xela26 a écrit:Une remarque que j'avais peut-être déjà faite, mais le pouvoir de Bulma ressemble de plus en plus à ceux des "Psychologues" de Fondation, les livres de SF, sur l'influence des émotions toussa...
Ah bon? Je ne connais pas du tout pourtant.
Voici la suite
07 avril 789 La très longue nuit du 23 février 789 a commencé par un rêve mystérieux. C’était il y à un mois et demi.
J’avais presque oublié l’effet que pouvait procurer un rêve puisque depuis que j’étais rentrée de mon périple spatial et la reprise de mes transformations, mon corps s’était toujours refusé à dormir.
La mémoire dont je suis désormais dotée est infaillible. Mes améliorations cérébrales sont telles qu’il me suffit de penser à un événement de ces derniers mois pour le voir littéralement défiler sous mes yeux aussi nettement que si je le vivais en temps réel. Pourtant, j’ai eu beau essayer depuis, impossible de me rappeler comment et à quel moment précis j’avais pu m’assoupir.
La raison de ce trou dans ma mémoire je la connais, mais j’y reviendrai plus tard.
Ce rêve avait quelque chose de spécial, j’avais parfaitement conscience que j’étais endormie et que tout autour de moi n’était qu’une manifestation épiphénoménale de mon sommeil paradoxal. C’est le seul changement notable que le S2MC apportait à mon sommeil, une sorte de fragile lucidité. Je savais que j’étais en moi-même et au début j’étais simplement spectatrice du monde que mon subconscient érigeait autour de moi.
Comment décrire ce monde ? Difficile de répondre à cette question. La façon la plus imagée de le décrire serait d’imaginer l’intérieur d’un vaisseau spatial assez grand pour contenir la capitale de l’ouest toute entière. Un vaisseau blanc aseptisé qui se serait écrasé au fond d’un océan.
Je me trouvais à l’intérieur d’une pièce immense, circulaire, sans issue et remplie d’eau. « Pièce » n’est pas le mot adéquat pour décrire cet endroit tant il était vaste, pourtant j’y ressentais un lourd sentiment d’enfermement. Malgré sa taille, je m’y sentais à l’étroit.
Autour de moi des murs blancs lointains semblaient monter à l’infini. En attardant mon regard dessus, je pouvais discerner une multitude de petites cavités dans ces murs. Ca ressemblait à une ruche. Oui une gigantesque ruche blanche remplie d’alvéoles, le tout plongé dans de l’eau et moi au fond.
Je n’arrivais pas à savoir s’il y avait un plafond ou pas, les murs montaient jusqu’à une zone floue si loin de moi qu’il m’était impossible d’en être certaine.
J’ai commencé à nager en direction de la surface à la recherche d’une sortie.
Quand mon regard s’est attardé sur les espèces d’alvéoles, j’ai compris qu’il s’agissait en fait de petites cellules fermées par des vitres épaisses. Derrière certaines d’entre elles des gens étaient allongés, inconscients.
Je connaissais ces gens, même si pour la plupart je ne les avais jamais rencontrés. Je savais qu’ils ne sortaient pas de mon imagination, je connaissais chacun d’entre eux, je pouvais citer leur nom, celui de leur mère, leurs plats favoris, leur couleur préférée, la date de leur anniversaire et une infinité d’autres détails encore.
Plus je les regardais, là, étendus, nus, agencés chacun dans son petit compartiment, et plus je me sentais envahie par une multitude de souvenirs qui ne m’appartenaient pas.
Le profond malaise que j’ai ressenti à force de les regarder m’a poussé à fuir en nageant de plus en plus vite, de plus en plus haut.
En passant devant cette succession de cellules, j’ai cru apercevoir celles de Trunck, Oolong et Tortue-Géniale. Je n’ai pas voulu m’en assurer, j’ai détourné mon attention et continué à accélérer.
Je n’en voyais pas le bout, cet endroit était bien plus grand qu’une ville et les parois montaient sur ce qui me paraissait des centaines de kilomètres.
Je me propulsais plus que je ne nageais mais peu importe la vitesse à laquelle j’allais, je ne voyais toujours pas la surface approcher ni le moindre moyen de sortir.
Depuis que j’étais dans ce rêve, la sensation la plus réelle que je ressentais était une violente douleur au niveau de mon abdomen. J’ignore ce qui était le plus pénible à ce moment là, cette douleur lancinante, le malaise profond que j’avais en regardant les gens enfermés dans toutes ces cellules ou bien l’impression d’être piégée dans cet endroit sinistre.
Tout ça a finit par me faire paniquer et perdre de vu quelques instants qu’il ne s’agissait que d’un rêve. Sans réfléchir je me suis alors mise à tout détruire à l’aide de boules de feu.
Au bout de quelques minutes j’ai cessé de lancer mes attaques, j’ai attendu que l’eau dans laquelle je me trouvais redevienne claire et j’ai constaté que je n’étais plus au même endroit, comme si on m’avait déplacé sans que je ne m’en aperçoive.
