par Satan sama le Mar Oct 16, 2018 0:12
Chapitre 33: L'accord de paix
[Nouvelle Vegeta - Palais Impérial]
Kakarotto se sentait démuni face aux derniers évènements. Paragus avait complètement pété les plombs, aveuglé par la rage qui le submergeait à chaque évocation du mot Vegeta, à se demander comment il avait pu vivre si longtemps dans leur capitale que l’Empereur eût aimé appeler Nouvelle Vegeta, en souvenir de l’époque où la race des saiyans faisait régner la terreur dans la galaxie.
La folie de Raditz devenait chaque jour un problème, il lui devait l’état critique dans lequel Paragus se trouvait aujourd’hui. Quant à Vegeta, l’incompétence de Gero sur son cas le déprimait considérablement, et Kakarotto était inquiet de le savoir aussi détruit, craignant qu’il ne finisse, lui aussi, par devenir fou. Gero, lui, ne cessait de lui cacher des choses, et l’Empereur n’avait plus vraiment confiance en lui.
Aujourd’hui il devait arranger ces problématiques, avant que de nouvelles ne viennent s’accumuler pour faire flancher son Empire. Le docteur Naïn semblait particulièrement compétente et prête à lui proposer des solutions. Aussi l’avait-il convoqué, seule, en salle du trône. Même les gardes s’étaient absentés. Kakarotto avait besoin de se retrouver avec elle pour déterminer si sa valeur était telle qu’il se la représentait.
_ « Docteur, viens par ici. »
Elle venait d’entrer, pas très rassurée mais donnant l’impression d’avoir confiance en ce qu’elle allait présenter à l’Empereur. Ce mélange contradictoire d’assurance et de crainte plaisait à Kakarotto, c’est ce qu’il attendait de tous ceux en qui il n’avait pas encore pleinement offert un soupçon de sa confiance. Naïn s’exécuta et se prosterna devant lui, peu convaincu par son geste, sans doute ne savait-elle pas exactement comment se présenter à lui.
_ « Comment se passent les travaux ? Si on peut appeler ça comme ça. »
_ « Mon seigneur, j’ai établi tous les emplacements et actuellement les équipes du professeur Gero déploient les capsules un peu partout sur la planète. D’ici quelques jours, la Nouvelle Vegeta sera digne d’une capitale impériale, les infrastructures se remplissent, le personnel s’y accoutume, tout s’organise à une vitesse convenable. »
_ « Heureux de l’entendre. As-tu recruté du personnel scientifique comme je te l’ai suggéré ? »
_ « La plupart des scientifiques travaillent déjà avec le professeur Gero, mais j’ai sélectionné quelques profils intéressants qui ne collaborent pas pleinement avec lui, notamment le professeur Krang, qui a conçu la couronne qui devait contenir la puissance de Broly. »
_ « Intéressant. Venons-en aux faits, j’ai besoin que quelque chose soit fait pour le prince Vegeta. Gero ne peut pas le cyborniser à cause de programmes de protections du Grand Guedester qui ont survécu à sa destruction. Mais vous le savez déjà. »
_ « J’ai une solution. Mais je ne peux pas vous mentir, elle est particulièrement dangereuse. »
_ « Je suis déjà heureux de savoir qu’une solution existe. En quoi ça consiste ? »
_ « Eh bien, j’ai travaillé d’arrache-pied sur les travaux du Docteur Willow. Et je pense pouvoir reproduire une sorte de transplantation, c’est une opération qui consiste à inverser les cerveaux de deux individus pour qu’ils échangent de corps. L’assistant de Willow a déjà réussi une telle opération en intégrant le cerveau de son maître dans une armure robotique, mais Willow a poussé cette science beaucoup plus loin en élaborant une formule permettant de transférer son esprit dans celui d’un être charnel. »
_ « Ce voudrait-dire qu’il faudrait désigner un candidat pour servir de réceptacle à l’esprit de Vegeta. Le prince n’acceptera jamais d’habiter le corps d’un autre. »
_ « Pas nécessairement. Les laboratoires de clonage sont déjà en place, et ne demandent qu’à élaborer leur premier sujet. Admettons que nous clonions un seul exemplaire du prince Vegeta, et que nous transmettons son esprit depuis son corps meurtri, à un corps parfaitement sein, jeune et avec une puissance identique à l’original. »
_ « Parfaitement identique ? »
_ « Le potentiel de ce corps serait le même que celui de Vegeta, mais il n’aura pas au départ la puissance qu’il a pu accumuler avec les années, c’est le seul point négatif de cette opération, ça et sa dangerosité évidente et l’incertitude quant à sa réussite. »
Kakarotto se leva et s’approcha d’elle, souriant.
