Nota Bene : Les passages en italique sont des flashbacks, qui renvoient ici à une seule et même scène.
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Chapitre 3 : Mogina
Sur Mogina, un enfant attrapa la main de sa mère, lui désignant le ciel du doigt, l'air émerveillé. C'était la première fois qu'il voyait la Diane, le disque d'argent trônant au milieu du ciel que son peuple révérait comme une divinité. Pour cette peuplade dont la planète était constamment entourée de tempêtes magnétiques de grande ampleur, comme des orages gigantesques qui recouvraient le ciel, il était très rare de voir apparaître ce satellite naturel, et il était encore plus rare qu'elle soit aussi grande et aussi brillante. Au fur et à mesure des siècles, les moginiens avaient fini par prendre les apparitions rarissimes de l'astre comme un signe de bonne fortune, comme un symbole que les dieux veillaient toujours sur eux. Dans la langue gutturale des moginiens, le nom de cet astre ressemblait vaguement au son « Diane », tel que le prononcerait un utilisateur de la langue commune. Cependant, ce soir-là, les chamans et sorciers moginiens virent l'apparition de la Diane d'un autre œil. Sa dernière apparition n'avait qu'un peu plus de dix ans ; il était hautement anormal qu'elle apparaisse aussi vite. C'était une première, de mémoire de moginien, et ces sages anciens ressentirent un pincement de défiance au creux de leur cœur ; un mauvais pressentiment. Ils n'avaient pas tout à fait tort.
Ce même enfant qui avait montré le grand cercle argenté à sa mère lui montra bien vite autre chose, avec un air nettement moins émerveillé.
Kakarot, pour la première fois de sa vie, écoutait religieusement quelqu'un qui lui parlait. Lui, Cilu et Pyne étaient assis sur un banc, face à Sauzer, debout, les mains sur les hanches, leur expliquant tranquillement tout le plan d'attaque sur Mogina.
« Vous vous êtes peut-être demandé pourquoi une Corvette LUS5 nous était allouée alors qu'il s'agit d'un ancien modèle, presque inutilisé dans l'armée. Eh bien, justement parce que c'est un vieux modèle. Les LUS5 datent d'avant l'invention de l'enduit démagnétisant, à un moment où les vaisseaux de l'empire n'étaient donc pas capables de traverser une tempête magnétique. On utilisait alors un autre procédé que l'enduit : il y a à l'avant de ce vaisseau une petite antenne, capable de créer un champ de force tout autour du vaisseau, le protégeant des intempéries. Vous me suivez, jusque là ? »
Se contenant de la vague rumeur d'approbation parmi les trois soldats, qui ne voyaient pas le moins du monde où Sauzer voulait en venir, le blond reprit.
« Mogina est presque constamment recouverte d'une énorme tempête magnétique, qui cache aux habitants un satellite naturel de grande taille. Au point que quand cet astre devient visible, en moyenne une fois tous les cinquante ans, ils prennent cela pour un signe divin. Ce soir, nous allons étendre le champ anti-magnétique du vaisseau. Les batteries devraient tenir quelques heures, afin de forcer une apparition de la lune.
- Vous voulez dire que...
- Oui Kakarot. Ce soir, la lune de Mogina est pleine. Si tu es le seul soldat indépendant à avoir été ajouté à la troupe pour compenser l'absence de trois des membres de l'unité Elrest, c'est parce que nous allons utiliser la capacité naturelle des saiyans à se transformer pour envahir Mogina. »
L'enfant et sa mère observèrent, horrifiés, le gigantesque gorille qui se tenait face à eux, ouvrant grand sa gueule pour prendre une longue inspiration avant de pousser un hurlement terrifiant. Kakarot avait été largué sur le plus grand village de tout Mogina, afin d'optimiser le temps à sa disposition. Les moginiens n'avaient pas encore commencé à courir, ne réalisant pas le moins du monde ce qui leur arrivait, qu'un jet d'énergie rougeoyant vaporisait déjà une bonne partie de leurs constructions de pierre. Là où son attaque avait frappé, la roche était calcinée, et des flammes jaillissaient en tout sens, venant mourir contre le sol lisse, non sans brûler quelques fuyards trop maladroits au passage. Les deux petites créatures qui avaient vu la bête en premier lieu n'eurent que peu l'occasion de le voir à l'œuvre, disparaissant bien vite sous son pied gauche pour ne jamais en ressortir. Il ne fallut qu'une poignée de secondes au saiyan pour détruire presque entièrement le village. Il sentait sa conscience vaciller, écrasée par les envahissants instincts de mort et de destruction – contre lesquels il ne cherchait pas vraiment à se battre, après tout. Kakarot, sous sa forme d'Oozaru, n'était plus qu'un gigantesque tas de soif de sang et de puissance à l'état brut, réalisant des bonds monstrueux d'un village à l'autre, le peu de raison qu'il était parvenu à maintenir ajoutant une précision mortelle à ses attaques. Enivré par cette force nouvelle, le saiyan s'adonnait à un massacre comme il n'en avait encore jamais vu, décimant la population moginienne avec une efficacité effrayante, même pour une bête de cette taille. Derrière le primate, Pyne soupira, s'adressant à Cilu.
« Dire que ce macaque peut augmenter sa puissance à ce point... Il passe de très-basse classe à petite élite à chaque fois que la pleine lune daigne montrer son nez, c'est agaçant.
