Dorénavant, les chapitres sortiront le Mercredi. Pas de raisons.
Je remercie Kouki pour toute son aide au niveau scénaristique et JackLeFlocon pour la correction des chapitres. Je remercie aussi Yasai pour les quelques dessins de mes personnages. J'ai failli oublier Tenten pour la magnifique bannière dans la signature, ainsi que pour avoir trouvé cette vidéo qui résume beaucoup ma fanfiction: Ici
Enjoy o/
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Chapitre 13 : Dialogue
Elle s’assied et commence à conter, écoutée attentivement par ceux qu'elle a kidnappés :
- Il y a plusieurs dizaines d'années, la grande armée de Freezer trouva une planète perdue dans la galaxie, qu'ils n'avaient jamais repéré avant, alors qu'elle n'était pas très loin de plusieurs planètes influentes de l'empire.
- Qui est Freezer ? S'interrogea Laito.
Question simple et plutôt utile pour les klimiens, mais comme horrifiée, l'alien ouvrit grand la bouche et s'exclama, choquée :
- Vous ne connaissez pas Freezer !?
- Nous n'étions même pas sûrs qu'il y avait des extra-klimiens, donc quelqu'un qui dirige une armée qui se déplace de planètes en planètes, non, on ne connaît pas.
- Mais c'est même plus de l'ignorance à ce niveau-là ! Vous connaissez au moins le grand empereur millénaire Cold, ou Cooler !?
- On vous dit qu'on ne connaît rien de ce qu'il se passe hors de Klim ! Vous êtes bouchée ou quoi ?
- C'est fou.
- Pas plus qu'une psychopathe qui kidnappe des gens pour leur faire subir des tests dangereux à mon avis.
Pour éviter de repartir sur une conversation stérile sur ses états d'âmes, elle continua en expliquant :
- Freezer est un monstre. Sa puissance incommensurable lui permet d'asservir des dizaines de peuples, de planètes, et de se créer une armée irréductible qui asservit encore plus de peuples et de planètes. Il dirige un empire depuis plusieurs années, des centaines, et sème la terreur partout où il passe. On raconte qu'il peut même détruire des planètes avec un seul doigt !
- C'est impossible de détruire une planète avec un seul doigt hein, rétorqua Laktoz.
- C'est une image.
Dans le fond, Ginue émit une remarque à la combattante à sa gauche :
- Elle ne connaît notre langue que depuis quelques jours et elle sort des mots que j'utilise jamais.
- C'est bizarre, je l'admets.
- Tu ne dis jamais « je l'admets ».
- Je suis jalouse.
Ein reprit sa tirade explicative :
- Une unité de Freezer détecta donc cette planète. De loin, elle était décrite comme étant une des plus belles jamais vues dans la galaxie, de par ses longs fleuves roses qui donnaient à la planète sa teinte caractéristique. Ils arrivèrent doucement jusque dans son atmosphère, et comprirent qu'ils ne pouvaient pas pénétrer à l'intérieur : un bouclier d'énergie protégeant l'objet céleste. Ils attendirent, plusieurs heures, puis ils envoyèrent une escouade équipée de combinaisons pour tenter de percer le bouclier.
- Vous voulez dire que votre technologie permet de voyager à votre guise dans l'espace, hors des planètes ? Et qu'est-ce que c'est que cette histoire de bouclier ?
- La technologie que nous utilisons est le fruit de la combinaison de celles de toutes les planètes asservies, ainsi que de celles des deux autres empires.
- C'est exceptionnel !
Laito pouvait être vu avec les yeux pétillants à ce moment-là :
- Oui, néanmoins, logiquement, certaines ne sont pas pourvues de grandes ressources ou d'assez d'argent pour bénéficier de ces ajouts technologiques.
- Je vois.
- À leur plus grande surprise, un habitant de la planète en question, un petit être rose tacheté, venait d'ouvrir un passage dans le bouclier.
- Pour quelle raison ?
- Pour les laisser passer.
- Mais l'armée de Freezer ne vient pas asservir la planète ?
- Ils ne le savaient pas, je suppose. De toute façon, un si petit nombre de soldats ne suffirait pas pour coloniser une planète de cette taille.
- Intéressant.
- Un détachement d'une cinquantaine d'hommes alla accompagner ce mystérieux être.
