D'humains à cyborgs (l'histoire de C-18 et C-17)

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Re: D'humains à cyborgs (l'histoire de C-18 et C-17)

Messagepar Gotenks le Mer Août 31, 2011 21:45

Décidément j'aime ta fic, les émotions des personnages sont bien retranscrites, l'histoire est superbe, bref tu gère la fougère.

PS: J'aime bien l'expression "de mal en pis"...
Lourd est le parpaing de la réalité sur la tartelette aux fraises de nos illusions.
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Re: D'humains à cyborgs (l'histoire de C-18 et C-17)

Messagepar San999 le Mer Août 31, 2011 21:47

J'ai essayé au mieux de retranscrire les émotions des personnages, donc content que tu le perçoive. ^^ Merci beaucoup! :D Faut dire que j'aime les fougères aussi. ^^

PS: Très belle expression, n'est-il pas? :mrgreen:
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Re: D'humains à cyborgs (l'histoire de C-18 et C-17)

Messagepar Lalilalo le Mer Août 31, 2011 22:39

San999 a écrit:



Ils étaient assis encore à moitié couverts de terre et terriblement sales, mais aucune trace de blessures, si ce n'étaient leurs vêtements encore immaculés de sang [...]



Je pense qu'au contraire, leurs vêtements sont maculés de sang, non ?

Ces deux premiers chapitres s'avèrent intéressants, beaucoup plus sombres que DB par contre.

Je suis étonné que les parents aient erré dans une sorte d'enfer.

Dans DB, il me semble que les personnes tuées par un démon ne vont ni au paradis ni en enfer, mais Krilin, Chaozu et Tortue géniale, tous trois tués par un démon n'ont pas décrit ces "limbes" comme un endroit déplaisant il me semble.

Si au contraire, les parents ont suivi le parcours habituel des âmes, je m'étonne encore plus de leur sentiment.

La Normandie.
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Re: D'humains à cyborgs (l'histoire de C-18 et C-17)

Messagepar San999 le Mer Août 31, 2011 22:46

Je pourrais jouer les mystérieux comme lors de ma première publication de cette fic. Mais de toute façon, si tu voulais vraiment trouver la réponse, il te suffirait de lire mes commentaires, donc, là, je vais répondre. ^^ Kulilin, Kame Sennin et Chaozu ne disent jamais rien sur ce qu'ils ont vécus. En revanche, Karin dit: "Les âmes de ceux qui ont été tués par des démons ne reposent pas en paix... Ils ne peuvent même pas aller dans l'Au-delà... Ils errent en souffrant dans l'Univers..." Il n'a pas été plus précis. Et je ne le serai d'ailleurs pas non plus. ^^ Mais il est clair que c'est vraiment pas agréable d'être un mort, quand on a été tué par un démon.

Pour la faute, je vais corriger de ce pas! :o Vraiment stupide comme faute. ^^'

Je suis content que tu aimes ces chapitres. ^^ Oui, j'ai décidé de faire une histoire assez sombre pour les deux cyborgs. Il y aura quelques passages plus joyeux ou qui feront plus appel à l'action qu'à l'émotion, cependant. ^^

Merci de ton commentaire!
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Re: D'humains à cyborgs (l'histoire de C-18 et C-17)

Messagepar Tinky Dan Dan le Jeu Sep 01, 2011 0:51

C'est vraiment mon coup de coeur cette fanfic ! J'adore ! :D
Je ne me suis jamais dit que les cyborgs pouvaient avoir eu un passé triste, mais c'est plus que probable ! Je ne les aimais pas plus que ça , mais après avoir lu le chapitre 1 la dernière fois , j'ai vu l'épisode dans lequel Trunks tue C17 et C18 sur game one , ça m'a presque rendu triste. :lol:

Sérieusement , j'adore ! J'attend la suite avec impatience , vraiment. :D
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Re: D'humains à cyborgs (l'histoire de C-18 et C-17)

Messagepar San999 le Dim Sep 04, 2011 18:23

Heureux de t'intéresser à des personnages que tu n'aimais pas au départ. ^^ Et oui, même si le manga ne nous laisse pas deviner une enfance triste, il y a quelques éléments montrant que les cyborgs n'ont pas eu la vie facile. En fait, N°17 et N°18 du futur sont les seuls méchants qui laissent deviner qu'ils sont devenus comme ça, et pas juste qu'ils sont méchants et point.

Bref! Tu auras la suite dans cinq jours! Merci de ton commentaire! ^^

[edit]Nuevo chapitre![/edit]




Chapitre 3: À l'hôpital




Un an et demi passa. Nato continuait à se cacher derrière son mur d'indifférence, Dona de s'enfoncer dans sa dépression. L'animosité des enfants à l'égard de leur père montait. Ils continuaient malgré tout leur entraînement drastique, et ils étaient devenus vraiment très forts, mais Nato n'était jamais satisfait. Les jumeaux étaient inscrits dans une école de Kita no Miyako. Ils avaient réussi à s'intégrer, mais ils ne s'étaient pas fait de vrais amis et préféraient rester entre eux. Quant à leurs notes, elles n'étaient pas fantastiques, mais étaient suffisamment bonnes pour qu'ils n'aient pas à s'inquiéter d'un redoublement. Compte tenu du temps qu'ils passaient à leur entraînement, temps qui débordait sur celui qui aurait dû être imparti aux études, on pouvait même considérer que leurs notes étaient extraordinaires.

Mâron et Hazel suivaient un cours d'histoire, un cours qui les ennuyait profondément. M. Rekish, un petit homme dont les quelques cheveux entourant sa calvitie étaient grisonnants, et qui portait un costume brun foncé, était absolument soporifique de l'avis de tous les bambins. Mais il avait la punition facile, voilà pourquoi ils préféraient s'ennuyer plutôt que de chahuter.

« Gérinovitch est né en 374 dans une petite ville du sud de la région du Jakchyo et est mort en 435 à Santeren, l'actuelle Naka no Miyako. Il est considéré comme l'un des plus grands philosophes du IVe siècle. Cependant, il était aussi un homme politique très important de l'histoire. Et c'est à cet aspect que nous allons nous intéresser. En effet, en tant que Premier Ministre de l'ancienne petite république de Goranz, dont Santeren était la capitale, je le rappelle, il apporta des réformes économiques très efficaces qui furent ensuite adoptées par toutes les petites nations de l'époque. Ces réformes… »

Mâron et Hazel n'écoutaient même pas, et regardaient à travers les grandes fenêtres à carreaux de style ancien. Ils se sentaient tellement peu concernés par ce qui était dit. Mais c'était à peu près pareil pour tous les cours. Cependant malgré le désintérêt pour les études qu'ils ressentaient, l'école était le seul endroit où les jumeaux se sentaient à peu près bien. Le seul lieu où ils ne ressentaient pas cette angoisse oppressante. Ils redoutaient toute la journée le moment de retourner chez eux, de retrouver le sourire vide de leur mère, essayant de se montrer chaleureuse et aimante envers ses enfants, mais ne parvenant qu'à leur communiquer son mal d'être. Puis leur père rentrait, toujours glacial. Il demandait à leur mère si ses recherches de travail avançaient, elle rétorquait que non et il n'allait pas plus loin. Il ne lui jetait pas un regard. Il demandait alors aux enfants d'aller se préparer pour leur entraînement. Ceux-ci ne ressentaient plus que de la colère pour lui. Il s'en était rendu compte, mais pensait que cela les aiderait à se battre avec plus d'ardeur.

« Mâron, est-ce que tu peux me répéter ce que je viens de dire ? »
Elle sursauta.
« Et merde ! » pensa-t-elle. « Pourquoi moi ? Personne n'écoute de toute façon !
- Alors ?
- Et puis va te faire voir ! » continua-t-elle en elle-même. « Non. » Cette fois-ci, elle parla à haute voix.
« Et pourquoi ça ?
- Parce que ça ne m'intéresse pas ! » répondit-elle sèchement, agacée par l'insistance de l'instituteur.
Tout le monde se mit à rire. Mais un regard furieux de M. Rekish suffit à les faire taire. La trentaine d'élèves assis sur des pupitres en bois individuels, se calma et détourna les yeux. Sauf Mâron et Hazel qui n'avaient même pas réagi à cette technique pourtant si efficace avec les autres élèves. Le professeur n'appréciait pas du tout. Il pensait que pour se faire respecter, il fallait s'imposer. Or il sentait bien que ces deux jumeaux étaient loin de le trouver impressionnant, c'est pourquoi il ne les aimait pas beaucoup.