La ruche blanche était à présent sous mes pieds, je la surplombais depuis une autre pièce circulaire beaucoup plus petite au sol transparent.
Dans cette pièce, également remplie d’eau, il n’y avait plus d’alvéoles, plus de personnes inconscientes et plus de sensation de malaise. A la place il y avait une cinquantaine de solides portes métalliques flottant tout autour de moi.
Je ne cessais d’appuyer ma main sur mon ventre, la douleur ne voulait pas s’en aller et je ne savais pas quoi faire pour m’en débarrasser.
En regardant au-dessus de moi j’ai enfin vu la surface. Elle donnait sur un ciel sans lune et sans étoiles. Sur une nuit noire déplaisante.
Avant de nager vers elle, mon attention a été irrémédiablement attirée par l’une des portes autour de moi. Sur celle-ci il y avait un petit panneau portant l’inscription suivante : LIRA781.
Je m’en suis approchée et au moment où j’ai tendu la main pour en saisir la poigné, j’ai été surprise par une voix familière.
-« Cette porte là, personne ne peut l’ouvrir. » A-t-elle dit dans mon dos.
Je me suis retournée, la propriétaire de cette voix n’était autre que moi. Plus précisément, elle avait la même apparence que moi il y a un an, avant mes expérimentations sur l’hormone S et donc avant mon rajeunissement.
Elle flottait en face de moi dans cet endroit étrange. En-dessous de nous il y avait cette gigantesque ruche à humain terrifiante, au-dessus il y avait la surface et la nuit noire peu engageante, et là dans cette pièce il n’y avait qu’elle et moi, face à face devant la mystérieuse porte LIRA781.
Je lui ai alors demandé :
-« Qu’y a-t-il derrière cette porte ? »
-« Pourquoi veux-tu le savoir ? »
-« LIRA, c’est le nom que les deux types ont mentionné tout à l’heure. Et ils ne l’ont pas dit à la légère, il faut que je comprenne ce que ça signifie. »
-« Pourquoi ? »
-« Parce que ce sont surement des ennemis. Ils ont parlé d’Enma et ils ont réussi à se soustraire à mes pouvoirs, voilà deux raisons qui me suffisent pour vouloir les tuer. Je ne peux pas laisser ce genre de détail au hasard. »
-« Non, je te demande pourquoi tu fais tout ça ? »
-« Je ne comprends pas à quoi tu fais allusion. »
-« N’as-tu pas ouvert suffisamment de portes inconnues ces derniers temps ? Et pour quel résultat ? Regarde ce que tu es devenue. Chaque jour ton humanité s’estompe un peu plus. Bientôt je rejoindrai tous ces gens qui dorment juste en dessous et sais-tu ce qu’il restera de toi quand j’aurais disparue parmi eux ? »
-« Non. »
-« De la colère. C’est déjà elle qui dicte la plupart de tes actes à présent. Et je ne parle pas de tes vieilles crises d’hystérie, je parle de cette colère qui te pousse au combat, qui étouffe ta peur et tes remords. Elle t’envahi et moi je disparais. Le S2MC est en train de changer quelque chose d’important. Quand je n’aurai plus la force d’exister, quand cette colère aura pris toute la place et tu sais que ça arrivera, tu feras ce que je t’empêche de faire depuis des jours… »
Je comprenais parfaitement à quoi elle faisait allusion. Elle parlait d’un pouvoir que je m’étais découvert quelques jours plus tôt. Un pouvoir que j’avais jugé interdit.
-« Je ne l’utiliserai pas tu te trompes, je n’irai jamais aussi loin. Tout ça est absurde, je n’ai pas une telle colère en moi, je n’ai même jamais été aussi maitresse de moi-même. »
-« Ce pouvoir est la clé du S2MC, de sa véritable puissance, c’est un fait. La seule chose qui t’empêche de l’utiliser c’est moi. Mais tu te nourris de l’âme de tant de gens… Ils alimentent cette part de toi qui me fait disparaître et quand ça arrivera tu ne pourras pas t’empêcher de l’utiliser, ce n’est plus qu’une question de temps. »
-« Je refuse d’en écouter d’avantage, je refuse même d’envisager un instant que tu sache de quoi tu parle. Tu n’existe même pas, tu n’es rien, une simple manifestation physiologique issue de mes neurotransmetteurs, un peu d’acétylcholine sécrétée par mon cerveau dans mon sommeil. Rien de plus qu’un mauvais rêve... »
-« Tu n’as pas à être sur la défensive. »
-« Et toi tu n’as pas à te prendre pour ma bonne conscience ou pour ma thérapeute. »
Moi-même je ne comprenais pas pourquoi voir ce double de moi arrivait à m’énerver à ce point. Elle restait calme, flottant face à moi, et malgré tout ce qu’elle venait de me dire à aucun moment elle ne s’était défait d’un sourire qui me rendait folle.
Ce sourire, je l’avais déjà vu autrefois. Le jour où j’ai enfin achevé la construction du Hope-3. En la regardant je me rappelais ce jour là, mon sourire qui se reflétait sur la carlingue neuve du vaisseau.