- Comment cet être a pu aller aussi haut en altitude ouvrir une brèche dans le bouclier ?
- Je ne sais pas.
- Comment ça ?
- Bah, j'y étais pas.
- Ce sont des témoignages ?
- Oui.
- Voilà qui explique tout, continuez, je vous prie.
- Finalement, ils allèrent rendre visite au chef de la planète entière. Cet homme était autrefois appelé « le long-voyant ». Il gouvernait cette planète, qui se nommait, et se nomme toujours aujourd'hui, Yardrat. Les habitants, les yardrats donc, comprenaient la langue officielle de l'empire, le commun, on ne sait pourquoi. Ce peuple donna envie au détachement de visiter leur planète, ces derniers ayant promis qu'ils reviendraient avec des personnes douées de pouvoirs défiant les lois de la nature.
- Pourquoi cela ?
- Ah, j'ai oublié de le mentionner. Les yardrats sont des experts en magie, certains des leurs sont allés sur d'autres planètes pour ramener des arts magiques qu'eux-mêmes, alors qu'ils sont un peuple qui en savait un rayon sur cette discipline, ne connaissaient pas.
- Et donc, la diversité des races que constituent l'empire était un bon point pour les connaissances et l'envie d'apprendre des yardrats, c'est ça ?
- Exactement.
Candya s'en foutait royalement, mais elle s'était calmée. Elle alla voir les deux blessés dans leur cuve, comme elle le faisait souvent, et plus particulièrement Entier.
Elle le regarda dans les yeux, et elle put constater que c'était pareil de son coté : il était réveillé et fronçait les arcades sourcilières.
Sa compagne posa sa main sur la vitre, en espérant qu'il fasse de même, et voulut poser son front dessus aussi, comme acte de tendresse, mais... Elle retira instinctivement sa main : la vitre était brûlante !
A l'intérieur, l'eau bouillait.
Candya recula et manqua de se cogner au mur.
- Ils visitèrent les institutions les plus prestigieuses de Yardrat, mais surtout, et c'est à partir de là que tout a dérapé, les fleuves d'essence.
- Les fleuves d'essence ?
- De longues étendues qui traversaient la planète, au nombre de cinq, remplies d'un liquide qui donnait comme je l'ai dit précédemment sa couleur rose à Yardrat. Les cinq « Grandes Écoles », comme ils appelaient ça, étaient bâties près de ces lieux.
- Pourquoi donc ?
- En fait, l'essence est un bien précieux. La science n'arrive pas à l'expliquer : elle donne à quiconque en ingère des aptitudes.
- Quel genre d'aptitudes ?
- Justement, cela est différent pour chaque race. Les yardrats, eux, peuvent, et nous ne saurons sans doute jamais pourquoi, les maîtriser toutes.
- Ils maîtrisent chacun toutes les magies de l'univers ?
- Non, en vérité, chaque yardrat ne possède qu'un pouvoir, mais deux yardrats possèdent rarement le même. Des réglementations je crois.
Candya courut jusqu'à Laktoz :
- Entier... Il...
- Attends, j'écoute.
- Mais c'est important...
- Il y a un problème ? Ne me dis pas que...
- Non, je t'explique... En fait...
Laito fit un signe de la main aux deux femmes pour leur demander de baisser d'un ton.
- Poursuivez votre histoire, quelque chose me dit que cette histoire d'essence a un rapport avec nous, et Tekla, mais je voudrais connaître la suite.
- Je vais raccourcir le récit pour éviter des détails inutiles : les yardrats et l'armée de Freezer eurent une bonne relation. Il est très rare qu'un peuple soit amical aussi vite envers l'armée, et pour Freezer, les yardrats seraient une source de renforcement non négligeable.
- En gros, Freezer se servirait de la magie pour devenir encore plus fort ?
- Oui, et il le fallait, et dans l'urgence : depuis presque dix ans, Freezer et le seigneur Cooler se battaient à cause d'une planète très importante, en envoyant chacun leur armée. Je ne préfère pas en parler, vous devez déjà subir des tonnes d'informations, et le récit d'une guerre de ce type vous ennuierait.
Laktoz commençait à ne plus rien y comprendre, et elle en profita pour écouter plus attentivement les plaintes de son amie. Les deux autres, passionnés, avaient hâte de comprendre le pourquoi du comment. La mère commençait son trajet jusqu'au plus intéressé des deux.
