démon du froid. Qui doivent sauver l'univers dans un combat épique. Qu'ajouter de plus ?
Avatar de l’utilisateur
Tonay
 
Messages: 984
Inscription: Mar Oct 11, 2011 11:25
Localisation: Pommé dans l'Oeil de la terreur...

Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Mer Oct 15, 2025 18:36

Hola Tonay ! Deux fois que je suis en retard, donc ne te stresse pas trop sur la date de tes posts à toi :p

Je suis d’accord avec toi, ce chapitre (et donc cet arc en entier) est assez convenu vis à vis de ce qui allait arriver, mais je vais aussi dire que : j’assume totalement et je ne changerais rien au contenu de cet arc xD

Pourtant, j’avais en effet réfléchi à tuer quelques personnages au cours de ce combat contre Broly (je détaillerais peut-être à la fin du Tome ce que j’envisageais) Mais j’ai finalement abandonné l’idée et, je pense que tu l’as noté, le Tome 3 repose beaucoup moins sur le même principe que les tomes 1 et 2, où des personnages “secondaires” mourraient régulièrement. C’est une décision consciente de ma part, je n’aime plus l’idée de tuer des personnages simplement pour signifier la dangerosité d’un conflit.
Bon, du coup je me retrouve avec le syndrome de Toriyama et trop de personnages pour leur donner quelque chose à faire mais je préfère voir ça comme un défi intéressant que comme un problème :p

Une autre raison pour laquelle je voulais rester éloigné des morts dans ce chapitre, c’est qu’il était centré sur la transformation SSJ3, que j’ai très longtemps hésiter à introduire dans CFC. Je me suis finalement autorisé à la mettre, à condition d’en faire quelque chose que je trouve intéressant. Donc, il fallait qu’elle soit différente des SSJ1 et SSJ2 qui sont provoquées par la colère. Je voulais donc que ce chapitre montre pourquoi Bra y arrive mais aussi pourquoi Goku est le seul être nom fusionné à y être arrivé dans l’oeuvre originale.
Perso, je suis plutôt content du résultat ^^

Quant aux torgnoles que va prendre Broly par la suite… Je te laisse voir, mais pour rappel : il a un trou là où son ventre se trouvait. (Basiquement, il s’est fait “Zarbon”)

Chapitre 90, on approche donc doucement des 100 chapitres. Je n’ai malheureusement pas encore écrit la fin et mon avance s’amenuise (ces derniers mois ont été compliqués pour progresser sur le dernier arc) mais je peux je pense annoncer une estimation du nombre de chapitres nécessaires pour atteindre (enfin) la fin du Tome 3 : je pense qu’il sera un peu plus long que le 2 donc autour de 115-120 chapitres.
Cela dit, il sera de très loin le plus long projet de CFC puisqu’en nombre de mots, il sera aussi long que les tomes 1 et 2 réunis (peut-être même tome 0 inclus)

Tout ça pour dire : je vous jure que je vais y arriver, la fin arrive, j’essaie juste de ne pas me foirer dessus !

---

Chapitre 90 : Hors d'œuvre


Le corps de Broly paraissait flotter dans les airs, toujours face à elle. Sur son visage était encore imprimée une expression de surprise, malgré les yeux vides et blancs. La douleur n’avait pas encore atteint ses traits. Elle ne le ferait sans doute jamais. Il chutait mais chaque milli-secondes paraissait durer des heures. Des heures durant lesquelles Bra refusa de détourner le regard.
Le sang émergeait de la plaie comme de ses lèvres, les gouttes s’élevant autour de lui comme une constellation de minuscules étoiles rougeâtres. Le M noir sur son front s’estompait déjà. Mais c’était la disparition de son énergie qui confirmait à la jeune femme ce qu’elle savait déjà : il était mort.

Elle avait gagné.

Cet instant, comme les précédents, semblait issu d’un rêve. Même sa vision était différente, enveloppée d’une aura d’or qui estompait toutes les autres couleurs. Ce n’était bien sûr qu’un changement mineur, comparé à tout ce qu’elle ressentait. La puissance qui affluait dans ses muscles au point qu’elle les sentait prêt à exploser depuis sa peau. Les cheveux qui coulaient dans son dos comme une véritable crinière, agitée d’une vie propre. L’énergie qui pulsait dans tout son corps, enfin libérée. Arrêter les coups de Broly avait été aussi simple que ceux d’un bébé. Tous les autres étaient empêtrés dans une mélasse temporelle, alors qu’elle se déplaçait à vitesse normale.

L’aura d’indestructibilité du super saïyen légendaire, si forte quelques instants plus tôt, avait explosé sous un seul coup de poing. Le monstre qui lui avait paru si dangereux n’était plus rien qu’un gamin qui tentait de l’intimider avec ses muscles. La voix de la Makaïoshin avait disparu.

Bra avait su qu’elle avait gagné dès que cette puissance s’était débloqué en elle. Mais c’était encore autre chose de tuer un monstre pareil d’un seul coup. Sa carapace, auparavant impossible à percer, avait volé en éclat en même temps que son ventre.
Quand Broly toucha enfin le sol, ses cheveux avaient repris une couleur noire et ses muscles rétrécissaient déjà. Il était bel et bien mort, une bonne fois pour toutes. Bra osa enfin détourner le regard pour observer autour d’elle. Anik derrière elle, les yeux rougeoyants écarquillés dans un mélange de surprise et de rage, Gokua à quelque mètres de là, blessé et debout, la bouche ouverte sans arriver à prononcer un mot, Zangya plus loin dans les airs, affaiblie mais vivante. Elle ne voyait pas Bido ni Persée, mais sentait leurs puissances, Bido derrière des débris et Persée loin d’ici. Ils avaient tous survécu.

« Je reviens, fit-elle en direction d’Anik. »

Elle n’eut pas besoin de se concentrer pour retrouver l’énergie qu’elle cherchait, pourtant lointaine. Aidan était littéralement de l’autre côté de la planète, mais elle fut près d’elle en un instant. La commando sursauta à peine et n’eut pas le temps de faire autre chose avant que Bra ne pose la main sur son épaule et ne la ramène au milieu des autres, dans un nouveau grésillement.

« Je l’ai eu… »

Au moment où elle disait cela, Bra sentit d’un seul coup toutes ses forces l’abandonner. Comme si son corps fondait, elle s’affaissa. Sans les bras d’Aidan, qui furent aussitôt autour d’elle, la saïyenne se serait sans doute écrasé au sol. L’aura dorée disparut, de même que ses cheveux atrocement long, qui reprirent une taille et une couleur normale.

« Bra ! Est-ce que… ?
- Je vais bien… Je vais bien, souffla-t-elle faiblement. Je suis juste… fatiguée. Et je crois que… »

Elle fut interrompu par les lèvres de la commando d’élite, brusquement posée sur les siennes. Son souffle et ses mots coupés dans leurs élan, elle n’eut d’autre choix que de répondre au baiser désespéré et amoureux qu’on lui offrait. Instinctivement, elle referma à son tour les bras autour d’Aidan, sans réussir à leur insuffler beaucoup de force. Elle ne sut combien de temps dura cet instant, mais il ne s’arrêta que lorsqu’elle entendit soudain un rire libéré. D’une voix connue et qu’elle n’avait pas l’habitude d’entendre rire à gorge déployée ainsi.