« Au bureau de M. Kocho ! Et vite ! On va voir si tu fais toujours la maligne ! »
Mâron obéit mais rit intérieurement. Il ne pensait quand même pas qu'elle avait peur du proviseur ? Elle était habituée à bien plus coriace. Elle repoussa sa petite natte derrière son dos recouvert d'un simple t-shirt blanc, puis elle passa sa main sur son jean, comme pour le défroisser, et prenant son sac à doc bleu marin, elle se dirigea vers la porte. Son frère ricana sous cape, repoussant ses cheveux qui lui arrivaient pile au niveau des yeux. Pendant qu'elle sortait, le professeur continua sa leçon.

« Gérinovich fut aussi le premier à proposer, lors de la fameuse Conférence de Jineba en 412, la formation d'un super état qui regrouperait tous les petits pays d'alors en une grande fédération. Bien qu'on lui ait ri au nez, il parvient quand même à faire accepter un accord de libre échange complet qui aboutira six ans plus tard sur le Traité de Parsley City. C'était le début de ce qui deviendra cette future supra nation que nous connaissons tous et dans laquelle nous vivons. Le plus incroyable est que Gérinovitch avait déjà préparé ce qui pourrait être les fondements politiques pour le bon fonctionnement d'un tel état. Ces fondements sont encore actuellement utilisés par le Roi Kokuô ! »

Elle alla chez le proviseur, dont le bureau avait le même style ancien que toute la bâtisse. Le relativement jeune proviseur en lui-même affichait un air sérieux et élégant, dans son petit costard bleu-gris et avec sa petite moustache du même brun que ses cheveux bien peignés en arrière. Elle lui raconta pourquoi on la lui avait envoyée, sans même essayer d'enjoliver les choses en sa faveur. M. Rekish entra dans la pièce quelques minutes plus tard et se joignit à la leçon de morale qu'avait entamée le proviseur. Elle ne fit même pas semblant d'écouter, mais ils ne parurent pas le remarquer puisqu'ils finirent par la laisser partir avec deux heures de colle et une copie à rendre pour la semaine suivante. Deux heures de colle ? Ils ne se rendaient même pas compte à quel point cela la soulageait.

Une fois sortie du bureau, elle se dirigea vers la cours de récréation, un grand espace goudronné avec quelques arbres dispercés de-ci de-là, et des tables en bois réparties dans certaines zones. Au moment de sortir, un garçon de sa classe, Enpits, l'apostropha.
« Eh ! Tu sais que je t'ai trouvée cool tout à l'heure ? Tu l'as bien remis à sa place. J'aimerais bien pouvoir faire pareil !
- Et pourquoi tu ne le fais pas, alors ? » répondit-elle, indifférente.
« T'es folle ! J'oserais jamais !
- Alors ne dis pas de paroles en l'air !
- Allez ! Sois pas si méchante. Tu sais, tu me plais beaucoup !
- Ah, oui ? Et bien ce n'est pas réciproque.
- Eh! Sois cool ! Détends-toi ! Je te trouve très mignonne ! »
Il lui mit la main aux fesses. Malheureusement pour lui, il ne savait pas qu'elle était une disciple du kurumisenryu, et encore moins qu'elle pourrait facilement assommer un adulte. La réaction ne se fit pas attendre. Elle lui envoya un violent coup du revers de la main. Il se retrouva à terre.
« Recommence ça, et je te brise tous les doigts de la main ! »

Le garçon, pleurant, se mit à saigner drument du nez. Mâron se demanda alors si elle n'y était pas allée un peu fort. Elle s'apprêtait à l'aider à se relever, mais il la repoussa. C'est alors qu'un grand gaillard d'une classe supérieure s'approcha. Il devait bien avoir trois ans de plus que Mâron.
« Dis donc, toi, qu'est-ce que tu viens de faire à mon petit frère ? »
Elle toisa le grand garçon du regard. Elle était désolée qu'Enpits saigne autant, mais pas au point de se rabaisser en s'excusant alors que c'était lui qui l'avait provoquée. Elle répondit donc : « Je l'ai frappé. Ça te pose un problème ? Il n'avait qu'à ne pas poser ses sales pattes sur moi ! »

Elle allait s'éloigner mais quatre autres grands adolescents, deux garçons et deux filles lui barrèrent la route. Le frère d'Enpits lui dit : « Tu ne crois quand même pas que je vais te laisser te tirer après ce que tu as fait à mon petit frère ? On ne touche pas à la famille. »
Elle le dévisagea. Elle se disait bien que sa tête lui était familière, c'était Grafit, la brute du coin, et sa bande. Ainsi c'était le grand frère d'Enpits ? Elle regarda en direction de sa victime et vit qu'il la fixait d'un air goguenard malgré une expression toujours endolorie et des larmes aux yeux, la main sur le visage, le sang filtrant toujours au travers. Ils ne s'imaginaient tout de même pas lui faire peur ? Hazel qui voyait la scène de loin, s'approcha, dans son t-shirt rouge sans manches et son short beige.
« Un coup de main soeurette ?
- Fais comme tu veux. »

Des enfants s'étaient déjà agglutinés, flairant la bagarre.
« Mais pour qui ils se prennent ? » pesta Grafit. « Que l'un de vous s'occupe du gosse. Mais laissez-moi la gamine. »
Mâron lui jeta un regard glacial droit dans les yeux. Cela le mit encore plus en furie.
« Tu va arrêter de te croire supérieure !
- Mais je te suis supérieure, grosse brute sans cervelle. » répondit-elle avec un sourire en coin.
Cette phrase fit frémir tous ceux qui, parmi les spectateurs de la scène, avaient déjà eu à faire à Grafit. Ils se demandaient où cette fille trouvait le courage ou la folie de lui parler ainsi.
« Quoi ? ! ? »
Il leva le bras pour la frapper, mais avant qu'il n'ait le temps de le baisser, Mâron lui fila un crochet du droit avec tout le poids de son corps dans le ventre. Grafit se plia en deux sous le regard ébahi des ses compagnons.
« Qu'est-ce que… Grafit !
- Sale gamine ! »

Les autres adolescents s'apprêtaient à attaquer Mâron, mais Hazel donna deux légers et rapides coups de pieds sur l'arrière du genou d'une d'entre eux, celle-ci perdit l'équilibre et s'effondra. Les autres s'arrêtèrent, sur le point de trébucher sur la jeune fille.
« Je commence à perdre patience ! On ne va quand même pas se faire ridiculiser par des gosses ! »
Sur ces mots, Grafit se releva. Les cinq adolescents encerclèrent les jumeaux. Ceux-ci avaient les nerfs à vif. Ils avaient juste envie d'être tranquilles au moins un moment dans la journée, mais ces brutes les avaient vraiment mis en colère et ils voulaient en découdre. Hazel lança la première attaque, il se dirigea vers l'une des filles, celle-ci allait riposter, mais, au dernier au moment, il changea de direction et fonça vers Grafit qui était juste à côté. Il repoussa le bras de la fille du bout des doigts vers l'avant de la poitrine de celle-ci, et, dans un même mouvement, frappa du bout des quatre doigts de son autre main la gorge de Grafit qui en eut le souffle coupé. L'adolescente, distraite, n'eut pas le temps de voir Mâron lui sauter dessus pour lui asséner un coup de pied au visage. Elle fut propulsée au sol. La bagarre aurait pu continuer, si un professeur n'avait pas hurlé :
« Qu'est-ce qu'il se passe ici ? »
Mâron tiqua quand elle se rendit compte que c'était encore M. Rekish. Apparemment, il avait été assigné pour surveiller le préau. Celui-ci aussi les regarda d'un air agacé quand il comprit que c'était Hazel et Mâron.
« Encore toi ? Décidément, tu n'en rates pas une, aujourd'hui ? Une bagarre à présent ? Et avec ton frère aussi ? Vous allez tous me faire le plaisir de m'accompagner chez M. Kocho ! »

