L'Ogre

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Re: La trilogie de l'Ogre

Messagepar Antarka le Mer Juil 31, 2013 22:30

Fiction distrayante. Non je déconne, j'ai beaucoup aimé, c'est bien écrit même si ton scénario t'a obligé à zapper certains trucs (pourquoi ne pas penser aux Dragon Ball de Namek pour ressusciter Bulma ? Ou aller l'interroger au Paradis sur ce qu'il lui est arrivé). Mais bon j'accroche au suscité-scénario, et je suis curieux de voir ou tu nous amene.

J'attend la suite avec impatience, tu as interêt à te grouiller.
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Re: La trilogie de l'Ogre

Messagepar Batroux le Mer Juil 31, 2013 22:43

C'est vrai que le scénario malgré quelques errances qui moi ne m'ont pas gêné plus que ça est bien ficelé. Le problème c'est vraiment la date de parution entre les chapitres, je trouve ça trop long.
Peut-être est-ce une démarche Marketing pour qu'on relise la fic en entière... Connaissant l'auteur cela ne m'étonnerait pas, Hein mon petit Inikisha-Chan ?


Antarka fusionné à Batroux a écrit:J'attends la suite avec impatience, tu as intérêt à te grouiller, S'il te Plaît Inikisha-Chan.
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Chapitre 1

Messagepar Chocoloutre le Jeu Août 01, 2013 0:16

Spoiler
Voilà, comme promis : le premier chapitre de la deuxième partie. En espérant que ça vous plaise, j'attends vos retours avec impatience. :)
En ce qui concerne le rythme de parution, je vais essayer de faire quelque chose. Je ne veux rien promettre pour éviter les faux espoirs mais je vais essayer. En tout cas ça me fait plaisir que vous accrochiez autant !


II

Chapitre 8

Un nouveau monde


*


    - Tiens, c'est tout ce que j'ai trouvé...
Videl tendit un fruit à sa fille et en brisa un autre en deux, une moitié pour Gohan et l'autre pour elle. Pan mordit à pleine dents dans ce qui ressemblait à une poire, éclaboussant ses joues de jus. Ses parents grignotaient en silence. Ils s'étaient abrités derrière une petite butte, se protégeant du vent et de la vision de cauchemar qui s'offrait à eux, partout où ils posaient les yeux. Gohan avait vu assez de paysages dévastés pour en saisir les nuances et celui-là n'en était pas un : plutôt que l'impression d'un immense malheur, d'une bataille terrible qui aurait ravagé le sol, il aurait plutôt cru que rien n'avait jamais poussé ni respiré ici. C'était faux bien entendu : pour preuve, les quelques arbres desséchés qui parsemaient la plaine avaient dû vivre avant de mourir. Et parfois, Videl ou lui trouvait de petits buissons où subsistaient quelques fruits. Ils étaient amers mais tous trois mourraient de faim et de soif, et leur chair et leur jus leur permettaient de survivre pour l'instant. Il leva les yeux vers le ciel rosé, espérant une pluie ; mais ils étaient là depuis deux jours déjà et les mêmes nuages gris flottaient au-dessus d'eux, sans jamais délivrer la moindre goutte.
Gohan ne se rappelait de rien, ou de presque rien. Après l'explosion du chalet, il avait tenté de rejoindre une route mais était tombé à bout de forces avant d'y parvenir. Quand il avait ouvert les yeux, il avait juste eu le temps d'apercevoir le visage inquiet de Videl et de sentir sa fille blottie contre lui avant de retomber dans le sommeil. Il lui semblait avoir entendu un bruit sourd mais il n'en était pas sûr. Il s'était réveillé là, dans la plaine, Videl et Pan à quelques mètres de lui. Elles étaient revenues à elle peu de temps après et depuis, ils survivaient comme ils le pouvaient. À nouveau le métis découvrait douloureusement les difficultés de vivre sans pouvoir voler, sans pouvoir se déplacer à toute vitesse et sans force surhumaine. Videl et lui avaient exploré les environs à tour de rôle mais n'avaient découvert ni chemin, ni cours d'eau, rien... À des kilomètres à la ronde. Pendant un moment, ils avaient espéré que quelqu'un les trouverait mais l'espoir faiblissait et la nourriture se faisait de plus en plus rare.
    - On ne peut pas rester là. Il faut bouger.
Gohan approuva sa femme et prit Pan par la main. Il n'aimait pas cette idée mais avaient-ils le choix ? Ils étaient sûrs de se perdre, sans aucun point de repère pour s'orienter : si soleil il y avait, les nuages le cachaient en permanence. Alors ils se mirent en route, en silence, au hasard.
Ils marchèrent longtemps, très longtemps, portant à tour de rôle leur petite fille sur leurs épaules quand elle était trop fatiguée pour avancer encore. Gohan n'avait de cesse de demander à sa femme : que s'était-il passé ? Comment étaient-ils arrivés là ?
    - Je te l'ai déjà dit au moins cent fois, je ne sais pas Gohan ! J'ai juste senti que je m'élevais, je me suis sentie heureuse, plus heureuse que je ne l'avais jamais été... Et quand j'ai repris conscience, on était là, tous les trois... Je n'en sais pas plus que ça.
Il émit un grognement et continua d'avancer. Il ne pouvait s'empêcher de retourner tout cela dans sa tête et ne pouvait occuper son esprit autrement. Il scrutait le paysage devant lui de façon automatique, cherchant de la nourriture, un cours d'eau... N'importe quoi qui leur aurait donné un but, de l'espoir. Mais rien ne croisa leur route.

