Bon. je vous cache pas que cette partie un peu comme toute la fin de cette fic, s'écrit dans la douleur.
Comme plein de trucs, j'y reviendrai à la fin, mais je suis extrêmement déçu, parce que j'espérais réussir à avoir un meilleur rythme sur la fin, d'autant que le premier jet était prêt, que j'ai eu des vacances, plein de temps pour ça. Et que mon incapacité à tenir ce rythme va nuire à votre confort. Mais je vous assure que je fais vraiment de mon mieux.
Bref, j'espère que ça vous plaira.
Bulmà avait suivi l'échange et n'en croyait pas ses oreilles. Elle en restait sans voix. Ainsi, Vegeta n'était pas encore à terre et sa propre création l'avait bernée. Elle frissonna en se souvenant des mises en garde de Marta.
Soudain, les compteurs d'énergie s'affolèrent.
Ce n'est pas possible…
Les appareils ne fournirent pas la moindre indication : les nombres variaient sans cesse, incapables de parvenir à se stabiliser sur des valeurs concrètes. Bulmà lança un regard inquiet à ses installations a moment où une vague d'électricité statique parcourut l'une d'entre elles.
Elles vont surchauffer.
La puissance des combattants n'avait plus aucune mesure avec ce que les équipements étaient capables de supporter. Elle allait devoir les débrancher avant que les capteurs ne les fassent exploser. Déjà, des grésillements inquiétants se faisaient entendre. Bulmà s'exécuta, puis essaya tant bien que mal de suivre sur les écrans la suite des événements, mais c'était peine perdue. Alors elle jeta un regard déçu en direction de tout ce matériel qu'elle avait mis des années à concevoir et qui, une fois de plus, se révélait obsolète dès la première utilisation, quand une réalité la frappa de plein fouet :
La télécommande !! Quand il aura gagné, il faut que je puisse désactiver Cèll.
Elle se précipita à l'étage, entra dans son bureau en trombe et poussa un juron : le coffre qui contenait le précieux appareil avait été désintégré par l'hybride avant son départ…
Cèll para l'assaut de Vegeta et contre-attaqua aussi sec. Il multipliait les techniques et brillait par leur diversité, variant son style de combat à tout-va. Tantôt, Vegeta reconnaissait celui de Son Goku, et l'instant suivant, c'est comme s'il affrontait Piccolo, puis Freezèr. Mais le saiyan s'adaptait avec brio à ces ruptures dans le rythme : tous ces adversaires, il les connaissait sur le bout des doigts et il en aurait fallu bien plus pour le déstabiliser. L'avantage passait d'un camp à l'autre sans discontinuer.
Leur vitesse relative était quasiment nulle, mais les deux guerriers parcouraient des kilomètres entre chaque nouvelle frappe, sans laisser le moindre répit à l'autre pour préparer une véritable attaque, dans un corps-à-corps endiablé. Mais si tant est que quelqu'un eût pu les observer en détail, bien plus que la violence des coups, que la finesse des enchaînements ou que la technique dont faisaient preuve les combattants, c'est avant tout leurs regards qui l'auraient frappé.
Car tout en eux respirait l'excitation du combat.
Deux êtres surpuissants que tout opposait -si ce n'est l'anomalie que suggérait leur simple existence dans ce monde- unis dans une même soif destructrice de surpasser leur adversaire, et pour qui cet objectif représentait l'apogée de l'extase, le but de toute une vie.
Et tandis qu'ils déformaient les montagnes sur leur passage, qu'ils éventraient le sol dans un ballet de mort, creusaient la mer en frôlant sa surface, détruisaient des villages sans même s'en rendre compte, que les simples impacts de leurs coups balayaient des régions entières, plus rien n'existait autour d'eux que la botte qu'ils s'apprêtaient à placer, la feinte qui leur donnerait l'avantage et l'équilibre entre puissance, vitesse et précision, dont ils repoussaient les limites à chaque nouvel échange.
Puis finalement, après un ultime crochet ganté qui rencontra la joue de Cèll, les deux adversaires se saisirent chacun des poings de l'autre et s'immobilisèrent en l'air dans un effort colossal pour enfin faire plier l'autre, leurs auras emmêlées dans une même lumière vrombissante, tous les muscles saillant sous la pression de leur Ki, les yeux brûlant de leur indéfectible volonté.