J’ai soudain réalisé pourquoi voir cette autre Bulma, ce fantôme du passé, me mettait autant hors de moi. Malgré tout le pouvoir que j’avais à présent et mon indiscutable supériorité sur elle, cette Bulma possédait ce que je n’avais plus.
Ce sourire, moi je l’avais perdu en chemin au cours de mes aventures, c’était celui d’une femme pétrie d’espoir.
Je lui ai répondu par un autre sourire, celui-là rempli d’amertume et de sarcasme.
-« Tu représente celle que j’étais il y a un an n’est-ce pas ? Lorsque je m’en remettais encore aux dragonball, quand je nourrissais encore l’espoir que tout puisse s’arranger sans dommages juste en formulant le bon souhait au bon endroit. Cette Bulma là n’a pas idée de ce qui l’attend au terme de son voyage.
Il faudra tomber et se relever, puis retomber, se battre encore et encore, tuer aussi, braver le monde entier… Sais-tu la force qu’il m’a fallu pour arriver à tenir depuis la mort de mon fils, non depuis ces 20 dernières années en fait ?
J’ai cherché le pouvoir qu’il me fallait et je l’ai pris là où j’ai pu. C’est vrai que je ne suis plus humaine, tu as raison sur ce point. Mais tu dois savoir qu’on ne vit plus dans le même monde qu’à l’époque de nos 20 ans toi et moi, aujourd’hui tout se paye. Et si mon humanité était le pris pour être capable de protéger mon fils alors soit, je ne suis plus humaine et peu m’importe en réalité. »
-« Le protéger ? Tu aimerais pouvoir présenter les choses comme ça n’est ce pas ? Mais je te rappelle que tu l’as arraché à un repos paisible, tu lui as imposé une existence qu’il avait finie par laisser derrière lui, tu l’as mis au milieu d’un conflit avec des dieux, tu l’as condamné à l’enfer et maintenant tu le maintiens captif d’un état proche de la mort en prévision du jour où tu seras capable de lui faire subir un lavage de cerveau…
Regarde la vérité en face, il n’y a qu’une personne contre qui Trunck devrait être protégé et c’est toi. »
-« Je suis parfaitement lucide au sujet de tout ça. Je pourrais m’écrouler sous les conséquences de mes actes. Oui je le pourrais si j’étais encore toi, mais je ne suis plus humaine, comme je te l'ai dis sur ce point nous sommes d’accord. Je n’ai plus grand-chose à voir avec l’adolescente partie à la recherche de boules magiques et de dragons pour oublier combien elle était seule. Je ne suis plus la femme cachée dans son laboratoire faisant semblant de garder le sourire pendant que tous ses proches se font massacrer et que le monde sombre dans le chaos.
Regarde moi bien, je n’ai plus la tête dans le sable, je ne me cache plus derrière tes faux espoirs et j’ai abandonné ce sourire inutile. Je construirai le futur que je veux et rien ne pourra m’arrêter pas même Trunck.
Tu m’as demandé pourquoi j’agissais ainsi, la réponse est simple c’est parce que contrairement à toi, j’en ai le pouvoir. »
-« Quelle détermination ! Ainsi celle que tu es est supérieure à moi, c’est bien ce que tu veux me faire comprendre ? Tu es plus forte, plus brillante, plus courageuse, tu es le fruit d’un immense pouvoir, une version améliorée de moi si j’ai bien compris. »
-« C’est exactement ça. Et contrairement à ce que tu pense ce n’est pas la colère qui motive mes actes. Je suis juste capable de voir plus loin que toi, que n’importe quel humain et d’agir en conséquence. Je comprends désormais ce que toi tu ne peux comprendre et je peux faire ce dont tu as toujours été incapable. Je te suis supérieure c’est un fait évident et par conséquent je sais que j’ai fais exactement ce qu’il fallait pour Trunck.
C’est simplement quelque chose qu’une humaine primitive, terrifiée et pétrie de doutes telle que toi ne peut pas comprendre. »
-« Néanmoins j’ai un point de vu un peu différent du tiens. »
-« Je suis curieuse d’entendre ça. »
-« Tu es partie pour namek en sachant qu’il s’agissait de ta dernière chance. Tu étais prête à risquer ta vie pour tenter cette chance car tu savais qu’en échouant, seuls deux choix s’offraient à toi : réapprendre à vivre dans ce monde où tu étais à nouveau seule ou bien mourir. L’équation était simple et tu l’avais accepté. Tu avais accepté totalement que ce périple soit ton dernier espoir, la seule échappatoire au drame que tu vivais. La seule.
