Merci beaucoup pour ce commentaire élogieux. Comme d'habe pour les suppositions, je te laisse deviner jusqu'à ce que la réponse arrive d'elle-même dans les chapitres, ou pas
Le combat est sur la fin, effectivement. J'aurais pu faire durer plus, comme contre Freezer mais bon... il y en aura d'autres
C’était quelque chose qui se produisait très rarement. À bien y réfléchir, ce n’était même peut-être jamais arrivé dans toute l’Histoire de l’Empire. Cold avait fait une erreur de jugement cruciale. En sacrifiant son fils, jamais il ne se serait douté que celui-ci aurait préféré l'entraîner avec lui dans la défaite. Il avait misé sur la mort honorable que Cooler aurait essayé de s’octroyer grâce à une résistance désespérée ; un acte de bravoure qui aurait donné suffisamment de temps à l’empereur pour renverser la situation.
Après tout, cette bataille était celle des Nihiliens contre les Saiyajin, les rois contre les bandits, les lions contre les singes. Il apparaissait inconcevable, dans l’esprit pragmatique de Cold, que son premier enfant laisse la lie des êtres vivants gagner pour se venger de la trahison qu’il avait subie. Bien sûr, l’empereur ne s’était pas attendu à ce que Cooler offre sa vie par respect pour lui, mais qu’il aurait au moins donné tout ce qu’il avait pour exterminer leurs ennemis. Cet enfant gâté n’avait jamais eu d’ambition, il n’avait jamais eu d’orgueil, simplement de la fierté mal placée.
Le tyran cornu cherchait maintenant une solution pour réchapper de tout ce marasme, synonyme de mort certaine. Son cerveau supérieur fonctionnait à plein régime, analysant chaque détail, chaque scénario possible. La tête de Cold allait de la Machine aux kikohas fusionnés, ses yeux s’écarquillant de plus en plus au fur et à mesure que les deux menaces s’approchaient de lui. Il fallait qu’il trouve un moyen… il y avait toujours un moyen… Plus près du sol ravagé, ses quatre ennemis suffoquant et criant de douleur. À sa droite, la boule de métal, devenu un amas bouillonnant et l’aura verte de Nappa derrière, toujours en train de pousser en hurlant.
Il n’y avait aucune échappatoire. Malgré ses capacités d’analyse extraordinaires et ses facultés d’anticipation fantastiques, Cold ne trouva pas de dénouement qui lui soit favorable. Accaparé à contrer le terrible flux d’énergie provenant des Terriens, il ne pouvait ni bouger, ni encaisser autant de puissance d’un seul coup.
Ce qui se produisit fut donc sans surprise : laissant une seule main s’occuper de retenir les vagues de Ki, il tendit l’autre pour essayer de ralentir la construction métallique lancée sur lui. Cela n’eut aucun effet. La Machine le percuta violemment et l’engloutit comme elle l’avait fait avec Cooler. Enfin privées de résistance, les attaques énergétiques des Terriens entrèrent à leur tour en contact avec l’énorme boule de Ki et dévièrent le bâtiment, qui entama une longue envolée vers le ciel.
Tout n’était que bruit assourdissant à des kilomètres à la ronde et personne n’avait encore bien compris que le combat était en passe de se terminer. Pourtant, grâce à son ouïe fine, Piccolo fut le premier à détecter un son qui se détachait progressivement du reste. Un son qui gagnait en intensité, jusqu’à devenir perceptible par les autres protagonistes. C’était un rire strident et psychotique, libérateur et viscéral. Il signifiait d’ailleurs bien plus que la victoire sur Cold et Cooler.
Nappa était en train de partir heureux, satisfait d’avoir réalisé un exploit bien plus important que tout ce qu’il avait réalisé durant sa vie. Il sauvait une planète qu’il avait appris à aimer, peuplée de gens qu’il avait appris à apprécier, sur laquelle se trouvait cette fille, dont il avait accompli la mission qu’elle lui avait confiée.
Son hilarité démente s’arrêta lorsque tout explosa, à la limite de la stratosphère. Peut-être était-ce le système d’auto-destruction qui s’était enclenché ; peut-être était-ce le colosse qui avait fini par avoir raison de la résistance de la Machine… Le temps de quelques secondes, la nuit se changea en jour ensoleillé, illuminée par une immense boule de feu.