Ni Mâron, ni Hazel n'essayèrent de protester que c'était Grafit et sa clique qui les avaient provoqués, et personne ne le fit à leur place. Rekish chargea un élève d'emmener Enpits à l'infirmerie, puis accompagna les jumeaux et la bande de Grafit chez le proviseur. Les cinq adolescents furent les premiers à passer devant Kocho. Quand ils sortirent de son bureau, ils jetèrent un regard noir aux petits et ceux-ci entrèrent. Une fois de plus Mâron se retrouva dans le bureau du proviseur, cette fois-ci accompagnée de son frère. Encore une fois le proviseur teint un discours moralisateur que les deux enfants n'écoutèrent pas, mais cette fois-ci M. Kocho ne l'entendait pas de cette oreille et s'aperçut qu'il n'avait pas l'attention des jumeaux.
« Petits impertinents ! Vous… »
Il fut interrompu par la sonnerie du téléphone.
« Oui ! … Comment ? Écoutez Hisho, je suis occupé. Est-ce que… … Comment ? … Oui… Je viens… »
Il raccrocha. Étrange, sa voix était passée de la colère à l'inquiétude en un instant. Il se leva.
« Restez là les enfants, je reviens tout de suite. M. Rekish restez avec eux. »

Les enfants n'en revenaient pas, auraient-ils senti de la douceur dans son intonation ? Il poussa la porte. Mâron et Hazel tentèrent de jeter un œil à l'extérieur. Mais ils ne parvinrent pas à voir quoique ce soit.
« Restez tranquilles ! » tonna Rekish.
Il ne changeait pas, lui. Les jumeaux patientèrent un moment avant que M. Kocho n'ouvre enfin la porte. Ils aperçurent ce qui semblait être un policier. Le proviseur appela Rekish, celui-ci, paraissant intrigué, avança vers lui. Ils restèrent un moment sur le seuil de la pièce, Kocho murmura quelque chose au professeur que les enfants ne purent saisir. Cependant ils virent Rekish prendre un air choqué et l'entendirent souffler "Mon Dieu !" Puis, ils acquiescèrent tous les deux et l'enseignant sortit de la pièce en leur jetant un regard compatissant. Là, c'était sûr, quelque chose n'allait pas. Ils virent Kocho s'approcher d'eux d'un air triste. Leurs cœurs battaient la chamade. Ils étaient franchement inquiets. L'homme s'accroupit devant eux.
« Les enfants, j'ai une mauvaise nouvelle, votre mère a eu un accident. Elle est à l'hôpital. Elle… Elle est dans un état critique. »

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Mâron et Hazel étaient dans la voiture des deux policières qui les emmenaient à l'hôpital. Ils avaient l'impression que leurs cœurs allaient bondir hors de leurs corps. Apparemment leur mère s'était fait renverser par une voiture alors qu'elle traversait la rue. Le chauffard s'était ensuite enfui. C'était tout ce que les enfants avaient pu soutirer des deux agentes de police à force de les marteler de questions. Celles-ci leur avaient aussi dit qu'on n'avait pas réussi à contacter leur père. D'autres policiers étaient alors partis le chercher à son lieu de travail que son employeur leur avait indiqué, le stade Sakkâ où il était responsable de la sécurité pour la journée. Mais ça, les enfants s'en fichaient car ils savaient que l'accident de leur mère n'intéresserait pas leur père.

Une fois arrivés à l'hôpital, les quatre allèrent droit à la réception.
« Bonjour monsieur, Agentes Manacle et Païpu, pourrions-nous savoir le numéro de la chambre de Mme Nuss Dona, s'il vous plaît ? »
Les deux agentes, habillées du même uniforme bleu à casquette, auraient pu former un duo comique si les circonstances s'y étaient prêtées, tant elles avaient un physique opposé. Manacle était petite mais corpulente, avait la peau noire, des cheveux frisés et de grands yeux. Alors que Païpu était grande et élancée, avec une peau pâle, des cheveux noires, longs et lisses et des yeux en amande. L'infirmier en charge les toisa un moment, puis sembla étonné quand il vit que ces deux policières étaient accompagnées de deux enfants.
« C'est… C'est pourquoi ?
- Nous accompagnons ses enfants. »
Il jeta un regard sur les visages angoissés de Mâron et Hazel, puis sans dire un mot tapota sur un ordinateur et informa : « Chambre 413. »

Suivis des deux policières, les jumeaux arrivèrent à la chambre 413 où ils firent face à un spectacle terrifiant. Leur mère, qui avait le visage en partie couvert de bandelettes ensanglantées et un torse nu dans le même état, se débattait avec les médecins et les infirmiers. Elle hurlait et sanglotait.
« S'il vous plaît, ne me laissez pas mourir !
- Bien sûr que non, madame ! Calmez-vous !
- Vous… Vous ne comprenez pas ! Là-bas c'est horrible ! C'est… C'est pire que tout !
- Madame, calmez-vous ! Vous ouvrez toutes vos plaies !
- On souffre atrocement ! Terreur ! Sou… Souffrance ! Douleeuuuur !
- Vite ! Zéro trois de morphine !
- Non ! Non ! Pas de morphine ! Je veux rester réveillée !
- Bon sang ! Il faut la calmer !
- Je ne veux pas retourner là-baaas !
- Mais sanglez-la ! »
Soudain, Dona aperçut ses enfants.
« Mâron ! Hazel ! Aidez-moi ! Empêchez-les de me faire ça ! »

L'agente Païpu éloigna les enfants de la chambre. Ils entendirent quelques hurlements.
« Tenez-lui le bras pendant que j'injecte !
- Noooon !
- Mais tenez-lui le bras ! »
Puis les hurlements s'apaisèrent peu à peu, jusqu'à ce qu'on ne les entende plus. Hazel et Mâron étaient prostrés sur le banc dans lequel les policières les avaient installés. L'hôpital émettait tous les bruits classiques de n'importe quel hôpital, avait la même odeur et il était d'une blancheur immaculée et oppressante. Les deux enfants se sentaient impuissants. Puis après quelques minutes un médecin vint leur annoncer qu'ils pouvaient aller voir leur mère. Ses bandelettes n'étaient plus aussi imprégnées de sang que tout à l'heure, sans doute les avait-on changées. Elle avait le visage un peu adouci. Elle était dans une chambre individuelle, aussi blanche que le reste de l'hôpital. Après un long moment silencieux auprès de leur mère, Hazel se leva.
« Je vais nous chercher un verre d'eau. »

Mâron ne répondit pas. En revenant, Hazel surprit une conversation entre Manacle et un médecin. Il était dans un angle de vue difficile pour les deux adultes et il les écouta.
« Comment va-t-elle docteur ?
- Et bien, ses blessures sont très graves et elle a de nombreuses hémorragies internes et des côtes brisées. Mais le plus inquiétant est son état d'excitation intense. Elle est arrivée ici inconsciente et on l'a soignée comme on pouvait, mais une fois réveillée elle s'est mise à s'agiter violemment et à tenir des propos incohérents. Je n'ai jamais vu quelqu'un avec un air aussi effrayé. À vrai dire, je ne comprends pas comment elle peut avoir la force de s'agiter ainsi, avec six côtes cassées, elle ne devrait même plus pouvoir remuer. Nous avons eu le plus grand mal à la calmer, nous lui avons injecté de la morphine à trois reprises. Mais ces agitations ont beaucoup aggravé son état.
- Je vois…
- Je sais que vous vouliez l'interroger pour qu'elle vous donne la description du chauffard ou de son véhicule, mais très franchement elle n'est pas en état…
- Nous comprenons. Nous avons essayé de trouver des témoins oculaires qui nous donneraient des indications sur le conducteur, mais comme très souvent dans ces cas, tout le monde a vu la scène, mais personne n’a vu le chauffard… Une voiture blanche à roues, c'est tout ce qu'on sait. Nous n’avons pu qu’obtenir des témoignages sur le comportement de Mme Nuss. Ils s’accordent tous pour dire qu’elle avait l’air terriblement déprimée et qu’elle a traversé la rue de manière très imprudente. »
Hazel reteint son souffle.

