Chroniques de la Famille Cold

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Re: The Cold's Family's Chronicles

Messagepar Tierts le Lun Juil 17, 2023 11:58

A nouveau, je remercie Tonay pour son aide sur ce chapitre, ainsi qu'Antarka qui m'a donné une première lecture concernant tous ces chapitres.

Chapitre 12 : Dead Zone


« Laissez l’Empereur et moi réglez ça seuls. Allez-vous en ! »

La déclaration soudaine de Ithaxus fit relever les yeux du nihilien. Les créatures qui les observaient depuis tout à l’heure ne paraissaient pas surprise en revanche. Prenant le chemin le plus éloigné de Kalta, elles filèrent toutes vers les portes ouvertes de la salle de commande, allant se répandre dans le vaisseau. Toutes, sauf l’immense gargouille qui gardait la carte stellaire. Et Ithaxus lui-même évidemment.

Kalta laissa faire, trop heureux d’avoir un moment de répit ; la douleur commençait à peine à se calmer. L’Empereur gardait l’oeil sur son adversaire, mais il se concentrait sur lui-même. Se transformer était hors de question : cela prendrait trop de temps et Ithaxus en profiterait pour lui porter un coup fatal. Mais il y avait autre chose qu’il pouvait faire, plus discrètement. Prenant une inspiration, Kalta tenta de trouver le calme dans la tempête d’effort qui agitait encore son corps. Il fouilla pour trouver chaque muscle et les détendre un par un, il baissa sa force et orienta chaque fibre de son être, non pour être puissant, mais dans un seul objectif : être le plus rapide.
Puis, il retrouva l’énergie qu’il lui restait. Comme une sphère brillante autour de lui, Kalta l’attrapa et la forgea lentement, la concentrant le long de son bras, puis de son avant-bras, pour former une lame.

« Prêt, votre Majesté ? »

Le nihilien étrécit les yeux et disparut dans un grésillement.

Il réapparut devant Ithaxus et put voir les pupilles de son ennemi s’écarquiller. Celui-ci tenta bien de reculer, mais Kalta avait été trop rapide. La lame traversa le torse du monstre, formant une croix parfaite avec la ligne de suture déjà présente. Une fois de plus, il n’entendit pas de cri de douleur, ou même de réaction particulière. Son adversaire avait réagit assez vite pour ne pas être coupé en deux, mais son torse était ouvert sur toute sa largeur, un liquide noir et épais s’écoulant de l’énorme plaie.

« Ahahahah ! Joli coup ! »

Le nihilien était encore dans son mouvement, sa vitesse lui donnait l’impression de voir les choses au ralenti. Ithaxus tendit le bras qu’il lui restait vers lui. Déjà, l’Empereur reculait hors de portée. Soudain, la créature accéléra. Kalta n’eut que le temps de se décaler, mais ce n’était pas assez rapide.
Les serres se plantèrent dans son épaule, avant de le planter violemment contre un mur de métal. Un rire échappa de nouveau à Ithaxus. Kalta planta son autre poing dans le torse sanglant, mais le choc fit à peine bouger son ennemi. Il était rapide, mais plus assez puissant pour lui faire mal. Le démon se fendit d’un sourire terrifiant et lâcha son épaule, pour frapper une fois de plus, broyant le bras de Kalta contre le métal.

Le nihilien poussa un cri de douleur et de surprise mêlées. Il concentra son énergie dans son bras pour tenter une riposte, mais aperçu soudain quelque chose. Les serres du démon s’étaient étirée, une lueur blanche brillant déjà entre elles, de plus en plus intense. Kalta pouvait sentir toute la force qu’il mettait dans la prochaine déflagration. Bien assez pour le tuer.
Comme prévu.

En prévision du tir, il pencha la tête pour éviter. Au moment où Ithaxus allait tout lâcher, sa queue s’enroula autour de son bras et ils disparurent tous les deux dans un grésillement.
Ils réapparurent devant l’énorme gargouille. Le bras de Ithaxus dans sa direction, il n’eut que le temps de crier.

« NON ! »

Le tir traversa le torse de la créature, comme si ce n’était rien, et continua à travers la carte stellaire, jusqu’à la coque du vaisseau impérial. Le métal résista l’espace d’un seconde avant de se plier comme du papier.

Le froid de l’espace envahit l’ancienne salle des commandes.

* *
*

Rien ne pouvait résister à la Dead Zone. Garlic Jr. le savait et il le vérifiait chaque fois qu’il invoquait cette puissance technique. Ici, elle devenait redoutable.
La gigantesque station spatiale était conçue pour résister à beaucoup de chose mais certainement pas à un mini trou noir se formant en son coeur. Les couloirs n’avaient pas résistés plus de quelques secondes et des pans entiers flottaient maintenant dans l’espace pour aller se perdre dans la dimension parallèle.
La spirale infernale avait pris de plus en plus d’ampleur, grandissant à mesure qu’elle avalait des éléments. Plaques de métal, appareils complexes, morceaux entiers de couloirs… Cadavres, bien évidemment. Le noir et le froid de l’espace était maintenant tout autour d’eux, créant la panique chez les impériaux survivants.

Ils flottaient dans le vide, pourtant Garlic sentait encore une poigne ferme sur sa jambe. La jeune guerrière était toujours là, un masque noir recouvrant dorénavant son visage, lui permettant peut-être de respirer. Le démon poussa un hurlement de rage, parfaitement silencieux dans le froid de l’espace, avant de déployer de nouveau son aura.
Il sentait le froid s’infiltrer sous sa peau, paralysant ses muscles et menaçant de le briser entièrement. Seule son énergie lui permettait de repousser la violence du vide, mais cela n’allait pas durer. Son corps gagna soudainement plusieurs mètres, ses muscles se déployant comme des ballons. Il ne parvint pas à frapper l’impériale, mais le choc la fit reculer. C’est tout ce dont il avait besoin.

Elle faisait son possible pour ne pas être emportée dans la spirale. Lui n’avait pas cette peur.

Avec un grand rire, tout aussi silencieux, Garlic se laissa emporter et, pour la première fois de sa vie, il accueillit les innombrables souffrances de la Dead Zone avec plaisir.

* *
*

Elle avait d’abord cru à une technique de son adversaire quand elle avait vu leur environnement se disloquer sous ses yeux. Après tout, avec la puissance que cette Resheph avait prouvé avoir, elle aurait sans doute été capable d’attaques pareilles. D’autant que, lorsque cela commença, elle vit distinctement les lèvres de papier de la créature s’ouvrirent pour lâcher un grand rire. Un son que la saïyenne ne pouvait pas entendre, car les sons disparaissaient déjà à ce moment-là.
Son masque s’était déployé autour de son visage, lui permettant de respirer, et de ne pas ressentir le froid de l’espace au moins en ce point là. Non qu’elle en avait vraiment besoin pour le froid. Son aura de super saïyenne était déployée autour d’elle depuis un moment maintenant. Elle s’en servait pour arrêter les attaques d’Resheph, et maintenant cette énergie la protégeait du vide lui-même.

Les longs couloirs qui constituaient la station spatiale commençaient à se rompre, mais ils maintenaient encore assez d’intégrité pour que Bra se repère dans l’espace. Elle vit Resheph lui tourner brusquement le dos pour filer, loin du point où tous les objets étaient maintenant attirés. Bra fonça à sa poursuite et referma sa main sur sa jambe.
La créature se retourna avec un sourire mauvais. Déjà, les bandelettes se déployaient autour d’elle, prête à se jeter sur la saïyenne. Elle lâcha prise, se préparant déjà à les repousser, mais les bandelettes ne se dirigeaient pas vers elle. Bra fixait Resheph, réfléchissant à son meilleur angle d’attaque : elle n’avait pas l’habitude de se battre dans ces conditions. Elle n’eut pas le temps de trouver.

Les bandelettes s’étaient étendus vers la droite de la créature et se rabattirent d’un coup vers Bra, mais ce n’était pas une attaque. Elles s’étaient accrochés à un énorme morceau de métal qui flottait dans l’espace. Bra eut juste le temps de se préparer à l’impact. Le débris de couloir la percuta de plein fouet, pliant sous la puissance de la super saïyenne mais l’emportant malgré tout. L’instant d’après, elle fit Resheph fondre sur elle, le visage déchirée par un sourire beaucoup trop grand.
Sous son masque, Bra poussa un hurlement. Les flammes dorées explosèrent autour d’elle, détruisant le métal et les bandelettes qui filaient autour d’elle. Resheph ne ralentit même pas. Son poing s’enfonça dans la joue de la super saïyenne, mais Bra ne bougea pas d’un millimètre. Elle replia les deux bras le long de son corps, puis frappa, l’un après l’autre. D’une main, elle repoussa les bras de la créature. De l’autre, elle attrapa sa gorge et ramena la démone près d’elle.

Resheph paraissait hilare, les billes noires de ses yeux regardant derrière Bra. Puis, ses bandelettes s’écartèrent encore sur son sourire terrifiant et elle ouvrit grand la bouche, un liquide noire s’échappant. Bra recula la tête, mais trop tard. Quelque chose toucha son masque et un sifflement aigu retentit dans son oreille. Par réflexe, elle lâcha la gorge de Resheph. C’est là qu’elle sentit les deux pieds de la créature se poser sur son torse et appuyer violemment. Elle fut repoussé en arrière, pendant que son adversaire filait dans l’autre direction.
La jeune femme n’osa pas porter la main à son masque mais à l’étrange fumée qui se diffusait autour du métal, elle comprit. De l’acide. Le bip était là pour l’avertir que sa protection était en train de faiblir. Elle ne pouvait rien faire, sinon observer Resheph, qui s’éloignait déjà. Le sifflement s’interrompit et elle pouvait toujours respirer. Elle en profita pour jeter un regard derrière elle.

L’intersection où elles combattaient depuis un moment n’était plus. Les cadavres de dizaines de créatures filaient maintenant vers une spirale rougeoyante qui prenait de plus en plus dans l’espace. Mais ce n’était pas ça qui faisait rire son adversaire : Anik avait brusquement rebrousser chemin pour se lancer au secours de ses collègues. Les commandos impériaux luttaient contre l’attraction exercée par la spirale. Et c’est là que Bra la vit. Une armure noire, apparemment inanimée, qui flottait vers le trou noir qui aspirait tout autour de lui.
Sans réfléchir, la saïyenne fit exploser son aura autour d’elle et fila dans la direction de ses amies. Elle ne pouvait la voir, mais elle sentait Resheph filer loin d’ici. Tant pis pour elle.

En se rapprochant, elle ressentit brusquement l’attrait exercé par l’immense spirale, qui ne semblait capable que de grandir et absorber ce qui passait à sa portée. Bra dut forcer pour maintenir sa trajectoire sans être tirée dans cette direction. Quelle que soit l’origine de cette chose, elle ne voulait pas savoir ce qui se passait à l’intérieur. Pour l’heure, elle n’était concentrée que sur une seule chose : Persée.
La chasseuse de prime devait être encore inconsciente, car l’armure ne faisait aucun effort pour se soustraire à la gravité, filant à toute vitesse vers le centre de la spirale, et Bra n'arrivait pas à sentir la moindre énergie émergeant d’elle.

Tirant dans ses réserves, la super saïyenne traversa l’espace qui la séparait d’elle, slalomant entre les débris pendant un moment avant de décider qu’elle n’avait pas de temps à perdre. C’est donc en traversant un pan de mur emporté qu’elle rejoint enfin l’armure et l’attrapa fermement par le bras. Elle sentit le corps inanimé se stopper brutalement dans sa course, tirant sur son bras avec une force qu’elle n’avait pas anticipé. Mais rien pour une super saïyenne comme elle.

Dans le nuage de débris qui filaient vers la spirale, Bra se stabilisa comme elle le pouvait. Elle avait les yeux grand ouverts à la recherche des autres, mais c’était surtout sa perception des énergies qu’elle mettait au travail. Pas facile dans une situation aussi chaotique. Esquivant un immense tuyau de métal, Bra les vit enfin.
Anik et Varidal étaient au même endroit, chacun tenant une jambe de ce qui ressemblait fortement à Tao Paï Paï. Anik parvenait pour le moment à déployer assez de force pour résister à la spirale. Mais cela voulait aussi dire qu’il manquait quelqu’un. Aidan était plus loin. Beaucoup plus loin.
Bra la vit, à moins de dix mètres du centre de la spirale. Elle volait de débris en débris, usant de toute sa force pour s’éloigner, mais sans faire de progrès significatifs. La saïyenne ne réfléchit pas plus d’une seconde. Amenant ses doigts sur son front, elle se concentra sur l'énergie de la commando d'élite et disparut.

Réapparaissant près d’Aidan, elle lui tendit aussitôt la main. Passé le premier instant de surprise, la commando impériale referma violemment ses doigts autour de son poignet. Soudain la puissance de la spirale les frappa de plein fouet. Elle vit ses cheveux se diriger droit vers elle, son corps entier tirant dans la même direction. Elle pouvait même sentir sa peau s’étirer insensiblement vers la spirale, ne désirant que disparaître à l’intérieur.

Bra elle-même se sentit partir pendant une seconde avant de faire exploser son énergie autour d’elle dans un réflexe désespéré. Les débris divers formèrent une étrange vague, esquivant la saïyenne comme si elle avait une bulle protectrice autour d’elle, mais cela ne suffisait pas. Pas longtemps en tout cas.

Tenant toujours Persée et Aidan, elle les sentit glisser vers la spirale, tendant ses bras alors que ses jambes aussi commençaient à être aspirées. Dans la panique, elle ferma les yeux.

Au loin, la puissance de Kalta continuait de se battre. Pas une bonne idée. Anik était tout proche mais la spirale l’avait rattrapé aussi. Il fallait mettre tout le monde à l’abri. Enfin, elle le sentit. Le Rédemption, encore loin d’ici. La salle des commandes et le sergent qui devait assister à tout ça avec des yeux hallucinés.
Bra disparut dans un grésillement.

* *
*

Supposition confirmée.

Le dénommé Ithaxus flottait dans le vide, face à lui, sans paraître dérangé le moins du monde par l’absence d’air. Oh, il était en colère ; les traits déformés par la rage et les sutures apparemment sur le point de sauter. Mais ce n’était pas du tout la même chose que de lutter pour respirer.

Un rictus moqueur aux lèvres, Kalta se dressa de toute sa hauteur, bras écarté comme une invitation à l’attaquer. L’autre pouvait peut-être survivre dans l’espace, mais pour Kalta c’était bien au-delà de ça. Le froid et le silence du vide spatiale n’était pas un problème pour lui, même pas une gêne. Il se sentait presque chez lui et il savait que ce ne serait pas le cas de son ennemi.

« Fier de vous, votre Majesté ? »

La voix était bien celle de la créature, mais elle le prit totalement par surprise. Face à lui, Ithaxus n’avait pas bougé les lèvres. Il s’était à peine redressé, reprenant progressivement son calme.

La voix résonnait dans sa tête.

« Vous n’abandonnez pas facilement on dirait…
- J’espère que votre carte n’était pas trop importante pour vous, nargua le nihilien. »

La réponse fut sous la forme d’un rire, qui résonna de façon agressive dans l’esprit de Kalta. Il pouvait voir Ithaxus rire face à lui, mais le son ne venait évidemment pas de là. Insupportable.

« Je m’en sortirai. J’espère que vous pourrez faire de même sans votre équipage. »

Le regard de Kalta s’étrécit aussitôt. Il surveillait attentivement Ithaxus depuis tout à l’heure, lui et les débris de sa carte stellaire, mais soudain il se rappela de la présence de la station spatiale, loin d’ici.
Il n’en restait plus que la moitié. Là où le Tartare se tenait il y a encore une minute, une gigantesque spirale était apparue. Elle tournoyait lentement, mais paraissait attirer à elle tout ce qui était dans les environs. Station comprise.

Instinctivement, Kalta se mit à la recherche des énergies de son commando, mais le rire hilare de son adversaire continuait de résonner dans sa tête.

« La ferme !
- Bonne chance ! »

Kalta sentit son adversaire s’éloigner, davantage qu’il ne le vit. Il flottait dans l’espace avec moins de grâce que lui, mais fila rapidement vers le vaisseau qu’ils venaient d’éventrer dans leur combat. Le nihilien était trop concentré pour l’attaquer avant, mais maintenant Ithaxus lui tournait le dos. Déjà, il pouvait imaginer le rayon surgir de son index et rattraper le démon. Tout ce qu’il avait à faire, c’était y mettre un peu plus de force que d’habitude et…

C’est à ce moment qu’il sentit l’énergie d’Anik.
Avec un grognement de frustration qui ne se fit pas entendre dans le vide de l’espace, Kalta disparut dans un grésillement.

* *
*


« Moteurs au maximum.
- Éloignez-vous de la station, décrochez tout ! »

Le centre de commande du Rédemption était déjà en alerte rouge quand Bra y était réapparue, mais la situation s’était transformée en panique totale. Dans toutes les baies vitrées, on pouvait apercevoir l’énorme spirale et la station se délitant sous la force de l’aspiration. Le vaisseau grinçait sous l’effort combiné des moteurs qui faisaient leur possible pour l’éloigner de la menace évidente.

La saïyenne savait qu’elle ne pouvait pas aider, ne connaissant rien à la façon de piloter un tel vaisseau, mais elle avait envie de leur hurler de se taire, car elle n’arrivait pas à se concentrer.
Depuis qu’elle avait déposé Aidan et Persée, la jeune femme faisait tout son possible pour retrouver l’énergie d’Anik et se concentrer dessus, seul moyen de se téléporter auprès de quelqu’un. Ou en tout cas, le seul moyen enseigné par Kalta.

Enfin, elle la sentit, tellement faible et tellement loin. Elle commença à concentrer dessus, et la force se volatilisa.

« Non ! »

Un grésillement retentit juste à coté d’elle.
Kalta apparut dans les airs, une main refermé sur le bras métallique du lézard. Anik était encore accroché à Tao Paï Paï et, un peu plus loin, Varidal se tenait toujours à la jambe du cyborg. La chaîne de soldat resta suspendue dans les airs quelques instants, juste assez pour que Bra les voit et cligne des yeux. Puis ils retombèrent tous au sol dans un fracas violent. Le commandant de bord hurla en apercevant Kalta. Le chaos n’était que plus total.

« Seigneur Kalta ! »

Puis, comme si leur présence avait donné la motivation nécessaire aux moteurs, le Rédemption s’élança brusquement dans l’espace, s’éloignant à toute vitesse des débris de la station et de l’énorme spirale infernale.

« Stop ! »

L’ordre vint de Kalta et l’équipage s’empressa de stopper tous les moteurs. Le vaisseau s’immobilisa, sans que le même grincement ne retentisse. Ils devaient être hors de portée de cette chose.
L’Empereur avait les yeux fermés, mais elle voyait ses traits se tendre, contrariés.

« Je ne les sens plus. Saïyenne ? »

Comprenant enfin ce qu’il faisait, elle tenta aussi de projeter sa perception bien au-delà de leur position, mais rien ne lui parvenait, pas même la force qu’ils avaient prétendus avoir avant de révéler leurs puissances. Ils se cachaient. Une toux interrompit ses réflexions. Elle arracha son masque à demi fondu, toussant plus fort pour finir de se débarrasser des derniers relents de l’étrange fumée et de l’acide qui le rongeait toujours.

« Je ne les perçois non plus. Ils sont déjà parti dans l’hyperespace ?
- Peut-être. Mais je crois qu’ils peuvent cacher leur énergie.
- Ils maîtrisent bien leur énergie en tout cas. Celle qui… Celle que j’ai affronté savait cacher sa vraie force jusqu’à ce qu’elle en ait besoin. »

Elle toussa une fois de plus. Kalta la regardait, inquiet mais elle lui signe que tout allait bien. Autour d’eux, Bra pouvait sentir les regards insistants de toute la troupe et de l’équipage. Seul le commando devait comprendre exactement de quoi ils parlaient. Plus encore, quand elle observa les soldats, la saïyenne perçu quelque chose dans leur regard qu’elle n’avait pas l’habitude de voir : de la peur. Ce n’est que là qu’elle vit les traits fermés du nihilien. C’était la première fois qu’elle le voyait ainsi depuis longtemps.

« L’artefact ? demanda-t-il d’une voix froide, sans que son regard ne se concentre sur qui que ce soit. »

A l’hésitation notable qui plana sur le commando, Bra connaissait déjà la réponse, mais elle se demandait qui aurait le courage de le dire.

« Perdu, Seigneur Kalta, répondit enfin Aidan. Emportée dans cette spirale.
- Mais on l’a lui ! »

Anik s’était exclamé, se dressant sur ses pattes en levant le corps de Tao avec lui. Le cyborg, amputé d’un bras, émit une brève protestation, mais n’osa visiblement pas aller plus loin.

Les rubis qui constituaient le regard de Kalta brillèrent d’une lueur inquiétante. Il semblait ne prendre conscience de la présence de son ancien soldat que maintenant. Ses traits se détendirent d’un coup, mais son ton ne rassurait pas du tout Bra.

« Excellent, Anik. Amenons-le en salle d’entraînement. Même chose pour l’armure. Nous avons des questions à leur poser. »

* *
*

L’ancien palais impérial était en pleine effervescence.

Le Responsable des opérations Loppeg avait travaillé longtemps au sein de l’Empire Cold, peut-être plus longtemps que tous les autres soldats présents, et il n’avait pas connu plus de cinq périodes où un tel chaos était possible. Cela dit, depuis la découverte de la planète Terre, devenue Freezer 82, il s’était habitué à attendre une situation d’urgence tous les 4 à 5 ans.
Celle-ci, en revanche, était particulière.

