J'apporte le chapitre 4 ! De nouvelles apparitions de personnages connus, de l'humour et de l'émotion, j'espère que ce chapitre polyvalent vous plaira^^ Comme d'habitude, j'attends vos commentaires et vos remarques de toute sorte, et bonne lecture
Chapitre 4 : Les nouvelles recrues.
Des flots de sang, des amas de cadavres, des hurlements de douleur, des pleurs, et une odeur de mort insistante. Au milieu d'un tel enfer, Danmarine était à genoux, tenant son tout jeune frère encore bébé dans les bras pour le protéger.
Entouré par les flammes et les ruines d'une civilisation bâtie sur plusieurs siècles et détruite en l'espace de quelques jours, Danmarine, alors l'un des derniers Actinidia-seijin encore vivant, vit sortir du brasier ardent une silhouette dont la terreur qu'elle inspirait était inversement proportionnelle à sa taille.
C'est ce que se remémora le général avant d'ouvrir les yeux dans son lit après une nuit difficile. Après avoir prit une douche et avoir enfilé son uniforme et sa cape, il se dirigea vers la cuisine ou il se servit dans un récipient similaire à une tasse, une boisson chaude aux reflets rouges, probablement une sorte de café ou de thé.
Il se remettait d'une semaine assez éprouvante. Celle-ci avait commencé par le dernier jour de la conquête de Durian et sa rencontre avec Dodoria.
Le second n'avait pas été pas de tout repos lui non plus. En effet, le lendemain de ce premier jour, Danmarine en arrivant au quartier militaire afin de rendre son rapport qui lui avait demandé la nuit entière, fut rapidement informé des dégâts causés par Dodoria durant la nuit, et des ennuis qu'il allait encourir pour l'insubordination de son protégé.
C'est Tagoma qui prit l'initiative de suspendre Danmarine pour le troisième jour en attendant qu'une décision soit rendue à son sujet. Décision qui fut débattue le lendemain dans le cadre d'un conseil disciplinaire tenu par Tagoma, Sorbet, plusieurs généraux, et même le général suprême en personne.
Fort heureusement, sa réputation auprès des autres hauts-gradés présents, et l'excellent rapport remis deux jours plus tôt à PuiPui, lui valurent de ne recevoir qu'un simple avertissement.
La fin de cette longue semaine se déroula plus ou moins normalement. Danmarine s'était néanmoins tenu à distance de Dodoria afin de ne pas céder à ses pulsions qui le suppliaient intérieurement de lui mettre une raclée.
C'est donc de ces lourds événements que Danmarine peinait à se remettre en cette matinée de début de semaine, pour laquelle il se devait d'être en forme. Pas pour ses supérieurs, pour lesquels le général n'aurait sûrement fait aucun efforts. Mais pour son petit frère, qui allait aujourd'hui entrer à l'académie militaire.
Dès leur plus jeune âge, les enfants au potentiel combatif relativement élevé étaient envoyés à l'académie afin de devenir plus tard de bons soldats pour l'armée de Freeza. Cela n'enchantait visiblement pas Danmarine qui semblait inquiet. Mais le choix ne lui était pas permis.
Le jeune Kiwi sortit de sa chambre en courant et en sautillant. L'enfant portait une belle armure jaune et blanche pourvue d'épaulettes. Le modèle était similaire à celui de l'armure de son frère Danmarine, dont la principale différence venait de sa couleur dorée à motifs argentés assez inhabituelle. Il semblait très excité à l'idée de commencer sa première journée à l'académie.
Sur le chemin de l'académie vers laquelle ils se laissèrent tout deux porter par les trottoirs roulant, Kiwi interrogeait continuellement son frère aîné. L'enfant s'imaginait déjà sur les champs de batailles, triomphant de ses adversaires sous les acclamations de ses hommes. Danmarine le raisonna néanmoins comme à son habitude, en lui rappelant une fois encore ce qu'il lui répétait souvent afin d’étouffer ses désirs de combats.
« Les champs de batailles ne sont pas des scènes sur lesquelles s'illustrent les héros. Ce ne sont que les coulisses d'une guerre entre les puissants, ou les figurants s'entre-tuent selon le bon plaisir de ceux-ci. »
Cette phrase, Kiwi l'avait entendu des dizaines de fois. Mais ses rêves de gloire, au grand désarroi de son frère, semblaient aussi inextinguibles que les flammes qui ravagèrent autrefois leur planète natale, Actinidia. Danmarine regarda son frère en souriant, masquant son profond désarroi, puis il posa la main sur la tête de l'enfant, et leva le regard vers l'horizon, se demandant si au terme de cette guerre, il pourrait finalement sauver son frère.