Le soulagement que ressentirent Son Goku et ses compagnons fut aussi intense qu’éphémère. À bout de forces, incapables de respirer convenablement, il se contentèrent de garder un sourire béat sur le visage avant de se faire renvoyer brutalement vers le sol par l’onde de choc qui avait suivi la terrible déflagration. À l’instar de Wheelo, les trois Saiyajin et le Namek avaient déjà perdu conscience lorsque leurs corps meurtris touchèrent le fond de l’immense cratère formé par ce combat titanesque. Ils restèrent là, allongés par terre, dans un état critique.
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Wheelo ouvrit péniblement les yeux et s’étrangla presque aussitôt. Il toussa, se retourna sur le côté et cracha un peu de sang. Il eut besoin de contrôler sa respiration pendant de longues minutes avant de reprendre ses esprits. La première chose qu’il remarqua, à part qu’il faisait encore nuit, c’est qu’il était toujours au même endroit que lorsqu’il s’était évanoui. Seul détail, qui avait son importance, la Machine avait disparu et à la place trônait une crevasse remplie de lave sur le point de sécher.
“Il… il l’a fait, le salaud ! grogna-t-il d’une voix enrouée mais satisfaite.”
Maintenant, il devait le retrouver… Nappa était sûrement revenu sur le champ de bataille contre les deux Nihiliens, ça faisait un petit bout de route. Heureusement, Wheelo constata qu’il avait moins de difficultés à respirer. Visiblement, la Machine avait été détruite sans trop abimer la planète. L’atmosphère de cette dernière ne s’était pas totalement évaporée et se reformait lentement mais sûrement. Le Saiyajin s’envola donc le plus vite possible afin de porter secours à son acolyte.
Une vingtaine de minutes plus tard, le scientifique aux cheveux longs parvenait à destination, exténué. L’oxygène revenait certes petit à petit sur Terre mais se trouvait encore en trop faibles quantités. Wheelo contempla sans joie le champ de bataille, réduit à un immense cratère large d’au moins cinq cents mètres de rayon, et presque autant en profondeur. Le généticien entreprit d’utiliser ses maigres compétences en détection d’énergie mais cela ne donna aucun résultat.
Soit tous les protagonistes avaient quitté les lieux, soit ils étaient morts ou en passe de l’être. Il eut un premier élément de réponse en s’avançant un peu plus. Le gouffre était encore à bonne distance et pourtant, un cadavre gisait là, dans la position typique d’un individu dépourvu de la moindre étincelle de vie. Quand il reconnut ce qui pouvait l’être, Wheelo sentit une grande tristesse l’envahir et vint s’accroupir auprès du défunt.
“Nappa… pourquoi…”
Le colosse était en effet à la limite du méconnaissable. Couvert de sang vert sur tout le corps, il était également en grande partie brûlé. Il lui manquait presque tous ses doigts ainsi qu’une jambe, arrachée jusqu’au genou. Son visage n’avait plus rien d’humain et pourtant, on pouvait encore y déceler un sourire réjoui et comblé.
Nappa était mort en héros. Wheelo resta un moment à ses côtés, à se lamenter silencieusement sur la perte du seul homme à lui avoir jamais témoigné son amitié. Pourquoi ce sacrifice ? Pour sauver la Terre, bien sûr. C’était ce que Nappa avait fait, malgré les protestations de son maître. En cela, il avait agi de manière admirable et sa mort n’en était que plus dommageable. La vie pouvait être bien cruelle.
Après avoir laissé plusieurs minutes s’écouler, le généticien se releva d’un coup. Son chagrin s’était transformé en colère. Il ferait payer cette perte à ceux qu’il trouverait sur son chemin, même s’ils n’étaient pas directement responsables. Le sentiment d’injustice était trop fort, il fallait qu’il se défoule pour évacuer ce trop plein de rancœur.
