Hé hé, merci. Ouais, j'ai estimé que Kochin ayant bossé plus ou moins seul sur Numéro 19, celui-ci est un peu moins performant que si Gero s'y était mis.
C'est marrant, j'ai toujours pensé que Gero avait systématiquement inclus ce genre de programme dans ses créations. Dans le cas des Numéros 16, 17 et 18, c'est juste que ça n'a pas marché. Dans le manga, il est étonné de voir qu'ils ne lui obéissent pas.
Ça fait plaisir de voir qu'un chapitre que je n'aimais pas trop trouve quand même grâce à tes yeux
Les murs de la salle d’entraînement avaient tremblé pendant plusieurs heures avant que le calme ne revienne enfin autour de Capsule Corporation. Quelques minutes plus tard après la fin du vacarme, trois personnages fraîchement douchés sortirent à l’air libre, la mine réjouie.
“Ouah ! Il va falloir que je trouve autre chose que le Super Saiyajin si je veux continuer à vous tenir tête à deux contre un !
-T'as raison, compte là-dessus, ironisa Piccolo. Tes jours à la place du plus fort de l’univers sont comptés.
-Hé ! Hé ! Tant que c’est toi ou Gohan qui reste devant, ça me va…”
Par cette phrase, le Saiyajin rappela inconsciemment que malgré le climat plutôt calme de ces derniers mois, la paix était toute relative. La bonne humeur du groupe s’envola aussitôt et Son Goku se prit à penser à ses amis Terriens, toujours prisonniers des griffes de Wheelo.
“Dis, Piccolo, demanda Gohan pour changer de sujet. Tu n’as jamais eu envie de partir vivre chez les Nameks ?
-Pas vraiment… répondit ce dernier. J’ai encore des tonnes de choses à apprendre d’eux mais pour le moment, il y a plus important à régler. Je dois m’entraîner correctement et je ne peux faire ça qu’auprès de ton père et toi. Mes semblables sont très gentils mais un peu trop pacifiques à mon goût. On verra quand leur population aura un peu augmenté… Dans un siècle, vous serez morts de vieillesse et je serai toujours jeune, j’ai le temps, conclut-il dans un sourire narquois.”
Le trio resta quelques secondes à discuter puis Piccolo décida de rentrer chez lui, dans un lieu que lui seul connaissait. Goku allait s’envoler à son tour mais son fils traînait des pieds.
“Qu’est-ce qui ne va pas, fiston ?
-Heu… on ne pourrait pas aller pêcher avant de retourner à la maison ? bredouilla ce dernier en regardant par terre.
-Ben, ça aurait pu être sympa mais Chichi nous attend sûrement pour manger. Et puis il va faire nuit, pour voir les poissons dans la rivière, c’est pas très pratique.
-Ah… d’accord alors…”
Voyant bien la mine penaude et attristée de son petit garçon, Son Goku stoppa une seconde fois son envol et s’accroupit devant lui.
“Gohan, dit-il d’un ton rassurant. Tu peux m’expliquer ce qui te tracasse, tu sais.”
L’enfant tenta de fuir le regard de son père mais le Saiyajin lui prit les épaules pour le pousser à parler.
“C’est juste… maman, bredouilla le jeune métis. Elle n’est plus pareil depuis un moment. Depuis… que j’ai tué un soldat de Freezer devant elle, en fait. Je crois que je lui fais peur. Elle ne me parle plus vraiment ; elle ne réclame même plus que je fasse mes devoirs !”
Son Gohan était à la limite de fondre en larmes et Goku en fut profondément touché. Depuis le départ de Wheelo, il s’était focalisé sur la manière d’optimiser les sessions d’entraînement et à vrai dire, il n’avait pas pensé à grand chose d’autre.