« Nouvelle communication, Monsieur !
- J’ai un signal !
- Attendez, je crois que je comprends quelques mots… »

Des éclats de voix fusaient d’un bout à l’autre du centre de communication. Point névralgique de l’Empire, l’ancien palais servait à recevoir et envoyer des communications d’un bout à l’autre du gigantesque territoire contrôlé par l’Empire Cold. Les conquêtes successives du Roi, de ses deux fils et de son petit-fils avaient étendues les frontières si loin que le genre d’appareillage nécessaire pour maintenir les communications ouvertes pouvaient occuper plusieurs pièces.
D’ordinaire, cela suffisait amplement pour faire passer les messages d’un bout à l’autre de l’Empire. Freezer 82 étant, malgré tous les derniers évènements, la capitale officieuse, il était utile que le centre soit localisé en son sein.

Depuis maintenant plusieurs heures, les messages de détresse se multipliaient dans tout l’Empire, et il était impossible de localiser exactement la provenance de chacun d’entre eux. Tout était brouillé. Les mots devenaient incompréhensibles, la localisation d’origine parfois absurde et la fréquence complètement aléatoire.
Tout ce qu’ils avaient réussis à savoir, c’est que quelque chose était arrivé sur Cold 285, une partie de la flotte était perdue à une armée ennemie, mais ses objectifs ou prochaines cibles étaient encore floues.
Par-dessus tout, on l’avait averti de l’arrivée de Dame Siberia très prochainement, ce qui signifiait qu’ils allaient se ridiculiser devant la veuve du Seigneur Freezer. Intolérable.

« Vaisseau en approche, en bordure du système. »

En parlant du loup.

« Suivez son avancée, prévenez-moi quand il sera prêt à atterrir. »

Le grand insecte parcourut la salle d’une traite, s’arrêtant devant une des consoles retransmettant un message incompréhensible. Il repoussa un peu l’officier y travaillant.

« Essayez ça… Ca devrait nous éclairer un peu et… »

Loppeg n’avait plus la puissance nécessaire pour être un bon soldat, mais il avait travaillé si longtemps au sein de l’Empire qu’utiliser ces appareils était une seconde nature pour lui.

« Administrateur Loppeg ? Pouvez-vous m’expliquer ? »

La voix glacée de l’Impératrice retentit soudainement dans la salle, faisant taire la plupart des techniciens. Abandonnant le sien, Loppeg se redressa d’un coup, ses membres cliquetant quand il se retourna vers elle, inclinant déjà la tête.
La nihilienne était à peine plus grande que son défunt mari, le Seigneur Freezer, quand il n’avait pas encore affronté le super saïyen sur Namek. Elle lui ressemblait aussi, mais n’avait pas de corne : les excroissances osseuses qui entouraient la plaque violacée au sommet de son crâne descendaient vers le bas. Elle paraissait toujours porter une couronne.

« Dame Siberia, nous recevons des communications de tout l’Empire, il est possible que… Vous êtes déjà là ? »

La révélation l’avait frappé au milieu de sa phrase, à sa propre surprise mais aussi celle de la nihilienne, qui fronça les sourcils en levant les yeux vers lui.

« Évidemment que je suis là, nous avons atterri il y a dix minutes. »

Mais alors, le vaisseau en approche.

« Monsieur ! Nous avons une arrivée dans l’atmosphère de Freezer 82, vaisseau impérial mais le code est brouillé ! »

Loppeg n’avait pas besoin du code pour savoir d’où venait l’intrus. C’était un vaisseau impérial. Il venait de Passaros.
Une attaque.


Dernière édition par Tierts le Lun Août 28, 2023 14:12, édité 2 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre par semaine jusqu'à Mai 2024 - Prochain chapitre semaine du 15/04/2024
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Re: The Cold's Family's Chronicles

Messagepar Lenidem le Dim Juil 23, 2023 16:35

Comme je l'avais dit dans le chat, j'ai repris la lecture de toute la fiction depuis le début. Pour éviter les spoilers sur ce qui vient de sortir, j'éviterai de lire les post qui précèdent tant que je n'ai pas rattrapé l'histoire.

Alors, que dire... D'abord, c'est toujours aussi captivant que quand je l'ai lu pour la première fois. Le rythme est rapide sans être trop rapide, les différents personnages, anciens comme nouveaux, sont à la fois faciles à appréhender et parfois très nuancés, et on se demande toujours ce qu'il va arriver. Tu utilises parfaitement toutes les données du Dragon World et tu construis toute ton histoire dessus, sans rien ignorer, ce qui est super chouette. On voit clairement que tu connais et que tu aimes le manga (ou l'animé) (et les films), on ne peut pas en dire autant des histoires officielles qui sortent depuis un moment.

Tu réussis aussi l'exploit de ne pas me perdre malgré les nombreuses fautes d'orthographe et de grammaire, ce qui en dit long sur la qualité de ton style et de ton récit. En temps normal, ce serait pour moi un red flag, mais ici non, ça passe sans problème. Note que ce n'est pas un reproche que je te fais : je comprends très bien que quand l'inspiration nous prend, quand le fer est chaud, il faut le battre et aller de l'avant. Si tu avais pris le temps, à chaque fois, de relire attentivement chaque chapitre pour tout corriger avant de le poster, tu n'aurais certainement jamais fini ton histoire, et ça aurait été vraiment trop dommage.

Ce qui est amusant, c'est que je me souvenais parfaitement de certains passages, comme de la mort horrible de Gohan, de la réaction de Freezer à la première mention de Sibéria, ou du débarquement de Freezer et Cold au palais de Kami-sama, mais que j'en avais totalement oublié certains, pourtant objectivement marquants, comme la mort de Yod avec A-1.

Il y a des scènes vraiment tristes, comme le passage où Karine et Yajirobé se résignent à aller dire à Bulma "que ses parents sont morts et que son monde s'écroule toujours plus". Ce qui est chouette avec un tel scénario, c'est qu'il permet de briller à l'équipe C - l'équipe B étant selon moi... pratiquement tous les guerriers de la team sauf Gokû (allez, on peut ajouter Piccolo et les autres sayiens dans l'équipe A, si on veut être gentils). Karin, Yajirobé, Tortue Géniale, le docteur Brief, Gero, Bulma... À aucun moment, on ne se dit en lisant le manga que le sort du monde repose sur eux, en tout cas, en priorité sur eux. Et pourtant, maintenant, ils ne jouent plus simplement un rôle de support, ils orchestrent tout. C'est leur détermination qui entretient l'espoir d'un monde meilleur... même si bon, au final, Freezer meurt avec Broly. Mais il y a toujours son fils, et puis Bra, qui, dans mon souvenir, entretiennent une chouette relation (mais je suis encore loin d'être arrivé à ce point).

En fait, le seul point qui me fait régulièrement hausser un sourcil, c'est, comme à ma première lecture, la question des rapports de force. Si Gokû a mis Reecom KO d'un simple mouvement pas sérieux, C-17 et même C-19 auraient dû atomiser tout un commando du même niveau encore bien plus facilement, techniques spéciales ou pas, travail d'équipe ou pas. Dans Dragon Ball, quand le gouffre est trop important en terme de puissance brute, rien ne permet de le compenser. Ceci dit, ton histoire est bien plus captivante ainsi. Même chose pour le combat entre Tortue Géniale et Tao Paï Paï : il était déjà au minimum dans la même catégorie que Tortue Géniale lors de sa première apparition, il était encore plus fort que ça après sa cybernétisation, et il s'est entraîné au sein de l'armée de Freezer et a reçu des améliorations de la part de ses scientifiques... il devrait éclater le maître des tortues en mode Jacky Choun contre l'homme-garou. Mais, encore une fois, ça passe quand même, parce que le combat est super stratégique et agréable à lire.

À propos de Tao Paï Paï, je me demande si ce n'est pas mon ancien personnage revisité préféré... Le fait que ce soit lui qui tue Boo, et de façon crédible en plus, est hallucinant !

Ah, et j'ai vraiment adoré le cross-over avec Neko-majin Z !!

Bref, vraiment une excellente fic, que je vais continuer à lire quand je suis dans les transports. :)
RMR a écrit:Moi, je peux vous dire qui a raison. C'est Lenidem.


En cas de souci sur le forum, me contacter par MP ou à cette adresse : lenidem.lunionsacree@hotmail.com
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Re: The Cold's Family's Chronicles

Messagepar Tierts le Lun Juil 24, 2023 11:54

Wow Lenidem ! Merci beaucoup pour ton message ! Je vais me permettre de répondre à quelques points, je mettrais une délimitation très claire entre ma réponse et le chapitre pour que tu ne risques pas de lire du spoiler.

Tu réussis aussi l'exploit de ne pas me perdre malgré les nombreuses fautes d'orthographe et de grammaire, ce qui en dit long sur la qualité de ton style et de ton récit. En temps normal, ce serait pour moi un red flag, mais ici non, ça passe sans problème. Note que ce n'est pas un reproche que je te fais : je comprends très bien que quand l'inspiration nous prend, quand le fer est chaud, il faut le battre et aller de l'avant. Si tu avais pris le temps, à chaque fois, de relire attentivement chaque chapitre pour tout corriger avant de le poster, tu n'aurais certainement jamais fini ton histoire, et ça aurait été vraiment trop dommage.

Pour le coup, je te trouve très gentil, trop même. Certes, c'est facile à dire avec le recul et mes nouvelles méthodes d'écritures, mais ça n'aurait pas coûté grand chose au Tierts du passé de repasser au moins une fois sur ses chapitres pour corriger au moins les fautes les plus graves.

Je pense qu'il y en a toujours dans ma fic, mais au moins j'évite une partie des pires en relisant avant chaque publication. Après, tu as raison sur la méthode de publication de l'époque pour CFC. Je crois même que les tout premiers chapitres étaient écris directement en message sur le forum avant d'être publié. Pour dire à quel point c'était brouillon...
Pour moi, les fautes sur ces premiers tomes sont vraiment un des gros points faibles et j'aimerais un jour prendre le temps de repasser au moins pour corriger les pires. Evidemment pour l'heure, je me concentre sur le Tome 3.

En fait, le seul point qui me fait régulièrement hausser un sourcil, c'est, comme à ma première lecture, la question des rapports de force. [...] Ceci dit, ton histoire est bien plus captivante ainsi.


Oui, ça j'en ai parfaitement conscience. De souvenir, cela s'améliore vaguement dans le Tome 2 car les ennemis sont bien trop loin des gentils en terme de puissance. Cela dit, si j'essaie de corriger un peu ça, c'est aussi un parti pris de ma fic que j'assume bien. Mes combats préférés de DB sont ceux où les gentils galèrent contre un ennemi bien plus puissant qu'eux (Nappa, Reecum, Freezer) et où ils ont le temps de tout tenter avant de se rendre compte que c'est mort. Donc dans ma fic ce genre de combat est prépondérant.
Je crois que c'était Antarka qui avait un jour dit que dans ma fic 1 + 1 = 3, là où dans DB 1 + 1 = 1.1 (En terme de combat)
C'est totalement vrai et je continue d'assumer ça xD

À propos de Tao Paï Paï, je me demande si ce n'est pas mon ancien personnage revisité préféré... Le fait que ce soit lui qui tue Boo, et de façon crédible en plus, est hallucinant !

Eh bien j'espère que tu va continuer d'apprécier son évolution dans la suite. Je dois avouer que mettre en valeur ce genre de personnage me faisait vraiment plaisir. C'était à la fois un moyen de montrer le fonctionnement de l'Empire et avoir une tête familière pour les lecteurs. J'aime beaucoup ce que j'ai fait de lui avec le temps !

Ah, et j'ai vraiment adoré le cross-over avec Neko-majin Z !!

Majin-Vegetto89, tu me manques ! :(

Bref, vraiment une excellente fic, que je vais continuer à lire quand je suis dans les transports. :)

Toujours heureux de lire ça aussi longtemps après ! Si j'ai bien compris, tu as fini le Tome 1 ? Bon courage pour le 2 !

Et pour tous ceux qui s'amusent à relire tout CFC avant de commencer le Tome 3 : sachez que le Tome 0 n'est vraiment pas obligatoire pour la lecture du Tome 3. Je dis ça parce que je ne suis vraiment pas satisfait de ce tome, même s'il fait partie des dernières choses que j'ai écrites sur ce forum. Je trouve que les tomes 1 et 2 réussissaient au moins ce qu'ils voulaient faire.
Voilà, si je peux vous épargner une trentaine de chapitre à lire...

Et sur ce, la suite du Tome 3 !
Ne lis pas plus loin Lenidem !




Chapitre 13 : Quelque chose de pourri au Royaume du Makaï


Ses doigts furent les premiers à retrouver leurs sensations.
La pierre régressa jusqu’à sa main et pour la première fois depuis une éternité, il sentit ses doigts s’agiter. C’était aussi la première fois depuis longtemps qu’il avait une pensée. Une vraie. Il avait l’impression d’émerger d’un sommeil particulièrement profond. C’était une lutte constante pour garder conscience et pour ne serait-ce qu’ouvrir les yeux.

Quand la gangue de roche se détacha enfin de son visage, Eligos comprit que c’était difficile uniquement parce que son corps était encore prisonnier de la pierre. Ou plutôt, parce qu’il redevenait enfin chair, plutôt que pierre. Les derniers évènements dont il se souvenait revinrent brutalement à sa mémoire et il chercha immédiatement son Roi des yeux.

« Je suis désolé votre Majesté, ce n’est pas ce que je… »

Dabra n’était plus là. Il était toujours dans la salle du trône, mais il n’était plus au même endroit. Il était en hauteur, à plusieurs mètres du trône, sur l’une des estrades où Dabra exposait ses ennemis pétrifiés et les idiots qui avaient commis l’erreur de lui manque de respect.
A ses côtés, d’autres corps retrouvaient brusquement leurs sensations. Un démon déploya ses ailes et s’envola avec un cri, tentant d’esquiver une attaque qui avait eu lieu des décennies plus tôt et qu’il n’avait jamais évité. D’autres se jetaient à terre, suppliant Dabra pour leur vie avant de se rendre compte qu’il était trop tard. Bien trop tard. Eligos regarda paniqué tout autour d’eux. Il ne voyait pas le Roi.

Combien de temps s’était écoulé ?

« DABRA EST MORT ! hurla soudainement une voix inconnue. Vive le Roi ! »

Un colosse au museau de taureau et aux bras couverts d’une fourrure rouge intense se dressait au-dessus de tous les autres, levant au-dessus de sa tête massive un long trident aux dents acérées.

« Inclinez-vous immédiatement devant Ibarak ! clamait-il. Votre nouveau Roi ! »

Autour de lui, Eligos ne vit aucun serviteur. En fait, le palais paraissait désert, sinon la centaine de statue qui reprenait progressivement vie. Personne ne répondit à cet Ibarak. Les regards confus cherchant partout autour d’eux pour avoir la moindre idée de ce qu’il était en train de se passer dans le palais royal.
Eligos se souvenait de la statue massive de celui qui se faisait appeler Ibarak. Elle faisait partie des plus anciennes de la collection de Dabra mais personne ne savait de qui il s’agissait. Le Roi du Makaï n’en parlait jamais. Et ne se vantait jamais.

« Qu’est-ce que tu racontes, c’est moi qui devrait être roi !
- Il faut se rebeller et détruire la lignée de Dabra ! gronda une autre voix !
- Silence ! tonna Ibarak. Inclinez-vous ! »

En un instant, la salle du trône s’était transformé en concert de cris et d’injures. Les victimes de Dabra se dressaient toutes l’une après l’autre pour réclamer le trône. Ou une compensation. Eligos bondit au sol pour tenter de se cacher derrière une colonne ; il n’avait aucune intention de réclamer quoi que ce soit. Il voulait juste sortir en vie du palais. Peut-être servir le prochain Roi quand il serait désigné. Que ce soit le géant au museau de taureau ou non.

« Ibarak, c’est cela ? intervint soudain une voix glacée, proche du trône. »

Tous tournèrent la tête en même temps, le silence tombant sur l’assemblée. Un frisson parcourut le corps d’Eligos.
Juste à côté de l’immense trône d’or de Dabra se tenait toujours un piédestal, lui aussi en or. Là était exposé la plus ancienne des statues de Dabra. Celle qui avait commencé le règne du démon. Celle qu’Eligos avait toujours pensé fausse. Celle du Roi précédent, à la carrure impressionante et au faciès froid préservé à jamais dans la roche.

« Vous devriez être le premier à vous incliner pendant que vous en avez encore la chance. »

Une légende, selon son père, et son grand-père avant lui. Un mythe inventé pour justifier le règne du puissant démon sur le Makaï.

Et voilà qu’elle s’était mise à parler.


* *
*

Une fois que l’on était tombé dedans, il n’y avait plus rien d’autre que de la souffrance.
Sans lumière, impossible d’y voir quoi que ce soit, mais Garlic était persuadé que la Dead Zone n’était qu’un immense vide. Peut-être que tout ce qui y était absorbé par son pouvoir y flottait encore, éternellement condamné, mais il pensait plutôt qu’elle finissait par tout consumer. Il fallait juste lui laisser le temps. Au début, il avait cru que chaque être qui y pénétrait était condamné à être détruit. Car, chaque fois qu’il avait été aspiré par sa propre technique, il avait sentit son corps se disloquer toutes les secondes passées dans la Dead Zone.

Ce n’était pas seulement une sensation horrible. Il y avait aussi le fait qu’elle était permanente. Pendant plusieurs longues secondes, il avait l’impression de sentir chaque particules de son corps se détacher de lui, jusqu’à ce qu’il ne reste rien. Et puis, il était de retour, et cela recommençait. Des diables arrachaient chaque centimètre carré de sa peau, fouillant ses chairs à la recherche des os, et lui retiraient aussi, un par un.

Il n’entendait jamais rien dans la Dead Zone, pas même ses propres hurlements. Et chaque fois qu’il avait tenté de lancer un kikoha, ne serait-ce que pour apercevoir ce qu’il y avait autour de lui, il n’avait rien vu. Tout était absorbé. Tout.

Il avait d’abord pensé qu’il était impossible d’y survivre, que seul son immortalité lui permettait d’y rester pour toujours. Un cadeau qu’il avait considéré comme empoisonné la première fois qu’il était tombé dans sa propre attaque. Aujourd’hui, il avait appris que ce n’était pas ça. Ce n’était pas sa mortalité qui avait condamné son père, c’était son esprit étriqué. Lui avait appris à maîtriser sa technique.
Il lui avait fallut des années, la première fois, pour réussir à utiliser la DeadZone pour en sortir. Il n’avait pas sut que c’était des années avant d’être sorti bien sûr, tant le temps semblait dilaté, mais il avait depuis appris à se maîtriser et à en ressortir plus facilement. Mieux encore que cela, il avait appris à générer un portail vers deux plans différents : l’univers où se trouvait la Terre que son père avait tant désiré, et le Makaï, royaume de tous les démons.

Avec la disparition du dernier sorcier Madoshi, cela faisait de lui le seul lien entre ces deux plans. Un élément essentiel.

Mais ça ne rendait pas l’exercice plus facile ou plus agréable.

Au prix d’atroces souffrances, Garlic Jr. parvint à canaliser l’énergie dans ses bras. Il sentit ses doigts se disloquer, déjà, mais ce n’était pas important. Il pouvait tout de même invoquer le portail. Il avait la sensation qu’un insecte remontait l’intérieur de sa colonne vertébrale pour aller vriller dans son cerveau, quand l’énergie lui vint enfin. Il poussa un hurlement silencieux et se concentra sur le Makaï.
Son cri trouva un écho quand il sortit enfin. Le portail ne s’ouvrant que le temps de le laisser tomber au sol. Un temps qui semblait infiniment long quand il était passé à reconstruire son corps, morceau par morceau.

Garlic prit une grande inspiration, sa gorge brûlant encore, son corps meurtri. Il avait repris sa forme initiale, petit et faible. Son torse se soulevait à toute vitesse, alors que la réalité reprenait doucement du sens. Il ne savait pas où il avait atterri.

Cela devient vite très clair.
Le sol était couvert de pavés sombres, parfaitement alignés les uns sur les autres. En tournant la tête, il vit une gigantesque colonne d’obsidienne se déployer vers le ciel, qu’il découvrit dissimulé par un plafond où les arcs de multiples colonnes venaient se rejoindre et s’entremêler sans la monde symétrie. C’était magnifique et perturbant, un chef d’oeuvre gothique qui aurait été agressé par un cubiste.

Lorsqu’il se releva, il aperçut la seule variation de couleur : des pavés rouges qui se déployait en un arc. Sans réussir à l’apercevoir immédiatement, il savait ce que c’était : le M qui ornait le sol de la salle d’audience. Entre les colonnes, les plateformes où Dabra exposait ceux qu’il avait défait n’étaient plus là, remplacés par des immenses tentures.
Il était au palais du Roi. Et les tentures étaient supposées raconter l’histoire du Makaï. Nul démon ne doit ignorer son histoire et à qui il doit son existence, disait toujours le nouveau Roi.

Toujours essoufflé, et étonnamment seul, Garlic se laissa tomber assis sur les dalles. Son regard alla naturellement jusqu’au trône, au bout de l’allée. Celui en or que Dabra affectionnait tant avait été remplacé. A la place, le démon voyait le début d’un tronc. Tordu, noir et brisé en plusieurs endroits, la carcasse d’un arbre avait l’air de désespérément se tendre vers le plafond, sans y trouver la moindre lumière. Il n’était même pas sûr de savoir où l’on pouvait s’asseoir sur cette chose, mais après tout le Roi ne passait pas beaucoup de temps assis.

La première tenture était juste à droite du trône. L’origine du monde, selon le Roi. Seul élément de la salle à porter du bleu. Deux arbres étaient représentés, l’un à l’endroit, posé sur un paysage de ciel bleu et herbe verte, l’autre à l’envers, posé sur un ciel rouge et une roche noire. Leurs racines se croisaient et s’entremêlaient au centre de la tapisserie, où seul un cercle blanc était dessiné.
Sur la suivante, le Makaï apparaissait enfin, avec ses monts et ses vaux, ses rivières pourpres et ses immenses montagnes, noires et dressées comme des serres au milieu du paysage. Dans les tapisseries suivantes, des démons l’habitaient, dansant, combattant et créant les immenses palais que Garlic connaissait bien. Il y avait 4 silhouettes, toutes auréolées de noir, qui surveillaient constamment l’action depuis les profondeurs. Et, plus bas encore, une immense silhouette, dessinées entourées de flammes et le regard brillant au point de consumer tout ce qui s’approchait d’elle.

