Ce chapitre ne satisfera pas encore beaucoup RMR vu qu'il ne sert pas à faire avancer la trame principale mais bien à donner un contexte à tout ça... Etant attachée à tous les personnages, je me dois de ne pas les oublier. C'est donc un petit chapitre transition, que j'ai essayé de rétrécir le plus possible parce que c'est vrai qu'il ne fait pas avancer le Schmilblik comme on dit (merci Coluche...) mais j'ai pris du plaisir à l'écrire.
Normalement, ce sera le seul chapitre à ne servir uniquement à l'ambiance et à la remise en contexte de la suite...
Bonne lecture. N'hésitez pas à commenter. Ici, je crois qu'il y a plus à dire sur la forme et non le fond... Mais n'hésitez pas à commenter les deux
Le reste de mon histoire est encore commentable aussi biensur
Chapitre 8 : Les métiers
« Attendez avant de traverser ! » dit Goten en agrippant le bras d’un des petits garçons de sa classe qui voulait se précipiter sur la route pour rejoindre l’autre trottoir. Il le remit dans le rang et s’approcha du poteau du feu de signalisation pour pousser sur le bouton qui accélérait, théoriquement, le passage du feu au rouge pour la route. Il eut à peine le temps de pousser un demi soupire qu’il fut attiré par la voix de sa stagiaire qui gérait le groupe d’enfants âgés de cinq à huit ans à l’arrière. Miiky, Yanu et Zarina ne faisaient pas partie de sa classe. Il était instituteur dans une petite école à Niku city, en banlieue, tandis que son fils avait été placé dans la même école que les deux autres, dans la capitale de l’ouest. Deux petits se disputaient à l’arrière du rang, l’étudiante de première année essayait activement de les faire se réconcilier pour qu’ils se reprennent la main avant de traverser pour plus de sécurité. Sentant qu’elle ne s’en sortira pas seule, Goten décida d’intervenir.
« Mademoiselle ? Venez à l’avant, s’il vous plait. » La jeune fille s’exécuta, intimement soulagée de s’éloigner de cette dispute qu’elle n’arrivait pas à gérer. Ils échangèrent leur place. L’instituteur s’accroupi au niveau des deux petits garçons qui n’arrêtaient pas leur « conversation » en gigotant dans tous les sens. « Alors, ici… Que se passe-t-il ? » Les deux garçons levèrent les yeux plein de larmes et de colère vers leur maître, leurs bras et poings crispés sur leur petite poitrine.
« Y me tape ! » fit l’un des deux, avant de reprendre sa moue fâchée.
« Parce que y dit des gros mots ! » ajouta l’autre, en tentant de nouveau de frapper son opposant.
Goten ne changea pas d’expressions, ce genre de dispute était très courant à cet âge.
« Je vois… » fit-il. « Mais on ne punit pas le mal par le mal. »
« Mais il est bête ! »
« Il est méchant ! »
« Si vous ne vous réconciliez pas, vous ne pourrez pas entrer à l’aquarium. » déjà les enfants changeaient d’air. « Si les requins voient que vous ne vous aimez pas, ils vous mangeront tous les deux ! » La bouche des enfants s’agrandirent de stupeur et de crainte. Moins d’une seconde plus tard, les deux petits se prenaient à nouveau la main sagement. « C’est bien. Et redevenez amis, c’est plus sage… Il est possible que les requins vous attaquent tout de même dans un accès de colère, vous pourrez mieux vous défendre si vous vous réconciliez vraiment, parce que l’amitié peut tout vaincre ! » Les deux petits se regardèrent discrètement, l’un d’eux se risqua à sourire à l’autre qui lui rendit aussi un signe de trêve en resserrant leur lien. Goten regagna l’avant du rang, la stagiaire l’avait regardé faire avec attention et avait été très impressionnée. « Tout est réglé. »
« Waw ! J’ai encore beaucoup à apprendre. » réalisa la jeune fille.
« ça viendra. » sourit l’instituteur. Le feu passa enfin au vert et ils allèrent tous de l’autre côté sans autre forme d’incident. Goten rassembla sa troupe autour d’un banc à l’entrée d’un petit parc. Ils n’étaient pas encore arrivés à l’aquarium mais Goten avait une dernière petite chose à faire. « Je vais à la banque chercher l’argent pour le déjeuner et les billets d’entrée, attendez-moi ici, j’en ai pour cinq minutes. » La stagiaire avait un peu peur de rester seule avec les enfants, elle savait qu’elle n’y était pas autorisée… « Je n’en ai que pour cinq minutes ! » répéta l’instituteur, sentant le doute dans les yeux de la jeune fille de 18ans. Goten tourna les talons et traversa la rue en trottinant vers la banque qui était juste en face. Il fronça les sourcils en entendant la cloche de la ville sonner. Il leva les yeux pour apercevoir qu’il était déjà midi passé de quart… Il accéléra le pas vers la banque, priant pour qu’ils ferment à midi et demi et non pas à midi pile… « Et merde ! » s’exclama-t-il en voyant l’horaire. C’était effectivement fermé. Il posa quand même son front sur la vitre pour voir si il y avait encore quelqu’un dans le bâtiment. Il crut voir une silhouette alors il décida d’essayer quand même d’ouvrir la porte, il avait vraiment besoin de ces billets et de cet argent pour le déjeuner… Son visage s’illumina quand la porte s’ouvrit sur la pièce sombre. Soulagé, il referma derrière lui et se dirigea vers les guichets illuminés par les panneaux qui indiquaient la direction des sorties de secours, allumés en permanence. « Bonjour ! Désolé d’être entré, mais la porte n’était pas verrouillée et… »
« …Maintenant tu fermes ta gueule et tu poses tes mains à plat contre le guichet. » entendit-il après un petit clic et la sensation d’un objet froid frôlant sa tempe. Goten obéit, retenant un soupire lassé. Il se laissa traîner vers le fond de la salle à droite par un homme brusque qui gardait le revolver contre la tempe de son nouvel otage. Le malfaiteur ouvrit une porte et le poussa à l’intérieur. « Eh ! Les gars ! Qui a oublié de fermer la porte ? » demanda-t-il une fois la seconde porte refermée.