À leur arrivée à l'académie, Kiwi partit seul en courant, interpellé par son frère qui lui cria de faire attention de ne pas se perdre. Le bâtiment de l'académie était joint au quartier militaire, arborant ainsi la même allure. Beaucoup d'enfants de différents âges et espèces circulaient dans les couloirs. Le petit Actinidia-seijin se sentait intimidé, jusqu'à ce qu'il voit d'autres enfants de son âge arriver avec leurs parents qui les accompagnaient pour ce premier jour.
Danmarine entendit le père de l'un d'eux dire à son fils de «le rendre fier en devenant l'un des meilleurs soldats de Freeza». Le général serra le poing de colère, mais il la contint. Il rejoignit son petit frère, et s'accroupit devant lui, caressant sa tête, et lui souhaita bon courage pour sa première journée. Être attentif, poli, et se faire des amis. Voilà les trois choses que son frère lui demanda, bien loin des demandes de certains parents.
Lorsque l'instructeur arriva, il tapa dans les mains pour réunir les nouveaux venus. Kiwi s'empressa de rejoindre le groupe, et observa discrètement ses futurs camarades de classe, filles et garçons. Certains semblaient déjà se connaître. C'était visiblement le cas de deux enfants, l'un à la peau bleue plutôt grand pour son âge, dont le crâne jaune et les yeux rouges lui donnaient une apparence peu commune, et l'autre plutôt petit et grassouillet au contraire, pourvu d'une peau verte et de quatre yeux, qui ricanaient ensemble. L'instructeur haussa le ton pour demander aux deux enfants de se calmer immédiatement, les faisant simultanément sursauter, tandis qu'un autre enfant juste derrière eux, assez mince et avec une morphologie batracienne, comme l'indiquaient ses joues gonflées et ses yeux légèrement rehaussés sur le côté, les corrigea tout deux d'une claque derrière la tête, en leur ordonnant de rester calme. Les deux galopins s'excusèrent auprès de celui-ci, qui était apparemment l'un de leurs amis, malgré son côté autoritaire.
« Ça fait mal derrière la tête ! » pleurnicha le plus grand qui avait les larmes aux yeux, ce qu’acquiesça le second. Le responsable de ces pleurs soupira, puis fit un clin d’œil à ses amis en leur promettant une barre chocolatée à la fin de la journée s'ils se tenaient tranquilles, ce qui ne manqua pas de les calmer immédiatement.
Une fois que ces deux là eurent fini de remercier leur ami qu'ils regardaient avec des yeux pleins de respect et d'amour, le groupe pu enfin avancer vers la salle de classe où la journée allait commencer. Kiwi se retourna une dernière fois pour faire signe à son grand frère avec un grand sourire que celui-ci lui rendit.
Danmarine, les mains sur les hanches, regarda son jeune frère partir. Il se tourna afin de s'en aller, lorsqu'il entendit la conversation de deux instructeurs qui avaient l'air plutôt surpris, voir même choqués. L'un des deux, les yeux écarquillés, racontait à l'autre,
« Je viens de sortir de cette salle ! Si tu avais vu ce que j'ai vu ! Je n'aurai jamais cru ce Durian-seijin capable de ça ! J'ai cru que j'allais m'évanouir ! »
Il n'en fallut pas plus à Danmarine. « Qu'est-ce que ce maudit Durian-seijin a encore fait ?! » pensait-il. La colère monta en lui, parfaitement visible sur les traits de son visage se crispant. D'un geste de la main, il balaya sa cape et se dirigea d'un pas lourd et déterminé vers la salle en question qu'avait montré du doigt l'instructeur.
Le général ouvrit la porte violemment d'un coup de la paume de la main, et ponctua son entrée d'un « DODORIA !! » acerbe et furieux. Pourtant, le visage enragé de Danmarine, exaspéré d'imaginer de nouveaux dégâts provoqués par son protégé et surtout les ennuis que cela lui causerait, se transforma en une expression de surprise totale, ses yeux sortant presque de leurs orbites.
« Danmarine sama ? Que se passe-t-il ? » demanda le professeur, surpris d'une telle entrée en fanfare de la part du général, qui ouvrit lentement la bouche dont aucun son ne pouvait sortir.