« Déjà de retour, Garlic ? »

La voix le fit sursauter. Il se jeta au sol, devinant à peu près la direction d’où elle provenait.

« Votre Majesté. »

* *
*

Les vaisseaux s’étaient rejoints à plusieurs dizaines d’années-lumières de la station spatiale détruite. De là où il était, Ithaxus pouvait observer l’autre approcher : il était bien moins esquinté que le sien mais il avait tout de même souffert de sa proximité avec la Dead Zone. En se concentrant, il pouvait sentir la présence de Resheph à son bord. Elle avait donc survécu.
Tant pis.

Profitant du silence totale et de la solitude dans laquelle il s’était plongé, Ithaxus resta sur le siège de commandement, au milieu de la salle de contrôle dévastée. Les vaisseaux de l’Empire étaient impressionants : ils continuaient de fonctionner même avec des trous gigantesques dans la coque et pouvaient partir dans l’hyperespace tant qu’il y avait quelqu’un pour activer les commandes. Et vu le combat précédent, Ithaxus avait sa petite idée sur l’intérêt d’une telle résistance.
Sa tranquillité ne dura pas longtemps. Il pouvait sentir Resheph se déplacer et rejoindre le sas devant la salle de contrôle, patientant là. Comme les autres, elle avait besoin d’air pour respirer. Une faiblesse dont Ithaxus s’était affranchi depuis longtemps. Il fut tenté de la faire patienter aussi longtemps que possible, mais il sentit bientôt sa puissance augmenter.

Aussitôt, il flotta vers le sas et l’activa. En quelques secondes, il fut dans le vaisseau, face à la folle et ses papyrus.

« Arrête ça tout de suite ! Nous ne devons pas être repéré ! »

Un ricanement mauvais lui répondit.

« Tu n’avais qu’à te montrer tout de suite, Ithaxou. »

Il leva les yeux au ciel, mais préféra ne pas répondre.

« Le petit seigneur t’as pas raté, je vois, s’amusa Resheph, les bandelettes s’ouvrant sur un sourire rempli de dents. »

Ithaxus baissa les yeux sur son bras manquant. C’est vrai qu’il avait oublié ça.

« Ce sera vite arrangé. Avançons Resheph. Je suppose que Garlic a réussi à partir avec la pierre ?
- Comme prévu. C’est un lâche, mais un lâche efficace. »

Ithaxus préféra ne pas relever. Resheph voyait tous les autres démons comme des inférieurs et, contrairement à lui, elle n’avait aucun problème à leur faire sentir en permanence. Elle était incapable de retenue ou de réflexion. Ce qui ne rendait que plus tentant de la remettre à sa place.

« Et je crois aussi comprendre que tu n’as pas réussi à vaincre la saïyenne. »

Il avait fait de son mieux pour ne pas afficher un sourire trop moqueur à l’occasion de lui rappeler son échec, mais en sentant les sutures de son visage s’étirer, il sut que ce n’était qu’une réussite partielle. La confirmation vint avec le grondement sourd de la pseudo déesse.

« Si je ne devais pas garder un oeil sur le petit idiot pendant tout le combat…
- Peu importe. Nous avons la clef.
- On retourne les voir et cette fois je m’occupe de buter le petit nihilien !
- Non. La mission avant tout.
- Mais… !
- Tu veux t’expliquer avec le Roi ? »

La mention du Roi des démons suffisait en général à calmer les ardeurs des pires membres de son armée. Même quand cela venait de Resheph. Tant mieux, parce qu’Ithaxus n’avait pas que ça à faire.

« Plus vite on en finira, plus vite tu pourras faire ce que tu veux.
- On irait plus vite si tu n’avais pas égaré la carte. »

Ce fut au tour de Ithaxus de gronder. En un instant, il franchit les derniers pas qui le séparait de la démonne et n’arrêta sa main qu’à quelques centimètres de sa gorge. Loin de l’impressionner, cela fit rire Resheph. Une des longues bandes de papyrus qui recouvraient son corps se tourna lentement vers lui, présentant une face recouverte par un ichor noir.

« Nous n’avons pas besoin de la carte tant que nous avons les voyantes. On sait où chercher. On prends ton vaisseau.
- Ah, c’est sûr que le tien…
- Où en sont les communications de l’Empire ? coupa-t-il, déjà fatigué de cette petite altercation.
- Brouillée, mais des messages passent de temps en temps. C’est le bordel, de ce qu’on en comprend.
- Hm… Belial devrait bientôt s’occuper de régler ça. »

Resheph eu un hoquet méprisant.

« Ouais, excellent idée de confier ça à l’avorton. »

Ithaxus ferma les yeux, tâchant de ne pas prêter à son ton et à ses constantes plaintes. C’était pour une bonne raison qu’il avait été nommé responsable de cette mission et pas elle. Il ne devait pas lui prêter attention, elle n’était qu’une petite idiote qui avait tenté d’usurper le trône de Dabra. Elle ne voyait jamais plus loin que le bout de son nez. C’était un miracle que le Roi l’autorise à survivre, mais c’est vrai que sa puissance était utile.

Quand cette affaire serait finie, il la laisserait s’amuser dans le Makaï pendant qu’il profiterait de leur nouvel univers. Tellement de chose à découvrir.

« Partons, souffla-t-il enfin. Nous avons quelques planètes à visiter. »

* *
*

C’était une belle bille de bleu et de vert. Elle flottait dans l’espace devant le vaisseau, sans révéler l’importance qu’elle avait réellement.

« Seigneur Belial ! Nous avons l’origine des transmissions. »

La jeune démone avait trouvé ce qu’on lui demandait, et en un temps record en plus. C’est qu’elle était celle qui s’était le mieux débrouillé avec les ordinateurs de bord, si différents de tout ce qu’on pouvait trouver dans le Makaï. Elle était parvenu à afficher à l’écran un plan de la planète où une petite bille rougeoyante clignotait lentement.
C’est donc tout sourire qu’elle se retourna vers le maître à bord, ses petites ailes de cuir s’agitant dans son dos.

« Seigneur Belial…
- J’ai entendu, répondu une voix étonnamment douce. »

Le siège se tourna lentement dans sa direction. Belial, le dirigeant de leur petite unité, se tenait en son centre, paraissant bien petit au milieu du large siège. Pourtant, il n’était pas si menu que ça : à peine plus grand qu’elle, autour d’1m70.
Il était certainement le moins impressionnant des trois généraux qu’elle avait eu l’occasion d’apercevoir. Pas de papyrus étranges ou de membres disparates. Il affichait une peau d’un bleu clair, parfaitement lisse, et un visage encore assez juvénile, ponctué de deux beaux yeux d’améthyste et de cheveux d’un blanc nacré coiffés en une longue frange désordonnée. Il n’était vêtu que d’une longue toge qui s’enroulait plusieurs fois autour de son corps fin, ne révélant qu’un seul de ses bras, subtilement musclé.

Il tourna un regard violacé dans sa direction. Un temps, elle se ratatina dans son siège en craignant la réaction d’un démon aussi puissant, mais à l’instant où un sourire étira ses lèvres fines, elle sut que tout allait bien se passer. Il se redressa lentement, approchant à petits pas.

« Très bon travail. Donnez ces coordonnées à nos navigateurs et dites-leur de nous positionner au-dessus de cet endroit.
- C’est en hauteur, Monsieur. A plusieurs kilomètres au-dessus de la surface. »

Ses yeux violacés brillèrent d’un intérêt soudain.

« Fascinant. Encore mieux. Faites donc. Rapidement, s’il vous plaît. »

Elle fila aussitôt vers le poste des navigateurs pour leur confier l’information, pendant que le général quittait la salle des contrôles. Elle fut surprise, mais relaya les instructions avant de revenir à son poste.

Il y eu un long moment de silence pendant que le vaisseau impérial volé naviguait à travers l’atmosphère terrestre. L’écran affichait l’extérieur. Le sol, tout en nuance de vert et de marron, qui se rapprochait lentement, les nuages aussi qui se précisaient de plus en plus. Définitivement, cette planète était plus belle que le Makaï qui l’avait nourri toute sa vie. Elle se demandait ce qu’elle pouvait cacher d’autre. Une forme étrange apparut progressivement à travers les nuages, aux teintes roses et blanches, comme une plateforme suspendue dans le ciel.
Voilà ce que cette planète pouvait cacher. Un palais suspendu. Et quel beau palais, pensa-t-elle.

C’est à cet instant qu’elle vit une silhouette apparaître, fine et enveloppé d’une longue toge noire. Le seigneur Belial était sorti. Elle ne voyait pas son visage, mais uniquement la silhouette de son corps, tournée vers le palais. Il tendit le bras.
La lumière du soleil sembla disparaître, puis se concentrer devant sa main tendue. Une deuxième fois, aspirant tous les reflets dans les nuages avant de réapparaître. Une boule d’énergie pulsait devant la paume du général, d’un doré si intense qu’il rappelait le soleil. Elle n’avait jamais vu un démon capable de concentrer son énergie de manière aussi belle.

Belial la projeta violemment vers le bas. L’énergie tournoyait sur elle-même tout en filant sur le palais, dans une déploiement superbe de lumières. Les teintes changeaient subtilement avec l’angle de chaque nuage, créant une aura arc-en-ciel qui évoluait avec le kikoha.

L’explosion fut, bien évidemment, magnifique.

* *
*

Garlic faisait tout son possible pour coller son front contre la dalle froide sur laquelle il était agenouillé. Auriel, le Roi du Makaï, avait beaucoup travaillé pour obtenir l’obéissance de tous ses sujets et il s’attendait à ce que cette obéissance soit rappelé à chaque interaction.
Une voix de baryton retentit dans l’immense salle du trône, n’ayant aucun mal à emplir tout l’espace sans que le démon n’ait besoin de l’élever.

« Vous pouvez vous relever, Garlic. »

C’est ce qu’il fit, lentement. Le Roi n’avait pas pour habitude de changer d’avis au dernier moment, mais Garlic se méfiait de tout démon susceptible de mettre à genou le Makaï.

Auriel se tenait devant lui, à quelques mètres à peine, son ombre assez grande pour l’atteindre et le recouvrir malgré tout. Le petit démon se sentit trembler, pourtant, son souverain n’avait pas l’apparence la plus impressionnante, parmis les démons.
Par certains aspects, il ressemblait même à un terrien. Assez grand, certes, mais aussi assez âgé. Sa barbe, fine et très bien taillé, était d’un blanc de neige, qui ne faisait rien pour tempérer les traits durs de son visage. Même les légers rides qui entouraient ses yeux, aux iris d’un bleu turquoise, ne faisaient que rendre ses traits plus sévères. Ce n’était sans doute pas aidé par la pâleur incroyable de sa peau, qui aurait pu le faire passer pour un cadavre. Pire encore, le Roi portait toujours des tenues simples et d’un noir uniforme, qui accentuait encore un peu plus cette lividité. Il était bien loin des tenues de Dabra, avec ses cols extravagants et ses épaulettes très amples. Le seul point commun était qu’Auriel aimait aussi porter une cape, même si celle-ci était simplement suspendue à ses épaules par deux attaches dorées et était, naturellement, d’un noir de nuit.

« Merci votre Majesté. Je suis navré, je ne pensais pas atterrir dans votre palais.
- C’est une bonne chose au contraire. Un gain de temps, répondit la voix calme du Roi. »

Sans oser regarder directement son souverain dans les yeux, Garlic put sentir qu’il était inspecté en détail par ces iris d’un bleu trop clair.

« Qu’est-ce qui vous amène à revenir si tôt ?
- Oh ! Bien sûr. Pardonnez-moi ! »

Avant de répondre, Garlic se détourna et fit même un pas pour s’éloigner, avant de craindre que le Roi ne prenne cette attitude très mal. Il s’arrêta, sentant l’artefact remuer dans son oesophage alors qu’il tentait de se forcer à vomir. Plusieurs tentatives furent nécessaires ; la clef refusait de ressortir, bloquant plusieurs fois son oesophage avant qu’il ne parvienne, malgré des douleurs atroces, à vomir la sphère violacée dans ses deux mains tendues.
Il tenta d’essuyer un peu la bile et la salive accumulée dessus, mais déjà la voix du Roi retentit de nouveau.

« Garlic. »

Le petit démon se retourna aussitôt, inclinant la tête bien bas.

« Je devais empêcher nos ennemis de mettre la main sur notre clef, votre Majesté. »

Lorsque le regard bleuté du Roi tomba sur la sphère, Garlic la sentit violemment s’arracher à ses mains. Elle se mit à flotter dans les airs, juste devant son visage ; la salive et la bile s’évaporant en quelques secondes. Il la suivit du regard jusqu’à ce qu’elle atterrisse dans la main du démon.

« Quels ennemis, Garlic ?
- La super saïyenne et l’Empereur, votre Majesté. J’ai vu Resheph tenir tête à la saïyenne mais sans parvenir à la tuer. Notre situation était précaire, j’ai préféré ne pas prendre de risque. »

Le regard froid retomba sur lui, et Garlic se rapetissa comme il le pouvait. Il avait l’impression de sentir ces iris bleutés scanner chaque parcelle de son corps pour déterminer s’il mentait et même en sachant qu’il disait la vérité, il craignait le courroux du Roi.

« Je suspectais que mon entraînement n’ait pas été suffisant pour que ces deux-là puissent vaincre nos adversaires les plus dangereux. C’est navrant, mais cela ne doit pas empêcher notre mission de s’accomplir. Je vais m’assurer que leurs priorités soient toujours à nos recherches.»

Les yeux du souverain semblèrent se perdre un moment dans la contemplation de la sphère, comme s’il préparait déjà ses prochains plans.

« Je crois que Resheph s’est échappée au moins, Sire.
- Bien, répondit-il distraitement. Je vais me préparer à traverser à mon tour, si la menace est aussi importante. Garlic, vous ouvrirez les portes pour mon arrivée.
Bien sûr, Sire. Je passerai dans la Dead Zone dès que je serais sorti du palais. »

Même si son contrôle de sa technique s’était bien amélioré avec les années, il aurait été stupide de la lancer au milieu du palais. Cela fait d’ailleurs réagir le Roi des démons. Les sourcils froncés, il se détacha enfin de l’artefact pour fixer Garlic Jr.

« Non. »

Sa voix avait été plus sèche et plus violente que jamais, prenant le petit démon par surprise. Il fit instinctivement un pas en arrière.

« Sire, je…
- Vous m’avez dit que cette technique était douloureuse. Difficile pour votre corps et votre esprit. N’est-ce pas ?
- Oui Sire.
- Et vous m’avez dit que l’utiliser à répétition pouvait vous faire perdre le contrôle et vous perdre pendant des années dans la Zone. Avais-je bien compris ?
- Oui Sire, mais…
- Croyez-vous que je désire vous perdre pendant plusieurs années dans la Zone, avec le seul moyen d’ouvrir les portes avec vous, Garlic ?
- Non. Bien sûr que non. Je suis désolé, Sire, je…
- Vous allez vous reposer et ne traverserez que lorsque vous serez en état, est-ce bien clair ? »

A nouveau, Garlic se retrouva à baisser la tête aussi bas que possible. Ce qui aurait put être une consigne rassurante parvenait à sembler, dans la bouche du Roi, à un ordre agressif. Dès qu’il avait ne serait-ce que l’impression de le contrarier, Garlic sentait un étau de glace se refermer sur son coeur. Il ne pouvait pas mourir, mais ce n’était pas pour autant qu’il ne craignait pas son souverain.

Surtout quand il évoquait les mensonges que le petit démon avait été obligé de proférer. La DeadZone était sienne et devait le rester. Pour les autres démons, il était le seul à pouvoir passer, le seul à pouvoir y survivre et il était impossible de l’y suivre. Et il fallait que cela reste ainsi. Mais chaque fois qu’il le disait devant le Roi, Garlic avait l’impression qu’Auriel voyait la vérité à travers lui et n’attendait qu’une excuse pour le punir de ses mensonges.

« J’ai attendu des millions d’années pour cet instant, Garlic. Je peux attendre quelques jours de plus, s’il le faut. Mais si mon plan s’effondre du fait de votre incompétence, croyez-bien que je passerai les prochaines millions d’années à tester les limites de votre immortalité. Vous comprenez ? »

Le frisson glacé s’était propagé dans tout son corps maintenant. C’est avec difficulté qu’il réussit à ouvrir la bouche pour répondre, malgré les éclats de glace plantés dans sa gorge.

« A vos ordres. »

Le Roi resta planté devant lui encore quelques temps, son regard déjà passé à autre chose. Il se perdait dans les volutes violacés qui tournoyaient à la surface de la clef. Un soupir échappa aux lèvres blanches et il se retourna enfin pour lui lancer la sphère.

« Vous pouvez disposer. »

Un claquement de cape plus tard, le Roi avait disparut et Garlic prit alors conscience qu’il avait cessé de respirer depuis beaucoup trop longtemps.


Dernière édition par Tierts le Lun Août 28, 2023 14:13, édité 2 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre par semaine jusqu'à Mai 2024 - Prochain chapitre semaine du 15/04/2024
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Re: The Cold's Family's Chronicles

Messagepar Tierts le Lun Juil 31, 2023 11:58

Chapitre 14 : Démons sur Terre


Les débris de l’ancien palais impérial formaient une pluie bien étrange en chutant vers le sol. Loppeg ignorait combien de temps il leur faudrait avant de l’atteindre. Et il ignorait si, parmi eux, il y avait beaucoup de cadavres.

Le personnel du palais, devenu le centre de communication de Freezer 82, était réduit au minimum en temps normal et il n’y avait que quelques soldats d’élites. Ceux qui avaient le plus de chance de survivre à une attaque d’une telle ampleur. Lui-même n’aurait pas survécu s’il n’avait pas eu la chance de se trouver au bon endroit. Même ainsi, le souffle de l’explosion avait été si puissant qu’il avait l’impression de ne plus pouvoir respirer. L’air contenu dans son organisme lui paraissait brûlant, menaçant de le faire exploser à son tour.
Sans doute n’aurait-il pas eu la force de voler comme ils étaient en train de le faire.

Pour l’heure, heureusement, tout ce qu’il avait à faire, c’était écouter les instructions que Dame Siberia lui donnait, pendant qu’elle le tenait par la kératine de ses épaules et l’emmenait à toute vitesse vers la surface.

« Vous prévenez l’Académie. Emmenez tout ce qu’ils ont à offrir et reprenez le vaisseau, quoiqu’il en coûte. Envoyez aussi un homme récupérer ce chat et l’éloigner d’ici. Faites envoyez des signaux de détresse par tous les appareils encore à disposition. Utilisez le canal sécurisé de votre scouter pour me contacter, c’est clair ? Vous m’entendez bien, Administrateur ?! »

Non, il ne l’entendait pas bien. Sa voix était constamment étouffé par les vibrations de l’explosion qui continuait de résonner dans sa boîte crânienne. Cela faisait tellement longtemps qu’il n’avait pas connu le combat.
Loppeg secoua la tête, ce qui n’arrangea pas du tout la situation. Un cliquètement de douleur échappa à ses mandibules avant qu’il ne se reprenne.

« Affirmatif, Dame Siberia.
- Bien. »

Dans sa précipitation à se sentir mieux, il n’avait pas remarqué qu’ils étaient arrivés à la surface. Un mètre au-dessus, pour être plus précis. Un peu plus loin, les bâtiments de l’Académie Impériale se dressait, des alarmes hurlants déjà alors que les débris du palais commençait à apparaître dans le ciel. Un morceau énorme de la demi-sphère tombait lentement vers les forêts qui s’étendaient plus loin encore. Plusieurs silhouettes en armure flottaient dans les airs, manifestement perdues sur la procédure à suivre.

La nihilienne le lâcha brusquement, avant d'atterrir à son tour, ses pieds creusant le sol à son contact.

« Allez-y ! ordonna-t-elle. Je m’occupe de notre invité. »

L’Administrateur ne perdit pas plus de temps à reprendre son souffle. Il s’élança aussi vite que possible vers l’avant, une main tendue vers son détecteur pour changer de canal et retrouver celui donné par Dame Siberia.

Il n’avait pas parcouru cent mètre que le sol se mit à trembler et qu’une bourrasque le poussa en avant. Il trébucha vers l’avant, faisant appel à tout ce qu’il lui restait de force pour ne pas tomber au sol. Le soldat parvint à continuer son chemin mais il ne résista pas à l’envie de se retourner pour comprendre.

Derrière lui, Siberia avait triplé de volume et de taille, les débris de son armure retombant à peine au sol, incapable de contenir son torse devenu massif. Elle dépassait les trois mètres de haut à présent, et la couronne d’os autour de son visage avait grandie en épines impressionnantes. Son visage aussi paraissait durci par la transformation. Ses iris rougeoyantes s’arrêtèrent un instant sur Loppeg, s’étrécissant l’espace d’une seconde, avant qu’elle ne déploit toute son énergie autour d’elle, achevant de creuser un monstrueux cratère autour d’elle.
L’instant suivant, la nihilienne s’était propulsée dans le ciel, disparaissant à sa vue.

* *
*

« Je ne sais pas ce qui a pris à Yantz. C’était complètement idiot ! »

Persée avait retiré son casque dès qu’elle était rentré dans la salle d’entraînement, mais à voir les yeux du nihilien posés sur elle, c’était une décision qu’elle commençait à regretter. Une fois la porte refermée derrière eux, l’Empereur lui avait immédiatement demandé ce que signifiait le piège. Elle avait levé les deux mains, paumes ouvertes, pour se défendre.