Elles se tournèrent au même moment face à une Persée qui terminait d’atterrir, le visage hilare. Elle trébucha tout de même en atteignant le sol, les jambes tremblantes.

« Tout va bien, Persée ? demanda faiblement Bra.
- Mieux que bien… Ma grande… ! Tu as été… formidable et… Oh la vache tu l’as bien eu ! Je savais que… Je savais que tu y arriverai ! »

A mesure que ses mots s’embrouillaient, la voix de Persée perdait en note hilare pour gagner en émotion. L’ex-déesse, débarassée de son armure noire, semblait d’autant plus frêle et presque épuisée. Gokua se portait à son niveau, mais elle refusa poliment son aide d’un petit geste.

« C’est ça qu’elle voulait, cette saloperie. Pas devenir maître de l’univers avec Broly. Elle voulait te corrompre, mais elle a échouée. »

Persée renversa la tête en arrière avec un sourire béat. Derrière elle, le corps du super saïyen légendaire se réduisait lentement en cendres.

« On l’a eu… »

Bra s’autorisa un maigre sourire, malgré tout ce que ce combat lui avait coûté et lui avait fait subir, elle devait admettre qu’elle était aussi soulagée que sa mentor. Elle espérait juste que Persée avait raison.
Ils venaient de mettre un terme aux plans de la Makaïoshin dans cet univers.
* *
*

« Tu as regardé bien assez longtemps, non ? Peux-tu retirer ta main ? »

La voix de Kaïo du Nord lui parut lointaine, affaiblie, mais il n’arrivait pas à l’ignorer. Pourtant, il essaya. Aussi longtemps que possible. Ce serait sans doute la dernière fois avant longtemps que le pseudo-dieu l’autorisait à observer ainsi le monde des vivants, alors il s’en gorgea une dernière fois.
Bra était épuisée mais vivante, ses cheveux d’or étaient redevenus lavandes et elle peinait à respirer.

La transformation est puissante, mais éreintante… A moins que toute son énergie ait déjà été consommée avant ? Pas par ce Broly, mais peut-être par la Makaïoshin ?
Le reste de l’équipe était intact. Plus ou moins. Anik était toujours en vie, miraculeusement, et les pirates que la saïyenne devait avoir recruté s’étaient finalement avérés utiles. Kalta n’aurait pas parié là-dessus, mais il en était bizarrement soulagé. Aidan enserra la jeune femme dans ses bras et commanda à quelqu’un d’appeler leur vaisseau et de préparer les pods de soins. C’est à ce moment que Kalta retira enfin sa main.

« Je savais qu’elle gagnerait.
- Et pourtant tu es resté là toute la durée du combat. »

Les longues antennes du Kaïo s’étaient tordu pour se tourner vers lui. Généralement, il ne tardait pas à faire de même. Kalta fit donc quelques pas en arrière pour s’y préparer, sans répondre.

« Je ne comprends pas quel est le plan de la Makaïoshin… fit Kaïo du Nord en se retournant vers eux, comme prévu.
- Clairement : tuer ceux qui pourraient s’opposer à elle. »

Kibito était toujours en position du lotus, l’herbe s’agitant doucement sous ses genoux. Lui n’avait pas approché Kaïo pendant toute la durée du combat. Pourtant, il n’avait pas confiance en Bra pour gérer la situation, Kalta le savait. L’ancien apprenti-dieu pensait qu’il n’y avait qu’un chemin à suivre pour vaincre la Makaïoshin.

« Je ne pense pas que ce soit si simple. Elle a tenté de récupérer Auriel au paradis et maintenant…
- Elle essayait de corrompre la saïyenne, trancha Kalta. L’idiote.
- Cela lui aurait offert un serviteur de choix.
- Oui. Je ne sais pas si j’aurais été capable de la battre. »

Cela lui faisait mal de l’admettre, mais c’était vrai. Surtout avec ce surplus de puissance que la domination madoshi semblait apporter. Et puis, cette nouvelle transformation… Kalta avait senti sa force d’ici. Ils n’étaient même pas sur le même plan.
Sacrée saïyenne…

Perdu dans ses pensées, le nihilien mit un long moment à voir que Kibito avait enfin ouvert un oeil. Il s’était tourné vers lui, un air profondément dubitatif peint sur ses traits. L’homme était incapable de ne pas donner l’impression de juger tout ce qui se passait devant lui, en permanence. Impossible de savoir si son courroux avait été attisé par le dernier commentaire de Kalta ou bien par l’interruption que l’ancien empereur avait exigé pour voir ce qui arrivait à Bra.

« Dans ce cas, il faut poursuivre ton entraînement. Sans attendre. »

Kalta ne dit rien, mais il chercha Kaïo du Nord des yeux. Le pseudo-dieu était encore là pour quelques temps, puisque c’était Kibito qui se chargeait de le téléporter d’ici au Paradis et inversement. Malheureusement, il ne trouva aucune aide derrière les lunettes de soleil noires. Avec un soupir, il tendit donc la main vers l’ancien apprenti.

A quelques mètres de Kibito, l’herbe s’agita à nouveau. L’énorme lame s’éleva dans les airs. Une seconde plus tard, Kalta refermait les doigts sur la garde de la Z-Sword. Son poids tendit aussitôt les muscles de son bras. L’épée des dieux était aussi longue qu’il n’était grand, sinon plus. Elle pesait plusieurs centaines de fois son poids.
Et il n’était toujours pas sûr qu’elle allait vraiment l’aider.

« Reprenons, concéda-t-il en se mettant en garde. »
* *
*

Alors que le Rédemption reprenait de l’altitude, Aidan ne pouvait s’empêcher d’observer par le hublot. Le combat avait dévasté la jungle sur des centaines de kilomètre. Malgré la victoire, elle ne pouvait s’empêcher d’avoir un pincement au coeur.
Ce n’était sans doute pas la seule raison. Elle se souvenait encore des derniers instants, avant que Bra ne retrouve ses esprits. La douleur sur son visage, ses cris… Le M qui se formait sur son front. Si elle était vulnérable, alors ne l’étaient-ils pas tous ?

« Tu t’inquiète encore. »

La voix avait murmuré à son oreille à l’instant où un bras s’était enroulé autour de sa taille. Si elle n’avait pas reconnu la voix, elle aurait planté son poing dans le visage qui se penchait dans son dos. Bra s’était déjà collé contre elle, cependant.

« Qu’est-ce que tu fais debout ? Retourne au lit, tu as besoin de repos. »

Un rire échappa des lèvres de la saïyenne mais elle n’obéit évidemment pas. Elle posa plutôt le menton sur l’épaule de la jeune commando. Dans le hublot, son reflet était pâle mais ses yeux bleu brillaient d’amusement. Au moins, cette parcelle de la jeune femme était intacte.

« Je me suis réveillé et tu étais partie. »

Ce ton, comme un enfant que l’on gronderait. Aidan roula des yeux au ciel.