_ « C’est du génie, tu es tout simplement exceptionnelle. »
Naïn se mit à rougir, et semblait très impressionné par la proximité de l’Empereur. Elle n’en était pas moins fière de ce compliment.
_ « Souhaitez-vous entendre mes propositions concernant votre frère ? »
_ « Dis-moi tout. »
_ « J’ai d’abord pensé à la même solution que pour le prince Vegeta. Dans un nouveau corps cloné, Raditz n’aurait plus les sévices qu’il a subis de Broly. Un nouveau cerveau pourrait lui assurer un esprit sein, et en plus de ça il perdrait son actuelle infirmité. Mais devant la dangerosité de l’opération j’ai jugé préférable de me pencher sur une autre solution, j’imagine que vous ne souhaitez faire courir un tel risque à votre frère. Ainsi, je pense que les compétences du Docteur Krang me seront utiles, il est parvenu pendant longtemps à contenir la folie de Broly grâce à sa couronne, un nouveau model miniaturisé que je lui implanterais dans le cerveau pourrait corriger son esprit malade. C’est aussi incertain mais possible et moins dangereux. »
_ « C’est une idée qui me parait… excellente. Tu demanderas à Gero tout le matériel dont tu as besoin, son propre laboratoire s’il le faut. C’est compris ? »
_ « Oui monseigneur. »
_ « Et pour mon armée de clones, quel sujet considères tu pour les faire naître ? »
_ « Je pense qu’un saiyan serait l’élément idéal. La puissance de base de votre race est assez importante et peut évoluer rapidement, les entraînements ou même les combats permettront à votre armée d’augmenter en potentiel chaque jour. Il serait indélicat de vous choisir vous, votre frère, votre fils ou Vegeta, pour des raisons éthiques ou de hiérarchie, alors j’ai pensé au seigneur Paragus. »
_ « Paragus, oui, pourquoi pas après tout. Attends tu es en train de me dire que tu comptes produire des milliers de saiyans à la chaîne, complètement acquis à l’Empire ? »
_ « Complètement soumis à votre autorité mon seigneur. »
_ « Incroyable, des années après notre quasi extinction, les saiyans vont pulluler sur des dizaines de monde, sous ma bannière. Commences au plus vite. Si tu réussis tout ce que tu m’as dit aujourd’hui, tu deviendras la scientifique numéro un de mon Empire, surtout ne me déçois pas, Gero ne va pas céder sa place aussi facilement. Si j’estime qu’il m’est plus utile que toi, il restera en pole position, malgré sa fâcheuse tendance à me cacher la vérité. »
_ « Seriez-vous en train de nous mettre en compétition ? »
_ « C’est tout à fait ça, un peu de concurrence vous fera le plus grand bien, à tous les deux. Maintenant tu peux partir, je dois visiter Paragus. Son état de santé est encore préoccupant, dès qu’il sera rétabli, il sera tout à toi. »
[Capsule Corporation]
Bulma les avait installés sur les canapés du grand salon, comme si elle accueillait de bons amis. Malgré l’impatience de Mai, elle n’osa pas refuser la courtoisie hypocrite de son hôte. Alors qu’à l’extérieur l’armée et les forces de sécurité de Bulma chassaient les derniers démons, les deux femmes prenaient le thé et s’apprêtaient à grignoter de petits gâteaux.