« Tu as de la chance que personne ne soit mort, constata froidement Kalta, le doigt toujours dans sa direction. »

Ce fut Bra qui s’interposa entre eux. Persée ne vit que les cheveux lavande, car elle était tournée en direction du nihilien.

« Kalta ! Persée ne pouvait pas savoir ce que Yantz préparait. Elle n’a aucun intérêt à nous conduire dans un piège. J’ai confiance en elle. »

Un frisson parcourut le corps de Persée. Même protégée par la super saïyenne, elle craignait ce qui pouvait arriver. Après tout, ils étaient en territoire impérial en ce moment. Le vaisseau amiral de Cold, même. On ne pouvait pas faire plus impérial. Elle se souvenait encore de ses premiers pas à l’intérieur et de ses sensations en observant le Roi à l’époque. L’un des seuls être à pouvoir rivaliser avec les dieux.

Autour d’elle, il n’y avait d’ailleurs que des servants à lui, ou à ses fils et petit-fils. Sauf Bra. Et aux regards que lui jetaient Anik et compagnie, elle n’aurait aucune aide à attendre de leur part. Il vint pourtant de la source qu’elle attendait le moins.

« C’est vrai. Yantz a complètement pété un câble. Dès que ça parle de Cold, il a l’air à côté de la plaque, cracha le cyborg.
- Je ne t’ai pas autorisé à parler, toi, corrigea Kalta. »

Tao Paï Paï avait été mis à genoux au sol. L’ancien soldat était dans un sale état, sa tenue déchirée en plusieurs endroits et un moignon de métal tordu et brisé au niveau de son épaule. Quelques étincelles jaillissaient régulièrement de ce qui en restait, mais personne ne semblait s’en soucier. Il ne pouvait pas vraiment en mourir, après tout.
Comprenant la précarité de sa situation, il baissa la tête aussi bas que possible.

« Pardon Seigneur Kalta. »

Un moment beaucoup trop long passa, mais l’attention de l’Empereur n’était plus sur elle. Il fixait dorénavant Tao, avec un regard qu’elle connaissait bien et qui lui rappelait furieusement son grand-père. Il se demandait combien de temps il allait garder cet individu en vie. Et ce qu’il pouvait obtenir de lui.

« Tu as raison, saïyenne, concéda-t-il enfin. Nous avons d’autres problèmes à régler. Toi. Que sais-tu de ce qui s’est passé ? »

Tao Paï Paï avait peut-être été un chasseur de prime redoutable, autant à l’échelle de sa planète qu’à celle de l’univers ensuite, mais face au dernier né de la dynastie Cold, il ne chercha pas à jouer le fier. C’était quelque chose que Persée pouvait respecter : il se savait uniquement en vie parce qu’il pouvait encore leur apprendre quelque chose.

« Yantz ne m’avait rien dit des plans. Je ne sais pas s’il savait aussi. Le client s’appellait Garlic Jr. ou Garlic l’Immortel, impossible à tuer. Je le sais, j’ai essayé quand il a tenté de m’éliminer. C’est lui qui a ouvert le temple sur Cold 285 avec un artefact que j’ai récupérer pour lui. Ensuite, il m’a sauté dessus. J’ai volé l’artefact et je suis parti quand les choses ont dégénérées. Je ne savais pas ce qu’il avait en tête. »

Persée le croyait. Ce n’était pas le genre de Yantz de se lancer dans ce genre de plan sans avoir tout prévu et rien de ce qui était arrivé ne ressemblait à un de ses plans. En revanche, ça ressemblait furieusement à une situation que le seigneur du crime aurait exploité. Mais pas comme ça, pas maintenant… Rien de tout cela n’avait de sens.

« Donc tu n’as rien à nous apprendre. »

Le ton de l’Empereur était tellement glacé que Persée y percevait la menace immédiatement. Même pas une menace en fait, une constatation. Bra le sentit et s’avançait déjà, mais elle n’eut pas besoin de dire quoi que ce soit. Tao avait sentit la menace aussi. Il réagit à la vitesse d’un homme qui avait l’habitude des employeurs dangereux et qui savait quand parler pour gagner du temps.

« Attendez ! Je sais qui est Garlic, c’est un démon ! »

Sa voix semblait s’être étouffée sur les derniers mots, comme s’il peinait à parler, mais parce qu’il l’avait fait si vite. Pari réussi cependant. Le bras de Kalta se détendit un peu et il baissa la main. Le mot avait attiré son attention. Et celle de Persée aussi, quand elle comprit enfin ce qu’il disait.

Des démons ? Sur ce plan ?

A nouveau, elle regretta de ne pas avoir gardé son casque, mais heureusement, toutes les attentions étaient concentrées sur le chasseur de prime.

« Un démon ? questionna Bra, d’une voix plus douce.
- Oui, oui ! enchaîna Tao aussi vite que possible. Une vieille légende, c’est flou mais je crois me souvenir.
- Souviens-toi vite, ordonna l’Empereur. »

* *
*

Belial avait ordonné à quelques uns de ses hommes de se poster à ses côtés dans les airs, pour tirer sur les survivants. Pour le moment, il n’en avait pas vu, mais il ne comptait pas leur laisser une chance et il n’avait pas le temps de s’occuper d’eux. Son attention était, toute entière, concentrée sur une autre cible.
Elle avait survécu, ça il en était sûr. Il avait suivit son parcours, en se demandant pourquoi elle ne venait pas tout de suite à sa rencontre. Quand il avait senti sa puissance doubler brutalement, il avait compris et l’avait remercié silencieusement de ne pas lui faire perdre de temps. Et pour cause : une seconde plus tard, elle était devant lui.

Dame Siberia. Veuve de Freezer. Enveloppée d’une aura d’argent. Elle avait pris la deuxième forme de leur espèce, plus grande et mieux bâtie pour le combat. Un sourire délicat éclaira les lèvres bleu du jeune Seigneur démon.

« Vous voilà, Dame Siberia. Quel plaisir de vous rencontrer enfin.
- Je peux savoir qui vous êtes ? Et ce que vous pensez faire ici ? »

Belial pouvait voir les iris rouges aller de l’un à l’autre de ses hommes et il n’avait pas besoin de lire les pensées pour savoir que l’Impératrice analysait ses chances. Pouvait-elle seulement évaluer les forces sans son détecteur ? Car la machine serait inutile face à lui. Il se fendit d’un grand et beau sourire, avançant de quelques mètres dans les airs, avant de faire une révérence.

« Pardonnez-moi, nous ne faisons que passer. Vous pouvez m’appeler Belial. Mes hommes sont ici pour détruire vos communications, ce à quoi je viens d’aider. Quant à moi, je suis là pour vous éliminer. »

Il vit les yeux s’écarquiller et il ne savait pas si c’était devant son impudence ou devant la menace. Toujours est-il qu’il n’avait pas envie de perdre trop de temps, même s’il était hors de question de la prendre par surprise.

« Je vous propose donc d’ignorer les politesses et de passer directement au moment où vous tentez de m’en empêcher ? Qu’en dites-vous ? »

Le démon perçut le changement d’attitude avant qu’elle ne fasse quoi que ce soit. Quand Siberia déploya son énergie, il était déjà prêt à la recevoir. Elle se propulsa vers lui, le poing dressé. Ses hommes tirèrent mais la nihilienne ignora les boules d’énergies qui glissèrent sur son aura. Dans ses yeux, il pouvait lire l’assurance qu’elle allait l’écraser en un seul coup.

Il avait tout le temps de réagir.

Levant sa main, il réceptionna le poing énorme dans sa paume, avec une déflagration qui souffla ses hommes loin d’eux, ainsi que tous les nuages alentours. Belial vit la surprise dans les yeux de son adversaire, puis la colère, et enfin la détermination à frapper de nouveau. Son autre paume était déjà levée pour parer la main de Siberia. Une nouvelle déflagration explosa autour d’eux.

« Dame Siberia… j’ai entendu tellement de chose au sujet de votre espèce. »

La nihilienne forçait sur ses bras, il pouvait le sentir. Elle tentait de le repousser et il la poussait en retour. Ses muscles à elle gonflèrent que leurs énergies s’affrontaient. Lentement, l’aura brillante de Belial s’éleva autour de lui, pulsant subtilement contre celle, argentée et brûlante, de la nihilienne. Même son aura paraissait plus calme que celle de Siberia.

« J’avais tellement hâte de voir ce que vous aviez à m’offrir ! jubila-t-il. »

Elle ne prit pas la peine de lui répondre, mais un éclat apparut dans les iris de sang. Belial le vit, mais pas à temps pour se défaire de sa prise. Les deux rayons le percutèrent au torse et le repoussèrent de plusieurs mètres. Il voltigea dans les airs, la brûlure rayonnant dans ses pectoraux.

Quand il se reprit d’une pirouette, elle était déjà sur lui. Son corps immense projetant une ombre massive autour de lui. Il dévia un premier poing d’un mouvement souple, glissant sous le deuxième à temps pour voir la longue queue fondre sur lui. Loin d’esquiver cette fois-ci, il l’attrapa d’une main et tira vers lui. Son autre main était prête. Le menton de Siberia percuta son poing tendu avec une force telle qu’il sentit les os vibrer sous ses phalanges. Un rire lui échappa.

« Bien joué ! »

Quelle agressivité ! Quelle grâce dans les airs ! Le combat commençait enfin à lui plaire. Et déjà, la nihilienne se reprenait, reculant de quelques mètres pour mettre de la distance entre eux. Elle regardait derrière elle pour garder l’oeil sur le vaisseau qui flottait une centaine de mètre plus loin et sur les deux hommes qui surveillaient le combat. Elle ne le prenait pas encore au sérieux. Malgré la puissance de son coup, elle paraissait à peine secouée. Cette forme devait être très résistante.

« Ne faites pas attention à eux, s’énerva Belial. Regardez-moi ! »

Pour lui prouver, il se propulsa brusquement en avant, disparaissant une seconde à ses yeux pour réapparaître au-dessus d’elle. Belial avait lié ses deux poings en une seule masse, pour frapper aussi fort que possible. Il l’atteint au sommet du crâne et la propulsa vers le sol. Avec un grand rire, le démon se lança à sa poursuite.
Il la rattrapa toujours dans les airs. Son corps immense lui offrait une cible parfaite, même en mouvement. Tout en pirouette dans les airs, il la martela de coups, tournant autour d’elle pendant la chute pour ne pas lui laisser le temps de riposter. Elle parvenait à en esquiver parfois, déviant son poing ou son pied, mais il continunait, toujours plus vite et toujours plus fort. Son poing fermé cogna contre son coude, sa jambe buta contre la couronne d’os et enfin son genou se fraya un chemin jusqu’à son ventre.

Mais elle encaissait. Et elle chutait toujours. Dans une ultime pirouette, Belial déploya sa jambe contre le torse de la nihilienne et s’éleva dans les airs au dernier moment.
Le corps de Siberia fila en diagonale dans les airs, jusqu’à percuter une immense colonne de pierre. Pourquoi est-ce que c’était là ? Belial aperçut une structure au-dessus de lui, qui s’effondrait une fois privée de sa colonne. La chose était immense, elle n’aurait jamais dû tenir dans les airs, mais il n’avait pas le temps de se poser des questions. Il se lança à la poursuite de la nihilienne.

Lorsque Belial posa pied à terre, c’était au milieu d’une forêt en flamme. Les débris du palais qu’il avait détruit en arrivait avaient fini par retomber au sol et ils avaient pris assez de vitesse pour s’enflammer en chemin et provoquer de petits incendies à chaque impact. Ce qui avait été un jour une forêt bucolique était maintenant un paysage rougeoyant, des flammes se dressant partout autour d’eux. Le ciel était assombri de fumée et de cendre.

En bref, on commençait à se rapprocher un peu de la maison !

Siberia avait percuté de nombreux arbres en flamme en tombant, puis elle avait creusé un long sillon dans la terre meuble, jusqu’à reposer contre un immense chêne vénérable. L’énorme végétal s’était plié sous le choc, menaçant de tomber en arrière, mais en attendant elle reposait son dos contre lui. Au-dessus d’elle, la canopée prenait feu, transformant le vénérable arbre en une grosse bouge. La chaleur de ses flammes accueillit Belial quand il approcha à petits pas.

« Prête pour le second round, Impératrice ? demanda-t-il, très poliment. »

La forme de la nihilienne se redressa lentement. D’abord juste une ombre au milieu des flammes et de la fumée, elle s’avança vers lui, mais il pouvait voir dans son pas hésitant qu’elle peinait. Ses coups avaient fini par avoir un effet.

« Je sais que votre espèce peut se transformer pour être plus puissant. Est-ce que vous en avez encore en réserve, ou dois-je vous tuer immédiatement ? »

Visiblement, la question la pris par surprise. Elle avisa le démon, qui devait lui paraître bien petit. Puis ses yeux virèrent vers le ciel. Sans la quitter des yeux, Belial regarda à son tour. Ses deux gardes du corps descendirent lentement à ses côtés. Il aurait dû leur dire de ne pas s’en mêler, mais tant pis. Ils n’avaient aucune chance contre elle, de toute façon.

« Je peux encore me transformer une fois, avertit-elle à voix basse. Vous mourrez quand je le ferais.
- Oh, c’est une promesse ?
- Un fait. »

Belial sourit, curieux. Il n’arrivait pas à lire dans ses yeux si elle était confiante ou si elle bluffait. Il y avait clairement une hésitation mais il en ignorait la raison. Et pour être honnête, il s’en fichait. Il n’avait jamais vu sa deuxième transformation mais il savait que leur espèce pouvait le faire. Elle était puissante sous cette forme, mais elle n’avait aucune chance. Il voulait un vrai combat.

Pendant un moment, il resta sans bouger, l’observant intensément. Derrière lui, il entendait le bâtiment qui reposait au sommet de la colonne de pierre atteindre enfin le sol. Dans un râle de géant abattu, la pierre percuta la terre et se brisa. Le râle devint un grondement qui fit vibrer la terre et le ciel. Le bâtiment se brisa et s’effondra. Le souffle de poussière abbattit des dizaines d’arbres, mais ne souffla qu’à peine sa toge quand il les atteint.

« Très bien. Allez-y. Je ne vais pas vous interrompre. »

Cette fois, il pouvait lire dans ses yeux. De la surprise. Et de la méfiance. Logique.

« Je vous assure. De toute façon, je pourrais vous tuer dans cet état, que vous soyez occupé à vous transformer ou non. Allez-y. »

Il se passa encore quelques longues secondes d’hésitation, durant lesquelles Belial se demanda s’il allait devoir la tuer tout de suite. Mais elle finit par se décider. Plantant ses pied au sol, elle contracta tous ses muscles et un bouclier d’énergie l’enveloppa soudain, pendant qu’un hurlement échappa de sa gorge. Le démon sourit en l’observant, curieux de voir la forme qu’elle allait développer. Il pouvait sentir sa puissance augmenter en tout cas, c’était une bonne chose.

A sa gauche, Belial perçu soudain une autre force qui se préparait. Il tourna la tête aussitôt, anticipant une attaque.
Un de ses hommes se préparait au combat. Un énorme démon au corps massif et à la tête de chèvre, dont les longues cornes retombaient jusqu’à son dos. Il produisait un kikoha entre ses mains, la faisant grandir lentement. Il regardait Siberia avec un rictus meurtrier.

Le seigneur du Makaï apparut soudain devant lui, un sourcil haussé, toisant son soldat depuis les 50 cm qui lui manquait.

« Excuse-moi, qu’est-ce que tu penses faire, là ?
- Monseigneur, nous avons l’occasion de la tuer, tenta-t-il d’expliquer de sa grosse voix stupide. »

La main délicate de Belial se redressa, tremblante de rage. Ses doigts se crispaient déjà, brûlant d’attraper la gorge de l’incompétent entre ses griffes. Cela serait si facile. Mais il n’était pas comme ça, il était calme.

« Est-ce que je t’ai donné l’ordre de la tuer ?
- N-Non mon seigneur, mais…
- Alors, encore une fois, qu’est-ce que tu fais ?
- Je…
- Tu… Oh ! Vous sentez ça ? Il y a des combats dans le vaisseau, je crois que les impériaux veulent le reprendre. Allez gérer ça, tous les deux. »

Ce n’était pas un mensonge, il venait bien de sentir des combats débuter, à plusieurs kilomètres au-dessus d’eux. L’excuse idéale pour se débarrasser des deux imbéciles, et sans les tuer en plus.
Ils s’observèrent un moment, hésitants. Un éclat de colère apparut dans les yeux de Belial et il tendit la main, non vers la gorge de l’impertinent, mais vers la boule d’énergie qui brillait dans sa main. Ses doigts se refermèrent autour et serrèrent. Lentement, l’énergie lutta contre sa propre force, mais elle n’était pas de taille. Sans la moindre trace de brûlure, il referma sa main en un poing, étouffant les dernières étincelles de ki. Puis, il releva les yeux vers le démon terrifié.

« C’est un ordre. »

Enfin, ils décollèrent vers les nuages. Belial poussa un soupir las. Tous les démons du Makaï ne pouvaient pas avoir le raffinement du Roi. Il se retourna doucement vers Siberia.

« Pardonnez-moi votre Altesse. Où en étions-nous ? »

Le pied le cueillit à la joue. Il sentit très bien les trois doigts s’enfoncer dans son visage, décalant l’os de sa mâchoire jusqu’à ce qu’un claquement retentisse dans son crâne. Il sentit son cou se tordre, près de se briser, pendant que sa tête suivait le mouvement du pied. Enfin, son corps fut emporté par le coup et décolla de terre, comme une poupée tirée par un géant.
Belial percuta plusieurs arbres, exposant tous les troncs sur son passage, avant d’enfin toucher terre à nouveau. Il rebondit sur de la roche, en explosa une autre au passage, et s’écrasa enfin dans la terre meuble, laissant un sillon identique à celui de Siberia un peu plus tôt.

Le démon se redressa difficilement, remettant sa mâchoire en place d’une main.

« Enfin ! »

Deux pieds s’écrasèrent dans son dos et le forcèrent au sol, dans un mètre de terre et de cendre.


Dernière édition par Tierts le Lun Août 28, 2023 14:13, édité 2 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre par semaine jusqu'à Mai 2024 - Prochain chapitre semaine du 15/04/2024
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Re: The Cold's Family's Chronicles

Messagepar Lenidem le Mer Août 02, 2023 22:03

J'ai bien lu ta réponse et j'ai évité de lire la suite, merci pour le signal bien clair !

J'en suis maintenant au combat de Trunks et Végéta contre Freezer et sa famille... et j'ai pas envie de continuer parce que je sais comment ça termine et c'est trop triste... :p Donc j'en profite pour raconter mon rêve d'il y a quelques nuits avant que je ne l'oublie.

La Terre (notre Terre) avait été conquise par Freezer et son frère. Bien sûr, c'était la merde. Pour une raison que j'ignore, j'avais été choisi pour servir de porte-parole au peuple terrien, mais évidemment, on n'avait absolument aucun moyen de pression. Freezer faisait donc mine de m'écouter, et sans rien dire, juste avec son petit sourire narquois, me faisait bien comprendre que ce que l'humanité voulait n'avait plus la moindre importance désormais car c'était lui le boss, et qu'on ne lui arrivait pas à la cheville. J'enrageais. J'avais envie de pleurer car je savais très bien que la Terre était foutue et qu'il n'y avait guère d'espoir qu'on s'en sorte un jour. Alors je lui ai lâché qu'on n'arrêterait pas de résister, quoi qu'il arrive, et que tôt ou tard, on trouverait bien un moyen de le vaincre une fois pour toutes. J'étais un peu en mode Tortue Géniale qui, au moment de mourir, prophétise sa fin au démon Piccolo... à ceci près qu'on moment où je le disais, c'était juste de l'esbrouffe. Je n'y croyais absolument pas, c'était juste une tentative futile de lui faire peur. Mais en le disant, je commençais à me demander si, au fond, ce n'était pas possible. Je savais que nos artistes martiaux ne pouvaient rien contre lui, mais il y avait toujours Bulma et son fils, dont Freezer ne savait rien. J'ai alors préféré arrêter de parler avant de dévoiler cette information capitale. Il était difficile de dire ce que Freezer pensait de ma menace, mais il ne l'avait certainement pas prise au sérieux, pas suffisamment pour vraiment s'inquiéter. Peut-être que ça le mettrait parfois un peu mal à l'aise, si il lui arrivait d'y repenser... Je n'en espérais pas davantage. Toujours est-il qu'il ne me tua pas sur-le-champ, parce qu'il me trouvait amusant, ce qui m'exaspérait. C'était humiliant. Il se moquait de moi.

En sortant de la salle, je me rendis dans une autre pièce de son vaisseau, où se trouvaient d'autres "ambassadeurs" - parce qu'en fait, je ne représentais pas toute la Terre, seulement la Belgique. Bizarrement, c'était mon cousin qui représentait la France, et il était accompagné de quelques potes de nos années de secondaires. Eux étaient sous le joug de Cooler. Et ils avaient tous l'air de s'en foutre un peu, de ce qui se passait. Je voyais bien qu'ils étaient en fait assez nerveux, plus qu'ils ne voulaient le laisser croire, mais ils voulaient se donner l'air cool.

Sans transition, on se retrouve dans ma cuisine, Cooler et moi, à examiner mon lave-vaisselle. Cooler est inquiet, parce qu'il y une sorte de gros crustacé qui y est collé. Il m'explique que c'est sans doute une espèce extra-terrestre télépathe, un parasite psychique redoutable capable de perturber les esprits et d'envoyer toutes sortes d'illusions, et qu'il vaut mieux le détruire par précaution, avant qu'il ne grandisse et ne fasse des ravages. Sauf que quand on regarde à nouveau, il n'y plus aucune trace du crustacé. Soit on a tous les deux rêvé, ce qui est peu crédible, soit il a capté qu'il était en danger et nous a embrouillés avec une illusion pour se dissimuler. Cooler a les gouttes de sueur qui montrent qu'il est en train de flipper même s'il ne veut pas le montrer. À ce stade de leur développement, ces créatures sont incapables de se déplacer rapidement, le crustacé de l'espace, s'il était vraiment là, se trouve donc probablement toujours à l'endroit où on l'avait vu et s'est simplement rendu invisible à nos yeux. Cooler tire donc un fin rayon rouge à l'endroit où il se trouvait, dans le doute. La zone commence à fumer. Je me demande si on va voir apparaître la chose.

