Antarka a écrit:Pas d'accord avec la définition de San. Les publicités, documentaires, la majorité du porno et a peu près n'importe quelle vidéo trouvable sur le net en fait collent a cette définition, et c'pas du cinéma. A contrario les animés y rentrent pas et ça me gène (Coco, c'est du cinéma, alors que c'est pas de la vidéo enregistrée).
Quel est mon avis sur la chose ?
Je dis souvent que j'appréhende les derniers blockbusters plus comme des attractions de fête foraine que comme des films. Donc bon. Ça s'applique absolument pas qu'à Marvel hein, et ce sont même pas les pires (Suicide Squad tient, je trouve qu'il est sujet a débat. De mon point de vue c'est plus un clip de 1h30 qu'un film). Récemment le "film" ou j'ai le plus ressenti cette impression d'attraction de fête foraine, c'est Godzilla 2. En soit j'ai pas détesté hein, parce que j'avais des attentes d'attraction de fête foraine et pas de cinéma.
J'ai lu plus tôt comme des comparaisons style "c'est comme ceux qui disent que la BD n'est pas de la littérature etc". Je pense ces comparaisons totalement hors de propos, parce qu'il s'agit de jugement qualitatif et pas de format. C'est plutôt comme si je disais "Levy n'est pas de la vraie littérature (mais du caca)" ou "Dragon Ball Évolution n'est pas un film (mais du caca)".
Faut y voir un jugement qualitatif, pas une imposition de son dogme vocabulistique.
Un parallèle serait plutôt : "le roman policier et la fantasy, c'est pas de la vraie littérature". Ce genre de sentence a le don de m'agacer prodigieusement, parce que ce n'est qu'un jugement de valeur déguisé en théorie générale de l'art. Autrement dit du snobisme, comme dit San. En général, la définition de l'art en question qui accompagne ce jugement est simpliste (quand il y en a une). Ici :
Ce n’est pas le cinéma d’êtres humains qui essaient de transmettre des expériences émotionnelles et psychologiques à un autre être humain. Ok... Donc : "
Sorry Tony... You know I wouldn't do that if I had any other choice. But he's my friend. - So was I...", ça n'est pas une expérience émotionnelle et psychologique transmise d'un être humain à un autre ? J'ai pris le premier exemple qui m'est venu à l'esprit, mais des scènes de ce genre, il y en a à foison dans les films de super-héros, qu'elles soient bonnes ou non. Même Martha, ça entre dans ce qu'il définit comme du "vrai cinéma"...
Prétentieux de la part de Scorcese ? Ah bon ? Transposons dans d'autres métiers, mais un excellent chef trois fois étoilés a donc pas le droit de se prendre un kebab a côté de la gare du coin et de dire que c'est pas d'la bouffe ? Bien sûr qu'il aura tort (un kebab, c'est de la bouffe) et pourtant je pense que chacun comprendra ce qu'il a voulu dire. Et pas besoin d'être un cuisinier hors-pair ou un réalisateur moults fois oscarisé pour savoir juger de la qualité de ce que tu consommes, même si ça légitimise un peu la chose.
C'est vrai, chacun a le droit de dire n'importe quoi et de laisser les autres interpréter ses paroles pour essayer de comprendre ce qu'il a voulu dire. On fait ça tout le temps dans la vie de tous les jours. Mais dans le cas d'un professionnel qui répond à une question posée dans un cadre professionnel, je trouve ça déplorable. Qu'il dise "je n'aime pas, je trouve ça plat, cliché, creux, répétitif, ennuyeux à mourir", tout ce que vous voulez, ok. Mais "ce n'est pas du cinéma" ? Ouais, alors moi je dis que le cinéma, c'est pas de l'art. Na. Et en fait, ce que je veux dire par là... je le laisse à votre interprétation. Vous voilà bien avancés, hein.
Et pourtant, vous savez que j'aime ronchonner sur la qualité d'absolument tout. Aujourd'hui, je grogne sur la qualité du discours de Scorsese.