De Métal, de Chair et de Sang

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Jusqu'à présent, quel personnage trouvez-vous le plus intéressant ?

Wheelo
6
17%
Kochin
0
Aucun vote
Gero
0
Aucun vote
Piccolo
7
20%
Metal Cold
5
14%
Son Goku
0
Aucun vote
Son Gohan
3
9%
Vegeta
0
Aucun vote
Skirt
6
17%
Miraï Cold
2
6%
Numéro 16
2
6%
Cell
0
Aucun vote
Super Numéro 15 (lol)
1
3%
Euh, aucun en fait
2
6%
Autre
1
3%
 
Nombre total de votes : 35

Re: De Métal, de Chair et de Sang

Messagepar xela26 le Ven Juil 22, 2016 13:02

Euh... Le bibendum Michelin :)?
J avoue que non... ils font partie des races de db ??
Cell: l'ascension de la terreur- Cell a vaincu Son Gohan lors du Cell game!! Quel sort réserve-t-il à la Terre?? Pour le savoir....viewtopic.php?f=42&t=5990
Chapitre 138: publié
Chapitre 139- 145: 90%- relecture, correction

Cell: Damned Souls- Les aventures parallèles de héros de "l’ascension de la terreur". Pour les connaitre:
viewtopic.php?f=42&t=6774
abandonnée
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Re: De Métal, de Chair et de Sang

Messagepar Paulemile le Ven Juil 22, 2016 13:50

Ah bah tant mieux si ça ne se voit pas trop :mrgreen:
C'est pas une race à part entière qu'on voit dans DB, non. Mais je n'en dis pas plus, ce sera vite expliqué par la suite.
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Re: De Métal, de Chair et de Sang

Messagepar Signun le Ven Juil 22, 2016 19:19

Moi je vois à quel personnage sont associés ces étranges autochtones.

Mais je ne dirais rien.
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Re: De Métal, de Chair et de Sang

Messagepar Max le Dim Juil 24, 2016 3:01

Plop

J'ai pas non plus reconnu les aliens, leur forme m'évoque juste ton MajUub en fait :mrgreen:

Franchement depuis quelques temps, la mise en scène est impeccable je trouve, encore plus pour les scènes du futur, (mention pour Badass Cold), j'adore vraiment. Là où j'arrivais à peu près à imaginer les évènements avant, ou du moins à en deviner certain éléments, j'ai absolument aucune idée de ce qui va se passer, et ça c'est franchement énorme.

Donc voilà ma conclusion.

Spoiler
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Cogito Gero Sum[Terminée] : Fic en duo avec Omurah.
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Re: De Métal, de Chair et de Sang

Messagepar Paulemile le Ven Juil 29, 2016 9:40

Signun a écrit:Moi je vois à quel personnage sont associés ces étranges autochtones.

Mais je ne dirais rien.


Héhé, tu me diras si c'était bien ça :mrgreen:

Max a écrit:J'ai pas non plus reconnu les aliens, leur forme m'évoque juste ton MajUub en fait :mrgreen:


J'y avais pas pensé :lol: C'est pas ça, sinon ils auraient massacré Wheelo en clignant des yeux. 8-)

Max a écrit:Franchement depuis quelques temps, la mise en scène est impeccable je trouve, encore plus pour les scènes du futur, (mention pour Badass Cold), j'adore vraiment. Là où j'arrivais à peu près à imaginer les évènements avant, ou du moins à en deviner certain éléments, j'ai absolument aucune idée de ce qui va se passer, et ça c'est franchement énorme.


Cool cool ! C'est bien l'effet recherché, je suis content que tu me le dises. Là on entre dans une petite période un peu plus calme avant le prochain twist :D

Chapitre 45 : Cybernétisation


La brusque montée d’adrénaline empêcha Wheelo de sombrer dans l’inconscience et par simple réflexe de survie, il déploya sa puissance au maximum de ses capacités. Tout en hurlant, il s’enveloppa d’une aura orangée, lui donnant l’impression de s’embraser, et tous ses agresseurs furent brutalement repoussés. Malgré la perte relativement importante d’énergie, le Saiyajin était prêt à en découdre. Il n’en eut pas besoin.

La quasi intégralité des individus à peau blanche étaient morts sur le coup. Seul l’un d’entre eux, peut-être celui qui avait absorbé le plus de Ki, avait survécu mais se trouvait dans un sale état. Wheelo reprit sa forme normale et ses pupilles sombres réapparurent pour se fixer sur son ennemi.

“Vous avez tenté de me tuer, simplement parce que j’étais un inconnu qui voulait parlementer avec vous. Rien que pour cela, vous ne méritez pas de vivre. Contrairement à la Terre, je n’ai rien à faire de cette planète et de ses occupants.”

L’autochtone n’avait évidemment pas compris les mots qui lui étaient adressés. Mais son air terrifié et le gémissement plaintif qu’il poussa en tentant de s’enfuir signifièrent qu’il avait assimilé le sens global de la phrase. Le généticien le laissa courir quelques mètres et l’acheva d’un simple kikoha.

Quelques secondes plus tard, le village était totalement rasé. Il n’en restait qu’un large disque de terre brûlée. Wheelo prit un instant pour apprécier ce nettoyage en règle, puis il s’intéressa aux cadavres qui jonchaient le sol autour de lui… et plus particulièrement leurs paumes. Il lâcha une exclamation témoignant de son étonnement autant que de son admiration. Il fallait absolument montrer cela aux deux séniles. D’une main, il attrapa l’un des défunts et décolla à toute vitesse.

Une bonne heure plus tard, en plein cœur du laboratoire de fortune, un cadavre sanguinolent fut jeté avec mépris sur un bureau, stoppant net les travaux de Kochin et Gero. Le premier se recula d’un air de dégoût tandis que l’autre tapa du poing sur le meuble métallique.

“Pourrait-on éviter ce genre de comportement puéril à l’avenir ? C’est une coutume de se mettre des bâtons dans les roues, ici ? Tous ces dossiers sont foutus…”

La phrase du roboticien fut conclue par une quinte de toux rauque qui le fit se plier en deux. Il mit un certain temps à se redresser, pour voir que Wheelo le fixait avec un grand sourire.

“Au lieu de râler et de cracher tes poumons sur ce qu’il reste de tes feuilles de papier inutiles, écoute-moi et remercie-moi. Il va falloir déménager un peu plus loin. Quand nous serons bien installés, vous pourrez tous les deux étudier cette merveille que je viens de trouver. Avec de l’électricité à volonté.”

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Aujourd’hui était un jour de fête. Des éclats de rire et des voix joyeuses s’échappaient d’une grande clairière située au sud de la Capitale Ouest. Le pique-nique organisé par Goku et ses amis battait son plein. Le Saiyajin avait voulu laisser un bon souvenir aux quatre Nameks rescapés avant leur départ et ceux-ci avaient accepté cette invitation de bon cœur. Et puis, c’était toujours l’occasion de bien manger, surtout si Chichi s’associait à la mère de Bulma pour préparer les plats.

Tout le monde avait répondu présent : Kame Sennin, Oolong, Gyumao, Plume… même Karin et Yajirobé s’étaient joints à la fête ; sans oublier Piccolo, plus ému par cet événement qu’il ne l’aurait jamais avoué. Au centre de l'assemblée trônaient les imposantes Dragon Ball de Namek, toujours identiques à de gros rochers sphériques.

Le repas était presque terminé et Gohan partit faire quelques passes de ballon avec son père. Ils se lancèrent le projectile à grande vitesse, le faisant disparaître du champ de vision de la plupart des convives, qui s'exclamaient et applaudissaient régulièrement. Suite à un puissant tir de Goku, le petit garçon attrapa la balle d’une jolie pirouette aérienne et tout joyeux, se tourna vers son meilleur ami.

“Eh ! Piccolo ! À toi !”

Son Gohan jeta le ballon de toutes ses forces en direction du Namek, qui avait anticipé le coup. Mais au moment où il pivota pour tendre le bras, une lueur aveuglante venant du sol attira son regard. Il reçut le projectile en plein visage mais heureusement pour lui, personne ne s’en souciait. Tout le monde fixait les sept grosses boules rocheuses, soudain devenues claires comme le cristal.

Tandis qu’un Piccolo embarrassé crevait discrètement le ballon à l’aide de ses ongles acérés, l’assistance reporta son attention sur Tsuno, le nouveau chef des Nameks, qui s’était avancé afin que l’on puisse bien le voir et l’entendre. Le vénérable se racla la gorge et ses yeux plein de sagesse se posèrent sur l’assemblée.

“Mes amis Terriens, je ne vous remercierai jamais assez pour ce que vous avez fait pour nous. Votre hospitalité et votre altruisme n’ont pas d’équivalent dans l’univers. Mais malgré tout le bon temps que nous avons passé sur votre planète, l’heure est venue pour nous de retrouver un foyer qui nous est propre. Les Dragon Ball ont enfin retrouvé leur pouvoir, n’attendons pas plus longtemps.”

Un silence total régnait sur la clairière, même les animaux s’étaient tus et le vent semblait s’être arrêté de souffler. Tsuno demanda d’un geste que l’on fasse de la place autour des artéfacts.

“Afin de vous prouver notre gratitude et comme nous en avions déjà discuté, reprit-t-il, nous vous offrons les deux premiers souhaits de Porunga. Nous savons à quel point vous avez besoin de réparer la Terre et vous pourrez retrouver l’un de vos amis tombés au combat contre celui que vous nommez Raditz. Nous conserverons simplement le dernier pour recréer une planète semblable à notre monde natal, afin d’y vivre paisiblement à nouveau.”

Alors que le dragon sacré était invoqué par l’un des trois autres Nameks, Goku s’approcha du chef et posa la main sur son épaule, arborant un sourire sincère. Porunga fit bientôt vibrer le sol de sa voix. On aurait dit une montagne qui parlait, chaque phrase causant une secousse presque tout aussi effrayante que rassurante. Les convives étaient subjugués par la prestance et la silhouette du reptile.

Comme prévu, la planète fut remise en état par le premier vœu. L’opération prit moins d’une minute et durant ce laps de temps, les Terriens purent sentir l’air reprendre sa pureté habituelle ; le même air qu’ils respiraient avant que l’énorme machine n’endommage sévèrement l’atmosphère..

Vint donc le moment du second souhait. Goku avait longuement consulté ses proches pour déterminer qui serait l’heureux élu. Il jeta un regard déterminé à Chichi et Bulma avant de parler.

“Je voudrais que Krilin soit ressuscité !”

Tsuno traduisit le message et la réponse du dragon vint peu après, sans que ses yeux ne se soient illuminés.

“Je… je suis confus… marmonna le chef Namek. Porunga m’affirme que l’âme de votre ami n’est pas dans l’au-delà. Il ne peut donc pas être rendu au monde des vivants, puisqu’il n’est pas mort.
-Comme la dernière fois… fit Son Goku d’un air déçu. Raditz avait tué Vegeta et Nappa sans problème. Pourquoi est-ce qu’il garde les autres en vie ?
-Justement pour qu’on ne puisse pas les ramener aurpès de nous… comprit Karin.
-Exact, intervint Piccolo. Raditz se moque des Dragon Ball mais il craint quand même leur pouvoir. Il sait que ces objets sont capables de ressusciter les morts.
-Et maintenant qu’il est tranquille sur une planète inconnue, qui sait ce qu’il va pouvoir inventer… lâcha Muten Roshi.”

Suite à cette constatation, la bonne humeur ambiante retomba d’un cran. Les Nameks laissèrent poliment aux autres le temps de digérer cette nouvelle, puis Tsuno reprit la parole.

“Mes amis, si vous nous le permettez, nous allons maintenant formuler nos propres souhaits. Je sais que votre chagrin est grand. C’est pourquoi vous avez notre parole qu’à chaque fois que nos Dragon Ball seront réactivées, nous essaierons en priorité de faire revenir vos compagnons.
-C’est gentil… marmonna Bulma qui essayait de retenir ses larmes.
-Ne traînez pas, fit Piccolo, sur un ton plus bienveillant que dirigiste. Nous avons déjà beaucoup trop abusé de votre patience.”

Tsuno acquesça d’un air reconnaissant et prononça une longue phrase dans sa langue natale. Les yeux de Porunga rougeoyèrent et il répondit par une tirade tout aussi longue. Enfin, le chef Namek réclama son dernier vœu, que le dragon exécuta également, avant de disparaître dans un spectacle lumineux époustouflant. La foule s’écarta alors pour laisser tomber les sept boules de roche qui s’écrasèrent avec fracas sur le sol.