Il n’y a que cette certitude qui t’avait donné la force et le courage de partir. Mais au cours de ce voyage quelque chose t’a fait dévier de cette certitude. »
-« Où veux-tu en venir ? »
-« Le projet hormone-S a été le premier pas vers une transformation profonde. Avant même d’arriver au bout de ton voyage tu étais différente, ton processus de pensé était différent. A la seconde où tu as enfoncé l’aiguille de ta première injection dans ta peau, tu as cessé d’être moi. Aujourd’hui tu juge que cette transformation te rend supérieure, que cette supériorité peut justifier le moindre de tes actes mais comment peux tu te fier à ton jugement si lui-même est influé par ton pouvoir ? »
-« Pourquoi poser une question pareille ? Aujourd’hui je suis telle que je suis et je t’ai expliqué pourquoi… »
-« Oui j’ai compris tu comprends tout mieux que moi blablabla etc… Mais n’élude pas ma question s’il te plait car c’est probablement la dernière fois que tu auras l’occasion d’y réfléchir sérieusement. Si ton pouvoir a modifié ton jugement, comment peux-tu être sûre que tu agis au mieux, que tu as raison de t’acharner à te battre ? Et si au fond c’était Trunck qui avait raison, et si c’était Enma, serais tu seulement capable de le voir et de l’entendre ? »
Je n’aimais pas la tournure que ça prenait. Son sourire était désarmant. En le regardant, moi qui me sentais tellement accomplie depuis ma transformation, j’avais de plus en plus l’impression d’être incomplète au contraire.
Cette ancienne Bulma était la vraie Bulma, et moi je me sentais comme une simple partie d’elle. Une partie qu’elle n’aimait pas.
Je n’ai rien trouvé à lui répondre, alors elle a continué.
-« Nous sommes enfin face à face toutes les deux et comme tu es plus intelligente que moi tu sais ce que ça signifie. Tu fais face à l’auteure de l’expérience qui t’as fait naitre, la seule personne à même de formuler une observation empirique objective sur cette expérience, tu es d’accord ? »
-« En tant que scientifique je comprends ce raisonnement. Ensuite, bien que se soit discutable philosophiquement, je veux bien reconnaître que tu es celle qui m’a créée. Je suis donc curieuse de connaître ton avis. Mais sache que peu importe ce que tu compte me dire, ton jugement à mon égard ne me fera pas changer, je ne lâcherai pas une once du futur que je suis déterminée à construire, ni à toi, ni à Enma. A personne. »
-« Tu es un échec. »
-« Quoi ? »
-« Puisque tu es capable d’évaluer un jugement scientifique et que tu reconnais encore la validité du miens, je te le dis franchement tu es un lamentable échec.
Le résultat d’une expérience malheureuse qui a donné vie à un organisme dangereux qui phagocyte tout ce qui l’entoure, voilà objectivement ce que tu es.
Incapable de t’adapter au monde dans lequel tu évolue, tu ne cesses de le déformer pour que celui-ci s’adapte à tes propres besoins égoïstes. La perte progressive de composantes essentielles de ma personnalité a provoqué ton incapacité à juger la portée et le bienfondé moral de tes actes, faisant de toi une force destructrice et nocive dont la première victime est MON fils.
Ta façon d’exister n’est pas humaine, l’organisme vivant dont tu te rapproche le plus désormais est un virus. Et je suis désolée de te faire tomber de ton piédestal mais tu dois reconnaître qu’on ne peut pas considérer un virus comme supérieur à Bulma Brief. »
Je comprenais enfin à quel point ma réputation de garce pouvait être méritée. Elle m’avait asséné ça aussi froidement que possible, abandonnant son sourire uniquement quand elle avait mentionné son fils. Elle m’en voulait profondément pour Trunck.
Mais tout ça n’était qu’un rêve, si elle m’en voulait ça signifiait que JE m’en voulais.
Oui je m’en voulais, même si cela me demandait un effort pour le réaliser. Ce sentiment et bien d’autres étaient là mais enfouis profondément dans les abysses de mon subconscient. Les aurais-je un jour à nouveau ressenti si je n’avais pas rêvé ce soir là ? Je l’ignore.
Cette Bulma était dans le vrai, le S2MC était en train de tout détruire en moi pour y faire naitre une autre personne.
Depuis le début de mes expérience je m’étais résolue à donner mon corps pour du pouvoir. Et du pouvoir j’en avais obtenu en effet. Mais pour la première fois j’ouvrais les yeux sur l’ampleur du prix que m’avait couté ce pouvoir. Le S2MC m’avait pris bien plus qu’il ne m’avait donné, il avait sournoisement fait de moi un être capable du pire.
J’avais compris qu’il fallait arrêter ce processus avant qu’il ne soit trop tard et que je ne finisse par détruire tout ce que je comptais protéger. Je devais faire vite car mes yeux ne seraient pas ouvert ainsi bien longtemps.
-« Lorsque je suis partie pour Namek, je refusais de voir l’échec comme une option. Le corps de Trunck était dans son caisson, sans vie. Moi j’étais dans le vaisseau, tellement seule, tellement vulnérable, à peine plus vivante que lui.
Je chassais les idées noires de mon mieux mais elles étaient là à chaque instant, murmurant à mon oreille que tout était déjà terminé, que Trunck ne reviendrait jamais, qu’une fois arrivée sur Namek cette vérité ne pourrait plus être ignorée.
