par Satan sama le Dim Juin 03, 2018 13:28
Chapitre 30: L'Empereur et le prince.
[Capitale Sud]
Mai observait le théâtre du désastre qu’elle avait amorcé, en envoyant ses soldats dans cette ville maudite, encrassée par la criminalité et par les groupes démoniaques qui étaient apparus durant le règne de Daimao. Elle avait créé cette cité du mal en libérant le Roi Démon de sa prison, il en était de sa responsabilité de réduire à néant son héritage, qui avait proliféré ici, comme la représentation du monde tel qu’il aurait dû être si Daimao était resté roi.
Mais ses troupes ne savaient pas contre qui se confronter, la bataille avait déjà commencé bien avant leur arrivée et le spectacle qu’elle offrait était un étrange mélange de conflits aux protagonistes hétéroclites et dont il était difficile de déterminer le camp.
Des rapports lui parvenaient presque chaque minute avec des versions différentes, mais face à cette quantité accablante d’informations véritables comme erronées, elle était parvenue à saisir une analyse cohérente. Les repentis avaient choisi ce jour pour mener leur grande opération de purification de la ville. Des alliés de l’extérieur étaient même venus leur prêter main forte, il y avait ces soldats, chevaliers émérites en armure, combattant comme des diables sous la bannière du Roi Kress, aux côtés des maigres mais courageuses troupes des repentis qu’on disait sous les ordres d’un des fondateurs de l’ordre, Dansei. Pas un inconnu pour elle, ils s’étaient déjà rencontrés, il y a de cela des années, à l’époque où Lunch et elle étaient de la résistance de Bulma Brief.
Elle n’avait aucune envie de les abattre, mais ses émissaires rentraient bredouille à chaque fois qu’elle les envoyait pour leur demander d’évacuer le champ de bataille.
Ainsi lui devenait-il impossible de raser la ville sans les annihiler tous, triste et injuste sort pour ceux qui combattaient si fièrement contre les démons.
Les gangs eux se mêlaient aux combats avec, tous, des objectifs différents, certains s’étaient joins aux repentis, non mécontents de se débarrasser des démons. D’autres profitaient de la cohue pour se livrer à des guerres intestines. D’autres encore se cloitraient sur leur territoire, n’abattant que ceux qui s’y aventuraient, peu importait s’il s’agissait d’un repenti, d’un soldat du gouvernement ou d’un démon.
Elle espérait encore une convergence des luttes afin de faire front commun contre les démons et les gangs. Et alors qu’elle se désespérait à voir une réponse positive lui parvenir une Jeep et plusieurs cavaliers rejoignirent son campement, qui se situait au dehors de la ville à quelques kilomètres des affrontements. C’était Dansei et le Roi Kress muni d’une belle escorte.
_ « Ne tirez pas, ordonna-t-elle à ses chars. »
Et elle attendit qu’ils viennent à sa rencontre.
_ « Salut Mai. »
Dansei ne l’avait pas oublié. Il n’avait aucunement l’allure d’un chef de guerre, petit homme chétif qu’elle avait connu lâche et sans nul doute incompétent mais qui servait fidèlement Hasky il y a de cela plus d’une décennie. Il était là beaucoup plus revanchard, presque confiant. Le Roi Kress, lui, était un homme digne et élégant, tout aussi déterminé mais au regard sévère et provocateur.
_ « Vous êtes sur mon champ de bataille vous et vos gugusses, laissez faire les professionnels. »
_ « C’est vous les amateurs ici », grogna le Roi, « nous n’avons pas besoin de votre aide, vous semez encore plus de confusion dans la ville. Les gangs vont finir par se réunir pour vous attaquer. Ils n’aiment pas trop voir le gouvernement chercher à reprendre le contrôle de leur terrain de jeu. »
_ « Majesté, cessons les querelles, et allons droit au but. Laissez-moi prendre le contrôle de vos troupes, nous mènerons ainsi une opération conjointe et efficace pour en finir avec les démons et ces foutus gangs une bonne fois pour toute. »
_ « C’est non », répondit immédiatement Dansei. « On voulait juste te prévenir que si tes soldats nous gênaient, on demanderait à Junior de les repousser gentiment, ou moins gentiment, c’est à voir. »
_ « Le fils de Bulma est ici ? »
_ « Et ma fille », annonça le Roi Kress, « la princesse Misa et le jeune Namek sont les leaders des repentis. Nous avons la puissance de notre côté, vous n’avez pas les moyens de négocier. Retirez vos troupes. »
_ « Junior ne fera rien, si j’ai de bons otages. Capturez-les ! »
Alors que deux soldats du gouvernement s’approchaient, les gardes royaux du Roi les taillèrent immédiatement en pièce.