- Un assez étrange commerce vint perturber l'équilibre de Yardrat : pendant deux ans, les visiteurs échangèrent avec la population du savoir contre de l'essence, pour que ces aptitudes soient transmises à toute la galaxie.
- Si je comprends bien, en échange de nouveaux pouvoirs venant de planètes que Yardrat ne connaissait pas, ils vous donnaient de cette fameuse essence pour que les pouvoirs inconnus venant de, justement, Yardrat, soient diffusés...
- Oui mais...
- ...sauf que, laissez-moi deviner, les yardrats pensaient au bien en donnant de leur essence, alors que l'armée de Freezer ne voulait que devenir plus forte en se servant de ce commerce !
- Exactement, mais dans tous les cas tout ne se passa pas comme prévu.
- Ah ?
- Au bout d'un moment, le long-voyant eut une vision de terreur où il voyait ses terres rasées.
- L'empire aurait trahi Yardrat ?
- C'est plus compliqué...
Tout se stoppa net pendant une seconde : les paroles, les mouvements, les actes, peut-être même le temps.
Là, il y eut un grand fracas, un bruit soudain et un cri de rage.
La vitre d'un des deux œufs de soins venait de voler en éclats, sous la puissance des coups.
Ginue ne l'avait pas vu, et Candya sursauta assez pour bousculer Laktoz à côté d'elle.
Se tenant le ventre avec deux de ses mains, on vit Entier, les arcades froncées de colère, qui dévisageait Ein, prêt à foncer sur elle :
- OÙ EST MON FILS !?
Ein se releva promptement, oui, de la peur.
Elle préféra lui répondre :
- Tu n'es pas en état de te battre, je ne voudrais pas te blesser plus, dit-elle calmement, car elle savait que bien qu'elle gagnerait ce duel, elle serait touchée par cette colère extraordinaire qui sort du combattant.
- OÙ EST MON FILS !?Ginue se releva, affolé :
- Merde... Laktoz, attrape Candya !
La plus grande obéit, et d'un mouvement précis et rapide elle plongea sur son amie, paralysée. Elle l'attrapa, fit une roulade sur le coté et la protégea en créant un mur de muscles avec son dos.
A ce moment-là, Ein était à la place où Candya était il y a une seconde, ratant une tentative de saisir la tireuse et de la prendre en otage. Laito, entre temps, était allé se réfugier avec Ginue dans le fond, ce dernier, à l'instant, était bouche bée :
- In..croyable...
Il se tenait au beau milieu de la salle, il se tenait toujours le torse avec ses mains, à cause de la douleur, mais surtout il tenait là une puissance jamais vue jusqu'alors : ses yeux étaient devenus rouges, littéralement, de colère, de haine, et d'envie de meurtre. Tous ses muscles, contractés, lui donnait une allure impressionnante, en fait, il en était presque difforme, caché sous leurs masses volumineuses. Là où il avait été blessé, il saignait, son corps ayant changé, mais il s'en foutait allégrement. Ses dents serrées, il s'avança doucement vers Ein, immobile, effrayée à mort, transpirante, tremblante.
En vérité, tous ces changements avaient déjà pu être vus chez différentes personnes, notamment chez Tial qui pouvait augmenter sa masse musculaire, ou encore chez Laktoz qui de base avait certains muscles presque hypertrophiés... mais ce qu'était devenu Entier, c'était assez horrifiant pour que tout un chacun ne puisse plus émettre de son, par simple crainte de provoquer son courroux.
Il avait une aura. Il avait une aura violet foncé, qui entourait son corps et qui, aussi étonnant que cela puisse paraître, calcinait lentement le sol au rythme de ses pas.
Et là, il commence à parler doucement, avec tellement de tact et d'autorité, que l'on aurait pu ne le confondre qu'avec une entité supérieure, divine même, qui donnerait ordre à n'importe quel mortel et choisirait ses sentiments, ses actes et qui modifierait sa destinée pour la plier à sa volonté.
Oui, Entier était devenu un klimien si puissant qu'on ne pouvait pas contester ses ordres, et ce, qu'on vienne de Klim ou pas, qu'on soit son meilleur ami ou son pire ennemi.