Mon dernier espoir, c’était les dragonball, c’était lui qui me rendait prête à tout et c’était tout ce qui me restait. L’idée de le perdre me terrifiait.
Perdue dans l’espace, accablée par ce sentiment, j’ai commencé à fléchir, à me demander comment je pourrais survivre si les choses tournaient ainsi. Où trouver la force de vivre dans ce monde si tout ce qu’il avait à m’offrir c’était cette solitude ?
Quand j’ai trouvé l’hormone S, un nouvel espoir a germé en moi, une réponse possible à cette question. C’est à partir de là que tout à dévié. Mais si j’ai fais tout ça, ça n’a jamais été dans le but de nuire. Et surtout pas à Trunck tu sais. »
-« Oui je le sais. Mais réfléchis à ce que tu cherche à lui faire depuis des jours. Si tu avais pu, tu aurais déjà remplacé sans sourciller sa volonté par la tienne. Quelle différence y a-t-il avec la mort ? Trunck n’aurais plus été que ton ombre et à terme tu n’en aurais été que plus seule encore. »
-« Alors tu penses vraiment ce que tu as dis. C’est donc ce que je suis, un échec, quelque chose de profondément nuisible ? »
-« C’est ce que tu deviens oui. Mais ma présence ici montre qu’il n’est pas trop tard, que tu es encore en mesure de te rappeler qui tu es, d’entendre ta vraie voix, de faire des choix qui t’appartiennent vraiment. »
-« Tout me semblait pourtant si clair jusqu’à maintenant… »
-« Non c’est maintenant que tout est clair, à cet instant précis. Si tu dois agir en tant que Bulma, alors fais-le vite. »
-« Mais qu’est ce que je suis sensée faire ? Je ne suis plus sûre de rien, qu’est ce que tu ferais toi ? »
Elle s’était mise à sourire à nouveau mais ça ne m’énervait plus. Au contraire, ce sourire m’est apparu comme le dernier repère auquel il fallait absolument que je m’accroche.
-« Ce que nous étions sensées faire depuis le début.
Ce monde en paix est le cadeau d’adieu que Trunck nous a laissé. Nous devons apprendre à l’accepter tel qu’il est, même si Trunck n’en fait plus partie.
Le dernier espoir nous a gardées en vie aussi longtemps qu’il a fallu pour guérir suffisamment, c’était sa seule utilité. En chercher d’autre, ce n’est pas vivre, c’est fuir. »
J’ai fondu en larmes.
-« Je me sens capable de tout sauf de ça. »
-« Tu es Bulma Brief, la dernière encore debout. Tu n’as pas besoin d’expériences et de transformations pour être la plus résistante de tous. La force de survivre, elle est en toi depuis le début. Tu l’as peut-être oublié mais elle est bien là. Tout le reste est inutile. »
Un sentiment de calme a commencé à m’envahir, ce rêve m’avait apporté l’éclairage qu’il me manquait.
Mon acharnement à vouloir ramener Trunck n’avait été qu’une fuite à ma solitude. J’avais reproduit le même schéma qu’à 16 ans quand j’avais fugué à la recherche des dragonball.
40 ans plus tard j’étais toujours cette gamine inconsciente jouant avec des pouvoirs qui la dépassaient au lieu d’affronter ses problèmes et ses erreurs.
Toute cette année n’avait été faites que d’erreurs que je cherchais à réparer en en commettant d’autres qui étaient pires encore, sans m’apercevoir que je me perdais peu à peu. Il fallait que ça cesse.
-« J’ai compris. Je sais ce qu’il me reste à faire, sois tranquille. »
Ma prise de conscience avait été brutale. Je n’étais pas heureuse bien au contraire mais j’étais moi et ça suffisait.
Le plus dur restait à venir mais j’étais armée d’une nouvelle détermination. A mon réveil je libérerais Trunck et je rédigerais une lettre pour Enma, lui confessant mon rôle dans tous les événements qui se sont produits. Je plaiderais la cause de mon fils, son innocence et je me battrais pour ça. Je joindrais la capsule de Broly à cette lettre pour prouver ma bonne volonté et je demanderais sincèrement pardon pour tous ceux à qui j’ai fais du mal.
Ensuite, j’accepterais les conséquences de mes actes, quelles qu’elles puissent être.
Avant de dire au revoir à cette Bulma, je me devais de lui dire :
-« Je n’accepte pas qu’une expérience d’une Brief soit un échec. Je te promets que tu seras fière de ta création. Tu le seras bientôt… »
-« Alors je… »
Elle fut interrompue par une énorme secousse.
J’ai levé les yeux vers la surface, je ne voyais rien mais je sentais quelque chose approcher. Quelque chose d’énorme, il fallait que je me réveille et vite, je le sentais comme une certitude.
Quand j’ai regardé à nouveau mon double, son regard s’était transformé. Il était totalement noir.
Elle reprit la parole mais sa voix ne semblait plus sortir de sa bouche, elle semblait venir d’un endroit très lointain. Chaque mot qu’elle formulait semblait hurlé de toutes ses forces par quelqu’un se trouvant à des kilomètres. Certaines parties de ses propos étaient inaudibles comme sur une radio brouillé.