“Je n’avais jamais remarqué ça… avoua-t-il. Tu es loin d’avoir une vie ordinaire comme celle des autres garçons de ton âge et c’est un truc qui nous peine beaucoup, ta mère et moi. Mais ce n’est pas ta faute et tu ne dois surtout pas t’en vouloir. C’est aussi grâce à toi que nous sommes tous encore en vie aujourd’hui et Chichi le sait bien.
-Mais pourtant, elle me fait la tête tout le temps…”
Le Saiyajin en kimono rouge s’en voulut de ne pas avoir remarqué ce problème plus tôt. Il se contentait de manger, de s’entraîner et de jouer avec son fils. Il passait très peu de temps avec sa femme, en vérité. En général, c’était pour raconter des banalités. Peut-être allait-elle vraiment mal. Goku n’avait jamais été très doué dans les relations sociales, encore moins amoureuses, mais il devait pouvoir faire quelque chose. Il ébouriffa les cheveux de son fils et se releva.
“Je lui en parlerai, ne t’inquiète pas. Elle t’aime toujours autant et je suis sûr qu’elle sera ravie si tu lui rapportes un bouquet de fleurs cueillies sur la colline à côté de chez nous. On y va ?”
Le petit garçon parvint timidement à sourire et le duo disparut rapidement dans la nuit tombante.
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Aaron Wheelo avait les yeux dans le vague depuis plusieurs minutes. Il lui arrivait de plus en plus souvent de perdre sa concentration alors qu’il devait travailler d’arrache-pied ; il laissait ses pensées divaguer en s’imaginant ce que serait le monde si Nappa était toujours vivant. Nappa… il avait beau se dire que ce genre de sentiment était superflu, mais ce grand gaillard lui manquait terriblement.
C'était encore plus vrai aujourd'hui : l’imposant Saiyajin avait été pour Wheelo ce qui se rapprochait le plus d’un ami. Même en plus de soixante ans de collaboration, Kochin n’avait pas jamais été aussi proche de son maître, surtout pas ces derniers temps. Nappa s’était entraîné et battu à ses côtés, il lui avait raconté des dizaines d’histoires sur son passé de guerrier… il l’avait même fait rire avec ses airs de gros dur cachant un caractère de bon vivant.
Certes, tout ceci avait été modelé par son appareil à ondes mentales, qui en avaient fait un homme moins agressif et arrogant que par le passé. Au début du moins, car cela allait en vérité plus loin que ça… Avec le temps, Nappa avait fini par tomber amoureux de la Terre, tout autant que Wheelo. Il avait même fait preuve d’un altruisme sans bornes en sacrifiant sa vie pour sauver la planète, ses habitants et son maître… le tout en désobéissant à un ordre direct.
Un comportement héroïque qui n’avait jamais été dicté par les tentacules dorées qui lui enserraient le crâne. Clairement… le monde valait moins le coup depuis la mort de ce combattant hors pair. Encore moins sur une planète insipide comme celle sur laquelle le généticien avait piteusement trouvé refuge.
Wheelo repoussa une pile de documents pour manifester sa colère. Il avait ressassé ces souvenirs de nombreuses fois et chacune de ses introspections était plus douloureuse que la précédente. Il se leva et soupira longuement en se passant la main sur le visage. Désormais, il souffrait atrocement de la solitude, alors que jamais cela ne l’avait affecté par le passé. Ses projets ne permettaient pas ce genre de faiblesses contre-productives.
Voilà pourquoi il était stupide de tisser des liens d’amitié ; voilà pourquoi le généticien s’était toujours créé une carapace hermétique à ces sentiments futiles. Une carapace que Nappa avait fissurée par sa présence, pour la faire voler en éclats par sa mort.
Ce n’était pas des colocataires comme Kochin ou Gero qui allaient aider Wheelo à se sentir mieux. Son acolyte de toujours ne lui adressait même plus la parole depuis l’altercation avec les Numéros 19 et 20. Au contraire, cela l’avait encore plus rapproché du roboticien, ce qui était proprement incohérent, étant donné que le roboticien avait cherché à le tuer. Hiéronimus avait dû lui promettre monts et merveilles pour l’amadouer… peu importe. Le Saiyajin avait depuis longtemps abandonné l’idée de comprendre ce qui se tramait dans l’esprit tordu de Kochin. La suspicion ne l’aiderait pas à avancer dans ses travaux non plus.