_ « C’est une tradition ? », demanda l’alien rosâtre qui avait accompagné Mai.
_ « Nan, c’est une mise en scène, Bulma sait très bien que nous allons lui demander quelque chose, elle est chez elle ici, et elle nous le montre. »
Bulma, qui était parti cherché encore quelques friandises, revint à ses convives et sirota son thé.
_ « Alors Mai, qu’est-ce que tu veux ? »
_ « Tu ne me demandes pas qui m’accompagne ?»
_ « Je me suis posé la question, mais j’ai fait quelques recherches, ton ami est un Yardrat, j’ai cru savoir que c’est une de ces mêmes créatures qui a ramené Kakarotto sur Terre.»
_ « C’est Yamcha qui m’envoie, pas les saiyans », lui signala l’extraterrestre. « Je m’appelle Yod, je suis un soldat d’élite de la planète Yardrat, et messager de l’Alliance Galactique. »
_ « Pourquoi Yamcha n’est pas avec toi ? »
_ « Il a lui-même exprimé le souhait de ne pas retourner sur Terre, il s’est juré de ne pas y revenir avant que Kakarotto ne soit mis hors de nuire a-t-il dit. »
_ « Ça lui ressemble. Qu’est-ce que l’Alliance Galactique ?»
_ « Un gouvernement rassemblant plusieurs planètes autour de la même bannière. Nous sommes de ces mondes qui sont sortis du joug impérial et qui se sont refusé à se soumettre à l’Empire de Kakarotto. »
Bulma se leva de surprise.
_ « Kakarot a un Empire ?! »
_ « Vous l’appelez Kakarot ?! », s’étonna Yod.
_ « Ne faites pas attention », suggéra Mai, « continuez. »
Le Yardrat acquiesça.
_ « Oui Kakarotto a fondé un Empire, une fois que la rébellion a défait Cooler et ses troupes. Et puis d’autres ont voulu proposer autre chose, Yamcha y a pris part, activement. Nous avons dû faire front commun avec les saiyans, à nouveau. Ça s’est mal passé. »
_ « Vous m’en direz tant. »
_ « Mais il y a un espoir de paix, et je suis là pour qu’il se concrétise. Votre mari nous a assuré que seul vous, étiez en mesure de faire respecter sa promesse de paix à Kakarotto. »
Bulma encaissa toutes ces révélations avec beaucoup d’attention, même si elle ne comprenait pas très bien encore ce qui se tramait si loin de chez elle. Au moins elle savait Yamcha en vie, et cela la combla de bonheur.
_ « Qu’est-ce que l’Alliance attend de moi ? »
_ « Que vous meniez les négociations entre autres, et que vous représentiez la Terre à l’Assemblée Galactique. »
Bulma se tourna vers Mai.
_ « Et tu es d’accord avec ça ? »
_ « Les démons me causent déjà assez de problèmes, si Kakarotto revient ici un jour, ce sera la fin de tout. Yod m’a convaincu de vous laisser ce titre de dignitaire. Et je pourrais maintenir mon gouvernement sur Terre. Ne te figure pas que cette planète t’appartient désormais, c’est moi commande, toi tu nous représentes. »
_ « Alors la Terre fait partie de cette Alliance Galactique, que je le veule ou non ? »
_ « Oui », affirma Mai, « je l’annoncerais à la population et toi tu en feras de même ici dans la Capitale Ouest. »
_ « Si je peux faire la paix, je prends cette responsabilité. »
_ « Mais tu vas devoir laisser tes enfants ici, et ta mère. »
Bulma resta soudain immobile. Elle se doutait bien que par « enfants », Mai mentionnait les trois seuls dont elle connaissait l’existence. L’idée de s’éloigner encore plus d’eux lui faisait du mal mais elle s’était faite à l’idée de leur laisser le temps qu’avait jugé nécessaire Yamcha avant de les retrouver. Mais Bra, sa petite Bra, se séparer d’elle, ça jamais.