“Eh bien, c’est fait, déclara Tsuno, des étoiles dans les yeux. Porunga nous a recréé une planète rien que pour nous, pas très éloignée de la vôtre. Nous n’avons plus qu’à rentrer les coordonnées qu’il nous a données dans l’ordinateur du vaisseau. Cela facilitera nos prochaines retrouvailles J’espère qu’elles seront nombreuses.”

L’heure était venue ; les Nameks allaient partir pour de bon. Ils se dirigèrent vers la navette ayant autrefois appartenu à Cold, que Bulma avait réparée et améliorée pour l’occasion. Goku, Piccolo et Gohan leur apportèrent les Dragon Ball de pierre et les saluèrent en sortant de la navette. Avant que la porte ne se referme, le fils de Daimao fit signe d’attendre.

“On peut savoir quel était votre dernier souhait ?
-Nous avons ramené à la vie l’un de nos plus valeureux guerriers ; il se trouve déjà sur notre nouveau monde, répondit Tsuno en se tenant à l’un des piliers coulissants de la passerelle. Il te ressemble d’ailleurs beaucoup et est aussi valeureux que toi… il saura nous protéger comme tu le fais si bien ici.”

La paroi arrondie de l’engin finit par se refermer complètement et le donut métallique prit son envol en direction d’une vie nouvelle.

Les Terriens restèrent longtemps le nez en l’air et ne baissèrent la tête que lorsqu’ils furent assurés que le vaisseau n’était devenu qu’un petit point s’estompant dans le bleu du ciel.

“Bon bah ça y est, ils sont partis, dit Oolong, pour briser le silence pesant qu'il s'était installé.
-Puissent-ils trouver la paix là où ils vont… ajouta Karin d’un ton énigmatique.”

La journée allait se terminer et chacun commença à se préparer pour rentrer chez soi. Son Goku laissa Chichi et Gohan s’éloigner pour parler discrètement à Bulma.

“Ne le dis à personne pour le moment, mais je compte bien partir à la recherche de Raditz pour récupérer Yamcha et les autres. Tu penses que tu pourrais essayer de les localiser ?
-Je suis contente que tu m’en parles, répondit la scientifique. Je me doutais que tu ne laisserais pas tomber. Je vais consacrer le maximum de mon temps à bosser là-dessus. Il faut que je bricole un vaisseau aussi, pour que tu puisses te rendre là où ils se sont planqués.”

Le Saiyajin opina d’un air déterminé.

“Tu peux en fabriquer un pour plusieurs personnes ? Piccolo et Gohan viendront sûrement avec moi.
-Euh, oui, je pense… réfléchit la jeune femme. Mais tu sais, ça prendra plusieurs mois. Le temps que je réunisse tout le matériel et surtout que je trouve comment mettre au point un appareil capable de détecter Raditz à travers l’univers. Je sais que c’est super long mais c’est le seul moyen qu’on a de retrouver nos amis.
-Je te crois.”

Goku fixa gravement le ciel à nouveau, comme s’il pouvait voir où se terrait son ennemi. Puis il retrouva soudain son humeur joviale et tapa amicalement dans le dos de sa meilleure amis.
“Merci Bulma ! Je sais que tu réussiras. Tant pis si ça prend du temps. J’ai une bonne raison de m’entraîner à fond d’ici là.”

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Environ trois semaines s’étaient écoulées depuis le massacre perpétré par Wheelo envers les autochtones à peau blanche. Le nouveau laboratoire, installé sur l’ancien emplacement du village détruit, fonctionnait à plein régime. Le bloc de pitons rocheux fournissait le plein d’électricité en permanence.

“Mon brave Kochin, s’exclama Gero. Je crois que nous avons enfin réussi !”

Les deux vieillards s’affairaient dans la plus grande pièce du bâtiment. Ils se tenaient devant une sorte de bras métallique articulé, qu’ils dirigeaient à l’aide d’une télécommande vers un individu entravé par de puissants liens d’acier. Le prisonnier était de la même espèce que ceux qui avaient attaqué Wheelo une petite dizaine de jours plus tôt : un bonhomme en apparence bedonnant, une peau plus claire encore que la neige et des yeux bridés qui juraient avec le reste par leur beauté. Il était terrifié et se débattait mais rien ne pourrait le sauver. Le dispositif mis au point par les chercheurs finit par le toucher au torse, presque délicatement.

Le pauvre détenu se mit à gémir de terreur mais son calvaire ne dura que quelques secondes. Son énergie vitale fut rapidement absorbée par l’appareil, au point de le vider de sa substance. Au final, le bibendum ressemblait à une réplique grotesque de lui-même, la peau flétrie et les membres atrophiés. Le bras mécanique fut ensuite orienté vers un autre prisonnier, tout aussi horrifié que le premier. L’engin libéra alors un rayon de Ki, qui vaporisa totalement sa cible.

“Épatant… murmura Gero. Je suis fier de nous.
-La collecte d’énergie fonctionne bien, le stockage également, mais c’est la libération qui reste le phénomène le plus impressionnant, renchérit Kochin. Les petites sphères incrustées dans les paumes de ces indigènes sont de véritables merveilles.
-Et nous en avons fait une arme fantastique, conclut Hiéronimus.”

Celui-ci se retourna et alluma un écran de surveillance, afin de s’assurer que Wheelo n’était pas présent dans les environs.

“Et ton soi-disant maître n’est encore pas là pour assister à ça… ricana le roboticien. Quand il n’est pas occupé à bouffer tout notre courant en étudiant ses foutus terriens, il patrouille pour nous protéger contre les attaques incessantes de ces gros écervelés. Remarque, c’est tant mieux pour nous, on peut…”

Gero fut stoppé dans sa phrase par une quinte de toux interminable qui le força à se mettre à genoux. Lorsqu’il se releva, une bonne minute plus tard, il essuya le sang qui lui coulait de la bouche avec le revers de sa manche.

“Mon pauvre ami… se lamenta faussement Kochin. Le cancer te ronge plus vite que nous ne l’aurions cru.
-Je me débrouillerai pour survivre jusqu’à notre retour sur Terre, pour voir le visage de Goku réduit en bouillie par le cyborg qu’on mettra au point grâce à ce nouveau bijou.
-Tu sais très bien que c’est faux. Si on ne fait rien, tu ne tiendras pas dix jours. Il faut trouver un moyen de te soigner.
-Et comment ? Tu as une idée, peut-être ? s’emporta le vieux moustachu. Je sais bien que je vais crever ! Il n’y a pas de médicaments pour moi sur cette planète, juste de la roche grise et des cobayes stupides ! Alors dis-moi ce que tu comptes faire !
-La même chose qu’à moi, en bien mieux.”

Gero ne comprit pas tout de suite où voulait en venir son acolyte mais lorsque son esprit fit le lien, il blêmit et tenta vainement de s’échapper de la pièce. Sans effort, Kochin l’attrapa et l’étrangla doucement, juste ce qu’il fallait pour lui faire perdre conscience en douceur.

“Tes connaissances, couplées aux miennes et à cette découverte, vont te rendre surpuissant… chuchota le vieillard édenté à l’oreille de son collègue, qui n’écoutait déjà plus. Notre retour sur Terre se fera peut-être plus vite que prévu.”

Le roboticien fut aussitôt installé sur une table d’opération, maintenu dans un coma artificiel par divers produits injectés sous perfusion. Sans plus attendre, Kochin se mit au travail. Wheelo lui avait demandé de tirer quelque chose d'utile de tout cela. Il allait effectivement lui obéir... à sa manière.

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Quelques heures plus tard, le Saiyajin en armure entra d’un pas tranquille dans la salle et Kochin le fixa d’un air neutre, comme s’il ne s’était écoulé quelques secondes.

“Pas un seul intrus aux alentours aujourd’hui. Le village voisin a dû capituler… oh ! Tu t’es trouvé un nouveau sujet d’étude ?”

Wheelo était plus amusé qu’autre chose. Il n’avait jamais porté Gero dans son cœur et le voir ainsi lui apportait une certaine satisfaction.

“Il était plus que temps de le cybernétiser. Nous aurons besoin de ses compétences à l’avenir.
-J’aurai enfin le droit de taper dessus… ironisa Wheelo.
-Je pensais surtout qu’il nous serait utile pour contrôler ce machin, là.”

L’homme décharné tendit le doigt vers le fond de la pièce où se trouvait le grand tube rempli de solution aqueuse aux reflets verdâtres. La créature conçue par Hiéronimus y barbotait toujours et grandissait jour après jour.

“Deux vieux cyborgs qui épaulent un esprit vivant dans le corps d’un autre pour apprivoiser une aberration hybride… lâcha Wheelo, presque morose. Voilà qui promet...
-Si tout se passe bien, reprit Kochin, notre ami ici présent vous donnera du fil à retordre autrement que grâce à ses accès de rage et ses sarcasmes.
-Il me tarde de voir ça, soupira le Saiyajin. Peut-être que dégourdir ce corps rouillé qui est le mien me changera les idées.”

Kochin attendit que son maître soit sorti depuis plusieurs secondes pour produire un son proche du crachat mais qui n’était qu’un rire nerveux. Les événements prenaient désormais une tournure satisfaisante. Quelques jours plus tôt, il n’aurait pas été si optimiste. Un Gero mourant et de plus en plus paranoïaque, un Wheelo tout heureux d’avoir trouvé comment alimenter le laboratoire pour l’éternité... Tout ceci aurait pu très mal finir.

Heureusement, les choses avaient évolué dans le bon sens. Hiéronimus s’appellerait bientôt Numéro 20 et Aaron était à nouveau bloqué dans l’avancée de son projet impliquant les quatre Terriens. C’était dans cette configuration que Kochin se sentait le plus à l’aise. Il pouvait apporter son soutien à Wheelo au compte gouttes, le maintenant à l’écart de ses propres intérêts tout en utilisant les formidables capacités de Gero… formidables… c’était le cas de le dire, dorénavant. Tout en remplaçant un organe usé par une pièce métallique complexe, le vieillard édenté fut parcouru de sentiments contraires. La transformation du roboticien en cyborg allait certes accélérer leurs travaux mais Kochin perdrait sur lui l’avantage de la puissance, et le pouvoir de persuasion qui allait avec.

En réactivant Gero, Kochin s’exposerait à nouveau au risque d’être assassiné à tout moment. Bizarrement, cela le galvanisait aujourd’hui alors que cette perspective l’avait complètement rebuté lorsqu’il s’était autrefois installé dans le laboratoire du vieillard moustachu. Cela faisait seulement quatre mois… le chemin parcouru par rapport à toutes ces années d’enfermement était énorme.

Hiéronimus le savait aussi et il ne tenterait rien contre son nouvel associé, aussi furieux soit-il d’avoir été cybernétisé. Ce séjour temporaire à l’écart du tumulte généré par Son Goku et tous ces tyrans galactiques s’avérait bien plus prometteur que prévu. Kochin émit un grognement satisfait lorsqu’il entendit un cliquetis caractéristique. La pile à énergie était bien calée dans le dos désormais métallique de Gero. Elle se mit en marche aussitôt, émettant un faible grésillement. Le vieillard édenté prit alors conscience que ce petit signal sonore scellait son destin, d’une manière ou d’une autre.
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Re: De Métal, de Chair et de Sang

Messagepar Signun le Ven Juil 29, 2016 14:43

C20, enfin !

Par contre, s'il porte le numéros 20, c'est qu'il y a déjà un 19 ? Serait-ce possible qu'un de ces bibendum soit déjà cybernétisé ?
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Re: De Métal, de Chair et de Sang

Messagepar Pedro le Ven Juil 29, 2016 16:47

Oh mais en fait...

Spoiler
En fait ces extraterrestres sont les mêmes que C19 dans le manga original. Quel capilotractage !! 8-)

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Re: De Métal, de Chair et de Sang

Messagepar omurah le Dim Juil 31, 2016 12:54

On approche de la demi-centaine de chaps mine de rien, ça passe vraiment vite.
Mon premier ressenti à la fin de la lecture du chapitre 44 c'était :
"Go Piccolo ! Tu vas tout défoncer :o"

Sinon, j'aime beaucoup le nouveau design de Cold, on sent bien qu'il a du vécu là.

Très joli travail descriptif sur la troisième partie du chapitre 44, vraiment bonne ambiance et mise en scène particulièrement recherchée. Bien joué.