... et c'est tout. Voilà. Tu as ma permission d'employer tout ou une partie de mon rêve pour la suite de ta fic, je te cède gracieusement ce récit. :wink:
RMR a écrit:Moi, je peux vous dire qui a raison. C'est Lenidem.


En cas de souci sur le forum, me contacter par MP ou à cette adresse : lenidem.lunionsacree@hotmail.com
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Re: The Cold's Family's Chronicles

Messagepar Tierts le Lun Août 07, 2023 12:00

Hello Lenidem !

J'en suis maintenant au combat de Trunks et Végéta contre Freezer et sa famille... et j'ai pas envie de continuer parce que je sais comment ça termine et c'est trop triste... :p


Ouh... Un des moments les plus cruels du Tome 1 en effet. Je me demande si je l'écrirais toujours de la même façon aujourd'hui... Je pense que oui. Ce n'était pas une phase facile à écrire, on approchait de la fin et certains personnages devaient conclure leurs arcs. Pas toujours de façon satisfaisante.
Bon courage pour t'y mettre :p

Tu as ma permission d'employer tout ou une partie de mon rêve pour la suite de ta fic, je te cède gracieusement ce récit. :wink:


Alors, j'ai tout lu. J'adore comment un rêve fonctionne, en passant d'un moment relativement sérieux/désespéré à des trucs bien plus WTF. C'est superbe et je suis content que Cooler et toi puissiez collaborer sur le sujet des crustacés de l'espace psychique.
Et crois bien que ta proposition n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Si je peux caser quelque chose comme ça un jour, je ne manquerai pas de te créditer !
Lenidem, surtout ne va pas plus loin !
--

La suite ! Les deux prochaines semaines, je serais en vacances mais je vais préparer les chapitres en avance (Relecture + Mise en page) Cependant, il se pourrait que les horaires de publication (ou même le jour) soient légèrement différents en conséquences.

Chapitre 15 : Ce qu'il reste de l'humanité


« Je vous dirais tout ce que vous voulez ! Pitié, pitié, j’ai de l’argent, beaucoup d’argent ! Je…
- Silence ! »

Tao Paï Paï faisait un effort considérable pour ne pas tuer la cible immédiatement. Il avait des informations à vérifier d’abord. Mais il n’arrivait pas à se taire et cela devenait insupportable. Cinq minutes que l’homme d’affaire hurlait tout ce qu’il savait pour le convaincre de le garder en vie, alors que le tueur à gage cherchait quelque chose sur son ordinateur.

« Un mot de plus et je t’arrache la langue, j’ai besoin de me concentrer. »

Voilà pourquoi il détestait les missions qui nécessitaient plus qu’un simple meurtre. Les clients avaient intérêt à se montrer rapides pour payer car il n’avait accepté que parce que la récompense était élevée. Très élevée.
Il tourna brusquement l’écran de l’ordinateur vers sa cible.

« Là. Ton mot de passe. »

L’homme écarquilla les yeux. Peut-être qu’il venait de comprendre pourquoi il était la cible aujourd’hui, ou qui était le commanditaire. Comme toujours, Tao n’avait pas posé de question, sinon celles qui lui permettaient d’accéder à la cible. Efficacité et discrétion, c’est ce qu’on attendait de lui. Tout ce qui l’intéressait, c’était la somme offerte et la dangerosité du contrat. Considérant les deux gardes du corps au sol, cette dernière avait été sévèrement surestimée.

« Je peux vous l’écrire. »

Le tueur pouffa. Mignon. Il espérait encore lui cacher quelque chose. Tao attrapa le clavier et lui balança au visage.

« Dépêches-toi. Et poses-le sur le bureau pour écrire. »

Ramassant le clavier, et quelques dents, l’homme d’affaire le posa difficilement sur le bureau et tapa son mot de passe, tout en empêchant le sang qui sortait de ses lèvres ouvertes de tomber dessus. Tao le regarda faire et mémorisa le code. Compliqué, mais pas impossible.

« Merci bien. »

D’une main, il ramena l’écran vers lui. A priori, il avait là toutes les informatons demandées par ses clients. De son autre main, il tendit le doigt vers le front de l’homme.

« Tu n’as plus rien à m’apprendre.
- Non, attendez ! S’il vous plait ! »

Tao Paï Paï leva les yeux au ciel, concentrant déjà son énergie. Toujours la même rengaine.
Bip.

« Hm ? »

Il interrompit son geste et fouilla son kimono pour retrouver le pageur. L’homme d’affaire tomba à genou derrière le bureau, remerciant tous les dieux de la terre.

« Oh, nouveau contrat. “Ruban Rouge”, tu connais ?
- Que… Quoi ? »

Le tueur à gages poussa un profond soupir, contournant lentement le bureau pour relever de force l’homme et lui coller le petit écran sous le nez.

« Ruban Rouge, regarde. J’ai même un petit logo, tu connais ?
- Euh… Oui, je crois. C’est une organisation para-militaire. Je ne sais pas trop ce qu’ils…
- Tu ne gères par leur finance ?
- N-Non.
- Hm. Regarde bien le logo, tu es sûr ? »

Tremblant, l’homme appuya son visage sur le pageur. Tao profita qu’il soit ainsi penché pour agir. Sa main bougea, trop vite pour l’oeil humain, et son index frappa précisément à la base de la nuque, pénétrant les chairs et les os sans rencontrer la moindre résistance.

Il y eu un hoquet et un soubresaut. Puis un grand bruit quand le corps s’effondra.

Ruban Rouge. Paramilitaire. Ça, c’était nouveau, mais vu le prix, cela ne pouvait qu’être intéressant. Un nouveau défi pour le meilleur tueur de la planète.


* *
*

Bra n’était pas sûr de comprendre pourquoi elle avait autant de compassion pour l’homme agenouillé devant elle.

Tao Paï Paï n’était pas un individu qui méritait la moindre compassion et ce même avant de se mettre à travailler pour l’Empire. Elle avait bien assez entendu parler de lui quand elle était petite pour avoir une bonne idée du genre de personne qu’il était. Eduquer aux arts martiaux dans le seul but de devenir une machine à tuer, c’était exactement la voie qu’il avait choisi et sur laquelle il avait excellé pendant des décennies. Il avait fallu l’intervention de Son Goku pour le vaincre et même à cela, il avait survécu.
Quand l’Empire était arrivé sur Terre, il n’avait pas hésité à les rejoindre. Son allégeance avait vacillé plusieurs fois, selon sa mère, mais il avait toujours servi ses intérêts avant tout. Comme lorsqu’il avait fait croire à sa mort pour continuer une carrière de tueur, libre et loin de toute autorité.

Mais voilà. Aujourd’hui, il était à terre, le corps en partie détruit. Ses yeux mécaniques regardaient à droite et à gauche, donnant l’impression à Bra d’y percevoir une peur connue. Celle de la mort. Il était prêt à tout faire, à tout dire, pour ne pas mourir. Sauf qu’il n’avait pas grand chose à offrir.

« C’est une légende, mais mon frère m’a raconté qu’un démon, Garlic, avait tenté de devenir le Dieu de la Terre, dans des temps reculés. »

Kalta s’était avancé aux côtés de la saïyenne, mais il n’avait d’yeux que pour Tao.

« Il m’a dit que le démon et Dieu furent en compétition des mois durant, mais lorsque le choix du précédent Dieu tomba sur le suivant, Garlic entra dans une rage folle et tenta de les emprisonner tous les deux dans une prison infernale. Il échoua et fut précipité là-bas à leur place.
- C’est peut-être ce que celui-là a essayé d’utiliser contre nous, avança Persée, prudemment. »

Bra releva les yeux vers son amie. Elle était bien d’accord avec elle, mais Persée n’était peut-être pas la meilleure personne pour parler à l’Empereur en ce moment.

« Même si c’était bien le cas, reprit Kalta sans même faire attention à elle. Tout ce que tu m’apprends, c’est que nos problèmes viennent, une fois de plus, de Freezer 82. Je crois que j’aurais fini par deviner. »

Il levait déjà la main vers Tao, comme si menacer le tueur à gage allait leur apporter quoi que ce soit de plus.

« Il dit vrai ! »

Persée s’était encore un peu avancée. L’Empereur releva lentement les yeux vers elle. Il affichait toujours le même air froid que sa famille aimait à présenter au monde, mais Bra le connaissait assez pour lire ses yeux et la colère qui bouillonnait là-dessous. Seulement, elle connaissait aussi assez bien Persée pour lire l’inquiétude sur ses traits. Elle s’avança entre eux, tournant le regard vers son amie.

« Qu’est-ce que tu veux dire ?
- Ceux qui nous ont attaqués, ce n’est pas juste une espèce inconnue ou une rébellion. Ce sont des démons, qui viennent de leur propre dimension.
- Le Royaume des Démons. »

C’était Kalta qui les avait surprises toutes les deux. Elles se tournèrent l’une et l’autre vers lui. L’Empereur était imperturbable, les yeux rouges fixés sur Tao Paï Paï.

« Mon père et mon oncle ont affrontés ensemble un soi-disant “Roi des Démons” pendant l’attaque d’un sorcier sur Freezer 82. Mon père avait raconté qu’il avait été téléporté dans le royaume des démons par le sorcier, pour offrir un terrain connu au Roi. Un dénommé Dabra, selon lui.
- Le fameux incident Buu, c’est ça ? questionna Persée. Je me souviens de ce que les canaux impériaux ont dit. “La Famille Cold, désignée par les dieux pour affronter cette menace.” Et comme par hasard, les dieux en questions ne reviennent pas du combat. »

Cette fois aucun doute, il y avait bien de l'agressivité dans la voix de l’ancienne chasseuse de prime, ainsi qu’une amertume qui surpris Bra. Kalta semblait aussi pris de court, mais il n’hésita pas sur la réponse à donner. Sa voix se fit glacée, tranchante comme une lame de rasoir.

« Qu’est-ce que vous sous entendez ?
- Ça suffit ! Tous les deux ! »

Bra avait fait son possible pour que sa voix tonne autant que possible dans l’immense salle d’entraînement. Les deux antagonistes se tournèrent vers elle, mais seule Persée baissa les yeux.

« On est dans le même camp ici ! Ce n’est pas le moment de ressasser des vieilles histoires. Tu es certaine de l’existence de ce monde, Persée ? »

Essayant d’imiter les regards froid des nihilien, elle se tourna vers Kalta. L’Empereur n’ajouta rien, mais fit signe à Persée de continuer.

« Le Makaï. J’ai eu le temps d’étudier de nombreuses légendes de notre univers. L’existence des démons revient dans beaucoup d’entre elles, déformées ou modifiées d’une façon ou d’une autre. Ce que le Bras a vu sur Passaros confirme qu’il existe bien un autre monde, accessible par cette porte. Et si c’est le cas, ils détiennent la clef et peuvent choisir de la rouvrir à tout moment. La porte de Passaros n’est peut-être pas la seule qui existe. Il fut un temps où les liens entre les deux mondes devaient être plus intenses.
- C’est beaucoup de conjecture, intervient Aidan. »

Jusque là, le commando d’élite était resté en retrait, mais ils suivaient tous les trois la conversation avec un grand intérêt.

« Je suis plus vieille que vous tous réunis, ici, rappela Persée. J’ai eu le temps de me renseigner.
- C’est vrai, tempéra Bra de son mieux, mais ça ne nous dit pas ce qu’on peut faire.
- Trouver où ils sont et les buter. »

Personne n’était surpris que cette suggestion ne vienne d’Anik, mais ce qui surpris Bra fut le silence qui suivit. Il n’y avait pas d’autres solutions envisagées, manifestement.

« On ne peut pas savoir où ils sont, pas s’ils se cachent, souffla doucement Varidal.
- C’est pas comme s’ils étaient discrets, contra son collègue. On sera prévenu dès qu’ils se posent quelque part. On y va et on les massacre.
- Les communications sont brouillés depuis leur arrivée. Et ça empire avec le temps. »

Aidan avait visiblement hésiter un long moment avant de le dire, mais elle paraissait sûre de ce fait. Cela compliquait en effet considérablement les choses, et Bra vit dans les yeux de Kalta que c’était le plus gros problème, mais elle y vit aussi autre chose. Une lueur inquiétante.

« Bonne suggestion Anik, mais j’ai mieux. On va où ils vont aller. Avant eux. »

Six paires d’yeux surpris se tournèrent en même temps vers l’Empereur. Il avait enfin baissé le bras et amenait sa main dans son dos. Il sortit de sous sa cape un morceau de verre. Au second coup d’oeil, Bra vit que c’était plus complexe que ça, un énorme morceau de plaque transparente mais gravée de motifs complexes.

« Je n’ai pas retenu toute leur carte. Mais j’ai pris ça avant de partir. »

* *
*

Siberia détestait cette forme.

Quand elle avait prétendu pouvoir l’atteindre, elle avait en partie bluffée. Freezer lui avait expliqué la théorie, il y a bien longtemps, et ils avaient essayés plusieurs fois. Mais depuis, elle n’avait jamais ressenti le besoin, même en continuant de s’entraîner. A présent, elle ignorait combien de temps elle pourrait la maintenir.
Tous ses muscles tremblaient sous la puissance infligé à son propre corps. Elle se sentait forgée pour le combat, mais c’en était douloureux. Ses épaulettes d’os s’étaient étendues et étirées, présentant des bords effilés et dangereux. Son crâne s’était allongé de manière démesuré, ses excroissances osseuses s’étendant de tous les côtés pour former une énorme collerette avec un unique point violacé en son centre. Même son nez paraissait renforcé, écrasé sous une plaque osseuse.

La nihilienne n’avait jamais ressenti un tel désir d’écraser les autres. Comment et pourquoi est-ce que Freezer et Cooler s’étaient décidé à aller plus loin après avoir atteint une pareille transformation ? La forme d’origine de leur peuple était-elle si grisante ?

Elle venait d’écraser son adversaire dans la terre et elle ne s’était pas arrêté là. En le martelant de coup, elle creusait plus profondément. La forêt entière tremblait à chaque impact. Il ne faudrait pas grand chose pour que la planète entière se mettre à trembler aussi.

« Insecte ! gronda-t-elle en se projetant brusquement dans les airs. »

Siberia canalisa son énergie, la main tendue vers le corps encore à terre. Un rayon violacé jaillit de ses doigts. Le cratère déjà creusé disparut dans un flash de lumière.
L’explosion emporta toute une zone de la forêt et souffla les incendies qui ravageait le reste.

« Administrateur Loppeg ! tonna-t-elle dans son détecteur. Où en êtes-vous ? »

La voix qui lui répondit était paniquée, tranchée par moments par des cris et des coups.

« Ils sont trop puissants Dame Siberia ! Nous payons cher chaque… de progrès ! Nous avons perdu… ffectifs !
- Continuez de vous battre ! Nous avons besoin de ce vaisseau. Je vous rejoins bientôt. Si vous reculez, je m’occuperai personnellement des survivants, compris ? »

Elle était presque sûre d’avoir déjà entendu Freezer prononcer ce genre d’avertissement : ça faisait toujours son petit effet.

« Bien Madame. »

Siberia ne prêtait plus attention à son scouter, le regard dirigé vers l’immense cratère que son attaque avait créée. Et vers la silhouette qui se redressait en son centre.
La toge du dénommé Belial était presque entièrement détruite, ne laissant qu’un seul pan qui partait d’une épaule au flanc opposé et qui s’enroulait autour de sa taille. Sa peau bleu ne paraissait même pas égratignée, seulement couverte de cendre. Quand il releva les yeux vers elle, ses yeux brillaient d’amusement.

« Je suis vraiment content de vous avoir laisser faire ! cria-t-il pour se faire entendre. C’était incroyable, quelle puissance ! »

Puis il se projeta dans les airs pour s’immobiliser à deux mètres de Siberia.

« Le Roi m’avait prévenu mais votre peuple est vraiment fascinant. Ithaxus doit adorer affronter votre fils.
- Votre Roi n’aurait jamais dû se mettre en travers du chemin de nihiliens. Il l’apprendra bien assez vite, quand je lui renverrais votre tête. »

Belial éclata de rire. Elle ne lui laissa pas le temps d’en profiter.
Son genou s’enfonça dans le torse rachitique. Il hoqueta en crachant du sang bleu. Déjà ses poings s’abattaient sur son dos. Alors qu’il chutait vers le sol, elle enroula sa queue autour de sa jambe et le lança vers le ciel. Déjà, ses doigts étaient pointés vers lui. De minuscules rayons d’énergie en jaillirent. Sa cible vivante se mit à tressauter sous les attaques, cette fois-ci elle creusait sa peau. Chaque petite décharge d’énergie explosait contre son corps, le repoussant et le blessant, dans ce qui était un spectacle plaisant pour elle.

Avec un cri violent, il fit exploser son aura et fila dans les airs, esquivant ses attaques. Le temps qu’elle le suive du regard, il était sur elle. Siberia vit le poing arriver vers son visage, mais elle ne bougea pas. Les phalanges percutèrent violemment sa joue, sans lui faire plus de dégâts qu’une piqûre de moustique.

« Pathétique ! »

Elle empoigna son bras et se jeta vers le sol en l’emportant. Dans leur chute, elle aperçut une excroissance roche, seule survivante de son attaque précédente, pointant vers le ciel. Parfait. Elle orienta subtilement sa trajectoire et tira sur son bras. Au moment où elle touchait le sol, il partit comme un fouet et abattit Belial contre la roche.
Un cri de douleur s’étrangla dans sa gorge alors que la pierre traversait son épaule et son torse. Une vague de sang bleu jaillit de son corps et tâcha le sol. Elle lâcha le corps esquinté sur le rocher, tendant son autre main, paume écartée.

« Une dernière volonté ? »

Il hoquetait, mais il n’y avait que du sang dans sa bouche.

« Quelle transformation, parvint-il à articuler. Vous savez, je fais ça aussi…
- Si tu crois que je vais être aussi stupide que toi. »

Déjà, l’énergie affluait dans sa main, cette fois elle n’allait pas faire l’erreur de ne pas y aller à fond. Tant pis pour cette jolie planète, il y avait d’autres paysages intéressant ailleurs.

La main de Belial se referma sur la sienne, broyant soudainement ses doigts. L’énergie partit entre ses doigts, mais l’explosion fut contenue dans l’énorme poigne du jeune homme. Siberia ne put qu’écarquiller les yeux en voyant son bras gonfler démesurément. Ses muscles explosaient en volume, alors que la peau bleu disparaissant sous une fourrure épaisse.

« Pas besoin ! gronda une voix infiniment plus grave. »

Le sourire du démon se transforma en gueule béante. Des dents monstrueuses se jetèrent sur elle.

* *
*

« Aucune idée de ce que c’est, je suppose ? »

Tao Paï Paï considéra un moment l’éclat transparent, à peine plus grand que sa tête, qu’on lui présentait. Bra pouvait bien voir qu’il tentait d’y comprendre quelque chose et d’avoir un commentaire à faire, mais il fut forcé de faire non de la tête.

« Je n’ai eu le temps que de l’apercevoir, reprit Kalta, mais je crois que c’est une carte spatiale. J’espérais pouvoir extraire des coordonnées de ce fragment pour qu’on sache où ils comptent aller. Il y avait plusieurs points d’intérêt sur leur carte. Celui-ci est le seul que j’ai eu le temps de récupérer.
- Des points d’intérêts ? demanda la saïyenne en tendant la main pour récupérer le fragment. »

L’Empereur lui confia l’objet avec un geste distrait. Il se retournait déjà vers son équipe.

« Je pense qu’il y a deux possibilités. Soit il s’agit d’un autre objet d’importance pour eux ; ils ont clairement un plan en tête, quel qu’il soit. Soit c’est la localisation d’une autre porte. Dans tous les cas, c’est un avantage pour nous. »

Bra leva le fragment à la lumière. Plusieurs symboles étaient trop obscurs pour être familiers, mais d’autres paraissaient évident ; des étoiles, alignées les unes par rapport aux autres.

« Tu veux leur tendre une embuscade ?
- Si c’est l’objet qui les intéresse. Sinon, il sera peut-être possible d’ouvrir la porte de ce côté et de leur faire payer.
- Woh, réagit-elle soudain en baissant les bras. Comment ça ? Rien ne dit que les suppositions de Persée sont justes. Si ta porte te mène à l’autre bout de ce royaume, il faut interroger les locaux, pas massacrer tous ceux que tu trouves. »

Aux regards qui se posèrent sur elle, il n’y avait qu’elle pour dire une chose pareille. Même Persée paraissait un peu gênée quand elle lui répondit aussi doucement que possible.

« Bra, ce sont des démons. Leurs intentions ne sont pas pacifiques.
- Tu les appelles des démons mais on n’en sait rien, Persée.
- Ils ont attaqués les premiers, ça me paraît assez clair, trancha Kalta.
- On ne sait même pas s’il y a bien une porte, tu veux bien ralentir cinq minutes avant de parler massacre général ? Toi aussi Persée. Là-dessus vous êtes d’accord bizarrement. On avisera en fonction de ce qu’on trouve, non ? »

Si l’ancienne chasseuse de prime avait eu la décence de baisser le regard, ce ne fut pas le cas du nihilien. Au contraire, il haussait un sourcil, fixant Bra comme s’il hésitait à la remettre brutalement à sa place. Elle ne lui laissa pas le temps d’ouvrir la bouche.