_ « T’aurais pas dû faire ça Mai. »
Folle de rage, elle sortit son arme et tira sur le Roi qui éleva son bouclier comme une barrière infranchissable, se protégeant des balles. Et alors que les hostilités dans le campement du gouvernement allaient bon train, une explosion retentissante envahit la Capitale Sud, la noyant dans un tourbillon de flammes et de gravats.
Aussitôt une trêve s’imposa d’elle-même et c’est avec surprise et effroi que Kress, Dansei et Mai observaient la cité s’effondrer sous leurs yeux.
_ « Que… qui a bien pu faire une chose pareille », marmonna le Roi, sidéré.
Au-dessus de l’incendie, se dessina alors la silhouette menaçante d’un Namek devenu démon. D’un repenti devenu génocidaire, de Piccolo Junior transformé en Piccolo Daimao. Et cette menaçante ombre maléfique, se matérialisa devant eux, décoré par le feu de ses méfaits qu’on voyait brûler vivement derrière lui.
_ « Ju…Junior. »
Comme il avait abattu froidement Missa, Lunch et Tōmei, Daimao évinça Dansei sans sommation, et sans ne serait-ce que lui adresser la parole. Le Roi Kress, furibond, l’attaqua vainement alors que le corps transpercé du dernier repenti s’étalait sur le sol. Piccolo se saisit de son épée et la pulvérisa avant de le propulser d’un simple déploiement d’énergie. Voyant le Roi s’écrouler à son tour, Mai ne chercha même pas à répliquer, et se pressa de fuir, alors que les gardes de son ennemi d’il y a peu, tentaient d’arrêter le démon. Un nouveau massacre débutait, et à la fin de cette tuerie sans nom, ne restait que Mai, attendant son sort au milieu des cadavres, Piccolo s’avançant inéluctablement vers elle.
_ « Enfoiré, tu n’es pas Junior. Tu es sa version diabolique. Tu t’es scindé en deux, comme ton père il y a des années. »
Le Namek allongea son bras pour se saisir de Mai et l’approcha de lui pour qu’elle soit face à son regard rouge sanguinaire.
_ « Je ne me suis pas scindé en deux, j’ai juste… laissé le mal s’exprimer pour de bon. »
Mai sortit un revolver et tira sur Daimao, plus par provocation que dans l’espoir de l’abattre. Ce qui le fit sourire.
_ « La Capitale Sud n’existe plus, il n’en reste plus rien, ni gangs, ni démons, ni hommes, ni femmes, rien que de la poussière, n’est-ce pas ce que tu souhaitais ? »
_ « J’aurais dû mourir le jour où j’ai libéré ton ancien toi. »
_ « Tu ne mourras pas aujourd’hui Mai, tu as encore un rôle à jouer en mon absence. Je ne compte pas m’éterniser sur Terre, j’ai un autre Royaume à conquérir. Mais je ne retiendrais pas mes congénères, l’invasion est lancée. »
_ « Qu’attends-tu de moi dans ce cas ? »
_ « Tu vas prendre la responsabilité de cette hécatombe, ma mère ne doit pas savoir ce que je suis devenu, pas encore. Tu vas devoir combattre les démons et préserver la paix. »
_ « N’était-ce déjà pas ton but lorsque tu étais un repenti ? Il y avait d’autres moyens. »
_ « Avant j’ouvrais simplement de nouvelles batailles, aujourd’hui j’ai fait plus que je n’ai jamais pu faire en tant que repenti, arrêté par mes petits principes, par mon dégoût de la violence, et par mon aversion pour la cruauté. J’étais dans le tort, mais je suis… éveillé, éclairé. Et je prends beaucoup de plaisir à tout cela. »
Il afficha un sourire carnassier.