« Mon Dieu ! Un suicide ? Pourtant, tout à l'heure…
- Non. Je ne pense pas… On ne se suicide pas avec des commissions que l’on vient de faire…
- Tant mieux… C’est déjà dur comme ça. Je n’arrête pas de penser à ses enfants… Vous avez des nouvelles du père ?
- Justement, mon équipière est allée appeler nos collègues pour savoir s'ils arrivent. Ils étaient en route… Malheureusement ils étaient coincés dans un embouteillage dû à un carambolage, la dernière fois qu'on leur a parlé. J'espère que ça va mieux.
- J'espère qu'ils ne mettront pas trop longtemps, car je ne pense pas qu'elle passera la nuit.
- Mon dieu ! Vous… Vous êtes sûr ?
- Malheureusement… Il y a très peu de chances qu'elle survive…
- Pauvres enfants… »
À ce moment, ils entendirent un bruit d'eau. Hazel venait de laisser tomber les gobelets, sous le choc.
« Tu… Tu étais là… ? »
Les deux adultes regardèrent l'enfant d'un air triste. Manacle s'avança vers Hazel, s'agenouilla et le prit dans ses bras. Le monde de Hazel était sur le point de s'écrouler pour la deuxième fois dans sa vie. Mais il ne pleura pas.

Quand il retourna dans la chambre, il ne dit pas un mot. Il n'avait pas ramené d'eau et Mâron ne posa pas de questions. Dona était toujours endormie mais marmonnait un charabia incompréhensible, on pouvait juste saisir quelques mots, "mort", "souffrance", "là-bas", "terreur" et d'autres choses incohérentes. Il s'approcha du lit pour se mettre à son chevet. Il observa son visage à moitié couvert par des bandages. Quand tout a coup sa mère ouvrit des yeux révulsés, saisit fortement le poignet de Mâron et murmura d'une voix d'outre-tombe : « Je ne veux pas retourner là-bas… »

Les deux enfants sursautèrent. Mâron finit par crier à Hazel : « Va chercher un médecin. »
Celui-ci s'exécuta. Il courut vers le médecin.
« Venez vite ! Maman s'est réveillée !
- Quoi ? ! Mais c'est impossible avec toute la morphine qu'on lui a administrée ! »
Il appela tout de même une autre médecin et des infirmiers. Ils accoururent tous vers la chambre, y compris les deux policières qui voulaient savoir ce qui se passait.

Quand ils arrivèrent dans la chambre Dona tenait toujours le poignet de sa fille, mais avait les yeux fermés, la face crispée. Le rythme cardiaque affichait à plat sur l'écran. Un son aigu et continu se faisait entendre. Mâron se retourna. Une expression indescriptible sur le visage et une intonation indéfinissable dans la voix, elle souffla : « Elle ne veut pas me lâcher… »
Tout le monde eut froid dans le dos et se figea une seconde. Puis un médecin reprit ses esprits.
« Elle est en arrêt cardiaque. Vite ! Allez chercher un défibrillateur et dégager sa fille de son étreinte, sinon on va l'électrocuter ! En attendant, je vais lui faire un massage cardiaque ! »
Le médecin se mit au travail. Tandis que l'autre docteure ramenait le défibrillateur, mais elle ne put l'appliquer car les infirmiers ne parvenaient pas à faire lâcher prise à la mère. Pourtant, celle-ci était morte. Seuls ses muscles crispés la faisaient s'accrocher à sa fille.
« Mais bon sang ! D'où vient cette rigidité musculaire ? »

Hazel assistait à la scène, complètement paralysé, sur le pas de la porte. Il revivait les événements de deux ans plus tôt. L'impuissance. L'angoisse. L'incompréhension. La terreur. Sa mère morte. Ses bandages s'étaient à nouveau couverts de sang. Le regard de sa sœur était redevenu aussi vide que ce jour-là. Cette fois-ci, il ne pleurait pas. Pendant qu'on brisait les doigts de sa mère pour la délivrer, Mâron resta impassible. L'agente Manacle prit Hazel par les épaules et l'éloigna de la chambre.

Quand leur père arriva enfin, il était trop tard. Ses enfants, lorsqu'ils le virent entrer dans la chambre où ils étaient restés sans bouger, sans parler et sans avoir la moindre réaction jusque-là, lui jetèrent un regard plein de haine. Leur mère était morte sans avoir eu l'écoute qu'elle demandait. Ils sortirent. Nato les regarda un moment, impassible, s'éloigner de lui. Il s'assit au chevet de sa défunte épouse, repoussa la couverture, contempla son visage livide un moment, lui prit délicatement sa main encore intacte, posa doucement son propre visage dessus et pleura en silence.
Dernière édition par San999 le Mer Fév 08, 2012 13:09, édité 1 fois.
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Re: D'humains à cyborgs (l'histoire de C-18 et C-17)

Messagepar Tinky Dan Dan le Dim Sep 04, 2011 19:21

Toujours excellent !
Les pauvres, ils n'ont vraiment pas de chance avec leur vie.
Et les mots que Dona prononçait, c'est vraiment terrifiant.

J'ai hâte de lire la suite , je suis trop fan ! :D
Je considère que c'est vraiment le passé de C17 et de C18. 8)
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Re: D'humains à cyborgs (l'histoire de C-18 et C-17)

Messagepar Tendou Buu le Dim Sep 04, 2011 19:24

J'aime beaucoup ta fic San;c'est très bien écrit et de plus tu donne un bon passé aux cyborgs;bref du très bon. :)
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Celui qui excelle à résoudre les difficultés les résout avant qu'elles ne surgissent.

Celui qui excelle à vaincre ses ennemis triomphe avant que les menaces de ceux-ci ne se concrétisent.


Sun Tzu


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Re: D'humains à cyborgs (l'histoire de C-18 et C-17)

Messagepar San999 le Dim Sep 04, 2011 19:45

Son Goten => Content que cela continue de te plaire! Et c'est flatteur que tu considères cela comme un passé valide pour les cyborgs. ^^ Merci de ton commentaire!

Tendou Buu => Content que tu aies lu et que cela te plaise! Merci du commentaire!
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San999
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Re: D'humains à cyborgs (l'histoire de C-18 et C-17)

Messagepar Gotenks le Dim Sep 04, 2011 20:09

C'est toujours super :D , Le cours d'histoire m'a intéressé moi, on apprend pourquoi il y a un "roi du monde", avec leur mère morte la suite ça va être barbare :lol: . Voila, j'adore alors dépêche toi de mettre la suite, c'est un ordre :twisted: .
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Re: D'humains à cyborgs (l'histoire de C-18 et C-17)

Messagepar San999 le Ven Sep 09, 2011 13:35

gotenks a écrit:C'est toujours super :D , Le cours d'histoire m'a intéressé moi, on apprend pourquoi il y a un "roi du monde", avec leur mère morte la suite ça va être barbare :lol: . Voila, j'adore alors dépêche toi de mettre la suite, c'est un ordre :twisted: .
Ouais, l'air de rien, je me suis amusé avec ce court passage du cours d'histoire. ^^ À noter que Gerinovich est évoqué dans le manga, durant un cours que suivent Gohan et Videl. C'était un clin d'oeil de ma part. Pour ce qui est des conséquences de la mort de Dona, je te laisse le découvrir dans quelques jours. Car, non, même si cela vient de toi, Gogo, je ne publierai pas plus rapidement le prochain chapitre. ^^ (Déjà que si tu avais été poli, j'aurais de toute façon refusé, mais en plus avec un ton aussi autoritaire dans ton post, je risque pas de céder.)