La raison de ce choc émotionnel intense se trouvait au centre de la salle de classe pleine d'enfants : L'imposant Dodoria, assis à une petite table, une paire de lunettes sur le nez, assistait studieusement à un cours.
Difficilement le général bégaya « Qu'est-ce que...tu fais ici...Dodoria ? »
« Danmarine ? On m'a dit que je devais avoir quelques bases pour entrer dans l'armée, donc on m'a envoyé prendre des cours de lecture et d'écriture. »
« Et il se débrouille très bien, Danmarine sama. Dodoria san apprend très vite. » ajouta le professeur qui semblait fier de son élève.
Après un instant d'absence, Danmarine reprit ses esprits. Il s'excusa pour la gêne occasionnée en s'inclinant humblement, malgré son statut bien plus élevé que celui du professeur, et quitta la pièce. Il repassa devant les deux instructeurs qu'il avait écouté plus tôt, qui tentèrent d'ailleurs d'interpeller en vain le général perdu dans ses pensées. En sortant, Danmarine s'arrêta un instant, et pensa à haute voix.
« Je comprends pourquoi il a dit qu'il avait frôlé l'évanouissement. »
* * *
Dans la salle d'entraînement remplie de soldats s'exerçant, Danmarine et son lieutenant Ranfu discutaient tout les deux en buvant leur bouteille d'eau. Le lieutenant prit une gorgée puis soupira avant de parler.
« Mon fils aurait dû entrer à l'académie aujourd'hui, mais il n'est pas fait pour le combat. Enfin, disons plutôt que je n'arrive pas à l'entraîner. Il me répète constamment qu'il préfère la danse au combat, c'est insensé ! »
« C'est peut-être une bonne chose non ? » lui demanda en riant le général.
« En voilà une drôle d'idée, Danmarine sama. En quoi est-ce que ça pourrait être une bonne chose ? »
« Hé...va savoir. »
Ranfu se leva de sa chaise pour s'étirer, et fit une proposition à son supérieur.
« Dites, Danmarine sama, que diriez vous de vous échauffer un peu ? Notre dernier combat remonte à longtemps maintenant. »
« Un échauffement ? Pourquoi pas oui, ça pourrait-être distrayant. » lui répondit-il avant de se lever à son tour.
Les deux hommes montèrent sur le ring où se déroulaient les duels. Voyant se profiler un affrontement entre Danmarine et son lieutenant, plusieurs spectateurs affluèrent pour observer, dont le général Eggu qui déclara, les bras croisés, « ne vouloir manquer ça pour rien au monde ».
Les deux collègues et amis se faisaient face sur l'aire de combat. Le général avoua espérer ne pas voir sa cape abîmée cette fois-ci, ce qui fit sourire son lieutenant, amusé de l'intérêt que portait son supérieur à son apparence plutôt qu'à leur combat.
« On commence quand tu veux. » lui lança le général qui attendait patiemment. Sans attendre, le lieutenant s'exécuta.
Danmarine contra le coup de poing de Ranfu en abaissant son bras d'un seul coup, et répondit à ceci par un coup de coude dans le thorax. Le lieutenant tenta alors de réitérer son attaque, que le général une fois encore, en saisissant son coude d'une main pour soulever son bras afin de l'immobiliser, et de l'envoyer en l'air d'un coup de poing au ventre. Ranfu s'immobilisa un instant au dessus du ring en se tenant l'estomac avant de se poser à nouveau. Lorsqu'il releva les yeux vers Danmarine, celui-ci arriva à toute vitesse sur lui pour frapper violemment son adversaire au visage, l'envoyant se claquer dans le coin du ring.
Il fonça à nouveau sur lui, mais Ranfu prit appui sur le poteau du coin pour se jeter en l'air et esquiver l'attaque du général et lui renvoyer la pareille d'un coup de pied au visage qui le fit glisser jusqu'au milieu du ring. Le lieutenant se jeta à nouveau sur lui pour poursuivre sa contre-attaque, mais c'est lui qui du esquiver un coup de l'Actinidia-seijin qui stoppa net l'assaut de son adversaire. Ce dernier esquiva quelques coups avant que tous deux ne se frappent mutuellement dans le ventre, puis n'entrechoquent leurs poings en tentant chacun de se porter un uppercut.
A la suite de cet échange, Danmarine envoya un coup de tibia que Ranfu bloqua d'un bras, ne s’attendant pas à voir arriver le second pied qui le frappa au visage lorsque Danmarine se laissa pivoter.
