J'ai trouvé ça marrant de faire réapparaître un projet de Wheelo / Kochin qui avait été mis de côté précédemment dans la fic. Et puis je me suis bien amusé à imaginer ce perso et ses capacités. Le fight a été plus plaisant à écrire que prévu, ça se ressent certainement dans le chapitre qui vient
Je suis content aussi de voir que les introspections de Cold font leur petit effet. C'est parti pour durer quelque temps donc autant que ça apporte de la valeur ajoutée.
Aujourd'hui donc, chapitre un peu plus long qu'à l'accoutumée.
Je commence à trouver le temps long. Certes, nous avançons désormais vers notre destination mais le Guedester veut être certain d’arriver parfaitement préparé. Il économise son énergie au maximum et par conséquent, se déplace toujours très lentement à travers l’espace. Je me demande de combien de planètes il a besoin pour enfin être rassasié. Il a déjà repris la construction de soldats et nous en possédons maintenant une bonne dizaine. Il n’a pas l’air prêt à s’arrêter en si bon chemin ; les chaînes de production tournent à plein régime.
Bien que je ne sois pas certain qu’il soit bien nécessaire d'assembler des effectifs trop importants, je ne peux m’empêcher de ressentir une certaine fierté en voyant ces puissants guerriers prendre vie. Ils sont faits à mon image et possèdent ma prestance. Quand je les observe, immobiles et bien en rang, les souvenirs de mon empire tout puissant envahissent mon esprit. Une partie de mon être voudrait reprendre les rênes de ce royaume intergalactique mais l’envie d’en découdre avec mes ennemis reste plus forte que tout.
J’éprouve toutefois un certain doute quant à la stratégie du Guedester. Il mise sur la quantité plutôt que sur la qualité et par conséquent, passe ses semaines à absorber des noyaux de planètes pour bâtir un contingent suffisamment grand pour son ego. Pendant ce temps, nos ennemis se réorganisent.
J’aurais de loin préféré qu’il coopère avec moi pour percer le secret de ces Saiyajin afin d’améliorer la puissance de nos troupes. Elles seraient alors moins nombreuses mais bien plus aptes à se débarrasser de nos opposants, notamment ce robot en armure verte qui s’est certainement échappé. Si notre rythme de croisière reste stable, il me reste encore de longs mois pour tenter de convaincre mon hôte de métal. Je trouverai bien un moyen.╔╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╦╗
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Wheelo s’affairait dans une petite pièce encore plus sale que les autres. Elle était équipée d’un grand système de ventilation qui aspirait la fumée ambiante. Sur les trois tables métalliques placées en “U”, de nombreuses fioles et flacons, plus ou moins reliés entre eux, formaient une structure complexe dans laquelle circulaient divers liquides bouillonnants aux couleurs variées. Des flammes bleutées dansaient sous plusieurs bocaux, diffusant la seule lumière du lieu, mis à part une ampoule crasseuse accrochée au plafond.
Le Saiyajin réfléchissait à voix haute, en marmonnant les instructions qu’il lisait sur les dossiers écrits par Kochin. Ce vieil entêté avait heureusement tout prévu. Conscient qu’il avait imaginé une créature presque invincible, il avait également pensé un système permettant de s’en débarrasser si elle devenait incontrôlable. Restait à confirmer que c’était bien ce monstre qui était apparu il y a peu, et non une copie qui aurait été altérée par le mystérieux scientifique qui avait pu lui donner vie, aussi invraisemblable que cela puisse paraître.
“Alors, Kochin, ça vient ? s’agaça le généticien aux cheveux longs.
-Tout de suite, maître, répliqua ce dernier d’un ton exagérément soumis.”
Le vieillard édenté était lui aussi en train de concocter une mixture qu’il faudrait mélanger à celle de Wheelo pour obtenir le produit fini. Le scientifique cyborg se faisait attendre et le Saiyajin avait bien compris pourquoi : Kochin refusait que l’on détruise cette chose. Il voulait l’analyser afin de comprendre d’où elle venait et par conséquent, trouver celui qui avait accompli l’exploit de mener à bien son ambitieux projet.