En marchant sur deux ou trois cents mètres, Wheelo arriva jusqu’à la corniche du grand cratère. Un sourire mauvais s’afficha sur son visage lorsqu’il y dénicha l’un de ses ennemis. Il ne s’agissait d’ailleurs pas de n’importe qui, c’était le pire d’entre eux : Son Goku, celui qu’il voulait tuer en priorité. Celui qu’il avait toujours épargné et qui représentait aujourd’hui le seul moyen de venger la mort de Nappa. Le Saiyajin en kimono rouge était allongé à ses pieds, inerte. Apparemment encore en vie mais tellement faible que Raditz aurait pu le tuer d’une pichenette. Ce dernier descendit à son niveau et le toisa de toute sa hauteur, se demandant encore s’il allait l’étrangler ou lui transpercer la cage thoracique.
“Eh toi ! fit une voix nasillarde au-dessus de lui. Si tu lui touches ne serait-ce qu’un cheveux, je te découpe en morceaux.”
Posté sur le bord du gouffre, un individu chevelu et rondouillet tendit son katana en direction de Wheelo, qui grimaça.
“Toi… je t’ai déjà vu quelque part. Tu ne m’attaques pas dans le dos, cette fois ?
-Non, même pas besoin ! s’exclama Yajirobé, sûr de lui. Tu es trop amoché pour ça et je suis surtout devenu bien plus dangereux que lors de notre première rencontre. D’ailleurs, j’ai changé d’avis. Je vais te découper en morceaux même si tu laisses mon pote tranquille. Fais tes prières !”
Le Terrien trapu s’élança sur son adversaire… qui fut effectivement surpris par sa vitesse. Le scientifique aux cheveux longs esquiva difficilement et voulut riposter après avoir tourné sur lui-même mais Yajirobé n’était déjà plus là. Il avait pris position dans son dos et avait sauté, le pied en avant. Wheelo était si épuisé qu’il fut incapable de se protéger et fut violemment bousculé. Toutefois, la force de ce combattant en peignoir restait toujours dérisoire. Un peu moins qu’avant, certes, mais toujours minable.
Le Saiyajin se rétablit donc rapidement. Il attrapa la jambe de son ennemi et le lança de toutes ses forces vers la paroi du cratère la plus proche. Le même scénario se répéta alors dans l’autre sens : la vigueur de Wheelo étant au plus bas, Yajirobé prit tout son temps pour rétablir sa trajectoire. Il atterrit tranquillement sur ses appuis, tout en maîtrise.
“Eh ben… à chaque fois que je te croise, t’es une épave, ricana l’humain corpulent. Incapable de se défaire d’un simple Terrien. Tandis que moi, je suis en pleine forme !”
Le Saiyajin tiqua d’agacement tandis qu’une plaque de son armure malmenée se détachait et tombait au sol, derrière lui. C’était la seconde fois que cet énergumène débarquait pour l’empêcher de terminer le travail. Le plus faible du lot qui sauvait le monde quand plus personne ne tenait debout pour le remettre à sa place… c’était rageant. S’il avait été plus lucide, le généticien aux cheveux longs aurait pu saisir l’ironie de la situation, lui qui agissait de la sorte depuis toujours. Malgré tout, Kochin avait raison. Il n’y avait plus aucune raison d’épargner Son Goku et ses amis. Wheelo n’en avait d’ailleurs plus envie non plus. En puisant encore un peu dans son énergie vitale, il pourrait certainement tuer ce gros abruti.
Il allait tenter sa chance mais il fut alerté par un sifflement de moteur et une bourrasque de vent dans son dos. Les deux protagonistes levèrent la tête et un vaisseau en forme de donut se stabilisa à une dizaine de mètres du sol avant de les éclairer avec un puissant projecteur. Une porte s’ouvrit sur le dessous et un vieillard en blouse blanche se découpa dans la lumière.
“On dirait que c’est l’heure de partir… déclara Yajirobé d’un ton triomphant, les poings sur les hanches. Tu devrais te dépêcher, si tes potes se barrent sans toi, tu pourrais avoir des soucis. Tu penses pouvoir me battre mais si besoin, mon maître peut venir instantanément m’apporter son soutien.”
Wheelo garda un visage fermé, fixa le Terrien avec rage et marcha lentement vers Nappa pour le porter sur son épaule. Il lévita ensuite avec difficulté vers le vaisseau, prêt à rejoindre son équipe.