Tout indiquait qu'aucun d'entre eux n'allaient céder. Alors, dans un accord tacite, chacun recula d'un bond et ils restèrent ainsi à se dévisager, immobiles, à plusieurs dizaines de mètres au dessus du sol, dans un silence total, comme s'ils avaient voulu terrasser l'autre par la simple force de leur regard. Puis, Cèll se détendit et relâcha son aura.
— Tu es moins nul qu'avant, concéda l'hybrìde sur un ton qui se voulait cordial. Ce combat pourrait finalement être à la hauteur de ce qu'on m'avait annoncé.
Le prince ne répondit rien. Il demeura impassible, concentré, les sourcils froncés dans une expression inquiétante. Son adversaire poursuivit sur un ton enjoué :
— Allons, Vegeta, ne sois pas si ronchon ! C'est un beau combat, non ? Pourquoi tant de sérieux ?
— On a déjà assez parlé. Allez, viens te battre ! Et sérieusement cette fois.
Cèll ne put masquer un certain étonnement. Le Vegeta qu'il connaissait affectionnait les longs discours et était aisément manipulable. Mais il ne se laissa pas déstabiliser.
— Tes désirs sont des ordres !
L'aura de l'hybrìde explosa et il se jeta sur le saiyan à pleine vitesse ; celui-ci plaça ses deux mains en avant, chacune auréolée d'une sphère de gravité, et quand son agresseur fut à portée, il écarta vivement les bras, séparant verticalement le corps d'un Cèll médusé. Vegeta ne lui laissa pas le temps de se reprendre. Il saisit son poignet gauche de la main droite et désintégra aussi sec une des moitiés de son adversaire d'un kikoha aussi large que puissant, puis roua de coups la seconde.
Privé de la moitié de ses membres, Cèll était incapable de répliquer et le prince profita de son avantage jusqu'à ce qu'enfin son adversaire explose de son chef pour échapper à son emprise, le temps de se reconstituer entièrement un peu plus loin. Et quand enfin il eut repris son apparence, le saiyan l'attendait, en position de combat, toujours aussi impassible.
Cèll retint un grognement.
— Bien joué… concéda-t-il. Mais tu as bien conscience que je ne me ferai plus avoir ?
À nouveau, Vegeta resta muet. Il se contentait de le fixer droit dans les yeux, le corps en alerte, prêt à en découdre. Sa concentration était totale.
— Vraiment, je ne comprends pas que tu prennes ce petit échauffement à ce point au sérieux, poursuivit Cèll. Ne me dis pas que tu es déjà au maximum ?
Son adversaire refusait obstinément de lui répondre. Cette attitude commençait à l'agacer, mais l'hybrìde n'en laissa rien paraître.
— Bon, puisque tu n'es pas d'humeur à discuter, pourquoi est-ce que tu ne prendrais pas l'initiative, cette fois ?
À la seconde où il prononçait la dernière syllabe, le poing de Vegeta s'abattait sur son visage, déformant ses traits en une parodie grotesque de lui-même. Cèll venait de découvrir la puissance de l'alterki poussée à son paroxysme de la plus douloureuse des manières. Il eut encore l'occasion de l'expérimenter par trois fois avant qu'un coup de pied sur le flanc ne l'envoie s'écraser sur le sol du vallon accidenté au-dessus duquel ils combattaient. Et quand il se redressa en essuyant le fin filet de sang qui s'échappait de sa narine, son adversaire, lui, l'avait déjà rejoint, en position de combat, toujours aussi immobile et silencieux.
— Ça suffit, annonça Cèll, les dents aussi serrées que ses poings et ses yeux rouges suintant la colère. Il est temps que tu comprennes qui mène la danse.
Tout dans son ton et son expression signifiait que l'hybrìde était résolu à finalement passer aux choses sérieuses. Il fit exploser son aura dans un tourbillon d'une violence inouïe qui emporta tout ce qui se trouvait autour d'eux et pulvérisa les nuages. Quand la concentration de son énergie retomba, le vallon s'était transformé en une plaine livide ; quant au ciel, il était gris et uniforme.
