Edit : Je m'en occupe, Pensyves !
Chapitres :
Dan était assis sur l’un des nombreux rocher du désert qu'il visitait désormais quotidiennement pour s'entraîner. Il se délectait du magnifique spectacle du coucher du soleil, admirant les teintes rougeâtres qui coloraient le ciel. Il oubliait tout les petits tracas qui composaient ses journées ; entraînement, stress du tournoi imminent, le mal du pays…
Le “mal du pays”. C'est comme ça que Prince avait nommé cette sensation étrange.
C'est que le jeune Saiyen n’avait pas revu ses proches sur Gokiburi depuis un peu plus de trois mois et pourtant, il avait l’impression que des années s'étaient écoulées depuis la dernière fois qu’il leur avait parlé. L’envie de les revoir ne manquait pas, et chaque jour, il se retenait d’aller prendre une capsule pour rentrer, mais il devait devenir plus fort pour protéger sa planète, malgré la pulsion qui se faisait de plus en plus forte avec le temps.
Ce qu'on lui avait enseigné ici, il n’aurait jamais pu l'apprendre sur sa planète natale, et il était loin d'avoir fait le tour de la question. Plus Dan pratiquait, plus il réalisait qu'il n’en était qu’aux balbutiements des bases du combat, comparé à certains génies comme le prince ; et s’il voulait un jour protéger Gokiburi le plus efficacement possible, il devait rester sur Vegeta et suer du sang, si possible, afin d’atteindre les plus hauts niveaux
- Je peux m’asseoir à côté ?
Dan sursauta. Il n'avait pas remarqué la présence de son grand frère. Le jeune Saiyen lui offrit son plus beau sourire et tapota sur une parcelle du rocher sur lequel il était assis, l’invitant à l’y rejoindre. Bien loin de son exubérance habituel, Prince s’était installé, silencieux, à côté de son frère de cœur.
Le Gokiburi d’adoption compris à ce moment qu’il n’était pas le seul à avoir changé. Prince était différent de celui qu’il connaissait avant leur venue sur Vegeta. La rencontre avec le Xénomorphe sur le satellite l'avait marqué. Il y avait quelque chose de nouveau en lui, il semblait presque… mature ? Le terme paraissait excessif. Prince demeurait excentrique, capable de piquer une crise pour un sujet sans importance, comme le programme télé. Mais il était désormais aussi capable d'accalmies et de politesses auxquelles Dan n'était pas habitué, comme en ce moment.
- Ça va, Prince ?
- Ça va… Je me rends compte qu’on a juste pas eu le temps de parler à propos de… tu sais… le liquide.
Le Saiyen avait totalement oublié que Prince voulait lui parler d’un évènement qui s’était passé sur le satellite. La dernière fois qu’il avait abordé le sujet, c’était il y a deux mois, juste avant qu’Esharotto ne vienne et lui propose de l’entraîner. Et depuis, il n'avait aps eu une minute. Les évènements s’étaient enchainé à une telle vitesse qu’ils en avaient tout les deux oublié ce sujet là. À moins que Prince n'ait pas vraiment oublié ? Qu'il ait simplement attendu à dessein ? Non… Ça ne lui ressemblait pas. Dan déglutit avant de répondre :
- Je t’écoute.
- Je ne sais pas ce qui s’est passé CONCRETEMENT à ce moment là… mais je sais que tu étais toi, mais… sans l’être, tu vois ?
- Euh… pas du tout…
Prince réfléchit quelques instants pour trouver un terme qui expliquerait expliquer son ressenti. Il avait beaucoup de mal à mettre des mots sur les sensations qu'il avait éprouvées durant le changement temporaire de son frère, tant il avait l’impression que tout s’était passé si vite, mais que, paradoxalement, l’adrénaline lui avait fait vivre ça au ralenti. Finalement, il se jeta à l'eau :
- C'est un peu comme si tu avais été hypnotisé….Je ne sais pas ce que ce liquide t'a fait, mais ça t'a rendu différent.
- Différent comment ?