Wheelo quant à lui, aspirait simplement à la tranquillité, travailler au calme afin de mener ses propres objectifs à bien, avant que les monstres de métal ne viennent tous les massacrer. Il semblait être le seul à se soucier de ce problème, ici. Gero était persuadé que ses nouveaux jouets baptisés Numéro 17 et Numéro 18 suffiraient largement à régler ce souci mineur. Kochin semblait plus absorbé par l’aberration Cell qui barbotait dans son tube à essai extra large. Wheelo avait les Terriens, en qui il voyait toujours l’accomplissement de toute une vie, et qui était toujours persuadé qu’il tenait là l’ultime paire de ciseaux qui découperait les nœuds dans lequel était actuellement imbriqué le monde.
“Voilà, c’est prêt, dit calmement Kochin, en faisant presque sursauter le Saiyajin en armure.”
Ce dernier n’avait même pas vu son serviteur s’approcher et agrippa distraitement le petite flasque de produit destiné à détruire la créature.
“Je persiste à croire que vous faites une bêtise en voulant anéantir cette merveille… grogna le vieillard en blouse.
-Je n’ai pas oublié ce que tu en pensais depuis la dernière fois que tu me l’as rappelé, ironisa Wheelo. C’est-à-dire, il y a dix minutes à peine. Tu sais comme moi que nous n’avons pas besoin d’un problème supplémentaire en ce moment.”
Kochin ne répondit pas. Il était déjà en train d’éteindre le feu sous les récipients et de ranger ce qui pouvait l’être.
“Je devrais être de retour dans moins d’une heure, lança le Saiyajin en reprenant son air amusé. Ne fais pas de bêtises.”
Le vieil édenté resta silencieux le temps d’être certain que Wheelo soit parti. Il se permit alors un ricanement et secoua lentement la tête. Il resta ainsi sans bouger pendant quelques instants avant de relever la tête et de fixer la sortie de la pièce. Il se dit soudain qu’il n’avait pas vérifié l’avancée des travaux de son maître depuis un bon moment. Il décida donc de se remédier à cela.
Kochin arriva devant le labo privé de Wheelo et tapa le code qu’il avait piraté des mois auparavant. Il n’avait jamais été question de laisser le Saiyajin travailler sans surveillance. Tout brillant qu’il était, ce dernier ne faisait plus office d’allié fiable depuis longtemps. Le vieillard en blouse entra et tomba aussitôt sur ce qu’il cherchait : les quatre sarcophages réfrigérés, contenant leur butin respectif. Les documents les plus récents ainsi que les dernières applications utilisées sur les ordinateurs étaient parfaitement laissées en évidence.
Le généticien aux cheveux longs était tellement absorbé par son projet, il se pensait tellement à l’abri derrière sa porte blindée, qu’il ne prenait même pas la peine de camoufler un peu ce qu’il faisait. Kochin put se plonger à loisir dans les méandres de l’esprit torturé qui habitait l’ancien corps de Raditz… et ce qu’il vit le fit presque s’étouffer de stupéfaction.
Wheelo avait énormément avancé ces deux dernières années, encore plus lors des récentes semaines. Son serviteur aurait dû être plus suspicieux. Lui-même accaparé par Cell et les cyborgs, il s’était simplement assuré que le Saiyajin en armure arborait toujours son visage émacié, ses yeux fatigués et son attitude maussade. Cela avait semblé être une preuve suffisante pour conclure qu’il stagnait, alors qu’il n’en était rien, en réalité. Peut-être que Wheelo avait joué un double jeu, lui-aussi, c’était tout à fait possible.
Kochin continua son investigation, en lâchant tantôt un murmure admiratif, tantôt un bruit désagréable trahissant sa dentition incomplète. Quand il estima avoir terminé, il fixa à nouveau les caissons avec une appréhension manifeste. Il avait toujours pensé que l’objectif de son maître était impossible à atteindre. Aujourd’hui, il n’en était plus si sûr et il devait avouer qu’une bonne part de lui-même était séduite par l’idée.