“Et n’oubliez pas de ne jamais revenir ! Vous prendrez une raclée encore pire que celle-là !”
Le scientifique s’arrêta et se retourna en prenant tout son temps. Il regardait son interlocuteur avec un sourire terrifiant.
“Oh si, nous allons revenir… et lorsque ce jour viendra, aucun de tes petits amis ne pourra rien faire pour sauver sa misérable vie. Pas question de laisser la Terre à des êtres sans aucune ambition comme vous.”
Le Saiyajin reprit son ascension et disparut à l’intérieur de la navette, qui elle-même se fondit rapidement dans la nuit.
“Bouah ! fit Yajirobé comme s’il était resté en apnée tout ce temps. Pas facile de faire le fanfaron devant un mec pareil, j’ai cru que j’allais m’enfuir en hurlant au moins dix fois !”
Il se tourna vers un Goku toujours inconscient et fut presque déçu de constater que personne ne l’avait écouté. Piccolo, Gohan et la jeune inconnue étaient toujours dans le même état de léthargie.
“Bref… continua le Terrien malgré tout. Pas de temps à perdre, je vais vous sortir de là ! Ouais, même toi, Piccolo et même toi, gamine bizarre. Vous avez intérêt à me remercier !”
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“Goku… Goku !”
La voix féminine résonna comme un écho lointain dans la tête du combattant, qui frémit néanmoins.
“Ça y est, il se réveille ! nota avec satisfaction un autre timbre, plus masculin.
-C’est pas trop tôt ! fit quelqu’un d’autre.”
Le Saiyajin en kimono mit un certain temps à émerger mais il finit par percevoir l’environnement dans lequel il se trouvait. Il était allongé dans un lit, au beau milieu d’un salon qu’il connaissait bien… à Kame House. Tous ses amis étaient là : Muten Roshi, Bulma, Gyumao, Oolong… Chichi également… seul Son Gohan ne s’était pas encore rétabli.
“Salut les copains… lâcha faiblement Goku, du plus joyeusement qu’il put.”
Il se releva péniblement, aidé par sa femme et son beau-père, puis il marcha jusqu’à l’extérieur pour prendre un petit bain de soleil revigorant.
“Ouah ! lâcha-t-il en s’étirant. Quel combat, mes amis ! On a bien failli perdre, hier !
-Hier ? murmura l’assemblée en se regardant bizarrement.
-Goku… tu as été inconscient pendant plus de quatre jours, lui expliqua l’ermite qui habitait ici.
-Et pourtant, je vous ai tous donné un quart de senzu ! intervint Yajirobé, qui était resté sur une chaise longue à l’extérieur. Mais vous êtes tous restés à pioncer comme des bébés.”
Son Goku digéra l’information d’un air circonspect. Il avait une foule de questions à poser mais rien ne voulait encore sortir de sa bouche.
“C’est Yajirobé qui vous a tous sauvés, alors que Raditz était sur le point de vous achever, reprit Kame Sennin. Nous nous sommes mis en chemin dès que nous avons senti toutes les forces de combat disparaître mais nous serions arrivés trop tard pour vous récupérer. Et de toute façon, même moi je n’aurais rien pu faire contre Raditz, malgré son état.
-Ah oui… c’est vraiment pas passé loin... marmonna Goku, comme s’il prenait conscience maintenant de la gravité de la situation. Mais alors, Raditz n’est pas mort ? Je l’ai vu partir vers la Machine et puis plus rien.”
Le vieillard à lunettes prit un air grave et se racla la gorge.
“Nappa s’est sacrifié pour sauver la planète, en emportant les deux Nihiliens avec lui. Mais ton frère… enfin, ce qu’il est devenu, a réussi à quitter la Terre avec l’ancien vaisseau de Freezer.
-Quoi ? Mais il faut en profiter pour aller récupérer Krilin et les autres dans leur labo, vous y avez pensé, non ?
-Yajirobé est déjà allé voir ! coupa Kame Sennin. Leur repaire était presque vide, ils ont emporté tout ce qu’ils pouvaient et ont détruit le reste. Nos compagnons sont certainement avec eux… il n’y avait aucun corps sur place.