Une autre pause. Prince avait pensé que les mots viendraient tout seul, comme à chaque fois qu'il s'adressait à son frère, mais cette fois, se faire comprendre s'avérait bien plus difficile que d'habitude. Il choisit avec minutie ses mots pour lui faire comprendre qu’il n’était pas dans son état naturel, sans pour autant être un monstre, malgré la terreur que le Gokiburi d'origine avait ressentie en plongeant ses yeux dans les orbites noires de son frère.
- Tu étais… froid… Non : glacial… et tu as assassiné ce Xénomorphe avec une telle technique et une telle aisance que…. Qu’on dirait que c’était une habitude pour toi…
- C’était mieux, non ?
- Non.
Dan était intrigué. De ce qu'il comprenait, ce que Prince venait de lui dépeindre, c’était le tableau du parfait guerrier. Calme et fort, il s’était débarrassés du Xénomorphe avec l’aisance naturelle d’un guerrier expérimenté, forgé par des années de combats contre ces créatures venu d’ailleurs. Exactement ce à quoi il aspirait. Il chercha encore une fois à mieux comprendre ce que son frère voulait lui dire :
- Pourquoi ça n'était pas mieux ?
- Tu n’étais plus Dan.
- Hein ?
Le fils biologique de la reine de Gokiburi inspira longuement, peu habitué aux paroles qu’il allait prononcer. Il n’aimait pas mettre des mots sur ses émotions, tant cela lui paraissait artificiel de vouloir traduire l’intraduisible. Les émotions se ressentaient, elles ne se comprenaient pas.
Cependant, il voulait bien faire une exception pour son petit frère. Dan avait été plongé dans un monde différent du sien, à un âge assez difficile, où il se cherchait encore. C’était son rôle d'aîné de le guider dans cette période difficile, où à force de se chercher, il risquait surtout de se perdre.
- Ecoute, frérot… Maman t’aime et Papa, où qu’il soit là haut, t'aime lui aussi de toute son âme, j’en suis sûr ! Mais je ne pense pas qu’ils veulent voir leurs fils devenir une machine à tuer sans cœur… Tu n’es pas Ikary. Tu es Dan. tu as peut être du sang Saiyen ou je ne sais quoi encore, mais tu es quelqu’un de bien. L'un des meilleurs gokiburi. Je ne te demande pas d’arrêter de te perfectionner à l’art du combat, mais je te demande de ne pas abandonner ton humanité en cours de route. Voilà. C'est ça qui me fait peur. Ce qui s'est passé montre qu'il y a quelque chose d'inhabituel en toi, et je ne tiens pas à ce que cette part sombre prenne le dessus sur le frère que j'aime.
Dan était resté silencieux durant la tirade de son frère. Puis un petit sourire s’était lentement formé, avant qu’il n’essuie les larmes qui commençaient à se former dans ses yeux. Cette vision aurait d’habitude agacé Prince, qui n’aimait pas vraiment les effusions de larmes. Il n'avait même pas assisté à l’enterrement de son propre père, mais à présent, elle rassurait le futur régent de Gokiburi quant à la nature de son frère.
Prince avait raison, son père ne voudrait surement pas voir l’enfant qu’il avait élevé comme s’il était de son sang devenir un bloc de glace sans pitié. Les souvenirs de ce père d’adoption, les petites histoires qu’il lui racontait, sa tendresse apaisante, son humour bien particulier et les moments de complicités partagés avec lui achevèrent de convaincre Dan que Prince ne s'ouvrait pas ainsi à la légère.
- Promis, Prince ! Je vais faire attention.
À peine eut-il prononcé ces mots que les antennes balantes de l'aîné se redressèrent et que son air grave s'évanouit pour laisser la place à une détermination nouvelle. Il était temps de se changer les idées :
- Et si on perfectionnait aussi la technique qu’on a échouée à apprendre quand on étaient jeune ? proposa-t-il d'un air malicieux.
- Laquelle ?
- T’as oublié ?
Les sourcils de Dan se froncèrent, tandis que sa queue de singe s’agitait, signe qu’il fouillait chaque recoin de ses souvenirs pour se rappeler d’une technique particulière. Puis son regard semblait dire qu’il avait trouvé ce qu’il cherchait.
- Mais… ça avait été un échec complet… commenta-t-il.
- Par ma faute, répliqua Prince du tac-au-tac, l'air grave.