L’autre partie était du côté de Gero, du larbin plus facile à contrôler, des résultats médiocres mais rapides et probants. Pour la première fois depuis de longs mois, le vieil édenté se demanda sincèrement s’il avait choisi le bon camp. Il hésita encore un bon moment avant de soupirer, presque déçu par sa propre décision. Gero resterait le meilleur parti… jusqu’à nouvel ordre.
Le vieux scientifique s’installa au bureau de Wheelo et bidouilla un programme à la hâte qu’il intégra au code source affiché sur l’écran devant lui. Cette commande serait suffisamment discrète et nocive pour que le Saiyajin ne remarque rien lorsqu’il se remettrait au travail. Il penserait faire fausse route, tout en espérant se rattraper aux branches rapidement. Kochin remit ensuite tout comme il l’avait trouvé et se leva en espérant avoir suffisamment masqué son intervention. Délaissant enfin cet endroit à la fois lugubre et attirant, il se rendit d’un pas ferme vers les sous-sols du bâtiment.
L’écoutille se referma derrière lui dans un grincement sinistre. Le vieillard en blouse descendit l’échelle avec dextérité et contempla le grand bocal rempli de liquide verdâtre dans lequel nageait placidement une sorte de fœtus d’animal étrange. Il se sentit aussitôt rassuré sur ses récents agissements.
Des bras et des jambes encore atrophiés avaient poussé depuis quelques jours, donnant à la créature une forme vaguement humanoïde. Bien qu’elle ait arboré une teinte relativement émeraude lors de ses premières années de gestation, sa peau était aujourd’hui d’un bleu profond, presque nuit. Ses taches noires ressortaient beaucoup moins que sur sa teinte originelle.
Kochin tapota sur un clavier d’ordinateur accollé au caisson, dont l’écran affichait des informations relatives à l’assimilation de cellules de Baiomen dans le corps de Cell. Informations indiquant visiblement que l’opération était un succès. Des bruits d’outils posés sur une table métallique firent détourner le regard au vieillard. Il eut le temps de voir une bâche recouvrir deux corps allongés et inertes avant d’aviser un moustachu grognon qui venait vers lui.
“Tiens, Hiéronimus ! dit-il d’un ton faussement enjoué. Tu accordes un peu de répit à tes pauvres cobayes du moment ?
-Hmm… marmonna le roboticien. Ils sont trop précieux pour que je perde mon temps en participant à tes querelles avec Wheelo. Montre-moi un peu les avancements de Cell. Arrivera-t-il à maturité rapidement ?”
Kochin fit pivoter l’écran afin que Gero voie par lui-même. Les traits du vieux cyborg se durcirent.
“Naissance prévue dans neuf ans, sept mois et vingt-deux jours ? lut-il, la mine contrite. C’est mieux que les vingt-cinq ans initiaux mais encore bien trop long !
-Je sais, je sais… soupira le vieil édenté. J’ai encore une carte en main, cela dit, même si elle reste hasardeuse.
-Hasardeuse ? Qu’est-ce que tu veux dire ?
-Qu’elle ne dépend que du bon vouloir de Wheelo.”
Hiéronimus écarquilla les yeux et lâcha un ricanement méprisant. Il pouvait oublier Cell pour un moment.
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Piccolo rouait son adversaire de coups au visage. Il ne lui laissait aucun répit. La tête du monstre se faisait balloter d’un côté et de l’autre à une vitesse trop rapide pour que le mouvement soit suivi à l’œil nu. Le Namek s’en donnait manifestement à cœur joie et cherchait à faire mal au batracien. Les coups pleuvaient bien trop vite, ce dernier était totalement submergé, incapable de se défendre. Gohan lui-même n’aurait pas pu mettre autant d’intensité dans cet enchaînement de poings.
Pourtant, à l’instar du petit garçon, le fils de Daimao ne faisait que gaspiller son énergie. La créature ne prenait aucun dégât, sa peau semblait capable de résister à des assauts bien plus terribles que ceux-là. Et lorsque Piccolo arma son bras pendant une fraction de seconde de trop, son ennemi choisit de réagir enfin. Il leva son avant-bras et y fit apparaître une épaisse couche de glace.