[edit]New chapter![/edit]




Chapitre 4: Un jour comme un autre




Ils étaient tous les trois dans le skycar familial. Ils rentraient après avoir passé plusieurs heures à l'hôpital, toute la nuit en fait. Le père était resté un long moment au chevet du corps sans vie de son épouse. Les enfants, prostrés, n'avaient pas bougé des chaises dans le long couloir, à côté de la chambre de leur mère. Beaucoup de personnel et de gens venus visité des patients les regardaient curieusement, mais ne s'arrêtaient pas. Manacle et Païpu, les deux agentes, ayant fini leur service n'avaient pas quitté les deux enfants. Elles avaient essayé de leur faire évacuer leur chagrin. Mais ce fut vain, Mâron et Hazel étaient demeurés silencieux et n'avaient versé aucune larme. Tout ce qu'elles pouvaient faire, était leur apporter une présence réconfortante. Lorsque Nato était enfin sorti de la chambre de sa femme, il avait les yeux rouges d'avoir pleurer. Il avait réglé toutes les affaires administratives immédiates concernant le décès de Dona, puis s'était dirigé vers ses enfants. Les deux agentes s'étaient alors effacées. Il s'était assis auprès d'eux. Ils étaient restés ainsi quelques minutes, puis il avait tenté un geste de tendresse, mais Mâron et Hazel l'avaient repoussé. Il avait essayé de leur parler, mais ils ne l'écoutaient pas. Pour la première fois depuis deux ans et demi, il avait voulu établir un vrai contact avec eux, mais il avait échoué.

Il regarda à travers le rétroviseur et observa ses enfants. C'était peut-être trop tard. Il avait coupé la communication depuis trop longtemps. Mais il se devait de tout faire pour la reprendre. Il s'était enfin réveillé, mais le réveil était dur. Il avait perdu son épouse. Il l'avait enfermée dans le silence, et ses amers regrets ne pourraient jamais changer cet état de fait. Mais il avait bien l'intention de libérer ses enfants de cet enfermement.

Ils finirent par arriver chez eux. Bien qu'ils n'eussent pas dormi de la nuit, ils n'allèrent pas se coucher immédiatement. Évidemment, ils ressentaient un grand vide. Le fait de savoir qu'elle ne serait plus jamais là… Mâron et Hazel espéraient que le ciel redeviendrait noir. Mais ils savaient que ça n'arriverait pas. Cette mort était trop réelle contrairement à la dernière fois. L'absence de leur mère était pesante, mais ils allaient devoir s'y faire. Ils ne la reverraient plus, malgré tous leurs espoirs que le ciel s'obscurcisse. Ce sentiment était nouveau pour Nato, et il se demandait comment il allait remplir ce vide. Ses enfants, eux, connaissaient bien cette émotion. Ils l'avaient vécue deux ans et demi auparavant. Mais cette fois-ci, ils ne revoyaient pas un bon souvenir à chaque coin de l'appartement, non. Ils se rappelaient seulement des sourires vides de leur mère, de son désespoir de plus en plus profond. Leur colère envers leur père montait, ils en ressentaient presque de la haine.

Nato alla dans la cuisine, il prépara un lait chaud et quelques biscuits. Il les rapporta dans la salle de séjour. Il savait que reprendre le contact avec ses enfants n'allait pas être chose facile. Il devait y aller doucement.
« Tenez… Vous n'avez rien mangé depuis hier midi. Mangez ça. Ensuite, allez vous coucher. Vous avez besoin de dormir un peu. Je vous préparerai quelque chose de plus consistant à votre réveil. »

Les enfants lui jetèrent un regard haineux, se levèrent et partir dans leurs chambres. La colère qu'ils ressentaient envers lui les aveuglait tant, qu'ils ne se rendirent pas compte qu'après deux ans et demi il était enfin redevenu leur père. Après qu'ils étaient sortis de la pièce, Nato fixa les deux tasses de lait et les biscuits. Des larmes commencèrent à couler le long de ses joues. Il sentait que cela allait souvent arriver, mais il s'en fichait, il s'était libéré. Même s'il avait fallu une tragédie pour cela, il s'était libéré. Et il espérait juste que cela ne soit pas trop tard pour eux, au moins.

Les jumeaux s'étaient réunis dans la chambre de Hazel. Cependant ils ne disaient pas un mot, la présence de l'autre les réconfortait, et c'était tout ce dont ils avaient besoin. Ils avaient tous les deux enfilés leur tenues pour se coucher, de simples t-shirts blancs et des bas de training jaune pour le garçon et bleu pour la fille. Le brun était couché sur son lit, tourné vers le mur. Mâron était assise au pied de ce même lit. Elle observait le mur d'en face, recouvert des posters des groupes préférés de son frère. Au bout, d'un moment, elle entendit un léger gémissement. Elle se leva et regarda son frère.
« Hazel… ? »

Il dormait, mais une larme coulait le long de sa joue. Il devait rêver. Sa sœur essuya la larme et lui caressa la joue. Elle sourit tristement. Elle couvrit son frère, puis se coucha dos à dos avec lui. Elle s'assoupit rapidement. Le père passa dans la chambre et vit qu'ils dormaient tous les deux. Il eut un sourire à la fois tendre et mélancolique. Il fouilla dans une armoire, en sortit une couverture et en recouvrit Mâron. Il alla lui aussi se coucher.

Quelques jours plus tard, eurent lieu les funérailles. Le ciel ne s'était pas assombri. Malgré le petit et vain espoir que les deux enfants avaient eu, il n'y eut pas de second miracle. La police avait cherché le meurtrier de leur mère, celui qui s'était enfui après l'avoir renversée, mais ne le retrouvèrent pas.

Nato avait essayé tout le temps d'avant la cérémonie de se rapprocher de ses enfants, mais ce fut inutile, ils se muraient dans une haine silencieuse. Le pire était que cela les empêchait d'exprimer leur chagrin. Il se sentait extrêmement coupable vis à vis de Dona, mais aussi des jumeaux. Il avait songé à déménager, mais il avait renoncé devant l'exemple du gâchis qui s'était produit malgré leur dernier départ. Partir ne servirait à rien, il fallait qu'il résolve cela là où ils étaient déjà.

Il n'y avait pas grand monde à ces funérailles. Leurs grand-parents étaient tous décédés, d'ailleurs à part la mère de leur père, Mâron et Hazel n'en avaient connu aucun. Dona avait bien eu un petit frère, mais celui-ci était mort bébé et Nato était fils unique. Quant aux rares amis que la famille avait à l'époque où ils vivaient en montagne, ils les avaient tous perdus en déménageant, n'ayant donné leurs coordonnées à aucun d'eux. Et vu l'isolement psychologique dans lequel toute la famille s'était plongée, ils ne s'étaient évidemment pas fait de nouveaux amis à Kita no Miyako. Ainsi, à part Nato, Mâron, Hazel et les agentes Manacle et Païpu, qui avaient eu la gentillesse de venir assister à la cérémonie avec eux, il n'y avait personne. Le cimetière était vide. Cependant, Hazel remarqua une femme brune qui restait debout au loin. Elle resta là un moment regardant dans leur direction puis le sol. Elle finit par partir.

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Un peu plus de six ans plus tard, le 12 octobre 761, dans une grotte des montagnes au sud de Kita no Miyako aménagée en laboratoire plein de machines et de cables dispersés partout, un homme aux cheveux grisonnants gémissait dans son long blouson blanc. Il frappa sur son bureau plein de paperasses et de plans mécaniques.