-Et moi qui pensais les revoir bientôt... “
Goku regarda vers le ciel comme s’il pouvait distinguer la direction dans laquelle Wheelo était parti, puis il soupira et se retourna vers ses amis.
“Bon, il faudra régler ça dès qu’on pourra. Demain, je prendrai le vaisseau de Cold et de Cooler pour partir à leur recherche. Je me reposerai dedans. Il suffira que Bulma me construise un radar pour les retrouver et ce sera…
-Eh, doucement ! s’exclama l’intéressée. J’ai récupéré ce machin pour l’étudier. La technologie qui a servi à le construire nous sera très utile. Pour le radar, pareil. Mais c’est pas un truc que je peux faire en deux heures ! Moi aussi j’ai envie de revoir Yamcha et les autres, il faudra juste attendre encore.
-De toute façon, intervint Chichi, il n’est pas question que tu t’envoles dans l’espace encore une fois sans que l’on sache où tu vas, ni sans nous dire quand tu rentres.”
Le regard dur des deux jeunes femmes était sans équivoque. Aucune discussion n’était possible et Goku changea de sujet.
“À part ça, dit-il en se grattant la tête. Vous avez ramené Piccolo aussi ? Il est déjà parti ?
-Oui, dit Muten Roshi. Il s’est réveillé bien avant toi et lorsqu’il a compris où il était, il a fait une tête bizarre et s’est envolé aussitôt sans rien dire.
-Tu te doutes bien qu’on ne s’est pas bousculés pour le faire rester ici, ironisa Bulma. Il faisait peur à tout le monde… bref. Tu veux peut-être discuter avec la fille quand même ?”
Le père de Gohan mit un petit moment à se rappeler de qui parlait son amie.
-La fille ? fit-il, un peu perdu. Ah oui ! Cette Saiyajin sortie de nulle part pour nous aider ! Elle est là ?
-Elle dort encore mais elle ne devrait pas tarder à se réveiller, informa l’ermite. Avant de partir, Piccolo nous a bien dit qu’il ne fallait pas la laisser s’échapper.”
Tandis qu’il parlait, le vieux Kame Sennin se décalait discrètement vers la pièce où devait se trouver la jeune femme en question. Les doigts de l’ermite s’agitaient fébrilement et quelques gouttes de sang s’échappaient de son nez.
“Pas touche, pervers ! intervint la femme aux cheveux bleus en poussant Muten Roshi sur le côté. On s’occupe de tout.”
Chichi emboîta le pas de Bulma en jetant un regard noir au maître en arts-martiaux.
Le reste de la troupe resta à l’extérieur pour féliciter Son Goku d’avoir une nouvelle fois sauvé la Terre de terribles envahisseurs. Ce dernier se grattait toujours le crâne en ricanant tandis qu’on lui donnait des tapes dans le dos.
“C’est cette fille qu’il faudra remercier, ricana le Saiyajin. Sans elle, on y serait tous passés. Et puis comme ça, elle pourrait nous dire d’où elle vient.”
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Un son diffus de conversation tira lentement la jeune femme de son sommeil. Elle ne savait pas où elle se trouvait mais une chose était sûre, elle avait été déplacée après avoir perdu conscience... peut-être dans une habitation Terrienne, ou quelque chose de ce genre. Elle tenta de se relever et constata une petite main glisser mollement de la sienne. C’était celle du petit gars encore endormi à côté d’elle. Gohan… il était exactement comme elle se l’était imaginé, d’après ce qu’elle avait entendu sur lui. Profondément gentil en apparence, malgré ce qu’il avait déjà vécu. La guerrière sourit inconsciemment et ébouriffa amicalement les cheveux du garçon, sans toutefois le réveiller. Elle avait l’impression de l’avoir toujours connu, comme Son Goku, comme Bulma…
Des bruits de pas approchants la tirèrent de ses mornes pensées. Elle sentit une bouffée d’angoisse lui bloquer la gorge et elle se redressa précipitamment. Ce fut elle qui ouvrit la porte avant Chichi et elle bouscula presque les deux femmes en sortant de la chambre. L’adolescente se retourna et se figea lorsque son regard croisa celui de Bulma… instaurant un silence pesant de quelques secondes. Finalement, elle se passa brièvement la main sur le visage et prit une expression gênée.