- Il n'est pas invulnérable pour autant. N'oublie pas qu'on a un rôle à jouer, nous aussi. »
« Cilu et Pyne, vous ne serez pas en vacances pour autant. Il est probable que les champions moginiens tentent de s'organiser pour affronter la bête. La plupart vont probablement l'attaquer de face et mourir rapidement, mais sous sa forme d'Oozaru, Kakarot a deux points faibles principaux. D'abord, on risque de l'attaquer par derrière, et il ne faut surtout pas qu'une attaque atteigne sa queue... »
L'amphibien vert se tourna vers les deux silhouettes qui approchaient leur position.
« Pyne, va te poster près de la tête de Kakarot, et surveille si d'autres combattants arrivent. Je m'occupe de ces deux-là.
- T'es sûr ? Ils sont deux, on ferait mieux de faire équipe...
- Scanne-les. 900 et 925. Je peux me les faire tout seul. Mais si quelque chose arrive alors qu'on est pris dans le combat, on ne pourra rien faire. Je te confie la suite, Pyne.
- Comme tu voudras ! »
Le petit alien vola vers la tête du singe géant, surveillant les alentours, pendant que Cilu se plaçait devant les deux arrivants, se préparant au combat.
« Désolé mes braves, la route s'arrête ici.
- Notre maître nous a appris à toujours nous présenter avant un combat. Mon nom est Kast, et voici Poll. Libre à toi de te dresser face à nous, envahisseur, mais sache que nous n'hésiterons pas à te tuer. »
Cilu devait à tout le moins avouer que les deux moginiens l'avaient surpris. Bien que leur langue maternelle laissât ses traces dans leur façon de prononcer les mots, leur utilisation du langage commun était étrangement bonne, pour une race qui n'était pas supposée la connaître. Qui étaient-ils, ces deux-là ? Le second moginien, le dénommé Poll, se fit alors entendre.
« Nous représentons l'ordre des Gardes des Pierres. Annonce ton nom, envahisseur, et que notre combat soit honorable.
- … Cilu. Je m'appelle Cilu. Je ne promet rien pour l'honneur, en revanche. »
Alors que Cilu s'élançait dans le combat contre les deux défenseurs de Mogina, Pyne soupira de nouveau, observant Kakarot s'en donnait à cœur joie pour massacrer les aliens par paquets de quinze. Leur population déjà faible diminuait à une vitesse terrifiante. Il s'étonna cependant de voir l'organisation dans la résistance des êtres qui tentaient d'attaquer l'Oozaru. Il savait que Mogina était peuplée de reptiles géants, il n'était donc pas étonnant que certains de leurs guerriers aient appris à se battre contre des adversaires plus grands et plus forts qu'eux... Mais s'adapter aussi vite à un événement inconnu, ce n'était pas ce qu'il attendait de la part d'une peuplade primitive. Bientôt, en plus des combattants qui l'attaquaient depuis le sol, certains moginiens capables de voler harcelèrent le visage de Kakarot de petits coups inoffensifs, mais suffisant pour l'agacer. Sa raison dominée par les instincts surpuissants de l'Oozaru, le saiyan suivit son réflexe premier : tenter d'écraser les mouches. Certains d'entre eux se firent avoir rapidement, mais d'autres s'éloignèrent à temps pour survivre aux mouvements de pattes, et le gorille prit une grande inspiration, prêt à les bombarder d'une vague d'énergie orale surpuissante. Pyne paniqua, et se jeta sur son collègue, lui assénant un puissant coup de pied dans la pommette. Sa puissance était ridicule en comparaison de celle du soldat transformé, mais il avait encore la force de lui faire tourner la tête, de sorte que l'attaque de Kakarot détruisit un autre village, à plusieurs kilomètres de là, ainsi que la montagne sur laquelle il était perché.
« Qu'est-ce que tu fais, espèce d'abruti ? Pas d'attaque énergétique vers le ciel ! Sous cet angle, tu pourrais détruire la lune, et tu perdrais immédiatement ta transformation ! »
« … et surtout, aucune attaque ne doit partir en direction de la lune. Leur astre est peut-être très grand, mais il est surtout très proche de la planète ; si un moginien venait à réaliser que la Diane est la cause de la transformation de Kakarot, il pourrait aisément la détruire. De la même façon, si une attaque perdue de Kakarot venait à heurter la lune, ce serait la fin de sa transformation. Vous devrez donc protéger les arrières de l'Oozaru, mais aussi la Diane. Messieurs, à vous de jouer.
Le saiyan, mobilisant tout le peu de conscience qui lui restait, résista à la tentation de croquer la petite chose qui l'avait frappé. Au lieu de cela, il se reconcentra sur les créatures au sol, qui l'agaçaient au plus haut point – et se débarrassa d'une bonne partie d'entre elles d'un seul coup de poing dans le sol. Il avait perdu toute notion du temps, et en oubliait presque qu'il fallait qu'il optimise sa transformation. Plus le temps passait, et plus sa lutte pour orienter ses instincts de destruction – les contrôler étant purement et simplement impossible sous cette forme – devenait complexe, et peu attrayante.