Il se fit comprendre, et donc obéir, avec une phrase toute simple :
- Rends... moi... mon fils...Un choc traversa Ein qui tomba à la renverse. De la même façon, les pouvoirs de Ginue s'annulèrent, pas par effroi d'Entier, mais par le blocage psychique qu'imposait l'aura : la concentration qu'il fallait pour pouvoir utiliser ce don, quasi-inexistante cependant, habituellement, ne pouvait se faire, tellement l'enveloppe de ki était imposante. Laktoz sentait son dos, pourtant si résistant, se plier, devenir mou, limite flasque, sous la pression. Son regard envers son ami, difficile à tenir sous cette même pression, était à la fois empli de fierté envers lui, de bonheur de voir un combattant si fort, de jalousie pour ne pas avoir atteint ce niveau avant, et d'amertume de s'être faite dépasser.
Ein, bien que dominante en terme de puissance, ne savait pas quoi faire et rampait, puis recula jusqu'au mur où elle sortit son scouter, et appuya en tremblotant sur le bouton pour mesurer la puissance d'Entier, qui approchait toujours lentement :
- Dou... Douze unités seulement !? J'en ai plus du triple et tu me tiens tête !?
- Les unités que tu utilises pour caractériser nos puissances... ne sont pas des mesures fiables...- Il doit être en panne, merde...
- Tu... as presque... pris Candya... en otage...- C'est faux, j'allais juste....- Tu nous as... kidnappés...- C'est pour la science...- Tu as... enlevé... mon fils...- Il est spécial !...- Tu dois... payer... pour tout...- On peut s'arranger, non ?- TU VAS PAYER !Un seul mouvement. Fluide, rapide, droit, entouré par son aura en forme de flèche, aidé par six poings tendus en avant et résolus à en découdre.
La puissance à l'état brut. La force et la rage d'un homme contenue dans un assaut. La punition, non, le châtiment d'un combattant expérimenté, possédé par la colère, cette colère qui ignore toutes les lois naturelles et qui transcende l'être pour le faire devenir autre chose, l'incarnation de la force, ou bien la force incarnée.
Ein s'attendait à recevoir un coup d'une puissance inouïe, et cette fois-ci elle avait raison.
Enfin, non, pas exactement. Elle reçut SIX coups d'une puissance inouïe !
D'ailleurs, on voyait la trace des impacts, qui traversaient la combinaison blanche pour aller caresser brutalement la peau bleue de l'extra-klimienne.
La projection du grand corps massif fut instantanée et bien plus brutale que les coups : Ein était dos au mur, maintenant elle était dos dans le mur. On ne savait pas sur l'instant si elle était encore consciente, à cause du gémissement pitoyable qui s'échappa du trou nouvellement creusé.
Entier entra à sa suite, sûrement pour lui infliger encore plus de dégâts.
Il fut pourtant interrompu par Ginue, qui cria soudainement :
- Fais attention Entier, elle va ressortir. Elle est loin d'être vaincue.
En s'arrêtant, pile à l'entrée du trou, creusé assez profondément pour qu'on constate qu'il constitue un passage entre deux salles, il vit effectivement Ein qui se mouvait parfaitement en mettant ses mains sur ses blessures.
- J'ai largement la force de la vaincre.- Elle te tuera si tu l'approches.
- JE SUIS PLUS FORT.- C'est faux, et tu le sais bien : tu as réussi à lui faire des dégâts, mais elle, elle ne te laissera pas en vie.
- Alors il suffit de la tuer avant.D'un bond, il s'enfonça jusqu'à Ein, de la même façon qu'avant, poings en avant.
En fait, c'est surtout ce que vit Ginue en vision, bien qu'il aie eu du mal à la produire, juste avant, mais le futur, proche, fut changé immédiatement par l'intervention il y a quelques secondes du dit devin : Laktoz, ses sentiments entremêlés, était placée juste devant son compagnon de toujours, et lui ordonnait du regard de ne pas avancer plus.
- Tu écoutes et tu obéis Entier, il y a mieux à faire que de continuer ce combat, tant qu'elle est choquée de ce que tu es devenu.
- Ne me gêne pas, je risque de ne pas faire exprès de te faire mal...- Tu n'avanceras pas.
Il avança.