Vegeta assura ses appuis. L'attaque n'allait plus tarder. Au moins, son ennemi rentrait-il dans son jeu. Si le combat s'éternisait, le saiyan perdrait à coup sûr. Il fallait le déstabiliser puis frapper fort et par surprise, sans gaspiller son énergie jusqu'à ce qu'une occasion se présente. Et pour ça, il devait l'amener à son maximum au plus vite, pour être sûr de déployer une puissance suffisante pour le pulvériser en une seule attaque.
Le coup arriva de face, à pleine vitesse : Cèll avait allongé sa jambe pour obliger Vegeta à bouger. D'un pas de côté, le saiyan se plaça de manière à s'en saisir des deux bras et fit voler son adversaire par dessus sa tête dans un demi cercle qui devait l'envoyer s'écraser au sol. Mais à mi-parcours, l'hybrìde raccourcit son membre toujours fermement agrippé et fut projeté vers Vegeta à la manière d'un élastique qui se rétracte. C'est à peine si le saiyan eut le temps d'être surpris avant l'impact.
Le choc fut inouï et entraîna les deux combattants sous terre dans un geyser de roche. Nullement gênés, ils entamèrent un nouveau corps-à-corps qui creusa un véritable canyon dans la plaine morne, jusqu'à ce que Vegeta réalise qu'il perdait du terrain. Il restait un peu plus puissant que son adversaire, mais désormais, Cèll le prenait de vitesse. Avant de laisser ses défenses céder, le saiyan lança une sphère de gravité pour concentrer la roche entre eux et s'octroyer suffisamment de temps pour rompre le contact.
À peine s'extirpait-il du sol que Cèll apparaissait à son tour, juste devant lui. Vegeta relâcha l'attaque énergétique qu'il venait de concentrer, mais son adversaire était déjà derrière lui, résolu à ne pas lui laisser le moindre répit.
Le saiyan n'eut pas le temps de réagir, ni de concentrer l'alterki pour se protéger, et il encaissa une rude attaque du pied par l'arrière qui l'envoya voler à l'horizontale, à quelques centimètres du sol. L'hybrìde le rattrapa en hyper vitesse, mais Vegeta parvint à se rétablir et éviter une nouvelle frappe qui ne fit que le frôler, avant de se baisser pour balayer les jambes de Cèll et le déstabiliser. Il se jeta sur lui pour lui enfoncer le coude dans le plexus et l'écraser à terre, mais son adversaire avait déjà disparu et son coup s'enfonça dans le sol dans une large onde de choc, avant qu'un pied en plein visage ne l'envoie valdinguer à nouveau.
Le prince freina son vol des deux mains avant qu'une cabriole ne le stabilise, et se retrouva face à son ennemi, les quatre membres à terre dans une position toute féline, déjà prêt à repartir au combat.
Il va trop vite… songea-t-il.
Ça s'annonce mal.Au moins, Cèll le prenait-il finalement au sérieux. L'hybrìde était également en position de combat, cette fois-ci.
Vegeta se redressa. Il allait devoir révéler son atout dès maintenant.
— Alors c'est ça ton maximum ? demanda-t-il en massant sa pommette encore douloureuse du coup de pied de Cèll.
Ce dernier abandonna sa position pour une attitude plus détendue.
— Absolument. Je ne bluffe plus, cette fois. Comme tu vois, si tu peux monter encore un peu en niveau, tu as tes chances. Je dois avouer que tu me surprends, Vegeta.
— Arrête tes conneries. Je te connais. Tu retiens encore tes coups. Si tu peux aller aussi vite, alors tu peux frapper plus fort.
Cèll ne put retenir plus longtemps l'expression de cruauté absolue qu'il contenait jusque là.
— Hé ! Hé ! Tu es vraiment beaucoup plus malin que ton doùble. En effet. Dommage pour toi, mais tu vas mourir ici.
— Pas sûr. Bon. Je vais y aller à fond moi aussi. Mais je sais quelle est ta stratégie : tu crois que mes réserves vont baisser et que les tiennes vont rester à niveau, c'est ça ?
— Évidemment, confirma Cèll. On sait tous les deux que tu n'as aucune chance sur le long terme. Et je ne suis pas assez bête pour te laisser une occasion de me détruire intégralement avant ça.