_ « J’ai… j’ai une fille Mai, elle est née il y a peu. »
_ « Merde Bulma, tu n’as pas compris, si tu t’en vas c’est durablement. Tu ne sais pas quand tu pourrais revenir sur Terre. Tu nous représenteras devant des galaxies entières. Si tu prends ta fille, tu devras l’y éduquer loin de notre planète. »
_ « D’accord pour la fille », intervint Yod. « Nous vous trouverons un foyer. Mais personne d’autre. Je pourrais vous emmener sur Terre de temps à autre. Ça ne me coutera pas, je peux me téléporter où bon me semble. »
_ « Je dois dire au revoir à ma mère. Puis je parlerais à la population quand la ville sera débarrassée des démons. Et nous pourrons partir. »
_ « Parfait », conclut Mai.
_ « Une dernière chose, tu étais à la Capitale Sud n’est-ce pas ? Comment va Junior ? Tu l’as vu ? »
Mai baissa les yeux.
_ « Il est vivant, c’est tout ce que je suis en mesure de te dire. Bulma, dis-toi bien que je suis contrainte et forcée de te laisser aller là-bas. J’ai dû renoncer à toute poursuite contre toi. Mais si je retrouve ton fils Muten, je ferais tout, tu as entendu, tout pour le mettre en prison. Je n’oublierais pas. »
_ « Mai », lui répondit-elle, « je n’oublierais pas non plus. »
[Six mois plus tard]
Les mois passèrent et la Terre était toujours confrontée aux démons. La planète n’était plus le havre de paix qu’elle était devenue après la défaite de l’Empire. Mais sans Piccolo pour les mener, les armées démoniaques se retrouvèrent désordonnées et acculées de toute part par les défenses terriennes. En un mois seulement ils s’étaient éparpillés en tributs nomades, parcourant la Terre pour piller et tuer dans les villages, loin des capitales où s’accumulaient la plupart des forces humaines. Ainsi les terriens vivaient dans la crainte et désertaient les ruralités pour demander refuges aux villes. Des flux de migrations titanesques prenaient les capitales d’assaut. Pour le gouvernement, pour les grandes villes, cette situation n’était plus tenable. Face à leur détresse, Mai ne leur offrait qu’un retour à la mort. Pas de refuge dans l’ex Capitale Royale. Aucun non plus dans la Capitale Sud, en ruine, ni dans la capitale Est, qui s’est complètement isolé du reste du monde depuis des années. Ne restaient que l’Ouest ou le Nord, où la famille Brief avait une certaine influence. Et malgré leur richesse et leur capacité d’accueil, l’asile devenait de plus en plus difficile à assurer. Les vieux royaumes ne savaient plus se défendre. Kakarotto avait passé son enfance à massacrer les plus grandes écoles d’arts martiaux. Les territoires du Roi Tchapah et du Roi Kreis étaient désormais désertés et en ruine comme bien d’autres anciennes contrées. Un chemin tout tracé pour quiconque souhaitait, piller bruler, tuer.
Devant cette situation de plus en plus insoutenable, Mai avait fait ce qu’elle avait de mieux à faire, mais qu’elle ne souhaitait surtout pas faire. Requérir l’aide de Bulma.
[Galacte – Assemblée de l’Alliance Galactique]
La dignitaire terrienne parcourait les couloirs de l’assemblée avec rapidité. Elle n’avait eu aucun mal à s’accoutumer à sa nouvelle fonction et s’était même approprié une aura peu commune du fait de sa proximité passé avec l’Empereur, mais aussi de la méfiance. Les négociations tardaient. Kakarotto se jouait de leurs invitations, se distinguant comme le maître des horloges, retardant des rencontres importantes, refusant l’entrée de commissions de dignitaires sur son territoire, affaiblissant ainsi l’autorité de l’Alliance, sans pour autant couper cours à la paix promise. L’Assemblée auparavant établie à Yardrat, avait choisi un emplacement plus stratégique. Une planète entourée par plusieurs systèmes, pas difficile d’accès mais bien protégée par une dizaine de mondes, parmi les mieux défendus. Il n’y avait plus d’autochtones depuis très longtemps, l’Empire avait purgé la planète il y a longtemps. N’y résidaient que plusieurs civils, plutôt heureux de voir un gouvernement beaucoup plus complaisant prendre place.