« Je ne peux pas partir cinq minutes…
- Et je voulais te dire, maintenant qu’on est toutes seules. »

La lantraki se figea au milieu de sa phrase. Elle haussa un sourcil et tourna la tête au maximum, en essayant de mieux discerner l’expression de sa petite amie. Tout ce qu’elle vit, c’est ses lèvres s’approcher de son oreille pour y murmurer.

« Moi aussi. »

Cette fois, elle parvint à se tortiller pour faire face à Bra, qui était toute sourire mais dont les joues avaient rosies. Aidan attrapa celles-ci d’une main.

« Incorrigible. Reposes-toi. L’univers peut bien attendre cinq minutes. »

Et avant que ces yeux trop bleu ne commence à la supplier, elle poussa la jeune femme vers la chambre pour s’assurer qu’elle reste dormir quelques heures, cette fois.
* *
*

Quelques heures plus tôt, à l’autre bout de l’univers.

Son visage actuel ne lui plaisait guère.

Pourtant, Ithaxus avait depuis longtemps évolué au-delà des considérations et des critères de beauté des autres démons. Rapiécer son propre corps plusieurs fois par mois lui donnait une perspective unique sur le vrai sens de l’esthétique. Le démon avait appris à combiner des morceaux parfois issus de donneurs très différent pour obtenir les résultats les plus intéressants.
Mais parfois, il lui arrivait encore de ne pas aimer le résultat. C’était plus souvent le cas avec des espèces qu’il connaissait mal : il ne pouvait pas visualiser aussi bien le résultat en amont.

Dans son miroir, il se trouvait incapable d’ignorer la protubérance verdâtre qui faisait penser son crâne du côté gauche. Le fait qu’il ait trois yeux de ce côté du visage et seulement un de l’autre n’était pas un problème, mais cette espèce de fausse corne trop lourde… Elle le fatiguait. Les trois yeux jaunes clignèrent plusieurs fois, tandis que l’autre - une bille noire profonde qui ne se fermait jamais - restait fixe. Verdâtre d’un côté, pâle de l’autre, ce n’était pas la meilleure combinaison.
Son utilité, en revanche, était impossible à nier.
L’unique bille sombre dériva lentement. L’image d’Ithaxus dans le miroir se troubla pour être remplacé par six pierres parfaitement lisses. Elles n’avaient toujours pas bougés. Il avait ordonné qu’elles soient conservées dans ses quartiers, au cas où. Et il les quittait rarement des yeux. Depuis qu’Aurielle était là, il n’avait plus confiance en personne dans son équipage. Parfois, il n’avait même plus confiance en lui-même.

Mais pas en cet instant précis. Car en ce moment, grâce à cette protubérance disgracieuse, il était sûr qu’Aurielle n’était pas là. Pas dans son esprit en tout cas. Le général démoniaque n’avait travaillé que là-dessus depuis trois mois. Entre chaque collecte de Dragon Ball en tout cas….
L’univers des Kaïoshins était vaste. Plus qu’il ne l’avait d’abord imaginé. Il existait donc quelques espèces avec des capacités psychiques. Sans doute aucune capable de rivaliser avec Aurielle… mais ce n’était pas son objectif. Il voulait juste s’en prémunir un minimum… Et être sûr de la sentir quand elle était présente.
Je déteste ne pas savoir.

La Makaïoshin était parfaitement au courant. Il ne lui avait jamais caché son intention, ni ce qu’il faisait. Cela aurait été bien futile de toute façon. Elle s’en fichait. Ou en tout cas, c’était l’impression qu’elle voulait donner, car elle ne posait pas de question. Ithaxus pensait être arrivé - sans discuter - à un accord tacite : tant qu’il faisait ce qu’elle voulait et qu’il réunissait les Dragon Balls, il pouvait faire ce qu’il voulait à côté.
Mais pour combien de temps ?

Son regard se focalisa de nouveau sur les six pierres. Incroyablement facile à trouver quand Aurielle était capable de lui donner leur localisation exacte, où qu’elles soient. La septième ne saurait tarder, mais après ça ? Normalement, il leur faudrait encore plus d’un an pour être à nouveau utilisable. Chaque fois qu’il mentionnait ce fait à la nouvelle maîtresse du Makaï, elle riait comme si ce n’était qu’un détail pour elle. Comme si cette règle-là, comme tant d’autres, ne s’appliquait pas à elle.
Et considérant le peu qu’il savait sur elle, ce n’était pas impossible.

« Seigneur Ithaxus. Nous arrivons en vue de la planète. »

La voix résonna dans ses quartiers. Projetée depuis le centre de commande par une technologie qu’il avait commencé à étudier. Ce n’était pas aussi fin que la magie ou sa propre science, mais il fallait admettre que les créatures de cet univers savaient se débrouiller. Ithaxus se releva souplement, sa silhouette très grande mais très fine sous cette nouvelle forme.
Ma dernière cible.

Il s’étonna de ne pas sentir la présence de la Makaïoshin se rapprocher de son esprit.

Elle devait être vraiment occupée.

Si tout s’était déroulé comme prévu, elle occupait Bra Brief à des milliers d’années lumière d’ici. Tout à fait littéralement aussi loin que possible de leur localisation actuelle. C’était nécessaire à cette dernière avancée. A l’obtention de cette septième Dragon Ball. Située sur une planète habitée et bien protégée, pas un endroit où l’on pouvait s’infiltrer facilement. Si le seigneur démoniaque s’était fait repérer et que l’Impératrice intervenait… Même s’il avait des chances de gagner, il préférait éviter de prendre le risque. Ce n’était pas dans sa nature.
Je ne vais pas finir comme Resheph.

« Tentez tout de même une approche discrète, mais préparez-vous au combat. »

Jusque là, ils avaient réussi à récupérer chaque Dragon Ball sans éveiller les soupçons de l’Empire. L’univers ne manquait pas de planète inhabitée, ni de planète où la présence militaire n’était pas assez grande pour surveiller tout l'atmosphère. Mais leur cible actuelle… L’approche subtile était impossible.

Cold 3. Malgré sa position en périphérie de l’Empire, c’était une des bases les mieux défendues qui existent. De ce qu’Ithaxus avait appris dans les archives, on disait que c’était la planète sur laquelle Cold avait débarqué en premier, il y a de cela plus de deux millénaires. L’endroit n’était alors qu’un dépotoire où se réfugiait les criminels des différentes organisations planétaires et les pirates. Aujourd’hui, c’était une planète-métropole qui accueillait la crème de l’Empire et qui comportait plus dix centre d’entraînement impériaux.
Sans doute l’une des planètes les mieux armées pour se défendre d’un assaut, mais qui ne disposait que d’un seul spatio-port digne de ce nom. Raison pour laquelle Auriel n’en avait pas fait une cible lors de leur première attaque. D’une certain façon, Ithaxus ne faisait que terminer le travail en attaquant ici.

Ce qui l’étonnait plus. C’est que, selon la Makaïoshin, la Dragon Ball était en possession de quelqu’un. Pourtant, l’Empire n’en avait pas encore connaissance.
Tant mieux cela dit. Quand ils sauront, il sera trop tard.