« Crétin. C’est toi qui devais la fermer ! » lui répondit un de ses complices. « On est pas encore repéré ! On a besoin de temps ! Retourne faire le guet et ferme cette porte ! On va bientôt téléphoner… »
« Mais… Pourquoi ne pas allumer et faire comme si c’était ouvert ? y’aurait plus de monde… » dit un deuxième homme dans la salle, satisfait d’avoir un otage supplémentaire.
« On sera repérer, je t’ai dis ! Les coffres ne sont pas encore tous vidés, et puis c’est moi le chef, c’est moi qui décide ! » Le kidnappeur de Goten soupira et sortit de la pièce pour retourner à son poste et fermer la porte. Le demi-saiyen n’avait pas été oublié, un pistolet n’avait jamais quitté sa tempe une seule seconde. « assieds-toi là ! Et pas de blague ! De toutes façons, on est cinq hommes armés jusqu’aux dents. »
« J’ai compris. » dit Goten sans aucun ton particulier. Il essayait de faire le terrifié pour ne pas qu’on se méfie de lui mais il était bien un piètre comédien. Il s’assit maladroitement par terre tout en gardant ses mains levées et garda le regard baissé. Ils étaient dix-sept otages à présent, sept hommes, neuf femmes et un bébé. Calme, pour l’instant. Il n’y avait qu’une des femmes blessées, une brune d’une vingtaine d’années, elle tenait fermement son bras ensanglanté, le père de Yanu ne su dire si elle le tenait pour calmer la douleur ou arrêter le saignement, il n’entrevoyait que ses yeux noisettes fixant avec insistance et haine l’un des malfaiteurs.
Après quelques longues secondes de silence, le surveillant le plus proche de Goten lui adressa la parole. « Et qui t’es, toi, le nouveau ? T’es quelqu’un d’important ? T’es riche ? » Il s’ennuyait et était content d’avoir un nouvel arrivant. L’intéressé tourna la tête lentement vers lui « Ben fais pas cette tête-là… C’est logique qu’on te demande si t’es riche… Plus t’es riche et important, plus on donnera de thunes pour te récupérer… »
« J’ai un jeans qui commence à s’user et une chemise sans marque… ça se voit que je ne suis pas riche, non ? Imbécile… » pensa le demi-sang. Il ne répondit rien tout haut pendant un moment.
« Eh ! Je te cause ! » reprit le malfrat. Toujours aucune réponse de la part de Goten. Il voulait rester calme, il ne voulait pas faire d’excès de zèle, il voulait attendre les secours comme tout le monde, bien que ce fut difficile de résister à l’envie de se défendre. Mais là n’était pas son rôle. Il devait rester à sa place, Il devait se persuader ! Si il se défendait, ça allait faire encore des histoires…
« Je… Je suis instituteur. » dit-il finalement avec une petit voix timide. Le ton inquiet qu’avait pris le frère de Gohan fit rire tous les kidnappeurs en chœur, avec la réponse tardive, il était vrai que la réponse de Goten dans le silence avait quelque chose de risible.
« Allez ! faites les tous reculer vers le fond ! Exécution ! » fit soudainement le chef de la bande après avoir jeté un coup d’œil à sa montre. Il regarda l’assemblée d’otages qui rampaient sur les fesses vers l’arrière, surveillés de près par leurs gardiens. « Dans moins d’un quart d’heure, on comprendra qu’il se passe des choses pas net, ici… On va téléphoner à la police avant et demander une rançon pour chacun d’entre vous… J’espère que vous resterez tranquilles… Sinon… » il chargea et arma son énorme pistolet dans un bruit mécanique qui fit frissonner les trois quart des otages. « Et toi, arrêtes de faire l’imbécile ! Tu crois franchement qu’il va te le dire si il est riche ? » Cette remarque était évidemment destiné à son acolyte qui avait entamé une « conversation » avec Goten.
« Ben non, mais bon… On sait jamais, dans le stress il aurait pu parler… »
Le chef se tourna ensuite vers le fond de la salle où il y avait une autre porte ouverte. « Alors, là-bas, ça avance ? »
Un de ses hommes arriva vers lui, le sourire aux lèvres. « Ouais, chef ! C’est fini ! Tous les sacs sont remplis, il ne reste plus rien ! »
« Parfait… » il sortit alors son téléphone portable pour appeler la police. « Allô ?... C’est pour vous annoncer un cambriolage à la banque Couronne de la rue Sukiyaki. » il éclata soudainement de rire au téléphone avant de continuer. « Non, non… Moi je ne suis pas blessé, je suis le responsable des cambrioleurs… Nous tenons en otage les employés, le directeur, sa famille et les quelques clients… Nous demandons deux millions de zénis par tête, le double pour les employés et le triple pour le directeur et chaque membre de sa famille. » Les sirènes de la police se faisaient déjà entendre au loin, le commissariat était tout proche. « Vous avez fait vite, comme je l’espérais… Vous verrez à quel point je ne rigole pas. » Il raccrocha sans attendre de réponse et fit à un de ses hommes. « Attache une des femmes avec une ceinture chargée et va sur le palier accueillir nos amis les poulets ! »
Goten était sidéré, non seulement ils cambriolaient une banque juste avant un temps de midi pour pouvoir vider les coffres sans peine d’être suspectés mais en plus, ils osaient demander une rançon… Et ils étaient bien équipés ! Les ceintures explosives étaient à commande à distance, chacun des malfrats portait un gilet pare-balle, ils étaient également armés jusqu’aux dents et nombreux. « Après tout, c’est normal qu’ils aient besoin de tant d’argent pour que chacun aie sa part. » finit par raisonner le fils de Goku.