Pyne haussa les épaules, soulagé de voir que son collègue en revenait à sa besogne première, et foudroya d'un rayon d'énergie fulgurant le moginien qui avait failli parvenir à faire capoter leur mission. Du coin de l'œil, il vit un autre de leurs ennemis s'envoler plus haut qu'eux. Il pensa un instant à une vaine tentative d'attaque coordonnée sur Kakarot, mais il avala sa salive d'angoisse en réalisant que l'alien prenait bien trop de hauteur – il fonçait droit sur la lune. Fonçant à toute vitesse vers l'être jaune, il le rattrapa pile à temps pour dévier d'un revers de la main la boule d'énergie vert pomme qui partait en direction du disque argenté.
« Je n'aurais pas cru qu'un peuple aussi primitif comprendrait le truc...
- Je ne sais de quoi tu parles, envahisseur. Je t'ai entendu parler ; il me faut détruire la Diane pour révoquer la bête qui massacre mon peuple.
- T... Tu parles le langage commun ? Comment est-ce possible ?
- Mon nom est Perz, envahisseur. Je suis l'un des guerriers de l'ordre des Gardes des Pierres. Pour mon maître et pour Mogina, je dois détruire la Diane. Écarte-toi, ou meurs par ma main !
- Je ne sais pas comment tu peux parler ma langue, mais ce que je sais, c'est que tu n'as aucune chance, Perz le Garde des Pierres. Je suis Pyne, soldat des Armées Conquérantes du Prince Cooler, membre à part entière de l'Unité d'Intervention Elrest. Puisque tu ne tarderas pas à mourir, j'espère que cette présentation te satisfait. »
Sur le visage du guerrier à quatre bras, un fin sourire se dessina.
« Je ne sais qui de nous deux vivra un autre jour ; ce que je sais, c'est que tu parles comme un homme d'honneur, Pyne le Conquérant. Puisse notre affrontement être conté par les fils de nos fils. »
Le même sourire traça sa route sur le visage plat. Il aurait tout le temps de comprendre comment la connaissance du langage commun était parvenue jusqu'aux moginiens sans que l'empire ne le sache plus tard ; pour l'instant, l'heure était au combat. De ses mains illuminées, il envoya une volée de petites boules d'énergie sur Perz, qui s'élança vers lui, les évitant de justesse, afin de le frapper du marteau de ses mains jointes. Projeté vers le sol à toute allure, Pyne prit le temps d'activer son scouter : 975 unité de puissance. Juste assez pour que le bleu puisse s'amuser. Tournant sur lui-même pour reprendre son équilibre, il atterrit sur le sol rocheux, y campant bien ses deux pieds, tandis que le moginien arrivait en face de lui.
Kakarot ne réalisa d'abord pas la disparition de Pyne. Pendant plusieurs minutes, il continua son extermination de tous les moginiens dans son champ de vision sans réaliser qu'il était désormais livré à lui-même. Ce n'était pas la première fois qu'il se transformait en Oozaru, mais c'était la première fois que la transformation était utilisée à bon escient, pour remplir un objectif donné – et surtout la première fois qu'un soldat d'élite ne sortait pas de nulle part pour le calmer immédiatement et en quelques coups, surveillé qu'il était pas les hautes instances de l'armée de Cooler. Il ne perdait pas tout à fait conscience sous cette forme ; mais se changer en animal de cette façon renforçait de façon incommensurable les désirs et les instincts qu'il avait toujours eu. En bon saiyan qu'il était, sa soif de combat et de destruction était à son paroxysme, au point d'être aussi influente sur ses mouvements que sa conscience, au lieu de simplement orienter celle-ci. Il devait déployer toute sa rationalité pour diriger ce désir vers les moginiens, vers le sol, vers les villages. Les dommages collatéraux étaient monstrueux : en quelques heures, il refit une bonne partie de la cartographie de la planète, ajoutant de nouveaux cratères, supprimant quelques montagnes. Plongé dans son ivresse de puissance nouvelle, il ne faisait même plus la différence entre guerriers, femmes et enfants ; il tuait sans distinction ni remord.
Cilu grimaça, en constatant à quel point l'Oozaru s'était éloigné en seulement quelques instants. Heureusement que le saiyan avait acquis une puissance colossale, sans quoi il aurait couru le risque de le perdre de vue en s'occupant de son combat. Si ses deux adversaires étaient nettement plus faibles que lui, ils n'en étaient pas moins coordonnés. De toute évidence, ces deux créatures qui se ressemblaient comme deux gouttes d'eau étaient habituées à se battre ensemble. Chaque fois qu'il attaquait l'un des deux, l'autre le frappait dans le dos pour l'empêcher de faire mouche. Une telle lutte aurait pu durer longtemps. De la main gauche, il modifia les réglages de son canon énergétique. Contrairement à Pyne et Kakarot, il ne venait pas partie d'un peuple capable de moduler son énergie naturellement ; cette arme, façonnée par les meilleurs ingénieurs de l'empire, faisait ce travail à sa place. Quelques aiguilles étaient plantées à différents endroits de son avant-bras, puisant dans sa puissance, pour l'expulser sous forme de rayons. Ce canon avait pour seul défaut d'être très monocible ; il était impossible pour Cilu d'envoyer deux rayons en même temps, et il ne pouvait tirer que du bras droit. Cette limitation, dans un combat comme celui-ci, lui coûtait cher : les deux moginiens gardaient trop leurs distances pour qu'il les attaque tous deux en même temps au corps à corps, et il ne pouvait pas le faire à distance non plus. De quelques pressions sur le pavé tactile de son arme, il mit en place son plan.