Afin de profiter de l'ouverture, le général enchaîna une série d'attaques que son lieutenant réussi malgré tout tant bien que mal à parer un à un, jusqu'à un coup qui fut trop rapide pour ses yeux, et le frappe en plein sur le nez qui ruissela de sang.
L'homme à la longue chevelure rouge recula d'un bond et envoya une sphère d'énergie rose qui explosa sur Danmarine.
Dans l'écran de fumée, les coups fusaient entre les deux adversaires. C'est alors que Danmarine recula d'un bond, et déclencha un voile d'énergie blanche qui balaya la fumée d'un seul coup, avant d'accélérer d'une manière étonnante, fonçant à plusieurs reprises de toute part sur Ranfu, puis envoya une terrible salve de coups dans son visage, et acheva son assaut en projetant son lieutenant d'un coup de pied retourné, jusqu'au bout du ring.
Celui-ci se releva et fonça sur le général qui esquiva sa charge rapide en se décalant sur le côté, puis une seconde, et une troisième fois, suite à laquelle Ranfu roula sur le sol et se jeta à nouveau tel un animal sauvage sur Danmarine, qui en une seconde, lui enfonça le pied dans le ventre, le souleva au dessus de sa tête dans un mouvement rotatif, et le projeta sur un coin métallique de l'aire de combat, sur lequel il se cogna la tête.
Après que Danmarine ne lui ai conseillé d'abandonner, il se jeta une fois encore son général afin de lui porter un coup de poing. Dans une extrême dextérité, Danmarine esquiva le coup en pivotant dans le dos de son adversaire en se servant du poignet de ce dernier comme appui, frappa sa nuque d'un coup de coude bien placé sur laquelle il s'appuya également pour renverser son adversaire tout en chargeant une boule d'énergie dans l'autre main, passer au dessus de lui, et le frapper avec l'attaque préparée au préalable. L'explosion recouvrit tout l'espace de combat, et l'onde de choc provoquée par celle-ci repoussa même les spectateurs qui luttaient, les mains devant le visage, pour ne pas être projetés.
Danmarine leva les yeux, regardant Ranfu, qui avait esquivé habilement l'attaque, arriver au dessus de lui, une lueur rose dans la bouche. Il poussa alors un hurlement.
« Ranfu...Eraser Gun ! », puis tira un puissant rayon d'énergie buccal qui, après avoir illuminé le général et l'espace l'entourant, détruisit totalement le ring, et projetant du même coup les soldats qui observaient le duel, à l’exception de Eggu qui restait debout, les bras croisés.
Flottant en l'air, Ranfu observait le sol, attendant que Danmarine ne refasse surface. Mais contre toute attente, celui-ci apparu derrière lui, et le cogna d'un revers du bras au niveau de la nuque, l'envoyant s'écraser sur le sol.
Danmarine se posa lentement, bras croisés, sur le sol. Son lieutenant se retourna difficilement, et, après avoir essuyé le sang coulant de sa bouche, son nez, et son arcade, esquissa un sourire de satisfaction. Son général s'approcha de lui en marchant, et lui tendit la main pour l'aider à se relever, le félicitant de ses nets progrès.
Tous le monde applaudit et acclama les deux duellistes, alors qu'un nouveau ring sortit du sol à la place de celui qui venait d'être anéanti.
Derrière Eggu qui applaudissait, Tagoma arriva, le regard toujours aussi sévère, et appela tout le monde.
« Que tous le monde se nettoie et se rende au réfectoire pour prendre un repas avant la réunion stratégique. Vous êtes attendus au hall 16-B pour 14h. Je ne tolérerai aucun retard. »
Sur ce discours, Tagoma quitta la pièce aussitôt, laissant les hommes aller se décrasser puis prendre une collation bien méritée après un entraînement drastique.
Dans la cafétéria, Ranfu et Danmarine posèrent leur plateau à une table et s'y installèrent pour déjeuner ensemble. Le lieutenant, affublé de pansements au visage, toucha l'une de ses blessures qui le fit sursauter à cause de la douleur, et accessoirement, se plaindre auprès de son général qu'il accusa de ne pas avoir retenu ses coups, ce à quoi ce dernier répondit tout en riant aux éclats, qu'il avait lui même demandé ce combat en sachant qu'il se prendrait des coups.
Danmarine semblait proche de son lieutenant, avec qui il était capable de rire et faire preuve de complicité.