- Non, je….
- Écoute, Dan, n’essaie pas de me caraméliser le cul, faut dire ce qu’il en est ; c’était un problème de manque de volonté, et ça venait de moi. Maintenant, je suis prêt !
- Bien ! Cette fois, nous allons maitriser « Le Lien » !
-------------------------------------- Terre :
Bonken était resté silencieux et gardait ses yeux fixé sur la flamme du campement. Il ne bougeait pas, il ne sourcillait pas. Les seuls mouvements qu’on pouvait distinguer étaient ceux de sa respiration et celui de ses paupières.
Il n’aurait pas été si nerveux s’il n'avait pas été en présence de cette folle aux cheveux gris. Avant, il vivait heureux dans une cohésion familiale parfaite, près de sa famille adoptive. Il avait des occupations, des livres à lire tranquillement dans sa chambre au souterrain, dissertait avec sa sœur, et passait même du temps avec son père à bricoler des inventions plus farfelue les unes que les autres.
À présent, il était seul dans ce monde sauvage avec une folle à la force colossale malgré son physique en porcelaine. Bien sur, il savait que les apparences étaient trompeuses, il était très bien placé pour savoir que seuls les imbéciles pouvaient s’y fier, mais la puissance de cette ravagée dépassait vraiment de loin la sienne, si bien que ses testicules le faisaient encore souffrir du coup qu'elle lui avait asséné plusieurs heures plus tôt.
- Alors, t’es vraiment amnésique ? lui demanda-t-elle soudainement.
Il allait lui répondre de la façon la plus cinglante qui soit, mais son éducation, sa dignité, et surtout son instinct de survie, l’empêchèrent de lui servir une réponse composée d’insultes dégradantes. Et s’il voulait sauver sa famille, il devait survire. Ce fut donc avec cet objectif en tête qu’il répondit le plus laconiquement possible :
- Oui.
Après coup, le jeune homme eut la désagréable impression de parler tel un abruti monosyllabique, tant il détestait s'exprimer d’une manière aussi primitive, mais c’était bien la meilleur façon de survivre avec une fille aussi instable qu’elle. Elle était parfaitement capable de lui offrir son plus beau sourire -à la dentition parfaite- tout en s’occupant de lui refaire la sienne en lui malaxant bien peu délicatement les joues à coups de poing.
- Peu loquace, hein ? Allez, pour ouvrir la discussion, je m’appelle Katani.
- Moi, c’est Bonken, et désolé, parler n’a jamais été une activité dans laquelle j’excellais.
- Ça se voit…
- Par contre, j’ai une question… je peux la poser ou ça me vaudra une séance gratuite de massage des parties génitale à coups de genoux ?
Les mots avaient dépassé ses pensés et il crut un instant que question ou non, il allait y avoir droit à ce massage, avec en bonus une exploration de sa zone rectale. Heureusement pour lui, son appareil reproductif et son fondement, son interlocutrice était de bonne humeur.
- Vas-y.
- C’est qui le gamin sur la photo ?
Pour la première fois, il ressentit un trouble. La jeune femme semblait partagée entre plusieurs sentiments ; nostalgie et tristesse se mêlait dans son regard de couleur ambre.
- Il s’appelait D-1, et il était comme toi une création de Géro.
- Était ? Il lui est arrivé quoi ?
La colère qu’il ne croyait pas voir venir surgit comme un prédateur des fourrés. Les sourcils de Katani se froncèrent, tandis que ses pupilles brillaient d’une fureur à peine contenue. Il sentait une aura meurtrière pulser violemment autours d’elle, son instinct de survie lui intimant de fuir à toute jambes. Mais celles-ci ne répondaient plus, paralysées qu'elles étaient sous la terreur primaire qui s'était emparée de son corps. Finalement, les lèvres serrèes de la jeune femme remuèrent dans une succession de syllabes détachées et menaçantes :
- Et ta mère, je lui en pose des questions sur qui l’a grimpée pour t’avoir ?!
- P-Pardon !! Je… Je suis désolé !! s'empressa de bégayer Bonken en tendant ses mains paumes en avant dans un geste bien inutile de fausse protection, sans même relever l'insulte.