« Non, laissez ma femme ! Pitié ! Ne lui faites pas de mal ! » dit soudain un homme, en larmes, non loin du demi-saiyen. Sa femme avait été sélectionnée pour être équipée de la ceinture tueuse et suivre un des kidnappeurs pour faire pression sur les policiers pour leur faire comprendre que rien de tout ceci n’était une plaisanterie.
« T’inquiète pas ! » répondit le malfrat qui coupait la sécurité de la bombe. « ça sera de la faute aux flics si elle meure… Puis ça sera pas une énorme perte, c’est une cliente, elle ne vaut qu’un million, eheh… » et il emmena la femme impuissante avec un rire goguenard sous le regard désespéré du mari. Le comportement des kidnappeurs dégouttait de plus en plus Son Goten. Il vit le chef appeler quelqu’un d’autre.
« Les gars, ici, tout est ok, les coffres sont vidés et la rançon ne devrait pas tarder ! Et de votre côté ? » il écouta la réponse de l’interlocuteur puis continua « Bien, vingt-trois otages, c’est pas mal du tout, bravo ! Je contacte les trois autres points d’attaque ! A plus tard ! » il raccrocha et rangea son téléphone, visiblement satisfait, tout se déroulait comme il le voulait.
« Vous… Vous faites plusieurs casses en même temps ? » comprit Goten, estomaqué. Il n’avait pas pu se taire, c’était sortit tout seul. Il avait de plus en plus de mal à se comporter comme un simple petit instituteur de banlieue.
« C’est ça, mon pote… Mais tu sais que c’est pas poli d’écouter les conversations et de poser des questions comme ça ? » Il gifla furieusement Goten qui se laissa tomber sur le côté, feignant que le coup lui avait fait quelque chose.
« Eh ! C’est injuste de le frapper ainsi ! » intervint la seule femme attachée qui était également la seule blessée. « Votre coup ne marchera jamais ! » Goten fit mine de se redresser difficilement vers elle. Elle continua dans sa direction. « Ils prennent cinq banques en même temps, ils sont une cinquantaine dans cette bande ! Ils sont totalement mégalo ! »
« Ta gueule !! » se fâcha le garde le plus proche d’elle en la giflant furieusement. Elle s’étala de tout son long dans un gémissement de douleur, mais courageusement, elle se remit en position assise, digne. « On devrait les bâillonner, chef ! »
« On a utilisé tous les adhésifs pour les bombes, et puis c’est tellement marrant de les frapper quand ils l’ouvrent trop ! »
« Ren…Rendez-vous ! Aaah !!... » entendit-on crier de manière craintive et étouffée à cause de la distance, de l’extérieur. C’était le responsable de la police, qui était totalement dépassée. Des coups de feu retentirent, c’était le malfrat en face d’eux qui venait de leur faire peur pour qu’ils reculent se réfugier derrières leurs voitures.
Goten grimaça, ils étaient vraiment dans une toute petite ville et le commissariat n’était pas préparé à ce genre de grosse attaque. La police de Satan city, bien plus conséquente, avec à sa tête Videl Satan, devait sans doute faire face à une prise d’otages bien plus conséquente que celle-ci, ils ne pouvaient donc pas venir aider la brigade de ce gros village.
« Eheh… C’est encore plus facile que prévu… » marmonna le chef armé qui regardait par les stores ouvert les policiers désemparés à l’entrée de la banque.
« Voi…Voilà une partie de la rançon, libérez le nombre de gens qui valent cette somme, la suite arrive ! » entendit-on de la voix de, semble-t-il, le chef de la police.
Goten soupira, c’était vrai que la police avait cédé bien vite… Mais avaient-ils un autre choix ? Il sursauta et sentit sa colère monter en entendant le chef des brigands prendre la parole pour parler à celui qui venait d’amener une partie de la rançon à l’intérieur.
« On en profite. Ne leur rendez personne. » l’homme a qui il s’était adressé acquiesça puis il prit son talkie-walkie et dit à l’homme qui était dehors, près de la femme-bombe. « Fais monter les enchères. Et vite, on a pas toute la journée, donne leur une heure. Enclenche une minuterie sur la femme et éloigne-toi. On sait jamais, ils pourraient être trop lent… »
« Meutriers !!! » hurla l’effrontée du fond de la salle déjà blessée à deux reprises pour avoir intervenu à tort et à travers. Goten n’en pouvait plus lui non plus.
« Tu ne tiens pas à ton genou, pouffiasse ? » demanda le gardien qui s’était déjà énervé une fois sur elle en la braquant avec son pistolet. Il tira. Tout le monde retint son souffle avant d’entendre l’os craquer et l’effrontée hurler. Aucun des deux ne vint. La balle avait été déviée par une mystérieuse force. Un silence perplexe ampli la salle. Personne n’avait remarqué que Goten n’était plus dans la même position, il était tourné vers l’attaque. Personne ne le vit non plus ranger la balle discrètement dans sa poche. Il espérait secrètement que la jeune femme arrêterait ses provocations. C’était la première fois qu’il se trouvait dans cette situation et il avait un peu peur d’empirer les choses au lieu de les arranger si il continuait ainsi. Il reprit sa respiration lorsqu’il fut certain que les malfrats ne l’avaient pas capté.