Restait Vegeta, qui s’était récemment greffé à cette troupe patibulaire. Malheureusement, il n’était pas non plus du genre à bavarder. Il cherchait à poursuivre son but personnel, rien d’autre. Son objectif était certes très similaire à celui de Wheelo, puisqu’il souhaitait se venger de Son Goku. Toutefois, leur relation n’allait pas plus loin.
Heureusement, le Saiyajin aux cheveux longs avait d’autres personnes à qui parler, des gens qui l’écoutaient patiemment sans jamais se plaindre, sans le juger. Il s’approcha des quatre caissons réfrigérés qui trônaient côte-à-côte contre un mur de la pièce. Il passa sa main sur la vitre de l’un d’eux pour retirer le givre, dévoilant le visage de Tenshinhan, émacié, amaigri… mais en apparence apaisé.
“Un jour viendra… où vous accomplirez plus d’exploits que tous les héros du passé réunis. Nappa aurait aimé voir ça…”
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Vegeta retomba lourdement sur le sol, un genou à terre. Il était très essoufflé mais il tenait bon. Il devait tenir bon. Il avait déjà fait bien mieux que la fois précédente, qui elle-même avait été plus concluante que celle d’encore avant. De grosses gouttes de sueur coulaient de son front et s’écrasaient sur le sol gris, alors que ses bras tremblaient encore sous l’effort qu’il venait de fournir.
Soudain, il releva la tête en souriant et se propulsa à toute vitesse sur le cyborg baptisé Numéro 19. Les deux protagonistes échangèrent des coups avec une vigueur prodigieuse pendant un peu moins d’une minute… jusqu’à ce que le Saiyajin soit renvoyé au tapis plutôt facilement. L’être artificiel resta debout, impassible et immobile, à le regarder reprendre son souffle.
À une cinquantaine de mètres de là, Kochin et Gero avaient assisté à la scène avec intérêt.
“Depuis que Wheelo lui a parlé de cette fille et sa prétendue transformation en Super Saiyajin, il est plus motivé que jamais, commenta le vieil édenté avec une moue approbative. Il résiste plus longtemps chaque jour… et en se laissant absorber toujours plus d’énergie. Ce garçon est un génie du combat.
-Je dois avouer que cette méthode est très utile, renchérit le moustachu. Les absorbeurs de Ki ont été grandement améliorés grâce à ces séances d’entraînement intensif. Dommage que Wheelo ne participe pas non plus. Cela serait profitable à tout le monde.”
Kochin se tourna brièvement vers son collègue, l’air surpris, avant de remarquer que celui-ci ne faisait que plaisanter. Le vieil édenté ricana mais son expression se teinta toutefois de mauvaise humeur.
“Bah ! Il avait brièvement repris goût au combat mais ça n’a pas duré. Depuis qu’il a remarqué que nous étions à nouveau en bons termes tous les deux, il recommence à s’enfermer dans son labo, sans manger ni dormir convenablement. J’aurais préféré le voir te malmener un peu de temps en temps, ça t’éviterait de rouiller, cher Numéro 20.
-Ne m’appelle pas comme ça, merde ! s’agaça Gero. Je déteste ce surnom débile.
-C’est pourtant ce que tu es…
-Je ne suis pas l’une de mes créations, non. Je reste moi. Un moi amélioré, certes, mais moi tout de même.”
Jugeant que la séance était terminée, Vegeta s’était relevé et avait marché à pas lourds vers l’entrée du bâtiment, jusqu’à passer à côté des deux scientifiques.
“Qu’est-ce que vous racontez, les séniles ? lâcha-t-il sans aucune sympathie.