Elle entra dans un bureau où l’attendait d’autres dignitaires responsables des mondes les plus importants de l’Alliance. Et elle était toujours aussi fier d’avoir permis à la Terre de rejoindre très vite ce cercle très fermé.
_ « Bulma… », commença l’un d’entre eux en la voyant rentrer.
_ « Je ne sers à rien ici », l’interrompit-elle, « ça fait des mois que Kakarotto se joue de nous, il faut qu’il apprenne ma présence ici, il cessera ce jeu insolant dès qu’il saura que je suis de la partie. »
_ « Bulma on en a déjà parlé, on ne peut pas se permettre de dévoiler notre secret le mieux gardé, votre présence le déstabilisera si vous préservez la surprise. Vous aurez les rênes pour mener les négociations dans notre sens. »
_ « Conneries, si l’accord de paix n’est toujours pas prévu, alors je ne vois pas pourquoi je devrais rester cloîtrer ici. Le gouvernement terrien est dans l’impasse, je dois retourner chez moi pour sortir ma planète de cette merde. Vous n’avez qu’à… je sais pas moi, me confier quelques troupes armées pour qu’on en finisse avec ces saloperies de démons. La Terre est un monde de l’Alliance, nous lui devons une protection. »
Le Haut Dignitaire par interim était un félidé de Sunaku, physiquement il était parmi les plus grands de son espèce, réputée plutôt petite comparée à la taille humaine. La crinière bleutée qui les caractérisait, était chez lui teintée du poil grisonnant de la vieillesse, il était aussi assez maigre. Bulma le voyait comme un vieux lion bleu humanoïde, mais il dégageait malgré tout une certaine prestance. Pas qu’il soit particulièrement charismatique, d’autant qu’il incarnait une autorité faiblissante. Il était d’avantage fidèle à l’apparence d’un politique et il avait été choisi parce qu’il ne défendait pas nécessairement les intérêts de son monde et qu’il croyait en l’Alliance. Croyait-il aussi en Bulma ? Sans doute pas assez selon elle. Le Haut Dignitaire l’attira néanmoins dans une seconde pièce, quittant celle occupé par ses collaborateurs et ses collègues les plus fidèles.
_ « Ecoutez-moi, Bulma. L’Alliance ne peut pas déployer des troupes alors qu’aucun accord de paix n’a été signé. Nous sommes toujours exposés à une attaque de l’Empire. Ça semble peu probable je sais, mais c’est possible et nous avons déjà perdu tellement d’hommes lors de la bataille d’Arcose. »
_ « Comment pourrions-nous nous prétendre solide, et prêt pour l’avenir si nos mondes dépérissent de notre inaction. Kakarotto n’est plus un ennemi, en tout cas bientôt plus, les démons si. »
_ « Pour vous dire la vérité, j’ai envoyé un observateur il y a peu. Yod, tu te souviens de lui ? »
_ « Oui il m’a promis de me ramener sur Terre à l’occasion. Mais qu’est-ce qui vous donnait le droit d’envoyer quelqu’un sans me consulter. »
_ « C’était une initiative personnelle, l’Assemblée n’aurait peut-être pas approuvé, ils sont trop obnubilés par Kakarotto et sa paix continuellement retardée. Ecoutez, d’après son rapport, la Terre dispose de guerriers assez puissants pour contrer assez aisément toute invasion durable. Ce qui pose problème ce sont des clans qui saccagent quelques villages, mais je ne vous apprendrais rien en vous affirmant que tous les mondes subissent ce genre de criminalité interne. Je le consens, ça me parait assez sérieux pour s’en inquiéter, et si notre organisation était en bonne santé nous aurions pu envoyer quelques troupes. Mais dans l’état actuel des choses nous n’avons pas les compétences requises pour régler les problèmes de chacun de nos mondes. Si je vous laisse champ libre pour la Terre, je vais devoir le faire pour tous les autres et ce sera le début de la fin de notre grande union. »
_ « Je suis têtue vous savez ! »
_ « Votre obstination ne fonctionnera pas cette fois. Mais je suis d’accord avec vous sur une chose, la situation n’a que trop tardée. Prenons un risque mesuré, offrons à Kakarotto un ultimatum. Commencer les négociations maintenant, ou considérer qu’il n’y en aura jamais. S’il ne cède pas, on pourra toujours faire ce que vous avez suggéré, annoncer que vous mènerez les signatures de l’accord de paix. Nous perdrons l’élément de surprise mais tout ne sera pas perdu. »
_ « Ça me va. Mais si je ne retourne pas sur Terre, Mai va en profiter pour me discréditer. Répondez à son appel à l’aide, dites-lui que je suis en affaire avec l’Empire et qu’il m’est impossible de revenir. Et envoyez Yod leur donner ces capsules. »
Elle les étala sur un bureau.