« Je me demande de quoi cette réunion va traiter. On va sûrement nous envoyer au front. J'espère juste que ce ne sera pas sur Ikonda. » pensa à haute voix Ranfu, que Danmarine rassura en lui expliquant que la situation actuelle sur le champ de bataille d'Ikonda, le cauchemar pour tous les soldats, ne nécessitait pas de forces supplémentaires pour le moment.
Soudain, le général vit Dodoria avec un plateau, qu'il tenait difficilement en équilibre sur ses six doigts, se servir au self-service. Il baissa la tête pour ne pas croiser son regard, espérant pouvoir l'éviter une journée de plus pour mettre sa rancœur de côté. C'est alors que Ranfu se leva et agita frénétiquement le bras.
« Dodoria ! Par ici ! Viens t'asseoir avec nous ! » cria le lieutenant, tandis que Danmarine recracha la nourriture qu'il venait de mettre dans sa bouche sous l'effet de la surprise. Il interpella son ami pour lui demander la raison de cela.
« Cette semaine j'ai passé du temps avec lui, il faut juste un peu de temps pour apprendre à l'apprécier, faites moi confiance mon général. »
« J'aurai préféré apprendre à l'apprécier un autre jour » marmonna Danmarine qui avait l'air de bouder tel un enfant. Le Durian-seijin arriva avec son plateau et s'installa. D'un familier « Salut Danmarine, ça fait un bail ! », Dodoria salua son garant, sans obtenir de réponse.
Alors que le général resta silencieux un moment, Ranfu et Dodoria discutèrent de choses et d'autres, principalement militaires. Le Durian-seijin expliqua qu'il avait durant cette semaine apprit, en plus de la maîtrise des lettres, différentes stratégies militaires, ainsi que quelques règles de bien séance.
« En tout cas tu fais bien plus civilisé avec tes lunettes ! » remarqua avec humour le lieutenant roux, réussissant même à faire sourire son général.
« Tu trouves ? » dit-il en les enlevant. « C'est pratique pour lire, mais elles me gênent encore » poursuivit-il avant de prendre une bouchée de son repas, qu'il commenta d'une manière assez originale.
« Votre nourriture est bonne, ça change de la viande crue dont j'avais l'habitude sur Durian. Pourtant je suis assez nostalgique du bon vieux temps, ou je déchiquetais la viande avec les dents. Et tout ce sang qui coulait ! »
Que ce soient par ses mots ou le regard sadique qu'il arbora en les prononçant, Dodoria glaça le sang de ses deux supérieurs, qui constatèrent qu'un barbare ne se civilise pas si facilement.
* * *
La classe de nouveaux élèves à laquelle Kiwi avait été affecté plus tôt dans la journée était sortie d'une longue séance d'introduction à l'armée et de signature de dossiers d'inscription. Leur instructeur les avait emmené sur une piste de course extérieure ou il allait les tester par le biais d'une course de vitesse visant à évaluer leurs capacités globales. Kiwi, en observant ses camarades, se rendit compte qu'il était issu d'un milieu favorisé. Il était en effet le seul enfant à porter une armure, chose en effet rare à cette âge, les armures coûtant très cher, et n'étant fournies gratuitement par l'armée qu'une fois promu soldat.
L'instructeur prit alors la parole une fois la classe calmée, et expliqua que le test se déroulerai de la manière suivante : Deux élèves seraient appelés tour à tour afin d'opposer leur vitesse sur cinq-cent mètres. Ainsi furent appelés par l'instructeur les deux premiers élèves : « Naeko* kun et Ginyu kun, sur la piste ! »
Le premier élève à se présenter avait une apparence humaine, vêtu d'un smoking bleu et d'un nœud papillon rouge, et doté d'une élégante chevelure blonde lui tombant sur les oreilles. Le jeune garçon était acclamé par les quelques filles du groupe, bien que peu nombreuses, et envié par la plupart des garçons, dont Kiwi qui le traita à voix basse de « vantard ». Le second était le jeune garçon à morphologie batracienne vu plus tôt, vêtu d'un simple T-shirt rouge qui dénotait avec le côté chic de son rival. Il semblait exaspéré par la popularité de Naeko.
« Tu devrais abandonner Ginyu, je ne voudrai pas t'humilier publiquement » lança le jeune blond en repoussant l'une de ses mèches de cheveux, sous les cris de ses fans. Ginyu, qui visiblement connaissait déjà son opposant, semblait sortit de ses gonds, mais il n'était pas prêt à laisser tomber.
