Bonbonbonbon.
Tu sais que je trouve ton
style très agréable à lire -c'est quand même important-, surtout en comparaison des autres, du coup je vais essayer de dire des trucs pas trop cons et utiles à la place de te complimenter bêtement. Je précise que ça va surtout concerner le dernier chapitre, je n'ai pas (encore) relu les précédents et ils datent quand même un peu.
Je pense que tu as une marge de progression sur les points suivants :
•
l'utilisation un peu abusive des adjectifs. D'une manière générale, tes phrases sonnent bien, mais parfois ça les rend un peu lourdes, et ce malgré le joli côté chantant auquel tu t'attaches visiblement. Et parfois, il faut même les oublier un peu comme ici pour ne pas carrément s'arrêter et se poser des questions sur leur utilisation, comme ici :
Buttyl'inspirée a écrit: (…) la monstrueuse danse des fumées ouvrières qui se mêlaient à celles brunâtres et épaisses de l'horizon.
Sérieux ? Les fumées dansent de manière
monstrueuse ? Mmmmmmh…
J'essaie de m'imaginer le truc…Au-delà du sens, ce qui est dommage, c'est que la beauté de ta tournure tourne justement autour des adjectifs "ouvrières", "brunâtres" et "épaisses", qui, eux, servent parfaitement la coloration et la profondeur du tableau que peignent tes mots. Un effet dépréciateur d'autant plus important que tu place l'adjectif avant le substantif et que comme première évocation de la proposition, il prend pas mal de place au détriment des autres. Je pense que quand tu travailles sur une phrase (car je te commence à te connaître, tu as forcément passé beaucoup de temps
au moins sur les deux premiers paragraphes -si ce n'est sur chaque mot du chapitre- en te posant plusieurs questions pour chaque mot, et je crois même deviner le processus qui t'a fait écrire ça), tu pourrais essayer d'analyser les idées essentielles et réfléchir à la manière dont les adjectifs les mettent en valeur.
Buttylafacétieuse a écrit:Oui, lui seul savait que ce modeste et non moins lucide ouvrier finirait malgré sa mise en garde par demander l'audience qu'il réclamait. Qu'il irait jusqu'à la base militaire, empli de courage, d'une certaine dose de folie, aussi. Et qu'il serait reçu très amicalement par un Guldo d'humeur facétieuse... sa cervelle bouillie servie au bar de la base concluant l'affaire. Tout cela, il le savait pour l'avoir vu au fond de ses yeux.
Il existait dans l'univers des espèces aux dons extraordinaires. Des êtres doués de capacités complexes, inexpliquées et non moins redoutables.
Ici aussi -au delà de la répétition d'un effet un peu lourd-, l'accumulation des descriptions dessert le propos. Tu gagnerais à aller à l'essentiel, parce que la plupart des précisions que tu donnes sont plus redondantes qu'autre chose, et la redondance, ça a tendance à perdre le lecteur, surtout sur le net.
Bref, je pense que tu dois voir où je veux en venir, mais tes meilleures phrases sont clairement celles qui ont le moins d'adjectifs et te concentrer sur eux lors d'une des relectures armée du couteau du cut serait très certainement profitable à l'accroche dans son ensemble.
• Il reste des phrases qui ne veulent rien dire. Simplifie. Genre :
Butterflylamoquette a écrit:Terrain propice à l'individualisme, personne ne voyait personne.
Tu t'embourbe toi-même dans ton style. Alors on est ok, on reste dans le même domaine, celui de se demander quels sont les éléments essentiels d'une phrase, et là, je ne sais pas quel conseil te donner, mais au milieu de tournures globalement aussi jolies que les tiennes ça fait un peu wtf de tomber sur des trucs comme ça :
Butterflyenvacances a écrit:Ton meilleur rôle reste indiscutablement derrière le comptoir de la base.
Butterflydanslalune a écrit:Il avait hésité, en disant ces mots il contribuait à maintenir la direction empruntée par sa vision...
• Mets des accents aux majuscules. J'ai longtemps fait la même chose, mais je te promets, c'est moche, les majuscules sans accent. Bon, cela dit, t'es une grande fille, et si tu veux rester là-dessus, tu peux, mais mon raisonnement est le suivant: si tu mets un accent, tu ne choqueras jamais personne. Si tu n'en mets pas, tu vas arrêter la lecture des puristes et les faire grincer des dents.
• Enfin, deux critiques vraiment ciblées :
1.
Butterflyauxfraises a écrit:Des immeubles aux façades grises et sales, certaines recouvertes de tags et d'inscriptions graveleuses, et une noria d'antennes paraboliques défilaient autour de lui sans que Kalpis n'y prête attention ;
Réaction 1 : "chouette, Butterfly va m'apprendre un nouveau mot !"
-> google, "noria" ->
définition larousse.
Réaction 2 :
Accessoirement, la phrase est un peu bancale et je pense qu'elle aurait pu se passer de la description des tags
et des inscriptions (redondance quand tu nous tiens…), au delà du "et (…) et" qui est rarement d'un très bel effet.
2.
Butterflylafangirl a écrit:— Tu me fatigues à te prendre la tête, s'impatienta Nappa en inspectant les alentours, ses muscles saillants mis en évidence sous son manteau.
Euh… Un grand manteau à capuche qui met en évidence des muscles saillants ?
J'ai un peu de peine à comprendre le principe, mais là, ça vient peut-être de moi.
Tes
personnages sont vivants et les dialogues bien foutus, on sent que tu y passes du temps. Chaque personnage a une manière de s'exprimer qui lui est propre, c'est agréable, et tu t'es écartée des tournures trop littéraires que tu chérissais tant dans les dialogues, bon point. Si tu veux aller un peu plus loin, tu peux commencer à bosser sur les expressions, les "vers".
Les OC sont très chouettes et malgré la critique assez justifiée d'Ini sur la mise en scène du début du chapitre, le perso de Kalpis est sympa, tout comme la manière dont tu ramènes Wurm sur le devant de la scène.
L'intrigue est clairement un de tes points forts. Tu balades bien tes éléments et en l'occurrence, tu choisis plutôt bien les points de départ et de fin de tes scènes. Les éléments sont multiples et du coup, j'ai un peu peur que tout ça n'évolue bien lentement au vu de ton style très poussé dans la description.
Je ne dis pas ça uniquement pour ton rythme de parution (je me prendrais une volée de pierres en retour et je ne l'aurais pas… volée) mais plutôt parce que ton style très attaché au détail et descriptif fait avancer ces intrigues lentement. Ici, on a eu plus de nouvelles intrigues qui ont germé dans le décors -ne serait-ce que les révélations autour des scouters et le nouveau "camp" constitué par Kalpis et son indic- que d'éléments connus qui ont vraiment avancé -Nappa est lié aux affaires avec Wurm et s'en occupe pour Végéta, je me réjouis d'en savoir plus vu que le prince s'est tiré directement après son accord avec Wurm, si j'ai bonne mémoire. Alors ok, on a changé de décors, on a eu droit à deux nouveaux persos et du coup, c'était un peu normal, mais quelque part, je reste sur ma faim.
Les
idées sont encore un peu floues, mais l'univers est cohérent jusqu'ici. Une fois qu'on en saura plus sur les persos que tu as mis en scène dans ce chapitre et sur le véritable plan de Freezer/ce qui arrive à Végéta, on sera plus à même de juger.
Voilà voilà voilà. Toujours de la bonne came, cela dit, et je garde en tête certains procédés que tu utilises -c'est toujours aussi instructif que plaisant de voir comment tu mets ton histoire en scène-, j'espère que ces quelques critiques te serviront.
++