Je résume mes propos d'il y a 6 ans: merci pour vous retour ça fait trop zizir, coeur sur vous <3
BREF.
Du coup, c'est le come-back 6 ans après.
Toujours envie de partager cette histoire avec vous autres les inconditionnels fans de DB.
Alors sans plus attendre, voilà le chapitre 4. Bonne lecture à ceux qui passeraient par là !
CHAPITRE 4. Libre arbitre
- - Oh hé la p’tite blonde ! Ouais c’est à toi qu’je parle ! File-moi ton fric, maintenant.
- J’ai pas de fric sur moi, j’ai rien du tout ! Laissez-moi tranquille !
- Ben voyons, et on est censés te croire alors que tes parents c’est les gens les plus blindés de la ville ? File-moi ton sac, gamine !
Le garçon aux yeux porcins, de deux têtes plus grand qu’elle et d’au moins quarante kilos plus lourd l’attrapa par les épaules et la fit tournoyer sur elle-même avant de lui arracher son sac à dos. Il l’ouvrit et en déversa le contenu sur le sol. S’il s’attendait à trouver un porte-monnaie bien rempli au milieu des cahiers et des barres de chocolats, sa déception se mua en colère. Il s’empara du sac qu’il avait laissé sur le sol après l’avoir vidé et le jeta en direction de la petite fille.
- - Tu vas aller chez tes parents. Tout de suite. Et tu vas prendre des trucs précieux, des bijoux, du fric, n’importe quoi, j’m’en fous. Tu reviens et tu me donnes ça tout de suite, sinon j’peux t’assurer que faire le chemin entre chez toi et l’école deviendra un vrai cauchemar.
- Mes parents sont pas stupides, j’ai juste à leur demander un chauffeur et j’aurais plus à avoir peur de toi espèce de gros tas !
- Tu vas regretter d’avoir dit ça p’tite pétasse de bourge !
Il leva le poing dans la direction de la petite fille. Elle ferma les yeux, pétrifiée par la peur, mais le coup ne venait pas.
- - Hé oh tu fais quoi toi ?!
Elle entrouvrit les yeux en entendant la brute grogner et vit un petit garçon aux cheveux de jais agrippé à lui, un bras autour de son cou et l’autre devant ses yeux. La brute se tortillait en répétant au petit agresseur de le lâcher sous peine de recevoir le coup de poing destiné à la petite blonde, mais le garçon ne cédait pas, bien au contraire : il se tortillait lui aussi de façon à faire perdre l’équilibre à son adversaire, qui, à force de tournoyer sur lui-même pour se débarrasser du vermisseau qui l’aveuglait, finit par se prendre les pieds dans les lanières du sac à dos de la petite fille.
Prévoyant la chute imminente du poids lourd, elle courut se cacher derrière un arbre mais continua à observer la scène inattendue qui se déroulait devant elle. La brute, dans sa chute, poussa un cri étrangement aigu au vu de sa corpulence avant de s’écraser face contre terre dans un bruit sourd. Le garçon attrapa alors le caleçon qui dépassait du jean baggy du poids lourd et le tira vers lui avec force, ce qui déclencha un nouveau cri aigu chez la brute. Le garçon posa délicatement son pied sur son visage, écrasa sa tête d’un geste rapide au sol et lui dit :
- - T’as pas intérêt à l’emmerder de nouveau sinon j’me ferais un plaisir de te faire bouffer ton caleçon la prochaine fois. Dégage maintenant.
La brute se carapata aussi vite que la position de son caleçon le lui permettait sans jeter un regard dans la direction de la petite fille. Lorsqu’il disparut au coin de la rue, elle se tourna vers son bienfaiteur. Elle fronça les sourcils un instant, comme le ferait toute personne se trouvant nez à nez avec son sosie.
*****
C-18 ouvrit les yeux subitement. Elle qui ne dormait plus avait toujours pensé être dans l’incapacité de rêver depuis sa transformation. Cela était-il un rêve ? Une énième bribe de son passé refaisant surface ? Un désir profond manifesté sous forme visuelle par son cerveau ? Combien de temps cela avait-il duré ? Quelques secondes, minutes, ou heures peut-être ? La jeune femme se propulsa vers la surface, et, lorsqu’elle sortit la tête de l’eau, chercha le soleil du regard. Il n’avait bougé que très peu depuis son plongeon. Toutes ces pensées, ces rêveries, l’avaient assaillies en l’espace de quelques minutes seulement, l’apaisement qu’elle avait ressenti sous l’eau n’avait été que fugace : la voix était réapparue à la seconde où sa tête avait quitté l’océan.
