Petit chapitre de transition, pas trop cool mais je reprend peu à peu la main.
Chapitre 67 : Quatre
L’immense Roi de l’univers était resté parfaitement impassible sur son sommet. Ni le retour brutal de cette chose rose, ni l’apparition inespérée de son fils ne l’avait fait sourciller le moins du monde. Son regard calme et froid était resté fixé sur cet étrange champ de bataille. Il finit par décider de bouger, quand il fut certain que la bataille était bel et bien terminée. Sans bruit, sa haute silhouette s’éleva dans les airs et descendit lentement mais sûrement en direction des soldats. Son ombre gigantesque était rendue encore plus impressionnante par sa cape qui flottait au vent, produisant quelques claquements secs à intervalles réguliers. Claquements rendus encore plus perceptibles par le silence de mort qui s’était installé dans le désert.
Personne ne pouvait le voir mais tout le monde avait perçu l’immense colère qui agitait en cet instant le père de Freezer. Ses yeux perçants avaient bien évidemment aperçu le bras de son fils ainé, ou plutôt l’absence de ce bras justement. Et à voir la manière dont Freezer l’avait ramené, il était certain que quelqu’un avait osé leur faire du mal. Quelqu’un avait osé s’attaquer à la grande famille de Cold. Si ce quelqu’un ne l’avait pas déjà payé, ce que semblait confirmer la présence de Freezer en parfait état, alors il faudrait s’assurer de le lui faire payer tôt ou tard. Encore une fois, peut-être faudrait-il remercier ces Nameks pour l’immortalité accordée par les Dragon Balls. Quant à l’identité du fauteur de trouble, il était probable que ce soit ce grand démon rouge qui avait semblé capable de pétrifier le père des deux tyrans. Hypothèse qui pourrait se trouver renforcée par le fait que Cold ait à présent retrouvé son corps de chair.
Mais l’état de Cooler ne justifiait pas une crise de rage en public. D’autant qu’il semblait avoir gagné. Dans un tel cas, conserver une apparence parfaite était le plus important. Il fallait que ces crétins de soldats se mettent bien dans le crâne que son espèce était d’une telle puissance qu’elle n’avait pas à se sentir dérangée par un quelconque membre en moins. C’est pourquoi le souverain se posa dans le plus grand calme, avançant d’un pas lourd vers son fils encore debout sans se presser le moins du monde. Il adressa un léger signe de tête à Siberia, manière de la féliciter pour sa récente transformation, c’était rassurant de voir que son fils n’avait pas choisi une femelle trop incompétente. Cette transformation était tout de même le minimum vital, surtout pour une femme.
Enfin, il arriva face à son fils et demanda d’une voix calme et grave.
- Tous les gêneurs ont-ils été éliminés ?
Son fils acquiesça aussitôt et répondit d’un ton tout aussi protocolaire.
- Tout à fait, tous. Ici aussi ?
Le père se permit un léger sourire, comme il s’en doutait, les deux prétendus dieux faisaient partie des gêneurs. C’était tant mieux qu’ils aient été tués durant la bataille, cela évitait d’avoir à s’en occuper ensuite. En plus de cela, cela permettrait de trafiquer la réalité pour faire croire que les Dieux avaient vraiment sollicités l’aide de l’Empire de leur plein gré, et que donc la famille de Cold avait le soutien des plus hautes instances de l’univers.
Ce n’est pas Cold qui répondit, en effet son statut de pierre avait duré une bonne partie de la bataille et il ne serait sans doute pas qualifié pour dire exactement ce qui s’est passé.
- Affirmatif, m’sieur ! Intervient le Général Nik, qui s’était rapproché pour l’occasion. On leur a bien bousillé la face, y en a plus un seul debout. Le truc rose que vous avez dégommé en arrivant, c’tait Buu. J’ai envoyé quelques soldats vérifier dans le vaisseau mais on détecte rien, j’pense qu’y a plus personne.
Cold fronça légèrement les sourcils mais crut bon d’ajouter.
- Quant au sorcier Babidi, je m’en suis chargé moi-même. Il ne posera plus aucun soucis et j’ai cru comprendre que ceux qui avaient été envoutés étaient tombés dans les vapes donc je pense qu’on va pouvoir les récupérer.
Freezer se contenta d’un léger signe de tête, il était trop fatigué pour réprimander le gradé maintenant à propos de son langage. Il serait toujours temps plus tard, il se nota ça dans un coin.
- Parfait alors. Récupérez les blessés et ramenez-les à la base. Laissez quelques hommes ici. Nous rentrons aussi.