L'instructeur leva le bras pour donner le signal de départ. Ginyu se mit en position, tandis que Naeko concentra une petite quantité d'énergie dans ses pieds. Lorsque la main s'abaissa, et que le signal, « Start ! », retentit, Ginyu partit en trombe, persuadé de son avance. C'est alors que le sol se fissura légèrement sous les pieds de Naeko qui se propulsa en un éclair sur la ligne d'arrivée, dépassant son opposant sans même que celui-ci ne comprenne.
En passant la ligne, le blond dérapa sur le sol pour freiner et pivoter à 360°, vers le pauvre Gama-seijin* qui n'était pas encore arrivé, et le gratifia tout en jetant sa mèche de cheveux en arrière, d'un commentaire désobligeant au sujet de sa lenteur.
Il était bien sur à leur niveau impossible de chronométrer les temps effectués par les élèves, qui à leur âge et avec des bases d'entraînement, parvenaient tous à un temps inférieur à une seconde. C'est pourquoi l'instructeur devait, grâce à son expérience et à ses yeux aguerris, estimer approximativement la vitesse de l'élève, mais surtout sa technique, l'utilisation de son énergie, de ses muscles, ainsi que d'autres facteurs déterminants.
Le jeune blond, qualifié de prometteur par son professeur, partit s'asseoir dans les gradins prévus à cet effet, accueilli par les jeunes filles hystériques, et foudroyé du regard par Ginyu, tandis que les suivants étaient appelés. C'était cette fois ci au tour de Kiwi, qui se plaça confiant sur la ligne de départ. Il n'avait pas bien compris le nom de son opposant. Mais peu lui importait, il était sûr de gagner.
Celui-ci arriva alors, un visage familier, qu'il avait remarqué dans la matinée. Grand, bleu aux yeux rouges, portant un simple débardeur bleu et un short marron. Il se présenta. « Bârta, enchanté ! »
« Kiwi, ravis de faire ta connaissance. ». Une réponse concise et aimable que son frère lui avait enseigné. Mais l'heure n'était pas aux politesses. Qu'importe se disait-il. Il ne pensait qu'à la victoire, à montrer de quoi était capable le petit frère d'un général, et surtout, à rendre fier son grand frère. « Je ne perdrai pas ! »
À peine le signal donné, le petit Actinidia-seijin partit en trombe. Il n'était pas tout à fait aussi rapide que l'épatant blondinet de tantôt, mais sa vitesse était impressionnante. Alors qu'il courait, applaudis par ses camarades, et déjà remarqué par le professeur, il tourna la tête pour regarder derrière lui, et vit Bârta, toujours immobile à la ligne d'arrivée. « C'est dans la poche ! » se dit-il.
Le temps de retourner la tête pour admirer la ligne d'arrivée, son adversaire afficha un large sourire, puis disparu instantanément. Kiwi freina en arrivant, balayant la poussière sur son passage. Il regarda de nouveau la ligne de départ, déserte. C'est alors qu'il sentit une main se poser sur son épaule, venant de derrière lui. Bârta, par une démonstration de vitesse hallucinante, était parvenu à arriver en même temps que Kiwi en partant à peine un millième de seconde avant que celui-ci ne franchisse la ligne. Un exploit qui ne manqua pas de submerger la classe entière ainsi que l'instructeur, mais qui exaspéra Kiwi au plus haut point, qui n'en revenait toujours pas. Néanmoins, une remarque de l'instructeur le fit sourire.
« Tu es épatant Bârta kun. Cependant, tu es trop confiant, et partir au dernier moment était une preuve de vantardise. Je me vois donc dans l'obligation d'enregistrer le même temps que Kiwi kun. »
Alors que le plus grand de la classe hurlait à l'injustice, Kiwi riait aux éclats, pensant « Bien fait ! ». Les deux enfants se rendirent eux aussi dans les gradins où ils rejoignirent Ginyu et s'assirent côte à côte pour observer la course suivante. « Apple kun et....Guldo kun ? »
Un Ringo-seijin bleu à pois jaunes s'installa, puis arriva le second participant, dont le physique était particulier et inhabituel. Kiwi l'avait lui aussi remarqué. Une petite créature verte pourvues de quatre yeux. Il était vêtu d'un T-shirt blanc et d'une sorte de salopette jaune dotée d'une unique bretelle, ainsi que d'une paire de chaussures bleue et beige. Alors qu'ils s'échauffaient avant leur course, Kiwi faisait connaissance avec ses nouveaux amis.
