Et hop, cadeau du dimanche ! Nouveau chapitre ! On devient tout proche des inédits
Chapitre 33 : Le piège de la jungle
Les mois passaient. Kakarotto devenait de plus en plus fort. Comme tous les matins, il sillonnait la vallée digne du roman « Le Monde Perdu » de Conan Doyle en compagnie de Tenshinhan et Chaozu. Bien que quotidiennes, ces escapades n'étaient nullement répétitives. Les pièges des Aborigènes changeaient de place sans arrêt, tant et si bien qu'on ne pouvait savoir par cœur leurs emplacements. Parfois, les trois élèves de Corbeau Génial devaient même affronter et tuer des Autochtones. Sans parler des dinosaures et autres créatures de la jungle.
Généralement, ce parcours amusait les trois jeunes combattants. Mais ce jour là, ils durent vraiment risquer leur vie. Au fil du temps, la jungle avait comprit leurs déplacements. Et il n'est jamais bon de trop défier la nature. Chaozu, Tenshinhan et Kakarotto pourraient l'apprendre à leurs dépens.
Comme tous les matins, les trois compagnons montaient ensemble le long des gorges avant de revenir vers leur maître. Chaozu, qui ouvrait habituellement la marche en lévitant à un mètre du sol, s'arrêta soudain.
_Que se passe t-il Chaozu, lui demanda aussitôt Tenshinhan surprit par ce stop brutal alors qu'ils étaient sensés ne jamais s'arrêter ni même ralentir.
_J'ai perçu quelque chose, répondit le nain blanc. Je ne sais pas ce que c'est exactement mais...ça peut être dangereux.
_Il a raison, ajouta Kakarotto. C'est trop calme d'un coup. Et je sens comme une odeur de reptile dans le coin. On va peut-être avoir quelque chose à grignoter avant de rentrer.
Le jeune Sayen ne croyait pas si bien dire. Le seul problème, c'est que c'était lui le repas en question. Il entendit des bruits de piétinements sur le sol. A peine eut-il tourné la tête qu'il aperçut une horde entière de vélociraptors à leurs trousses. Il y en avait au moins une trentaine.
_Des longues griffes, désigna l'enfant.
Malgré l'éducation transmise par son maître, le petit garçon avait encore du mal à retenir les vrais noms des animaux normalement disparus. Quoi qu'il en soit, il avait déjà rencontré quelques uns de ces raptors qui, contrairement aux autres dinosaures, affichaient une intelligence supérieure. Ils étaient forts, rapides et agiles. De vrais machines à tuer. Mais, si ils se déplaçaient souvent en bande de quatre à cinq individus, jamais il n'en avait vu autant.
Face à un tel troupeau, les trois élèves de Corbeau Génial jugèrent plus prudent de fuir dans un premier temps. Un seul coup de griffe pouvait les éventrer, ces monstres étaient bien plus à craindre qu'un seul tyrannosaure. Le hic, c'est que les raptors les conduisaient exactement où ils voulaient. Dans l'affolement, Tenshinhan et les autres s'engouffrèrent dans un couloir qui débouchait sur une fosse et un cul de sac.
_On a qu'à voler pour leur échapper, proposa aussitôt Chaozu.
A peine le nain blanc commença t-il à joindre le geste à la parole qu'il vit une flèche fuser sur lui. Grâce à son entrainement, il eut tout juste le temps de l'éviter de justesse. Quelques centimètres de plus et s'en était finit. Il leva la tête et aperçut des Indiens qui les attendaient sagement en haut de la fosse avec leurs arcs. Eux aussi étaient nombreux. Probablement tous les chasseurs de leur tribu.
_C'est clair, marmonna Kakarotto en serrant les dents et les poings. Ces Indigènes ont du conduire ces lézards jusqu'à nous afin qu'on les affronte ici. Et si jamais nous tentons de voler, nous serons instantanément criblés de flèches.
_Ce sont de bons tireurs et nous ne pourrons pas éviter tous leurs tirs, grogna Tenshinhan. Sans compter que certaines flèches sont sans doute empoisonnées.
_Qu'à cela ne tienne ! C'est l'occasion d'en finir avec eux. Nous allons tout d'abord nous occuper des longues griffes. Ensuite viendra le tour des Indiens !
Le jeune Sayen avait parlé. Fidèle à son caractère, il était content de devoir disputer un vrai combat. La seule chose qui le contrariait un peu était qu'il allait devoir coopérer avec Tenshinhan pour s'en sortir. Mais, en y réfléchissant, cela n'avait pas beaucoup d'importance. Avec un peu de chance, le grand chauve se prendrait une vilaine flèche ou un méchant coup de griffe.
Du haut de la falaise, les Autochtones étaient aux premières loges pour assister à ce sanglant spectacle. Leur plan était parfait. Avec le feu, ils avaient contraint les sauriens à se regrouper jusque ici. Et ils étaient persuadés qu'à moins d'être un demi dieu, personne ne résisterait à l'assaut de trente raptors affamés. C'est pourquoi ils se contentaient de tenir leurs arcs sans tirer. Autant laisser les reptiles accomplir le travail.
Contre toute attente, Kakarotto fut le premier à partir au front et il n'hésita pas à charger les lézards. Il avait comprit que, pour les battre, mieux vaut valait les disperser. Oubliant l'interdiction de Corbeau Génial, il créa rapidement un kaméhaméha en visant non pas les dinosaures mais la montagne. Choix judicieux car, sous l'impact de l'explosion du rayon, une pluie de rochers s'abattit sur les sauriens. Quelques uns furent directement assommés tandis que la plupart fuirent n'importe où dans la fosse, oubliant de rester groupés.