« Non ! Il… Il ne peut pas être mort ! C'est moi qui devais le tuer ! Pas cette espèce d'extraterrestre débarqué d'on ne sait où ! Noooooon ! Ma vengeance ! Tout ce pourquoi j'ai vécu ces onze dernières années ! Vain ! Tout cela n'a servi à rien ! Tout ce que j'ai construit ! »
Il renversa tout de son bureau et continua à frapper dessus en pleurant et hurlant. Il finit par se calmer, essoufflé.
« Du… Du calme ! Réfléchis un peu. Ses amis vont le ressusciter. Oui, d'ici un an il reviendra et quand ils se seront débarrassés des deux autres Saiyans, tout reviendra à la normale, et j'aurais en plus pu récolter d'autres données de leurs combats. Oui, voilà, je dois persévérer ! »

Il se dirigea vers ce qui semblait être une table d'opération derrière lui. Un corps s'y trouvait, de nombreux câbles lui étaient reliés.
« Jusqu'à maintenant j'ai toujours utilisé des batteries rechargeables. Malheureusement, ce type de batterie a une durée très limitée avant de devoir être rechargée. J'ai à chaque fois amélioré les capacités de stockage énergétique, mais je n'ai pas réussi à enrayer ce défaut. Avec les nombreux pouvoirs que j'ai dû leur donner, le type de batterie que N°8 utilisait n'était pas aussi efficace avec les androïdes 9 à 15, car il se décharge beaucoup trop rapidement. Mais cette fois, j'ai réussi à créer une batterie aux capacités infinies ! Et tu vas en bénéficier mon petit N°16. Fu ! Fu ! Fu ! N°10, va me chercher la batterie. »
Une personne adossée au mur, immobile, bougea soudainement.
« Hé ! Hé ! N°16, tu seras mon chef-d'œuvre. »

----------------------------------------------------------------------------

Le même jour, un peu plus au nord, à Kita no Miyako, dans une salle de jeux, deux adolescents jouent à un jeu d'arcade rétro.
« Bon sang, Mâron, si tu crois que tu va m'avoir comme ça ! »
La jeune fille ne répondit rien. Elle avait un air indifférent.
« Merde ! J'en reviens pas ! Comment tu peux gagner en t'en foutant ?!
- Partons. Je m'ennuie. Je ne vois vraiment pas pourquoi tu m'as traînée ici. Quel endroit nul !
- Ohlala ! Sœurette, tu pourrais au moins faire semblant de t'intéresser à ce que je te dis. »

Beaucoup de gens dans la salle de jeux surpeuplée, les suivaient du regard. Il faut dire que leurs traits fins et leurs yeux d'un bleu cristallin et perçants n'étaient qu'un exemple de leur beauté. Mâron portait un jeans bleu, moulant, déchiré aux deux genoux et un léger juste-au-corps rouge, sans manches, le col montant jusqu'au milieu du cou. Elle avait des mitaines de cuir noir et des baskets noires aux lacets rouges. Une large ceinture noire était posée sur ses hanches. Ces longs cheveux blonds lui tombaient sur les épaules. Hazel, lui, arborait aussi un simple jeans bleu, déchiré, serré avec une ceinture brune et un t-shirt moulant, vert militaire, aux manches arrachées. Il chaussait de larges bottes noires-vertes, délacées. Ses cheveux mi-longs étaient coiffés en arrière. Il avait de plus un foulard orange enroulé autour d'un de ses bras.

Tout à coup, le regard de Mâron fut attiré par quelque chose. Elle se mit à sourire. Hazel, intrigué, porta son attention dans la même direction. Comprenant ce que pensait sa sœur, il prit aussi un air satisfait. Dans le fond, à côté des vitrines de l'établissement, se trouvait un groupe de voyous, cinq garçons et trois filles. Ils parlaient vulgairement et très bruyamment. Les deux jumeaux se dirigèrent vers la bande. Lorsqu'un des garçons du groupe, du genre bien musclé, celui qui était le plus proche de Mâron, les aperçut, il dit à la jeune fille :
« Hé ! Ma petite blondinette ! Qu'est-ce que tu me veux ? Je te plais, c'est ça ? Tu sais que t'as de la chance ! T'es plutôt mon genre ! »

Ce n'était pas la première fois que Mâron se faisait aborder de manière aussi minable. Elle commençait à s'y habituer même si ça ne lui plaisait pas particulièrement. Cependant, elle savait qu'elle allait pouvoir se défouler. Elle se comporta comme elle le faisait toujours. Elle sourit malicieusement.
« Tu sais que toi aussi tu es mon genre…
- Oh ! Oh ! Oh !
- T'as une touche, on dirait ! Et elle est canon, la poupée ! Tu m'en laisseras un peu, après.
- Tu rêves, je garde tout pour moi ! »
Tous les loubards, y compris les filles, riaient grassement. C'était une constante chez les membres de gangs de la ville, qu'il soit garçons ou filles, hétéros ou homos, ils riaient grassement aux blagues vulgaires.
« Tout à fait le genre de mec que j'aime tabasser. »

Là, tous les gloussements cessèrent en un instant.
« Quoi ?! Non mais comment qu'elle me cause l'autre pétasse ! »
Les rires reprirent de plus belle. Elle ressentait un grand plaisir à l'idée qu'elle allait se défouler.
« Ha ! Ha ! Ha ! Comme il s'est fait casser !
- La honte !
- Vos gueules !
- Hé ! Hé ! Mais il est mignon le garçon qui l'accompagne ! J'en ferais bien mon quatre heures ! »

Si Mâron attirait les machos musclés et sans cervelles, Hazel, lui, attirait les filles vulgaires ou les cruches qui voulaient se faire passer pour rebelles. Tous les deux avaient déjà eu de nombreux petits-amis et petites-amis, mais ils étaient toujours tombés sur ce genre de personnes, et ils s'en lassaient très rapidement. Jusqu'au point où ils décidèrent d'arrêter complètement les petits-amis. D'ailleurs, ils ne comprenaient même pas pourquoi ils avaient commencé à en avoir. Probablement juste pour voir quel intérêt les autres y portaient. Eux n'y avaient rien vu d'intéressant.

La loubarde prit une pose aussi provocante que sa tenue et tenta de caresser le dessous du menton de Hazel du bout de son index. Celui-ci lui attrapa prestement la main.
« Ôte tes sales pattes !
- Doucement, mon mignon. On ne parle pas comme ça aux demoiselles.
- Si tu veux jouer la "demoiselle", ne soit pas aussi vulgaire ! »
Cette dernière remarque acheva de jeter de l'huile sur le feu. Mâron, qui commençait à s'ennuyer d'attendre de donner une leçon de bonnes manières au tas de muscles, n'en fut que plus satisfaite. Hazel aussi d'ailleurs.

Avant que le gérant, qui avait senti que les choses allaient barder, n'ait eu le temps de leur demander de quitter son établissement, une demi-douzaine d'autres voyous se rassemblèrent autour des jumeaux. Ces derniers se jetèrent un regard, sourirent, puis se lancèrent sur la personne qui les avait le plus indisposé. Mâron fonça donc droit sur le tas de muscle, celui-ci n'eut pas même le temps de réagir que déjà la "petite blondinette" lui avait donné un coup de poing sur le sternum, il se tordit de douleur, le souffle coupé et se tenant la poitrine. Celle qui avait abordé Hazel eut plus de réflexes et leva la jambe pour tenter une attaque. Hazel esquiva en tournant sur lui-même et dans le même mouvement lui enfila un coup de pied sur le dos. Elle s'étala au sol. Premier k.o.

Au moment où Mâron avançait pour en finir avec son adversaire, d'autres voyous foncèrent sur elle, le poing déjà levé. Celle-ci évita leurs attaques au dernier moment en s'accrochant à la tête du tas de muscle qui n'avait pas encore récupéré son souffle. Elle se teint dressée sur les mains, appuyée sur lui une fraction de secondes, juste le temps pour que ses deux agresseurs soient suffisamment proches l'un de l'autre. Et là, elle se laissa tomber en ajoutant sa propre force sur ses genoux qui vinrent se fracasser sur la tête des deux voyous. Puis continuant sur sa lancée elle repoussa la tête de celui sur qui elle venait de s'appuyer pour reprendre de la hauteur et redressant l'avant bras, lui mit un coup de coude sur la nuque. Elle ratterrit élégamment. Plus que quatre.