« Je me suis déjà présenté, moi c'est Bârta ! » commença le plus grand de la bande. « À côté c'est Ginyu san, c'est notre leader à moi et Guldo, celui qui va courir. »
« Enchanté ! » annonça joyeusement le batracien tout en saluant Kiwi d'un salut militaire.
« Moi c'est Kiwi, je suis le petit frère du général Danmarine ! Mais j'aimerai savoir comment tu peux aller aussi vite. Toi aussi tu as un parent super fort ? »
« Ma mère en quelque sorte » répondit en riant Bârta. « Elle est très sévère, et elle me fait faire toutes sortes de courses et de corvées, ou elle me fait travailler la terre dans notre ferme. Et si jamais je ne travaille pas assez vite, elle me corrige. Du coup je passe mon temps à courir dans tous les sens, tu vois ! »
Bien que l'explication de sa vitesse ne semblait pas convaincre Kiwi, ce dernier acquiesça en souriant, puis observa la course sur le point de commencer.
« Et ton ami, il est rapide aussi ? » demanda-t-il. Il ne s'attendait pas à une réponse aussi surprenante.
« Guldo est...sûrement encore plus rapide que moi ! »
Impossible pensa Kiwi. Plus rapide, cela semblait relever de l'extraordinaire surtout à cet âge. De plus, le physique du jeune Guldo ne jouait pas en sa faveur. Il n'en fallu pas plus pour l'intriguer. Mais le signal de départ provoqua la surprise de Kiwi qui manqua de tomber à la renverse.
En effet, tandis que Apple était partit à toute vitesse, bien que moins rapide que Kiwi, Guldo lui, courait difficilement, soufflant de manière répétée comme si il ne supportait pas ce léger effort physique.
« T'es sur qu'il est rapide ? Il n'a même pas l'air de savoir courir. » demanda Kiwi, dépité de la prestation ridicule du supposé champion de course. Mais Bârta gardait son sourire confiant, et annonça haut et fort « Il a gagné la course avant même le signal de départ. »
« J'ai gagné ! » cria le Ringo-seijin qui approchait de la ligne de départ. C'est alors que Guldo s'arrêta en plein milieux de la piste, épuisé. Il leva les mains devant lui, et à la surprise générale, il hurla : «ARRETE TOI !».
Apple n'eut que le temps de crier à son adversaire d'aller se faire voir, avant de réaliser que celui-ci se trouvait déjà de l'autre côté de la ligne d'arrivée.
Le choc fut pour tout le monde, à l'exception de Bârta, Ginyu, et Naeko, qui avaient l'air de s'y attendre.
« Comment a-t-il fait ? » pensa l'instructeur, dont les yeux perçants n'avaient pu déceler le moindre mouvement de la part de Guldo, alors même qu'il avait vu ceux de Bârta. Son incompréhension venait surtout de la lenteur dont il avait fait preuve au début. Était-il lui aussi vaniteux au point de vouloir ridiculiser son adversaire ?
Guldo narguait Apple, en faisant tourner un drôle de tissu sur son doigt.
« Hé ! T'es si lent que j'ai même eu le temps d'aller piquer la culotte d'une fille là bas ! » railla le petit homme vert, amusé par les cris des filles outrées, et par les rires de ses camarades.
Leur professeur, médusé par l'exploit de l'enfant, eut un temps de réflexion avant d'enfin sermonner Guldo pour sa bêtise. Kiwi, Bârta et Ginyu ne parvenaient plus à s'arrêter de rire. Du moins, pas avant la remarque de Naeko.
« Il faut vraiment être un idiot de bas étage, autant pour faire ce genre de farce de mauvais goût, que pour en rire. » déclara le blond en regardant de manière insistante les trois amis afin qu'ils comprennent à qui cette remarque était destinée.
Alors que Bârta et Ginyu réagirent au quart de tour, Kiwi resta calme, se contentant d'un regard en biais. Ce stoïcisme donna encore plus envie à Naeko de le provoquer.
« Hm ! Le général en herbe n'a rien à dire ? »
« Je ne m'abaisserai pas à te répondre. Tu es un simple fils de riche, moi le frère d'un grand général. Ne nous compare pas » lui répondit-il de manière sèche.