Elle tourna la tête et ne se gêna pas pour cracher sur le sol. Encore une fois, il garda pour lui ses commentaires sur la bonne tenue, s’estimant chanceux de ne pas être la cible de ses crachats. Un long silence passa avant qu’il ne se risquât à reprendre la parole, estimant qu'un autre sujet pourrait peut-être calmer cette sauvage..
- Pourquoi il n’y a pas d’Alien ici ? Ils étaient nombreux la dernière fois que le bouclier s’était désactivé.
- Parce que normalement, il n’y a que rarement des Aliens par ici.
- Normalement ?
- Les Aliens, malgré ce qu’ils laissent croire, sont bien plus intelligents qu’ils ne le laissent paraître. Ils ont vite compris qu’ils ne tireraient rien à rester autours d’un dôme d’énergie alimenté continuellement et ça fait un moment qu’ils ont déserté la zone.
- Et donc les Aliens qui ont attaqué la base….
- Bingo, ma couille... ils ont été emmenés là par quelqu'un d'autre. À quoi beau risquer ses couilles quand t’as des Aliens contrôlé qui peuvent faire le boulot pour toi.
- Ils peuvent les contrôler ?
- D’après ce que j’ai vu, oui, avec des appareils bizarres, comme des veines dorés sur le crâne, mais ça n’a pas l’air d’être fabriqué à grande échelle. C'était la première fois que j'en voyais, et les ressources manquent ici.
- Mais c'était quoi, leur but ? Me tuer ?
- Tu te donnes trop d'importance. Leur cible, c'était sûrement Brief et sa fille. En tout cas, si tu veux le libérer, ce n’est pas avec ta force actuelle que tu réussiras.
Il se sentit légèrement vexé dans son égo, mais prit ça en compte. Il devait devenir plus fort afin de libérer le Docteur, Tight, ainsi que touts les autres habitants du souterrain. Il se redressa, et fixa son regard bleu dans les pupilles ambre de la jeune femme.
- Et tu me conseilles quoi ?
Cette fois-ci, le sourire revint à la jeune femme. Malgré l’air froid et glacial qu’il se donnait, il ressemblait énormément à D-1, dont il était portrait craché, en plus jeune… Même au niveau de sa mentalité, il avait cet esprit d'analyse et de mesure dans ses paroles, ce côté calculateur. Gero n'avait jamais été très original dans la programmation de ses intelligences artificielles. Et puis, il y avait cette insouciance constante face au danger, que ce soit elle ou les aliens… Elle venait de lui dire qu’il allait affronter une armée qui avait mit au point un dispositif pour contrôler les Xénomorphes, et il voulait encore en découdre. Oui, elle avait peut-être enfin trouvé un allié valable…
Bonken fut secoué par un frisson de terreur pure quand la jeune femme se lécha les babines en l'observant de cet air affamé qui la caractérisait.
En vérité, Katani se délectait de la perspective de former cet androïde, et elle espérait qu'il serait à à la hauteur de ses ambitions. Si c’était le cas, il avait peut être une chance de réussir…
- Je vais t’entrainer.
- Ah… on commence quand ?...
- MAINTENANT !
Le jeune homme vit des étoiles lorsque le pied de la jeune femme percuta avec violence sa mâchoire, décollant son corps du sol sur plusieurs mètres avant qu’il ne s’écrase au sol, après avoir rebondi plusieurs fois sur des rochers plus solides que son crâne.
- Mouais… L’esquive est à revoir…
Pour seule réponse, elle perçut les gémissements de souffrance du jeune homme, encore face contre terre, qui tentait de se dresser sur ses bras pour prendre une position plus digne.
- Par contre, l’endurance, ça va, je donne un quinze sur vingt, vu ton niveau de trafiole.
--------------
Raditz tentait désespérément d'échapper à l'étreinte de sa tortionnaire, mais plus il se débattait, plus la prise sur sa gorge se resserrait. Il ne voulait pas mourir comme ça. Il voulait aller de l'avant, progresser encore, voir enfin la fierté dans les yeux de son père. Il ne pouvait aps laisser une fille le tuer, et encore moins cette sorcière qui semblait si frêle, si fragile…
— Je suis là pour te parler du projet d’évasion des gladiateurs.