Hélas, la jeune femme inconsciente et en colère ne comptait pas se taire.
« Avec un pistolet en plastique, vous n’irez pas loin ! » se moqua-t-elle.
Goten grimaça en sentant que cette fois, il allait être plus difficile de sauver la situation sans se faire voir. Tout alla très vite. Un autre garde avait tiré dans le dos de la fille, le demi-sang se déplaça à grande vitesse pour intercepter la balle et pour que les bandits ne s’interrogent pas sur son déplacement dans la pièce. Soudain, il neutralisa un autre pistolet tout proche qui glissa à terre. Dans l’incompréhension et la panique soudaine, un troisième gars à l’opposé de la pièce avait tiré sur le flingue volant, créant un mouvement de panique dans les otages qui reculèrent tous dans un mouvement de défense, se collant les uns aux autres.
« Qu’es-ce qui se passe, ici ? » hurla le chef qui avait assisté à la scène, toujours à l’avant de la pièce. Un silence empli d’angoisse suivi son cri. « Je répète ! Qui est responsable de tout ça ? » Pas de réponse, chacun savait qu’il allait souffrir si il répondait…
« M… » Goten évita une nouvelle fois la catastrophe en posant sa main sur la bouche de la fille en colère qui ne cessait d’énerver davantage les preneurs d’otages.
« Taisez-vous ! Vous n’arrangez rien avec un comportement pareil. » lui murmura-t-il à l’oreille. Elle lui lança un regard désespéré et en colère. Le saiyen soupira et la lâcha. Elle grimaça de douleur, sa blessure au bras s’était réveillée un instant.
« Eh ! Arrêtez le copinage, là ! » Sur ces mots, le chef arpenta la salle en enjambant les otages et empoigna la blessée sans ménagement. Elle ne put retenir un cri de douleur qui fendit le cœur de Goten.
« Vous lui faites mal ! » fit-il remarquer vivement. Le patron lui lança un regard méprisant et moqueur avant de continuer sa route, tirant une nouvelle fois sur le bras de la jeune femme qui pleurait de mal. Pire encore, par jeu, il arracha un morceau du t-shirt de la prisonnière et la bâillonna avec, sans aucune douceur, se délectant de la colère qui montait petit à petit en Goten. Toujours sans le lâcher des yeux, il termina d’enfler sa colère en attachant une ceinture explosive autour de la taille de la fille. Le fils de Goku baissa les yeux, pas par soumission mais pour ne pas amplifier sa colère et risquer de blesser les autres otages. Mais il décida d’agir. Le chef de bande avait fait une bêtise… Une énorme bêtise.
« Comme ça, tu te tairas, l’instit’ ! » termina le malfrat en jetant la jeune fille à terre à l’écart des autres.
Les négociations à sens unique continuaient à l’extérieur, la police était vraiment dépassée et commençaient à être à court d’argent.
« On a pas assez pour tous les otages, dépêchez-vous, dans cinq minutes, madame mon otage explose. » dit le malfaiteur à l’extérieur qui était chargé du chantage, déjà à l’écart pour ne pas être blessé par l’explosion imminente.
Goten décida d’agir. Les malfrats n’avaient aucun l’air de s’y connaître assez en art martiaux pour suivre ses mouvements. Neutraliser toutes les armes et les ceintures explosives permettrait à la police de prendre le dessus. Il analysa la situation et le matériel qu’il leur restait. Et il passa à l’action. Il neutralisa un premier pistolet qui vola des mains du malfrat sans que celui-ci ne comprenne.
« Eh !! Mais… Qu’est-ce qui se passe ? »
« Arrête tes bêtises, c’est pas drôle ! On a pas que ça à faire… » répondit un autre.
« Mais je vous jure, mon arme a sauté toute seule ! »
Comme pour appuyer ses dires, une deuxième arme en face sauta « toute seule » des mains d’un de ses collègues… un troisième, pris de panique et croyant avoir vu une forme bouger, pointa son propre pistolet dans le vide et appuya sur la gâchette ! Rien de sortit… Quand il regarda son arme, il constata qu’elle était toute tordue et hors d’usage.
Un silence livide et tendu ampli la salle. Aussi bien les malfrats que les otages avaient peur de la nouvelle tournure des choses. Aucun ne comprenait.
Vlan ! Une nouvelle arme vola. Puis une autre. Un des propriétaires des armes voulu se pencher pour ramasser un des pistolets qui avaient valsés à terre. Il constata avec horreur qu’ils étaient tous mis hors d’état de marche.
« Cette banque est hantée !! » paniqua soudainement un autre complice.
Histoire d’empirer encore les choses, Goten reprit ses actions invisibles en se mettant même à frapper soudainement – pas trop fort – les malfrats. L’effet fut immédiat, la panique s’empara d’eux et bientôt, le demi-saiyen pu courir dehors en arrachant en passant la ceinture explosive de la dame qui tomba sous le choc. Goten continua de courir et lança directement la ceinture dans le ciel le plus haut possible, avec le choc, elle allait éminemment exploser. Un feu d’artifice éclata au-dessus de la foule et les policiers qui étaient devant la banque. Ces derniers firent une ovation à Goten qui, dans le stress de rater son coup, s’était arrêté lui aussi pour regarder la ceinture exploser. Il comprit à ces acclamations qu’il était repéré. Il n’eut pas le temps d’être déçu, le kidnappeur qui avait emmené la dame dehors tira sur lui à bout portant. Il éjecta la balle avec son bras et assomma l’homme d’un coup de poing. Les policiers en profitèrent pour venir menotter l’assommé.