— On va voir… répliqua Vegeta d'un air menaçant. Je pense que c'est le moment de t'expliquer pourquoi tu vas perdre…
Cèll tiqua. Le saiyan ne bluffait pas, il pouvait le lire dans ses yeux.
Vegeta ramena ses deux poings sur les côtés, les bras pliés, et développa à nouveau sa force, pendant que son adversaire reprenait une position plus attentive.
— Attention, Cèll…
Le prince lui jeta son regard le plus terrifiant.
— …J'arrive.
L'attaque fut fulgurante. L'hybrìde para sans mal les deux premiers assauts, mais deux sphères de gravité ouvrir soudain toutes ses défenses, l'obligeant à écarter les bras en exposant pleinement son torse. Alors Vegeta frappa du poing en plein dans le plexus.
C'était une frappe concentrée, sèche et puissante ; une frappe particulièrement destructrice, qui provoqua une légère onde de choc et qui laissa le prince à découvert..
Mais Cèll était incapable de répliquer. Il avait trop mal. Il souffrit comme il n'avait jamais souffert, et pour cause : d'ordinaire, son corps absorbait la douleur qui passait instantanément, ne faisant office que de signal rapide. Et dans ses yeux exorbités par la souffrance s'afficha soudain une colère profonde, puis la peur lorsqu'il comprit ce qui venait de se passer.
Vegeta n'avait pas visé son corps. Il avait attaqué directement ses réserves d'énergie.
Terrifié, il vit le prìnce armer à nouveau son poing et l'abattre exactement au même endroit, encore plus fort que la première fois et le goût du sang lui monta dans la gorge. Mais quand Vegeta prépara une nouvelle attaque, mû par l'instinct de conservation, il trouva la force de séparer son corps pour échapper aux sphères en même temps qu'il esquivait le coup destructeur du saiyan, avant de se reconstituer à quelques mètres de là.
— Espèce de salopard… murmura-t-il tout en cherchant à reprendre son souffle.
Mais Vegeta n'avait aucune intention de le laisser récupérer. Il attaquait déjà, auréolé d'or flamboyant, concentré sur l'énergie de Cèll. Il ne voyait plus son adversaire comme un être de chair et de sang, mais comme une vague d'énergie en mouvement, une cible minuscule qu'il devrait frapper aussi fort qu'il le pourrait jusqu'à ce qu'enfin elle soit assez faible pour qu'il réussisse à l'achever.
Et un nouveau ballet de coups s'engagea, mais cette fois, bien plus équilibré. Cèll n'avait qu'un objectif : préserver ses points vitaux, tandis que Vegeta variait ses coups, en profitant pour placer des attaques vicieuses pour déstabiliser son ennemi. Les règles du combat venaient de changer, et le saiyan s'y adaptait apparemment bien mieux que son adversaire. Concentré, déterminé, Vegeta ne commettait pas la moindre erreur et à mesure qu'il prenait un lent mais inéluctable avantage sur l'hybrìde, ce dernier fut envahi d'une autre sensation nouvelle : le doute.
Cet être imparfait pouvait le battre. Il pouvait le tuer.
Cette pensée le déstabilisa suffisamment pour que ses défenses plient, et Vegeta n'hésita pas. De trois coups appuyés en plein sur les centres énergétiques de son ennemi, le prince le terrassa et l'envoya mordre la poussière à nouveau. Cèll sillonna la plaine sur plus de cent mètres avant de se stabiliser à la limite de la faille. Tout son corps lui faisait mal.
Ce… Ce n'est pas… Ce n'est pas possible ! Je suis plus fort que lui !Après avoir craché une gerbe de sang, il tourna la tête et posa un regard de haine sur son ennemi. Le prince se tenait à quelques mètres, le bras gauche replié contre le torse et le bras droit tendu dans sa direction, paume ouverte.
Puis Vegeta relâcha le Big Bang Attack et Cèll explosa en mille morceaux.
Le saiyan laissa son aura retomber et inspira profondément. Il avait gagné un répit. Son attaque n'avait pas définitivement détruit Cèll, mais au moins, il avait dépensé une quantité d'énergie négligeable pour parvenir à ce premier résultat. Et surtout, il avait pris un ascendant psychologique indéniable.