Gero en cyborg, je ne peux qu'être hypé ! Effectivement ça va reconfigurer un peu les rapports de force, ce qui participe d'ailleurs à la hype et à la curiosité suscitée chez le lecteur, bien joué ^^

Excellent le coup des autochtones qui représentent en fait la race de C-19, j'adore ce genre d'idées et de réinterprétations, bien joué là encore.

L'idée du cancer aurait pu être introduite plus en amont amha, pour ne pas donner de sensation d'ajout tardif, ou alors ça a été fait plus ou moins subtilement aux chaps précédents et ça m'a échappé, auquel cas my bad x) ; c'est un détail insignifiant de toute façon qui n’entache pas la qualité des deux derniers chaps, très solides sur le fond et la forme, ça se lit tout seul :)
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Re: De Métal, de Chair et de Sang

Messagepar Paulemile le Ven Août 05, 2016 9:30

Signun a écrit:Par contre, s'il porte le numéros 20, c'est qu'il y a déjà un 19 ? Serait-ce possible qu'un de ces bibendum soit déjà cybernétisé ?


Il y a bien un Numéro 19 en tout cas :) La réponse au début du chapitre qui suit !

Pedro a écrit:Oh mais en fait...
En fait ces extraterrestres sont les mêmes que C19 dans le manga original. Quel capilotractage !! 8-)


Eh ouais. En théorie, j'aurais dû prendre un design différent, étant donné que Numéro 19 vient uniquement de la Terre (en tout cas on n'entend jamais Gero parler de voyages dans l'espace) mais bon. Choix bizarre assumé de ma part.

omurah a écrit:On approche de la demi-centaine de chaps mine de rien, ça passe vraiment vite.


Je trouve que ça passe vite aussi. J'ai du mal à me rendre compte que j'ai écrit autant déjà :lol:
Sinon je confirme que la fic tournera au minimum autour des 85 chaps. Mais j'ai tendance à revoir mes estimations à la hausse au fur et à mesure que j'écris. Actuellement, j'en suis au chapitre 63 et je n'ai pas encore commencé la dernière grosse partie de la fic. Allez, on peut tenter le 90 chapitres easy 8-)

omurah a écrit:Très joli travail descriptif sur la troisième partie du chapitre 44, vraiment bonne ambiance et mise en scène particulièrement recherchée. Bien joué.


Merci bien, j'ai toujours l'impression de me foirer sur les descriptions en général. C'est un truc que je dois bosser je pense. J'ai tendance à faire ça trop vite sans trop de préparation, à l'instinct quoi. Tant mieux si ça a fonctionné ici :)

omurah a écrit:Gero en cyborg, je ne peux qu'être hypé ! Effectivement ça va reconfigurer un peu les rapports de force, ce qui participe d'ailleurs à la hype et à la curiosité suscitée chez le lecteur, bien joué ^^


J'étais obligé d'en faire un cyborg, avec un titre de fic pareil :lol:
Le mot Métal implique forcément qu'il y ait un peu de machines qui traînent leur carcasse, je ne pouvais pas passer à côté de C-20 :mrgreen:

omurah a écrit:Excellent le coup des autochtones qui représentent en fait la race de C-19, j'adore ce genre d'idées et de réinterprétations, bien joué là encore.


Je savais que ça serait critiqué mais aussi que ça pourrait plaire. Je ne suis pas surpris te voir que tu es dans la deuxième catégorie héhéhé 8-)

omurah a écrit:L'idée du cancer aurait pu être introduite plus en amont amha, pour ne pas donner de sensation d'ajout tardif, ou alors ça a été fait plus ou moins subtilement aux chaps précédents et ça m'a échappé, auquel cas my bad x) ; c'est un détail insignifiant de toute façon qui n’entache pas la qualité des deux derniers chaps, très solides sur le fond et la forme, ça se lit tout seul :)


Là-dessus, tu as totalement raison et rien ne t'a échappé. Ce n'est pas un ajout tardif mais c'est vrai que ça y ressemble franchement. Je me suis relu trop tard pour intégrer ça dans les chapitres précédents, qui étaient déjà publiés. C'est un raté sur ce coup-là. Je le note dans ma liste de corrections.

Bon, j'espère ne pas trop me foirer avec le chap 46, je n'en suis pas très satisfait (c'est un spécial Wheelo-team btw).

Chapitre 46 : Renforts Controversés


Le docteur Hiéronimus Gero trônait fièrement autour de ses dernières créations, une bonne centaine de robots rutilants, bien positionnés en régiments de vingt unités compactes. À ses côtés, le général Red et le commandant Black hochaient la tête avec satisfaction.

“Excellent travail, mon cher ami ! s’exclama le petit homme bedonnant, dirigeant de l’Armée du Ruban Rouge.
-Grâce à cette dernière invention, nous pourrons facilement reprendre ce qui nous appartient, enchaîna le grand garde du corps.
-Mer… merci à vous, ça me touche vraiment… balbutia Gero.
-Il ne reste plus qu’une étape, continua Red, vous réveiller.
-Me… réveiller ? fit le scientifique, sans comprendre. Mais…”

Il regarda à nouveau son supérieur mais celui-ci n’avait plus le même visage. Son faciès était ingrat et appartenait à un vieillard édenté qui rappelait quelque chose au vieux moustachu. Un souvenir diffus, plutôt désagréable, en fait.

“Que… Kochin ?
-J’ai hâte de voir de quoi vous êtes capable, intervint Black, qui avait maintenant la peau blanche et de longs cheveux noirs. Vous avez bien meilleure mine qu’avant.
-Wheelo ? Qu’est-ce que…”

Le roboticien baissa les yeux et remarqua qu’il n’était plus vêtu d’une blouse blanche mais d’habits étranges… des vêtements qu’on aurait dits originaires d’une autre planète que la Terre. Puis vint la douleur. Une intense douleur qui se manifesta sous la forme d’un sifflement suraigu, qui lui vrilla les tympans et lui donna l’impression que son cerveau allait imploser. Le décor de hangar parfaitement lustré sembla alors s’évaporer pour laisser place à une petite pièce crasseuse et désordonnée.

“Toi ! Maintiens-le ! ordonna Kochin à un autochtone à peau blanche qui travaillait manifestement avec lui.”

Le gros individu obéit aussitôt et entreprit de garder les bras de Gero le long de son lit, alors que ses entraves de métal menaçaient de se briser. En effet, le roboticien était pris de violents spasmes et ses yeux exorbités témoignaient de l’effort qu’il fournissait pour tenter de se libérer, tout en essayant vainement d’aspirer de l’air. Le vieil acolyte de Wheelo s’affaira sur son ordinateur ainsi que sur différents appareils médicaux, puis vint se placer précipitamment à côté du visage de son patient.

“Gero… GERO ! Écoute-moi ! Tu es revenu parmi nous ! Calme-toi !”

L’intéressé se débattit encore quelques secondes. La scène se déroulait sous le regard amusé du Saiyajin aux cheveux longs, qui se tenait prêt à intervenir, mais qui appréciait visiblement de voir cet individu en baver un peu.

“Arrête d’essayer de respirer ! aboya Kochin. Tu n’as plus de poumons, ça ne sert à rien !”

Lorsqu’il entendit ces mots, Hiéronimus s’arrêta de bouger, mais ne se calma pas pour autant. Il prit quelques secondes pour constater qu’effectivement, il ne ressentait plus le besoin de fournir de l’air à son organisme. Il pouvait rester ainsi indéfiniment sans se sentir mal. Ce n’était pas désagréable mais cela signifiait que ce qu’il redoutait s’était donc produit.

“Bordel ! Tu m’as changé en robot ! s’égosilla Gero, rouge de colère. Tu vas me le payer ! Mes connaissances sont perdues à jamais !”

Le vieillard édenté soupira et Wheelo se mit à rire franchement. La détresse du vieillard lui apportait au moins un peu de distraction dans la vie morose qu’il menait actuellement.

“Numéro 19, remets-lui les idées en place, veux-tu ? fit Kochin en libérant le patient de ses attaches.”

Le bibendum blanc souleva le roboticien, le plaqua au sol et le gifla plusieurs fois au visage, ce qui eut le mérite de lui faire passer sa crise de rage.

“Le fait même que tu aies peur pour tes connaissances prouve que ton cerveau est intact, imbécile ! cracha le vieux généticien.”

Tout le monde laissa Gero se relever lentement. Tout en se massant la joue, il fixait l’extraterrestre qu’il avait en face de lui, la bouche ouverte de stupéfaction.

“Numéro 19… murmura-t-il.”

Kochin s’approcha et invita le roboticien à sortir de la pièce.

“Oui, c’est son nom. Ce devait être le tien mais j’ai eu besoin d’un coup de main pour te mettre au point. J’ai donc conçu ce cyborg à partir d’un autochtone, ce ne sont pas leurs cadavres qui manquent, ici. Il n’est pas aussi abouti que toi, notamment au niveau des capacités cognitives. J’ai dû faire sans ton talent et seulement grâce aux plans que tu as réalisés. Il peut tout juste nous comprendre et agir comme on le souhaite, c’est tout ce que je lui demande. Par conséquent, tu es le Numéro 20. C’est ironique, non ? Porter le nom d’une de ses propres créations…”

Le groupe arriva à l’extérieur. Wheelo se posa contre la paroi du bâtiment tandis que Numéro 19 marchait un peu plus loin. Gero s’était arrêté dans l’encadrement de la porte, toujours hébété. Il se mit à regarder ses vêtements. Les mêmes que dans son rêve, ceux des autochtones, bouffants et exubérants. Il portait de grandes bottes blanches desquelles sortait un pantalon brun. Le haut se composait d’une sorte de pull orangé surmonté d’un veston noir.

“Nous n’avons pas d’habits de terriens, ici, fit remarquer Kochin, le sourire aux lèvres. Alors plutôt que de te remettre une blouse blanche, j’ai préféré te faire revêtir quelque chose de plus… en accord avec la région.
-Je…”

Le roboticien passa sa main sur son visage pour sentir sa peau désormais devenue grise et parcheminée. Lorsqu’il arriva au crâne, il constata avec horreur que celui-ci n’était plus qu’un dôme de verre renfermant son cerveau. S’il avait pu voir que son organe était dorénavant bardé de puces électroniques, il aurait très certainement perdu les pédales.

“Grâce à l’assistance de ce bon gros cyborg, continua le vieillard édenté, j’ai réussi à te donner un corps presque intégralement mécanique tout en préservant toute ta vivacité d’esprit et ta mémoire. Tu t’en rendras compte bien assez tôt. Par contre, je n’ai pas su te procurer la puissance que j’aurais souhaité. Tu restes tout à fait capable de te défendre, vois par toi-même.”

Sur un signe de Kochin, Numéro 19 fonça sur Gero à grande vitesse. Ce dernier fixa ses yeux d’un bleu perçant sur son agresseur et ouvrit encore plus grand la bouche de stupéfaction. Il ne fit rien pour éviter la charge et fut violemment percuté au thorax, terminant sa chute par de nombreux roulés boulés sur le sol rocailleux. Encore une fois, il chercha à prendre une grande inspiration avant de réaliser que c’était totalement futile.

Puis il se rendit compte du bizarre de la situation. Il était vivant, n’avait mal nulle part et se sentait même en pleine forme. Il se releva plus facilement qu’il ne l’avait fait depuis de longues années et se retourna vers le trio qui le regardait avec de grands sourires.

“Le coup que tu viens de recevoir aurait tué presque n’importe qui dans l’univers ! cria Kochin pour se faire entendre malgré la distance qui les séparait. J’aurais moi-même été totalement désintégré. Montre-nous ce tu vaux quand tu répliques, maintenant.”

Gero avait du mal à comprendre ce qui lui arrivait. Tout allait bien trop vite. Dans son esprit, il ne s’était écoulé que quelques secondes entre le moment où il n’était qu’un frêle homme mourant et celui où il avait été transformé en fantastique machine de guerre. Son introspection se terminerait là pour l’instant. Numéro 19 volait à nouveau vers lui et cette fois, il n’était pas question de se faire frapper sans répondre.

Hiéronimus se doutait bien qu’en temps normal, il n’aurait même pas pu voir le bibendum se déplacer et arriver jusqu’à lui. Il était bien trop rapide pour les yeux d’un simple humain. Pourtant, il en était bien capable aujourd’hui. Passés l’étonnement et la stupeur liés à sa nouvelle condition, le cyborg blanc lui apparaissait même comme relativement lent. Enfin, pas si lent que ça non plus, il fallait agir vite. Instinctivement, Gero leva les bras devant lui et fut surpris par sa propre vitesse. Un telle vivacité ne serait pas de trop, étant donné qu’il n’avait jamais combattu de sa vie et qu’il n’avait aucune idée de comment s’y prendre.