« Tes vaisseaux ont des cartes galactiques intégrées, non ? Il y a un poste qui permet d’y ajouter des informations ou de les modifier ? Quelque chose qui soit plus poussé qu’un affichage d’une carte ?
- Je suppose que oui.
- Oui, Seigneur Kalta. Le poste de commandement devrait avoir un moniteur réservé pour ça, même sur le Rédemption. »

Aidan s’était avancée. Elle sortait à peine de l’Académie Obi, après tout, s’il y avait bien quelqu’un qui connaissait encore toutes les leçons à retenir sur le fonctionnement de l’armée impériale, c’était bien elle.

« Voilà, saïyenne.
- Amenez-moi là et je devrais pouvoir ajouter grossièrement ces données sur la carte, si on arrive à recouper quelques données. Ce sera un point de départ. »

Cette fois, Kalta se permit un sourire. Elle ne lui rendit pas. Puis, elle vit que son regard n’était plus sur elle, mais sur le cyborg encore au sol. Et elle perçut le mouvement subtil de ses doigts.

Sans pour autant avoir le temps de réagir.

Derrière elle, le corps du cyborg explosa dans un bruit de métal déchiqueté. Le visage de Tao Paï Paï n’avait même pas eu le temps de se tordre de douleur. Sa tête était encore en train de flotter dans les airs, les lèvres ouvertes dans une expression indéterminée. Des morceaux de chairs et de métal volaient en tous sens. Surtout du métal.

« Kalta ! s’entendit-elle hurler, autant de terreur que de colère. »

Instinctivement, ses cheveux avaient repris une couleur dorée. Tous les autres présents se jetèrent en arrière, autant en réaction à sa transformation qu’au meurtre du chasseur de prime.
Le nihilien n’avait pas bronché. Il la fixait maintenant du regard, alors que les derniers morceaux retombaient au sol, dans une pluie macabre.

« Je ne vais pas traîner un traître avec nous sur le chemin, Bra. Il a déjà eu sa chance et il l’a gâché. Si tu veux laisser aux autres l’option de te poignarder dans le dos, c’est ton problème, mais je pense que nous avons assez subi pour aujourd’hui. »

Ses yeux toujours écarquillés, la respiration rendue lourde par sa transformation rapide, elle fixait Kalta sans oser répondre. Ou plutôt, elle s’empêchait de le faire. Les mots se bousculaient dans sa tête, sans oser sortir. D’un regard, elle avisa le reste du groupe.

« Sortez. On vous retrouve en salle de commandement. »

Il y eut quelques hésitations, mais Persée fila la première, suivie de Varidal. Aidan resta le temps de tirer Anik avec elle. Seul le lézard avait tourné la tête vers son Empereur, avant de sortir, mais Bra n’y lut aucune crainte. Bien au contraire, il semblait satisfait.

Quand ils furent seuls, elle apparut dans un grésillement devant Kalta. Ses yeux d’émeraude croisèrent les siens, toujours aussi froid. Elle non plus ne cilla pas.

« Je vais t’aider, Kalta, mais dès que la trajectoire est fixée, on va parler. C’est clair ?
- Comme tu veux saïyenne, répondit une voix glacée. Nous aurons le temps. On peut y aller ? Je dois encore appeler l’équipe de nettoyage. »

Il était en colère, pour autant qu’il le cachait. En colère et blessé. Il ne voulait pas le montrer mais il devait ressentir tout ça. C’est tout ce qui pouvait expliquer un comportement pareil. Bra aurait voulut dire tellement plus, mais elle devait se contenir. Elle devait être calme, surtout quand lui n’y arrivait plus. Malgré tout, elle resta de longues secondes à le fixer, enveloppé comme elle dans l’aura brillante de sa transformation.

Enfin, elle souffla et l’or qui pulsait autour d’eux disparut. Ses cheveux lavandes retombèrent sur ses épaules.

« On peut y aller. »

Kalta prit la porte, sans un mot. Bra resta un moment dans la salle d'entraînement vide, au milieu des débris de ce qui avait été un homme.

Tout était arrivé si vite mais elle revoyait maintenant la scène au ralenti. Le léger mouvement de Kalta, la puissance qui se dégageait de lui. Elle se retournait sur Tao Paï Paï, sans croiser son regard. En fait, elle avait la sensation qu’il n’y avait déjà plus de lueur de vie dans les yeux cybernétique. Est-ce qu’il n’y en avait jamais eu ou… ?
Elle baissa les yeux sur ce qui devait être un morceau de torse, toujours recouvert d’un morceau d’étoffe rose. Tao Paï Paï était un chasseur de prime. Il devait savoir ce qui l’attendait. Est-ce qu’il s’était lui-même désactivé avant de mourir ?

L’idée n’était pas beaucoup plus agréable, mais elle se prit à espérer qu’il ait eu ce réflexe.

Puis elle soupira et sortit à la suite du nihilien, laissant derrière elle les restes d’un des plus puissants humains à avoir parcouru l’univers.


Dernière édition par Tierts le Lun Août 28, 2023 14:13, édité 2 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre par semaine jusqu'à Mai 2024 - Prochain chapitre semaine du 15/04/2024
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Re: The Cold's Family's Chronicles

Messagepar Tonay le Mer Août 09, 2023 15:51

C’est mon tout premier commentaire sur cette fic, et bien que j’ai déjà lu le Tome 1 il y a de cela trop longtemps pour te faire un retour digne de ce nom, ce n’est pas le cas du Tome 2. Comme tu le sais déjà, ça fait plus d’un mois que je lis ton histoire, je t’ai surtout fait un retour sur la première moitié de ce tome avant de fournir un retour par chapitre sur cette seconde moitié. On a pas mal échangé, c'est le moins qu'on puisse dire.

Là, je vais prendre le temps de te faire un retour global sur ce tome 2 que tu critiques souvent, parfois injustement. Je vais donc te faire un retour complet, sur ce que j'ai moins aimé, et sur ce que j'ai le plus apprécié, tout en ayant un côté neutre, ni bon ni mauvais.

Ce que j'ai moins apprécié :

-Les combats : Si tu réussis beaucoup d’éléments de cette fic, je trouve que les combats demeurent un peu maladroit, dans la mesure où ils ont tendance à être confus. Je note toutefois que tu t’es amplement amélioré tout au long du tome 2 et qu'ils sont de plus en plus appréciables et faciles à suivre.

-Trop rapide : Certains éléments auraient gagné à être développés afin de mieux nous plonger dans l’ambiance de ton univers, dans ses enjeux et surtout dans les difficultés des personnages. Parfois, j’ai l’impression de voir un résumé condensé des actions pour très vite passer à la suite, comme un rythme effréné qui ne prend pas le temps de s’étendre, juste un peu. Les chapitres où tu prends ton temps ont d’ailleurs tendance à se démarquer par leur qualité tant ils sont bons.

ce qui est parfois bien, parfois moins :

-Le format : court, rapide, impactant, très bien pour une publication hebdomadaire, moins pour une lecture enchaînée. Tu es prisonnier de ce format, te sentant obligé de montrer de nombreux points de vue. Si ce n’est pas dérangeant le temps d’un chapitre, on a plus l’impression de subir un ping-pong lorsqu’on les enchaîne, surtout lorsque les évènements s’emballent.

-Un monde micro plutôt que macro : Alors, ça peut paraître flou comme critique, mais tu vas vite comprendre ce que j’entends par là. Tu énonces des guerres galactiques, à très grande échelle. Mais où sont les champs de bataille, les armées qui s’affrontent ? Les conséquences sur les civiles ? Généralement, il ne s’agit que d’une toile de fond pour un duel. Ce qui est dommage, mais compréhensible, tu préfères te centrer sur les personnages principaux. Heureusement, le simple troufion de base intervient ici et là quelquefois et on retrouve tout de même des champs de bataille dans ce tome 2 et des grands affrontements.

Ce que j'ai beaucoup aimé :

-Les personnages : tu as fait simple. Tu as fait direct. Tu as fait reconnaissable. En somme, tu as très bien fait. On attribue un visage, une personnalité, une intention à tes personnages sans la moindre difficulté. Tu m’as dit que tu t’es basé sur une caractéristique simple pour les construire, et c’est nickel. Ils sont tous réussis, du plus secondaire au plus présent. On n’a jamais l’impression qu’ils soient manichéens et ils restent cohérents avec eux-mêmes.

-Les dialogues : Pas d’excellents personnages sans excellents dialogues. Ils sont souvent percutants, souvent intéressants, souvent bien écrits, mais surtout, ils ne sont jamais inutiles. Ils ne sont pas là juste pour transmettre une information sur une situation, mais aussi sur un ou des personnages. Les autres interlocuteurs ne restent pas de marbres et on n’a jamais l’impression de voir deux machines discutées. Jusque dans les mots employés, on reconnaît la personnalité d’un personnage, on pourrait lui attribuer ces paroles lors d'un blind test.

-L’histoire : entre les rebondissements, les personnages qui apparaissent et les coups en traître qui se comptent par centaine, cette histoire on la suit avec plaisir. Certes, il y a des longueurs, des plans qui réussissent quelquefois avec une perfection insolente, mais qu’importe, l’histoire est là, et elle est bonne. C’était cool, plaisant à suivre, écrasant ainsi le moindre défaut souligné plus tôt.

-La qualité d’écriture : si on progresse en dix ans d’écriture, il faut bien admettre que ton niveau à l’époque du tome 2 était déjà des plus solides. Peu de fautes, quelle qu’elle soit, peu de coquilles, peu d’erreurs à tous les niveaux. Si les paragraphes compacts me gênent à la lecture, il faut bien reconnaître que la qualité d’écriture compense de très très loin ce défaut. Un très bon vocabulaire et des mots bien choisis font tous la différence.

En sommes, faut-il lire le Tome 2 : Kalta, l’héritier de The Cold’s Family Chronicles ? Oui, bordel, oui. Il en vaut pleinement le coup et l’attention qu’on peut lui porter. C’est un très bon Tome 2 qui a en plus le mérite d’être complet. Une histoire à part entière avec une fin, ce que bien peu de fic peuvent se permettre. Les personnages sont marquants, l’intrigue très intéressante, les discussions haletantes et ça ne manque ni d’émotions ni d’affrontements dantesques. Tout y est, alors lisez-le !

En plus de ça, tu reviens des années plus tard avec un Tome 3 que je vais débuter dès que possible, donc attends-toi à me revoir pour la suite ! Je te souhaite d’y arriver au bout et de ne rien lâcher, il a toutes les raisons d’être a minima aussi bon que le Tome 2, si ce n’est de loin meilleur !
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Et si trois autres saiyans avaient survécu à la destruction de la planète Vegeta ?

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Re: The Cold's Family's Chronicles

Messagepar Lenidem le Ven Août 11, 2023 20:05

De mon côté, je viens de finir ma relecture du tome 1.

C'était haletant et plein de suspens et de rebondissements. J'avais un souvenir totalement déformé de certaines scènes. Par exemple, j'avais complètement oublié que Végéta atteint brièvement le niveau 2 avant de se faire tuer, et je croyais que la mort de Trunks prenait plus de temps. Ce doit être dû au fait que je lisais ces chapitres au fil de leur parution, à l'époque, et que je j'avais donc le temps d'y repenser et de faire des suppositions sur la suite. Je ne sais plus ce que je pensais exactement, mais je croyais peut-être que Trunks et Végéta allaient finalement vaincre la famille Cold à eux deux, par exemple, d'où le fait que la mort de Trunks m'ait tellement marqué.

Ce que je trouve assez dingue, c'est que tu as réussi à faire mourir Freezer en héros sans pour autant dénaturer le personnage. Et je crois que cet exploit n'était possible que grâce au personnage de Sibéria qui, par sa seule existence, montre Freezer sous un jour plus doux, presque tendre parfois. Au passage, j'aime aussi beaucoup les relations entre Freezer, Cooler et Cold. Ils sont froids, distants, guère démonstratifs, mais ils tiennent les uns aux autres, d'une manière qui leur est propre.

Je ne vais pas me lancer tout de suite dans la relecture du tome 2, mais je crois que je ne tarderai pas.
RMR a écrit:Moi, je peux vous dire qui a raison. C'est Lenidem.


En cas de souci sur le forum, me contacter par MP ou à cette adresse : lenidem.lunionsacree@hotmail.com
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Re: The Cold's Family's Chronicles

Messagepar Antarka le Ven Août 11, 2023 20:17

Tient. La question des sentiments des Nihiliens est interessante. Je vois davantage ça comme une solidarité marquée que comme un réel attachement mais en fait c'est pas toujours évident.

Après tout lors de la mort de Coola, Freeza a autre chose à faire que pleurer un coup. Et Cold bah... Cold ne pleure pas, c'est lui qui fait pleurer les larmes (Cold Facts). C'est vrai qu'on a jamais trop su comment il a pris la mort de ses fils. Bien sûr extérieurement il devait rester stoïque, mais il aurait pu se permettre un petit soupir quand personne le regarde.

Bon je met sous spoil sinon concernant les événements du dernier chapitre, pour pas que Lenidem voit ça par accident.


Spoiler
TAO NOOOOON

Je vois que t'as rien changé au final. Je continue à trouver ça un peu brutal, mais c'est le but recherché donc j'ai rien à dire. Ptetre que j'aurais aimé un petit paragraphe d'introspection (quitte à juste se dire "je vais crever, zut, à bientôt mon frère") du point de vue de Tao quand même.
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Re: The Cold's Family's Chronicles

Messagepar Tierts le Lun Août 14, 2023 14:03

Oh wow ! Trois commentaires entre deux chapitres, quelle folie !
Bon, y en a deux qui parlent d'ancien tomes, mais quand même xD

Tonay a écrit:Tout ce qu'il a dit.


Merci beaucoup pour ce super retour, qui reste utile même s'il s'est passé plus de dix ans depuis la fin de ce fameux Tome 2. J'avais pensé à répondre à plusieurs de tes points, mais je ne pense pas cela si utile finalement.
Je vois aujourd'hui ce tome 2 d'un oeil bien plus critique qu'à l'époque (Il a perdu plus de point dans mon estime que le Tome 1 par exemple) mais j'y vois une belle tentative de ma part et je suis content si, encore aujourd'hui, il parvint à plaire à ceux qui le lisent ^^

Lenidem a écrit:Ce doit être dû au fait que je lisais ces chapitres au fil de leur parution, à l'époque, et que je j'avais donc le temps d'y repenser et de faire des suppositions sur la suite. Je ne sais plus ce que je pensais exactement, mais je croyais peut-être que Trunks et Végéta allaient finalement vaincre la famille Cold à eux deux, par exemple, d'où le fait que la mort de Trunks m'ait tellement marqué.


C'est très probablement ça. Je ne sais pas si j'en avais une conscience très aigu à l'époque, mais CFC est clairement conçu pour être consommée au fur et à mesure de la sortie des chapitres. C'est d'ailleurs encore le cas avec le Tome 3. Je pense en effet que l'expérience sera différente en relisant tout d'un coup, pas nécessairement plus mauvaise mais clairement différente.
Franchement, si tu croyais ça à l'époque, je me félicite, je pensais honnêtement qu'il était très transparent que la famille Cold allait survivre jusqu'au bout !

Lenidem a écrit:Ce que je trouve assez dingue, c'est que tu as réussi à faire mourir Freezer en héros sans pour autant dénaturer le personnage. Et je crois que cet exploit n'était possible que grâce au personnage de Sibéria qui, par sa seule existence, montre Freezer sous un jour plus doux, presque tendre parfois. Au passage, j'aime aussi beaucoup les relations entre Freezer, Cooler et Cold. Ils sont froids, distants, guère démonstratifs, mais ils tiennent les uns aux autres, d'une manière qui leur est propre.

Antarka a écrit:Tient. La question des sentiments des Nihiliens est interessante. Je vois davantage ça comme une solidarité marquée que comme un réel attachement mais en fait c'est pas toujours évident.

Sujet intéressant qui a été assez peu évoqué, c'est vrai.
Pour commencer, je ne serais pas aussi catégorique que toi Lenidem, je pense que Freezer est légèrement dénaturé par rapport au manga mais je pense que c'est très subjectif de toute façon. Certains diront qu'il est parfaitement compatible, d'autres pas du tout.

Concernant les sentiments des nihiliens, je vais mettre mon avis sur la question sous spoiler pour ceux qui voudraient que ça reste un mystère/leur avis subjectif:

Spoiler
J'écris CFC avec en tête le fait que les nihiliens ont tous des sentiments les uns pour les autres. Ils ont juste été élevés dans un cadre où il ne faut rien montrer de ce genre de chose. Cold en particulier a cultivé son apparence et son attitude extrêmement froide, mais il reste touché à la mort de ses enfants et son premier instinct est de protéger Siberia et son petit-fils.
Ils ne sont pas aussi démonstratifs que de nombreux persos de DB, mais pour moi ils ressentent des sentiments.

Mon interprétation est peut-être un peu biaisé, mais je la base sur l'attitude de Freezer sur Namek qui, comme beaucoup de méchant de DB, garde une attitude froide et confiante, jusqu'à ce que les choses tournent mal pour lui. Je pense que les nihiliens se font une carapace pour tout un tas de raison, mais qu'au fond leurs sentiments sont très similaires à la majorité des espèces que l'on croise dans Dragon Ball.


Et enfin, je réponds à Antarka en spoiler pour éviter les risques

Spoiler
En effet, j'ai gardé ce choix là même si j'ai pas mal hésité. J'ai ajouté quelques réflexions dans la tête de Bra avant qu'elle ne parte, mais rien du point de vue de Tao à part le flashback initial.

Bon, je ne sais pas si c'était le meilleur choix mais j'assume, je veux que le moment paraisse brutal et injuste.


--


Et voici la suite ! Je remercie très fort Lamantin_Furtif pour avoir eu la gentillesse de relire ce chapitre !

Chapitre 16 : La Gloire de Cold


Depuis la grande bulle d’observation du Rédemption, une tour était perceptible à l’horizon. Une lame noire qui émergeait de l’océan blanc qu’était la surface de Nihila. Elle paraissait si petite d’ici. Même la courte visite à laquelle il avait eu droit n’avait pas convaincu l’Empereur de l’intérêt de ce bâtiment et de son histoire.
Son père avait raison : la planète était piégé dans une léthargie dont les habitants ne connaissait même pas l’origine.

« On observe les crinos au coucher de soleil ? »

Freezer fut sorti de ses pensées par la voix féminine. Voix qu’il ne connaissait que trop bien et qui le fit légèrement sourire. Le souverain galactique reposa doucement son verre de vin rouge sur le repose-verre de sa plateforme. Avec un sifflement métallique, son fauteuil flottant descendit jusqu’au sol et tourna sur lui-même.

« Siberia. Je pensais que mon père t’avait interdit l’accès au vaisseau. »

La jeune femme leva les yeux au ciel, glissant sans crainte jusqu’au fauteuil de Freezer pour se pencher sur lui.

« C’est un grand vaisseau. Très mal gardé. Tu pensais que ça m’empêcherait de venir ?
- Je n’ai rien à craindre. De personne.
- Encore moins de moi. »

Le ton joueur et la lueur d’amusement dans les yeux de sang étaient contagieux. Siberia attrapa son verre de vin et, avant qu’il ne puisse réagir, s’était éloigné de quelques pas, portant le verre à ses lèvres.

« Hum… Délicieux.
- Tu n’abandonnes jamais, n’est-ce pas ?
- Jamais. J’ai cédé à ton père parce que je savais que ce n’était pas le vrai combat. Je viens pour le vrai, ce soir. Cold t’a fait rencontrer les filles des plus grandes familles de Nihila, n’est-ce pas ? Est-ce que ça valait bien le déplacement ? »

Elle ponctua sa question d’une nouvelle gorgée de vin, filant de nouveau jusqu’à lui pour glisser la coupe dans sa main.

« Certaines m’ont paru… intéressantes.
- Vraiment ? s’amusa-t-elle. Autant que moi ?
- N’exagérons rien. Il n’y a pas grand chose sur cette planète qui soit digne d’intérêt. »

Un rire clair fut la seule réponse que lui donna Siberia, avant un moment de silence. Leurs regards de sang restèrent posés l’un sur l’autre quelques secondes, sans que l’amusement ne quitte celui de Siberia. Quelle femme curieuse en effet, mille fois plus curieuses que celles que son père lui avait présenté et tellement plus amusante.

« Je crois que tu ne vois pas assez le potentiel de Nihila, expliqua-t-elle soudain d’un ton définitif. Ton père a empoisonné ton esprit. Je pourrais te montrer si tu veux. Mais avant. »

Elle glissa ses doigts sur les siens, refermés autour de la coupe de vin. Lentement, elle tira sa main et le liquide rougeoyant jusqu’à ses lèvres.

« Avant, je veux que tu me montres tout cet univers à exploiter. »


* *
*

L’énorme mâchoire se referma sur une collerette d’os dans un craquement sinistre. Dents ou os, peu importait pour lui. Il pressait de toutes ses forces. Achevant de se transformer, Belial tordit son cou pour envoyer la nihilienne s’écraser par terre.

Il était maintenant deux fois plus grand et sa silhouette fine était remplacée par une montagne de muscle et de fourrure noire. Son visage juvénile était une gueule de loup aux yeux rouges. Il se redressa de toute sa hauteur, tourna la tête vers le ciel et poussa un hurlement de joie et de rage combinées.

« Enfin, l’occasion de m’améliorer ! »

Les chairs de son épaule terminaient à peine de refermer le trou béant que la nihilienne avait causé avec son attaque. Il n’y prêta pas attention. Dans un bond qui fit exploser la terre sous ses pattes, il se jeta en avant.