Il avait lu la terreur dans le regard de Cèll juste avant que son attaque ne l'emporte. Il avait senti le doute qui lui avait permis de prendre le dessus. Il fallait qu'il continue comme ça, jusqu'à ce qu'enfin l'hybrìde soit suffisamment affaibli pour qu'il puisse l'atomiser.
Cèll n'était pas Buu ; il n'était pas composé que d'alterki. Il disposait de nombreuses caractéristiques du djinn, mais lui pouvait être blessé. Ses réserves pouvaient être attaquées. Il n'était pas nécessaire de le surpasser de manière inconsidérée, il pouvait l'affaiblir suffisamment en tenant la distance…
Oui. Ce combat, il pouvait le remporter. Il devait le remporter. Il n'avait pas le choix.
Cèll était hors de lui. Au propre, comme au figuré, d'ailleurs : son corps n'était pas encore entièrement reformé, mais son esprit était déjà suffisamment conscient pour prendre toute la mesure de la fureur qui s'était saisie de lui.
Vegeta venait de lui porter un coup décisif qui avait clairement amenuisé ses réserves. Avant cela, l'hybrìde lui était supérieur, mais désormais, la partie serait plus serrée.
Enfoiré de saiyan !Il fallait qu'il se calme. S'il se laissait envahir par la colère, il agirait de manière inconsidérée. Il était l'être parfait. Personne ne pouvait lui tenir tête. Il y avait forcément une faille dans la technique de son adversaire. Il lui suffisait de la trouver… Et alors, sa victoire ne serait plus qu'une question de temps…
L'hybride reprit finalement forme à une vingtaine de mètres de Vegeta, de l'autre côté de la faille qu'ils avaient creusé dans la plaine désertique qui leur servait d'arène. Le prince était déjà en position de garde, prêt à accueillir son ennemi si Cèll tentait une attaque surprise après s'être reconstitué.
Ce dernier ne souriait plus du tout. Son expression ne reflétait plus que l'envie qu'il avait de voir sa proie agoniser à ses pieds.
— Je vais te crever, saiyan. le menaça Cèll. Je vais te crever à petit feu.
Vegeta n'aimait pas du tout ce qu'il voyait. Il avait espéré avoir suffisamment humilié Cèll pour qu'il commence à enchaîner les erreurs sous le coup de la colère, mais son ennemi restait étonnamment calme et déterminé. Finalement, le Big Bang avait été une mauvaise idée ; il avait certes gagné un répit, mais il en avait surtout offert un à son adversaire, qui en avait finalement mieux profité que lui. Il avait été trop impulsif.
Il y eut une bourrasque de vent.
Ce fut le signal.
Les deux combattants se jetèrent l'un sur l'autre en même temps. L'enchaînement des attaques fut terrible. Plus de vingt fois, ils firent jeu égal et le poing de l'un rencontra celui de l'autre, provoquant à chaque nouveau contact une onde de choc démesurée qui faisait trembler le sol et s'élargir la faille qui défigurait la plaine. En trois occasions, Vegeta tenta à nouveau de surprendre son adversaire au moyen d'une sphère de gravité, mais Cèll avait assimilé la technique et l'esquivait en liquéfiant son corps avant de se reconstituer hors de portée.
L'hybrìde jouait enfin le jeu qui lui offrait les meilleures chances de victoire : il provoquait Vegeta, obligeant le prìnce à venir au contact avant de tout miser sur l'esquive et la sécurité. Et chaque nouvel échec du saiyan dans ses tentatives de le blesser était une petite victoire. À mesure que le saiyan échouait à atteindre ses centres énergétiques, un sourire confiant remplaçait la haine sur les traits de Cèll. Les coups hargneux du prince perdaient en précision ce qu'ils gagnaient en puissance, signe évident de sa frustration grandissante. Vegeta prenait toujours plus de risques mais l'hybrìde ne forçait jamais son avantage, ni ne pressait le contact. Malgré la violence des enchaînements et la qualité des feintes du saiyan, les coups qui portaient étaient insignifiant et Cèll s'amusait de voir les joues de son adversaire gagner en couleur sous l'effet de sa colère grandissante. Vegeta était certes bien plus puissant que dans ses prévisions, mais tant qu'il serait incapable de toucher ses points vitaux, le temps jouait pour lui.