Goten retourna à l’intérieur et attaqua franchement les autres qui étaient toujours dans la panique, pensant être dans une maison hantée. Le fils de Goku s’occupa de tout le monde très rapidement, la bande de voleurs était trop hébétée pour répliquer de manière raisonnable et efficace.
« C’était toi !! » entendit Goten dans le capharnaüm qu’il avait engendré.
« Sortez tous !!! Maintenant !! » cria le sauveur aux otages avant de finir d’assommer les kidnappeurs.
Dans l’agitation, le patron comprit que c’en était fini de leur opération… Ils n’avaient pas été assez prudents… Il décida d’assurer ses arrières en emportant la fille du directeur, Penny, celle qu’il avait déjà blessée et attachée près de lui. Il sortit par la fenêtre. Les policiers, trop occupés à menotter les malfrats et à récupérer les otages, ne firent pas attention à lui.
Quelques minutes plus tard, Goten, plus calme, sortit encore du bâtiment, portant deux sacs d’argent sur le dos.
« Tenez. » dit-il au policier le plus proche. « Les autres sont au fond de la banque près des coffres. »
« Merci beaucoup, jeune homme, vous nous avez beaucoup aider ! Quel est votre nom ? Comment pouvons-nous vous remercier ? » demanda le chef de la police qui venait de le rejoindre.
« Oh… Ne vous inquiétez pas, je ne veux rien comme récompense, oubliez moi, merci beaucoup. Mais… » en parlant, il avait jeté un coup d’œil aux otages sauvés et il vit l’un d’eux, un homme en costume, parler de manière paniquée à un agent de police. Il entendit le mot « Penny » perdu dans la phrase et comprit tout de suite… Elle n’était pas là et il n’avait pas touché au chef des bandits qui avait dû filer à l’anglaise avec elle. « Merde !! » jura-t-il pour lui-même. Il s’éloigna des deux policiers qui en étaient encore à le remercier à lui demander ce qu’il voulait en retour. Goten n’écoutait plus. Il réfléchissait… Devait-il retourner près de ses élèves ou partir à la poursuite de la fille du directeur ?
« Sois raisonnable, Goten… » se dit-il en lui-même, regardant vers le parc où attendaient sagement et anxieusement sa classe et sa stagiaire. Cette dernière le vit, sain et sauf et lui fit un signe de main que le frère de Gohan remarqua… Mais il n’y répondit pas, plongé dans sa réflexion.
« Monsieur ? Monsieur ! » appelait le policier près de lui. Il vit Goten secouer la tête, il venait de se décider. Il tourna les talons vers l’opposé du parc et se mit à courir dans la direction où avait probablement dû partir le kidnappeur et son dernier otage.
« Du calme, ça va très bien se passer. » assura Gohan, la voix assourdie par un masque de chirurgien. Il était penché sur un patient, les mains derrière le dos. « Ne trembler pas, c’est très facile, vous avez toute la place qu’il faut en plus. »
« Facile à dire. » répondit la stagiaire, dont c’était la première pratique sur être humain vivant. Deux autres chirurgiens regardaient la scène de l’extérieur de la salle, à travers une vitrine d’un air ampli de doutes malgré la confiance qu’ils avaient en l’éminent Docteur Son Gohan.
La nouvelle termina ce qu’elle avait à faire à l’intérieur du patient.
« Eh bien, voilà ! » fit Gohan d’un air enjoué. Sa stagiaire soupira de soulagement. « Aiguille et fil. » ordonna-t-il ensuite. « non, non, pour elle, encore. Elle doit finir le travail. » l’infirmière obéit et donna le matériel pour refermer le corps du patient à la stagiaire qui n’osa pas discuter. « La chirurgie c’est pas compliqué… C’est toujours le même schéma : ouvrir, opérer et refermer. Froidement. » Il avait dit cette dernière phrase avec un air un peu las. Il attendit de rencontrer les yeux de la jeune fille qui avait entamé son travail de couture pour lui dire. « Voilà, vous n’avez plus besoin de moi. Au revoir, mademoiselle. » et sous les yeux ébahis et abasourdis des deux médecins chargés d’observer et de la stagiaire qui n’avait pas fini de recoudre le patient, Gohan quitta la salle d’opération en retirant ses gants et son masque d’un air des plus naturel.
Il se dirigea vers la salle de repos pour échanger sa blouse stérile contre une blanche de médecin plus traditionnelle. Une fois fait, il prit un café à la machine à disposition et s’assit à table pour le siroter au calme. Enfin, ça, c’était ce qu’il espérait. La porte s’ouvrit soudainement et un groupe de médecins et d’infirmiers fit son apparition, en criant.
« Bon anniversaiiiire !! »
Gohan sursauta, se brûla en renversant du café sur sa chemise jusque là propre. Il attrapa une serviette à proximité « Mais, heu… Non ! » bredouilla-t-il en commençant à frotter sa tâche. « C’est dans une semaine ! »
La joyeuse troupe fut arrêtée dans son élan par cette annonce plutôt surprenante, elle s’attendait plutôt à de l’émotion, un cri, un grand sourire ou des remerciements… Du coup, ils étaient un peu perdu, ils se consultèrent du regard, cherchant comment réagir à ce comportement inattendu.