Hazel, pendant ce temps, taclait l'un de ses adversaires. Celui-ci s'écroula sur le dos. Il se retrouva donc épaule à épaule avec Hazel. Ce dernier lui envoya un coup de coude au visage. Un autre l'attaqua avec un banc pris dans la salle, il tenta de frapper les jambes du jumeau avec, mais il ne rencontra que le sol. Déjà, Hazel avait levé ses jambes, son adversaire n'eut que le temps de voir les pieds de celui-ci arrivés sur sa figure. Il fut alors éjecté contre une machine de jeu qui fut endommagée sous le choc. Dans un même élan, le jumeau se remit debout et s'élança sur un autre loubard, l'éjectant violemment sur une machine qui encore une fois explosa. Mâron, quant à elle, défenestrait la dernière avec un jeté.

« Partons ! Cet endroit est un trou à rats !
- C'est ce que tu dis à chaque fois, sœurette.
- Ça, c'est parce que tu choisis toujours des endroits minables et que comme une idiote je te suis. »
Ils ramassèrent leurs vestes, toutes deux en jeans avec des cols en laine, ainsi que quelques pièces des machines d'arcades détruites. Hazel fouilla le grand loubard et prit son étui à capsules hoipoi.
« Hé ! Hé ! J'espère que t'as de belles caisses. En tout cas, maintenant, elles sont à moi. »

Ils sortirent de la salle de jeu. Les passants s'étaient entassés à l'entrée devant la fille défenestrée par Mâron. Hazel sortit une capsule et l'activa. Un skycar maquillé blanc en sortit.
« Waouh ! Pas mal ! »
Il monta dedans, lançant quelques expressions d'admirations. Il s'aperçut soudainement que sa sœur le fixait.
« Allons ! Ne fais pas cette tête, Mâron ! Monte ! On va aller dans un magasin de fringues ! Et on va essayer cette caisse pour voir ce qu'elle a dans le ventre ! »
Elle soupira, il n'était définitivement qu'un gamin. Elle monta dans le skycar. Hazel décolla et fonça à toute vitesse vers Jucshin, le quartier chic de la ville. Hazel était devenu un passionné des véhicules en tout genre et d'armes à feu, tandis que Mâron… Et bien, Mâron faisait semblant de s'intéresser aux vêtements et à la mode. Mais en réalité, rien ne l'intéressait vraiment, et de façon générale elle avait l'impression de s'ennuyer ferme, c'est pourquoi elle s'était choisie une "passion". Même si elle ne la "passionnait" pas, c'était encore ce qui l'ennuyait le moins.

Ils sortirent du skycar. Ils étaient dans une large et très étendue avenue avec des boutiques de luxe tout le long. On voyait facilement que les gens qui s'y promenaient étaient des hautes couches de la société, tous richement vêtus qu'ils étaient. Mâron se dirigea alors vers la boutique de vêtements qui lui semblait le moins ennuyeux. Tout le monde les regardait, mais pas à cause de leur beauté, plutôt à cause de leurs airs de racaille qui jurait avec les lieux. Entrant dans le vaste magasin avec des verrières au plafond, Mâron se fit interpeller par une vendeuse élégamment habillée et coiffée.
« Euh… Puis-je vous aider, mademoiselle ?
- Non, merci. »
Sa voix était suffisamment sèche pour dissuader la femme d'insister. Mâron essaya un très grand nombre de vêtements, ne remettant jamais rien à sa place. Elle prit bien une heure pour essayer toutes sortes de vêtements laissant tout en désordre au grand désarroi des employées. Comme à son habitude, l'adolescente mit discrètement dans une capsule hoipoi les habits qui lui plaisaient, laissa tout le reste sur place et sortit. Ni vu, ni connu. Les vendeuses n'avaient plus qu'à tout ranger et à constater lors de l'inventaire la disparition de certains de leurs articles.
« Au… Au revoir, mademoiselle. »

Mâron rejoignit son frère qui commençait à s'ennuyer à l'attendre dans le skycar.
« Le "shopping" a été bon ? »
Mâron ne répondit rien. Hazel haussa les épaules, démarra et ils s'envolèrent. L'adolescent continua à s'amuser avec son nouveau jouet un moment. Il allait le plus rapidement possible et s'en amusait beaucoup. Ils se firent même courser par la police, mais Hazel était vraiment très doué et il les sema facilement. Ils arrivèrent finalement dans les montagnes qui entouraient la ville. Il décida alors de changer de véhicule. Il essaya plusieurs capsules hoipoi, et tomba finalement sur un modèle rétro rouge à quatre roues.
« Parfait ! C'est ce qu'il nous faut ! Avec ça, on va pouvoir faire des virages serrés et de beaux dérapages. »

Ils passèrent ainsi une bonne partie de l'après-midi. Même Mâron avait apprécié ces prises de risques. Finalement ils stoppèrent le véhicule près d'une falaise pour se détendre. On y avait une vue imprenable sur Kita no Miyako. On pouvait observer toute l'agitation de l'ensemble de la ville, les grands buildings, les tours, les bâtiments ronds, les batisses sphériques posées sur des des pilones de béton, les skycars qui volaient, des montagnes brunes à perte de vue comme arrière-fond et un ciel d'un bleu sans nuages. Il faisait chaud pour une journée d'octobre. Ils restèrent un moment silencieux.

En principe aujourd'hui était un jour de lycée, mais ce n'était pas la première fois que les deux adolescents séchaient. En fait, ils allaient au lycée juste assez souvent pour ne pas être renvoyés. Cela leur donnait une excuse pour ne rien faire. Le plus incroyable était que leurs notes étaient stables, pas exceptionnelles, mais suffisantes. Ce qui faisait dire aux professeurs qu'ils pourraient être d'excellents élèves et faire de grandes études s'ils arrêtaient de "zoner", comme les deux jumeaux aimaient à le dire.

Le directeur avait convoqué leur père à plusieurs reprises, mais c'était peine perdue, cela faisait belle lurette que Nato n'avait plus la moindre influence sur ses enfants. Certains professeurs, consciencieux dans leur travail, avaient tout essayé pour susciter l'intérêt des deux lycéens. Mais rien n'y faisait. Les autres, plus nombreux, ne les considéraient que comme de la racaille et ressentaient même du soulagement quand ils ne venaient pas en cours. Ils ne comprenaient pas l'attention que leur portaient les professeurs qui voulaient les aider. Mâron et Hazel avaient la particularité de les rendre très nerveux. Les enseignants se rendaient compte qu'ils ne les impressionnaient pas le moins du monde, et même si les deux élèves n'avaient jamais agressé personne, que ce soit physiquement ou oralement, dans l'enceinte du lycée, ces instituteurs n'avaient pas le moindre doute qu'ils le feraient sans hésiter à la plus minime indisposition. C'était par ailleurs l'opinion de la plupart des autres étudiants du lycée. Ils connaissaient tous leurs activités en dehors des cours. La majorité d'entre eux préféraient éviter les jumeaux, seuls ceux qui faisaient parti des bandes de voyous, ou les personnes qui fantasmaient sur les "rebelles" osaient s'approcher d'eux, mais le plus souvent le frère et la soeur les envoyaient paître.

En fait, la plupart des activités des jumeaux consistaient dans le vol, les courses avec des véhicules et la bagarre avec des loubards. Le combat et les courses étaient à peu près les seuls choses qui les faisaient éprouver des sensations. Le vol, c'était parce qu'ils voulaient avoir ce qu'ils désiraient, mais n'avaient pas envie de travailler pour ça. Ils avaient cessé l'entraînement depuis près de trois ans. Les relations avec leur père s'étaient dégradées à un point de non-retour. Mais c'était exactement ce qu'ils voulaient. Nato avait fait à peu près tout ce qu'il pouvait pour se rapprocher d'eux, et parfois même les jumeaux avaient été touchés par ses efforts. Mais ils ne pouvaient pas, ils refusaient de revoir en lui un père. Le problème n'était pas tant de lui pardonner, ça ils l'avaient fait depuis longtemps. Le problème était plus profond. S'ils avaient accepté de recevoir l'attention qu'il avait refusée à leur mère, ils auraient eu l'impression de la trahir. C'était elle qui en avait eu le plus besoin, sans jamais la recevoir. Mais il était impossible de revenir en arrière. Plus rien ne pourrait rattraper ça. En tout cas, ils ne voulaient pas retrouver une vie de famille normale après ce qu'il s'était passé, pour les deux jumeaux cela aurait été la plus grande des injustices. Surtout après ce qu'elle avait dit sur la mort, à son décès… Ils ne pouvaient pas imaginer reprendre une vie heureuse, en sachant "où" était leur mère.