Oui… Il allait le tuer. C'était inévitable… Il suffisait d'être patient.
Vegeta aussi en avait conscience. Il ne comprenait que trop bien la stratégie de son adversaire et savait parfaitement où Cèll était en train de l'emmener, sans réussir à trouver la parade. Évidemment, cette tactique de l'esquive l'agaçait au plus haut point, mais c'est surtout le sourire toujours plus béat de son ennemi qui attisait sa rage. Voir cet abruti aussi satisfait de cette ridicule parodie d'affrontement était particulièrement irritant, et l'ivresse du combat rendait encore plus difficile de contenir le sang saiyan qui bouillait toujours plus fort à chaque nouvelle tentative infructueuse de prendre un avantage décisif.
Allez, bats-toi, enfoiré ! Arrête de faire semblant !Cet affrontement portait en lui bien trop de promesses pour que le prince des saiyans puisse en apprécier la tournure. Ce jeu du chat et de la souris rendait l'échange interminable, alors qu'il aurait dû être aussi violent que bref. Pourtant, Vegeta contenait parfaitement son tempérament fougueux. Il savait bien que son adversaire ne pourrait pas lui échapper éternellement. Il augmentait progressivement sa puissance de manière mesurée, et il finirait bien par atteindre un seuil qui lui permettrait de prendre l'avantage. Cèll n'était parfait que dans ses rêves : il allait fatalement finir par commettre une erreur, et quand ce serait le cas, Vegeta n'avait pas l'intention de laisser passer sa chance. Coup après coup, feinte après feinte, il guettait cet inévitable faux-pas qui allait punir l'hybrìde de son anti-jeu de la plus terrible manière.
Il finirait par avoir une occasion de lui faire mal comme jamais Cèll n'avait souffert.
C'était inévitable.
Et après plusieurs minutes de ce régime, il trouva finalement l'ouverture.
Elle était ténue, mais au prix d'une feinte irréprochable dans son exécution, le saiyan s'y engouffra la tête la première, l'alterki entièrement focalisé dans ses poings joints qu'il abattit sur le crâne de Cèll en poussant un cri libérateur. Son acharnement avait payé. Toute la colère, toute la rage qu'il avait contenues, toute cette frustration accumulée à cause des petites esquives aussi provocantes que vicieuses de Cèll, Vegeta l'appliqua à la lui renvoyer sous la forme de cette frappe écrasante qui allait enfin mettre un terme à cet interminable enchaînement et rappeler à l'hybrìde qui dominait ce combat.
La joie brillait dans ses yeux quand il abattit ses poings
Mais ils ne firent que traverser son adversaire de haut en bas.
Une image rémanente. La transposition !!Le prince se retourna pour découvrir son ennemi une vingtaine de mètres en dessous de lui, à même le sol. Il n'avait même pas cherché à profiter de cet avantage. Cèll était tout sourire et lui adressait un petit signe de la main, la tête négligemment penchée sur le côté, les yeux fermés, dans une attitude désinvolte des plus provocantes. Il gesticulait même des doigts.
Et alors Vegeta craqua.
C'en était trop.
Il relâcha l'alterki en même temps qu'une quantité d'énergie sans précédent. Le saiyan avait joué la prudence jusqu'ici, calculant avec précision toutes les ressources qu'il concédait, mais cette fois-ci, son naturel avait repris le dessus et il laissait exploser sa force sans compter en même temps qu'il laissait libre cours à sa frustration.
Il était enfin lui-même.
Les kikohas s'enchaînèrent les uns après les autres à une vitesse démentielle qui ne laissait à Cèll aucune possibilité d'esquive, dévastant la plaine sur des kilomètres tout autour de son ennemi sur des centaines de mètres par le simple contre-coup des impacts. Et quand il fut à cours d'énergie, il prolongea encore l'effort en redoublant de violence, redoublant de vitesse, redoublant de puissance. Chacune de ses attaques aurait atomisé n'importe qui, et c'était aussi valable pour son ennemi. Pour qui cet enfoiré d'insecte se prenait-il ? On ne provoquait pas impunément la colère d'un saiyan, et encore moins celle de leur prince ! Car c'est dans leur colère qu'ils révélaient le meilleur de ce qu'ils pouvaient donner, dans leur colère qu'ils puisaient des ressources insoupçonnées pour enfin paraître tels qu'ils étaient : des destructeurs de monde, des monstres de pouvoirs, des créatures de mort qui ne connaissaient aucune limite.