C’est ce que le mentor de Gohan attendait. Plutôt que d’écraser son attaque sur ce bouclier, il se lança donc tout entier pour percuter l’humanoïde gluant au menton. Celui-ci fut projeté dans les airs et le Namek le propulsa à toute vitesse dans un gros rocher d’un coup de pied dans le thorax.
À nouveau, la créature croula sous des tonnes de pierre et mit un certain temps à s’en dépêtrer, expulsant les débris d’une décharge de Ki. Lorsqu’elle avisa le fils de Daimao, ce dernier venait de tendre deux doigts lumineux vers elle, tirant un rayon doré aux reflets violets, pulsant d’énergie concentrée, autour duquel dansait une spirale de la même teinte.
“Essaie d’encaisser ça !”
Ce furent les mots qu’entendit le monstre avant de recevoir l’attaque en plein dans l’abdomen et d’être catapulté vers l’arrière, détruisant bien plus de blocs rocheux que lors de sa chute précédente.
Piccolo se permit de souffler un moment mais il n’était pas rassuré du tout. Le fait que son adversaire ait reculé sur une si grande distance n’était pas bon signe. Le Makankosappo était conçu pour transpercer, pas pour emmener sa cible en promenade. Et si cette technique ne pouvait pas venir à bout de cette carcasse puante, le Namek se retrouverait vite à court de solutions. Il en eut d’ailleurs la confirmation alors que l’aberration purulente fonçait déjà sur lui… équipée de deux fouets électriques, cette fois. Elle avait visiblement décidé de passer à l’offensive.
Dès lors, un étrange ballet se mit en place, qu’aucun spectateur n’était dans la capacité d’observer. Le fils de Daimao s’employait à esquiver les armes de la brute qui lui servait d’ennemi. Cette dernière maniait d’ailleurs ses extensions avec une dextérité impressionnante. Par chance, elle était bien moins rapide que Piccolo, qui réussissait plutôt bien à rester hors de portée. Si bien, même qu’il parvint à riposter en enfonçant son poing dans le ventre du monstre.
À la grande surprise du Namek, c’est son bras tout entier qui s’enfonça dans la masse graisseuse, manquant de le déséquilibrer. Il tenta de le retirer mais cela se révéla impossible. Après avoir volontairement ramolli la texture de sa chair au niveau de l’abdomen, le batracien à tête de démon l’avait durcie à l’aide de son pouvoir de glace.
Le bouche de la créature dévoila ses dents acérées dans un sourire carnassier. L’aberration contempla un instant son adversaire tenter vainement de se libérer et tout en poussant un cri guttural, abattit son poing sur le bras à peau verte, le déchirant sur le coup. Piccolo étouffa un juron de douleur et grimaça en voyant son moignon sanguinolent. Après tout, c’était une manière comme une autre de se libérer d’une entrave telle que celle-ci. Il se recula pour se poser à une trentaine de mètres de son opposant repoussant. Ce dernier se débarrassa du morceau de bras d’une simple contraction abdominale, le brisant en mille morceaux congelés.
L’instant suivant, l’expression suffisante de la créature se mua en circonspection. Elle leva la tête vers le ciel, simplement pour se faire emporter dans un torrent de lumière et d’énergie venu d’en haut. Le sol se fit ravager sur un espace circulaire de cinq mètres de rayon et Piccolo s’élança auprès de Gohan pour qu’il ne se fasse pas balayer par la violente rafale de vent qui suivit. Le phénomène dura près de vingt secondes et lorsque la vague de Ki se dissipa, une silhouette de jeune femme à l’aura dorée trônait fièrement dans les airs.
“Oh… elle est venue me sauver… balbutia le fils de Goku, qui se réveillait tout juste.
-Ouais, si on veut… lâcha son mentor en laissant le garçon se remettre debout. Tu peux encore te battre ?
-Je pense que oui, si je ne me fais plus avoir par ses fouets électriques…”
Skirt vint aussitôt se poser aux côtés du Namek et de Gohan. Le premier ne lui adressa pas un regard tandis que le second l’admirait avec un sourire sincère.