“Désolée… murmura-t-elle en fuyant presque cet espace clos qui l’oppressait.
-Attends ! s’écria la scientifique.”
Mais la jeune fille ne l’écoutait pas. Elle sortit en trombe de cet étrange bâtiment en bois et se retrouva sur ce qui semblait être une petite île baignée de soleil. Sa soudaine apparition coupa la parole du petit groupe qui la regardait d’un air inquiet. Elle reconnut Son Goku et le fixa d’un air implorant.
“S’il vous plaît ! Dites-moi où se trouve le lieu où on a affronté Cold ! s’écria-t-elle, presque paniquée et visiblement déroutée. Je dois absolument y retourner !”
Goku la fixa, interdit, et tendit le bras dans la bonne direction.
“C’est euh… c’est par là… balbutia-t-il sans comprendre pourquoi elle trouvait cela si important.
-Merci ! lâcha la fille aux cheveux verts avant de s’envoler à grande vitesse.”
Alors qu’elle disparaissait déjà dans le ciel, Chichi rejoignit les autres et se jeta sur son mari pour lui asséner un coup sur la tête.
“Imbécile ! s’emporta-t-elle. Tu veux que Piccolo passe ses nerfs sur nous ? Il ne fallait pas lui dire où aller !
-C’est vrai qu’il aurait été judicieux de lui poser quelques questions… renchérit Muten Roshin, une goutte de sang au nez. Dans un lieu discret, bien entendu.”
Tout le monde, excepté Goku, roula des yeux outrés vers l’ermite qui se contenta de lâcher un rire nerveux.
“Bizarre, vous croyez qu’elle habite pas trop loin du labo de Raditz ? demanda Oolong. Il faudrait quand même l’inviter à dîner pour la remercier.”
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L’inconnue vola près d’une demi heure à grande vitesse et retrouva le lieu dévasté qu’elle cherchait. Tout était resté en place et l’immense cratère, constellé d’autres balafres, défigurait le paysage sur des centaines de mètres à la ronde. La jeune femme ralentit brusquement mais resta en altitude, comme pour chercher quelque chose dans les environs.
“Merde… j’espère que personne ne l’a trouvé ! s’inquiéta-t-elle tout bas.”
Elle explora les lieux pendant quelques minutes avant de carrément paniquer.
“J’espère qu’il y a des vêtements de rechange dans ton vaisseau ! tonna une voix grave dans son dos. Tu es ridicule.”
La jeune femme se retourna en un clin d’œil et avisa le grand individu austère qui la toisait de toute sa hauteur. Enfin, elle prit enfin le temps de se regarder et constata qu’elle portait un simple t-shirt blanc orné d’un dessin de palmier, ainsi qu’un short bleu qui lui donnait des airs de touriste un peu paumée. Ce qu’elle était, finalement.
“Piccolo… c’est ça ? finit-elle par demander.”
Le Namek hocha subtilement la tête et décroisa les bras.
“Tu m’as l’air bien pressée de t’en aller alors que tu viens de participer au sauvetage de la Terre. Personne ne te connait, alors que toi, tu sembles posséder pas mal d’informations sur nous. Pour finir, ton engin n’a rien d’une navette spatiale classique. Il n’est pas question de te laisser repartir d’où tu viens sans que tu aies répondu à mes questions.”
Piccolo laissa volontairement un silence s’installer pour analyser les réactions de son interlocutrice. Elle gardait un visage fermé mais il ne manqua pas de remarquer que ses phalanges blanchissaient à un rythme régulier.
“Tu peux toujours utiliser la force pour t’en aller, reprit le fils de Daimao. Mais même si tu es une Super Saiyajin, tu n’as pas encore totalement récupéré de tes blessures, contrairement à moi. Tu risquerais de perdre plus de temps en te battant plutôt qu’en discutant un peu… en admettant que tu arrives à gagner.”
La fille aux cheveux verts plongea ses yeux émeraude dans ceux de Piccolo et hésita à relever le défi imposé par son interlocuteur, par simple orgueil. Elle ravala pourtant sa fierté et se résigna.
“Bon… je vais tout t’expliquer.”