_ « Il y a des années, continua-t-il, tu as libéré mon père de sa prison et tu t’es associé à lui. Que dirais-tu d’une nouvelle association ? »
_ « Je ne suis pas en position de dire non. Disons que je te laisse tranquillement rejoindre ton royaume à conquérir, que je ne dis mot de ton… changement inopiné, ni à ta mère ni au reste du monde, tu épargnes la Terre ? »
Daimao brisa les deux jambes de métal de Mai, qui s’effondra sur le sol dans la plus totale des incompréhensions.
_ « Je suis désolé, Mai, je me suis mal exprimé, tu as du pensé que je parlais d’une association d’égal à égal. Je vais reformuler, tu es l’esclave, je suis le maître, et je te laisse gouverner, mais je reviendrais. »
_ « J’ai compris, c’est bon j’ai compris. »
_ « J’aime mieux ça. A bientôt, Mai. »
Et Piccolo s’en alla dans les cieux.
[Nouvelle Vegeta – Palais Impérial]
Attablés dans le grand salon du palais impérial, les gouverneurs festoyaient et saluaient le retour glorieux de l’Empereur et de ses hommes. Scandant son nom, y allant de « hourra » approbateurs, s’exprimant forts et gaiement sur l’avenir de leur régime.
_ « Cette victoire est décisive pour notre Empire, Kakarotto tu viens de te faire connaître de tout l’univers, les galaxies craindront ton nom, et les peuples plieront sous notre bannière. Tu as fait un coup de maître, il n’y a même pas de pertes à déplorer. »
_ « Merci Paragus, je suis très fier de ce que nous avons accompli. »
Le gouverneur Daïzu s’approcha de lui et lui servit une coupe, du meilleur vin des ruches d’Arlia.
_ « Pour vous mon seigneur, il faut boire, se souler à votre victoire. »
Kakarotto accepta le verre tendu, et bondit sur la table, attirant l’attention de tous les convives.
_ « Messieurs, mesdames, à notre Empire, et à votre Empereur. »
Et il but sec le liquide, s’en délectant en une gorgé. Raditz ria de bon cœur et se joignit à Kakarotto en buvant à son tour.
_ « A mon frère », hurla-t-il, « à l’Empereur. »
Et les autres le suivirent en répétant à leur tour « A l’Empereur ». Alors que les joyeusetés reprenaient bon train, Kakarotto s’avança vers Paragus.
_ « On a assez célébré, j’ai à te voir, on peut laisser Raditz gérer les convives. »
Son frère expliquait bruyamment comment il avait explosé plusieurs milliers de robots du Grand Guedester à lui tout seul.
_ « Sa folie a parfois du bon », constata Paragus avec un sourire. « Allons-y. »
Les deux saiyans délaissèrent la grande salle et se promenèrent tranquillement dans les longs couloirs du palais.
_ « Je ne suis pas revenu seul, Paragus. »
_ « Je l’ai remarqué, pas un seul homme ne manquait à l’appel. »
_ « Non il ne s’agit pas de cela. Le Grand Guedester, a matérialisé non pas mais plusieurs guerriers de métal qui ont pris la forme de son hôte. Et il se trouve que nous le connaissons tous les deux. »
_ « Qui cela puisse-t-il être ? »
_ « C’était Vegeta lui-même. »
Paragus s’arrêta tout net, les mains soudainement tremblantes, et son regard, rouge de rage. Kakarotto n’avait jamais vu son bras droit dans un tel état.
_ « Ressaisis toi veux-tu, je vais t’expliquer. »
_ « J’ai été humilité par son père autrefois », hurla-t-il, « j’ai fait fi de la présence de son fils pour le bien de la Rebellion, mais subir à nouveau la présence d’un membre de cette famille, tu ne peux pas… »
_ « Je ne peux pas quoi ? »
L’Empereur l’empoigna et le colla au mur si fort qu’il se fissura.