« Kast, Poll... C'était très amusant, mais j'ai bien peur qu'il me faille mettre fin à ce petit jeu.
- Ne nous sous-estime pas, Cilu ! Tu es peut-être très puissant, mais nous avons été formés pour faire face à des adversaires plus forts que nous ! »
Cilu leva les yeux au ciel, agacé par le formalisme excessif des deux créatures. Ramassant une roche, éclatée par le combat, qui se trouvait à ses pieds, il la propulsa du bras gauche entre les deux défenseurs. Ceux-ci, comme prévu, esquivèrent chacun d'un côté différent. Propulsant son corps de toute la force de ses jambes, éclatant la pierre là où il se tenait debout au préalable, Cilu s'élança de toute la vitesse dont il était capable sur celui de droite – Poll, s'il avait bien suivi -, son bras droit tendu, prêt à l'atomiser à bout portant d'un puissant coup de canon. Du coin de l'œil, il vit Kast arriver derrière lui comme une ombre, ses deux poings droits levés, prêts à s'abattre sur l'épaule droite de Cilu pour dévier son coup. Un sourire carnassier naquit sur son visage, alors que le coup partait, plus tôt que prévu... Avec une puissance monstrueuse. Sur un petit mètre devant l'amphibien, toute matière fut réduite en poussière, repoussant l'envahisseur en arrière. Le large dos du soldat heurta Kast, le déstabilisant dans son attaque. Se retournant promptement, le vert frappa le jaune d'un coup de poing très puissant, lui transperçant chirurgicalement la cage thoracique au niveau du cœur. Poll, horrifié, vit son frère s'écraser au sol, mort sur le coup, une flaque de son sang rouge s'étendant rapidement autour de son cadavre.
« Monstre... Tu vas payer ! »
Dans un cri de rage, tous ses poings serrés illuminés de son énergie verte, il se jeta sur Cilu... Qui saisit sa gorge de la main gauche, le ramenant au sol d'un mouvement brutale.
« Comme si tu avais une chance, tout seul. Et maintenant, petit primitif, tu vas m'expliquer qui t'a appris à parler ma langue, d'accord ?
- Va en enf... »
Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase, ses dernières paroles s'achevant dans un bruit répugnant d'étranglement, mêlé à une exclamation de douleur. Cilu se releva, toisant d'un air dégoûté le guerrier à la gorge broyée.
« Mauvaise réponse. »
Prenant de la hauteur, fixant son regard sur l'Oozaru, au loin, toujours plongé dans son massacre, le vainqueur pressa du doigt l'un des boutons de son scouter, activant la communication avec le vaisseau.
« Ici Cilu, unité Elrest.
- Cilu ? Ici Sauzer. Quelle est la situation ?
- Deux individus ont tenté de s'attaquer aux arrières de Kakarot. Tués sans difficulté. Les moginiens sont beaucoup moins primitifs que prévus. Ils parlent le langage commun, et sont organisés. Les différents guerriers que nous avons vu prétendent appartenir à un certain ordre des Gardes des Pierres, ils ont un fonctionnement quasi-militaire. Monsieur, en toute honnêteté, pourquoi êtes-vous venus ici ? Je veux bien croire que Kakarot soit directement sous la tutelle du Prince Cooler, mais le surveiller ne requiert pas le chef des Forces Spéciales.
- Soldat Cilu, retournez à votre poste auprès de l'Oozaru. Terminé. »
L'amphibien grogna de frustration, mais décolla à grande vitesse pour rejoindre son camarade transformé. On ne lui enlèverait pas de l'esprit que quelque chose ne tournait pas rond dans cette histoire. En rattrapant Kakarot, il vit que Pyne avait également engagé un combat au sol contre un moginien, mais il ne chercha pas à intervenir ; le nain bleu ne supportait pas qu'on fasse avorter ses combats, et il pouvait probablement se débrouiller seul. D'un coup de pied surpuissant, Cilu brisa la nuque d'un moginien qui essayait d'escalader le bras du saiyan, sûrement pour arriver à son visage et attaquer directement ses yeux. Il ramena les réglages de son canon de bras à la normale, et aida le primate à bombarder les différents moginiens qui attaquaient ou s'enfuyaient, faisant preuve de moins de puissance, mais de plus de précision que la bête meurtrière. Un rugissement gigantesque surprit cependant le tireur.
« Qu'est-ce que... »
Se retournant, il ne put retenir un petit rire nerveux.
« Kakarot ? Je crois qu'on a trouvé un adversaire à ta taille. »
Devant eux se dressait un reptile gigantesque, tout aussi grand que l'Oozaru. Cilu était au courant que Mogina était peuplée de reptiles géants, mais ils n'étaient pas supposés être aussi grands que ça. La créature était recouverte d'écailles noires. Très trapue, elle se tenait légèrement penchée vers l'avant, de sorte que sa queue colossale était dans la continuité parfaite de sa colonne vertébrale ; les deux étant hérissées de plaques verticales escarpées, à l'air tranchant comme des rasoirs, plus longues entre les omoplates. Ses yeux jaunes brillants étaient fendus de deux fines pupilles. Lorsqu'il expira, ses mâchoires menaçantes furent illuminées d'un feu bleu. Cilu s'écarta, prenant de la hauteur aussi vite qu'il le put pour être hors de portée du monstre, et pressa le bouton de scan de son scouter. Celui-ci détecta les deux puissances colossales qui se toisaient. D'un côté, l'Oozaru, dont la force se tenait juste au-dessus des 10 000, et de l'autre, le monstre écailleux... Qui était tout aussi démesurément fort.