Il aurait voulu demander grâce, mais elle ne lui en laissait même pas l'occasion.
— Tu vas te soumettre à l’autre con de Slugh…
Raditz ne demandait que ça, mais comment faire alors qu'elle s'apprêtait à le tuer ?!
— Je t'aime, mon fils.
Sous le chapeau de cuir, les yeux émeraude arboraient désormais les nuances gris foncé de ceux de Gine. Kisuke avait disparu et c'était maintenant sa mère qui le tenait dans ses bras, tendrement. Raditz aspira une large bouffée d'air et sentit les larmes se presser contre ses orbites.
— Tu ne vas quand même pas pleurer ?! rugit-elle agressivement. Tu es un saiyen ! Je ne t'ai pas éduqué comme ça ! Tu dois être fort !
La porte de la cellule s'entrouvrit dans un grincement aigu qui arracha le saiyen au sommeil tourmenté dans lequel il avait fini par plonger. Encore à moitié endormi et affaibli par près de deux semaines de jeûne, il fut absolument incapable de résister quand la poigne d'acier d'un colosse à l'apparence reptilienne le saisit à l'épaule pour l'entraîner sans ménagement hors de sa prison.
La vision floue, il fut entraîné dans le méandre des couloirs sombres de l'arène, percevant à peine les plaintes des autres prisonniers, jusqu'à ce qu'enfin on le jeta à terre sans ménagement, dans une pièce suffisamment éclairée pour l'éblouir encore plus et le priver de toute vision. Et alors qu'il s'apprêtait à plonger une fois encore dans l'inconscience, son odorat perçut soudain une odeur familière, douce et revigorante.
De la bouffe !!
Le saiyen rassembla ses ultimes forces pour ouvrir les yeux et supporter la lumière vive. Il se trouvait dans une petite pièce circulaire. Face à lui se trouvait une table garnie de mets tous plus appétissants les uns que les autres. Il voulut se redresser pour se jeter sur les victuailles, mais à peine eut-il amorcé son mouvement que la poigne du colosse l'agrippa à nouveau fermement à l'épaule dans le but manifeste de le maintenir à genoux.
— Bande… de… salopards ! articula-t-il faiblement. Qu'est-ce que vous voulez ?
— Nous voulons savoir si tu es enfin disposé à collaborer, répondit une voix chevrotante et suintant la malice.
Raditz aperçut alors un petit être à l'allure de crapaud humanoïde à peau brune qui s'approcha de lui pour lui faire face, tandis que son tortionnaire resserrait encore un peu plus la prise sur son épaule, pour bien lui signifier que toute tentative d'utilisation de la force s'avérerait inutile. Le saiyen soutint le regard du batracien avec toute la fierté dont il était capable dans sa situation. Ce dernier sourit cruellement de ce spectacle pitoyable avant de poursuivre :
— Je m'appelle Medamacha et je suis ton nouveau maître. J'espère que ces quelques mois de cachot t'auront rendu plus conciliant. Nous voulons trois choses : ton code d'accès aux données confidentielles saiyennes, les numéros d'identification de ta capsule spatiale et ton entière collaboration aux tournois hebdomadaires. Si tu remplis ces conditions, tu pourras manger tout ton saoul et tu pourras intégrer la Deuxième Ligue. Crois-moi, tu ferais bien d'accepter.
Va te faire foutre, sale con ! furent les premiers mots que l'esprit de Raditz formula, mais il se retint. Les mots de Kisuke résonnèrent encore une fois dans son esprit :
— Je suis là pour te parler du projet d’évasion des gladiateurs. Avant tout ça, je veux m’assurer d’avoir un mec assez solide pour suivre le plan sans crever en cours de route, donc tu m’écoutes ; tu vas te soumettre à l’autre con de Slugh…
Le regard du saiyen passa rapidement des yeux malsains de son interlocuteur aux victuailles abondantes qui recouvraient la table, avant de revenir se poser sur les iris jaunâtres de l'homme-crapaud. Il ne pouvait pas trahir son peuple. Le sens de cet endroit étrange lui échappait toujours, mais ces enfoirés en avaient visiblement après sa planète natale… Il devait absolument réussir à s'enfuir pour avertir les siens, et Kisuke représentait sa meilleure chance.