Et ce disant, il se dirigea vers Cooler pour le récupérer.
Quatre ans ont passé depuis la défaite de l’armée de Babidi. Quatre ans durant lesquels la recherche du Prince des Saiyens n’a rien donné. Quatre ans durant lesquels les Empires de Freezer et de Cooler ont connu une formidable expansion, poussés par leur désir de dénicher le dernier des Saiyens.
Cela fait quatre ans que personne n’a osé affronter directement les puissants fils de Cold. Une durée beaucoup trop longue aux yeux du personnage que nous suivons actuellement. Cette période de paix doit cesser. Ils doivent payer pour leurs crimes. Tous leurs crimes.
D’autant que … plus les années passent, plus les conquêtes s’enchaînent, Et plus les armées assoiffées de sang de ces montres se rapprochent de lui. Voilà bien quelque chose qu’il ne peut pas permettre. Il a passé trop de temps à édifier ce petit Royaume pour plier maintenant devant pareils horreurs.
Il doit les affronter, il doit se battre.
Mais pas maintenant, d’abord il doit mobiliser ses forces. Se créer une armée qui puisse rivaliser avec celle des fils de Cold. Une mission quasiment impossible compte tenue de l’étendue de leurs Empires. Surtout qu’il y a un autre problème : la puissance de ces monstres est considérable. Même avec une armée de millions d’hommes, on ne pourrait en venir à bout.
Mais pour cela aussi, son cerveau est en train de concevoir la solution parfaite. Il dispose d’une armée, d’une dangerosité aussi élevée que sa puissance. Elle pourrait les détruire, facilement même. Et avec elle, l’armée ne serait plus un problème. Cependant, il faut prendre la mesure des risques que cela induit. Son utilisation est extrêmement dangereuse. Mais s’il n’y a pas d’autres moyens.
Il ne réfléchit pas cinq mille ans. Si c’est la seule solution, alors il l’utilisera. Sans hésiter. Dans un an seulement, non qu’il ne puisse pas les attaquer immédiatement. Simplement, il faut tout de même réunir une armée conséquente. Juste au cas où, ça pourra toujours servir.
Dans un an, l’Empire de Freezer sera à ses pieds. Il en est convaincu.
- Alors mon Frère, tout se passe bien ?
En pleine vidéo-conférence, Freezer ne pouvait s’empêcher d’asticoter un peu son frère. Il y avait en effet des rumeurs qui disaient que Cooler rencontrait quelques difficultés pour la conquête d’une petite planète. Alors que l’Empire du destructeur de Namek n’avait pas connu ce genre de soucis depuis bientôt quatre ans. Alors évidemment, c’était une bonne occasion d’énerver un peu son frère. Le problème, c’est que les conséquences n’étaient pas très visibles. En bon fils de Cold, son interlocuteur faisait montre d’une retenue hors norme. A peine pouvait-on discerner une légère crispation du bras gauche. Le bras droit étant en métal, il était beaucoup plus calme que l’autre.
- Très bien Freezer, je te remercie de t’en préoccuper. Et toi, de ton coté tout se passe bien je suppose ?
Le fils de Cold acquiesça, il s’apprêtait à passer au sujet important du jour, à savoir une tentative pour installer un flux entre Freezer 82 et plusieurs planètes de son frère. Le but étant de peupler un peu plus cette planète de peuples autre que ceux qui étaient déjà présents au moment de son invasion. Mais un technicien lui fit signe sur le côté, après avoir subi le regard courroucé du tyran pendant quelques secondes, il se décida à parler, d’une voix tremblante.
- Navré de vous déranger, Seigneur Freezer. Cependant … Dame Siberia a demandé à vous voir. Elle dit que c’est urgent.
Haussant un sourcil, le fils cadet de Cold se redressa lentement.
- Tu m’excuseras Cooler, je te laisse un moment.
Sans même attendre la réponse, il sortit du champ de la caméra et avança lentement vers la direction désignée par le jeune technicien. Il ne lui adressa pas un regard, fondant rapidement vers la salle de réunion vide dans laquelle sa compagne l’attendait. Soulagé, l’extra-terrestre retourna au travail avec la meilleure satisfaction qui soit : celle d’être encore en vie.
Freezer observa un moment sa compagne, elle avait l’air calme. Pourtant, il perçevait quelque chose dans ses yeux rouges. Quelque chose qui l’empêcha de poser la question qu’il aurait pourtant posée tout de suite habituellement. A savoir : « Est-ce vraiment si urgent ? ».
À voir les yeux de la jeune femelle, oui, ça l’était.
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