_ « J’ai tous les droits. L’aurais-tu oublié ? »
Il se calma aussitôt et Kakarotto le relâcha. L’atmosphère semblait toujours pesante cependant. Les yeux de Paragus étaient froids et haineux. Ressentait-il une certaine forme de trahison de la part d’un homme qu’il avait posé sur le trône ?
_ « Aucun Empereur ne laisserait vivre son ancien Roi. »
_ « Tsss, Vegeta n’a jamais été qu’un prince et un mercenaire, il n’a jamais fondé ni même dirigé un Empire. Qu’aurais-je à craindre ? »
_ « Aurais tu perdu l’esprit sur Arcose ? Tu as tout à craindre, et tout à perdre. Vegeta est un super saiyan et il va te jalouser en voyant ce que tu as construit, cette famille ambitionne toujours les sommets. »
_ « Arrête avec ça, Vegeta n’a pas d’autres ambitions que de se servir lui-même. Il n’est pas son père, il n’est pas Tarble. Je me lasse de ces vieilles querelles de saiyans primitifs. Je ne veux pas de ça dans mon Empire. C’est la vengeance qui a tué Broly, c’est ce qui l’a détourné de ses frères. Et elle te tuera toi aussi si tu continues avec cette phobie ridicule de cette famille. Ce qu’a fait le Roi Vegeta, c’est un acte lâche, un acte de faible, il a voulu vous tuer parce qu’il avait peur de perdre son trône lorsque Broly grandirait et le surpasserait. Mais son fils n’est pas comme ça. Vegeta est tout ce qu’il y a de plus fort, il n’est pas opportuniste, c’est un guerrier, insupportable je te l’accorde. Mais je me refusais de le tuer, pas par empathie, mais parce que c’est un saiyan et qu’il ne mérite pas d’être vulgairement achevé par un des siens. »
Paragus ne se convainquait pas des arguments de Kakarotto. Il se détourna de lui et commença à s’en aller.
_ « Ne me tourne pas le dos. »
Il l’ignora et marcha plus vite.
_ « J’ai dit…. »
Kakarotto lança une boule d’énergie contre le sol. L’explosion fut légère mais alarma la garde. Paragus se tourna enfin, faisant signe aux soldats qui s’agglutinaient de les laisser.
_ « Tu vas détruire tout ce qu’on nous avons construit. Vegeta est un virus et il est mortel. Le pire dans tout ça c’est que tu te l’es toi-même inculqué. J’espérais plus de bon sens de la part de mon Empereur. »
Cette fois Kakarotto ne pouvait plus garder son calme. Il sauta sur Paragus et lui assena un coup magistral dans les côtes. Sans doute aveuglé et renforcé par la rage, le saiyan se remit vite et rendit le coup, un gigantesque uppercut, qui manqua de couper le souffle de l’Empereur.
Transporté lui aussi par la colère, Kakarotto se transforma en super saiyan. Son aura explosa, ce qui suffit à faire reculer son adversaire, à présent désarmé face à sa puissance.
_ « Viens Paragus, je t’attends. Que vas-tu faire maintenant ? »
_ « Je ne veux pas être témoin de ce que Vegeta pourra te faire. Je refuse de voir l’Empereur faillir. Je refuse de voir l’Empire s’effondrer. Je mourrais de te savoir mort, alors autant mourir avant que ça n’arrive. »
Paragus retira son longue cape blanche et se mit en position de combat. Mais avant que Kakarotto ne puisse faire quoi que ce soit, Raditz, qui apparut subitement, lui sauta dessus, matraquant le vieux saiyan de ses poings. L’Empereur tira son frère par les cheveux pour l’écarter de sa proie.
_ « Arrête Raditz ! »
_ « Il a voulu s’en prendre à toi. »
_ « Ferme ta grande gueule de dégénéré, tu sais très bien que je me le fais comme je veux. T’avais juste encore envie de te défouler. Casses toi d’ici, je ne suis pas d’humeur à te supporter. »
_ « Si tu veux mais je l’ai sans doute déjà tué. »
Kakarotto rappela la garde.