Il attrapa, en un temps deux mouvements, les épaules les plus hautes de Laktoz, et l'éjecta, avec une facilité déconcertante, à sa droite. Athlétiquement, elle se reprit sur le sol, au moment même où elle comprit qu'elle avait été déplacée.
- En... foiré...
L'alien reprenait conscience au fond, ou plutôt, commençait à penser qu'il serait judicieux de sortir pour se venger de l'affront qu'elle venait de subir. N'était-elle pas l'ancienne dirigeante du département de recherches de l'empire ? Comment un si pitoyable insecte pouvait l'encastrer dans le mur avec autant de facilité ?
Candya et Laito se faisaient tout petits. La première était en état de choc en voyant son amour aussi énervé, elle voulait s'approcher de lui, et lui dire de stopper sa folie, mais... non, impossible... Est-ce qu'elle en aurait... peur ? C'était l'opinion que partageaient ses gouttes de sueur et ses tremblements, qui la firent chuter, encore et toujours.
Le plus vieux n'en croyait pas ses yeux : elle, Ein, était si... calme, affectueuse, intéressante... et là, elle... elle a... c'est une ignoble personne... elle est totalement folle. Il en venait même à douter de ses propos, de ce passé, des événements de Yardrat, mais elle avait l'air si sincère, passionnée...
Perturbé, il s'assit. Que pouvait-il faire de plus que Laktoz ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
En vérité, je suis dubitatif : êtes-vous vraiment ce que vous prétendez être ? Si oui, je ne peux que vous demander une preuve. Avez-vous conservé les restes des corps de vos parents, Ginue ? Layo devait avoir son porte-feuille, très probablement, dans une poche de ses vêtements. Trouvez cela et je pourrai éventuellement vous considérer comme étant de notre coté.
Giorno posa le vieux communicateur sur la table de bureau devant lui.
Il avait vraiment eu de la chance de retomber sur ce souvenir de l'époque. Quand il l'avait entreposé avec tous les objets inutiles dans un placard chez lui, il ne pensait pas qu'il irait un jour le retrouver. Oui, pourquoi était-il allé ouvrir ce fameux placard ? De la nostalgie à l'époque où les révoltes étaient plus faciles à mettre en place ? Quand il pouvait oublier sa double-identité quelques minutes et revenir boire un coup au QG ?
Ce communicateur, il datait de plus de quinze ans déjà, mais c'était le top de la technologie en ce temps-là ! Il en a un beaucoup mieux maintenant, de fonction certes, mais de meilleure qualité.
Alors il alla recharger cette ancienne machine, d'une part pour constater les changements, de l'autre, pour voir s'il pouvait retrouver à travers les messages les souvenirs de quelques-uns de ses amis les plus proches, peut-être morts et enterrés, ou bien juste morts et... autre chose.
Quel ne fut pas son étonnement quand il vit l'interface ! Il pensait vraiment que c'était beau, optimisé et tendance ? Comparé avec son communicateur tactile, le clavier lui paraît mais inconfortable au toucher ! Il sourit en remarquant toutes les anciennes applications, les options qui n'offraient pas plus de personnalisation que ça, et bien plus encore...
Il se gardait le meilleur pour la fin : les messages !
Il appuya sur le bouton pour rentrer dans cet interface et... attendez, sérieusement !?
« Mon nom est Ginue. Je suis le fils de Layo. »
Bouche bée, il ne comprit pas.
Giorno regarda autour de lui : personne. Il avait presque oublié qu'il était dans un appartement de l'armée et qu'un des soldats pouvait entrer à tout moment chez un technicien comme lui.
Qu'est-ce que... Quelqu'un aurait retrouvé le communicateur de Layo ? Autant d'années après ? Quoique, ça fait peut être moins de temps, mais il ne pouvait répondre. Deux semaines après la prétendue mort de Layo, sa femme et son fils, il regardait perpétuellement ses messages pour savoir s'il était quand même en vie.
Et à ce moment-là, une personne totalement au hasard arrive, et se dit être le fils de son meilleur ami ? Ginue, de plus, soit un mot qui n'existe pas, d'ailleurs. Giorno savait que le couple pouvait être extravagant mais de là à donner ce genre de prénom, faut le faire.
Fallait-il répondre ?