Le poing de Numéro 19 se dirigeait dangereusement vers son visage et le roboticien plaça sa main sur la trajectoire pour le parer, de manière tout à fait naturelle. Il n’aurait jamais pensé en être capable et voilà qu’il venait de contrer une attaque qui aurait fait trembler Wheelo lui-même. Pris d’une petite crise d’euphorie, Gero baissa totalement sa garde et fut balayé par la jambe de son adversaire, puis propulsé par un coup à l’abdomen alors qu’il était encore suspendu dans les airs.

Après avoir creusé un nouveau sillon dans la terre grise, il se remit debout toujours aussi aisément. Il ressentait les chocs mais ce n’était qu’une information, la douleur n’existait plus. Cette constatation ne fit que renforcer son humeur jubilatoire. Jamais il ne s’était senti aussi bien.

Affichant un sourire cruel, il fit signe au cyborg blanc d’approcher. Celui-ci ne se fit pas prier et s’élança une troisième fois, sans prendre la peine de faire dans la subtilité. Fléchi sur ses jambes, les coudes bien haut, Hiéronimus était prêt à le recevoir. Lorsque le bibendum fut suffisamment près, il roula sur le côté et frappa du pied. Numéro 19 fut déstabilisé mais parvint à bloquer l’offensive… simplement pour se faire cueillir par la suivante. Le poing de Gero lui déforma le visage et l’envoya mordre la poussière à quelques mètres seulement des deux spectateurs. Des applaudissements discrets claquèrent faiblement.

“Félicitations ! fit Kochin, faussement impressionné. Ce sera tout, ordonna-t-il à l’imposant cyborg blanc qui voulait déjà y retourner.”

Numéro 19 s’arrêta aussitôt, sans protester.

“Tu as rapidement compris que tu n’avais pas besoin d’avoir été un expert en arts-martiaux pour te défendre, reprit le vieillard édenté. J’ai intégré l’un de tes propres programmes de combat à ton cerveau amélioré pour t’inculquer les bases du corps-à-corps. Ça ne vaut pas un enseignement intensif suivi pendant de longues années, mais ta formidable force fera le reste.
-Ma formidable force… murmura Gero, le regard dans le vague.”

Sans prévenir, le roboticien se jeta sur Kochin pour le démembrer. L’acolyte de Wheelo, totalement impuissant face à un combattant de cette envergure, aurait été mis en pièces si une poigne de fer n’avait pas bloqué le bras de Gero à quelque centimètres de son objectif.

“Et si tu te mesurais à quelqu’un de ton niveau ? gronda le Saiyajin, soudain très sérieux.”

D’un large mouvement du bras, il repoussa Hiéronimus pour l’écarter de Kochin. Le cyborg moustachu affichait une expression ulcérée.

“Tu n’as pas le droit de m’empêcher de le tuer ! Il m’a transformé contre mon gré ! Je veux lui arracher la tête ! Et c’est ce que je vais faire.
-Dans ce cas, il faudra me tuer avant… lâcha le généticien aux cheveux longs.”

Dans un grognement, Gero chargea et engagea un corps à corps des plus violents. Il savait qu’il n’avait pas besoin de reprendre son souffle… et que par conséquent, il ne se fatiguait pas. Après quelques échanges de coups, le cyborg prit le pas sur l’homme et le força à reculer de plusieurs mètres pour éviter d’encaisser trop de dégâts.

“Numéro 19 ! paniqua Kochin. Va porter secours au docteur Wheelo !
-Non ! répliqua l’intéressé. Je veux m’en charger moi-même. J’ai enfin une bonne raison de tuer cette charogne sans avoir pitié de lui.”

Wheelo n’hésita pas et fit exploser son Ki au maximum. Son aura son colora en orange vif et ses yeux devinrent totalement blancs. Lorsqu’il reprit le combat, il ne laissa aucun répit à son adversaire. Gero avait peut-être hérité d’un corps résistant mais sa puissance n’était finalement pas si grande que cela. Il s’était cru ultra rapide et doté d’une force considérable mais il se faisait complètement malmener par son adversaire. Pourtant, ce fanatique obsédé par son unique projet ne s’était plus entraîné depuis longtemps. Il n’était pas si terrible. Quelque chose d’incompréhensible était en train de se produire.

“Ah ! Ah ! Ah ! s’esclaffa Kochin. Tu es peut-être un robot mais tu consommes de l’énergie. Le modèle que j’ai conçu grâce à tes schémas et documents n’est pas du type auto-suffisant. Si tu te dépenses beaucoup, tu ralentis, tu faiblis… C’est pour cela que les absorbeurs des autochtones sont très utiles et peuvent te rendre plus puissant que tu ne l’imagines si tu aspires suffisamment de Ki. Malheureusement pour toi, Wheelo est parfaitement au courant et ne se fera pas avoir.”

Malgré l’intensité du combat, Gero ne put s’empêcher d’arborer une expression abasourdie. Un coup du généticien en armure le laissa au sol, incapable de continuer l'assaut.

“Après tout ce que nous avons prévu d’accomplir ensemble, tu as tout de même essayé de me trahir une énième fois… déplora Kochin. Cette tentative sera la dernière. Maintenant que je connais tout de tes ambitions, tu ne me sers plus à rien. Je vais définitivement te laver le cerveau pour faire de toi un soldat bien docile, tout comme Numéro 19.”

Le vieillard édenté se tourna vers l’être blanc et attendit sa confirmation mais le bibendum restait à fixer les deux combattants, dans le silence le plus total.

“Numéro…”

Le cyborg s’élança, sans raison apparente. Sûr de lui, Wheelo ne s’était même pas retourné et fixait Gero avec un air mauvais. Indétectable, le robot blanc en profita s’accrocher dans le dos du Saiyajin afin de lui absorber son énergie. Le généticien se crispa dès le moment où il comprit que son Ki s’échappait de son corps. Il ressentit la même nausée que la première fois et essaya de se dégager avec frénésie.

Mais Numéro 19 n’était plus un simple habitant de cette planète. C’était une machine de guerre à la force colossale et son emprise ne faiblit pas le moins du monde lorsque Wheelo se débattit. Au contraire, il gagnait en pouvoir à chaque seconde, tandis que le Saiyajin flanchait de plus en plus. Ce fut au tour de Gero de jubiler. Il était plutôt abîmé mais encore en état de se lever et de bouger normalement.

“Quels crétins vous faites ! fulmina-t-il. Vous pensiez réellement que j’aurais laissé passer l’affront de m’avoir changé en cyborg sans me demander mon avis ? Vous m’avez effectivement rendu un fier service. Mais votre comportement exécrable tout au long de notre cohabitation mérite un châtiment.”

Le regard paniqué de Kochin passait de Wheelo à Gero. Le vieillard ne pouvait rien faire de plus que son acolyte prisonnier du bibendum.

“Tu as trafiqué Numéro 19 ! cracha-t-il. Mais comment ?
-Même si c’est vous qui avez construit ce robot, c’est moi qui ai conçu et dessiné ses plans ! répondit Hiéronimus. Il est doté d’un programme caché qui le forcera à me protéger quoi qu’il arrive ! Avec des colocataires tels que vous, cette précaution s’est révélée plus que nécessaire. D’ailleurs, notre laboratoire commence à être surpeuplé. Je propose de faire un peu de ménage. Toi, Kochin, tu vas vivre encore un peu, rien que pour comprendre à quel point tu aurais encore eu besoin de mes compétences. Par contre, ce maniaco-dépressif de Wheelo me sort par les yeux depuis bien trop longtemps.”

D’un simple regard, Gero indiqua la marche à suivre à son garde du corps. Le cyborg blanc jeta sa proie au sol et tendit un bras vers lui, prêt à le massacrer d’un kikoha. Impuissant, l’homme aux cheveux longs sentit son cœur bondir hors de sa poitrine. Son visage exprima une pure terreur alors que la sphère translucide à l’intérieur de la main de Numéro 19 s’illuminait. Gero n’avait plus qu’à annoncer sa sentence.

Malgré la gravité de la situation, le regard du généticien fut soudain attiré ailleurs. Le Saiyajin sentit la présence du nouvel arrivant avant de le voir arriver et cela lui procura un immense soulagement. Restait à savoir si cette apparition serait profitable sur le long terme mais pour le moment, elle représentait une aubaine incroyable.

Le bibendum réagit à peine avant de se faire percuter par le genou d’une silhouette athlétique enveloppée d’une vive aura blanche. L’intrus ne perdit pas de temps et s’empressa d’attraper Gero à la gorge avant que Numéro 19 ne puisse se rétablir et punir celui qui l’avait ainsi agressé.

“Toi le gros lard, tu restes bien tranquille si tu veux que je laisse vivre ton copain à moustache. Personne ne mourra si vous faites ce que je dis.”

L’intrus leva le bras encore un peu plus haut pour mieux examiner le cyborg qu’il tenait à sa merci.

“C’est lui, le savant fou dont vous me parliez la dernière fois qu’on s’est vus ? demanda-t-il avec mépris. Il est minable !”

Wheelo se releva péniblement et tenta de se faire le plus digne possible. Bizarrement, il était ravi de revoir ce fougueux personnage. Et pas seulement parce qu’il venait de lui sauver la vie.

-Revoilà donc le fameux Vegeta… déclara le Saiyajin aux cheveux longs en reprenant son souffle. Peut-on savoir ce que nous vaut une telle visite ?
-Ça fait un moment que je vous observe, répliqua l'intéressé. J'étais en train de me dire que vous étiez trop nuls pour que je vous fasse l'honneur de ma présence. Et puis je vous ai vus vous battre à l'instant, ça m'a fait changer d'avis."

Le généticien en armure reprit une posture plus digne et se fendit d'un petit sourire en coin.
"Et qu'est-ce qui fait croire à notre vaillant guerrier qu'il sera accepté au sein de notre petite communauté.
-T’inquiète pas, tu vas rapidement comprendre pourquoi vous aurez besoin de moi, lâcha Vegeta. On a beaucoup de choses à se dire.”

Le rictus de Wheelo se changea en risette sincère pour la première fois depuis longtemps. Sans pouvoir encore l’expliquer, l’arrivée inopinée de Vegeta lui redonnait une motivation qu’il pensait perdue à jamais.

“En effet, je suis aussi impatient d’écouter ton récit que de te raconter le mien, assura le Saiyajin aux cheveux longs. Je ne suis pas contre un peu de soutien mutuel. Ces derniers temps, il fait cruellement défaut dans la région. Viens à l’intérieur, ne perdons pas une minute de plus.”

Avant d’entrer dans le laboratoire, le généticien prit bien soin de croiser le regard de Kochin, qui avait bien compris à qui la pique était adressée.
Dernière édition par Paulemile le Dim Août 07, 2016 17:34, édité 1 fois.
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Re: De Métal, de Chair et de Sang

Messagepar Rebel O'Conner le Sam Août 06, 2016 9:23

dommage pour Gero. je dois dire que je le rejoignais sur un sujet: ce maniaco-dépressif de Wheelo me sort aussi par les yeux.
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Re: De Métal, de Chair et de Sang

Messagepar omurah le Dim Août 07, 2016 13:55

“Arrête d’essayer de respirer ! aboya Kochin. Tu n’as plus de poumons, ça ne sert à rien !”

Haha, ce passage était épique !

“Il n’est pas aussi abouti que toi, notamment au niveau des capacités cognitives. J’ai dû faire sans ton talent et seulement grâce aux plans que tu as réalisés. Il peut tout juste nous comprendre et agir comme on le souhaite, c’est tout ce que je lui demande.”

J'aime bien ça aussi, le fait que tu prennes en considération, au delà de l'anecdotique, le fait qu'en fonction du ou des scientifiques ayant travaillé sur tel ou tel projet, le niveau de la résultante fluctue à la baisse ou à la hausse ; c'est à ma connaissance une première dans la section, que ce soit conceptualisé comme ça (de manière récurrente), bravo :)

“Tu as trafiqué Numéro 19 ! cracha-t-il. Mais comment ?
-Même si c’est vous qui avez construit ce robot, c’est moi qui a conçu et dessiné ses plans ! répondit Hiéronimus. Il est doté d’un programme caché qui le forcera à me protéger quoi qu’il arrive ! Avec des colocataires tels que vous, cette précaution s’est révélée plus que nécessaire.”

