San999 a écrit:Sinon, distinguez quand même les vraies propositions de lois, de celles proposées par les féministes uniquement dans un but provocateur, afin de démontrer l'absurdité des lois proposées sérieusement (en espérant que cela ne se retourne pas contre eux, parce que oui, certains Américains croient que la masturbation, c'est un péché mortel...)
L'interdiction de la masturbation est une des propositions de loi des féministes ou des autres personnes qui sont contre ces mesures proposées sérieusement par les conservateurs. Des propositions qui n'ont donc pas pour but de passer réellement, mais de faire de la provocation pour démontrer l'absurdité des lois proposées sérieusement par les conservateurs. Les lois qui criminaliseraient les parents célibataires ou les femmes ayant fait une fausse couche et incapables de prouver que ce n'était pas volontaire, ou encore celle qui obligerait une femme à porter en elle un foeutus mort jusqu'à ce qu'il sort de leur corps de lui-même, ainsi que celle qui obligerait à laisser une femme mourir plutôt que de l'avorter. Ca, ce sont des propositions qui ont été sérieusement proposées. Celle qui interdirait la masturbation et intitulée "chaque goutte de sperme est sacrée" n'est qu'une parodie destinée à faire comprendre le ridicule des autres lois. Le fait que le titre de la loi fasse référence aux "Monthy Python" le montre bien, d'ailleurs, que ceux et celles ayant proposé cette loi n'étaient pas sérieux. Les féministes ne cherchent donc pas à faire réellement passer cette loi, mais à s'en servir comme repoussoir pour que toutes les autres lois soient aussi refusées en bloc.
Donc, pour récapituler, ça, ce sont les lois qui ont été sérieusement proposées par les conservateurs, qui cherchent réellement à les faire passer:
huit Etats ont voté, ou sont en passe de voter, une loi obligeant les femmes à subir une échographie vaginale avant un avortement ;
cinq Etats ont voté une loi permettant à un employeur d’exclure la prise en charge de la contraception dans le programme assurance santé offert à ses salariés ;
au Kansas, une loi récemment signée par le gouverneur Sam Brownback autorise désormais les pharmaciens à non seulement refuser de vendre à une femme les contraceptifs prescrits par son médecin, mais en plus de lui rendre l’ordonnance afin de l’empêcher d’aller dans une autre pharmacie pour les obtenir. Les pharmaciens n’ont qu’à invoquer leurs convictions religieuses ;
en Georgie, un projet de loi propose d’inculper de crime les femmes victimes d’une fausse couche si elles sont dans l’incapacité de prouver qu’elles ne l’ont pas provoquée. Un autre suggère de redéfinir les victimes de viols comme « accusatrices ». Si voté, un troisième obligerait les femmes à continuer de porter un fœtus mort jusqu’au terme de la grossesse « comme les vaches » ;
au Wisconsin, le projet de loi SB 507 propose d’inculper les parents célibataires de négligence et d’abus psychologiques, tandis que le gouverneur Scott Walker a abrogé la loi de rémunération égale entre hommes et femmes ;
en Idaho, le député Chuck Winder a récemment suggéré que les femmes utilisent généralement l’excuse d’un viol pour se faire avorter. L’Etat vient d’adopter une loi obligeant les femmes à subir une échographie vaginale avant un avortement, même si leur grossesse est le résultat d’un viol ou d’un inceste ;
en Indiana, une loi pourrait forcer les médecins à déclarer à leurs patientes qu’un avortement peut causer un cancer du sein ;
en Alaska et en Arizona, une femme enceinte pourrait bientôt être dans l’obligation d’obtenir la permission de ses parents ou du père de son enfant pour se faire avorter ;
au Nebraska, une loi permettrait de définir comme « justifié » l’homicide d’un médecin avorteur ;
en Arizona, une loi autorisant les médecins à ne pas informer leurs patientes des possibles anomalies congénitales de leur fœtus a été votée, ceci afin de les empêcher de choisir un avortement ;
en Ohio, une loi permettrait de restreindre drastiquement l’utilisation d’un stérilet, accusé par les ultraconservateurs d’empêcher la fécondation. Le débat s’est en effet déplacé de l’avortement à l’obstacle à la fécondation, que les conservateurs souhaitent éliminer.
Au Mississippi et au Colorado, une loi redéfinissant le statut de « personne » comme acquis dès la fécondation, pourrait rendre illégales contraception, fécondation in vitro et recherche sur les cellules souches embryonnaires. L’embryon aurait alors plus de droits que la femme ;
au Tennessee, une mesure propose de révéler et d’exposer l’identité des femmes ayant subi un avortement ;
au niveau national, le Parti républicain tente de pousser une mesure connue sous le nom de « Protect Life Act », qui donnerait le droit aux hôpitaux de refuser d’assister une femme enceinte en danger de mort et de la laisser mourir plutôt que de l’avorter pour lui sauver la vie.
Ca ce sont les lois proposées par les féministes, mais elles n'ont pas pour but de réellement faire passer ces lois. Elles veulent juste s'en servir comme repoussoir pour démontrer l'absurdité des lois proposées par les conservateurs. Et ainsi, pousser les votants à tout refuser en bloc:
a sénatrice de Virginie Janet D. Howell a proposé un amendement (rejeté) qui aurait obligé les hommes réclamant un médicament traitant leur dysfonction érectile à se soumettre à un examen anal. Elle arguait l’égalité de traitement homme-femme : un tel examen serait aussi inutile et coûteux que l’échographie précédent l’avortement ;
la conseillère municipale d’une ville du Delaware, Loretta Walsh, a proposé une résolution accordant le statut de « personne » au spermatozoïde. « Si un ovule est une personne ayant les mêmes droits qu’un être humain à part entière, le sperme de l’homme devrait être traité exactement de la même façon », a-t-elle déclaré ;
Nina Turner, une sénatrice de l’Ohio, est, elle, de l’avis qu’un homme cherchant à obtenir du Viagra devrait prouver que le traitement de sa dysfonction érectile n’a pas pour objectif de rétablir sa vie sexuelle mais de résoudre un problème purement médical, puisque les fanatiques semblent vouloir rendre illégal tout acte sexuel dont le but n’est pas la procréation ;
dans le même esprit, la sénatrice Constance Johnson (Oklahoma) a proposé que chaque éjaculation gaspillée au lieu d’être déposée dans le vagin d’une femme devra être interprétée comme un acte contre un enfant possible et pas encore né. Cette résolution rendrait la masturbation, la fellation et la sodomie illégales et passibles d’inculpation. Le nom de son amendement : « Chaque goutte de sperme est sacrée », un hommage au sketch des Monthy Python.