Siberia se relevait à peine et il la faucha au passage. Son bras énorme l’emporta dans son élan, défonçant les arbres encore debout sur le chemin. Sans ralentir, il attrapa ses épaules d’os, toujours en mouvement, et enfonça son genou dans le ventre de la nihilienne, au moment de stopper leur course folle.
Elle cracha du sang et déjà son poing l’atteignait en plein visage. Le corps de Siberia partit en arrière, sortant enfin de la forêt pour aller s’écraser dans un bâtiment impérial.
Une alarme se mit à sonner. Accueilli par son rougeoiement, Belial se posa sur les débris, surplombant son adversaire écrasée au sol.

« Personne pour vous venir en aide Majesté ? Vous avez envoyé tous vos hommes mourir contre les miens ? »

La nihilienne se redressa lentement, ses pieds écrasant les morceaux de la dalle qu’elle avait explosé avec son atterrissage d’urgence. Elle cracha un mélange de sang et de salive au sol, avant de faire craquer ses épaules. Une de ses épaulettes d’os était endommagé, mais c’était la seule blessure qu’elle avait subi pour le moment.

« Je dois admettre que j’admire cette loyauté. Je suppose que c’est surtout de la peur ? »

Un rayon extrêmement fin jaillit de ses yeux, mais Belial n’eut qu’à tendre la main pour que l’énergie s’écrase contre son immense paume et contre ses griffes.
Siberia se propulsa dans les airs, lançant de multiples boules d’énergie derrière elle. Levant les yeux au ciel, Belial se jeta à sa poursuite.

Derrière eux, l’Académie Obi était progressivement réduite en cendre par les explosions.

* *
*

L’armée des Cold était la seule armée de véritable importance dans l’univers depuis des siècles. Des millénaires même. Jusque là, il avait fallut une rébellion généralisée, menée par Ades, pour espérer leur opposer la moindre résistance.

L’Académie Obi, sur la planète Freezer 82, recrutait les meilleurs éléments de chaque planète et leur offrait l’opportunité d’explorer tout leur potentiel et devenir l’élite de l’élite. Avec l’espoir, un jour peut-être, de rejoindre un des prestigieux commando d’élite qui sillonait les galaxies pour éliminer les menaces à l’Empire. De fait, Freezer 82 était l’une des planètes les mieux protégées contre tout risque d’invasion.
Alors pourquoi cette élite des élites se faisait-elle décimer comme ça ?

Resté en arrière, Loppeg ne pouvait qu’observer, loin d’être assez puissant pour participer au combat. Il relayait les ordres de Dame Siberia et les soldats obéissaient sans hésiter. D’abord en pleine confiance, et maintenant par peur.

Ils avaient payé cher leur entrée dans le vaisseau. Une fois la porte centrale défoncée, au centre de la partie supérieure, ils s’étaient retrouvés assaillis de toute part par une armée. Les démons étaient plus puissants, Loppeg avait assisté à assez de combat pour le savoir. Mais les soldats impériaux n’abandonnaient pas. Surtout pas après le dernier avertissement délivré par l'administrateur.

« Battez-vous jusqu’au dernier ! avait-il hurlé dans le détecteur. Ou Siberia aura votre tête ! »

Et la mienne.

Leurs ennemis étaient incomparablement plus fort, écrasant les soldats de l’Empire en quelques coups. Mais la force ne faisait pas tout et ils étaient loin d’être démunis. Chaque soldat, surtout ceux postés sur Freezer 82, disposait d’un équipement fait pour amplifier leur énergie, mais aussi absorber celle des autres. Un cadeau d’un Dr. Gero, originaire de la planète. Ces monstres l’avaient appris à leur dépend quand ils avaient tenté d’écraser l’assaut en un seul déferlement d’énergie.
C’était la riposte qui avait fait sauter la porte et permit d’éliminer la première vague adversaire. Depuis, c’était le chaos total.

« Dame Siberia, nous sommes à l’intérieur ! »

Loppeg s’était caché derrière une pile de cadavres. Pour chaque adversaire tué, il fallait perdre 4 ou 5 soldats d’élite, mais cela n’avait pas d’importance. Pas tant que la nihilienne ne serait pas satisfaite. C’était toujours ainsi que l’on combattait sous les Cold.
Pas de réponse dans le détecteur.

« Dame Siberia ? »

Un soldat impérial s’effondra à un mètre de lui, le torse troué par une attaque qu’il n’avait pas vu venir. Un énorme monstre projeta une ombre massive autour de Loppeg, il ouvrit une gueule de taureau, où un kikoha commençait à se former. Une silhouette apparut soudain devant lui, fourrant le dispositif d’absorption directement dans sa bouche. La créature gronda, mais un autre soldat sautait déjà sur son dos, martelant les muscles puissants autant qu’il le pouvait. Un nouveau hurlement, et le colosse s’enveloppa d’énergie avant de se lancer, lui et les deux soldats qui le harcelaient, à toute vitesse contre le mur le plus proche. Loppeg les perdit de vue quand une autre explosion d’énergie les entoura.

Ils tombaient comme des mouches, mais toute la garnison de l’Académie était là. Bien assez pour progresser malgré tout. Tout ce qu’il avait à faire, c’était garder la tête baissée aussi longtemps que possible. Il pouvait survivre à tout ça.

« Administrateur !
- Dame Siberia, je vous reçois très mal.
- Peu importe ! … suis en route ! Continuez d’avancer.
- Le chemin jusqu’à la salle de contrôle va être compliqué, mais nous avons…
- Non ! »

La nihilienne avait hurlé dans le détecteur, mais son signal était maintenant un peu plus clair. Loppeg reconnaissait les bruits parasites qui persistaient : elle volait, sans doute à une vitesse beaucoup trop grande pour les appareils.

« C’est moi qu’ils veulent, Administrateur. J’ai un plan.
- A vos ordres, Madame.
- Ecoutez-moi bien. »

Comme il l’avait toujours fait, Loppeg écouta et obéit. L’insecte qu’il était se redressa de son mieux pour observer le couloir qui menait à leur nouvel objectif. La résistance serait moindre, mais tout aussi dangereuse. Il porta la main à son détecteur et changea de canal.
Ses mandibules claquèrent d’abord dans le vide, sans provoquer le moindre son, avant qu’il ne trouve son courage.

« Ecoutez-moi bien bande de larves ! Dame Siberia a besoin de vous tous ! J’ai besoin d’un chemin ! Je vais faire sauter la porte, tuez tous ceux qui s’opposent à mon passage ! »

Le soldat vénérable s’éleva dans les airs, ses quatre mains se réunissant pour former un cercle. La boule d’énergie qui apparut se reflétait, brillante, sur la chitine verte de son corps fatigué. Juste avant de lancer son attaque, il s’entendit crier un appel ancien, que la plupart de ces jeunes recrues ne devaient pas connaître.

« Gloire à Cold ! »

La porte d’accès aux navettes explosa dans un déluge de métal. D’autres explosions retentirent simultanément. Les troupes impériales se jetaient de nouveau dans la mélée. Il fonça vers son objectif, esquivant de justesse les combats. Devant lui, un colosse de pierre s’effondrait, ceinturé par trois soldats d’élites.

Des jeunes. Les nouvelles recrues de l’armée impériale. Pour la plupart, ils n’avaient même pas connu le Roi.

« GLOIRE A COLD ! beugla le plus petit en écrasant la tête de pierre sous ses pieds. »

Il se retourna vers Loppeg et lui sourit, avant de se jeter au-dessus de sa tête. Le minus percuta en plein vol un démon aux ailes surdimensionnés. Ils roulèrent au sol dans les débris de la salle précédente.

Dans son détecteur comme sur le champ de bataille, il n’y avait plus qu’un cri qui résonnait. Jusqu’à faire trembler le vaisseau.

« Cold ! Cold ! COLD ! »

* *
*

Sous cette forme, Belial avait plus de mal à esquiver. D’autant que la nihilienne le bombardait de tout ce qu’elle avait.

Le ciel paraissait s’embraser sur son passage. Il était forcé de virer constamment de trajectoire, sous peine d’être pris dans une explosion. Qui n’aurait rien fait d’autre que le ralentir, mais il refusait de la perdre de vue.

« J’espère que vous avez une vraie stratégie, votre Majesté ! cria-t-il pour se faire entendre dans le chaos. »

Siberia ralentit enfin et s’immobilisa dans les airs. Le silence fut presque brutal, tant il s’était habitué à ses attaques. Il s’arrêta à son niveau, face à elle. La nihilienne paraissait dans son élément, flottant dans les airs comme elle marchait sur la terre ferme, un sourire mauvais aux lèvres.

« J’ai fait détruire tous les vaisseaux encore sur cette planète.
- Vous m’en voyez désolé pour vous, votre Majesté. Mais en quoi cela m’importe-t-il ?
- Vous n’aurez plus aucun moyen d’en partir. »

Elle avait tendu la main vers l’arrière, et Belial aperçu enfin le vaisseau impérial dans lequel il était arrivé. Des corps chutaient encore, minuscules points noirs qui disparaissaient dans les nuages.

« Vous tenez tant à ce que je ravage cette planète ? s’amusa-t-il.
- J’en ai d’autres. »

Le kikoha qui jaillit de sa main l’instant suivant était beaucoup plus puissant que ceux qu’elle lançait depuis tout à l’heure.

Belial se jeta en avant, contournant la nihilienne pour rattraper son attaque. Juste assez rapide pour l’attraper entre ses énormes pattes. Il gronda sous la chaleur qui se diffusait dans ses bras.

Siberia s’était déjà retourné. Elle tendait deux doigts dans sa direction. Non, celle de la boule d’énergie qu’il retenait.
Merde.

L’explosion l’enveloppa tout entier. Il avait fermé les yeux à temps pour ne pas se les faire brûler, mais il sentait ses paumes à vif. Le ki de Siberia se déplaçait et ce fut à son tour de bombarder d’énergie sa localisation approximative. Il s’interrompit en la sentant passer derrière lui.
Il ne fallait pas tirer en direction du vaisseau.

Quand il sortit de la fumée, la nihilienne n’était plus qu’un point dans son champ de vision, toute proche du vaisseau. Il poussa un grognement et accéléra brutalement. Le temps qu’il la rejoigne, ses paumes auraient assez guéries pour qu’il l’étrangle, il en était sûr. Elle ne faisait que fuir, sans même lui opposer un peu de résistance.
Les yeux rivés sur elle, il la vit percer un trou dans la coque du vaisseau pour pénétrer dans ses couloirs. Il n’eut pas à s’arrêter pour faire de même, traversant l’acier comme du beurre en agrandissant l’accès qu’elle avait créé.

Les couloirs étaient jonchés de cadavres. Ses hommes, pour certains, mais surtout des guerriers en armure impériale. Il ne pensait pas les nihiliens territoriaux au point de tuer des centaines de leurs hommes pour un seul vaisseau. Manifestement, le Roi s’était trompé à leur sujet.

« Siberia ! appela-t-il »

Elle ne pouvait pas se cacher. Son énergie était comme un phare dans la nuit. Mais elle connaissait bien le terrain. Sans doute mieux que lui.
Belial s’enveloppa d’une aura protectrice avant de foncer dans les couloirs du vaisseau, sur la piste de sa cible.

Siberia ne se cachait pas. Il la trouva dans le vaste hangar des navettes, plantée sur le corps d’un démon aux ailes trouées. Il fondit sur elle mais elle fit une pirouette en arrière, projetant au passage le cadavre dans sa direction. Il fut désintégré en un coup et Belial leva la main vers elle pour projeter un kikoha. La nihilienne fut fauchée en plein saut, et s’écrasa contre le mur d’en face.
C’était là que s’étalait la dizaine de portes qui donnaient sur les pods que les impériaux devaient utiliser pour déplacer les soldats individuels. En se relevant, elle pressa sur un levier qui ouvrit une des portes.

« Vous comptez fuir votre Majesté ? Ce n’est pas très digne de votre famille. »

Il était sincèrement déçu mais, surtout, surpris. Non seulement parce que c’était lâche, mais aussi parce qu’elle ne pouvait pas sérieusement espérer que ce plan fonctionnerait. Pourtant, elle continuait de le défier du regard.

« Est-ce que vous savez au moins piloter ces engins ? »

Cette fois, elle répondit, par un sourire mauvais qui ne faisait que l’exciter davantage. La nihilienne se redressa de toute sa hauteur et il sentit son énergie se concentrer à nouveau dans ses mains.

« Voilà ! Un vrai combat ! Allons-y !
- Pauvre imbécile… »

Siberia amena ses mains devant son torse et matérialisa une sphère sombre entre ses doigts, parcourus d’éclairs rougeoyants. Une vraie attaque, enfin ! Il écarta les bras, prêt à l’encaisser.

« Je n’ai pas besoin de savoir piloter, cracha-t-elle. J’ai des soldats pour ça ! »

Elle dressa les deux bras. La sphère d’énergie prit des dimensions plus importantes. Belial se jetait déjà vers l’avant.
Si elle touchait le vaisseau avec cette attaque…

Quand il se jeta sur la boule d’énergie, Siberia était déjà partie. Il l’entendit crier sans comprendre ce qu’elle disait. Ses mains se refermèrent sur la boule de la mort et encore une fois il concentra sa propre énergie pour retenir celle-ci. Ses griffes pressèrent dans la sphère avec un sifflement aigu. L’odeur de brûlé qui lui remontait au museau le fit frémir, mais il ne s’arrêta pas.
Avec un hurlement de rage et de douleur, il écrasa l’attaque entre ses mains.

* *
*

Il ne se souvenait plus quand les combats avaient cessés. Un moment, il n’y avait eu que ça autour de lui : des corps volants dans tous les sens, des rayons d’énergie dévastant toute la salle, des membres fusant de part et d’autre de sa tête. Puis, comme si quelqu’un avait appuyé sur le bouton pause, tout s’était arrêté.

Loppeg se tenait au milieu des cadavres. La salle de contrôle des pods était gagnée, pour l’instant. Des cris continuaient de retentir depuis son détecteur, ce qui voulait dire que les combats continuaient dans le vaisseau. Mais son objectif à lui était là et il n’avait qu’à le rejoindre.

Il s’y traînait, difficilement car la partie inférieur d’une de ses jambes avait disparue il y a quelques secondes. Il ne se souvenait plus du responsable. Même la douleur paraissait un lointain souvenir à présent. Les cris continuaient dans son oreille, les mêmes mots scandés encore et encore par des voix de moins en moins nombreuses.
L’insecte trébucha au moment d’atteindre la console. Même se tenir sur ses bras était devenu difficile. Il en avait déjà perdu deux, les deux du côté droit en plus.

« Administrateur ! J’y suis presque ! »

Loppeg entendait la voix lui donner des ordres mais il ne pouvait pas prendre le temps de répondre. Surtout, il ne voulait pas gâcher son énergie. Il poussa sur ses deux bras intact, tira sur sa jambe détruite, et se dressa enfin pour s’effondrer sur la console.

Cela devait lui avoir pris plus de temps qu’il ne le pensait car la voix reprenait déjà.

« Pod 7, préparez-vous ! Vous avez les coordonnées ? »

Pod 7. Oui, il se souvenait. D’une seule main, il commença la procédure de lancement, chaque pression sur un bouton faisait remonter une épine de douleur le long de ses bras. Ses mandibules claquaient, quand il se rendit compte qu’il devait répondre.

« Prêt… M-Madame… Vite… »

Faites-vite, voulait-il dire, mais l’air peinait à pénétrer ses stigmates.

« Cold, répéta-t-il sans être sûr de ce qu’il voulait dire. »

Il connaissait bien cette console, l’ayant opéré tout au long de sa très longue vie. Il avait même été, fut un temps, assez puissant pour être envoyé dans ces pods. Il y avait si longtemps de cela.
Tous ses camarades de couvée devaient être morts depuis. C’était la première fois qu’il pensait à eux depuis très longtemps.

« MAINTENANT ! »

Quand la voix retentit à nouveau, il n’eut pas la moindre hésitation. Penchant la tête vers la console, il voulut lever la main pour appuyer sur le bouton, mais ses bras droits n’obéissaient plus. Il n’arrivait pas à savoir pourquoi.

Ses mandibules libérèrent un souffle d’air. Fatigué, Loppeg laissa tomber sa tête sur le bouton.

« Départ confirmé ! Pod relâché. Passage en hyperespace dans 3…2… »

Gloire à Cold.

Loppeg était retombé sur la console comme un pantin désarticulé. Il n’entendit pas la fin du décompte.


Dernière édition par Tierts le Lun Août 28, 2023 14:13, édité 2 fois.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre par semaine jusqu'à Mai 2024 - Prochain chapitre semaine du 15/04/2024
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Re: The Cold's Family's Chronicles

Messagepar Antarka le Mer Août 16, 2023 18:31

Puisqu'il y a pas de commentaires...

Spoiler
LOPPEG NOOOOOOOOON !

Reste plus qu'Anik parmi la team Freeza du premier tome en fait.
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Re: The Cold's Family's Chronicles

Messagepar biskus le Jeu Août 17, 2023 19:00

Coucou,
Bon ça fait un petit moment que je n’ai pas commenté quoi que ce soit, Mais ce n’est pas pour autant que je ne lis pas.
De façon globale on sent, À cause des événements actuels, la différence énormes de vision entre la team Kalta et la team bra. Ce fossé qui se crée Involontairement, pourrais t’amener à une dissension de ces deux clans.
Concernant le dernier chapitre, j’aime beaucoup le moment de gloire ( ou de Tragédie?) que tu donnes à Siberia. Avec ce petit flash-back entre elles et freeza, Je ne sais pas si c’est comme ça que j’ai envisagé les relations entre les membres de cette espèce, Mais cela me paraissait assez cohérent peut-être qu’il manque un peu de réaction du côté de Freeza.

En tout cas je prends toujours autant de plaisir à te lire
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Re: The Cold's Family's Chronicles

Messagepar Tierts le Lun Août 21, 2023 13:16

Antarka a écrit:Puisqu'il y a pas de commentaires...

Spoiler
Reste plus qu'Anik parmi la team Freeza du premier tome en fait.


Merci d'avoir fait l'effort Antarka :p

Spoiler
Et oui ! Il aura tenu longtemps mais j'espère lui avoir offert une belle fin ^^


biskus a écrit:Coucou,
Bon ça fait un petit moment que je n’ai pas commenté quoi que ce soit, Mais ce n’est pas pour autant que je ne lis pas.

Merci à toi pour le commentaire Biskus ! Je sais que ce n'est pas toujours facile de trouver quelque chose à dire, mais ça m'aide vraiment de savoir ce que les lecteurs aiment/n'aiment pas et aussi ce qu'ils remarquent ^^

Concernant le dernier chapitre, j’aime beaucoup le moment de gloire ( ou de Tragédie?) que tu donnes à Siberia.


Ou même un moment horrible ? Elle fuit en utilisant tous ses hommes pour le faire, mais j'aime bien l'ambiguïté de cette scène.

Chapitre suivant !

Chapitre 17 : De l'importance des communications


Les débris terminaient de retomber sur la ville, mais le nuage de fumée ne s’était pas encore dissipé.
Trichechus s’était recroquevillé sous la minuscule fenêtre circulaire de son bureau. Comme tous les habitants de Cooler 16, il se terrait dans un coin en attendant que l’alerte passe, mais il pouvait au moins suivre ce qui se passait à travers la vitre.

Un vaisseau impérial s’était élevé dans les airs, tournoyant au-dessus de leur base pendant quelques secondes. Et puis, alors qu’il s’apprêtait à partir pour l’espace, il avait explosé. L’alerte n’était en cours que depuis une minute.

Un autre vaisseau, lui aussi impérial, descendait à présent vers la capitale, mais il ne se posa pas. De là où il était, Trichechus pouvait à peine distinguer un point noir qui en sortait.
Puis, il y eut deux autres explosions. Trichechus sentit le sol trembler. Il aperçut une colonne de fumée, deux colonnes de fumée en fait. La base impériale. Et… il n’était pas sûr pour la deuxième. Quelque chose manquait au paysage, il en était sûr, mais quoi… ?
Une antenne. Si ses souvenirs étaient exacts, c’était une antenne. Ils étaient attaqués.

Ding. Dinginding.
La sonnerie du musée. Impossible.

En sursautant, Trichechus s’était soudain dressé devant la fenêtre. Au loin, le vaisseau flottait toujours. Le nuage de fumée avait enfin disparu. De même que la minuscule silhouette.

Dinginding.

Trichechus se jeta au sol, tremblant de peur. Puis il rampa, traversant son bureau sur son ventre rond, s’écrasant autant que possible et gémissant jusqu’à ouvrir la porte. Il avait encore tout un couloir à traverser pour atteindre le hall du musée et il n’en avait pas la moindre envie mais c’était sa responsabilité. Une fois loin de la fenêtre, il se sentit le courage de se relever et courut jusqu’à l’immense hall.

Les visiteurs qui avaient eu la malchance d’être dans l’enceinte du musée archéologique quand l’alarme avait retentit étaient tous là, recroquevillé le long des murs. Personne n’osait bouger, sinon un garde qui releva trois de ses yeux vers lui. Le quatrième restait fixé sur la porte.

« Professeur Trichechus, il y a… ?
- Je sais ! souffla-t-il, épuisé, en descendant les escaliers. »

Dinginding.

Il y avait définitivement quelqu’un derrière la porte. Trichechus jeta un regard au garde, mais celui-ci se contenta d’hausser les épaules. Evidemment, la caméra extérieure était cassée depuis des années.
Tremblotant comme s’il était dans un blizzard, il approcha de la porte. C’était sans doute des gens qui cherchaient un refuge, tout aussi confus que lui. Il allait devoir leur dire que la procédure interdisait d’ouvrir la porte. C’était tragique, mais c’était sa responsabilité.

« Je vais laisser encore 30 secondes avant de défoncer la porte ! J’espère qu’il n’y a personne derrière. »

La voix qui retentit était forte, assez pour se faire entendre à travers les 30 cm d’aciers qui constituaient les immenses portes du musée. Mais elle était aussi bizarre, comme si elle cherchait à atteindre des sons qu’elle ne pouvait pas maintenir. Elle craquelait sur certaines syllabes.