« Non ! Enfin, merci, c’est génial ! » dit soudain Gohan, comprenant que c’était lui qui les bloquait par sa réaction peu conventionnelle. « C’est juste… Je m’y attendais pas… Comme mon anniversaire c’est dans plus d’une semaine… »
« Mais c’est fait exprès ! » dit une des infirmières en se détachant du groupe. « Si on avait fait ça le jour même, la surprise aurait été moins grande ! »
Les autres membres de la « surprise » se détendirent après l’infirmière, encouragés par le sourire – un peu forcé – qu’avait Gohan depuis quelques secondes. Ce dernier prit sur lui, comme on dit, pendant que ses collègues lui offraient deux ou trois cadeaux et une bouteille de vin dans une belle haute boite rouge, d’il ne savait plus trop quel endroit… Il n’écoutait pas vraiment le flot de paroles continu qui venaient à lui, les médecins et infirmiers parlaient tous en même temps ou presque, émerveillés et fiers d’être les premiers à avoir souhaiter un bon quarantième anniversaire à Son Gohan qu’ils appréciaient tous beaucoup. Le fêté remercia tout le monde le plus chaleureusement qu’il le pu.
« Je dois bientôt y aller, j’ai rendez vous avec le directeur de l’hôpital. » dit-il soudainement dans une petite accalmie de paroles, tout le monde avait quelque chose à lui dire et il n’y avait pas moyen d’en placer une…
« Ah non !! » s’exclama une des infirmières en se levant de la table sur laquelle elle s’était assise. Tout le monde regarda vers elle, surpris. « Alors, c’est donc vrai ? » Gohan fronça les sourcils, il n’avait parlé de rien, à personne. « Vous partez !... » Cette annonce refit partir les questionnements et les paroles vers lui dans tous les sens. Tant et si bien que Gohan ne suivait plus rien, il leva les bras en signe de défense et tout le monde se recula en se taisant, réalisant qu’ils l’assaillaient un peu de trop…
« En réalité, commença Gohan calmement lorsque le silence ce fut fait, je change de service. » il s’apprêta à devoir refaire le calme si besoin était mais ce ne fut pas le cas, son petit auditoire l’écoutait attentivement, à présent. « J’en ai assez de la chirurgie… Je m’y ennuie… C’est trop régulier, impersonnel, les patients seraient appelés « clients » ou auraient des numéros que ça reviendrait au même… Tout le monde y est blasé, pire qu’en soins intensifs et… Je… Je ne m’y sens plus à ma place, je serais plus utile ailleurs… J’ai de la force, de la motivation, du temps devant moi… J’en ai marre d’être chirurgien, j’ai besoin de changement ! » il sembla entrer dans une profonde réflexion intérieure. Il en fut tiré par les sanglots d’une des infirmières. « heu… Est-ce que ça va ? »
« Oui, mais… » elle renifla une bonne fois. « Vous êtes si gentil, vous… Vous allez nous manquer ! »
des « ohhh » des autres infirmiers et médecins s’élevèrent avant d’aller consoler l’infirmière sensible. Gohan sourit, touché, c’était exactement ce qui lui manquait, finalement… Un groupe de gens qui se connaissent et travaillent ensemble dans la passion de sauver des vies. Il avait l’impression que les chirurgiens agissaient comme si les patients n’avaient pas de visage… Combien de fois s’était-il fait enguirlander parce qu’il était retrouvé à discuter avec des patients ou des collègues d’autres services alors que « ce n’était pas sa place » …
« Mais vous n’êtes pas logique. D’habitude, on change pour un travail moins prenant pour pouvoir s’occuper de ses enfants ou sa famille… Vous êtes chef, maintenant, et… » dit un ami médecin.
« …c’est le problème. » coupa le père de Pan et Miiky, vivement, comme si il allait dire quelque chose qu’il devait vraiment sortir. « C’est ennuyeux, je ne fais plus rien à part conseiller et former certains étudiants qui savent très bien se débrouiller sans moi. Sans parler de toute la paperasse à laquelle je ne comprends pas grand chose, c’est ma femme qui fait les trois-quart ! Etre chef de la chirurgie c’est être encore plus froid et avoir des horaires aussi ennuyeux que tous les autres ! Et puis j’ai envie de faire autre chose, d’être sur le terrain, de bouger, de faire mon métier, en bref !... Je le faisais déjà mais en me cachant parce que, en effet, je suis quand même débordé dans cet hôpital parce que je sais pas m’empêcher d’aller me mêler aux autres services un peu plus vivant et intéressant à mon goût, donc quand j’aurais enlevé mon horaire de chirurgien tout devrait aller et là, donc, je pourrai voir ma famille plus souvent comme il faudrait que je fasse à mon âge ! »
« C’que c’est beau, c’que vous dites… » commenta une autre infirmière pendant que sa collègue finissait de sécher ses larmes. Un silence perplexe suivit d’un reniflement empli la pièce. Gohan trouva le moment opportun pour s’éclipser.
« Bon ! L’heure de mon rendez-vous ne va pas tarder, je vais y aller. Merci beaucoup pour les cadeaux ! » Il se leva de sa chaise en emportant les quelques cadeaux.
« Eh ! Attends, tu ne veux pas manger un morceau de gâteau avant de partir ? » demanda le médecin qui lui avait déjà posé la question sur son changement de service.
Sans surprise, le regard de Gohan changea à l’annonce du gâteau… Il baissa les yeux sur la grosse boite carrée qu’il n’avait pas encore ouverte et comprit ce qu’il y avait à l’intérieur.