Cèll le découvrait à ses dépends. Il encaissa sans mal les premiers kikohas, mais il ne s'était pas attendu à une telle pluie de feu et bientôt, ses défenses naturelles furent mises à mal. Il avait croisé les bras devant son visage pour mieux supporter l'attaque, mais déjà son corps parfait le brûlait désormais tout entier. Inutile d'exploser pour se rematérialiser ailleurs : le déluge d'énergie qui s'abattait sur lui était trop intense, il serait détruit dans l'instant. Sa situation était critique. S'il ne réagissait pas, Vegeta allait le détruire, et définitivement, cette fois ! Il allait… Il allait le tuer !
Il ne compte pas s'arrêter.Cèll trembla.
Mais… Mais il ne peut plus voir ce que je fais…La dépense d'énergie serait phénoménale, mais il n'avait pas le choix. Il écarta les bras et laissa s'échapper la majeur part de sa force sous la forme d'un bouclier sphérique qui encaissa toutes les attaques. C'était la première fois que Cèll utilisait cette technique et son efficacité le fascina. Non seulement elle arrêtait les kikohas, mais elle les
absorbait, se renforçant à chaque nouvel impact. C'était tout bonnement incroyable ! Puis la fascination laissa la place à une constatation qui remplit l'hybrìde de joie. Dehors, l'énergie de Vegeta diminuait à vue de Ki. Il serait bientôt complètement à sec. Cèll se permit un sourire aussi ravi que cruel. Le combat venait de se terminer.
Tu as perdu, Vegeta.Le prince réalisa soudain ce qu'il était en train de faire. Il avait déjà vu ça.
Son Goku… Cell… Les kikohas… Le bouclier…Le prince faillit s'étrangler de rage et arrêta immédiatement son attaque. Le souffle court, les bras ballants, il attendit d'en constater les effets. Il refusait encore de croire que Cèll avait pu se jouer de lui, refusait de croire qu'il ait pu échouer encore une fois. Il voulait croire que dans le pire des cas, même s'il avait concédé une bonne part de sa force, l'hybrìde n'avait pas pu sortir indemne d'une telle attaque. Il était probablement mort. Il le fallait.
Puis le nuage de son attaque se dissipa et la réalité le frappa de plein fouet.
Le corps de Cèll avait subi de sérieux dégâts, mais ses réserves étaient désormais largement supérieures aux siennes. Vegeta serra le poing.
Cet enfoiré… Cet enfoiré m'a eu…Toute sa stratégie s'envolait en fumée. Toute cette patience, tout ce self-contrôle dont il avait fait preuve… Pour rien.
L'hybrìde, lui, rayonnait de satisfaction. Il écarta les mains, puis les rapprocha pour applaudir excessivement lentement pendant qu'il remontait à la hauteur de Vegeta.
— Bravo ! Ce fut une attaque magnifique. Mais inutile, j'en ai bien peur.
Le prince frissonnait de colère.
Pourquoi ? Pourquoi fallait-il toujours que ses ennemis prennent le dessus ?
Cèll cessa enfin d'applaudir.
— Eh bien ? Est-ce que tu as encore quelque chose en réserve ou est-ce qu'on peut en finir rapidement ?
Pour toute réponse, le prince se mit en position de combat. Son adversaire éclata de rire.
— Tu es ridicule ! Regarde-toi ! Tu as beaucoup trop donné ! Tu as perdu, Vegeta, admets-le, qu'on en finisse !
Vegeta resta silencieux.
Et ce silence renouvelé agaça Cèll. Ce n'est pas comme ça que ça devait se terminer. Ce n'est pas ce regard fier qu'il voulait voir dans les yeux de sa victime.
Il voulait y lire la terreur.
Et il allait y parvenir.
— Finalement, on dirait que tu ne pourras rien faire pour ta femme et ton fils…
Bulma… Trunks…Vegeta demeura impassible. Cèll commença à perdre patience. Après tout ce qu'il lui avait fait subir, cet enfoiré de saiyan n'allait pas s'en tirer sans lui donner satisfaction.