-On se demandait si on allait te garder en vie encore longtemps, répliqua Hiéronimus du tac au tac.
-Ah ! Ah ! ricana le Saiyajin. Si je suis encore entier, c’est que vous croyez un minimum à mon histoire. Vous faites les sceptiques juste pour vous donner une contenance mais au final, vous êtes tout autant inquiets que moi.”
Kochin croisa le regard de Gero et lui intima discrètement de ne pas rendre l’ambiance plus électrique, avant de se tourner à nouveau vers Vegeta.
“Et toi, si tu es encore parmi nous, c’est que tu as conscience que l’on peut te faire progresser suffisamment. Je te suggérerais de rester poli avec nous, tu n’as pas envie de te réveiller un matin changé en cyborg, si ?
-Arrête ton bluff, le bossu, rétorqua le prince. Vous avez autant envie que moi de me voir atteindre le stade de Super Saiyajin. Si vous me trafiquez, ça n’arrivera jamais et cela nous condamne tous.
-Si tes suppositions se vérifient, bien sûr… lâcha Gero.”
Le Saiyajin fixa le roboticien et parvint presque à le déstabiliser à l’aide de son regard aussi fier que déterminé.
“Tu ne me crois pas, tas de ferraille ? Alors viens me donner une bonne correction, si c’est ce que tu veux ! Même avec l’aide de ton gros larbin blanc, tu ne pourras rien faire.”
Hiéronimus s’esclaffa franchement devant tant de témérité.
“Même en admettant que tu t'en sortes face à nous, tes objectifs de progression que tu t’es fixés sont complètement obsolètes. Numéro 16 restera à des années lumières au-dessus de ton niveau, quoi que tu fasses.
-Alors tu comptes activer ce robot malgré tout… maugréa Kochin. Je croyais que tu le considérais comme un échec…
-Ce machin n’a même pas d’absorbeur de Ki, se moqua Vegeta. Qu’est-ce qu’il pourrait bien me faire ?”
Le cyborg moustachu se contenta de sourire d’un air confiant.
“Je ne compte pas l’activer, puisque c’est déjà fait, triompha-t-il. Vous vous faites tous du souci pour rien. Vegeta, ta mystérieuse menace peut se montrer quand elle veut. Numéro 16 s’en chargera tout seul. Il peut également s’occuper de toi, si tu ne calmes pas tes ardeurs.”
L’instant suivant, la porte du laboratoire s’ouvrit en grand pour laisser sortir le personnage introduit par Hiéronimus. Le robot avait l’apparence d’un homme très grand, bâti comme un roc. Son visage était dur et sans expression, comme tous les cyborgs du Docteur Gero. Son crâne était pratiquement chauve, à l’exception d’une touffe de cheveux roux sur le dessus. Il arborait une armure verte renforcée autour du cou et des hanches, ainsi qu’une tunique noire en dessous. Mis à part le Numéro 13 fusionné, aucun autre androïde n’avait été aussi impressionnant.
“Voyons voir… grogna Kochin. Une machine ratée pour sauver la face, c’est ça ?
-J’ai beaucoup travaillé dessus ces derniers temps… répliqua le moustachu. Et puis… il a été conçu à partir des informations récoltées lors du combat contre Freezer. Il est censé être bien plus puissant que tout ce que nous avons connu. Y compris un Super Saiyajin.”
Gero avait terminé sa phrase en souriant vers Vegeta. Ce dernier tiqua et s’enferma dans le bâtiment sans dire un mot.
“Bon… ton Numéro 19 est encore plein du Ki de notre susceptible ami, fit remarquer le vieillard édenté. Qu’ils s’affrontent, pour voir.
-Allez-y, faites-un duel ! ordonna aussitôt le roboticien.”