« Oh pu... »
La fin de son juron fut avalée par le bruit monstrueux du choc entre les deux bêtes, qui s'étaient jetées l'une vers l'autre sans plus de réflexion, poussées par leur instinct mutuel : prouver laquelle des deux était la plus forte.
Ce même enfant qui avait montré le grand cercle argenté à sa mère lui montra bien vite autre chose, avec un air nettement moins émerveillé.
Kakarot, pour la première fois de sa vie, écoutait religieusement quelqu'un qui lui parlait. Lui, Cilu et Pyne étaient assis sur un banc, face à Sauzer, debout, les mains sur les hanches, leur expliquant tranquillement tout le plan d'attaque sur Mogina.
« Vous vous êtes peut-être demandé pourquoi une Corvette LUS5 nous était allouée alors qu'il s'agit d'un ancien modèle, presque inutilisé dans l'armée. Eh bien, justement parce que c'est un vieux modèle. Les LUS5 datent d'avant l'invention de l'enduit démagnétisant, à un moment où les vaisseaux de l'empire n'étaient donc pas capables de traverser une tempête magnétique. On utilisait alors un autre procédé que l'enduit : il y a à l'avant de ce vaisseau une petite antenne, capable de créer un champ de force tout autour du vaisseau, le protégeant des intempéries. Vous me suivez, jusque là ? »
Se contenant de la vague rumeur d'approbation parmi les trois soldats, qui ne voyaient pas le moins du monde où Sauzer voulait en venir, le blond reprit.
« Mogina est presque constamment recouverte d'une énorme tempête magnétique, qui cache aux habitants un satellite naturel de grande taille. Au point que quand cet astre devient visible, en moyenne une fois tous les cinquante ans, ils prennent cela pour un signe divin. Ce soir, nous allons étendre le champ anti-magnétique du vaisseau. Les batteries devraient tenir quelques heures, afin de forcer une apparition de la lune.
- Vous voulez dire que...
- Oui Kakarot. Ce soir, la lune de Mogina est pleine. Si tu es le seul soldat indépendant à avoir été ajouté à la troupe pour compenser l'absence de trois des membres de l'unité Elrest, c'est parce que nous allons utiliser la capacité naturelle des saiyans à se transformer pour envahir Mogina. »
L'enfant et sa mère observèrent, horrifiés, le gigantesque gorille qui se tenait face à eux, ouvrant grand sa gueule pour prendre une longue inspiration avant de pousser un hurlement terrifiant. Kakarot avait été largué sur le plus grand village de tout Mogina, afin d'optimiser le temps à sa disposition. Les moginiens n'avaient pas encore commencé à courir, ne réalisant pas le moins du monde ce qui leur arrivait, qu'un jet d'énergie rougeoyant vaporisait déjà une bonne partie de leurs constructions de pierre. Là où son attaque avait frappé, la roche était calcinée, et des flammes jaillissaient en tout sens, venant mourir contre le sol lisse, non sans brûler quelques fuyards trop maladroits au passage. Les deux petites créatures qui avaient vu la bête en premier lieu n'eurent que peu l'occasion de le voir à l'œuvre, disparaissant bien vite sous son pied gauche pour ne jamais en ressortir. Il ne fallut qu'une poignée de secondes au saiyan pour détruire presque entièrement le village. Il sentait sa conscience vaciller, écrasée par les envahissants instincts de mort et de destruction – contre lesquels il ne cherchait pas vraiment à se battre, après tout. Kakarot, sous sa forme d'Oozaru, n'était plus qu'un gigantesque tas de soif de sang et de puissance à l'état brut, réalisant des bonds monstrueux d'un village à l'autre, le peu de raison qu'il était parvenu à maintenir ajoutant une précision mortelle à ses attaques. Enivré par cette force nouvelle, le saiyan s'adonnait à un massacre comme il n'en avait encore jamais vu, décimant la population moginienne avec une efficacité effrayante, même pour une bête de cette taille. Derrière le primate, Pyne soupira, s'adressant à Cilu.
« Dire que ce macaque peut augmenter sa puissance à ce point... Il passe de très-basse classe à petite élite à chaque fois que la pleine lune daigne montrer son nez, c'est agaçant.
- Il n'est pas invulnérable pour autant. N'oublie pas qu'on a un rôle à jouer, nous aussi. »
« Cilu et Pyne, vous ne serez pas en vacances pour autant. Il est probable que les champions moginiens tentent de s'organiser pour affronter la bête. La plupart vont probablement l'attaquer de face et mourir rapidement, mais sous sa forme d'Oozaru, Kakarot a deux points faibles principaux. D'abord, on risque de l'attaquer par derrière, et il ne faut surtout pas qu'une attaque atteigne sa queue... »
L'amphibien vert se tourna vers les deux silhouettes qui approchaient leur position.
« Pyne, va te poster près de la tête de Kakarot, et surveille si d'autres combattants arrivent. Je m'occupe de ces deux-là.