Ce n'est qu'au bout du troisième jour qu'ils eurent enfin une raison de se réjouir. Ils marchaient dans un silence total et si leurs yeux balayaient l'horizon, ils ne regardaient plus vraiment. Ils auraient pu ne rien voir si Videl n'avait pas trébuché sur une aspérité du sol et ne s'était pas retrouvée le nez dans la poussière.
    - Gohan... Gohan !
    - Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?
    - Regarde ! Regarde ! Une piste !
Le métis se précipita vers sa femme et tomba à genoux à côté d'elle, Pan sur ses talons. Sous leurs yeux se trouvaient deux grandes traces parallèles, continues et parfaitement droites. Entre elles-deux, des empreintes de pattes. Cela ne faisait aucun doute, un âne, un cheval ou quelque chose d'approchant était passé par là en tirant un chariot et, probablement, quelqu'un dessus. Gohan laissa échapper une exclamation de joie en attirant sa femme dans ses bras et la serrant brusquement, agrippant sa fille et l'embrassant si rapidement qu'il lui fit mal. Il la souleva pour la mettre sur son épaule et prit Videl par la main, l'entraînant sur la piste du chariot. Elle le retint gentiment pourtant :
    - Chéri... Il allait par là, regarde la forme des sabots.
Elle lui sourit, déposa un baiser sur ses lèvres et partit dans la direction opposée. Gohan resta quelques secondes sans bouger avant de la rattraper précipitamment. Enfin ! Ils ne savaient pas où allait ce chariot ni ce qu'ils allaient trouver au bout de la piste mais maintenant, ils savaient qu'ils n'étaient plus seuls. Il y avait quelqu'un, quelque part, qui se déplaçait. Qui sait ? Peut-être allait-il de ville en ville ? Ou de village en village ? Il y avait de l'activité, de l'activité humaine ou au moins intelligente. Leur pas se fit plus léger, plus rapide et le silence qui pesait sur leur petit groupe n'était plus. Enfin de l'espoir.
Ils marchèrent encore deux jours et crurent perdre la trace du chariot à plusieurs reprises. Ils voyaient le paysage changer un peu plus à chaque heure : la lumière se faisait plus claire, les arbustes plus gros et certains avaient même des feuilles. Ils croisèrent quelques pistes laissées par des animaux qu'ils ne surent identifier et au début du deuxième jour rencontrèrent leur premier arbre. Il avait mauvaise mine, ses feuilles étaient jaunâtres et il ne portait aucun fruit mais c'était un arbre ! Il était grand, mature et ses branches avaient dû être fortes et chargées de fruits un jour. Ils marchaient sur de la terre, moelleuse et tendre, plus sur des cailloux et de la poussière.
    - La personne qui menait le chariot savait où elle allait, dit Videl. C'est évident, je ne sais pas comment elle faisait pour se repérer mais elle n'a pas pu venir par là par hasard... Écoute, je suis presque sûre qu'on se dirige vers un lac ou quelque chose comme ça. La faune et la flore revit peu à peu au fur et à mesure qu'on avance, ça doit puiser ses ressources quelque part. Il y a forcément un centre.
    - J'espère en tout cas... Une fois arrivés, on aura plus qu'à attendre là-bas en espérant que les autres nous y retrouvent.
    - Mais s'ils n'arrivent pas ? Il faudra bien qu'on bouge, qu'on avance. On ne pourra pas rester là-bas éternellement !
    - Je ne sais pas, peut-être bien que si. On verra.