Le bibendum blanc attentit patiemment que son adversaire vienne prendre place sur le champ de bataille. Mais au lieu de se positionner, le grand gaillard marcha quelques pas et s’arrêta pour regarder tout autour de lui. Il semblait essayer de déterminer où il se trouvait et ses yeux balayèrent le paysage à la recherche d’un indice.
Sur des centaines de mètres à la ronde, tout n’était que désolation ; conséquences des nombreux entraînements ayant eu lieu ici depuis l’arrivée de Vegeta. Le cyborg s’arrêta sur chaque cratère, puis s’envola à la verticale pour avoir une vision plus globale des lieux. Au loin, il aperçut d’autres villages d’autochtones, désormais et ruines et jonchés des cadavres de leurs habitants. Puis il redescendit et baissa la tête. On aurait presque pu lire la tristesse dans ses yeux s’ils n’avaient pas été si vides d’émotion.
“Qu’est-ce qu’il fabrique ? s’impatienta Kochin.
-Aucune idée… bredouilla Gero. Heu… Numéro 19, réveille-le un peu !”
L’intéressé obéit et s’élança sur son nouvel adversaire, le poing en avant. Totalement désintéressé par le fait de se faire attaquer, Numéro 16 ne prit même pas la peine de tourner la tête.
“Cet endroit n’est pas la Terre… murmura-t-il.”
Puis il tendit nonchalamment le bras pour stopper sans effort le coup de son opposant. Le bidendum perdit son attitude confiante et se recula pour mieux repartir à l’assaut.
“...mais vous êtes en train de détruire une planète pour satisfaire vos ambitions malsaines...”
À nouveau, le roux en armure para toutes les attaques d’une seule main, avec une facilité déconcertante.
“...cela ne peut pas durer, conclut-il.”
La fin de sa phrase résonna comme une sentence de mort. Soudain, alors que le cyborg blanc s’évertuait toujours à l’atteindre, Numéro 16 esquissa un mouvement si rapide et précis que personne ne fut capable de le voir correctement. Il tenait maintenant Numéro 19 à la gorge en le maintenant au sol. Gero était subjugué. Il savait que ce robot ne fonctionnait pas tout à fait correctement mais jamais il n’avait montré des penchants extrémistes pour l’écologie ! De son côté, Kochin n’en menait pas large non plus. En plus d’avoir peur pour sa propre vie, un voile de culpabilité lui minait le visage.
“Vous me voyez obligé de vous empêcher de nuire, déclara le grand androïde en armure dans un sourire désolé.”
Il augmenta la pression qu’il exerçait sur son prisonnier, qui lâcha un cri de panique, les yeux exorbités. Numéro 19 aurait été détruit la seconde suivante si Gero n’était pas intervenu, télécommande en main. Il avait appuyé sur le gros bouton rouge de l’appareil et sa plus puissante création fut automatiquement désactivée, tombant lourdement sur le sol dans un bruit métallique.
“Cet abruti de robot ! enragea Hiéronimus. Il n’y a rien à en tirer s’il réagit comme ça !
-Hmm... si j’avais su que tu comptais le mettre en marche un jour, je n’y aurais peut-être pas apporté mes modifications… murmura Kochin, à peine embarrassé.
-Tes modi… tu y as touché sans mon accord ? s’emporta Gero. Mais pour qui tu te prends ?
-Je voulais tester mes compétences dans le domaine de la robotique sur un sujet que tu avais laissé de côté ! se défendit le vieil acolyte de Wheelo. Cette intervention date d’avant ta propre cybernétisation. Pendant que tu étais sous anesthésie, je me suis permis d’utiliser Numéro 16 pour m’entraîner. Tu avais déjà d’autres projets en tête, comme le prouvent les plans à base d’humains utilisant l’énergie infinie. Je n’aurais jamais cru que tu aurais au besoin de cette carcasse à nouveau.”
Le vieillard moustachu aurait aimé étriper son homologue sur place. Il avait du mal à se retenir. Pour se calmer, il avisa le rocher le plus proche et le réduisit en miettes d’un simple coup de poing.