Ouais non, ce passage est juste génial. Je m'y attendais pas du tout et je me suis pris une grosse baffe.
(Attention au "c'est moi qui a" cela dit =p)

Et le reste est de tout aussi bon acabit, la tension de l'exécution de Wheelo était bien réelle, et le twist de l'arrivée de Végéta de très bon goût, surtout que tu avais déjà semé dans les chapitres précédents l'idée de ce débarquement, qui ne vient donc pas de nulle part pour le coup. Non, vraiment niveau construction j'ai rien à dire sur ce chapitre, c'est très bien huilé.
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Re: De Métal, de Chair et de Sang

Messagepar Paulemile le Ven Août 12, 2016 10:42

Rebel O Conner a écrit:dommage pour Gero. je dois dire que je le rejoignais sur un sujet: ce maniaco-dépressif de Wheelo me sort aussi par les yeux.


Dommage pour Gero d'avoir été cybernétisé ?
Bon, si tu n'aimes pas Wheelo, ça ne risque pas de s'arranger avec le temps :lol:

omurah a écrit:J'aime bien ça aussi, le fait que tu prennes en considération, au delà de l'anecdotique, le fait qu'en fonction du ou des scientifiques ayant travaillé sur tel ou tel projet, le niveau de la résultante fluctue à la baisse ou à la hausse ; c'est à ma connaissance une première dans la section, que ce soit conceptualisé comme ça (de manière récurrente), bravo


Hé hé, merci. Ouais, j'ai estimé que Kochin ayant bossé plus ou moins seul sur Numéro 19, celui-ci est un peu moins performant que si Gero s'y était mis.

omurah a écrit:Ouais non, ce passage est juste génial. Je m'y attendais pas du tout et je me suis pris une grosse baffe.


C'est marrant, j'ai toujours pensé que Gero avait systématiquement inclus ce genre de programme dans ses créations. Dans le cas des Numéros 16, 17 et 18, c'est juste que ça n'a pas marché. Dans le manga, il est étonné de voir qu'ils ne lui obéissent pas.

Ça fait plaisir de voir qu'un chapitre que je n'aimais pas trop trouve quand même grâce à tes yeux 8-) J'espère que la suite recevra les mêmes retours !

Chapitre 47 : Troubles Relationnels


Les murs de la salle d’entraînement avaient tremblé pendant plusieurs heures avant que le calme ne revienne enfin autour de Capsule Corporation. Quelques minutes plus tard après la fin du vacarme, trois personnages fraîchement douchés sortirent à l’air libre, la mine réjouie.

“Ouah ! Il va falloir que je trouve autre chose que le Super Saiyajin si je veux continuer à vous tenir tête à deux contre un !
-T'as raison, compte là-dessus, ironisa Piccolo. Tes jours à la place du plus fort de l’univers sont comptés.
-Hé ! Hé ! Tant que c’est toi ou Gohan qui reste devant, ça me va…”

Par cette phrase, le Saiyajin rappela inconsciemment que malgré le climat plutôt calme de ces derniers mois, la paix était toute relative. La bonne humeur du groupe s’envola aussitôt et Son Goku se prit à penser à ses amis Terriens, toujours prisonniers des griffes de Wheelo.

“Dis, Piccolo, demanda Gohan pour changer de sujet. Tu n’as jamais eu envie de partir vivre chez les Nameks ?
-Pas vraiment… répondit ce dernier. J’ai encore des tonnes de choses à apprendre d’eux mais pour le moment, il y a plus important à régler. Je dois m’entraîner correctement et je ne peux faire ça qu’auprès de ton père et toi. Mes semblables sont très gentils mais un peu trop pacifiques à mon goût. On verra quand leur population aura un peu augmenté… Dans un siècle, vous serez morts de vieillesse et je serai toujours jeune, j’ai le temps, conclut-il dans un sourire narquois.”

Le trio resta quelques secondes à discuter puis Piccolo décida de rentrer chez lui, dans un lieu que lui seul connaissait. Goku allait s’envoler à son tour mais son fils traînait des pieds.

“Qu’est-ce qui ne va pas, fiston ?
-Heu… on ne pourrait pas aller pêcher avant de retourner à la maison ? bredouilla ce dernier en regardant par terre.
-Ben, ça aurait pu être sympa mais Chichi nous attend sûrement pour manger. Et puis il va faire nuit, pour voir les poissons dans la rivière, c’est pas très pratique.
-Ah… d’accord alors…”

Voyant bien la mine penaude et attristée de son petit garçon, Son Goku stoppa une seconde fois son envol et s’accroupit devant lui.

“Gohan, dit-il d’un ton rassurant. Tu peux m’expliquer ce qui te tracasse, tu sais.”

L’enfant tenta de fuir le regard de son père mais le Saiyajin lui prit les épaules pour le pousser à parler.

“C’est juste… maman, bredouilla le jeune métis. Elle n’est plus pareil depuis un moment. Depuis… que j’ai tué un soldat de Freezer devant elle, en fait. Je crois que je lui fais peur. Elle ne me parle plus vraiment ; elle ne réclame même plus que je fasse mes devoirs !”

Son Gohan était à la limite de fondre en larmes et Goku en fut profondément touché. Depuis le départ de Wheelo, il s’était focalisé sur la manière d’optimiser les sessions d’entraînement et à vrai dire, il n’avait pas pensé à grand chose d’autre.

“Je n’avais jamais remarqué ça… avoua-t-il. Tu es loin d’avoir une vie ordinaire comme celle des autres garçons de ton âge et c’est un truc qui nous peine beaucoup, ta mère et moi. Mais ce n’est pas ta faute et tu ne dois surtout pas t’en vouloir. C’est aussi grâce à toi que nous sommes tous encore en vie aujourd’hui et Chichi le sait bien.
-Mais pourtant, elle me fait la tête tout le temps…”

Le Saiyajin en kimono rouge s’en voulut de ne pas avoir remarqué ce problème plus tôt. Il se contentait de manger, de s’entraîner et de jouer avec son fils. Il passait très peu de temps avec sa femme, en vérité. En général, c’était pour raconter des banalités. Peut-être allait-elle vraiment mal. Goku n’avait jamais été très doué dans les relations sociales, encore moins amoureuses, mais il devait pouvoir faire quelque chose. Il ébouriffa les cheveux de son fils et se releva.

“Je lui en parlerai, ne t’inquiète pas. Elle t’aime toujours autant et je suis sûr qu’elle sera ravie si tu lui rapportes un bouquet de fleurs cueillies sur la colline à côté de chez nous. On y va ?”

Le petit garçon parvint timidement à sourire et le duo disparut rapidement dans la nuit tombante.

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Aaron Wheelo avait les yeux dans le vague depuis plusieurs minutes. Il lui arrivait de plus en plus souvent de perdre sa concentration alors qu’il devait travailler d’arrache-pied ; il laissait ses pensées divaguer en s’imaginant ce que serait le monde si Nappa était toujours vivant. Nappa… il avait beau se dire que ce genre de sentiment était superflu, mais ce grand gaillard lui manquait terriblement.

C'était encore plus vrai aujourd'hui : l’imposant Saiyajin avait été pour Wheelo ce qui se rapprochait le plus d’un ami. Même en plus de soixante ans de collaboration, Kochin n’avait pas jamais été aussi proche de son maître, surtout pas ces derniers temps. Nappa s’était entraîné et battu à ses côtés, il lui avait raconté des dizaines d’histoires sur son passé de guerrier… il l’avait même fait rire avec ses airs de gros dur cachant un caractère de bon vivant.

Certes, tout ceci avait été modelé par son appareil à ondes mentales, qui en avaient fait un homme moins agressif et arrogant que par le passé. Au début du moins, car cela allait en vérité plus loin que ça… Avec le temps, Nappa avait fini par tomber amoureux de la Terre, tout autant que Wheelo. Il avait même fait preuve d’un altruisme sans bornes en sacrifiant sa vie pour sauver la planète, ses habitants et son maître… le tout en désobéissant à un ordre direct.

Un comportement héroïque qui n’avait jamais été dicté par les tentacules dorées qui lui enserraient le crâne. Clairement… le monde valait moins le coup depuis la mort de ce combattant hors pair. Encore moins sur une planète insipide comme celle sur laquelle le généticien avait piteusement trouvé refuge.

Wheelo repoussa une pile de documents pour manifester sa colère. Il avait ressassé ces souvenirs de nombreuses fois et chacune de ses introspections était plus douloureuse que la précédente. Il se leva et soupira longuement en se passant la main sur le visage. Désormais, il souffrait atrocement de la solitude, alors que jamais cela ne l’avait affecté par le passé. Ses projets ne permettaient pas ce genre de faiblesses contre-productives.

Voilà pourquoi il était stupide de tisser des liens d’amitié ; voilà pourquoi le généticien s’était toujours créé une carapace hermétique à ces sentiments futiles. Une carapace que Nappa avait fissurée par sa présence, pour la faire voler en éclats par sa mort.

Ce n’était pas des colocataires comme Kochin ou Gero qui allaient aider Wheelo à se sentir mieux. Son acolyte de toujours ne lui adressait même plus la parole depuis l’altercation avec les Numéros 19 et 20. Au contraire, cela l’avait encore plus rapproché du roboticien, ce qui était proprement incohérent, étant donné que le roboticien avait cherché à le tuer. Hiéronimus avait dû lui promettre monts et merveilles pour l’amadouer… peu importe. Le Saiyajin avait depuis longtemps abandonné l’idée de comprendre ce qui se tramait dans l’esprit tordu de Kochin. La suspicion ne l’aiderait pas à avancer dans ses travaux non plus.

Restait Vegeta, qui s’était récemment greffé à cette troupe patibulaire. Malheureusement, il n’était pas non plus du genre à bavarder. Il cherchait à poursuivre son but personnel, rien d’autre. Son objectif était certes très similaire à celui de Wheelo, puisqu’il souhaitait se venger de Son Goku. Toutefois, leur relation n’allait pas plus loin.

Heureusement, le Saiyajin aux cheveux longs avait d’autres personnes à qui parler, des gens qui l’écoutaient patiemment sans jamais se plaindre, sans le juger. Il s’approcha des quatre caissons réfrigérés qui trônaient côte-à-côte contre un mur de la pièce. Il passa sa main sur la vitre de l’un d’eux pour retirer le givre, dévoilant le visage de Tenshinhan, émacié, amaigri… mais en apparence apaisé.

“Un jour viendra… où vous accomplirez plus d’exploits que tous les héros du passé réunis. Nappa aurait aimé voir ça…”

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Vegeta retomba lourdement sur le sol, un genou à terre. Il était très essoufflé mais il tenait bon. Il devait tenir bon. Il avait déjà fait bien mieux que la fois précédente, qui elle-même avait été plus concluante que celle d’encore avant. De grosses gouttes de sueur coulaient de son front et s’écrasaient sur le sol gris, alors que ses bras tremblaient encore sous l’effort qu’il venait de fournir.

Soudain, il releva la tête en souriant et se propulsa à toute vitesse sur le cyborg baptisé Numéro 19. Les deux protagonistes échangèrent des coups avec une vigueur prodigieuse pendant un peu moins d’une minute… jusqu’à ce que le Saiyajin soit renvoyé au tapis plutôt facilement. L’être artificiel resta debout, impassible et immobile, à le regarder reprendre son souffle.

À une cinquantaine de mètres de là, Kochin et Gero avaient assisté à la scène avec intérêt.

“Depuis que Wheelo lui a parlé de cette fille et sa prétendue transformation en Super Saiyajin, il est plus motivé que jamais, commenta le vieil édenté avec une moue approbative. Il résiste plus longtemps chaque jour… et en se laissant absorber toujours plus d’énergie. Ce garçon est un génie du combat.
-Je dois avouer que cette méthode est très utile, renchérit le moustachu. Les absorbeurs de Ki ont été grandement améliorés grâce à ces séances d’entraînement intensif. Dommage que Wheelo ne participe pas non plus. Cela serait profitable à tout le monde.”

Kochin se tourna brièvement vers son collègue, l’air surpris, avant de remarquer que celui-ci ne faisait que plaisanter. Le vieil édenté ricana mais son expression se teinta toutefois de mauvaise humeur.