« Seigneur Ithaxus. Nous recevons une communication.
- Transmettez-la dans mes quartiers. »

Il ne fallut qu’une seconde pour que la voix robotique n’emplisse toute la salle.

« Vaisseau impérial non identifié, votre transmission est incomplète. Nous n’avons pas votre code d’immatriculation, stoppez les moteurs.
- Vous n’avez rien reçu ? fit Ithaxus en affectant son meilleur ton étonné. Colonel Poirot à l’appareil, nous avons subi un problème technique et nous avons besoin de réparation. Demande autorisation d’accoster rapidement.
- Pas sans votre immatriculation, riposta la voix. »

Il n’y avait pas la moindre trace de sentiment à l’autre bout du fil. Ithaxus grimaça. Il avait tenté de mettre au point un programme pour camoufler leur approche mais il n’était pas familier de la technologie de cet univers.

« Nous…
- Encore dix secondes et nous ferons feu, vaisseau impérial non identifié. Votre code d’immatriculation. Maintenant. »

Ils ne plaisantaient pas avec la sécurité. Ithaxus pouvait respecter ça. Il coupa la communication et franchit la distance entre lui et les Dragon Ball.

« Stoppez les moteurs, ordonna-t-il à la salle des commandes. Puis attaquez. »

Le bourdonnement constant des moteurs alla en décroissant pendant quelques secondes. Ithaxus attendit quelques secondes de plus mais aucune explosion. Stoppez les moteurs devait les avoir convaincu d’attendre un peu. Stupide de leur part.
D’une main, il fit rouler son butin dans un petit sac.

Dans les couloirs du vaisseau, il pouvait entendre des dizaines et des dizaines de pas pressés. Ses démons n’attendaient que ça. Depuis trois mois, ils étaient privés de combat et d’opportunité de prouver leur loyauté. Elle était enfin arrivé.
Ithaxus accrocha le sac à sa toge. La Makaïoshin n’était toujours pas dans son esprit.

Hors de question de perdre les Dragon Balls de vue.

Le silence dans son esprit était toujours étonnant, presque inquiétant. Ils approchaient de la fin. Elle allait forcément arriver. D’un moment à l’autre. Mais il ne pouvait pas l’attendre.
Un soupir échappa aux lèvres du démon alors qu’il pivotait vers la soute, main sur son trésor.

Il était temps d’aller tuer les créatures des Kaïoshins.
* *
*

La veille, sur une piste de contrebandier.

Lorsqu’ils sortirent de l’hyperespace, ils ne furent accueillis que par un silence complet.

Un bon signe, aux yeux de Qonai. La plupart des systèmes habités vous bombardaient de communications automatiques dès que vous pénétriez dans leur espace, et ses multiples capteurs se chargeaient de lui transmettre l’information même s’il était indétectable. Une mesure de sécurité quand on faisait son métier. Si l’on pouvait appeler ça un métier.
Il avait l’habitude de dire que contrebandier était plutôt une vocation. Et elle faisait partie des plus dangereuses. Surtout quand on opérait au coeur de l’Empire Cold. Là, les autorités étaient obsédées par l’idée de se faire bien voir du nihilien et de ses sbires. Les possibilités de négociation étaient faibles, même si jamais inexistantes.

Qonai avait vite appris à préférer les bordures. Là où l’on plaçait les généraux trop vieux, trop stupides ou trop fatigués pour se préoccuper des taxes. Sans compter ceux qui en profitaient eux-même. Il avait toujours eu l’art de choisir ses marchandises. C’était ainsi qu’on pouvait faire ce qu’il aimait faire le plus au monde : voyager. Officiellement, il avait visité des dizaines de planètes, officieusement des centaines. Il avait croisé de tout et il connaissait maintenant des individus aux quatres coins des galaxies. Tout ça pour le prix de quelques primes sur sa tête et de quelques cargaisons douteuses.
Bien sûr, aujourd’hui, son cargo était très particulier. Mais ils payaient bien.

Discrètement, Qonai baissa les yeux sur un minuscule écran de sa console de commande, qui affichait la vue d’une caméra placée au-dessus de lui. Il n’avait pas allumé celle de son immense soute, puisqu’elle était vide. Dans le petit cockpit, c’était le meilleur moyen de surveiller ses passagers. Les deux individus paraissaient tassés dans leur siège, mais il pouvait voir leurs yeux balayer régulièrement le cockpit.
Prudents. Paranoïaques, même. Difficile de leur en vouloir considérant les circonstances.

Le plus grand des deux, celui aux écailles d’un jaune éclatant et dont les trois paires de bras dépassaient de sa toge, était connu. Son visage était transmis en boucle dans la région et sans doute dans tout l’Empire depuis quelques semaines. Un général rebelle. L’un de ceux qui avaient tentés de profiter de la mort de l’Empereur pour se tailler son petit royaume à lui. Cela avait tenu quelques semaines.

L’autre, plus petit et aux plumes irisés, devait être un de ses lieutenants. Qonai ne le reconnaissait pas mais il pouvait deviner.

Comme tous les autres, il avait échoué. Mais contrairement aux autres, il avait échappé à la colère de la saïyenne et de ceux qu’il avait tenté d’asservir. Maintenant, il était recherché. Et d’un seul coup, celui qui avait passé des mois à moquer la faiblesse de l’Impératrice Bra craignait d’être confronté à elle ou à sa justice. Toute cette politique, Qonai s’en fichait bein, du moment qu’il était payé. Cela dit, il ne pouvait s’empêcher de juger un peu l’individu : quel besoin avait-il de se proclamer quoi que ce soit quand il aurait pu profiter des troubles de l’Empire pour se tailler une meilleure part du gâteau des transactions illégales dans son secteur.
Mais non, les officiers impériaux étaient rarement aussi raisonnables. A croire que le métier attirait les imbéciles ambitieux.

« C’est quoi ce voyant ? »

La voix, qui était plutôt un murmure, provenait du petit individu. Ses yeux, deux billes noires moirées d’argent, étaient fixés sur Qonai et sur sa console. Dans sa rêverie, penché sur l’écran de la caméra, il n’avait pas vu le bouton s’allumer pour diffuser une petite lueur orangée.

« Une communication, répondit-il. »

Le contrebandier avait utilisé tous ses talents d’acteurs pour ne pas montrer le moindre signe de nervosité.

« Un signal de détresse, corrigea l’autre. »

Qonai opina. Il n’avait pas eu le temps de l’analyser, mais maintenant qu’on lui disait, c’est vrai que le rythme des clignotements était plutôt familier. Le code était universel et utilisé dans toutes les galaxies depuis des siècles maintenant. Peut-être même avant Cold. En théorie, il avait une obligation morale de répondre. Mais les voyages interstellaires étaient dangereux ces derniers temps.