Il se posa une question simple : imposture ou réalité ?
Dans le cas où c'était une bêtise, une blague, une boutade, ou tout simplement quelqu'un qui tente de se faire passer pour un fils de Layo, il ne devait pas faire s'éterniser la conversation, il avait tellement plus intéressant à faire. Dans l'autre situation, c'était extraordinaire que le fameux fils inapte de son ami soit encore en vie. Mais par quel miracle ? Personne ne sait rien de ce qu'il s'est passé cette nuit, si l'on excepte les messages envoyés par les parents.
Pour en être sûr, mais surtout car il était perturbé, il envoya, en guise de réponse :
« C'est une blague ? »
« Comment avez-vous eu ce numéro ? » envoya-t-il, alors qu'il savait très bien que ce n'était pas une question de numéro, mais d'appareil.
« Le fils de Layo est mort avant d'avoir vécu, Ginue n'est pas un prénom de toute manière. » inscrit-il pour avoir des informations sur l'interlocuteur.
« Il est impossible de savoir qui je suis seulement en m'envoyant des messages, si vous êtes un membre du gouvernement, vous ne saurez rien, si ce n'est que je suis un rebelle »
Giorno hésita longuement. Il ne pouvait pas croire que ce Ginue soit réel. C'était impossible.
Ces messages sont intraçables, c'est le principe de ce genre de communicateurs. En plus normalement, il n'avait pas le droit de le garder au cas où un membre de l'armée venait fouiller ses affaires.
Finalement, il envoya un message final, en voyant qu'aucune réponse ne parvenait.
Dans le portefeuille de Layo, il y avait plusieurs souvenirs qui pourraient le mettre sur la piste de l'identité de ce Ginue, si ce dernier allait bien entendu trouver le-dit porte-feuille.
« Nous sommes des réfugiés de Latcalis. Ginue est vivant. Aidez-nous. » La machine vibra et divulgua ceci au moment même où Giorno appuyait sur la toucher « envoyer ».
Et il tomba à la renverse.
Latcalis !? Quoi... Latcalis !?
Hors-de-ques-tion !
Jamais on n'enverra d'unités chercher des gens en Latcalis, quelle folie !
Vous savez ce qui y rôde ?
À la limite on peut y aller de nuit, mais... même, il y a de dangereuses créatures.
Enfin, ce n'est pas comme s'ils allaient aller chercher ce Ginue et son ami, qui visiblement a répondu à sa place, tant qu'il n'est pas sûr de son identité.
Giorno se releva et coupa le son du communicateur de Layo. Il prit le sien et s'en alla : il se devait d'aller prévenir les autres.
Il mit un manteau de cuir, y fit passer ses six bras, et verrouilla la porte d'entrée. Dans le couloir de l'arbre-appartement, il commença à se diriger vers la sortie.
En travers d'un couloir, il vit un soldat, en armure, un D.A.N. dans la main :
- Je cherche Giorno Gavéna, il habiterait au 685, ici même.
- Oui, je le connais bien, je lui fais passer un message ?
- Il doit se rendre immédiatement à la base nord, pour des problèmes d'alimentation du bouclier.
- Maintenant, là, tout de suite, dans l'instant ?
- Oui, on nous signale une défaillance, et on parle même de sabotage.
- Je lui envoie un message, nous sommes proches.
- Je peux vous faire confiance ? Qui êtes-vous ?
Il fallait improviser un nom et une identité.
Un dérivé de son nom ? Un ancien ami ? Un personnage de fiction qu'il aime particulièrement ?
Oh et puis non, trop dur à chercher.
- Je suis Giorno Gavéna.
Camouflés à moitié derrière le casque, les yeux roses du soldat s'ouvrirent d'étonnement, puis se fermèrent aussitôt quand la manchette bien placée du klimien au manteau de cuir s'abattit sur lui.
- Allez, encore un truc au placard, dit-il doucement en traînant le corps inerte jusqu'à chez lui et en le ligotant ensuite.
Il ne pouvait pas laisser ce gars lui faire perdre du temps, et encore moins le fouiller.
Il avait là trop d'informations sur les rebelles pour qu'on ne l'arrête dans sa course.
D'autant plus que cette défaillance, dans le bouclier, était prévue depuis plusieurs mois : ce matin, ça va être la fête !
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------