Le système éducatif en Algérie ou en Chine, c'est pas tout à fait la même chose. Donc, cela peut avoir une influence peut-être? Les parents n'auraient pas le même capital culturel. Mais du coup, ce ne serait pas la culture algérienne en comparaison de la culture chinoise, mais le système scolaire algérien et ses conséquences en comparaison du système scolaire chinois et ses conséquences. Il y a tout un tas d'autres facteurs dont on peut prendre compte. J'ai la sensation que les Asiatiques fondent souvent leurs propres commerces ou travaillent pour d'autres Asiatiques ayant fondé leurs propres commerces. Je ne saurais en revanche expliquer pourquoi.Super Green Ranger a écrit:Le constat qu’il y aurait trop de différences sociales entre les communautés minoritaires (par exemple, en comparant le chômage des nord-africains et des asiatiques) qui expliquerait la différence de délinquance qualitativement et quantitativement. Je trouve cet argument un peu facile, même s’il n’est pas complètement faux. Déjà il y a eu des études aux Etats-Unis montrant que certaines communautés réussissaient mieux à l’école (même mieux que les blancs), à niveau économique égal. Donc l’élément culturel peut déjà expliquer ces différences sociales. Après pour les raisons du départ des immigrés dans chaque communauté, c’est vrai que cela serait intéressant d’étudier ça. Est-ce que les populations asiatiques immigrées sont issues de milieux moins modestes que celles issues du continent africain ?
Non, là, il y a confusion. Le sexisme aussi augmente dans les couches des populations des milieux socio-économiques bas. Alors ce sexisme sera modulé selon la culture d'origine, mais tu vas dans les ghettos américains, et je pense que tu trouves également le même sexisme.Super Green Ranger a écrit:Ensuite je pense qu’on sous-estime le lien entre la culture d’origine et les immigrés de deuxième génération. Il y a un ensemble de valeurs, de comportements qui se transmettent toujours. Par exemple en banlieue, on voit quelques difficultés pour certaines profs d’enseigner, car des garçons ne veulent pas se soumettre à l’autorité d’une femme. J’ai déjà rappelé aussi d’ailleurs la non-présence de filles dans les émeutes de 2005. Et puis les personnes issues de la deuxième génération d’immigrés s’identifient toujours à l’Islam. L’Islam garde quand même une « emprise » très forte sur cette communauté, car c’est un marqueur très fort de leur identité d’origine. On constate très peu de conversions. Et la plupart suivent les règles minimales de la religion. Quasi tous pratiquent le ramadan etc… Alors qu’en France, on constate un recul du fait religieux. Donc non, le lien avec la culture d’origine est peut-être altéré, mais il reste encore très présent. Surtout que l’immigration se renouvelle continuellement et à haute dose.
De plus, tu confonds le contexte actuel avec le contexte de l'époque des premières vagues d'immigration venant du Maghreb. À l'époque, dans ces pays, les femmes avaient le droit de vote (ce qui n'était pas le cas de tous les pays d'Europe), et il n'y avait aucune obligation de porter le voile. Alors, je ne prétends pas connaître le contexte social exact de ces pays à cette époque, et je ne crois pas qu'ils étaient hyper égalitaristes. Mais je ne crois pas qu'ils étaient particulièrement plus mal barrés qu'en Europe, sur ce point, à l'époque. Bon, c'est pas le Maghreb, mais voilà une photo de Kaboul, en 1970:
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Il y a également des féministes islamiques, et je dis "islamiques" et pas "musulmanes", car ce ne sont pas juste des Musulmanes qui se trouvent être des féministes, mais ce sont des femmes qui utilisent le Coran pour lutter pour la cause des femmes. Bref! L'Islam ne signifie pas forcément "sexisme" et soumission des femmes.
L'attitude sexiste des jeunes de banlieue correspond plus à une culture de rue, qu'à l'Islam. Peut-être s'identifient-ils à leur pays d'origine, pour justifier leur sexisme, j'en sais rien (j'ai pas l'impression, cela dit), mais il s'agit alors de fantasmes, pas de réalités. Au final, ils ne font que récupérer ce qu'on leur balance déjà à la gueule. Il y a d'ailleurs des études qui se penchent sur ce genre de phénomène. En l'absence de la possibilité d'accéder à une image de virilité légitime (réussite économique et sociale), ils se retournent vers une autre image de la virilité plus brute.
Je ne comprends pas très bien ton raisonnement. Cela dit, effectivement, racisme et mépris de classe sont des phénomènes qui se recoupent. On peut même aussi y lier le sexisme, l'homophobie et des tas d'autres formes d'"intolérances". Ces phénomènes peuvent se renforcer l'un l'autre ou l'un peut servir de justificatif à l'autre. (Par exemple, on utilise souvent le "sexisme des Musulmans" pour émettre des propos islamophobes. Comme ça, on peut se cacher derrière un "féminisme" bien commode. Ou encore, on peut utiliser ce même "sexisme des Musulmans" pour dire qu'en France, c'est pas si mal pour les femmes, et que ces rageuses de féministes devraient arrêter de râler. Ou comment parler de l'herbe chez le voisin, pour justifier les orties qu'on a dans notre jardin. Je ne dis pas que c'est ton cas, pour être bien clair.)Super Green Ranger a écrit:En ce qui concerne les discriminations, on constate aussi qu’il y a des communautés minoritaires moins discriminées que d’autres. Parce-que cela résulterait encore de la différence des niveaux d’éducation entre ces communautés ? D’accord, admettons. Mais dans ce cas, les discriminations ne se baseraient plus sur du racisme pur, mais sur le niveau d’éducation. Prenons un exemple. On va dire que ce sont les personnes les plus défavorisées économiquement qui présentent le plus grand risque de ne pas payer un loyer. Or ce genre de personne se retrouve plus souvent au sein d’une communauté que d’une autre, à cause des différences socio-économiques évoquées précédemment. Donc le bailleur, par probabilité va plus discriminer cette communauté plutôt que l’autre. Mais ce n’est pas par racisme, mais par a priori sur le niveau économique de la personne.
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