Enfin, peu avant la tombée de la nuit, ils arrivèrent à destination. Les plantes s'étalaient généreusement, vertes et dodues, et ils entendaient les insectes bourdonner, bien cachés. Des troncs parsemaient l'espace mais de petits monticules se laissaient apercevoir, comme si on avait planté quelque chose. Il n'y avait pas trace du chariot cependant : sa piste disparaissait derrière des portes de bois rudimentaires, d'au moins quatre mètres de haut, et qui se prolongeaient par des murs de rondins plus hauts encore. Trois personnes les observaient, probablement perchés sur des plateformes de chaque côté des portes. Ils restèrent sans bouger quelques instants, abasourdis, heureux mais épuisés. Gohan serra la main de sa femme et l'embrassa sur la joue, essuyant les larmes qui y coulaient. Sans la lâcher, il marcha vers les portes en regardant Pan qui courait déjà vers l'avant. À peine étaient-ils arrivés à portée de voix qu'un des trois guetteurs leur cria :
    - Qui êtes-vous ? Qu'est-ce que vous voulez ?
    - J... On est perdus ! répondit Gohan. Je m'appelle Son Gohan, elle c'est ma femme Videl et ma fille, Pan ! On ne sait pas ce qui se passe, on ne sait pas où on est, on...
    - Vous êtes des espions ! Allez-vous-en !
L'homme avait une sorte de fronde à la main et semblait fouiller dans un petit sac. Maintenant qu'ils s'étaient approchés, Gohan pouvait voir son visage : il était hargneux mais on devinait la peur sur ses traits et sa voix n'était pas assurée. Ses deux compagnons, eux, ne semblaient pas aussi belliqueux. Ils s'étaient approchés de l'homme à la fronde.
    - Jonas, enfin... Arrête... Tu vois bien qu'ils sont juste perdus...
    - Mais oui, qu'est-ce qui te prend ? Calme-toi.
    - Je... N... Non ! J'ai pas confiance ! Il fau...
    - S'IL VOUS PLAIT ! hurla Videl. ON MARCHE DEPUIS DES JOURS, ON A FAIM, ON A SOIF, ON A UN ENFANT ! Laissez-la rentrer, au moins elle, s'il vous plaît...
L'homme ne répondit pas. Il serrait une grosse pierre dans sa main gauche mais sa fronde était baissée. Un des guetteurs le prit par l'épaule et dit :
    - Allez, ça suffit Jonas. Laisse-les rentrer. Ouvrez la porte ! cria-t-il en se retournant.
Jonas baissa la tête tandis que les lourds panneaux s'ouvraient lentement, creusant la terre sous eux. Gohan laissa échapper un soupir et prit ses deux femmes par les épaules. Il était heureux d'avoir trouvé un endroit où l'on pouvait visiblement survivre mais il n'était pas aussi accueillant que dans ses fantasmes. Des espions ? Pourquoi cet homme pensait-il qu'ils étaient des espions ? Des espions pour qui, et pourquoi ? Les questions tournaient dans sa tête et il voyait à l'air soucieux de Videl qu'elles tournaient dans la sienne aussi. Ce n'était pas le moment de chercher des réponses pour l'instant : même s'ils avaient pu manger régulièrement depuis qu'ils avaient commencé à suivre le chariot, ils ne trouvaient jamais beaucoup à manger et donnait presque tout à Pan. Ils avaient faim et soif, tenaient à peine debout et n'aspiraient qu'à s'asseoir devant un repas. Ils franchirent les portes et découvrirent un véritable petit village qui se cachait derrière les murs. Devant eux se tenait une petite oasis, un point d'eau turquoise encerclée de buissons dodus et d'arbres verdoyants ; derrière elle, presqu'au bord, la seule véritable