Peut-être était-il temps de se pencher avec plus de sérieux sur les indices que son subconscient lui communiquait : si Bulma avait besoin de temps pour retrouver C-17, C-18 quant à elle était bien déterminée à utiliser ce temps pour tenter de reconstituer le puzzle de son passé. Son seul indice n’était toujours que la maison abandonnée qu’elle avait visitée seulement quelques heures plus tôt, à cela s’ajoutant de brèves images de ce qui semblait être un parc, là où elle avait vu C-17 sans le reconnaitre immédiatement. Il lui fallait donc retourner dans cette ville, fouiller la maison plus efficacement, mais surtout sortir, explorer, tenter de retrouver d’anciens repères.
La jeune femme nagea vers le rivage et remonta sur la plage d’un pas lent. Elle déposa ses poings sur ses hanches et contempla à nouveau l’horizon : si elle devait un jour reprendre une vie normale, c’est certainement dans un environnement comme celui-là qu’elle aimerait s’installer. Elle secoua la tête, comme pour se sortir cette idée saugrenue de l’esprit, et décolla en trombe en direction de la ville de l’Est.
C-18 parvint à sa destination en seulement quelques minutes, impatiente à l’idée de lever le voile sur son mystérieux passé, et s’engouffra par la fenêtre par laquelle elle était sorti quelques heures auparavant, arrivant dans ce qu’elle pensait être son ancienne chambre. Elle se mit à chercher dans chaque recoin de chaque pièce ne serait-ce qu’un infime signe, n’importe quoi qui pourrait lui rappeler à quoi sa vie ressemblait avant de se retrouver dans le bloc opératoire de Géro. Elle fouilla à nouveau la chambre de petite fille en délaissant pour le moment la cache à bijoux dans le parquet, puis la chambre parentale qui à l’époque avait dû être richement décorée, comme en témoignait les nombreuses marques de couleur plus claire sur les murs aux emplacements où devaient se trouver des meubles, des tableaux. Un lit à baldaquin de grande taille, bien trop grand pour n’y accueillir qu’un matelas standard pensa C-18, trônait au centre du mur auquel elle faisait face.
Il ne restait rien dans cette pièce, si ce n’est ce lit témoignant ou bien d’une certaine folie des grandeurs de la part des anciens propriétaires, ou bien d’un certain rang social. « Les gens les plus blindés de la ville » avait dit le jeune garçon l’avait agressée sur le chemin de l’école. Ce qu’elle avait vu ne serait donc pas un rêve… La jeune femme sourit à cette idée, satisfaite de constater que sa vie ne lui avait pas complètement échappée, heureuse de retrouver une partie de l’humanité qu’elle pensait avoir perdue à jamais lorsque la voix avait fait son apparition la première fois. Elle n’était donc pas qu’une machine, elle avait eu une vie donc elle se souvenait petit à petit, elle avait peut-être vécu des aventures, grandi dans un foyer aimant et reçu une éducation privilégiée.
C-18 ne tenait plus en place, elle mourait d’envie de redécouvrir son passé, chaque seconde de sa vie perdue ; elle ne savait même plus comment continuer ses recherches. Elle avait eu une famille, elle en était maintenant certaine, fortunée qui plus est. Mais qu’en était-il de son jumeau ? Pourquoi C-17 et elle avaient-ils été séparés ? Savait-il déjà qui elle était lorsqu’il lui avait évité de se faire passer à tabac par ce gamin au visage bouffi ? Chaque nouvelle réponse apportait d’autant plus de questions, et la jeune femme se senti dépassée par toutes ces informations qui s’entrechoquaient dans sa tête dans un vacarme assourdissant, comme dans une salle de réception bondée où les conversations se mêlent et se confondent.
*****
Elle prit une grande inspiration. Une deuxième. Puis une troisième. Le vacarme s’était tût. La voix, elle, ne fut pas si clémente. Mais le désir de C-18 de renouer avec son passé n’avait d’égal que sa détermination de retrouver son frère : la voix était là, mais la jeune femme ne l’entendait plus.
À suivre...
Un chapitre assez court certes, mais la suite arrivera tantôt !