-« Ecoute moi bien[ …] le temps risque de manquer. Le temps[…] Le temps est en train de s’étioler. Il meurt à cause de toi… » -« Qu’est ce qui se passe là ? »
-« Ne t’en fais pas tout était prévu depuis le départ […] les tragédies de Baddack et Kattats[…] namek et vegeta[…] était prévu… » -« Pourquoi parles-tu de Vegeta ? »
-« Ils viendront bientôt te trouver, trois mo[…] drapés de mensonges, ils penseront que tu es insignifiante qu’ils peuvent te balayer. Ils s’en mordront les doigts, personne ne peut plus t’arrêter maintenant. » J’écoutais attentivement chaque mot, pensant qu’il s’agissait de quelque chose d’important mais je n’en comprenais pas le sens.
Mon ventre me faisait tellement souffrir que j’avais beaucoup de mal à me concentrer, quelque chose me déchirait de l’intérieur et cette douleur n’était pas un rêve.
Il y avait de plus en plus de secousses autour de nous, on aurait dit que ce monde était en train de s’écrouler sur lui-même.
Au milieu de ce chaos une jeune fille apparue. Elle était exactement comme moi, encore plus ressemblante que le double avec qui je parlais depuis tout à l’heure puisque celle-ci paraissait aussi jeune que moi.
N’importe qui aurait juré qu’elle était ma sœur jumelle mais à mes yeux il y avait quelque chose d’indéfinissable en elle qui la rendait fondamentalement différente de moi.
Un peu avant quand la Bulma de 55 ans était apparue, j’avais immédiatement compris qui elle était.
Mais cette fille m’était totalement étrangère. Aujourd’hui encore je me demande qui elle pouvait bien être et la raison de sa présence dans mon rêve.
Elle portait une jupe tailleur, un chemisier blanc et une paire de lunettes. Son allure un peu guindées m’avait fait penser à toutes ces assistantes de direction que j’ai toujours vue dans des succursales Capsule Corp aux quatre coins du monde depuis mon enfance.
Elle m’a fixé intensément et s’est adressée à moi sur un ton si sérieux qu’il m’a figé sur place. Mon double continuait à débiter des propos incompréhensibles en même temps qu’elle, leur deux voix se superposant parfaitement. Quand la jeune fille commençait à parler, l’autre aussi et quand la première se taisait, plus un son ne sortait de la bouche de la deuxième.
Au début je ne savais pas laquelle des deux écouter avec le plus d’attention.
-« Bulma, il faut que vous vous concentriez sur moi et uniquement sur moi. La voix que vous entendez n’est qu’une dissonance due à ma présence. Je ne peux pas la faire taire alors faites l’effort de l’ignorer autant que possible.
/ Prévu, les dragonball t’attendaient, les dragonball […] elles étaient la pour toi[…] du premier contact avec Yen […]» -« Qui êtes vous ? Expliquez-moi ce qui se passe. »
-« S’il vous plait Bulma, nous n’avons que très peu de temps. La configuration me permettant d’apparaître devant vous ne se reproduira plus jamais. Dans une minute, les paradoxes quantico-temporels seront trop nombreux pour que je puisse continuer à les rectifier alors écoutez moi.
/ […] Le 8ème code[…]Rencontrer Yen[…] les dissonances du 13eme protocole […]ce rêve aurait pu être la fin de tout mais vous l’avez fais […]leur histoire est un enchevêtrement de tragédies […] » -« Ou… Oui… Je vous écoute. »
-« Je vais vous poser une question et il est d’une importance capitale que vous vous concentriez au maximum avant d’y répondre. J’insiste sur ce point vous devez absolument vous concentrer sur ma voix et la question que je vais vous poser.
/ […]de nombreux combats t’attendent avant de[…]les dragonball[…] je suis heureuse que tu sois sortie du Breaker […]» -« Vous voulez que je me concentre ? Au milieu de ce cataclysme ? Cet endroit est en train de s’effondrer, on est secoué dans tous les sens et j’ai l’impression de sentir des couteaux dans mon ventre… »
-« Je vous en prie, c’est votre réponse qui définira notre destin. Notre destin à tous. Ce moment est déterminant alors faites un effort.
/ […]le premier combat[…] ce soir[…] il n’y a que le seed qui a de l’importance pour […]» -« Bon et bien allez y posez moi cette question. »
-« Quel est mon nom ?
/ […] c’était toi[…]»
-« Quoi ? »
-« Je vous demande de répondre à haute voix à cette question : quel est mon nom ?
/ […]la source de tout ce désespoir c’était toi[…] » -« Comment voulez-vous que je le sache ? C’est insensé. »
-« Nous n’avons plus que 21 secondes, répondez. Pitié dites le… /
[…] mon histoire est plus ancienne encore [...]»Je ne savais plus quoi faire, cette fille semblait mettre sur mes épaules un poids que je n’arrivais pas à évaluer. J’avais beau la regarder, malgré notre ressemblance je n’avais pas la moindre idée de qui elle était. Je n’avais pas la réponse qu’elle m’implorait de formuler.