- T'es sûr ? Ils sont deux, on ferait mieux de faire équipe...
- Scanne-les. 900 et 925. Je peux me les faire tout seul. Mais si quelque chose arrive alors qu'on est pris dans le combat, on ne pourra rien faire. Je te confie la suite, Pyne.
- Comme tu voudras ! »
Le petit alien vola vers la tête du singe géant, surveillant les alentours, pendant que Cilu se plaçait devant les deux arrivants, se préparant au combat.
« Désolé mes braves, la route s'arrête ici.
- Notre maître nous a appris à toujours nous présenter avant un combat. Mon nom est Kast, et voici Poll. Libre à toi de te dresser face à nous, envahisseur, mais sache que nous n'hésiterons pas à te tuer. »
Cilu devait à tout le moins avouer que les deux moginiens l'avaient surpris. Bien que leur langue maternelle laissât ses traces dans leur façon de prononcer les mots, leur utilisation du langage commun était étrangement bonne, pour une race qui n'était pas supposée la connaître. Qui étaient-ils, ces deux-là ? Le second moginien, le dénommé Poll, se fit alors entendre.
« Nous représentons l'ordre des Gardes des Pierres. Annonce ton nom, envahisseur, et que notre combat soit honorable.
- … Cilu. Je m'appelle Cilu. Je ne promet rien pour l'honneur, en revanche. »
Alors que Cilu s'élançait dans le combat contre les deux défenseurs de Mogina, Pyne soupira de nouveau, observant Kakarot s'en donnait à cœur joie pour massacrer les aliens par paquets de quinze. Leur population déjà faible diminuait à une vitesse terrifiante. Il s'étonna cependant de voir l'organisation dans la résistance des êtres qui tentaient d'attaquer l'Oozaru. Il savait que Mogina était peuplée de reptiles géants, il n'était donc pas étonnant que certains de leurs guerriers aient appris à se battre contre des adversaires plus grands et plus forts qu'eux... Mais s'adapter aussi vite à un événement inconnu, ce n'était pas ce qu'il attendait de la part d'une peuplade primitive. Bientôt, en plus des combattants qui l'attaquaient depuis le sol, certains moginiens capables de voler harcelèrent le visage de Kakarot de petits coups inoffensifs, mais suffisant pour l'agacer. Sa raison dominée par les instincts surpuissants de l'Oozaru, le saiyan suivit son réflexe premier : tenter d'écraser les mouches. Certains d'entre eux se firent avoir rapidement, mais d'autres s'éloignèrent à temps pour survivre aux mouvements de pattes, et le gorille prit une grande inspiration, prêt à les bombarder d'une vague d'énergie orale surpuissante. Pyne paniqua, et se jeta sur son collègue, lui assénant un puissant coup de pied dans la pommette. Sa puissance était ridicule en comparaison de celle du soldat transformé, mais il avait encore la force de lui faire tourner la tête, de sorte que l'attaque de Kakarot détruisit un autre village, à plusieurs kilomètres de là, ainsi que la montagne sur laquelle il était perché.
« Qu'est-ce que tu fais, espèce d'abruti ? Pas d'attaque énergétique vers le ciel ! Sous cet angle, tu pourrais détruire la lune, et tu perdrais immédiatement ta transformation ! »
« … et surtout, aucune attaque ne doit partir en direction de la lune. Leur astre est peut-être très grand, mais il est surtout très proche de la planète ; si un moginien venait à réaliser que la Diane est la cause de la transformation de Kakarot, il pourrait aisément la détruire. De la même façon, si une attaque perdue de Kakarot venait à heurter la lune, ce serait la fin de sa transformation. Vous devrez donc protéger les arrières de l'Oozaru, mais aussi la Diane. Messieurs, à vous de jouer.
Le saiyan, mobilisant tout le peu de conscience qui lui restait, résista à la tentation de croquer la petite chose qui l'avait frappé. Au lieu de cela, il se reconcentra sur les créatures au sol, qui l'agaçaient au plus haut point – et se débarrassa d'une bonne partie d'entre elles d'un seul coup de poing dans le sol. Il avait perdu toute notion du temps, et en oubliait presque qu'il fallait qu'il optimise sa transformation. Plus le temps passait, et plus sa lutte pour orienter ses instincts de destruction – les contrôler étant purement et simplement impossible sous cette forme – devenait complexe, et peu attrayante.
Pyne haussa les épaules, soulagé de voir que son collègue en revenait à sa besogne première, et foudroya d'un rayon d'énergie fulgurant le moginien qui avait failli parvenir à faire capoter leur mission. Du coin de l'œil, il vit un autre de leurs ennemis s'envoler plus haut qu'eux. Il pensa un instant à une vaine tentative d'attaque coordonnée sur Kakarot, mais il avala sa salive d'angoisse en réalisant que l'alien prenait bien trop de hauteur – il fonçait droit sur la lune. Fonçant à toute vitesse vers l'être jaune, il le rattrapa pile à temps pour dévier d'un revers de la main la boule d'énergie vert pomme qui partait en direction du disque argenté.
« Je n'aurais pas cru qu'un peuple aussi primitif comprendrait le truc...
- Je ne sais de quoi tu parles, envahisseur. Je t'ai entendu parler ; il me faut détruire la Diane pour révoquer la bête qui massacre mon peuple.