« Il me reste un peu de temps finalement… attaquons ce gâteau ! » annonça Gohan en souriant. Il rangea le reste de ses dons dans son casier et rejoint la table avec la pâtisserie tant convoitée. Un infirmier alla chercher un couteau plus loin dans la salle de repos pour couper le gâteau. Tout le monde éclata de rire au soudain air ravi du bientôt ancien chirurgien. On coupa le gâteau en six parties, Gohan attaqua sa part avant d’être interrompu par une « blague » d’un de ses collègues.
« C’est à partir de quarante ans qu’il faut faire attention à son cholestérol, non ? »
Le mouvement du fêté s’arrêta, il fusilla son collègue du regard et saisit l’ironie. Il répondit avec autant d’humour. « Justement, je profite que je ne les ai pas encore pour me goinfrer !... »
Tout le monde éclata de rire et la dégustation repris.
La maison de Goten était équipée d’une salle d’entraînement de taille moyenne à l’arrière du bâtiment. Il s’y trouvait et répétait plusieurs mouvements pour se défouler un peu quand il entendit sa femme rentrer. Il s’arrêta et soupira, il devait prendre son courage à deux mains et lui faire face… Il sortit de la salle et déboula dans la cuisine où Mady déballait les quelques courses qu’elle avait été faire en revenant du travail.
« Bonjour ! » dit-elle joyeusement en tournant brièvement la tête vers son mari. « tu ne devineras jamais combien j’ai payé les pains ?... C’est pas croyable, ils l’augmentent sans arrêt ! Je sens que je vais arrêter d’en acheter et demander à ta mère de m’apprendre à en faire parce qu’avec la quantité de pains que vous mangez toi et Yanu, on aura vite plus rien. » elle ne disait absolument pas ça d’une manière catastrophée mais elle le pensait. La question n’attendait pas de réponse. Elle poussa un petit « eh ! » faussement indigné quand son fils attrapa un de ces petits pains et sauta dans les bras de son père.
« Ils ont de la chance dans ta classe d’avoir été à l’aquarium ! Moi aussi j’aurais bien voulu y aller ! » s’exclama-il avant de mordre un morceau dans sa petite miche.
« Si ça peut te rassurer, on est jamais arrivé à l’aquarium, finalement… » répondit son père, morose.
« Quhoi ? Alors Fou afez été hoù ? » s’emporta Yanu en gigotant dans ses bras, la bouche pleine. « au Zoo ? » reprit-il après avoir avalé. « Je voulais encore plus aller au zoo !! On fait jamais rien de bien dans mon école ! »
Goten sourit à la vivacité de son fils, il aimait vraiment les enfants à cet âge… ça découvrait tout et commençait à avoir son avis sur tout… Il soupira en regardant Mady finir de ranger les commissions. Elle se tourna ensuite vers lui, il allait devoir tout lui raconter…
« Comment ça se fait que vous n’avez pas fait l’activité prévue ? » demanda-t-elle.
« Ben… Il y a eu une prise d’otages à la banque où j’allais chercher les billets. »
« Oh, mince… ! Les enfants vont bien ? »
« Oui, très bien. Ils m’attendaient dans le parc avec l’étudiante… C’est moi qui étais parmi les otages… »
Mady fronça les sourcils à l’air ennuyé de son mari. « Tu as fait comment pour t’en sortir ? »
« Je voulais passer inaperçu mais ils devenaient fort dangereux et agressif, tu devrais voir ça au journal télévisé tout à l’heure. » Il s’arrêtait sans arrêt pour retarder le plus possible la fin de l’histoire.
« Et ça a pris tant de temps que ça que vous n’avez pas eu le temps d’aller à l’aquarium. » conclut Mady qui voulait que son mari termine.
« Pas exactement. » Sa femme fut surprise de la réponse encore une fois, Goten était vraiment douteux. « Assieds-toi. » demanda-t-il en s’installant lui même en face d’elle après avoir déposé Yanu. Il se tourna vers ce dernier. « Va te changer pour l’entraînement de tout à l’heure, d’accord ? » il obéit puis le père se tourna vers Mady. Après un silence court, il continua son histoire : « Le chef des otages s’était enfui en emmenant la fille du directeur de la chaîne de banques… Alors je l’ai suivi pour la récupérer. »
« Avec les enfants ? » demanda Mady sans trop y croire. Le hochement négatif et honteux de son époux la fit pâlir. « Tu les as laissés tout seuls avec la stagiaire ? » Un « oui » inaudible s’échappa des lèvres de Goten. « Mais t’es malade ! » s’exclama-t-elle en se redressant.
« Mais ils étaient plus en sécurité que l’otage, qu’aurais-tu voulu qui leur arrive dans un parc ? » se défendit-il.
« Ce n’est pas la question ! Tu étais responsable de ces enfants et de cette étudiante ! Un fois sorti de la prise d’otages tu te devais soit de les faire raccompagner à l’école, soit de les rejoindre mais pas de courir après les méchants ! » se fâcha Mady.