“Merci pour l’intervention… lâcha le fils de Daimao sans sympathie. Même si ça n’a servi à rien.”
La jeune femme l’avait déjà compris. Au centre de la zone visée par son attaque, la terre n’avait pas été vaporisée, comme si un couvercle l’avait protégée. Ce couvercle avait la forme d’un gros cube de glace aux arêtes irrégulières, dans lequel on pouvait distinguer, par transparence, la présence du mystérieux monstre.
“C’est solide à quel point, ce truc ? demanda la fille de Nappa.
-Aucune idée… répondit Piccolo. Ce ne serait pas plutôt à moi de te poser la question ?"
Ce dernier fit repousser son bras sans effort et retrouva un corps comme neuf. Cet acte ne surprit pas Skirt outre mesure, qui avait vu des soldats impériaux réaliser des choses bien plus étranges. Elle était plus choquée par la quasi-accusation du Namek que par sa régénération.
“Qu’est-ce que tu insinues ? demanda-t-elle, sur la défensive.
-Tu m’as bien dit l’année dernière que l’acolyte de Raditz travaillait pour Cold dans ton monde, non ?
-Raditz ? Tu veux dire Wheelo ? Tu crois que Kochin serait venu avec moi dans la machine et que je l’aurais gentiment laisser foutre la merde dans votre époque ? Tu te fous de moi ou quoi ?”
Piccolo ignora le ton agressif de la jeune femme et reporta son attention sur le cube de glace, toujours inactif.
“Cette chose me fait penser à des adversaires que nous avons combattu par le passé, daigna expliquer le combattant. Mais ils étaient trois et celui-ci, il combine toutes leurs particularités en les optimisant bien au-delà de ce qu’on a pu voir auparavant. De plus, il porte le même genre de fringues que toi et enfin, comme par hasard, il débarque à peu près en même temps que ta machine arrivée hier…”
Skirt n’eut pas l’occasion de répliquer. La protection gelée du monstre se mit à bourdonner, en faisant vibrer l’air autour d’elle. Au bout d’une dizaine de secondes, elle se fissura et vola en éclats tranchants dans toutes les directions. Les trois protagonistes furent assez rapides pour se protéger et n’écoper que de petites écorchures, mais ils étaient loin de se douter que ce phénomène n’était qu’une diversion.
Effectivement, le sol sembla se nervurer sous la forme de nombreuses lignes brisées lumineuses qui serpentèrent jusqu’aux guerriers à la vitesse de l’éclair. Lorsqu’elles entrèrent en contact avec leurs cibles, un terrible courant électrique les parcourut, achevant de fissurer la pierre et propulsant les gardiens de la Terre vers l’arrière.
Le trio retomba au sol en même temps, le corps de chacun d’entre eux encore fortement électrisé. Skirt et Piccolo se relevèrent plutôt rapidement mais Gohan éprouva les plus grandes difficultés du monde à se remettre debout. Son mentor eut un pincement au cœur en constatant son état. Lui-même avait clairement faibli depuis le début de l’affrontement et la Saiyajin venue du futur n’arriverait à rien de plus qu’eux. Le monstre était toujours là, en pleine forme, à les narguer en arborant ce stupide sourire supérieur et dénué de toute forme d’intelligence. Le Namek montra les dents et serra les poings de rage. Ils étaient en train de se faire ridiculiser par une bête débile et moins puissante que le plus faible du lot. Bientôt, cette humiliation allait se changer en torture, puis en exécution.
“Cette horreur est là pour nous tuer… lâcha le fils de Daimao. Que ce soit ton animal de compagnie ou l'œuvre d'un piège dans lequel tu t'es fait berner, le résultat sera le même pour nous.
-Reste concentré au lieu de jouer au suspicieux, rétorqua Skirt. C’est vraiment pas le moment.
-Il va attaquer ! s’exclama Son Gohan, rattrapé par la peur.
-Merde ! cracha Piccolo.”