_ « Ce sont des nouveaux robots d’élite, ils devraient permettre de rétablir l’ordre sur Terre. »
_ « Ne seraient-ils plus utiles à servir de troupe pour l’Alliance, Bulma… »
_ « Laissez tombé Kovar, j’ai déjà produit des modèles d’armement pour l’Alliance, et cela me coûte beaucoup d’en céder à Mai, alors ne me fatiguez pas avec ça. Contactez l’Empire, les négociations doivent absolument avoir lieu maintenant. »
[Nouvelle Vegeta – Palais Impérial]
Kakarotto avait réuni l’élite impériale pour l’épisode historique qui les attendait. Le Docteur Gero, le Docteur Naïn étaient bien sûr présents. Les deux scientifiques étaient devenus rivaux, Kakarotto en avait bien conscience et il l’avait encouragé concrètement afin de garder la main mise sur des personnages beaucoup trop intelligents pour les laisser se coordonner ensemble au risque de voir une alliance fortuite naître à son encontre. Gero avait le mérite de lui avoir appris à être prévenant et de ne pas céder trop facilement sa confiance. Aucun Empereur, aucun Roi, aucun chef de guerre ne pouvait se garantir la fidélité de tous ses hommes, un soldat désireux de lui faire faux bond, passe encore, mais des scientifiques susceptibles de créer des armées et des êtres surpuissants, il fallait les contrôler et leur faire comprendre que personne ne lui était indispensable. Eva s’installa à son tour elle se faisait encore nommée Numéro 18 par les soldats, comme un surnom récurrent qu’elle avait laissé se répandre mais qu’elle affichait comme une marque de respect, Eva était son identité désormais mais elle la réservait à l’Empereur dans l’intimité, et à quelques autres qui la côtoyaient fréquemment dans l’entourage de Kakarotto. Elle prenait cependant un malin plaisir à demander à ce que Gero l’appelle Eva lui aussi, comme pour lui rappeler qu’elle n’était pas ou plus sa création à lui, et qu’elle n’appartenait qu’à elle-même et à l’Empereur.
Vint Paragus. Ses relations avec Kakarotto s’étaient considérablement détériorées. L’Empereur rejetait son paternalisme et se désespérait de sa haine pour Vegeta. Paragus, lui, avait pris des distances, se contentant d’assurer son rôle de conseiller avec une certaine efficacité, mais quelque chose s’était brisé entre les deux hommes. Son fils était à ses côtés, toujours attentif, stoïque, plusieurs mois étaient passés, et il agissait toujours comme un observateur consciencieux, passif mais absolument pas coopératif. Malgré tout, même s’il ne se sentait pas comme un membre de l’Empire et qu’il objectait toujours de l’arrêter, il intervenait souvent sur certains sujets comme pour amener son père à agir dans son sens. Et en soit c’était un progrès, parce qu’à sa façon, il avait envie d’améliorer l’Empire, pas de la bonne manière d’après Kakarotto, mais cela lui importait peu, il l’écoutait, et lui concédait quelques idées pour l’embarquer toujours un peu plus dans la haute sphère et son régime, mais plus encore, pour l’amener à l’accepter en tant que père. Et ce n’était pas chose facile.