“Bah ! Il avait brièvement repris goût au combat mais ça n’a pas duré. Depuis qu’il a remarqué que nous étions à nouveau en bons termes tous les deux, il recommence à s’enfermer dans son labo, sans manger ni dormir convenablement. J’aurais préféré le voir te malmener un peu de temps en temps, ça t’éviterait de rouiller, cher Numéro 20.
-Ne m’appelle pas comme ça, merde ! s’agaça Gero. Je déteste ce surnom débile.
-C’est pourtant ce que tu es…
-Je ne suis pas l’une de mes créations, non. Je reste moi. Un moi amélioré, certes, mais moi tout de même.”

Jugeant que la séance était terminée, Vegeta s’était relevé et avait marché à pas lourds vers l’entrée du bâtiment, jusqu’à passer à côté des deux scientifiques.

“Qu’est-ce que vous racontez, les séniles ? lâcha-t-il sans aucune sympathie.
-On se demandait si on allait te garder en vie encore longtemps, répliqua Hiéronimus du tac au tac.
-Ah ! Ah ! ricana le Saiyajin. Si je suis encore entier, c’est que vous croyez un minimum à mon histoire. Vous faites les sceptiques juste pour vous donner une contenance mais au final, vous êtes tout autant inquiets que moi.”

Kochin croisa le regard de Gero et lui intima discrètement de ne pas rendre l’ambiance plus électrique, avant de se tourner à nouveau vers Vegeta.

“Et toi, si tu es encore parmi nous, c’est que tu as conscience que l’on peut te faire progresser suffisamment. Je te suggérerais de rester poli avec nous, tu n’as pas envie de te réveiller un matin changé en cyborg, si ?
-Arrête ton bluff, le bossu, rétorqua le prince. Vous avez autant envie que moi de me voir atteindre le stade de Super Saiyajin. Si vous me trafiquez, ça n’arrivera jamais et cela nous condamne tous.
-Si tes suppositions se vérifient, bien sûr… lâcha Gero.”

Le Saiyajin fixa le roboticien et parvint presque à le déstabiliser à l’aide de son regard aussi fier que déterminé.

“Tu ne me crois pas, tas de ferraille ? Alors viens me donner une bonne correction, si c’est ce que tu veux ! Même avec l’aide de ton gros larbin blanc, tu ne pourras rien faire.”

Hiéronimus s’esclaffa franchement devant tant de témérité.

“Même en admettant que tu t'en sortes face à nous, tes objectifs de progression que tu t’es fixés sont complètement obsolètes. Numéro 16 restera à des années lumières au-dessus de ton niveau, quoi que tu fasses.
-Alors tu comptes activer ce robot malgré tout… maugréa Kochin. Je croyais que tu le considérais comme un échec…
-Ce machin n’a même pas d’absorbeur de Ki, se moqua Vegeta. Qu’est-ce qu’il pourrait bien me faire ?”

Le cyborg moustachu se contenta de sourire d’un air confiant.

“Je ne compte pas l’activer, puisque c’est déjà fait, triompha-t-il. Vous vous faites tous du souci pour rien. Vegeta, ta mystérieuse menace peut se montrer quand elle veut. Numéro 16 s’en chargera tout seul. Il peut également s’occuper de toi, si tu ne calmes pas tes ardeurs.”

L’instant suivant, la porte du laboratoire s’ouvrit en grand pour laisser sortir le personnage introduit par Hiéronimus. Le robot avait l’apparence d’un homme très grand, bâti comme un roc. Son visage était dur et sans expression, comme tous les cyborgs du Docteur Gero. Son crâne était pratiquement chauve, à l’exception d’une touffe de cheveux roux sur le dessus. Il arborait une armure verte renforcée autour du cou et des hanches, ainsi qu’une tunique noire en dessous. Mis à part le Numéro 13 fusionné, aucun autre androïde n’avait été aussi impressionnant.

“Voyons voir… grogna Kochin. Une machine ratée pour sauver la face, c’est ça ?
-J’ai beaucoup travaillé dessus ces derniers temps… répliqua le moustachu. Et puis… il a été conçu à partir des informations récoltées lors du combat contre Freezer. Il est censé être bien plus puissant que tout ce que nous avons connu. Y compris un Super Saiyajin.”

Gero avait terminé sa phrase en souriant vers Vegeta. Ce dernier tiqua et s’enferma dans le bâtiment sans dire un mot.

“Bon… ton Numéro 19 est encore plein du Ki de notre susceptible ami, fit remarquer le vieillard édenté. Qu’ils s’affrontent, pour voir.
-Allez-y, faites-un duel ! ordonna aussitôt le roboticien.”

Le bibendum blanc attentit patiemment que son adversaire vienne prendre place sur le champ de bataille. Mais au lieu de se positionner, le grand gaillard marcha quelques pas et s’arrêta pour regarder tout autour de lui. Il semblait essayer de déterminer où il se trouvait et ses yeux balayèrent le paysage à la recherche d’un indice.

Sur des centaines de mètres à la ronde, tout n’était que désolation ; conséquences des nombreux entraînements ayant eu lieu ici depuis l’arrivée de Vegeta. Le cyborg s’arrêta sur chaque cratère, puis s’envola à la verticale pour avoir une vision plus globale des lieux. Au loin, il aperçut d’autres villages d’autochtones, désormais et ruines et jonchés des cadavres de leurs habitants. Puis il redescendit et baissa la tête. On aurait presque pu lire la tristesse dans ses yeux s’ils n’avaient pas été si vides d’émotion.

“Qu’est-ce qu’il fabrique ? s’impatienta Kochin.
-Aucune idée… bredouilla Gero. Heu… Numéro 19, réveille-le un peu !”

L’intéressé obéit et s’élança sur son nouvel adversaire, le poing en avant. Totalement désintéressé par le fait de se faire attaquer, Numéro 16 ne prit même pas la peine de tourner la tête.

“Cet endroit n’est pas la Terre… murmura-t-il.”

Puis il tendit nonchalamment le bras pour stopper sans effort le coup de son opposant. Le bidendum perdit son attitude confiante et se recula pour mieux repartir à l’assaut.

“...mais vous êtes en train de détruire une planète pour satisfaire vos ambitions malsaines...”

À nouveau, le roux en armure para toutes les attaques d’une seule main, avec une facilité déconcertante.

“...cela ne peut pas durer, conclut-il.”

La fin de sa phrase résonna comme une sentence de mort. Soudain, alors que le cyborg blanc s’évertuait toujours à l’atteindre, Numéro 16 esquissa un mouvement si rapide et précis que personne ne fut capable de le voir correctement. Il tenait maintenant Numéro 19 à la gorge en le maintenant au sol. Gero était subjugué. Il savait que ce robot ne fonctionnait pas tout à fait correctement mais jamais il n’avait montré des penchants extrémistes pour l’écologie ! De son côté, Kochin n’en menait pas large non plus. En plus d’avoir peur pour sa propre vie, un voile de culpabilité lui minait le visage.

“Vous me voyez obligé de vous empêcher de nuire, déclara le grand androïde en armure dans un sourire désolé.”

Il augmenta la pression qu’il exerçait sur son prisonnier, qui lâcha un cri de panique, les yeux exorbités. Numéro 19 aurait été détruit la seconde suivante si Gero n’était pas intervenu, télécommande en main. Il avait appuyé sur le gros bouton rouge de l’appareil et sa plus puissante création fut automatiquement désactivée, tombant lourdement sur le sol dans un bruit métallique.

“Cet abruti de robot ! enragea Hiéronimus. Il n’y a rien à en tirer s’il réagit comme ça !
-Hmm... si j’avais su que tu comptais le mettre en marche un jour, je n’y aurais peut-être pas apporté mes modifications… murmura Kochin, à peine embarrassé.
-Tes modi… tu y as touché sans mon accord ? s’emporta Gero. Mais pour qui tu te prends ?
-Je voulais tester mes compétences dans le domaine de la robotique sur un sujet que tu avais laissé de côté ! se défendit le vieil acolyte de Wheelo. Cette intervention date d’avant ta propre cybernétisation. Pendant que tu étais sous anesthésie, je me suis permis d’utiliser Numéro 16 pour m’entraîner. Tu avais déjà d’autres projets en tête, comme le prouvent les plans à base d’humains utilisant l’énergie infinie. Je n’aurais jamais cru que tu aurais au besoin de cette carcasse à nouveau.”

Le vieillard moustachu aurait aimé étriper son homologue sur place. Il avait du mal à se retenir. Pour se calmer, il avisa le rocher le plus proche et le réduisit en miettes d’un simple coup de poing.

“À quoi ça pourra bien nous servir de se trimballer avec un activiste hippie, hein ? cracha-t-il. Aussi fort soit-il, il ne voudra jamais se battre pour nous !
-Je n’ai fait que modifier quelques paramètres dans son programme, répliqua le vieillard édenté. Je ne pense pas être à l’origine de son comportement actuel. Pour te dire la vérité, j’ai simplement tenté de le rendre plus obéissant envers moi. À l’évidence, tu cherches toujours à me duper à la moindre occasion, c’était comme une sorte de sécurité. Après tout, je suis ton associé, j’ai droit à un peu plus de respect.”

Gero baissa la tête en soupirant, affligé par cette tentative d’argumentation. Un accès de colère le submergea.

“Du respect ? Tu en as eu pour moi quand tu m’as transformé en cyborg de force ? éructa Hiéronimus.
-Je t’ai sauvé la vie et permis de continuer à révolutionner le monde avec tes créations ! coupa le vieux généticien en criant à son tour. N’est-ce-pas une preuve de considération suffisante pour ta personne ?”

Gero se rembrunit et resta silencieux quelques secondes. Il savait qu’il ne devait son salut qu’à ses compétences et aucunement grâce à la compassion d’une ordure comme Kochin. Inutile de poursuivre la conversation sur ce terrain-là, il y avait plus important.

“On voulait retourner sur Terre au plus vite, notamment grâce à Numéro 16, reprit-il d’un ton plus calme. Tu m’expliques la suite de ton plan quand il restera planté là, à nous regarder nous faire massacrer par Son Goku parce que nous avons détérioré un écosystème extraterrestre ?
-N’avais-tu pas déjà inculqué une certaine haine de Goku à ton robot ? fit remarquer Kochin. Il suffira d’expliquer qu’il détruit les forêts et tue les animaux de la Terre en s’entraînant et le tour est joué.”

Les deux scientifiques se regardèrent un instant en silence. Enfin, au prix d'un certain effort, Gero répondit au sourire calculateur de son collègue par un hochement de tête entendu.

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Aujourd’hui, cela faisait exactement huit mois que les Terriens avaient remporté la victoire sur Cold et Cooler. En ce jour ensoleillé, Bulma avait demandé à Goku de venir chez elle au plus vite. Lorsqu’il arriva une quinzaine de minutes plus tard, il se fit escorter par un majordome mécanique qui l’amena jusqu’à son amie. La jeune femme était assise dans une petite pièce en désordre, devant un écran d’ordinateur.

“Ah, te voilà enfin ! s’exclama-t-elle en voyant le Saiyajin. Les Nameks nous ont appelé, ils ont invoqué Porunga et voulaient nous raconter. Dis-leur bonjour, on les voit sur l’ordi.”

Son Goku s’approcha, l’air curieux, et son visage s’éclaira lorsqu’il vit Tsuno et ses congénères attroupés devant la caméra que Bulma avait installée dans leur vaisseau.

“Eh ! Salut les gars ! salua joyeusement le père de Gohan. Vous avez l’air en forme… et plus nombreux aussi ! Il y a plein de gamins mignons avec vous !
-Oui, je m’occupe de donner vie à de nouveaux enfants, ils seront notre avenir, expliqua le chef Namek en tentant de masquer sa fierté. Mais venons-en au fait.”

Tsuno avait maintenant totalement changé d’expression. Ses traits exprimaient la compassion et l’appréhension typiques de quelqu’un qui allait annoncer une mauvaise nouvelle.

“Goku…. nous avons encore une fois essayé de ramener vos amis parmi vous grâce aux Dragon Ball. J’ai le regret de vous annoncer que Porunga n’a pu accéder à ma requête, pour aucun d’entre eux. Mais la réponse qu’il m’a donnée fut différente que lors de nos précédentes tentatives.
-Comment ça ? fit le Saiyajin, très inquiet.”

Le vieux Namek soupira, il avait manifestement des difficultés à narrer cet événement.