“À quoi ça pourra bien nous servir de se trimballer avec un activiste hippie, hein ? cracha-t-il. Aussi fort soit-il, il ne voudra jamais se battre pour nous !
-Je n’ai fait que modifier quelques paramètres dans son programme, répliqua le vieillard édenté. Je ne pense pas être à l’origine de son comportement actuel. Pour te dire la vérité, j’ai simplement tenté de le rendre plus obéissant envers moi. À l’évidence, tu cherches toujours à me duper à la moindre occasion, c’était comme une sorte de sécurité. Après tout, je suis ton associé, j’ai droit à un peu plus de respect.”
Gero baissa la tête en soupirant, affligé par cette tentative d’argumentation. Un accès de colère le submergea.
“Du respect ? Tu en as eu pour moi quand tu m’as transformé en cyborg de force ? éructa Hiéronimus.
-Je t’ai sauvé la vie et permis de continuer à révolutionner le monde avec tes créations ! coupa le vieux généticien en criant à son tour. N’est-ce-pas une preuve de considération suffisante pour ta personne ?”
Gero se rembrunit et resta silencieux quelques secondes. Il savait qu’il ne devait son salut qu’à ses compétences et aucunement grâce à la compassion d’une ordure comme Kochin. Inutile de poursuivre la conversation sur ce terrain-là, il y avait plus important.
“On voulait retourner sur Terre au plus vite, notamment grâce à Numéro 16, reprit-il d’un ton plus calme. Tu m’expliques la suite de ton plan quand il restera planté là, à nous regarder nous faire massacrer par Son Goku parce que nous avons détérioré un écosystème extraterrestre ?
-N’avais-tu pas déjà inculqué une certaine haine de Goku à ton robot ? fit remarquer Kochin. Il suffira d’expliquer qu’il détruit les forêts et tue les animaux de la Terre en s’entraînant et le tour est joué.”
Les deux scientifiques se regardèrent un instant en silence. Enfin, au prix d'un certain effort, Gero répondit au sourire calculateur de son collègue par un hochement de tête entendu.
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Aujourd’hui, cela faisait exactement huit mois que les Terriens avaient remporté la victoire sur Cold et Cooler. En ce jour ensoleillé, Bulma avait demandé à Goku de venir chez elle au plus vite. Lorsqu’il arriva une quinzaine de minutes plus tard, il se fit escorter par un majordome mécanique qui l’amena jusqu’à son amie. La jeune femme était assise dans une petite pièce en désordre, devant un écran d’ordinateur.
“Ah, te voilà enfin ! s’exclama-t-elle en voyant le Saiyajin. Les Nameks nous ont appelé, ils ont invoqué Porunga et voulaient nous raconter. Dis-leur bonjour, on les voit sur l’ordi.”
Son Goku s’approcha, l’air curieux, et son visage s’éclaira lorsqu’il vit Tsuno et ses congénères attroupés devant la caméra que Bulma avait installée dans leur vaisseau.
“Eh ! Salut les gars ! salua joyeusement le père de Gohan. Vous avez l’air en forme… et plus nombreux aussi ! Il y a plein de gamins mignons avec vous !
-Oui, je m’occupe de donner vie à de nouveaux enfants, ils seront notre avenir, expliqua le chef Namek en tentant de masquer sa fierté. Mais venons-en au fait.”
Tsuno avait maintenant totalement changé d’expression. Ses traits exprimaient la compassion et l’appréhension typiques de quelqu’un qui allait annoncer une mauvaise nouvelle.
“Goku…. nous avons encore une fois essayé de ramener vos amis parmi vous grâce aux Dragon Ball. J’ai le regret de vous annoncer que Porunga n’a pu accéder à ma requête, pour aucun d’entre eux. Mais la réponse qu’il m’a donnée fut différente que lors de nos précédentes tentatives.