« Tu te souviens de quand elle est morte ? »
Mâron regarda son jumeau, surprise qu'ils pensent tous deux à la même chose. Elle sourit légèrement. Il n'était pas son frère pour rien.
« Comment je pourrais l'oublier ?
- Tu… Tu te rappelles de ces choses qu'elle a dit sur la mort ? »
Le visage de Mâron s'assombrit.
« Oui…
- Tu crois que c'était vrai ? Tu crois qu'elle est en train de souffrir en ce moment ? »

Mâron regarda Hazel, un peu étonnée, c'était la première fois qu'il lui parlait aussi ouvertement. À vrai dire, après la mort de leur mère, même si le frère et la sœur étaient restés très proches l'un de l'autre, ils n'avaient jamais eu de grandes conversations, et leurs discussions étaient somme toute assez superficielles. Alors de là à parler de leur mère et de sa mort... Mâron n'eut pas le temps de répondre, il le fit par lui-même.
« Quelle question idiote ! Bien sûr que oui ! Elle était déjà morte une fois. Elle savait à quoi s'en tenir… Et puis, malgré que Nato ait tenté de se rapprocher de nous après son décès, il n'a jamais voulu aborder ce sujet. Il s'est pourtant montré ouvert pour tout, y compris sur ce qu'il a ressenti durant les années juste avant… Mais la mort… Ça… … Quel monde pourri. »

Mâron réfléchissait. Toute une vie pour en arriver là. À quoi tout cela servait-il ? Oui, "pourri" était le bon mot. Elle se sentait prisonnière. La vie ne lui semblait d'aucun intérêt, mais la mort était bien pire. Elle était obligée de subir. Elle n'en voulait plus à son père depuis longtemps, mais elle en voulait à sa mère. Elle avait baissé les bras, elle s'était laissé aller, plutôt que de se battre. Si elle avait relevé la tête, elle n'aurait pas traversé et ne se serait pas fait renverser. Et leur vie aurait peut-être été différente. Mais rien ne servait de regretter le passé, et puis elle ne parvenait pas à haïr sa mère. Elle savait très bien que cette rancune était injustifiée, même si elle ne parvenait pas à s'en séparer. Et la savoir "là" où elle était, horrifiait Mâron.

« Elle a dit quelque chose ?
- Pardon ?
- … Elle… Elle a dit quelque chose avant de mourir… ? »
Mâron resta bouche bée un moment.
« Oui… »
Hazel qui regardait droit devant lui jusque-là, porta son attention vers sa sœur.
« Qu… Quoi… ? »
Mâron tourna sa tête de l'autre côté. Son frère ne voyait plus son visage. Elle resta un court instant silencieuse.
« Je ne sais pas…
- Hein… ?
- Elle a dit quelque chose, mais je n'ai pas compris quoi. J'ai voulu lui faire répéter, mais elle a fermé les yeux et le cardiogramme s'est mis à… … Je n'ai pas entendu ses toutes dernières paroles… »

Sa voix était tremblotante. Hazel n'insista pas. Il s'était toujours demandé quels avaient été les derniers mots de sa mère. Il ne savait pas pourquoi, mais quelque part il espérait que ces dernières paroles auraient pu le réconforter. Lui enlever cette impression que tout était vain. S'il les connaissait, sa vie aurait pu prendre une toute autre tournure, avoir un sens. Sa mère était en quelque sorte ce qui l'avait emprisonné dans cette vie, mais en même temps ce qui lui apportait l'espoir. Mais il savait qu'il y avait peu de chances que ses dernières paroles lui apportent le réconfort qu'il attendait, c'est pourquoi il n'avait jamais osé demander à sa sœur. Jusqu'à ce jour-là. Mais finalement elle n'en savait pas plus. C'était sûrement mieux pour lui. Au moins, il pouvait conserver ce reste d'espoir. Ses pensées se concentrèrent sur sa jumelle, elle avait été là pour ses derniers instants, mais elle n'avait pu comprendre ses derniers mots…

« Tu ne crois pas qu'on est pas très logiques… ?
- Comment… ? »
Elle le regarda, intriguée.
« Et bien, oui, même si nous ne savons pas exactement ce qu'il y après, nous savons au moins que c'est certainement pas très joyeux… »
Il marqua d'un ton ironique le mot "joyeux". Mâron ricana presque, tourna la tête devant elle en fermant ses yeux d'un air pensif et croisa les bras, avant de répondre.
« Tu t'imagines vivre une vie tranquille, bien rangée et bien propre ? Toute emplie de prudence et de sécurité ? Bien étudier pour avoir d'excellentes notes et pouvoir faire des grandes études ? Puis trouver un bon travail, avoir des ambitions ? Te marier ? Avoir des enfants ? Tout en sachant que maman est dans cet "après"… Sachant que tu l'y rejoindras un jour ou l'autre ? … Ainsi que tes enfants ? Tu crois pouvoir leur faire aimer le monde ?
- Humpf ! Pas vraiment ! »
Il fit une grimace. Elle lâcha un petit ricanement amer.
« C'est aussi entre autre pour ça que nous ne nous sommes jamais réconciliés avec Nato…
- Ça et le fait qu'il ait laissé coulé maman… ? Je ne sais pas pour toi, mais je ne lui en veux plus vraiment…
- Nous savons très bien tous les deux que là n'est pas le problème… La question n'est pas de lui pardonner ou non… Nous n'allons quand même pas prendre quelque chose qu'il a refusé à notre mère… »
Hazel regarda sa sœur, étonné. Alors ils pensaient exactement la même chose ? Il se reconcentra sur l'horizon.
« … Depuis combien de temps ne l'avons-nous plus appelé "papa"… ? »
Mâron entrouvrit légèrement la bouche, mais ne répondit rien.
Dernière édition par San999 le Lun Sep 12, 2011 19:13, édité 1 fois.
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Re: D'humains à cyborgs (l'histoire de C-18 et C-17)

Messagepar Tinky Dan Dan le Ven Sep 09, 2011 15:55

C'est fou ce que j'adore voir cette fic en haut de page. :lol:

Je trouve ce chapitre encore meilleur que les précédents.
J'ai eu un peu peur au début , j'ai cru Gero était déjà en train de travailler sur N°17 et 18.
J'ai beaucoup aimé la discussion de Mâron et Hazel.

Bref, vivement la suite. :D
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Re: D'humains à cyborgs (l'histoire de C-18 et C-17)

Messagepar San999 le Ven Sep 09, 2011 18:34

Ravi que cela te plaise autant! :D

Non, il faudra attendre encore un peu, avant que Gero ne s'occupe de N°18 et N°17. ^^

Merci de ton commentaire!
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Re: D'humains à cyborgs (l'histoire de C-18 et C-17)

Messagepar Gotenks le Ven Sep 09, 2011 18:55

Magnifique,formidable,sublime,grandiose... Enfin tu m'as compris. J'ai vraiment beaucoup aimer chapitre . Surtout le dialogue à la fin et le combat, tu fait bien les combats. A part ça, je suis censé savoir qui c'est C-10 ?
Lourd est le parpaing de la réalité sur la tartelette aux fraises de nos illusions.
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Re: D'humains à cyborgs (l'histoire de C-18 et C-17)

Messagepar San999 le Ven Sep 09, 2011 19:09

lol Merci de tous ces compliments. XD Content que le dialogue final plaise, à toi comme à Son Goten. ^^ Et il y aura d'autres combats. :wink: Même si ce n'est pas but principal de ma fic. Quant à N°10, on sait qu'il a existé, mais il n'est apparu dans aucune oeuvre officielle de Dragon Ball. Et c'est la première fois que je le fais apparaître dans cette fic. Une description plus précise de ce personnage viendra plus tard. ^^
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