Enfin, écouter ce n'est pas forcément reconnaître que la cause de l'autre est juste et mérite qu'on y réponde de la façon dont il veut qu'on lui réponde. Je crois que c'est vraiment la grande erreur de la politique du compromis. Il me semble qu'il faut substituer au compromis la notion d'acceptabilité.
On parle de la même chose.
Ce que je veux dire, c'est qu'il faut qu'il y ait une raison de discuter pour qu'une prise de position ait lieu. Et pour qu'une prise de position ait lieu et soit extrême, il faut qu'elle soit binaire. L'extrême-centre, c'est l'exemple typique d'un système cybernétique qui intègre une nouvelle dimension (en l'occurrence l'usage de la force), c'est donc un type d'extrême différent car il ne fonctionne pas par rejet d'un simple critère comme je l'entendais.
Si ce n'est pas le cas, c'est soit qu'on en est à un consensus universellement établi (l'esclavage), soit que la question n'a jamais été soulevée ou en quantité non-significative qui ne mérite pas encore débat (la Terre est-elle ronde? au XIIè s.) et donc pas prise de position. Qui aujourd'hui se revendique anti-esclavagiste en Europe ? Personne, parce que "ça va de soi". Ce n'est donc pas une position extrême, parce qu'elle ne s'oppose à rien de concret. Quelque chose d'universel ne peut pas être extrême. C'est dans sa nature-même.
Et oui, c'est justement par l'acceptation que j'entends que le consensus se forme, et pas par la contrainte. C'est justement mon propos : éviter d'exclure et rassembler autour d'un bien commun et consensuel. C'est quelque chose qu'une position extrême au sens où je l'entends ne permet pas, parce qu'elle va par nature chercher à soit contraindre autrui, soit l'exclure, mais elle ne peut en aucun cas l'accepter ou l'intégrer, auquel cas elle ne serait plus extrême.
Au contraire, je ne vois pas pourquoi il faudrait s'interdire par principe une position très tranchée. Sans compter que les positions très tranchées ont souvent le mérite de montrer toute la cohérence et la puissance d'une argumentation. Si le végétarisme a tellement progressé en quelques années, c'est sans doute aussi grâce à des extrémistes convaincus (des véganes quoi).
C'est vrai. C'est pourquoi j'ai parlé d'application concrète, sous-entendu normé. En terme d'argumentation et de miitantisme, tu prêches un convaincu, si je disais le contraire, ce serait l'hôpital qui se fout de la charité. Mais quand vient le moment d'appliquer, tu en fais quoi, de la minorité de 35% qui souhaite continuer à manger de la viande ? Une Guerre de Sécession ? Un Sonderbund ?