_ « Qu’on l’emmène à l’infirmerie. Et dites aux médecins que s’il meure, ils meurent avec lui. »
[Royaume des démons]
Une nuée entière de démons poursuivaient le maître de la Grue et Nicy, heureusement la danse de l’air était une spécialité de son école. Aussi les distancèrent-ils assez aisément, peut-être pas pour longtemps.
_ « On ne s’en sortira pas s’il nous faut les combattre », balança la jeune fille.
_ « On n’aura pas à le faire. Il y a un passage qui nous mènera dans le Royaume du Roi Kress, c’est certainement par-là que les repentis comptaient repartir. Alors il y a une bonne chance que quelqu’un y soit, prêt à refermer le portail derrière nous. »
Des rayons d’énergie les manquèrent de peur. Tsuru Sennin se retourna et envoya un Dodompa sur les assaillants les plus près.
_ « On y est bientôt ? »
_ « On y est », dit-il. « Regarde il est ouvert, comme je l’avais prédit. »
Et plus d’une centaine de chevaliers armés d’arcs et d’épées étaient là pour les accueillir.
_ « Vous n’êtes pas repentis », s’exclama un des guerriers.
_ « Ils sont tous morts, je dois voir le Roi Kress immédiatement. »
Les démons arrivaient déjà, par centaines. La première vague fut criblée de flèches mais d’autres arrivaient encore. Une infinie colonne d’êtres infernaux, désireux de les exterminer.
_ « Si vous ne nous laissez pas passer, on est mort », hurla Nicy devant l’hésitation du chevalier.
_ « Vous deux, s’exclama ce dernier en appelant deux de ses hommes, emmenez les voir la Reine, et refermez le portail. »
_ « Et vous ? », demanda Nicy.
_ « Si on fuit personne ne pourra les retenir. C’est une invasion de notre Royaume par le leur. C’est de notre devoir de le protéger. Allez-vous-en, vite. »
Tsuru Sennin ne se fit pas prier, il empoigna Nicy, toujours Lunch sur ses épaules, et ils suivirent les deux gardes qui les guidèrent de l’autre côté de la porte. Enfin de retour sur Terre. Et le portail se referma derrière eux, la dernière chose qu’ils virent c’est les démons s’agglutinant sur les hommes du Roi Kress. Quelques dizaines de guerriers les attendaient là encore, affublés par la perte évidente de leurs compagnons, perdus pour jamais dans le Royaume des démons.
_ « Pourquoi la Reine ? », se demanda le maître. « Le Roi n’est pas ici ? »
_ Je suis Zedig, se présenta un seigneur qui l’avait entendu. « Le Roi mène d’autres troupes à la Capitale Sud pour soutenir les forces des repentis. »
_ Alors dites-vous qu’il en est finit de lui. Le Roi est mort, longue vie à la Reine. Où est-elle ?
Troublé, Zedig se contenta de leur montrer sa majesté du doigt.
C’était une femme douce au teint pâle, inspirant une certaine fragilité mais aussi une prestance, pas de celle qui font les leaders, mais de celles qui inspirent un respect tout autre. Celui qu’on peut avoir pour une femme mariée à l’autorité.
Tsuru Sennin déposa le cadavre de Lunch sur le sol, alors la Reine vint à leur rencontre.
_ « Combien d’hommes avez-vous ici ? », demanda Tsuru Sennin sans y mettre les formes.
_ « Il me reste qu’une vingtaine de solides guerriers et ma garde personnelle. Qu’est-ce qui vous fait dire que mon mari est mort ? Et qui êtes-vous ? »
_ « Daimao est de retour », sanglota Nicy en caressant les cheveux de sa mère. « Plus fort que jamais. Il va massacrer tout le monde à la Capitale Sud, comme il a massacré tous les repentis, et tous les esclaves. »
La Reine sembla désorientée, plus déroutée qu’attristée. Mais son cœur s’emballait alors qu’elle réalisait qu’elle avait perdu sa fille.
_ « Misa, où est Misa ? »
_ « Morte », répondit sèchement Tsuru.