La créature voulait manifestement presser son avantage psychologique, qui devenait également physique dès qu’une nouvelle confrontation avait lieu. Ses bras prirent du volume et de nombreux éclairs dorés se mirent à danser dessus. Elle poussa un hurlement bestial et se jeta sur ses proies d’une puissante impulsion qui réduisit en poussière la roche sous ses pieds. Le Namek et les deux métis avaient du mal à imaginer une issue enviable à cet affrontement mais ils étaient prêts à donner le maximum malgré tout.
Arrivé à mi-chemin, le monstre fut pourtant stoppé par un choc d’une violence inouïe reçu en plein sur le flanc. Il disparut du champ visuel de ses ennemis et partit détruire une falaise dans un torrent de poussière et de bruit. Un schéma qui semblait se répéter, pour le plus grand bonheur des protagonistes.
Skirt ne connaissait pas celui qui venait probablement de leur sauver la vie. Un grand gaillard en armure verte, pourvu d’une petite touffe de cheveux roux sur le haut du crâne. Gohan écarquilla les yeux et ouvrit la bouche de surprise, tandis que Piccolo esquissait un sourire en coin.
“Numéro 16… salua-t-il. À vrai dire, j’avais presque oublié que tu existais.
-Je serai toujours là pour protéger la Terre, répondit le robot en gardant un visage fermé.”
Puis il se tourna vers le Namek en lui rendant son sourire.
“Vous pouvez rentrer chez vous, vous êtes désormais en sécurité, assura-t-il.”
L’androïde s’élança à la suite du monstre, qui ne se rétablit qu’à la seconde précédant l’arrivée de son nouvel opposant. La création de Gero avait déjà armé son poing et l’abattit avec force sur la joue visqueuse du batracien ocre. La tête de ce dernier faillit effectuer un tour complet tant le choc avait été violent. Il trébucha et effectua quelques pas pour se remettre d’aplomb. Lorsque son visage fit face à celui de Numéro 16, il arborait toujours cette expression figée dans un rictus presque dément. Par contre, pour la première fois, sa peau s’était déchirée au niveau de la pommette et révéla sa chair brune dans laquelle des circuits électriques se frayaient un chemin.
Ainsi, il était possible de détruire cette chose repoussante ; il fallait simplement taper suffisamment fort.
Le robot enregistra cette donnée et continua son entreprise de démolition, sous le regard médusé des trois autres combattants.
“C’est qui celui-là ? lâcha Skirt, la plus impressionnée des trois.
-Tu n’as jamais rencontré les machines de Gero ? ricana Piccolo. Tu m’en as pourtant parlé.
-Pas des comme ça en tout cas, continua la jeune femme. Si Freezer possède des troupes de ce niveau, je me demande encore pourquoi il n’a pas conquis l’univers de mon époque.”
Numéro 16 frappait sans relâche, blessant un peu plus la bête à chaque coup. Celle-ci avait tenté de riposter en invoquant son électricité mais l’androïde y était apparemment insensible. Elle avait voulu se protéger avec un bouclier de glace, mais la force du robot en était venu à bout sans problème.
À présent, la créature gisait allongée sur le sol, deux canons pointés sur elle. Sans plus de cérémonie, le grand personnage en armure fit appel à toute sa puissance et déversa un ouragan de flammes destiné à avoir enfin raison de l’intrus. Loin d’être effrayé, le monstre avait ouvert grand les yeux avant de partir d’un rire rauque, comme s’il accueillait la mort avec bonheur… ou qu’il connaissait une parade quelconque.
L’énergie déployée par Numéro 16 sembla s’accumuler un court moment sous terre, puis le sol se disloqua, libérant une tempête de lumière et de feu qui obligea les autres protagonistes à se reculer. Le phénomène dura plus de dix secondes et lorsque tout se calma, il n’y avait plus qu’un énorme trou béant sous la création de Gero. Il était large de plusieurs dizaines de mètres et on n’en distinguait pas le fond. Pourtant, Numéro 16 avait visiblement écourté son attaque, en proie à une doute certain, ce qui n’avait pas échappé à Piccolo.