- T... Tu parles le langage commun ? Comment est-ce possible ?
- Mon nom est Perz, envahisseur. Je suis l'un des guerriers de l'ordre des Gardes des Pierres. Pour mon maître et pour Mogina, je dois détruire la Diane. Écarte-toi, ou meurs par ma main !
- Je ne sais pas comment tu peux parler ma langue, mais ce que je sais, c'est que tu n'as aucune chance, Perz le Garde des Pierres. Je suis Pyne, soldat des Armées Conquérantes du Prince Cooler, membre à part entière de l'Unité d'Intervention Elrest. Puisque tu ne tarderas pas à mourir, j'espère que cette présentation te satisfait. »
Sur le visage du guerrier à quatre bras, un fin sourire se dessina.
« Je ne sais qui de nous deux vivra un autre jour ; ce que je sais, c'est que tu parles comme un homme d'honneur, Pyne le Conquérant. Puisse notre affrontement être conté par les fils de nos fils. »
Le même sourire traça sa route sur le visage plat. Il aurait tout le temps de comprendre comment la connaissance du langage commun était parvenue jusqu'aux moginiens sans que l'empire ne le sache plus tard ; pour l'instant, l'heure était au combat. De ses mains illuminées, il envoya une volée de petites boules d'énergie sur Perz, qui s'élança vers lui, les évitant de justesse, afin de le frapper du marteau de ses mains jointes. Projeté vers le sol à toute allure, Pyne prit le temps d'activer son scouter : 975 unité de puissance. Juste assez pour que le bleu puisse s'amuser. Tournant sur lui-même pour reprendre son équilibre, il atterrit sur le sol rocheux, y campant bien ses deux pieds, tandis que le moginien arrivait en face de lui.
Kakarot ne réalisa d'abord pas la disparition de Pyne. Pendant plusieurs minutes, il continua son extermination de tous les moginiens dans son champ de vision sans réaliser qu'il était désormais livré à lui-même. Ce n'était pas la première fois qu'il se transformait en Oozaru, mais c'était la première fois que la transformation était utilisée à bon escient, pour remplir un objectif donné – et surtout la première fois qu'un soldat d'élite ne sortait pas de nulle part pour le calmer immédiatement et en quelques coups, surveillé qu'il était pas les hautes instances de l'armée de Cooler. Il ne perdait pas tout à fait conscience sous cette forme ; mais se changer en animal de cette façon renforçait de façon incommensurable les désirs et les instincts qu'il avait toujours eu. En bon saiyan qu'il était, sa soif de combat et de destruction était à son paroxysme, au point d'être aussi influente sur ses mouvements que sa conscience, au lieu de simplement orienter celle-ci. Il devait déployer toute sa rationalité pour diriger ce désir vers les moginiens, vers le sol, vers les villages. Les dommages collatéraux étaient monstrueux : en quelques heures, il refit une bonne partie de la cartographie de la planète, ajoutant de nouveaux cratères, supprimant quelques montagnes. Plongé dans son ivresse de puissance nouvelle, il ne faisait même plus la différence entre guerriers, femmes et enfants ; il tuait sans distinction ni remord.
Cilu grimaça, en constatant à quel point l'Oozaru s'était éloigné en seulement quelques instants. Heureusement que le saiyan avait acquis une puissance colossale, sans quoi il aurait couru le risque de le perdre de vue en s'occupant de son combat. Si ses deux adversaires étaient nettement plus faibles que lui, ils n'en étaient pas moins coordonnés. De toute évidence, ces deux créatures qui se ressemblaient comme deux gouttes d'eau étaient habituées à se battre ensemble. Chaque fois qu'il attaquait l'un des deux, l'autre le frappait dans le dos pour l'empêcher de faire mouche. Une telle lutte aurait pu durer longtemps. De la main gauche, il modifia les réglages de son canon énergétique. Contrairement à Pyne et Kakarot, il ne venait pas partie d'un peuple capable de moduler son énergie naturellement ; cette arme, façonnée par les meilleurs ingénieurs de l'empire, faisait ce travail à sa place. Quelques aiguilles étaient plantées à différents endroits de son avant-bras, puisant dans sa puissance, pour l'expulser sous forme de rayons. Ce canon avait pour seul défaut d'être très monocible ; il était impossible pour Cilu d'envoyer deux rayons en même temps, et il ne pouvait tirer que du bras droit. Cette limitation, dans un combat comme celui-ci, lui coûtait cher : les deux moginiens gardaient trop leurs distances pour qu'il les attaque tous deux en même temps au corps à corps, et il ne pouvait pas le faire à distance non plus. De quelques pressions sur le pavé tactile de son arme, il mit en place son plan.
« Kast, Poll... C'était très amusant, mais j'ai bien peur qu'il me faille mettre fin à ce petit jeu.