“Eh bien… il m’a affirmé que vos compagnons étaient bien morts, ce qui n’était pas le cas avant. En théorie, ils pourraient donc être ressuscités. C’est là que ça devient étrange. Notre dragon a été incapable de retrouver l’âme de vos amis. Visiblement, celui que vous nommez Raditz a trouvé un moyen de les conserver tout en les extrayant de leur enveloppe corporelle. Nous n’osons pas imaginer ce qu’il est en train de manigancer.
-Krilin… Tenshinhan... ! enragea Goku en serrant le poing. Je n’en peux plus de laisser Raditz agir sans pouvoir l’empêcher de vous faire du mal ! Bulma, tu as avancé sur le radar ?”

La jeune femme ravala ses sanglots et remit de l’ordre dans ses idées.

“Oui, mais il y a encore pas mal de boulot, expliqua-t-elle d’une voix tremblante. J’ai testé plusieurs pistes et la plus prometteuse m’a donné une estimation de l’endroit où ils se trouvaient. Mais pour l’instant, ça ne donne qu’une estimation à plus ou moins cinq cents billions de kilomètres. C’est encore trop imprécis. J’ai encore besoin de quelques mois.”

Le Saiyajin resta songeur quelques secondes, la mine grave.
“Ok, finit-il par dire. Je sais que tu fais le maximum. Tsuno, vous pouvez utiliser les vœux pour vous, merci d’avoir essayé."

Le chef Namek salua de la main et la communication fut coupée. Bulma ne put s'empêcher de laisser parler sa frustration.
"Quand on arrive à trouver un moyen de localiser Raditz sur Terre, il s'enfuit dans l'espace et on doit tout recommencer ! s'exclama-t-elle, les larmes aux yeux."

Son Goku lui posa la main sur l'épaule. Pourtant, son visage ne se voulait pas rassurant. Le guerrier avait du mal à contenir sa fureur.
"Ne t'inquiète pas, finit-il par dire, les dents serrées. La dernière fois, il s'en est sorti grâce à l'arrivée de Cold. Quand on le retrouvera, il n'y aura plus personne pour m'empêcher de donner à nos amis le repos qu'ils méritent."

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Sur la toute petite planète située au bout du Chemin du Serpent, Kaio du Nord prenait du bon temps en faisant rouler sa grosse voiture rouge à toute allure. Il fonçait sur l’unique route ceinturant la sphère au niveau de son équateur, troublant le calme séculaire de ce lieu paisible. L’être divin saluait Bubbles, son singe de compagnie, en clamant joyeusement son nom à chaque fois qu’il roulait à son niveau et s’attirant du même coup les regards circonspects de l’animal. Le responsable de la Galaxie Nord en était aux environs de son centième tour lorsqu’il émit un cri de surprise et appuya à fond sur la pédale de frein, ce qui fit déraper le véhicule dans l’herbe.

D’un bond, l’imposant individu sauta hors de la voiture et regarda dans le ciel rose en étirant ses antennes dans une direction bien précise. Ses capacités extra-sensorielles avaient en effet détecté quelque chose d’anormal dans l’univers. Un trouble comme il ne s’en produisait que très rarement. Il se concentra et parvint à visualiser une large zone de l’espace, constellée d’étoiles toutes plus brillantes les unes que les autres.

Au début, rien ne se produisit. Mais après une minute, de manière presque imperceptible et dans le silence le plus total, l’un de ces astres s’éteignit. Un petit point lumineux, perdu au milieu de tous les autres, avait tout simplement disparu. Kaio réajusta ses lunettes de soleil et essuya la goutte de sueur qui coulait le long de sa tempe. Il était très inquiet, même s’il ne savait pas encore bien pourquoi.

“Goku… je sens que le monde va encore avoir besoin de toi…”
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Re: De Métal, de Chair et de Sang

Messagepar Mystic_Joh le Ven Août 12, 2016 11:22

Salut ! Moi je suis le lecteur discret qui ne commente jamais. Ce chapitre était bien, C-16 est fidèle à lui-même. J'ai bien aimé ce passage :

Dans un siècle, vous serez morts de vieillesse et je serai toujours jeune, j’ai le temps, conclut-il dans un sourire narquois.


Ça m'a tout de suite fait penser à la fic de Vicabouc ;).

Broly is coming ?
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Re: De Métal, de Chair et de Sang

Messagepar xela26 le Sam Août 13, 2016 0:42

Je reviens après quelques chapitres de silence.
Sur le coup des bibendums C-19...Ta description m'a fait penser au perso éffectivement, mais comme dans DBZ on n'avait pas fait mention de voyages de Géro dans l'espace, bref, ça m'a l'air un peu tiré par les cheveux. Mais bon passons...
Tes chapitres sont toujours aussi imprévisibles, j'avais pas senti venir la venue de Végéta dans le groupe des conjurés, bref, que du tout bon!
J'attends toujours le retour de Skirt ( ou de Futur Cold :twisted: ) Je sais pas trop quoi dire de plus, je me laisse guider par le rythme de tes chapitres en fait :mrgreen:
Cell: l'ascension de la terreur- Cell a vaincu Son Gohan lors du Cell game!! Quel sort réserve-t-il à la Terre?? Pour le savoir....viewtopic.php?f=42&t=5990
Chapitre 138: publié
Chapitre 139- 145: 90%- relecture, correction

Cell: Damned Souls- Les aventures parallèles de héros de "l’ascension de la terreur". Pour les connaitre:
viewtopic.php?f=42&t=6774
abandonnée
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Re: De Métal, de Chair et de Sang

Messagepar Paulemile le Ven Août 19, 2016 9:43

Spoiler
Mystic_Joh a écrit:Salut ! Moi je suis le lecteur discret qui ne commente jamais. Ce chapitre était bien, C-16 est fidèle à lui-même. J'ai bien aimé ce passage :

Dans un siècle, vous serez morts de vieillesse et je serai toujours jeune, j’ai le temps, conclut-il dans un sourire narquois.


Ça m'a tout de suite fait penser à la fic de Vicabouc ;).

Broly is coming ?


Salut à toi, ancien lecteur mais nouveau commentateur :)
Merci pour C-16, j'espère ne pas en faire un simple "activiste hippie", pour reprendre Gero.
Désolé pour la référence à la fic de Vicabouc par contre, je n'ai pas lu et donc pas capté où était la ressemblance.
Pas de Broly dans cette fic, je vous rassure (ou pas) :mrgreen:

xela26 a écrit:Je reviens après quelques chapitres de silence.
Sur le coup des bibendums C-19...Ta description m'a fait penser au perso éffectivement, mais comme dans DBZ on n'avait pas fait mention de voyages de Géro dans l'espace, bref, ça m'a l'air un peu tiré par les cheveux. Mais bon passons...


C'était un pari risqué, effectivement, dont je ne suis pas forcément très satisfait moi-même. Dans le manga, rien n'est dit sur les voyages de Gero mais j'estime qu'il n'a jamais quitté la Terre, ce qui rend mon raisonnement encore plus con au sujet de C-19 en extraterrestre :lol: Bref, c'était un délire perso.

xela26 a écrit:Tes chapitres sont toujours aussi imprévisibles, j'avais pas senti venir la venue de Végéta dans le groupe des conjurés, bref, que du tout bon!
J'attends toujours le retour de Skirt ( ou de Futur Cold :twisted: ) Je sais pas trop quoi dire de plus, je me laisse guider par le rythme de tes chapitres en fait :mrgreen:


J'imagine que c'est une bonne chose que tu te laisses guider :D Ca faisait trop longtemps que Vegeta était absent, il fallait le revoir un peu. J'aime beaucoup écrire sur ce perso en plus (comme beaucoup). Pour un éventuel retour de Skirt ou de Cold, surprise :wink:


Yope-la, on enchaîne. Je suis un peu moins insatisfait de ce chapitre, par rapport aux autres, peut-être parce que je connais déjà la suite :mrgreen:

Chapitre 48 : Chassé-Croisé


Le docteur Wheelo s’affairait dans son laboratoire personnel. La luminosité était faible, le désordre omniprésent et l’air peu renouvelé. Pourtant, il passait le plus clair de son temps ici, à étudier comment terminer son fantastique projet, dont les principaux éléments étaient ces quatre combattants Terriens. Il ne connaissait même pas leurs noms mais les chérissait plus que n’importe quel trésor. Les individus étaient toujours enfermés dans leurs caissons, immobiles, sans vie… Le scientifique aux cheveux longs avait des cernes très marquées et ses gestes étaient parfois imprécis, presque tremblants. Le manque de sommeil était criant.

Dès qu’il était arrivé sur la planète grise, le Saiyajin avait perdu ses repères et avait rapidement constaté qu’il manquerait de matériel pour travailler correctement. De ce fait, il n’avait pratiquement pas avancé malgré sa persévérance. Son moral en avait souffert autant que sa condition physique. Pourtant, il savait par expérience que dans chaque projet, ce genre de phases en apparence improductives se manifestaient fatalement… et aboutissaient toujours à un franchissement d’étape crucial.

Ce n’était donc pas cela qui rendait Wheelo nerveux. Il se précipitait d’un bout à l’autre de la pièce, d’un appareil à l’autre. Il vérifiait les branchements reliant un sarcophage de métal à d’autres machines aux apparences complexes. Il bredouillait des mots incompréhensibles, se mordillant les doigts comme s’il était extrêmement pressé. Car il l’était. Ses colocataires, après s’être bien implantés sur ce monde austère, avaient décidé de repartir sur Terre… aujourd’hui. C’était bien sûr une bonne idée dans l’absolu mais le timing était particulièrement mauvais.

Ce voyage obligeait Wheelo à tout mettre en pause, au risque de se voir emprisonné encore plus longtemps dans cette session fastidieuse, qui avait déjà duré presque une année. Retrouver sa planète natale l’enchantait mais un tel périple n’était pas sans danger pour ses sujets, dont l’âme et le corps avaient été séparés depuis plusieurs mois. Le moindre problème pourrait tout anéantir. Il n’était pas question de tout perdre, simplement parce Vegeta avait décidé que le moment était venu, arguant que le radar de son vaisseau annonçait l’arrivée imminente de la mystérieuse menace dont il ne cessait de parler.

Les Terriens étaient bien trop précieux pour subir les caprices d’un noble déchu, incapable de réfréner son ego surdimensionné. Le généticien savait qu’ils étaient la clé pour enfin avoir la paix, à la fois vis-à-vis de Son Goku et du trio Gero, Kochin, Vegeta. Occupé à ressasser ses inquiétudes, Wheelo sursauta lorsque l’on frappa à la porte.

“Maître ! résonna la voix éraillée de son acolyte. Nous vous avons suffisamment attendu ! La navette va partir sans vous.”

Le généticien en armure se figea et voulut partir dans plusieurs directions différentes avant de lâcher un juron. Le vieillard en blouse entra doucement.

“Tout ira bien, vous verrez, assura-t-il calmement. Maintenant que nous avons de quoi lutter contre Son Goku, il serait stupide de le laisser nous nuire, vous ne croyez pas ? Quand nous aurons repris la Terre, vous aurez tout le loisir de terminer votre projet.
-On se complique la vie à déménager tout le temps, j’ai besoin de stabilité pour travailler ! répliqua Wheelo. J’étais tout près de faire avancer les choses.
-Et Gero a besoin de Terriens pour avancer sur ses propres créations ! cracha Kochin, soudain agressif. Puisque vous refusez de nous léguer l’un de vos cobayes, il faut bien qu’on en trouve de nouveaux ! Vous n’aimeriez pas qu’on vous en retire un de force, je me trompe ?”

Le scientifique aux cheveux longs fut étonné par tant d’humeur. Il resta interdit quelques secondes avant de ricaner avec mépris comme il savait si bien le faire.

“Alors c’est “on” maintenant ? Tu trouves ça plus intéressant de fabriquer des robots ou de concevoir une sorte d’insecte géant que de repousser les limites de notre science ?
-Vu l’état dans lequel vous vous mettez, pour des résultats toujours invisibles, c’est effectivement mon avis, rétorqua le vieillard bossu. Venez, maintenant ; avant que l’on vous laisse ici, seul et sans matériel.”

Les deux collègues se fixèrent un moment et Wheelo eut une brève étincelle de folie meurtrière dans le regard avant de soupirer en baissant la tête.

“Bien sûr que je vais venir, annonça-t-il comme si c’était une évidence. Je suis le premier à vouloir revoir notre belle planète. Le faire sous la menace de mon éternel acolyte gâche juste un peu le plaisir…
-Content de voir que vous savez toujours prendre la bonne décision lorsque c’est nécessaire, ironisa Kochin en montrant ses genvices nécrosées.”