— On dirait que tu crois que tu as encore une chance. On va mettre ça au point tout de suite.
Cèll disparut dans l'instant et se rematérialisa le poing déjà enfoncé dans le ventre de Vegeta. Plié en deux, incapable de réagir, le prince cracha une large gerbe de sang. L'hybrìde le redressa d'un coup de genou en pleine tête avant de le saisir au col et de le frapper en plein visage de trois coups droits aussi vifs que puissants.
— Alors, Vegeta ? minauda-il en assénant un nouveau coup. Tu commences à comprendre ? Ta fierté ne te sauvera pas ! Elle ne te sert plus à rien ! D'ailleurs, elle ne t'a jamais servi à rien !
Le prince tenta de répliquer, mais Cèll saisit son poing sans effort et lui rendit son coup aussi sec.
— Tu comprends, maintenant, maudit saiyan ? Tu ne peux plus rien face à moi ! Tu ne peux rien, parce que tu n'es rien, et que moi, je suis parfait ! Ta seule raison d'être est de devenir ma première victime !! Regarde comme tu es faible !
L'enchaînement qui s'ensuivit fut à sens unique. Martelé de toutes parts, Vegeta finit par s'écraser au sol dans un fracas tonitruant, soulevant un épais nuage de poussière. Cèll attendit patiemment dans les cieux que celui-ci retombe, pour révéler un Vegeta extrêmement mal en point, mais bien debout sur ses deux jambes. Pire : il le toisait. Ce sale saiyan le toisait, et fièrement qui plus est ! Le visage puissamment marqué, l'aura au repos, l'alterki relâché, mais le regard méprisant et haineux.
Toujours pas le moindre signe de peur.
Cèll grinça des dents.
— Je te le jure, saiyan ! Avant de mourir, tu vas avoir peur ! Je vais te briser !
Mais Vegeta ne l'écoutait pas. Il était parfaitement serein. Cèll n'existait pas. Cèll n'existait plus. Il était seul, désormais, maître de son destin, maître de ses désirs, maître de
ce désir qui lui avait été révélé sur Namèk.
Il avait atteint sa limite. Mais ça n'était pas la première fois. Et comme par le passé, cette limite venait de lui révéler qui il était vraiment.
Ce n'était pas la colère qui provoquait ces transformations. Bien sûr, elle n'était pas étrangère au phénomène, mais maintenant qu'il était capable de voir au plus profond de lui-même, Vegeta savait. Il comprenait enfin comment Goku avait fait pour le dépasser, et quel sentiment lui permettait de se dépasser lui-même sans cesse, de progresser toujours plus…
Son GokuVegeta toisait toujours Cèll terrifiant quand son aura se ranima et se mit à pulser tout autour de lui.
Son GohanMaintenant qu'il avait enfin compris ce qu'il voulait, Vegeta n'allait pas laisser cette parodie de guerrier le priver de cet idéal. Il ne le laisserait pas lui voler son avenir.
BulmaSon aura palpita encore plus. Vegeta écarta les bras et entreprit de préparer son Final Flash. Cèll, un instant intrigué par le phénomène, éclata de rire quand il vit quelle attaque désespérée préparait son ennemi. À ce niveau de puissance, elle ne servirait à rien… Mais elle tombait à pic. Il allait l'encaisser pour mettre enfin le prince face à son impuissance.
TrunksAlors l'aura de Vegeta explosa. Il ramena ses bras vers l'avant et disparut.
Cèll le vit apparaître face à lui, les deux paumes jointes, à quelques centimètres seulement de son visage. L'hybrìde eut un instant de doute. Vegeta ne pouvait pas l'atteindre dans son état. Il n'avait plus suffisamment de puissance pour le détruire. Il n'y avait aucune chance. Il n'avait pas pu bluffer.
Mais en même temps, ce n'était plus vraiment Vegeta qui se tenait devant lui. Ses cheveux tombaient jusqu'aux cuisses. Il y avait aussi quelque chose de changé dans son regard, mais Cèll n'eut pas le temps de réaliser ce que c'était.
Vegeta relâcha le Final Flash.
Puis il n'y eut plus rien.