_ « Il faut qu’on aille voir ma sœur », s’exclama Nicy. « Elle pourra faire quelque chose pour ma mère. »
_ « Vous devez l’enterrer », point barre.
_ « Non ! Non non non. Il y a encore une chance qu’elle revienne. Emmène-moi et j’accepterais de devenir ton élève, c’est une promesse, je te servirais mais je t’en prie il faut que je voie ma sœur. »
_ « Allez-vous en », leur demanda la Reine, « les démons ne tarderont pas à passer. »
_ « Je suis trop épuisé pour voler », grogna le maître.
_ « Il y a des chevaux. Prenez une escorte, et expliquez à qui pourra réagir que les démons sont en route, il ne faut pas tarder. »
_ « Et vous ? », demanda Nicy. « Vous allez mourir si vous restez ici. »
_ « Je n’abandonnerais pas mon Royaume fillette. Et je n’ai plus de famille à attendre. Partez maintenant. »
Ils choisirent deux montures et rejoignirent un groupe de paysans, prêts à évacuer eux aussi. Délaissant la Reine et ses derniers hommes. Zedig se vit convier ce convoi qui d’après Tsuru Sennin ne ferait pas long chemin. Et lorsque le Portail s’ouvrit lentement en laissant passer les premiers envahisseurs démons, le vieux maître sut qu’il n’avait désormais aucune chance de dépasser les frontières du Royaume. D’un même élan tout le monde se mit à fuir. Tout le monde hormis la Reine et ses derniers soldats. Larmoyante et désespérée, elle se laissa mourir la première. De rage ses guerriers tinrent bon. Mais pas assez longtemps. Le convoi était déjà rattrapé alors qu’il s’était à peine mis à démarrer. Les démons les ayant poursuivis longtemps et dans une cohue formidable, ils perdaient de la vitesse, ainsi la tête de la cavalerie prit de l’avance, et leurs poursuivant furent retarder par les trainards. De nombreux enfants, femmes, hommes de tout âge mouraient sans toutefois, pour certains, ne pas montrer une résistance formidable. Le courage, ou la folie, de certains guerriers, les poussèrent à faire demi-tour pour leur venir en aide. Peine perdu, ils décédèrent à leur tour, l’arme à la main. Mais le seigneur Zedig lui, ne se retourna pas, désireux d’offrir le précieux témoignage de Tsuru Sennin et de Nicy au reste du monde. C’est ainsi qu’ils parvinrent à se sauver d’une mort certaine, en laissant les sujets du Royaume de Kress se faire massacrer pour leur propre salut.
[Palais Impérial]
Kakarotto entra dans la salle de soins, non pas pour prendre des nouvelles de Paragus après sa rébellion mal venue, nourrie de haine et de frustration, mais pour visiter justement l’origine de sa déconvenue, le prince Vegeta. Le fier guerrier qui mit fin à la vie de Freezer n’était plus que l’ombre de lui-même. Avachi dans un lit médical, des centaines de tuyaux l’alimentant de médicaments, et d’apports nutritifs destinés à le maintenir en vie, maintenant que le Grand Guedester ne pouvait plus le garder amorphe mais viable pour puiser dans sa formidable énergie.
Pourtant il était conscient, et lorsque ses yeux s’ouvrirent, il y lut une colère que l’Empereur jugea légitime, en soit, parce qu’il ne l’avait pas tué comme il lui avait été demandé, Kakarotto l’avait trahi et Vegeta n’était pas du genre à pardonner. Il lui enleva délicatement son respirateur, découvrant une mâchoire pour partie métallisée. Avec difficultés le prince prononça ses premiers mots depuis son arrivée.
_ « Enfoiré »
_ « Bonjour Vegeta, tu es vraiment dans un sal état. »
_ « Je t’avais demandé de me tuer ».
_ « Je n’ai jamais vraiment obéi à tes ordres, maintenant que je suis Empereur, tu imagines bien que cela ne risque pas de changer. »
_ « Que vas-tu faire de moi ? »
A cette question il n’avait pas de réponse, il ne saurait dire pourquoi il l’avait sauvé et encore moins ce qu’il allait advenir de lui. Il avait juste l’impression qu’il avait fait le bon choix.