« C’est un vaisseau impérial ? demanda l’ancien général. »

Même depuis sa position, il était impossible d’ignorer le soupçon de peur dans sa voix. Il ne craignait pas d’avoir été retrouvé cependant. Qonai savait ce qu’ils soupçonnaient tous. Les démons. Qu’il s’agisse de réels démons ou d’un adversaire que l’Empire voulait appeler comme ça, tout le monde savait qu’il en restait. Après les monstrueuses attaques au quatre coin du territoire Cold, ils avaient disparus. Mais l’Impératrice Bra les pourchassait. Et tout le monde avait été prévenu qu’ils se déplaçaient sur des vaisseaux impériaux volés.
D’un doigt tremblant, il ouvrit le journal de bord pour afficher les informations détaillés sur le signal et sa provenance.

« Non, prononça-t-il dans un soupir plus bruyant que prévu. C’est un signal associé à une planète.
- Une planète en détresse ? »

Qonai se retourna, un sourcil haussé. Ce n’était pas exactement une surprise ces derniers temps. Même si l’Impératrice avait ramené le calme dans l’espace impérial, il devait rester des dissidents.

« Ca vous étonne vraiment ?
- De quel planète est-ce qu’il provient ? »

Bonne question. Ses doigts pianotèrent sur le clavier pour obtenir plus d’information.

Très bonne question en fait. Ils étaient dans une zone déserte. Il existait bien des planètes, mais aucune n’était habitée. Ni habitée, ni exploitée. Ils traversaient plusieurs systèmes solaires sans trace de vie ou de ressource. Pourtant, le signal était clair alors… Un vaisseau crashé ?
Non, le signal serait différent.

Les coordonnées s’affichèrent.

« C’est absurde… »

Deux ombres s’étaient rapprochés de lui. Les silhouettes des deux impériaux se reflétaient sur l’écran où il afficha la carte.

« Il n’y a pas de planète ici… »

Un silence s’installa entre eux, mais ce fut Qonai qui le brisa en se retournant vers son cargo. Il ne pouvait nier un brin de curiosité malsaine.

« On va jeter un oeil ? »

Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre toutes les deux semaines - Prochain chapitre semaine du 10/11/2025
Avatar de l’utilisateur
Tierts
Nihilien Légendaire
 
Messages: 1541
Inscription: Jeu Oct 07, 2010 20:18

Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Lun Oct 27, 2025 23:57

Et on enchaîne !

---

Chapitre 91 : Cold 3


« Bien sûr que ça a été la panique immédiatement. Le chaos total. Vous croyez quoi ?

Cold 3 n’avait jamais été attaqué. Ja-mais. Vous savez que la légende dit que c’est sur cette planète que Cold a posé le pied en premier après avoir quitté… quoi que soit le nom de la planète de son espèce.

Nihila ? Ok, si vous le dites. En tout cas, c’est ici qu’il est venu en premier, selon la légende en tout cas. Mais bon… on est proche du numéro 1 quand même, vous savez ? Tout le monde sait que Cold 1 a reçu ce numéro juste parce qu’ils étaient la capitale de la république foirée qui existait avant Lui.
Bref. Tout ça c’était vieux bien sûr, bien plus vieux que tous les habitants de la planète, mais n’empêche, ça créait une sorte de… Je ne saurais pas dire. Une ambiance, vous voyez ? Personne s’attaque à nous. Pourtant des rébellions, il y en a eu. Au moment où les démons ont débarqués, il y avait déjà eu l’assaut de la saïyenne, même pas dix ans plus tôt. La moitié de l’Empire à feu et à sang, les infos ne parlaient que de ça : les rebelles sont là, les rebelles sont repoussés, le Guédester débarque… mais tout ça c’était loin de nous. De moi surtout, j’étais tout jeune.

Même la première attaque démoniaque, qui datait d’à peine quelques mois à l’époque, ça n’avait pas touché Cold 3. Oh, on avait tous vu les images évidemment. Surtout depuis que les communications avaient été rétablies. Des bases entières, rasées en un instant, des explosions… Mais tout ça c’était filmé de loin. On voyait à peine les silhouettes de nos ennemis. C’était pas juste flou, pour nous, c’était distant. Le problème des autres, en quelque sorte.
Et puis, les gens ne s’inquiétaient pas vraiment d’une attaque rebelle ou d’autre. J’étais encore tout petit quand le Roi est mort, mais ma mère m’avait bien dit : il a de l’affection pour la planète. C’est bien pour ça qu’il y a autant de centre d’entraînement et de bases impériales. Bon, en vrai, il fallait au moins ça. Cold 3, c’est pas une super planète en réalité. Moins de 20% est habitable. C’est pour ça que nos villes s’organisent en hauteur. Notre ville, en réalité, parce que je vous défie de trouver le moindre espace vide entre les métropoles.

Ce qui inquiétait les gens à l’époque, c’était l’Impératrice. Parce que personne n’y croyait vraiment à la “disparition” de Siberia. La mort de l’Empereur, ma mère était persuadée que c’était un coup monté de la saïyenne. Moi j’étais adolescent, donc évidemment je croyais la même chose. Je devais même croire que Siberia était morte pareille. Avec le recul, c’était un peu con comme idée : pourquoi faire passer une mort pour un assaut démoniaque et l’autre pour une disparition ? Bref… J’étais sûr que ces “démons” étaient des rebelles déguisés et on attendait tous la révélation.
Cela dit, personne disait rien depuis que la saïyenne avait commencé à asseoir son autorité. Encore moins quand l’autre a commencé à rayer des planètes de la carte pour le fun. Oh la vache… Je me souviens encore de la tête de ma mère au premier reportage. Elle était terrifiée qu’il vienne jusqu’ici… sauf que tout ça se passait de l’autre côté de l’univers. Alors à part renforcer les inspections des systèmes environnants, la planète n’a rien fait.

En réalité, tout ça, c’était la recette d’une réaction de merde. Planète surpeuplée, qui n’a pas vu la couleur d’une invasion en deux mille ans et puis la population militaire… Oui, ils étaient nombreux, mais faut voir ce que c’était. Surtout des bleus, ceux qui sont encore formés et qui savent à peine mettre leurs armures, et puis les instructeurs : les mecs trop vieux pour servir au combat donc qui sont là pour apprendre aux bleus. Ah, elle était belle la garnison de Cold 3.
Du coup, évidemment, quand les démons sont arrivés, la panique a été instantanée.

Vous savez ce que ça fait quand un canon planétaire est désintégré ? On était à plus de cent kilomètres et je me souviens encore du bruit. Un genre de coup de tonnerre et puis un grondement, comme un vieux moteur qui démarre doucement. Sauf qu’il a mis bien trente secondes à démarrer. Là, j’avais fini par ouvrir la fenêtre pour voir ce qu’il se passait.
On vivait haut, mais pas si haut. L’immeuble en face était plus grand, mais en levant les yeux, j’ai vu le reflet dans les vitres, à trente ou quarante mètres au-dessus de moi.

Là, instinctivement, je suis retourné sur l’ordinateur et j’ai tout fermé. J’étais seul à la maison ce jour-là et je regardais un holo, le genre d’holo que l’on cache à sa mère. Désolé maman si tu lis ça.