« Je sais… C’est exactement ce que m’a dit le proviseur de l’école… »
« Il est au courant ? » Mady était de plus en plus surprise et de plus en plus désappointée. « Il a dit quoi ? »
« Ce que tu viens de me dire… Et il a voulu me renvoyer. »
« C’est normal, tu as fuis ton boulot ! »
« N’exagère pas ! » s’emporta légèrement Goten à son tour. « Je suis désolé mais j’étais le seul à pouvoir le poursuivre, je savais où il allait, il allait rejoindre ses complices, la situation était délicate et la fille était blessée, j’avais pas… »
« Si, tu avais le choix ! »
« Oui et j’assume mon choix ! » un silence suivit cet entretient qui montait de plus en plus haut, Goten repris, plus doux. « Les enfants étaient en sécurité et l’otage non, je m’en serais voulu toute ma vie si j’avais choisi de me remettre à ma place. »
Mady avait un air plus triste qu’en colère à présent. « Alors tu t’es fait virer pour négligence ? »
« Pas tout à fait, encore une fois… »
« L’école te garde ? »
« Non… J’ai démissionné. J’étais pas d’accord avec ce qu’il racontait, je trouve ça ridicule et injuste d’être puni parce que j’ai aidé mon prochain ! J’étais plus utile à poursuivre le kidnappeur, je regrette ! » Il coupa une nouvelle fois sa femme qui allait intervenir. « Et non, je ne lui ai pas dit ça, il a juste pris ça comme une fuite ce qui n’a pas arrangé mon cas, mais quand je l’ai vu me déblatérer ses inepties sur le devoir de l’instituteur et tout ce qui s’en suit, j’ai compris qu’il allait me virer alors j’ai anticipé et j’ai démissionné ! »
Mady frotta son visage de ses mains en se rasseyant dans un long soupir. Goten l’observait, il attendait sa réponse, c’est une voix pleine de dépit qui dit « Tu aurais du te laisser virer. » ça l’étonna, sa femme était pas souvent en désaccord avec lui. Il attendit ses raisons. « En démissionnant, tu n’auras aucune indemnité ! Alors que si tu t’étais laissé virer, tu en aurais eu ! Là tu n’auras même pas ton salaire du mois !! Mais enfin, Goten, où avais-tu la tête ? » elle était maintenant fâchée sur lui, ce qui était encore bien plus rare que les désaccords…
Goten trouvait tout de même sa réaction démesurée… Bien que… Il posa les yeux sur le calendrier une seconde et blémit. Non, la réaction de Mady était loin d’être démesurée… « On est que le trois mai… T’as raison… J’aurai pas mon salaire… On est dans la merde… »
« Bravo, quelle perspicacité ! On n’a pas encore payé les factures non plus ! Et je ne gagne pas assez pour tout payer !! Sans parler du crédit pour la maison !! Tu comprends où est le problème ? On est déjà tout pile tous les mois et faut que tu fasses cette stupide erreur de démissionner au lieu de te faire virer et indemniser !! »
« ça va, c’est bon, remue pas le couteau dans la plaie ! »
« Si ! C’est vraiment la cata ! On va devoir aller mendier près de ton frère et ça je ne le supporte pas, tu le sais que c’est ce qui m’insupporte le plus ! Quelle humiliation… »
« Mais non, on aura pas besoin de leur demander de l’argent, je vais… Je vais trouver une solution, je te le promets ! »
« Tu vas faire quoi ? Prostituer Yanu ? » continua Mady, cynique et en colère.
« Non, ça ne marchera pas, personne ne voudra d’un gamin aux parents pauvres plein de dettes… » Il vit le regard de sa femme changer, elle comprenait mieux son propre cynisme que celui de son mari. Celui-ci éclata d’un rire nerveux. « mais enfin, Mady, c’était pour rire… Calme-toi ! » il avança sa chaise vers elle et pris sa femme dans ses bras. « Je te promet que ça va aller… Et on n’aura pas à demander d’argent à qui que ce soit, je te le jure ! » il obligea sa femme à le regarder en face. Il lui essuya les larmes qui commençaient à sortir de ses yeux. « Pardon d’avoir été si idiot et orgueilleux… »
Yanu revint dans la cuisine, habillé pour l’entraînement. Il perdit son sourire en voyant l’air triste de sa mère. « Maman, pourquoi tu pleures ? » Il se précipita vers ses parents. Mady sourit tristement et accepta le câlin de son fils qui lui fit beaucoup de bien. Goten caressa la tête du petit, la mine à moitié réjouie… Il allait devoir priver son fils pendant un moment indéterminé, c’était vraiment ce qui lui faisait le plus de mal… Il aurait vraiment dû réfléchir avant d’agir par orgueil… « Qu’est-ce qu’il y a ? » répéta le petit, qui n’aimait pas la mine triste de ses parents.
« On a plus d’argent. » avoua Mady avant de serrer plus fort le petit corps costaud de son fils. Goten grimaça, doutant du côté pédagogique qu’avait cette annonce.
« Oh. » fit Yanu, qui malgré son jeune age, avait compris que « pas d’argent » signifiait moins de choses. Il réfléchit deux minutes puis son visage s’illumina. « Mais si, on va en avoir ! Je vais gagner le tournois dans quinze jours et on aura plein d’argent ! »
ça ne réconforta pas vraiment sa mère, qui lui sourit tout de même après avoir sortit sa tête du cou de Yanu. « C’est gentil, mon cœur… Mais tu gagneras des jouets ou un voyage dans un parc d’attraction, pas de l’argent… »
« Mais moi bien ! » s’exclama fort Goten derrière eux, dans une soudaine illumination. Sa femme le regarda, intriguée. « Mady, la voilà la solution !! Le 7 mai c’est le tournois adulte ! Je vais y participer et gagner ! La solution est toute trouvée ! Pourquoi j’y ai pas pensé plus tôt ! » il fut satisfait de voir sa femme se remettre à sourire sincèrement et reprendre espoir. Il serra sa famille dans ses bras, soulagé et heureux. Yanu était évidemment ravi, non seulement ses parents avaient de nouveau le sourire mais en plus, son père allait se battre pour du vrai et ça le rendait très fier !