“C’est étonnant, fit remarquer le robot, sans quitter la crevasse des yeux. La planète a été bien plus abîmée que prévu par ma technique, j’ai été obligé de m’arrêter pour ne pas causer de dommages irréversibles. D’après mes calculs, j’aurais dû rencontrer plus de résistance.”
Le Namek afficha une mine encore plus grave. Il n’en était pas certain mais il avait cru voir leur ennemi disparaître, une fraction de milliseconde avant de se faire emporter. La réaction de l’androïde confirmait malheureusement ses pensées.
“Tu en conclus quoi ? lança Piccolo à l’intention du robot.”
Après quelques instants de réflexion, ce dernier tourna la tête et dirigea ses pupilles azur vers son interlocuteur.
“J’en conclus qu’il s’est échappé…”
Au même moment, le fils de Daimao se sentit défaillir, comme privé de toute son énergie sans raison. Il connaissait bien cette sensation et cela n’augurait rien de bon.
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Totalement concentrée sur l’étude de l’étrange vaisseau apporté par Skirt, Bulma commençait à se dire qu’elle avait besoin d’une pause lorsqu’elle entendit quelqu’un sonner à la porte. Elle supposa que c’était Chichi ou Gohan et ne prit même pas la peine de regarder les écrans de surveillance pour s’en assurer. La venue d’un visiteur servirait d’excuse idéale pour penser à autre chose qu’au boulot. Lorsqu’elle ouvrit la porte, pourtant, elle hurla de terreur et fit un bond de deux mètres en arrière.
“Bonjour mademoiselle ! déclara joyeusement Wheelo en réalisant une petite courbette. Navré de vous déranger, mais j’ai grandement besoin d’accéder à votre hangar principal.”
La scientifique était pétrifiée par la terreur et se trouvait dans l’incapacité de parler. Face à elle, le Saiyajin était tout sourire, mais c’était plutôt dû à une certaine crispation qu’à de la bonne humeur. Crispation qui témoignait du stress intense auquel le généticien lui-même étant soumis.
“Soyez sûre, ma chère enfant, que je me rendrai à ma destination, que vous le vouliez ou non. À vous de voir si cela doit se faire avec ou sans heurt.”
Bulma, toujours livide et silencieuse, finit par hocher la tête et d’un geste du bras, invita Wheelo à la suivre.
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Non loin de la Tour Karine, un petit morceau de matière beige était posé dans l’herbe. Tout comme une pierre, il était totalement inerte et semblait s’être trouvé là depuis toujours. Un lézard qui passait par là avait même trouvé le courage de grimper dessus, non sans être surpris par l’odeur étrange que ce caillou dégageait.
Puis le reptile s’enfuit soudain du plus vite que ses courtes pattes le permettaient. En effet, le morceau de roche, qui n’en était pas un, s’était mis à grossir, de manière archaïque d’abord, puis mieux structurée ensuite, jusqu’à prendre la forme d’un monstre humanoïde à tête de crapaud carnivore. Il ressemblait trait pour trait à celui qui s’était battu contre les gardiens de la Terre. D’ailleurs, son visage était toujours couvert des blessures infligées par Numéro 16 quelques minutes auparavant, prouvant que c'était bien le même individu. Sans perdre de temps, il leva la tête vers le ciel et s’envola à grande vitesse en direction du palais divin.
Le jeune Kamisama interrompit aussitôt sa séance d’entraînement avec Yajirobé. Le dieu de la Terre fut assailli par un sentiment de terreur mélangée à du dégoût et l’instant suivant, un batracien humanoïde se posait sur les dalles blanches du bâtiment. L’humain corpulent fut envoyé au tapis d’un seul coup et le Namek se retrouva emprisonné dans une cage de glace autour de laquelle serpentaient de petits arcs électriques.
“Kamisama ! Non ! s’écria Mister Popo en tendant vainement les bras vers son maître.”
Ses yeux implorants se focalisèrent sur l’immonde bête qui souillait de sa présence ce lieu sacré. Celle-ci ouvrit la main vers le haut et sourit encore plus largement.
“Les… Dragon… Ball… gronda-t-elle de sa voix crocodilienne.”