Je ne sais plus si j’ai eu le temps de tout fermer correctement. Je me souviens juste du coup de tonnerre suivant. J’étais de nouveau à la fenêtre et cette fois il a fallu que je passe la tête dehors pour le voir. Un genre de mini-soleil, plus grand mais clairement plus proche, vous voyez ? Un vaisseau qui explosait dans l’atmosphère, en gros.
Et là, tout a pété. Les alarmes dans tous les sens, les hurlements. J’ai senti l’immeuble trembler. Sur le coup, j’ai cru qu’on criait tous tellement fort que ça faisait bouger le verre. En réalité, je crois que les débris avaient commencé à pleuvoir sur la ville.

Le ciel s’est assombri. Un mélange de fumée, de débris, et puis des corps. Il y avait à la fois les démons qui descendaient du ciel, les garnisons impériales qui fonçaient à leur rencontre et puis les particuliers avec des véhicules volants qui essayaient de se faire la malle. Je ne vous raconte pas le nombre de carambolage et ça n’a fait que rajouter à la cacophonie. Je voudrais bien raconter qu’on a tué quelques démons en les renversant à coup de jet privé mais même-moi je n’y crois pas.
Je ne me souviens même plus de ce que je faisais, moi. Sans doute regarder le ciel, complètement figé. Je peux vous décrire le bruit exact que faisait un immeuble en s’effondrant, mais je pourrais pas vous dire ce que je pensais à ce moment. J’étais devenu comme un genre de… témoin. Je regardais et je comprenais ce qui se passait, mais j’aurais été infoutu de réagir.
Même quand mon immeuble a été touché, je n’ai pas réagi. J’ai même pas vu passer l’attaque, mais là j’ai senti qu’il y avait un vrai truc. Le bâtiment a tremblé, mais pas comme avant plutôt comme s’il frissonnait. Et puis il a commencé à tanguer. L’attaque a touché des centaines de mètres plus bas : dix étages vaporisés en un instant. Je peux vous dire qu’un immeuble qui fait plus de deux kilomètres de haut, ça ne tient pas très longtemps dans cet état.

C’est là qu’est apparu le voisin du dessous. Et quand je dis apparu, je n’exagère pas. D’un coup, il était là, devant moi.

C’était un vétéran je crois. Il m’avait toujours fait peur, quand j’étais gosse. Je ne sais pas si c’est parce qu’il lui manquait un bras ou parce qu’il parlait bizarrement. Rapport à la cicatrice qui allait de son cou à ses lèvres. Ado, il me faisait moins peur mais je ne l’aimais pas quand même. Il me regardait toujours bizarre et il s’était plaint plusieurs fois à ma mère des fêtes qu’on organisait avec mes amis.
Bref, d’un seul coup je vois sa tête toute moche juste devant mes yeux.

“Qu’est-ce qu’tu fous petit ? T'es tout seul ?”

J’étais tellement pris de court, j’ai cru avoir répondu mais soit je ne l’ai pas vraiment fait, soit c’était trop bas pour être entendu.

“Petit ? T’es tout seul ici ?”
“J’attends maman. Elle doit rentrer dans trois heures.

Qu’est-ce que je pouvais bien répondre ? C’est la seule chose à laquelle j’ai pensé sur le coup. Pas très glorieux je sais mais bon… Le monde s’effondrait - littéralement - et je voulais juste voir ma mère revenir du travail.

Le type n’a pas posé d’autres questions, par chance. Il m’a juste attrapé et jeté sur son dos. J’étais pas bien lourd, mais il était pas bien grand non plus, je ne sais pas d’où il a tiré cette force. Les anciens soldats, vous me direz. Et puis, il a sauté sur l’immeuble d’en face. J’étais sur son dos, accroché je ne sais comment, et j’ai vu notre reflet foncer sur nous. Là, je crois que j’ai fermé les yeux.
J’ai entendu un crissement, aigu et j’ai cru que le verre allait exploser sous notre poids, mais pas du tout. Le vétéran s’était accroché au verre. C’était ses griffes qui crissaient contre les vitres. Il y a eu un autre bruit, comme un gémissement de métal. J’ai rouvert les yeux et j’ai regardé en arrière. Mon immeuble, la partie haute en tout cas, tombait. Pas vers nous heureusement, mais sur d’autres immeubles quand même.

J’ai senti que le voisin hésitait, il regardait ça. Je crois qu’il voulait y retourner pour en chercher d’autre mais qu’est-ce qu’il pouvait bien faire ? Il n’avait qu’un bras et déjà un gosse sur le dos. Aucune chance…

Mon immeuble s’est écrasé sur un autre. C’est devenu un concert, métal contre métal, vitres qui explosent et puis les cris bien sûr. Les hurlements. Je n’ose pas imaginer combien de personnes sont mortes dans chaque immeuble. Des milliers sans doute. Vous connaissez le bilan total de l’attaque ? C’est plusieurs dizaines de millions, non ?
Trois ? Ouais… Trois millions, ça me paraît logique. Et tout ça au cours d’une attaque qui a duré quoi ? Trente minutes ? Moins que ça, non ? Quel bordel. Vive les villes en étage, hein ?

Bref, je m’accrochais au type. Purement de l’instinct à ce stade, je regardais tout ce qui se passait, mais je n’y croyais pas, je ne l’acceptais pas. Notez qu’au moins, je ne l’ai pas gêné en hurlant ou en gigotant. J’étais un poids mort mais au moins c’était un poids calme. Il a commencé à descendre.
Je ne crois pas qu’il voulait atteindre les bas-fonds, mais une zone moins exposée aux attaques directes, pour commencer. Peut-être qu’il ne savait pas vraiment où il allait de toute façon. Au-dessus de nous, dans les airs, c’était digne d’un tableau. Des corps qui volaient dans tous les sens, des attaques énergétiques qui partaient à droite et à gauche, des voitures qui retombaient sur la ville en flamme.

Personne ne me croit quand je le dis, mais je l’ai vu. Je ne sais pas s’il s’était passé une minute ou vingt minutes, mais je l’ai vu. Un grand type qui descendait en volant, parallèle à l’immeuble sur lequel on était suspendu. Il volait, mais il portait pas l’uniforme. J’ai cru à un instructeur, au premier coup d’oeil et après je l’ai vu.
Il était vraiment comme les infos le disait. Ou elle, du coup, je ne saurais pas trop dire honnêtement. Une ligne tordue divisait son visage en deux, en contournant le nez comme ça. Une ligne de sutures. Un bras était plus long que l’autre, et je suis sûr qu’il y avait plein d’autres sutures sous la toge, mais déjà sa tête… Il y avait plus de deux parties en vrai. Je crois en avoir vu une de plus, une espèce de protubérance qui déformait l’arrière de son crâne, entourée de sutures.

Je vous jure qu’il a tourné la tête vers nous. Vers moi. Le vétéran était concentré sur sa descente contrôlée. Moi j’ai croisé son regard. Il avait un oeil tout globuleux, l’iris vert parcourus d’éclairs brunâtres, l’autre était tout noir, pas d’iris, pas de pupille, juste un trou noir. Un trou noir qui me fixait comme s’il pouvait percer mon crâne. Je ne sais plus exactement à quel moment de cette journée je me suis pissé dessus, mais je suis prêt à parier que c’était quand je l’ai vu.
Et puis, il s’est détourné et il a continué son chemin. J’ai eu l’impression qu’il cherchait quelque chose. Par chance, ce n’était pas moi. »

Interview d’un survivant de l’attaque de Cold 3.