Mais il savait que ça n'était qu'une excuse : ce furent les effluves odorantes qui le firent craquer. La perspective d'ingérer de la nourriture était bien la seule chose capable de venir à bout de sa fierté saiyenne, et ce fut presque comme si son estomac parlait à sa place.
— Filez-moi à bouffer et je vous donnerai ce que vous voudrez, finit-il par concéder en baissant les yeux à terre, autant par honte que pour signifier une apparente soumission.
— Je savais bien que la faim te rendrait raisonnable. Vous êtes tous les mêmes, vous autres… se moqua Medamacha en faisant signe au colosse à la peau reptilienne de relâcher leur prisonnier.
Ce denier se jeta instantanément sur une large cuisse d'un animal inconnu qu'il mordit à pleines dents, sans quitter des yeux l'être repoussant qui le toisait d'un regard empli d'une satisfaction vicieuse. Son corps saiyen assimila rapidement les protéines, et moins d'une minute plus tard, il se sentit à nouveau capable de poursuivre la négociation.
Et soudain, Raditz comprit qu'il avait été berné. Kisuke n'avait jamais agi contre Slugh. Elle était à son service, et lui avait fait miroiter la possibilité d'une évasion pour mieux l'amener à collaborer. C'était évident. Le piège était pourtant grossier et le saiyen se maudit de ne pas avoir compris plus tôt. Tout en continuant de ses sustenter en silence, il étudia la situation sous tous les angles dans le but d'en tirer le meilleur parti. Il devait montrer tous les signes d'une soumission, faire croire à ses tortionnaires qu'il avait mordu à l'hameçon, et rassembler un maximum d'informations. Dans l'immédiat, c'était la meilleure carte qu'il avait à jouer.
— Je vous donnerai ce que vous voudrez, mais mon niveau d'habilitation ne vous servira pas à grand chose. Je ne suis pas un guerrier d'élite. Et qu'est-ce que c'est que cette histoire de “Deuxième Ligue” ? s'enquit-il entre deux bouchées.
— C'est très simple. Nos combattants sont répartis en plusieurs ligues de douze guerriers en fonction de leurs capacités. Les vainqueurs de la Ligue supérieure reçoivent l'indicible privilège d'intégrer la Garde d'Élite de Slugh. Le combat que tu as livré contre le Xénomorphe à ton arrivée te permettra d'intégrer la Deuxième Ligue. Si tes performances en combat et tes progrès s'avèrent satisfaisants, tu auras l'opportunité d'intégrer la Ligue supérieure et de servir le futur maître de la Galaxie. C'est une opportunité inespérée pour toi.
Raditz n'en croyait pas ses oreilles. Ces abrutis semblaient n'avoir aucune idée de ce qui se passait à l'extérieur de la planète. Et pourtant, ils connaissaient bel et bien les xénomorphes, puisqu'il avait combattu l'un d'eux… Ça signifiait que ces gens avaient un plan, une arme, ou quoi que ce soit qui pouvait certainement aider son peuple dans sa lutte contre les aliens. Il continua de faire profil bas.
— Donc, tout ce que j'ai à faire, c'est d'éclater d'autres guerriers, et je serai libre ?
— Dans un premier temps, tu seras nourri correctement et tu recevras une chambre à partager avec un autre combattant. Si tu atteins la Première Ligue, tu auras droit à une chambre particulière et d'autres avantages, notamment l'accès au Centre de Repos.
— Ça ne m'a pas l'air très compliqué.
— Si tu le dis, Saiyen… commenta Medamacha avec un sourire mauvais. Je tiens à te prévenir : je déteste ton peuple, et si tu n'as pas été exécuté, c'est uniquement parce que ta race intéresse notre maître. Si ça ne tenait qu'à moi, tu serais déjà mort. Alors au premier faux-pas, n'espère pas la moindre indulgence de ma part.
Mais le discours n'eut pas l'effet déstabilisant escompté. Au contraire, le saiyen arbora à son tour un large sourire en répliquant :
— Je n'en aurai pas besoin.