_ « Aucune idée, on va déjà commencer à te remettre sur pied. Gero m’a assuré qu’il était parfaitement capable de te cyborniser. Tu ne retrouveras pas ton corps d’autrefois mais ça y ressemblera. Devant le miroir tu seras de nouveau le prince Vegeta. »
_ « Je ne veux pas être une machine. «
_ « Tu n’as pas vraiment le choix. Tu es déjà une sorte d’Android, on va améliorer tout ça. »
_ « Tsss, t’es vraiment incompréhensible. La Terre t’as retourné le cerveau, tu ne réfléchis plus du tout comme un saiyan. Un saiyan m’aurait achevé, au moins par respect. Toi tu n’as aucun respect, tu fourmilles de petits projets et tu aimes bien t’accompagner des mêmes personnages. Cette fille aux cheveux bleus, ce gosse au teint mat, ta misérable petite armée terrienne, Gero, ton frère, moi. T’es sans doute du genre à croire ces conneries de destinée, où rien ne se fait par hasard. Tu dois te dire que j’ai encore mon rôle à jouer. Mais je n’ai pas envie d’être le prince guerrier de ton histoire. Trouve-toi un autre connard pour tes lubies de dégénéré. »
_ « Vegeta… »
_ « La ferme, il faut croire que je te connais mieux que tu ne te connais toi-même. Depuis que je t’ai trouvé, ton ambition folle, tes prétentions aventureuses, nous ont conduit à des entreprises dont toi seul ne pouvait qu’être l’instigateur. S’allier avec les terriens, renverser Freezer, fonder un Empire. Tu es un fou et un chanceux. Et dans chacun de ces chapitres fabuleux, tu veux être le héros et le méchant à la fois. Tu sais quoi ? Tu me dégoutes. Tu ne dépends que des autres et sans eux tu n’existes pas. Tu n’existes pas sans ton frère, tu n’existes pas sans la Terre, tu n’existes même pas sans tes concurrents faiblards, ce Yamcha ridicule qu’il t’a plu de désigner comme étant ton ennemi mortel, et surtout, tu n’existes pas sans Vegeta. Démerde toi sans moi, moi je ne dépends de personne, moi j’ai ma fierté, ma puissance, ma dignité. Je voulais juste mourir en saiyan, au combat, après avoir vaincu Freezer. A défaut, tu aurais pu me tuer pour de bon, me laissant au souvenir de ma vraie mort, celle qui succéda à ma victoire.»
_ « Tu vois Vegeta, toi aussi tu veux te construire ta propre petite histoire. Le légendaire super saiyan, mort en éliminant le plus grand tyran de toute la galaxie. Tu me juges mais nous sommes exactement pareils. Sauf que toi, tu n’existes plus sans Freezer. Alors tu penses être mort en même temps que lui. »
_ « Arrêtes avec tes conneries. Je ne te permets pas de… »
_ « Prouve moi que j’ai tort, renfiles ton costume de prince des saiyans, et ravale ta fierté. Ce que je construis, je le fais pour notre race, pour sa prospérité, pour son héritage, pour nos aïeux, nos descendants, et notre réputation. Ensemble nous ferons oublier à toutes les galaxies, le nom de Freezer, celui de Cooler et tous ceux qui les ont précédé. Nul autre ne subsistera de l’histoire que la terreur ressentie à la simple mention des saiyans. Et là nous pourrons être fiers. »
Vegeta semblait complètement abasourdis mais on ne lui laissa pas le temps de répondre. Un soldat les interrompit et informa l’Empereur de l’arrivée d’un vaisseau en provenance de la Terre.
_ « Le docteur Naïn monseigneur. Le professeur Gero l’attend déjà dans la Cour du palais. »
_ « J’y vais, le prince se repose, que personne ne le dérange c’est compris, veillez devant sa porte. »
_ « Oui monseigneur. »
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Satan sama le Mar Juil 03, 2018 20:23, édité 1 fois.