* *
*

Elle n’avait pas l’air en bien meilleur état.

Cela dit, Belial n’avait quitté la salle du trône que quelques minutes plus tôt, sous son ordre. La Makaïoshin essuyait alors un filet de sang, qui s’était écoulé de ses lèvres jusqu’à son menton.
Le jeune démon savait bien pourquoi. Il avait observé sa maîtresse manipuler ses pantins pendant des mois. Cela lui demandait peu d’effort, mais uniquement quand il n’y en avait qu’un. Et qu’ils ne résistaient pas. Piégé avec elle dans cette salle, il avait bien entendu certaines phrases échapper de ses lèvres, certaines exclamations. Assez pour se faire une idée de ce qu’elle essayait de faire.
Son objectif n’avait donc pas simplement été de tuer la saïyenne, mais la corrompre.

Ingénieux. S’il y avait bien un moyen sûr de vaincre l’Empereur et Bra Brief en un seul coup, c’était de les monter l’un contre l’autre.
Malheureusement, cela ne s’était pas passé comme prévu. Au bout d’un insupportable suspens, Aurielle s’était brusquement pliée en deux. Elle avait craché une flopée d’injure dans un langage incompréhensible, en même temps qu’un mélange de bile, de sang et de salive. Et puis, Belial avait vu la boule de cristal qu’elle utilisait pour observer le monde des Kaïoshins rouler au sol.

Instinctivement, il avait fait un pas vers elle mais s’était arrêté avant de la toucher. Seul un bref éclair de colère était passé dans les yeux noirs de la Makaïoshin avant qu’elle ne se redresse. Un ordre, simple et direct, s’était extrait de sa gorge, comme un coup de tonnerre. Il n’avait pas discuté.

De retour, il ne la trouvait pas arrangée. Il n’y avait plus de trace de sang sur son visage, mais elle était encore voûtée, fatiguée.
Elle n’est donc ni invincible, ni immortelle… Mais est-ce que je devrais penser de telles choses ?

« Je ne t’interdis pas de penser quoi que ce soit, Belial. »

Belial s’immobilisa. Il n’avait même pas senti l’intrusion mentale. Il devait y être habitué depuis le temps, mais il était si difficile de ne pas voir ses pensées comme sa propriété exclusive. Aurielle s’en fichait bien sûr. Tant qu’il était près d’elle, il fallait s’attendre à ce que chaque idée, chaque embryon de pensée, lui soit accessible. C’était impossible de toutes les contrôler.

« Je ne suis pas immortelle, non. Aucun Makaïoshin ne l’a jamais été. Pas plus que les Kaïoshins. Nous ne changeons pas, mais nous pouvons nous épuisé ou être tué. Mon bien-aimé Auriel a bien tué quelques Kaïoshins, en son temps.
- Je suis désolé, Majesté. Je ne voulais pas.
- Suis-je en train de te reprocher quoi que ce soit ? Je t’éduque. Écoute donc, plutôt que d’interrompre. »

Belial s’inclina aussitôt, sans plus prononcer un mot.

« Je ne veux pas que tu vois en moi une force qui n’existe pas. La puissance des Makaïoshin est toujours venu de notre maîtrise de la magie. Grâce à elle, la réalité est une contrainte qui peut être tordue et modifiée selon nos envies. Je vais en faire la démonstration, une bonne fois pour toute. »

Prudemment, le jeune démon releva les yeux, attendant la suite, mais Aurielle s’était tue. Elle était tournée vers lui, mais les iris rouges étaient fixés bien au-dessus de sa tête. La Makaïoshin fixait le vide. Elle resta ainsi un trop long moment.

« Sont-ils tous prêt ?
- Oui, Majesté.
- Bien. Tu prendras note. »

Note ?
Malgré tout le temps passé auprès d’elle, Belial avait toujours du mal à comprendre ce qu’elle voulait dire, par moment. Son ton s’était adouci, mais elle paraissait ailleurs.

« Anarky. Amène-moi Anarky. »
* *
*

Aurielle était fatiguée.

Son but se rapprochait. L’accomplissement de son existence. La fin d’un voyage débuté il y a des millions d’années de cela. Une justice enfin atteinte. Elle pouvait presque y goûter, mais la sensation sur sa langue n’avait rien d’agréable. Rien de tout cela n’avait plus aucun sens, sans Auriel. De la cendre.
Mais elle devait continuer. Avancer. Punir. Elle serait celle qui mettrait un point final à cette histoire.

Et pour cela, elle avait besoin des démons. De leurs talents et, surtout, de leur puissance. Y compris ceux qui désobéissaient avec tant d’ardeur à ses ordres. Ceux qui se croyaient subtils et discrets, alors qu’ils préparaient déjà un après. Après quoi exactement, elle l’ignorait. Sa mort, sans doute, mais aucun n’avait le courage de la précipiter alors ils devaient espérer qu’elles disparaissent une fois son objectif atteint. Ou qu’elle soit tué ? C’était absurde, mais pas si étonnant. Dabra et Auriel, leur deux précédents rois, étaient morts en se mêlant des affaires de l’autre-monde.

Ils ne comprenaient pas ce qui était en jeu et qui elle était. Voilà ce que son absence lui avait coûté. Le respect que son rang méritait n’était plus acquis aussi simplement qu’avant.
Sauf auprès de ce Belial.
Il n’avait pas la puissance des plus grands ducs du Makaï, mais il était fidèle. Peut-être pas exactement à elle, mais à Auriel et à son souvenir. Et ça, elle pouvait le respecter. Son bien-aimé voyait quelque chose dans le jeune démon, il l’avait pris sous son aile pour lui apprendre à se battre, mais aussi à gouverner. Cela ne lui venait pas aussi facilement, mais elle voulait poursuivre dans cette voie. Lui apprendre plus encore, si elle y parvenait. S’ils avaient le temps.

« Anarky, votre Majesté. »

Derrière la fine silhouette de Belial, un être qui paraissait fait de plis et d’ombre glissa dans la salle du trône alors que la porte se refermait. Anarky atteignait presque trois mètres de haut, mais c’est à peine si son corps paraissait solide. Son visage était un masque blanc, dénué de la moindre expression. Même les yeux noirs ne bougeaient jamais. Pourtant, elle pouvait lire en lui comme dans un livre. Un insolent qui n’avait pas accepté le règne d’Auriel et qui refusait déjà les ordres de Dabra à l’époque où ce dernier s’était prétendu Roi.

« Bienvenue mon cher, l'accueillit-elle d’un ton doucereux. Merci d’être venu si vite.
- Vous m’avez demandé, Majesté. »

La haute silhouette s’inclina, l’ombre qu’était son corps se pliant en deux comme un vêtement jeté sur une chaise. La politesse de son ton était feinte, mais cela n’avait plus d’importance à présent.

« Toute la noblesse du Makaï est là, continua-t-il quand elle resta silencieuse. Que me vaut l’honneur… ? »

En un pas, elle fut prêt de lui. Elle leva les yeux vers le masque et tendit la main vers le centre de la salle.