« Vous… vous ne pouvez pas rentrer. »

Trichechus s’était arrêté devant la porte et il avait parlé sans réfléchir. Quand le sens de ses propres mots atteint son cerveau, ses tremblements prirent la dimension de véritables convulsions. Il sentait ses jambes se dérober sous son corps massif.
Un rire répondit de l’autre côté. Quel idiot ! Mais il devait continuer, c’était sa…

« Il… Il n’y a que des innocents ici. Sous ma responsabilité. Je ne vais pas vous laisser…
- Je me fiche de vos existences. »

La voix grinça violemment aux oreilles du conservateur. Puis l’acier se mit à grincer aussi, et une main noire en jaillit brusquement, tordant la porte come du papier. Des hurlements retentirent à travers tout le hall.

« Vous êtes un responsable ? demanda la voix, alors que sa main taillait un chemin dans l’acier. »

Une grande créature entra lentement, tordant son corps un peu trop grand pour passer. Il ou elle ne ressemblait à aucune espèce connue de Trichechus, mais c’était sans doute parce que son corps semblait constituer de plusieurs morceaux différents. Un visage en trois parties se pencha vers lui, avec la moitié d’un sourire.

« Croyez-moi professeur. Je suis navré de vous déranger ainsi, mais je dois vraiment accéder à vos réserves.
- Les… Les réserves ?
- Oui. Vous pouvez m’y guider et me trouver ce que je veux. Ou je peux fouiller moi-même. »

La créature ouvrit une main aux doigts démesurés dans sa direction. Une énergie brillante apparut dans sa paume. Elle pulsait lentement.

« Nous sommes entre gens de science, professeur. Montrez-moi ce que je veux et personne ne sera blessé. »

Trichechus fixa un long moment les yeux vairons de la créature absurde, puis les nombreux regards terrifiés qui suivaient la scène.
Il acquiesça.

* *
*

Le silence régnait actuellement dans le vaisseau impérial. Belial savait que les combats étaient terminés. Il détectait encore quelques forces parsemées dans les couloirs, mais il les connaissait bien. C’était celles de ses hommes.

Le démon retournait à la salle de commande, après avoir repris sa forme originelle. Il était donc entièrement nu, les avant-bras toujours carbonisés, mais la peau bleu reprenait rapidement du terrain à mesure qu’il se soignait. La nihilienne avait réussi à faire de beaux dégâts. Et c’était sans compter les nombreux cadavres qu’il avait croisé sur son chemin.
Il devait lui reconnaître ceci : elle savait se donner les moyens de ses objectifs.

La porte émit un sifflement en s’ouvrant et il atteint la salle de commande, seul endroit qui avait été épargné par les combats. Quatre démons se jetèrent aussitôt à ses pieds.

« Seigneur Belial. La situation est sous contrôle. Nous sommes désolés, l’attaque a été très brutale. »

La jeune démone qui gérait les commandes. Ses ailes tremblaient de peur dans son dos. Elle tentait visiblement de faire pénétrer son visage dans l’acier du sol pour ne pas avoir à le regarder.

« Relevez-vous. Clotho, combien sommes-nous ? »

La voyante sortit du trou où elle se cachait. A se demander comment elle était parvenu à glisser un corps aussi long, même s’il était filiforme, dans une anfractuosité aussi petite. Au bout de son long nez pendait un oeil unique, mais ce sont les orbites vides qu’elle tourna vers lui.

« 214 sur les 286 que nous avions. 213 maintenant. Probablement un bon 190 qui survivront à leurs blessures.
- Toi, dit-il en désignant la démone toujours à terre. Un pod est parti, peut-on le traquer ?
- Mieux que ça, Seigneur Belial. J’ai vérifié l’ordinateur de bord et j’ai les coordonnées de sa destination, nous pouvons la suivre. »

Il voyait dans ses yeux la fierté d’avoir pensé à regarder ça avant son arrivée. Avec un sourire, il se pencha vers elle et vint caresser sa joue du bout des doigts.

« Très bon travail. Prépares ça. »

Avec un bond extatique, elle fila vers sa console de commande.

« Clotho, avertit l’équipage de s’éloigner des zones où la coque est compromise. Nous partons.
- Resheph et Ithaxus n’ont pas réussi à tuer leurs cibles. Ils se concentrent sur l’objectif principal.
- Ils ne sont pas morts non plus donc… Tant pis pour eux, je ne vais pas jouer à la chasse au trésor. Nous avons une cible. Comment sont les communications des esclaves des Kaïoshins ?
- Nulles, monseigneur. Vous avez détruit leur relai principal. »

Il s’offrit un sourire, mais ce n’était qu’une maigre consolation. Siberia devait mourir. Sinon pour le Roi, au moins pour lui. Il était bien trop plaisant de l’affronter, il lui devait bien ça.
Un temps, il envisagea de détruire la planète avant son départ, mais il se rappela qu’elle avait été promise au ver, Garlic Jr. Ce sera pour une autre fois.

« Je vais me rhabiller, on part dès que tout le monde est prêt. Pas besoin de venir me consulter. »

Il se retournait déjà vers la porte, mais s’interrompit avant de sortir.

« Et jetez les corps des esclaves. Il doit en rester sur la planète, laissez-les s’occuper de leurs morts. »

* *
*

« Biscara Biscara Bam Souya. Biscara Biscara Bam Souya. Biscara…
Est-ce qu’on a la moindre idée de ce que ça signifie ? »

Dans l’immense salle de contrôle du Rédemption, la phrase résonnait en boucle, en provenance de la console de communication. Et lorsque Kalta posa la question, personne ne fut capable de lui répondre.
Son regard balaya le petit groupe qui l’avait suivit jusqu’ici, ainsi que le personnel autorisé dans la salle.

« Je ne parles pas leur langue, mais ça ressemble à du Madoshi, finit par indiquer Persée.
- Du ?
- Madoshi. La langue des sorciers. Babidi par exemple. »

Le nom lui était familier : le sorcier qui avait tenté d’invoquer son étrange créature sur Freezer 82. Tué par son grand-père.

« Une formule magique donc ?
- Certainement.
- Pour brouiller les communications ?
- Ce ne serait pas la première fois, Seigneur Kalta. La magie a été utilisé par différent peuple pour brouiller les scanners. C’est pour cela que nous utilisons les détecteurs et… »

L’explication d’Aidan s’étouffa dans sa gorge quand tous les visages se tournèrent vers elle. La jeune commando rentra progressivement la tête dans son cou.

« Merci pour la leçon d’histoire, conclut Kalta. »

C’était agressif et il s’en rendait compte, mais il n’avait pas le temps de se soucier de ses subordonnés. Il fallait avancer et comprendre ce qui se passait le plus vite possible. Mais les choses devenaient de plus en plus compliquées. Et étranges.

« Saïyenne ? Qu’est-ce que ça donne ? »

Bra était penchée sur une console depuis une dizaine de minutes à présent, en compagnie d’Akkilae, le navigateur. En réalité, c’était la jeune fille Brief qui faisait tout le travail et l’officier à la tête ronde, verte, et couverte de petites protubérances de peau, ne faisait que suivre et noter ce qui se passait.

« Le système est difficile… répondit-elle. J’ai l’impression de communiquer avec une antiquité.
- Ce vaisseau a plusieurs millénaires. Plusieurs millions d’années selon la légende.
- Eh bien ça se sent. Mais on y est presque. »

Elle se tourna vers Akkilae pour lui demander de prendre le relais sur quelque chose. Enfin satisfaite, elle se redressa pour les rejoindre. Un écran se mit à afficher une carte de l’univers connu.

« Par contre, tes coordonnées sont perdues au milieu de nulle part. »

Un point se mit à clignoter, à l’extrémité d’un bras de la galaxie nord. Il n’y avait aucune cartographie précise de ces systèmes, qui n’avaient pas encore été explorés.
Kalta n’en avait cure.

« En combien de temps peut-on y être ?
- Nous ne sommes pas si loin, Seigneur Kalta. En deux jours, le Rédemption devrait pouvoir faire le voyage. Sur place, il nous faudra quelques heures pour scanner et trouver ce qu’on…
- Très bien. Nous partons. »

Encore une fois, ce fut la saïyenne qui l’interrompit, se plaçant devant lui, bras croisés. A la moue qu’elle affichait, il voyait bien qu’elle n’approuvait pas, une fois de plus.

« Quoi ?
- C’est tout ce que tu as à dire ? On vient d’affronter deux monstres de puissance et on sait qu’ils sont quelque part sur ton territoire et tu veux t’en aller ?
- Qu’est-ce que tu suggères, saïyenne ?
- Chercher de l’aide. Du renfort. Siberia. Ades, même si je me doute que l’idée ne te plaît pas.
- J’ignore où se situe ma mère. Je sais où est le Président Ades et je sais qu’il refuse de quitter Stygis.
- Pour une urgence pareille ?! Tu crois vraiment que…
- Je crois qu’on ne peut pas contacter Stygis. Ou Freezer 82. Nous n’avons pas de temps à perdre. Ils sont peut-être déjà en route pour notre destination.
- Alors n’y allons pas seul.
- A nous deux, on peut gagner, Bra. »

Voilà qui la fit réfléchir. Mais il n’attendit pas qu’elle trouve un autre argument.

« Ces coordonnées sont notre seule chance de comprendre ce qu’ils veulent. Je ne vais pas prendre le risque de perdre une seconde, surtout pour des renforts qui ne sont pas sûrs. Nous partons.
- Et ta mère ? »

L’argument toucha plus durement qu’il ne l’aurait voulu. Il ne savait pas où était Siberia et il ignorait si elle était une cible. Plus inquiétant encore, Kalta savait qu’elle n’avait pas la puissance suffisante pour affronter les deux monstres qu’ils avaient rencontrés sur la station spatiale.

Le regard fixé un trop long moment sur Bra, le nihilien finit par concéder.

« Je ne sais pas où elle est… Mais j’ai confiance en elle. Nous n’avons pas le temps de sauter de planète en planète, Bra. Ils cachent leur énergie alors on ne peut pas les traquer Il nous faut quelque chose, n’importe quoi, pour qu’on comprenne ce qu’ils veulent ou ce qu’ils cherchent. »

L’idéal serait une autre porte pour leur monde, mais Kalta ne se faisait pas trop d’illusion.
Il vit Bra hésiter et comprit enfin ce qui la dérangeait. Elle avait des amis sur Freezer 82 et peut-être sur d’autres planètes qui étaient potentiellement en danger. Elle voulait s’assurer qu’ils allaient bien.

« Bra, reprit-il plus doucement. Si l’on retourne sur Freez… sur Terre, nous allons perdre une journée, probablement plus. On ne peut pas se permettre de perdre du temps. Ils cherchent quelque chose, c’est sûr, et ils n’ont pas détruit Cold 285. Tant que l’on peut les prendre de vitesse…
- Ca va, j’ai compris. »

Malgré le ton fatigué, elle affichait un petit sourire.

« Je voulais être sûre qu’on ne fasse pas ça dans la précipitation. »

Kalta tourna la tête vers le navigateur. Celui-ci s’empressa de détourner le regard vers sa console, tentant désespérément de ne pas donner l’impression qu’il était en train d’écouter attentivement ce qui se disait. Dans son dos, l’Empereur pouvait sentir tous ses hommes faire de même.

« Nous partons. »

* *
*

Il fallait reconnaître aux nihiliens un certain talent pour la construction de vaisseau.

C’était la première fois que Bra avait l’occasion de vraiment visiter le Rédemption et elle constatait la simplicité de son design et de son organisation. Deux étages. Un gigantesque couloir central par étage, qui donnait accès aux diverses salles. Chaque salle était grande et très simple à aménager. Il y avait une élégante efficacité dans le design qu’elle n’aurait pas associé aux Cold.
Il était aussi vide.

Elle ignorait si c’était dans les habitudes de Kalta de se déplacer avec l’équipage minimal, mais elle ne croisait personne. Pourtant, elle avait dû faire du chemin pour aller de la chambre qu’on lui avait attribué aux quartiers privés de l’Empereur. Les soldats étaient, logiquement, stationnés de l’autre côté du vaisseau.
Sans trouver de bouton, elle frappa doucement et les portes glissèrent instantanément.

« Entre. »
C’était tout aussi simple. Peut-être même plus encore. La pièce était immense. Un lit, étonnamment petit vu la démesure des lieux, occupait un pan du mur. Les meubles paraissaient jaillir du sol ou des murs, prolongations naturelles des lieux. Tout était lisse et blanc. Y compris la chaise au-dessus de laquelle Kalta flottait.
L’Empereur déroula ses jambes et descendit se poser près d’elle.

« Tu voulais parler, Bra.
- Merci d’avoir accepté aussi vite. »

C’était de la politesse. Une fois le vaisseau lancé, il n’y avait pas grand chose à faire, pour lui ou pour les autres. Il avait d’ailleurs renvoyé le commando en leur ordonnant de se reposer. Il avait prétendu faire de même, mais Bra en doutait.

« C’est encore au sujet de Tao Paï Paï ? demanda-t-il, sans perdre un instant. Je ne regrette pas mon geste.
- Je sais. Et je comprends ce que tu as fait.
- Nous sommes attaqués. Il a déjà prouvé que sa loyauté ne vallait rien. Aussi utile puisse-t-il être, je n’ai pas l’intention de prendre le moindre risque.
- Je sais.
- C’est un guerrier d’élite, plus puissant que la grande majorité de mon armée, il aurait saisi la moindre occasion pour s’enfuir, tuant probablement plusieurs bons soldats au passage, tu comprends ?
- Je comprends, Kalta. Mais ne te moques pas de moi. Tu as fait ça sans avertissement, ni à lui, ni à ceux qui étaient autour. »

Le nihilien fit mine de ne pas comprendre. Ou peut-être qu’il ne comprenait vraiment pas ce qui lui posait problème.

« Tu t’es montré brutal. Beaucoup trop. Et je n’aime pas ça.
- Navré que tu n’apprécie pas mes méthodes, mais ce sont les miennes. Je veille à la sécurité de tous à bord de ce vaisseau.
- C’est pour ça que tu parles déjà de commettre un massacre sur un territoire inconnu ? »

La question le prit encore plus au dépourvu. Tant qu’il en recula d’un pas, les yeux écarquillés.

« Je ne vois pas le rapport. Nous sommes attaqués Bra. Des milliers de gens sont morts sur Cold 285, des soldats et des civils. Je pensais que ça te toucherais.
- Oui, ça me touche Kalta. Mais on ne sait même pas ce qui se passe. Je ne vais pas me jeter à travers une porte dimensionnelle, si elles existent bien, pour commencer à détruire tout ce qu’il y a derrière. Et je ne pense pas que tu le feras non plus.
- Tu as entendu ton amie, non ? Ce sont des démons.
- Tu ne le sais pas. Je ne le sais pas. Persée ne le sait pas non plus. C’est une hypothèse. »

Elle devait faire tellement attention aux mots qu’elle choisissait. Kalta ne voulait pas l’admettre, mais elle le sentait sur la défensive. Peut-être pour la première fois depuis qu’elle le connaissait. Et s’il ne voulait pas s’en rendre compte, elle savait très bien pourquoi.
Cold était peut-être le grand-père du souverain et Freezer son père biologique, mais c’était Palpi qui, de tous, s’était approché le plus d’un père. Un fait qu’elle n’imaginait pas voir le nihilien admettre, pas à voix haute en tout cas.

« On ne peut pas partir sur un massacre comme première option. On ne va pas régler la question comme ça.
- Et pourquoi pas, Bra ? Tu voudrais que j’aille chercher leur chef pour négocier, après ce qu’ils ont fait ?
- Peut-être ! s’énerva-t-elle enfin, en essayant de garder sa voix au même volume. Ce n’est pas ce que Palpi aurait fait ? »

Bra vit le regard de Kalta s’arrondir et savait qu’elle avait été trop loin, mais ses lèvres refusaient de se refermer.

« Ce n’est pas ça que tu résous les problèmes. Ce n’est pas comme ça qu’il agirait C’est la méthode de ton père, ça.
- Je te demande pardon ? »

L’Empereur était resté poli, mais Bra savait que cette politesse glacée était l’arme des nihiliens. Elle voyait dans ses yeux qu’il s’énervait, partagé entre ce qui ressemblait à de l’incrédulité et de la peine. Et ses mots à elle continuaient de dépasser sa pensée, elle devait calmer le jeu.

« Je commence à te connaître, un peu. En tout cas, j’espère. Et je sais que tu n’es pas comme ça, Kalta.
- Mais mon père, oui. Apparemment, tu le connais bien.
- Oh, s’il te plaît ! Il a exterminé les saïyens. Mon peuple. Il n’en a gardé qu’une poignée, dont mon père, pour qu’ils le servent. Tu va me dire que les massacres n’étaient pas sa première méthode pour résoudre les problèmes ? »

Cette fois, l’Empereur laissa passer un silence. Un silence beaucoup trop long. Elle pouvait sentir l’air autour d’eux s’épaissir. Elle avait franchi une limite mais elle ne pouvait pas retirer ses mots. C’était vrai. Que pouvait-elle dire de plus ?

« Est-ce que tu sais combien de ces massacres ont été commis par ton père, saïyenne ? »

Le choc lui serra le coeur, plus violemment qu’elle aurait imaginé possible. Elle eut l’impression que son corps entier venait de perdre quelques degrés. Tous ses muscles se tendirent, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Kalta saisit l’occasion pour continuer, d’une voix toujours aussi faible.

« Tu n’as pas à me dire ce que je dois faire et ce que je ne dois pas faire. Je suis encore l’Empereur. Nous allons les piéger. Et nous allons nous occuper de leur cas. Tu seras de la partie, saïyenne, que ça te plaise ou non, cet univers est aussi le tien. Je ne te laisserai pas l’abandonner par lâcheté. »

Un nouveau frisson parcourut son corps. Elle sentait déjà la puissance affluer dans ses bras. Elle était au moins aussi forte que lui, sinon plus. La super saïyenne pouvait le soulever de terre, le projeter contre le mur le plus proche et lui écraser le cou jusqu’à lui faire regretter ses paroles. Jusqu’à ce qu’il s’excuse ou au moins qu’il repense à ce qu’il venait de dire. Une part d’elle ne désirait que cela.

Un long soupir échappa des lèvres de la jeune femme. Son regard bleuté ne quittait pas Kalta. Il était blessé. Elle voulait être là pour lui, mais ses mots n’avaient servi qu’à le tendre d’avantage.

Elle pouvait continuer, et agrandir la fissure qu’ils venaient de créer. Ou elle pouvait battre en retraite et le retrouver plus tard, en meilleures conditions. Ce n’était pas facile, mais elle pouvait le faire. Devait le faire.

« Nous en reparlerons.
- Tu peux toujours en reparler. »

Le ton d’un nihilien était toujours froid, elle n’en avait que trop conscience, mais ces mots là la frappèrent avec beaucoup plus de violence qu’à l’habitude.

« Je suis désolée, Kalta. »

La reddition le surprit.

« Je ne peux pas te dire comment agir, mais j’ose croire que nous sommes… »

Le mot s’étrangla dans sa gorge et elle se rendit compte qu’ils n’avaient jamais mis de mot sur ce qui les unissait. Il y avait du respect, bien sûr, de la curiosité et une envie de la partager, même après tout ce qui était arrivé, mais elle n’avait jamais exprimé ce qu’elle y voyait et lui non plus.
Soudain, la peur qu’il la rejette plus durement encore que ce qu’elle avait pensé la paralysa. Kalta ne l’aida pas, son regard rubis sur elle pendant de longues et inconfortables secondes.

« Que nous sommes amis, termina-t-elle enfin. Et je sais que ce qui est arrivé est difficile, mais je ne veux pas te voir sombrer dans des comportements stupides et dangereux. Pas si je suis là pour t’en empêcher. »

Palpi ne voudrais pas que tu fasses ça.
Elle n’ajouta pas cette partie, consciente que certaines limites devaient être conservées. Anxieuse, le coeur battant la chamade, elle observait le nihilien immobile en attendant sa réponse.
Leurs yeux étaient toujours rouges de sang, illisibles pour la plupart des gens, mais pas les siens. Elle les connaissait trop bien à présent et elle y lisait la confusion, la colère et la douleur.
Enfin, il baissa le regard.

« Je comprends ce que tu veux dire, Bra. Il y a beaucoup de chose que nous ne voyons pas de la même façon et je… »

S’interrompant au milieu de sa phrase, il secoua la tête et reprit.

« J’ai besoin de temps. Mais je prendrais en considération tes… inquiétudes. Merci de les avoir exprimé. »

Bra poussa un soupir, le coeur toujours serré. Elle accepta ce qu’elle pouvait obtenir et inclina doucement la tête pour reculer vers la porte. Il ne l’arrêta pas.


Dernière édition par Tierts le Lun Août 28, 2023 14:14, édité 2 fois.
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Lenidem le Mer Août 23, 2023 21:44

Et... TADAAA ! Le titre est modifié et désormais modifiable par toi aussi, Tierts, en tout cas en théorie. Des fois que tu voudrais y ajouter un article défini, par exemple. :wink:

Un grand merci à RMR pour m'avoir expliqué comment réaliser ce tour de magie !
RMR a écrit:Moi, je peux vous dire qui a raison. C'est Lenidem.


En cas de souci sur le forum, me contacter par MP ou à cette adresse : lenidem.lunionsacree@hotmail.com
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Re: Chroniques de la Famille Cold

Messagepar Tierts le Mer Août 23, 2023 22:56

Wouhouh ! Je vais pouvoir modifier le titre à loisir, ce qui sera vraiment appréciable pour le coup (Et te demandera moins de boulot donc c'est cool)

Je viens de voir que, dans l'opération, les +300k Vues que CFC avait accumulé en +13 ans ont disparues, alors j'ai pensé à ça :
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