Comme à sa droite Paragus avait toujours sa place, à sa gauche siégeait bien sûr son frère. Un nouvel homme, quoi que pas tout à fait, l’implant du professeur Krang, avait parfaitement fonctionné, mais comme pour Broly et sa couronne, la folie pouvait émerger à tout moment, comme de fortes crises de démence qui saisissaient Raditz périodiquement. Il était encore instable mais il tenait le plus souvent un discours cohérent et Kakarotto réapprenait à connaître son frère, tel qu’il ne l’avait pas connu depuis leur rencontre.
Le Commandant Aina s’était installée à côté de Trunks. Il y avait entre la mère et son fils comme une barrière, un mûr qu’aucun ne semblait vouloir franchir pour faire un geste vers l’autre. L’Empereur avait compris que Trunks n’avait aucune sorte d’affection pour sa mère biologique alors qu’Aina ressentait comme une certaine culpabilité, une honte, ou une gêne. Quelque chose qui ne saurait décrire très exactement. Mais il n’y avait pas de lien entre eux.
Le gouverneur Daïzu de Kabocha représentait ses pairs. Ancien prince du monde qu’il gérait pour l’Empereur, ancien seigneur pirate et fidèle bras droit de Thalès son oncle, Daïzu avait la sympathie de Kakarotto. Ils étaient sur la même longueur d’onde, ils se ressemblaient un peu, un caractère assez proche qui aurait pu les lier d’amitié. Mais entre deux soirées arrosées dans la salle du trône, l’Empereur restait l’Empereur, et Daïzu le respectait, comme un vassal respectait son seigneur, avec une certaine distance et sans plus de complicité.
Ne manquait que Vegeta, qui comme à son habitude, préférait s’absenter. Le Prince n’assistait jamais à ce genre de réunion, il passait son temps à s’entraîner avec pour but ultime de redevenir ce qu’on lui avait enlevé, un super saiyan. Avoir un tout nouveau corps fraichement cloné, aurait dû être un nouvel espoir pour lui, mais c’était devenu sa plus grande honte, et sa véritable réincarnation ne s’effectuerait qu’une fois le super saiyan retrouvé.
_ « Tout le monde est là », observa Kakarotto.
_ « A part Vegeta, comme d’hab. », précisa Trunks.
_ « On fera sans lui », continua-t-il. « Voilà l’histoire, l’Alliance me donne un Ultimatum, ils ont enfin craqué. »
_ « Il en aura fallu du temps à ses faibles », plaisanta Eva.
Paragus acquiesça.
_ « Ils ont fait preuve de faiblesse oui, mais si tu acceptes à cette pression, ils penseront être en situation de force, le moment est bien choisi. »
_ « Et figurez-vous, que j’ai appris aujourd’hui qui était censé mené les négociations, et ce n’est pas Yamcha. »
_ « Alors il n’y a plus aucun raison pour moi d’assister à la signature de l’accord. »
_ « Détrompe toi Trunks, papa ne sera peut-être pas là ou peut-être là, mais ce qui est sûr c’est qu’il y aura Bulma. »
Kakarotto tremblait rien qu’à l’évocation de son nom. Un tremblement d’excitation, d’impatience. Il adorait visiblement ce qu’il avait appris depuis peu.
_ « Un de nos espions est parvenu à l’Assemblée de l’Alliance. Kovar essayait de nous cacher ce petit détail pour me prendre de cours. Le pauvre petit chat, s’il savait. »
Trunks était perplexe, entre la peur et la joie. Se savoir si près de retrouver sa mère l’effrayait autant cela ne le comblait. Qu’allait-elle penser de lui en le voyant avec Kakarotto ? Qu’allait-elle ressentir ? De la honte ? De l’incompréhension ?