- Ne nous sous-estime pas, Cilu ! Tu es peut-être très puissant, mais nous avons été formés pour faire face à des adversaires plus forts que nous ! »
Cilu leva les yeux au ciel, agacé par le formalisme excessif des deux créatures. Ramassant une roche, éclatée par le combat, qui se trouvait à ses pieds, il la propulsa du bras gauche entre les deux défenseurs. Ceux-ci, comme prévu, esquivèrent chacun d'un côté différent. Propulsant son corps de toute la force de ses jambes, éclatant la pierre là où il se tenait debout au préalable, Cilu s'élança de toute la vitesse dont il était capable sur celui de droite – Poll, s'il avait bien suivi -, son bras droit tendu, prêt à l'atomiser à bout portant d'un puissant coup de canon. Du coin de l'œil, il vit Kast arriver derrière lui comme une ombre, ses deux poings droits levés, prêts à s'abattre sur l'épaule droite de Cilu pour dévier son coup. Un sourire carnassier naquit sur son visage, alors que le coup partait, plus tôt que prévu... Avec une puissance monstrueuse. Sur un petit mètre devant l'amphibien, toute matière fut réduite en poussière, repoussant l'envahisseur en arrière. Le large dos du soldat heurta Kast, le déstabilisant dans son attaque. Se retournant promptement, le vert frappa le jaune d'un coup de poing très puissant, lui transperçant chirurgicalement la cage thoracique au niveau du cœur. Poll, horrifié, vit son frère s'écraser au sol, mort sur le coup, une flaque de son sang rouge s'étendant rapidement autour de son cadavre.
« Monstre... Tu vas payer ! »
Dans un cri de rage, tous ses poings serrés illuminés de son énergie verte, il se jeta sur Cilu... Qui saisit sa gorge de la main gauche, le ramenant au sol d'un mouvement brutale.
« Comme si tu avais une chance, tout seul. Et maintenant, petit primitif, tu vas m'expliquer qui t'a appris à parler ma langue, d'accord ?
- Va en enf... »
Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase, ses dernières paroles s'achevant dans un bruit répugnant d'étranglement, mêlé à une exclamation de douleur. Cilu se releva, toisant d'un air dégoûté le guerrier à la gorge broyée.
« Mauvaise réponse. »
Prenant de la hauteur, fixant son regard sur l'Oozaru, au loin, toujours plongé dans son massacre, le vainqueur pressa du doigt l'un des boutons de son scouter, activant la communication avec le vaisseau.
« Ici Cilu, unité Elrest.
- Cilu ? Ici Sauzer. Quelle est la situation ?
- Deux individus ont tenté de s'attaquer aux arrières de Kakarot. Tués sans difficulté. Les moginiens sont beaucoup moins primitifs que prévus. Ils parlent le langage commun, et sont organisés. Les différents guerriers que nous avons vu prétendent appartenir à un certain ordre des Gardes des Pierres, ils ont un fonctionnement quasi-militaire. Monsieur, en toute honnêteté, pourquoi êtes-vous venus ici ? Je veux bien croire que Kakarot soit directement sous la tutelle du Prince Cooler, mais le surveiller ne requiert pas le chef des Forces Spéciales.
- Soldat Cilu, retournez à votre poste auprès de l'Oozaru. Terminé. »
L'amphibien grogna de frustration, mais décolla à grande vitesse pour rejoindre son camarade transformé. On ne lui enlèverait pas de l'esprit que quelque chose ne tournait pas rond dans cette histoire. En rattrapant Kakarot, il vit que Pyne avait également engagé un combat au sol contre un moginien, mais il ne chercha pas à intervenir ; le nain bleu ne supportait pas qu'on fasse avorter ses combats, et il pouvait probablement se débrouiller seul. D'un coup de pied surpuissant, Cilu brisa la nuque d'un moginien qui essayait d'escalader le bras du saiyan, sûrement pour arriver à son visage et attaquer directement ses yeux. Il ramena les réglages de son canon de bras à la normale, et aida le primate à bombarder les différents moginiens qui attaquaient ou s'enfuyaient, faisant preuve de moins de puissance, mais de plus de précision que la bête meurtrière. Un rugissement gigantesque surprit cependant le tireur.
« Qu'est-ce que... »
Se retournant, il ne put retenir un petit rire nerveux.
« Kakarot ? Je crois qu'on a trouvé un adversaire à ta taille. »
Devant eux se dressait un reptile gigantesque, tout aussi grand que l'Oozaru. Cilu était au courant que Mogina était peuplée de reptiles géants, mais ils n'étaient pas supposés être aussi grands que ça. La créature était recouverte d'écailles noires. Très trapue, elle se tenait légèrement penchée vers l'avant, de sorte que sa queue colossale était dans la continuité parfaite de sa colonne vertébrale ; les deux étant hérissées de plaques verticales escarpées, à l'air tranchant comme des rasoirs, plus longues entre les omoplates. Ses yeux jaunes brillants étaient fendus de deux fines pupilles. Lorsqu'il expira, ses mâchoires menaçantes furent illuminées d'un feu bleu. Cilu s'écarta, prenant de la hauteur aussi vite qu'il le put pour être hors de portée du monstre, et pressa le bouton de scan de son scouter. Celui-ci détecta les deux puissances colossales qui se toisaient. D'un côté, l'Oozaru, dont la force se tenait juste au-dessus des 10 000, et de l'autre, le monstre écailleux... Qui était tout aussi démesurément fort.
« Oh pu... »
La fin de son juron fut avalée par le bruit monstrueux du choc entre les deux bêtes, qui s'étaient jetées l'une vers l'autre sans plus de réflexion, poussées par leur instinct mutuel : prouver laquelle des deux était la plus forte.
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Et voilà, merci encore pour votre lecture. Aurez-vous reconnu la guest star à la fin du chapitre ?