-Comment ça ? fit le Saiyajin, très inquiet.”
Le vieux Namek soupira, il avait manifestement des difficultés à narrer cet événement.
“Eh bien… il m’a affirmé que vos compagnons étaient bien morts, ce qui n’était pas le cas avant. En théorie, ils pourraient donc être ressuscités. C’est là que ça devient étrange. Notre dragon a été incapable de retrouver l’âme de vos amis. Visiblement, celui que vous nommez Raditz a trouvé un moyen de les conserver tout en les extrayant de leur enveloppe corporelle. Nous n’osons pas imaginer ce qu’il est en train de manigancer.
-Krilin… Tenshinhan... ! enragea Goku en serrant le poing. Je n’en peux plus de laisser Raditz agir sans pouvoir l’empêcher de vous faire du mal ! Bulma, tu as avancé sur le radar ?”
La jeune femme ravala ses sanglots et remit de l’ordre dans ses idées.
“Oui, mais il y a encore pas mal de boulot, expliqua-t-elle d’une voix tremblante. J’ai testé plusieurs pistes et la plus prometteuse m’a donné une estimation de l’endroit où ils se trouvaient. Mais pour l’instant, ça ne donne qu’une estimation à plus ou moins cinq cents billions de kilomètres. C’est encore trop imprécis. J’ai encore besoin de quelques mois.”
Le Saiyajin resta songeur quelques secondes, la mine grave.
“Ok, finit-il par dire. Je sais que tu fais le maximum. Tsuno, vous pouvez utiliser les vœux pour vous, merci d’avoir essayé."
Le chef Namek salua de la main et la communication fut coupée. Bulma ne put s'empêcher de laisser parler sa frustration.
"Quand on arrive à trouver un moyen de localiser Raditz sur Terre, il s'enfuit dans l'espace et on doit tout recommencer ! s'exclama-t-elle, les larmes aux yeux."
Son Goku lui posa la main sur l'épaule. Pourtant, son visage ne se voulait pas rassurant. Le guerrier avait du mal à contenir sa fureur.
"Ne t'inquiète pas, finit-il par dire, les dents serrées. La dernière fois, il s'en est sorti grâce à l'arrivée de Cold. Quand on le retrouvera, il n'y aura plus personne pour m'empêcher de donner à nos amis le repos qu'ils méritent."
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Sur la toute petite planète située au bout du Chemin du Serpent, Kaio du Nord prenait du bon temps en faisant rouler sa grosse voiture rouge à toute allure. Il fonçait sur l’unique route ceinturant la sphère au niveau de son équateur, troublant le calme séculaire de ce lieu paisible. L’être divin saluait Bubbles, son singe de compagnie, en clamant joyeusement son nom à chaque fois qu’il roulait à son niveau et s’attirant du même coup les regards circonspects de l’animal. Le responsable de la Galaxie Nord en était aux environs de son centième tour lorsqu’il émit un cri de surprise et appuya à fond sur la pédale de frein, ce qui fit déraper le véhicule dans l’herbe.
D’un bond, l’imposant individu sauta hors de la voiture et regarda dans le ciel rose en étirant ses antennes dans une direction bien précise. Ses capacités extra-sensorielles avaient en effet détecté quelque chose d’anormal dans l’univers. Un trouble comme il ne s’en produisait que très rarement. Il se concentra et parvint à visualiser une large zone de l’espace, constellée d’étoiles toutes plus brillantes les unes que les autres.
Au début, rien ne se produisit. Mais après une minute, de manière presque imperceptible et dans le silence le plus total, l’un de ces astres s’éteignit. Un petit point lumineux, perdu au milieu de tous les autres, avait tout simplement disparu. Kaio réajusta ses lunettes de soleil et essuya la goutte de sueur qui coulait le long de sa tempe. Il était très inquiet, même s’il ne savait pas encore bien pourquoi.
“Goku… je sens que le monde va encore avoir besoin de toi…”