Tenshinhan et Chaozu profitèrent de cette action pour entrer dans la bataille. Le grand chauve abattit un puissant coup de poing sur le crane d'un raptor et le tua instantanément. Quand à Chaozu, manquant de punch et d'agressivité, il préféra en attaquer d'autres à distance en les fusillant avec des dodompa bien placés.
_Je vais les immobiliser, s'écria le nain blanc. Profitez en pour les vaincre !
Kakarotto et Tenshinhan acquiescèrent. Le petit lutin tendit ses mains ouvertes en direction des raptors qui furent soudain pris de terribles crampes à l'estomac. Décidément, le pouvoir du plus jeune élève de Corbeau Génial faisait merveille. Ses compagnons en profitèrent pour éliminer quelques monstres. D'une manchette, le Sayen décapita même un dinosaure.
Moins de dix minutes après le début de l'affrontement, il ne restait déjà plus que la moitié des lézards encore en lice. Les Indigènes commençaient à se demander qui de l'homme ou du dinosaure allait survivre. Mais, si les trois disciples du maître des grues luttaient avec vigueur, ils commençaient à fatiguer. Le pouvoir de Chaozu ne pouvait contenir tous les sauriens. Quand à Tenshinhan et Kakarotto, ils devaient éviter de trop foncer dans la masse. Un seul coup de griffe bien placé pouvait leur être fatal.
_Nous ne nous en tirerons pas de cette façon, diagnostiqua le jeune Sayen. Il faut inventer quelque chose de plus efficace.
_Et que proposes tu, lui demanda Tenshinhan un brin agacé.
_Pour vivre en groupe et être aussi coordonnés, ces longues griffes doivent avoir un chef. Je me charge de lui. Ils seront momentanément perturbés et tu pourras alors les achever. Mais pour me frayer un chemin jusqu'à lui, j'ai besoin que tu utilises la morsure du soleil.
L'homme aux trois yeux acquiesça de la tête. La morsure du soleil était une autre technique mise au point par le maître des grues. Si elle n'était point offensive, elle avait la particularité d'aveugler tout un stade en amplifiant momentanément les rayons solaires de telle sorte à créer l'illusion d'un deuxième soleil. Tenshinhan ordonna à Chaozu de fermer les yeux avant de s'exécuter. Il plaça ses deux mains sur son crane et se concentra rapidement avant de crier le nom de l'attaque en question.
Aussitôt, la fosse entière fut illuminée d'une vive lumière jaune venue de nulle part. Même les Aborigènes pourtant situés en hauteur durent se cacher les yeux pour éviter de se les faire griller. Évidemment, les raptors ne s'attendaient surement pas à ça et se retrouvèrent complètement aveuglés pour quelques minutes. Privés de leur sens visuel, ils paniquèrent et se désorganisèrent encore d'avantage en poussant des rugissements d'affolements. Kakarotto en profita pour foncer sur le plus grand d'entre eux, le seul qui portait des rayures jaunes sur sa robe écailleuse marron. D'instinct, l'animal comprit qu'on l'attaquait et il brandit sa patte droite au hasard devant lui. Sa longue griffe frôla l'enfant en lui rasant le ventre. Mécontent, le jeune Sayen n'attendit pas plus pour se jeter sur lui et l'envoyer rejoindre ses ancêtres d'un coup de poing en plein cœur.
Les raptors ne disposaient désormais plus de leur chef et n'avaient pas encore complètement regagné l'usage de leur vue. Ils sentaient que le vent tournait. Mais c'étaient des terribles lézards qui appartenaient à la race des meilleurs chasseurs terrestres de tous les temps. Jamais ils ne fuiraient. Aussi furent-ils achevés par quelques dodompa en pleine tête de Chaozu et Tenshinhan. Finalement, seuls trois d'entre eux surmontèrent leur instinct meurtrier pour s'échapper par le défilé.
Kakarotto et ses compagnons avaient donc gagné. Mais leur joie fut de courte durée. Déjà, une pluie de flèches fondit sur eux. Heureusement, Chaozu intervint. En levant ses mains, il bloqua les projectiles dans les airs, un peu comme si il avait arrêté le temps. Il réussit même à en prendre le contrôle et à les renvoyer sur les Indiens. Nombre de ces derniers s'écroulèrent suite à ce phénomène magique, victimes de leurs propres flèches. Décidément, ils avaient eu tord d'offenser les mauvais esprits. Les derniers guerriers survivants tentèrent de regagner la jungle. Ils n'en eurent pas le temps.
« Ce Chaozu ne paye pas de mine mais ses pouvoirs sont très intéressants, pensa Kakarotto en regardant le lutin blanc qui leur avait sauvé la vie. Si il était plus fort, il deviendrait un adversaire très dangereux. Heureusement, il n'est pas très doué au combat physique. »
Avant de quitter la fosse et de rejoindre les autres, le jeune Sayen reporta son attention sur la griffe du chef des vélociraptors qui avait bien faillit l'éventrer pour de bon. Cet appendice long de plus de six centimètres pourrait devenir une arme redoutable pour lui. Aussi décida t-il de l'arracher de son premier propriétaire et de la cacher sous la ceinture de son pantalon. Avec elle, il donnerait la mort à bien des ennemis, voilà qui était certain.
Ainsi, Kakarotto avait pour une fois travaillé en équipe. Cette aventure lui avait permit de prendre conscience de plusieurs choses. Et de progresser encore d'avantage en matière de combat. Oui, il fallait bien être un demi dieu pour sortir vivant d'un piège de la jungle.
PS : chapitre 22 de DBK en ligne