Les secondes défilaient et son visage si calme et sérieux au départ tournait en une expression de désespoir total. La voir ainsi me brisait le cœur et là encore je ne comprenais pas pourquoi.
Il fallait que je l’aide, que je lui réponde quelque chose, n’importe quoi mais vite.
J’ai fixé son visage, plongé mes yeux dans les siens et l’espace d’une micro seconde j’ai tout oublié. Ma douleur, le chaos autour de nous, mon double, tout ça n’existait plus.
J’étais happée par quelque chose qui n’avait plus rien à voir avec un rêve. Mon subconscient n’aurait pas pu créer une chose pareille, je me sentais aspirée vers l’endroit où je me trouvais lorsque j’étais morte. Un lieu où le haut et le bas n’existaient plus, où mon corps n’existait plus, où je n’étais qu’un insignifiant morceau du néant.
Dans cet endroit, la seule chose dont je pouvais avoir conscience c’était qu’il y avait autre chose que moi, je ressentais à nouveau cette présence qui m’avait terrorisée la première fois. Alors j’ai hurlé.
Sans aucune logique ce nom sorti de nulle part. Un nom que je n’avais jamais entendu avant et que je n’ai jamais entendu depuis, sorti de ma gorge sans que je ne comprenne pourquoi : Bra !
Cette sensation avait immédiatement cessé. Le monde de mon rêve ne s’effondrait plus, il s’évaporait doucement.
La jeune fille et mon double se sont alors redressées et alignées l’une à l’autre. La même expression vide sur le visage, la même position pour le corps, on aurait dit un trucage de cinéma ou un spectacle de rue quand un mime imite à la perfection les gestes d’une personne.
Mais à cause de mon expérience personnelle j’ai plutôt pensé que leurs deux cerveaux étaient parfaitement connectés.
Elles ont alors dit d’une même voix et sur la même intonation froide : « mise à jour du protocole : réussie ».
Mon double s’est mis à disparaître avec le monde autour de nous. Au bout de quelques secondes je me trouvais seule avec cette jeune fille qui me ressemblait tant au milieu d’un autre monde, entièrement blanc celui-ci.
Un monde que j’avais déjà vu dans la mémoire de Mister Popo, c’était celui de la salle de l’esprit et du temps, une immensité blanche et pesante. Mais nous étions bien loin de la porte qui donnait sur le palais du très haut.
La jeune fille avait la tête en arrière et souriait largement. Elle rayonnait littéralement de bonheur.
-« Nous l’avons fait. » A-telle crié en direction de ce ciel blanc.
Elle baissa la tête et me regarda avec gratitude.
-« Vous l’avez fait. Vous venez de poser la première pierre d’un édifice inimaginable. Ce rêve aurait pu être la fin de tout, mais vous l’avez fait. A partir de cet instant les anciennes règles n’existent plus et tout reste à inventer.
Il reste encore beaucoup de miracles à accomplir pour que celui-ci aboutisse, de nombreuses batailles à mener. La première sera ce soir mais peu importe. C’est maintenant que tout commence vous verrez. »
-« Qui êtes vous Bra ? Je n’arrive pas à me convaincre que je viens de vous inventer. »
Elle commençait à disparaître à son tour.
-« Nous nous rencontrerons à nouveau un jour, dans longtemps, si tout se déroule conformément au protocole nous nous reverrons au moment le plus important. Mais nous en sommes loin. Votre histoire vous attend, il faut la vivre à présent. Courage, réveillez vous, maintenant… »
Lorsque j’ai ouvert les yeux, j’étais étendue sur le sol au milieu du salon du 2 étage de capsule corp.
Devant moi Renly était assis sur le canapé, il tenait quelque chose dans la main. Ma vue était trouble je ne distinguais pas ce que c’était et j’avais beau être en S2MC, mes forces et mes perceptions m’avaient complètement abandonnées.
Il s’est adressé à moi avec une voix que je ne lui avais encore jamais entendu.
-« Vous avez eu un sommeil agité mademoiselle Bulma ? Je n’ai pas osé vous réveiller. »
-« Je… J’ai mal… »
-« Vous êtes vraiment surprenante. Ca fait plus de 5 heures que vous avez ce sabre dans le ventre et non seulement vous n’êtes pas morte mais vous avez même réussi à vous réveiller. J’ai bien fait de ne jamais m’approcher de vous personnellement. »
-« Un… sabre ? »
En effet, j’avais un long sabre enfoncé dans le dos et qui me clouait au sol. Voila pourquoi j’avais si mal. Ca en tout cas, je ne l’avais pas inventé dans mon sommeil.
-« Même les plus puissants kaioshin ont toujours craint cette arme. C’était le plus grand trésor de la planète Morn, une simple éraflure tuerait n’importe qui.
Vous avez une force vitale hors du commun c’est certain, mais combien de temps suffira-t-elle ? Telle est la question.