« Belial m’a parlé de vos efforts et de votre loyauté. Ithaxus approche de notre objectif à tous. Je voulais que vous soyez là pour célébrer notre triomphe. »

D’un geste, elle fit s’évaporer la brume qui avait plongé la salle dans l’obscurité. La pierre noire était maintenant creusé d’un bassin parfaitement rond, d’une dizaine de mètre de diamètre. Les bougies qui l’éclairaient se reflétaient sur l’obsidienne parfaitement polie. Anarky eut un temps d’arrêt.

« Votre aide m’est précieuse, murmura-t-elle en attrapant un pli de vêtement. »

Elle y trouva sans hésitation une main osseuse et fragile. Avec un sourire, elle le tira vers elle, puis le long du bassin, jusqu’à la boule de cristal qu’elle utilisait pour observer le monde des vivants, au pied de l’escalier qui menait au trône. L’épée de son bien aimé était toujours là et, quand elle posa les doigts sur la sphère, elle pouvait presque sentir son regard sur elle.
Bientôt.
* *
*

Larian avait les yeux rivés sur le ciel et il n’était pas le seul. Des centaines d’habitants des bas-fonds étaient sortis de chez eux aux premières explosions. Ils étaient une petite dizaine réuni sur un des ponts suspendus entre les immeubles. En-dessous, il restait un demi-kilomètre avant le sol, le niveau zéro. Au-dessus, il y avait des kilomètres avant d’atteindre une vue dégagée.
C’était sans doute pour cela qu’on ne voyait pas grand chose.

« Qu’est-ce qui se passe ? gronda une voix, d’un autre pont.
- La saïyenne pète un câble, je le savais !
- C’est les saïyens fantômes.
- Les rebelles attaquent enfin ! »

D’autres exclamations retentirent les unes après les autres. Toutes plus stupides que la précédente.
Larian n’avait pas vécu ici plus de vingt ans, mais il était assez intelligent pour savoir que personne ne serait assez stupide pour attaquer Cold 3. Il devait s’agir d’autre chose, mais il n’arrivait pas à savoir quoi, et ça ne lui plaisait pas.

« Attention ! »

La voix était venue de sa droite. Juste à temps. Quelque chose tombait du ciel. Quelque chose en flamme. Larian plongea sur le côté, mais le bloc de métal frappa de plein fouet un autre pont, vingt mètre au-dessus de lui. Il y eu quelques cris puis le débris rebondit pour frapper un autre immeuble. Le mélange de béton et d’acier racla la paroi et fit exploser toutes les fenêtres au passage.

Ce n’est qu’à ce moment que les alarmes commencèrent à retentirent.

« LA PLANÈTE SUBIT UN ASSAUT. LA POPULATION DOIT SE RÉFUGIER CHEZ ELLE EN ATTENDANT DES INSTRUCTIONS ULTÉRIEURES. »

L’instruction la moins détaillée de l’histoire se répétait en boucle. Voilà tout ce que Cold 3 avait à offrir aux habitants de ses bas-fonds. Larian n’en était pas surpris, ni même déçu. Avec le reste des habitants de son étage, il revint contre la paroi de l’immeuble, mais contrairement à eux, il ne se réfugia pas à l’intérieur.
Les yeux toujours levés vers le ciel, il attrapa son communicateur.
Quoi qu’il se passe, le timing ne pouvait pas être plus mauvais.

Il fallut plus de vingt secondes à son contact pour répondre. Vingt secondes qui lui parurent durer des heures. Les explosions se multipliaient, loin au-dessus de lui, mais il voyait surtout le ciel - une minuscule tâche lointaine dans son champ de vision - passer à un jaune-orangé inquiétant.

« Oui ?
- C’est Larian. Je suis prêt à accepter votre prix à une condition.
- Oh. Heureux de vous entendre raisonnable. »

Vu le ton détendu de son interlocuteur, Larian comprit qu’il devait résider ailleurs sur la planète. Peut-être même en profondeur, l’enfoiré.

« Une extraction immédiate !
- Immédiate ? Cela me paraît compliqué à organiser si vite, mais je vais voir ce que je peux faire.
- C’est ça ou rien ! gronda Larian en plongeant la main dans son sac. »

Il n’eut pas trop de mal à y retrouver son trésor. Un vulgaire caillou. Parfaitement sphérique. Il l’avait trouvé il y a deux semaines de cela dans une des immenses décharges à ciel ouvert de Cold 3, là où il recherchait des appareils à retaper. L’objet avait attiré sa curiosité et quand il en avait parlé à son revendeur, celui-ci avait mentionné une récompense offerte par une ponte du crime organisé.

Larian n’était pas stupide. Jeune, mais pas stupide. Il avait pris le temps de se renseigner. Il avait essayé de trouver la moindre information sur son trésor et sur le client qui l’avait contacté plus tard. Tout ce qu’il avait obtenu, c’était des rumeurs. L’Empire recherchait ces cailloux mais gardait la chose secrète, pour une raison inconnue. Quant à l’organisation criminelle, on la disait aussi vieille que Cold.
Impossible de savoir ce que le caillou signifiait, mais une chose était sûre : ils étaient prêt à payer cher pour l’obtenir. Larian avait tenté de profiter de cette occasion pour négocier au maximum.

Peut-être aurait-il dû accepter la première offre. Elle lui aurait permis de quitter la planète des mois plus tôt. Ou d’acheter un appartement luxueux dans un penthouse.
Quoique… peut-être pas une bonne idée vu l’état des penthouse actuellement.

« Je pensais pouvoir vous trouver une équipe rapidement mais je viens de voir que votre secteur est en… difficulté.
- Vous pouvez le dire. C’est ça ou pas de cadeau pour vous. Vous pensez le retrouver si je crève sous un immeuble effondré ? »

Il y eu un silence.

« Cinq minutes. Je ne peux pas faire plus rapide. Donnez-moi votre étage exact et on sera là.
- 46e étage depuis la surface. Cherchez le pont à l’effigie de…
- Ils ne seront pas là à temps. »

Larian se figea une seconde, avant de pivoter vers le pont, les deux mains levées pour se défendre.
Quelqu’un se tenait sur le pont. Ou quelque chose.

La créature avait un sourire terrifiant. De fait : une moitié de ce sourire avait des lèvres fines et délicates, l’autre des lèvres imposantes, déformées par des coups successifs. Tout son corps était asymétrique et déformé comme ça, à commencer par le crâne qui s’étirait trop en arrière d’un côté.
L’Empire n’avait pas diffusé d’image, mais les quelques descriptions avaient été on ne peut plus claires. Larian sut immédiatement de qui il s’agissait. Et il sut tout aussi vite que c’était fini.
Son communicateur émit un dernier grésillement en tombant au sol.

Il faisait face à un démon.

Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre toutes les deux semaines - Prochain chapitre semaine du 10/11/2025
Avatar de l’utilisateur
Tierts
Nihilien Légendaire
 
Messages: 1541
Inscription: Jeu Oct 07, 2010 20:18

Précédent

Revenir vers Fanfictions

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 13 invités