Cette joute verbale ne semblait énerver aucun des deux, plus amusés par celle-ci qu'autre chose. Mais l'instructeur, qui tenait d'ailleurs Guldo par le col, rappela à l'ordre la classe qui commençait à s'agiter. Tout le monde reprit son calme et s'installa, afin que l'exercice puisse reprendre. Seul Ginyu fixait toujours avec haine le jeune Naeko, alors même que Kiwi semblant plus concerné ne s'en préoccupait plus.
* * *
Bien loin des disputes immatures et des gentilles plaisanteries enfantines, plusieurs soldats s'étaient réunis à 14h dans le hall 16-B, prévu pour les réunions stratégiques d'avant batailles. Au milieu de la foule de soldats assistant à la réunion, Ranfu et Dodoria étaient assis côte à côte, tandis que Danmarine était avec les hommes de son rang dans une loge privée située en hauteur. Sur une estrade, Sorbet semblait attendre le silence pour commencer, accompagné de Tagoma. Juste avant que la réunion ne commence par les premiers mots de Sorbet, et que Danmarine ne fasse abstraction de tout pour se concentrer, il eut une dernière pensée pour son frère, pour qui il s'inquiétait en cette première journée aussi stressante pour lui que pour l'intéressé.
Ainsi s'entama le débriefing complet de l'opération de haute importance dont il était question. Sorbet exposa la situation : La bataille faisait rage depuis maintenant cinq jours entre les forces de Freeza, et l'armée de la planète. Il s'agissait d'un peuple guerrier organisé en royaume. Le jeune prince menait ses hommes tant est si bien qu'il parvenait à paralyser les forces d'invasions, malgré la présence d'artillerie lourde. Des renforts étaient requis sur place afin de percer le barrage et aider les forces en place à pénétrer dans la première cité.
Lorsque vint l'affectation, Danmarine et ses hommes reçurent l'ordre de se rendre en premier lieu au canon principal de l'artillerie afin de recevoir un rapport plus détaillé de la situation de la part du commandant Niwa*, un célèbre artilleur qui menait les opérations sur place. Le départ était prévu le soir même.
Alors que la fin de la réunion arrivait, Tagoma prit la parole pour donner un étrange avertissement au sujet des ennemis. « Restez sur vos gardes. D'après nos hommes, les habitants de cette planètes ont l'étrange capacité de se transformer en monstres pour décupler leur force. Soyez prudents. Ce sera tout, rompez soldats ! »
La salle se vida assez rapidement, et seuls les hauts-gradés restèrent un instant de plus afin de recevoir des informations complémentaires. Dodoria et Ranfu attendirent leur dehors général, qui les rejoignit une dizaine de minutes plus tard. Chacun partit ensuite de son côté afin de se préparer au départ. Avant de partir, Danmarine était allé chercher son petit frère qui finissait sa première journée. Il se demandait comment il allait annoncer à son frère qu'il devait déjà repartir.
Kiwi était impatient de raconter sa journée. Sur le chemin, il expliqua tout dans les moindres détails à son frère, qui écoutait avec plaisir, se disant qu'il n'entendrait plus son frère avant un moment. De retour chez lui, Danmarine préparait ses affaires, quand Kiwi arriva dans sa chambre.
« Tu pars encore ? » demanda l'enfant d'une voix peinée.
« Je suis désolé Kiwi, je sais que je suis rentré depuis tout juste une semaine, mais on m'envoie de nouveau sur le front. »
Bien que fier de son frère, le jeune Kiwi ne put retenir ses larmes en le voyant une fois encore le quitter. Danmarine le réconforta en le prenant dans ses bras.
« Tu me promets de revenir, hein ? »
« Bien sur, tu sais bien que je ne t'abandonnerai jamais. Je serai de retour très vite, d'accord ? » répondit l’aîné en essuyant les larmes de son frère.
Kiwi sourit comme il put. Il resta avec son frère le temps que celui-ci prépare ses affaires. Après un au revoir déchirant pour le petit Actinidia-seijin, Danmarine, chargé d'un énorme sac d'affaires, franchit le seuil de la porte, qui se referma derrière lui, laissant l'enfant seul, pleurant à nouveau, au milieu de cette maison sombre, silencieuse, et vide.
À suivre !
Notes : -Naeko = «Okane», argent en japonais.
-Gama-seijin : Gama = Crapaud en japonais.
-Niwa = Wani, signifiant "crocodile" en japonais
EDIT : J'ai créé un sommaire et des raccourcis pour les chapitres suivants et précédents dans chacun, pour davantage de fluidité et de clarté (encore qu'avec 2 pages pour l'instant c'était tout de même relativement simple^^).