Haha
Antarka te l'achètera avant moi, obligé.
Mais trop bien d'avoir ça chez toi en vrai, je suis jaloux
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Je partage un jeu dont justement les possesseurs de Mega Drive ont forcément entendu parler. Enfin je crois ?
Strider (Mega Drive, 1990)
Pourquoi j’aurais dû y jouer
Strider fait partie de ces jeux dont j’ai toujours entendu parler, déjà étant gamin, comme des légendes de la Mega Drive, à l’instar de Flashback ou Beyond Oasis. Et à l’instar de Flashback ou Beyond Oasis, j’ai toujours pensé que je l’achèterais un jour, sans jamais le faire. Strider aura appartenu à la caste de ces merveilles vidéoludiques sur lesquelles j’ai placé d’immenses espoirs, et que j’ai moi-même déçus en les délaissant sans y avoir touché. À l'époque, dépenser mon argent de poche en bonbons à la boulangerie me paraissait au moins aussi important que de garnir ma ludothèque SEGA 16-bits, qui ne m’appartenait même pas vraiment. Heureusement d’ailleurs. Aujourd’hui, j’aurais quand même apprécié que mon moi enfant ait parfois choisi de faire un tour chez Dock Games, au lieu de relancer Ghouls’n Ghosts pour la quarantième fois, tout ça pour crever contre la mouche géante dégueu en mangeant des oursons en guimauve.
Retour sur Expérience Fantasmée
Déjà, parlons de la jaquette, qui nous promet d’incarner un mec qui ressemble à Bruce Willis mélangé à Kurt Russell, mais en un peu trop propre pour ne pas éveiller les soupçons (sur quoi ? je vous laisse décider). Sur la boîte seulement, hein. Rien à voir in-game, où le gars s’est changé en un Saint-Seiya chelou (il ressemble plus au perso du manga qu’il adapte, au moins). Et son épée dans tout ça ? Absente, alors qu’on la voit même deux fois sur la couverture ? Notre avatar crée plutôt un arc d’énergie avec ses mains, comme Saint Seiya, tiens. Pourtant dans le manga il en a bien une, d’épée. En ce sens, la version arcade propose un visuel bien plus raccord avec le gameplay. Bref, passons. Je voudrais juste prendre un instant pour parler de la scène d’intro : un magicien flippant qui translate de haut en bas en lâchant un rire digitalisé (plutôt bien intégré d’ailleurs) très malaisant. Bases posées.

Strider appartient à la catégorie des plateformers ; peut-être parce que le gars s’accroche à des barres horizontales et grimpe à des murs comme Spiderman. Mais sinon on a plutôt droit à du tabassage full time. Quoique, si je prends un peu plus de cinq minutes pour y réfléchir, on tient là un mix des deux en fait, plutôt bien dosé. Mieux dosé que Robocop vs. Terminator en tout cas, avec le corps à corps qui remplace le tir (ainsi que les morceaux de robots qui remplacent les bouts de chair et les hectolitres de sang). Au final, on se limite à fracasser les trucs qui veulent notre peau à coups de slash magique, et rien d’autre. Mais ça ne gêne pas vraiment, tant les phases de saut virent parfois aux acrobaties de dingue. Mention spéciale au combat contre un boss en apesanteur, dans une sorte d’immense machine à laver maléfique, et aussi le salto magistral que le gars effectue à peu près trente fois par stage, très joli. Rien n’a très mal vieilli, en fait, mis à part l’animation de “coup d’épée” (avec de gros guillemets) qui tient en deux frames. Très limite pour un truc qu’on voit en permanence. Mis à part ça, je trouve ça plutôt joli, par rapport aux standards de 1990 et même après pour certains titres.

Niveau ambiance, ça tape en plein dans le futur clinquant, et tout ce que la SF peut proposer de flamboyant. Les stages offrent pas mal d’originalité, chose assez rare à une période où on nous servait le niveau du désert, le niveau de la forêt et le niveau de l’eau à foison. Une sorte d’Agrabah mixée à Coruscant d’abord, une base militaire planquée sous des montagnes enneigées ensuite, un croiseur spatial de malade (intérieur et extérieur), des ruines anciennes au fond d’une jungle (OK ça on connait), un temple ultra moderne qui ferait pâlir de jalousie le technodrome… D’accord, mais tout en version très propre, quoi. Pas de trace d’huile sur aucune machine. Pas de tas d’ordures dans la ville. Pas de crottes d'animaux, ni d'insectes grouillants prêts à vous foncer dessus dans la forêt tropicale. Rien qu’une architecture impeccable et immaculée, même sous terre, même dans les cales les plus profondes du vaisseau. Par contre, cela ne nous empêche pas de flirter avec le très très étrange, parfois. Comme quand on affronte un gorille géant métallique d’un côté, et un T-Rex bien réel de l’autre. Les boss, souvent très imposants, provoquent leur lot de frissons. Je ne me remets toujours pas du mille-pattes à jambes humaines (enfin, cybernétiques), bien plus dérangeant que l’antagoniste principal (le sorcier de l’intro), presque décevant de banalité. La direction artistique me fait penser à Mystic Defender, en moins glauque bien sûr. En plus futuriste et moins déjanté. En un peu plus joli aussi. Ouais, rien à voir en fait, mais je trouve qu’il y a quand même un petit truc. Voilà, c’était juste pour caser une ref à Mystic Defender et son aspect malaisant qu’on peut retrouver par endroits dans Strider. Mais en pas pareil, on a compris.

Un mot sur l’OST jamais écoutée
Junko Tamiya (qui n’a bossé que sur Final Fight sur Arcade, dans ce que je connais de la quinzaine de projets auxquels elle a participé), s’est chargée de fournir la B.O. Et euh… ça sonne… début de la console. Dans le sens Altered Beast du terme (pas sympa, donc). En écoutant ça, je comprends pourquoi certains détestent le son typique de la Mega Drive. Lourd, grinçant, agressif, parfois presque abrutissant. J’ai essayé d’accrocher, impossible. On entend des mélodies pas hyper inspirées, jouées par des instrus ultra basiques. Même la compositrice semble avoir craqué par moments, comme lorsqu’on s’imagine qu’elle a appuyé sur toutes les touches de son clavier en même temps. L’ensemble jure complètement avec le climat aseptisé induit par les graphismes. J’ai essayé de proposer celle que je trouve la moins horripilante. Imaginez le reste, quoi (surtout Gravity Unusual, Driving Wheel, ou Fu Jin, ouille ouille mes oreilles)
Bilan pas du tout argumenté
D’accord, Strider fait bien partie des gros morceaux de l’ère 16-bits. Je comprends tout à fait pourquoi on l’a porté aux nues, malgré la relative pauvreté de son gameplay (sérieux, on pouvait pas lui filer juste une grenade ou deux à lancer, au Bruce Russell ?). Et une lacune de plus dans ma culture vidéoludique de gamin, une ! En même temps, je n’ai jamais connu qui que ce soit le possédant, ce qui me paraît d’autant plus bizarre. N’empêche, certaines phases de jeu m’auraient fait halluciner en les découvrant à l’époque. Et peut-être supporterais-je un peu mieux l’OST si je l’avais écoutée durant mes années éligibles à la nostalgie. Voilà, quoi. Je déteste effectivement Ghouls’n Ghosts pour m’avoir fait rater ça. Et les bonbons de boulangerie, je les hais aussi, ouais.