_ « Je ne sais pas si je dois venir… »
_ « Allons allons, Trunks, arrête de faire l’enfant. Tu viens avec moi. »
_ « Tu ne pourras pas m’y obliger. »
_ « Trunks, tout le monde pense dans l’univers, en tout cas tous ceux qui importent, que la paix ne dépend que de moi et de Bulma, alors que c’est toi la pierre angulaire de cet accord. Pas que je n’ai pas confiance en Bulma pour maintenir la paix, mais Yamcha, il n’y a aucune autre raison que ta présence ici qui ne le poussera à s’y soumettre. Et s’il advenait que tu partes un jour, que tu ne veuilles retourner sur Terre, je te garantis que je ne ferais aucun cadeau à l’Alliance, que la guerre reprendra et que je remuerais ciel et terre pour te retrouver. »
_ « C’est n’importe quoi… »
Trunks partit de la salle avec fracas. Aussitôt Paragus le rejoignit sans crier gare et le retenu loin des oreilles indiscrètes.
_ « Ecoute moi le métis, je vais te présenter les choses autrement. Deux hommes, imprévisibles, et dangereux, existent dans cet univers, les deux se détestent, et les deux prétendent être ton père. Kakarotto a raison sur un point, si tu quittes l’Empire il détruira tout pour te retrouver, y compris la Terre s’il le faut. Et si Yamcha ne sait pas que tu es aux cotés de l’Empereur, il mettra tout en œuvre pour le tuer et la paix, là aussi, s’effondrera. Dans un cas comme dans l’autre, tu dois te présenter pour les négociations, et revenir sur la Nouvelle Vegeta ensuite. Si tu choisis de faire les choses autrement l’accord est caduc, la guerre éclatera. Tu as bien compris ? »
Trunks le regarda avec rage, mais déjà convaincu que Paragus avait dit vrai. Il ne revint pas pourtant et s’envola dans les couloirs pour aller rejoindre l’extérieur.
_ « Tsss, je pense depuis le début que cet accord c’est de la grosse connerie. Les saiyans ne fonctionnent pas comme ça. »
C’était Vegeta, caché dans l’ombre, adossé à un mur, les bras croisés, les sourcils froncés, l’air désintéressé.
_ « Depuis quand ça t’intéresse ? Depuis le début cet Empire t’ai complètement égal. »
_ « Je m’entraîne depuis des mois, sans jamais atteindre le super saiyan, j’espérais qu’une guerre puisse me permette d’atteindre cet objectif. Je manque de challenge ici. Mais tu as raison, je me fichais de toute cette mascarade, jusqu’à ce que Kakarotto ne mette tout en œuvre pour nous couvrir de honte. Les saiyans ne font pas la paix. »
_ « Maintenant si. S’en est fini de votre lignée d’incapables et de prétentieux Vegeta. Les choses se font autrement aujourd’hui. Et tu n’as pas ta place ici. »
Vegeta se mit à rire de bon cœur. Ce rire sarcastique qui l’insupportait toujours autant.
_ « Pour une fois que nous sommes d’accord, ma place n’est pas ici, mais Kakarotto, va savoir pourquoi, pense le contraire. Et ton avis ne compte plus depuis ta petite crise d’il y a quelques mois. Tu espères quoi en essayant de convaincre le gamin, gagner des points ? Tu es pathétique. »
_ « C’est toi qui est pathétique, tu n’es même plus dangereux Vegeta, tu penses que tu es puissant mais tu oublis que j’ai vu la vraie puissance de mes yeux, tu oublis que j’ai enfanté l’être le plus fort que l’univers n’ait jamais connu. Je ne te crains pas, pas une seconde, j’ai survécu à Broly des années durant, j’ai survécu au châtiment de ton père, j’ai survécu à la guerre contre l’Empire de Cooler, à la folie de Raditz, et je te survivrais toi aussi. »
Paragus retourna dans la salle du conseil, laissant un Vegeta pantois et en colère.
_ « Nous verrons ça. »
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Satan sama le Lun Nov 05, 2018 23:43, édité 2 fois.