En tout cas c’est amusant, vous ne saignez pas. J’ai eu beau remuer l’épée tout à l’heure, même avec le ventre grand ouvert pas une seule goute de sang ne coule, comme si le liquide ne voulait pas quitter votre corps.
J’ai saigné beaucoup de créatures dans ma vie mais je n’ai jamais vu ça, vous devriez l’étudier. »
-« Renly… Qu’est ce qui t’arrive ? »
-« Ca m’a pris 10 jours pour trouver cette fameuse capsule. Si j’avais su, j’aurais lu ce journal à la con bien plus tôt. Mais je dois reconnaître que ces 10 jours avec vous ont été parmi les plus sympas de ma vie. Au point où j’en suis, je peux vous l’avouer sans crainte : je vous aime bien. »
-« Tu n’es pas Renly… qui es tu ? »
Il était parti d’un grand éclat de rire, ce type avait l’air complètement dingue. Il a passé la main sur son visage et des lambeaux de peau en sont tombés. Une odeur de putréfaction envahissait la pièce.
Encore aujourd’hui, l’image de ce visage me hante. Il ressemblait pourtant tellement à Vegeta…
-« Dois-je te le dire ? Regarde moi, je suis Végéta, revenu des profondeurs de l’enfer pour toi ma belle. C’était ce que tu voulais non ? » Il s’est remis à rire. « Pardon d’être aussi cruel mademoiselle Bulma, je me fiche un peu de vous là et ce n’est pas très sympa de ma part, mais en vérité je me sens d’humeur frivole ce soir. Non ce corps n’est pas celui de Végéta et encore moins celui d'un adorable étudiant de Ginger Town.
Pour moi ce n’était rien de plus qu’un réceptacle, un cheval de Troie pour arriver jusqu’à ceci. »
Il avait tendu la main vers moi pour me montrer ce qu’elle contenait : la capsule Broly. J’étais complètement paniquée. J’essayais de parler mais le peu de force qui me restait permettait à peine de bouger mes lèvres.
-« Rassurez-vous, je me fous complètement de vos mélodrames avec votre fils et de vos conflits avec Enma. Je suis même plutôt de votre coté dans l’histoire. Si vous pouviez me débarrasser de quelques dieux et quelques onis, j’en serais ravi. Non moi tout ce qui m’intéresse c’est ce Broly. Vous n’imaginez pas à quel point j’ai espéré une si belle occasion de mettre la main dessus. »
-« A…at…t…tend… »
Mes poumons ne fonctionnaient plus du tout, mon cœur non plus. Ce sabre devait être imprégné d’un poison redoutable mais pour autant que je puisse en juger, mon corps peut survivre une longue période même privés de l’utilisation de tous ses organes, tant que mon cerveau ne subit pas de dommage. Parler en revanche, avec les poumons dans cet état, m’était impossible.
-« Assez parlé pour ne rien dire, j’ai besoin d’être sûr d’une chose car je ne suis pas suffisamment au fait de la technologie de la terre : si je détruis cette capsule, qu’arrivera-t-il ? »
En entendant ces mots je me suis décomposée, il fallait que j’arrive à parler, que je lui fasse comprendre qu’il se trompait mais mes cris s’étouffaient dans ma gorge. Il m’a regardé ainsi quelques instants, son visage continuait à peler et devenait hideux sous mes yeux terrifiés.
-« C’est une capsule de cinquième génération n’est ce pas ? Ce genre de modèle est plutôt rare et fragile. Un grand coup de marteau devrait suffire mais comment être certain que Broly va y passer ? C’est un monstre encore plus résistant que vous après tout, c’est donc risqué, non ? »
Enfin, c’est risqué surtout pour vous et cette galaxie. S’il se libère vous serez tous aussi impuissants que moi il y a 8 ans. Dois-je faire courir au monde un tel risque ? Oh et puis après tout, on ne vit qu’une fois et c’est trop tentant. »
Sur ces mots il s’est levé, s’est saisi d’un marteau posé sur la table basse, puis est venu se placer devant moi. Avec application il a posé la capsule à quelques centimètres de mon visage et après avoir pris une grande inspiration il a hurlé un mot dans une langue inconnue en abatant lourdement le marteau sur la capsule.
Le contenue de celle-ci s’était rependu sur le sol. Du moins ce qu’il en restait, un corps méconnaissable, en charpie, déminiaturisé n’importe comment, mêlé à des morceaux du caisson d’hibernation et du sang. Du sang partout. Sur moi surtout.
Mais il y avait quelque chose que Renly, ou peu importe son nom, ne savait pas.
Un élément que j’avais soigneusement évité de mentionner dans mon journal par précaution.
Une précaution que je n’aurais jamais cru voir se retourner contre moi.
Si mes poumons avaient eu la force de me laisser parler quelques secondes de plus, j’aurais pu le lui dire et ce drame ainsi que tous ceux qui allaient suivre cette nuit là auraient pu être évités.
Ce que j’avais désespérément essayé de lui dire, c’était que dans la capsule Broly, celle qui venait d’être écrasée sous mes yeux, c’était mon fils qui dormait.