Wheelo consentit enfin à éteindre ses appareils et à les emporter à l’extérieur, sous le regard mi-amusé, mi-agacé de Vegeta et de Gero.

Une dizaine de minutes plus tard, tout était rangé dans le grand vaisseau ayant autrefois appartenu à Freezer. Le bâtiment qui avait servi de laboratoire pendant plus d’un an allait être laissé ici, comme témoin du séjour de visiteurs particulièrement peu fréquentables. C’était sans compter sur le prince, qui mit un point d’honneur à faire disparaître l’édifice d’un kikoha. Le groupe contempla l’œuvre de Vegeta d’un œil morne et monta en silence dans la grande navette. Seul Wheelo murmurait dans sa barbe :

“Quand j’aurai enfin mené mon projet à son terme, tout ce que vous croyez avoir accompli à ce jour vous semblera d’une incroyable futilité.”

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Goku et Chichi s’assirent autour de la grande table du salon après avoir installé les nombreux plats pour le repas. Alors que d’habitude, ce moment était empli de bonne humeur, c’était bien différent aujourd’hui. La jeune femme avait effectivement remarqué que son mari ne débordait pas d’enthousiasme à l’idée de manger. Elle n’avait d’ailleurs pas le souvenir que cela soit déjà arrivé par le passé. Gohan semblait soucieux et regardait sous la table tandis que Son Goku la fixait avec l’air de vouloir dire quelque chose, sans vraiment savoir comment le formuler.

“Bon… qu’est-ce qui se passe ici ? s’agaça Chichi. Pourquoi vous êtes bizarres, tous les deux ?”

Le Saiyajin prit une longue inspiration et se lança :

“J’ai discuté avec Kaio du Nord plus tôt dans la journée. Je dois aller sur la nouvelle planète des Nameks pour régler quelque chose d’important. Je pars ce soir.”

La femme plongea ses yeux noirs dans ceux de Goku. L’espace d’un instant, on aurait pu croire qu’il avait peur d’elle. Puis elle capitula.

“Tu vas encore aller taper sur des monstres très méchants qui martyrisent la galaxie, dit-elle en faisant un geste fatigué de la main. Allez, fais ton devoir de gardien ou de je ne sais pas quoi.”

Son Goku ignora les remarques. Son visage était plus dur.

“J’emmène Gohan avec moi, ajouta-t-il.”

Le ton n’appelait à aucune négociation mais Chichi s’emporta néanmoins.

“Comment ça, tu l’emmènes ? Tu vas encore l’exposer à des dangers qui le dépassent et je dois accepter sans broncher ? Que tu cherches à te retrouver dans tes situations périlleuses à cause de ton amour du combat, ça peut encore passer. Je m’y suis habituée même si chaque jour je dois vivre avec la peur de te perdre à nouveau. Mais que tu embarques notre enfant dans tes aventures stupides, c’est non ! On ne parle pas de défendre la Terre cette fois, que je sache !”

Le Saiyajin soutint le regard de sa femme. Il savait qu’elle avait raison mais son intuition lui commandait de faire valoir son propre avis.

“Notre fils fait partie des plus puissants combattants de l’univers ! répliqua Goku. Je ne sais pas encore ce que je vais trouver là-bas mais Kaio m’a assuré qu’un terrible danger risque d’arriver ; du genre à menacer la Terre aussi. Autrefois, j’aurais laissé Gohan ici pour le protéger mais aujourd’hui, je risque d’avoir besoin de lui pour me protéger moi. Et je lui fais totalement confiance.”

Chichi rougit et tapa du poing sur la table.

“Il n’a que six ans ! hurla-t-elle. Il a déjà vécu les pires atrocités, il a rencontré les pires cinglés de l’univers et il en a tué une bonne poignée, sans compter qu’il a vécu la mort lui-même ! Il ne se sent pas concerné par les choses que font les autres enfants à son âge, il ne pense qu’à protéger le monde, parce que tu lui as mis ces choses-là dans la tête ! Et au lieu de le laisser tranquille maintenant que ça va mieux, tu le fais participer à la première soi-disant mission que ton dieu te donne, alors qu’il ne sait même pas de quoi il parle lui-même ! Et moi, pendant que vous vous baladez à travers la galaxie, je travaille, je m’occupe de la maison, je… je fais tout, toute seule !
-Maman ! coupa Gohan.”

Le petit garçon s’était levé de sa chaise et soutenait le regard colérique et ému de sa mère sans broncher. Voilà la discussion qu’ils auraient tous dû avoir depuis longtemps. Goku n’avait jamais réussi à aborder le sujet avant, c’était le moment de le faire à sa place.

“Je veux y aller, maman. Ce n’est pas papa qui me force, je veux me battre. Et puis… c’est pas comme si tu t’occupais vraiment de moi en ce moment…”

Chichi ne put s’empêcher d’avoir un hoquet de surprise. Toute trace d’agressivité disparut de son visage, qui n’était plus que tristesse et douleur.

“Euh… Gohan… murmura Son Goku. Va m’attendre dehors, d’accord ?”

Le petit garçon obéit sans broncher. Il avait effectivement très envie de prendre l’air.

Il se précipita dans le grand jardin et prit de grandes inspirations en observant les étoiles. Il avait énormément envie de pleurer. Ce qu’il avait dit à sa mère était peut-être plus dur que d’affronter un monstre comme Freezer ou Raditz. Il resta une bonne minute à contrôler sa respiration et s’éloigna encore un peu plus, principalement pour éviter d’entendre les éclats de voix de ses parents, qui avaient engagé une conversation pour le moins animée.

“Alors gamin, ça ne va pas ?”

Gohan sursauta malgré le fait que la voix résonnant au-dessus de sa tête lui était bien connue.

“Piccolo… je ne t’ai pas senti arriver.
-Ces disputes… c’est chiant hein ? fit le Namek. C’est l’avantage d’être solitaire. Personne ne vient te prendre la tête.
-Ma maman ne me prend pas la tête. Elle a quand même raison, quand on l’écoute. J’ai été un peu méchant avec elle.”

Piccolo baissa les yeux sur le gamin comme s’il avait du mal à comprendre ses paroles, puis il passa la main dans ses cheveux.

“On a encore un peu de temps avant de partir. Tu n’as qu’à pleurer, si tu veux. Il paraît que ça vous soulage, vous les Terriens.”

Les deux amis restèrent alors silencieux près d’un quart d’heure en attendant Goku. Grâce à son ouïe fine, le Namek entendit parfaitement le garçon essayer de retenir ses sanglots, sans succès. Le Saiyajin en kimono rouge finit par sortir de la maison lui aussi, avec deux gros sacs de voyage dans les bras. Sa démarche en disait long sur sa mauvaise humeur. Malgré tout, il parvenait plutôt bien à garder un sourire de façade. Le fait qu’il ne chercha ni à saluer Piccolo, ni à réconforter Gohan confirma qu’il bouillonnait intérieurement.

“Vous êtes prêts ? Alors direction chez Bulma, on décolle avec son nouveau vaisseau dans la foulée, annonça-t-il, le moins sèchement possible.”

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Kochin inspecta le tableau de bord du vaisseau spatial pour la cinquantième fois de la journée. Il savait très bien qu’ils n’étaient pas encore arrivés à destination mais c’était le seul moyen qu’il avait trouvé pour subir le moins possible le climat extrêmement tendu qui régnait au sein de l’appareil. Il avait bien fait de choisir une planète pas trop éloignée de la Terre lors de leur exil, après la mort de Cold et de Cooler.

Ce trajet de retour long de quelques jours seulement était bien assez insupportable comme ça. Si le voyage avait duré plus d’une semaine, il n’aurait pas donné cher de leur groupe, qui aurait certainement préféré s’entretuer dans le vide spatial plutôt que de devoir cohabiter dans cet engin exigu plus longtemps.

La tension était aussi oppressante qu’elle était omniprésente. Dès que deux passagers se croisaient dans les coursives, on pouvait presque sentir la carlingue du vaisseau trembler. Vegeta passait le plus clair de son temps à monopoliser la salle d’entraînement et il n’acceptait de partenaire que si c’était Numéro 19, qu’il libérait seulement après l’avoir sérieusement abîmé. Quand il n’était pas occupé à le réparer, le docteur Gero restait des heures assis dans un fauteuil, les bras croisés, à fixer les gens passer sans dire le moindre mot.

Quant à Wheelo, il faisait les cent pas sans même regarder où il allait. Il ne pouvait pas travailler à l’intérieur de la navette et sa crainte concernant les dégâts que pourraient subir ses sujets d’expérience pendant le voyage le faisait se comporter comme un félin en cage.

Sur ce triste constat, Kochin reporta son attention sur l’écran. Hiéronimus était toujours là, sur son siège à le regarder, comme pour essayer de le faire craquer mentalement. Il ne restait plus qu’une petite journée avant d’arriver à destination. Puissent-ils survivre jusque-là sans s’étriper. Les yeux maussades du vieillard édenté s’ouvrirent soudain un peu plus grand. Un faible signal sonore retentit et des informations s’affichèrent sur l’ordinateur de bord.

“Tiens, tiens…
-Qu’est-ce que c’est ? grogna Gero d’un ton irritable au possible, comme si cet événement le dérangeait dans sa méditation passive-agressive.”

Le vieux généticien appuya sur quelques touches plus ou moins au hasard et prit un air dubitatif.

“Hmm… il semblerait que l’on se soit approché de la trajectoire d’un autre appareil spatial. Ce type d’alerte indique apparemment que ce n’est pas un vaisseau de l’empire. L’empire de Freezer, donc. Je suis en train d’étudier sa trajectoire, je crois… je ne comprends pas le langage utilisé par cette interface.”

Deux minutes plus tard, Vegeta s’invita dans la salle de contrôle lui aussi. Il venait de se réveiller et était d’humeur massacrante. C’était toujours le cas avant qu’il n’aille s’entraîner.

“Qu’est-ce que vous foutez, les antiquités ?”

Les intéressés ne répondirent pas tout de suite, mais lorsque le Saiyajin arriva à leur niveau, Kochin se retourna, le visage marqué par une constatation d’importance.

“On a capté la présence d’une autre navette. Elle vient de la Terre.”

Le prince sentit l’excitation monter jusque dans sa gorge.

“Ok, on la suit. Kakarotto est là-dedans, c’est certain ! Calcule-moi la trajectoire pour le pister !
-Une minute ! coupa Gero. C’est peut-être une chance qu’il soit loin de la planète lorsqu’on atterrira dessus. Lorsqu’il reviendra, il sera pour le moins surpris par l’accueil qu’il recevra.
-On le suit, j’ai dit ! répéta Vegeta d’un air menaçant. La surprise de nous voir arriver là où il va sera encore plus grande. Et son visage dépité quand il comprendra qu’il va crever n’en sera que plus jouissif.”

Le Saiyajin repoussa Hiéronimus de son fauteuil sans effort et s’installa à sa place. Ce dernier ne prit même pas la peine de se révolter, tant il était outré par les décisions insouciantes prises par le guerrier.

“On ne sait même pas qui est à l’intérieur de ce vaisseau ni où il va, merde ! Pourquoi est-ce qu’on ne…
-Numéro 20, tu la fermes ! explosa Vegeta. Sinon je t’envoie sur Terre à ma façon. Bon, et ce changement d’itinéraire, il vient ?
-On se calme ! tempéra vainement Kochin. Ce n’est pas une course cycliste ! Il ne suffit pas de faire demi-tour et suivre celui qui est devant pour…
-Bordel, pousse-toi, toi aussi !”

Vegeta se leva du siège prit place seul aux commandes. Pendant une trentaine de secondes, il tapota frénétiquement sur divers claviers et finit par appuyer fièrement sur un bouton. Aussitôt, les moteurs du vaisseau émirent d’étranges bruits ressemblant à s’y méprendre à des protestations. Les murs grincèrent à leur tour et le décor étoilé changea quelque peu de configuration.

“Je ne suis pas certain que cette manière de faire soit très académique… et très prudente ! protesta le vieil édenté.
-Vous êtes des robots, vous pouvez survivre dans l’espace, alors ne me faites pas chier ! asséna le prince. L’important, c’est qu’on va pouvoir organiser une jolie fête de retrouvailles.”

Vegeta jubila intérieurement. Il allait enfin pouvoir laver son honneur. Il allait remettre les choses à leur place et punir Goku pour avoir osé le bannir de la Terre.
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