bâtisse du village : elle était de la taille d'une petite maison et une croix rouge avait été peinte en deux coups de pinceau. Sur le flanc gauche du point d'eau s'étalait un essaim de tentes rudimentaires, des toiles montées sur des bâtons et abritant de petit matelas ; deux autres tentes venaient ensuite, de véritables tentes cette fois-ci, mais qui étaient fermées. À droite du point d'eau, une petite plantation tout aussi sommaire donnait quelques fruits ; une petite dizaine de moutons et de chèvres paissaient paisiblement dans un enclos ; et enfin, à la droite de Gohan et de sa famille, de grandes planches étaient alignées au milieu d'outils dispersés.
Deux personnes que Gohan reconnut comme étant les guetteurs accoururent vers eux tandis que d'autres s'occupaient de refermer les portes. L'un deux commanda :
    - Va chercher Horace. Bonjour, dit-il en serrant les mains de Videl et de Gohan, on va s'occuper de vous, suivez-moi.
Il les mena derrière la bâtisse à la croix rouge, sous une grande toile qu'ils ne pouvaient voir depuis les portes et qui abritait une longue table grossière en bois. On les fit asseoir sur un banc et on leur apporta trois grands verres en terre cuite remplis d'eau. Ils se jetèrent dessus et burent si vite que Pan avala de travers. Elle recracha l'eau en toussant.
    - Allez-y doucement, sinon vous allez vous noyer.
L'homme qui avait parlé était petit, rondouillard et ses cheveux noirs semblaient naturellement gras. Ses lunettes étaient aussi rondes que son visage et les montures dorées encadraient un regard bienveillant. Sa chemise blanche était trempée par la sueur et ses vêtements en général ne semblaient pas avoir été lavés depuis un moment ; c'était d'ailleurs le cas de tous les habitants de cet étrange village, remarqua Gohan. Arborant un sourire accueillant, il s'avança vers eux, la main tendue, sa tête en forme de poire luisant de sueur.
    - Je vous présente Horace, annonça le guetteur, tandis que le dénommé Horace leur serrait la main. C'est notre médecin et notre chef.
    - Oh Arthur, ne m'appelez pas « chef », je ne suis pas un chef. Disons qu'il a fallu que quelqu'un prenne des décisions et que ce fut moi, mais je n'ai aucune autorité. Pas plus que celle que vous me donnez en tout cas.
    - Où est-on ? demanda Gohan, brûlant d'impatience d'éclaircir enfin la situation.
    - À l'Oasis mais j'imagine que ça ne vous avance pas vraiment. Je répondrai à toutes vos questions – du moins à celles dont je connais la réponse – je vous le promet mais d'abord, j'aimerais vous examiner tous les trois. Rien de méchant, simplement pour vérifier que vous allez bien. Vous pourriez me raconter comment vous êtes arrivés ici pendant ce temps-là, peut-être ?
Gohan répugnait à laisser un inconnu, véritable médecin ou non, examiner sa femme et sa fille mais s'il se sentait en parfaite santé, il se faisait du souci pour Pan. C'est Videl qui se chargea de raconter leur périple tandis qu'Horace s'assurait qu'ils étaient en bonne santé. Cela ne dura que quelques minutes au bout desquelles il se redressa et leur dit d'un ton rassurant :
    - Vous allez bien. Enfin, pour des gens qui ont traversé ce que vous avez traversé, ça va pas mal. On va faire boire votre fille un petit peu et régulièrement, quand même ; vous c'est moins important mais ça ne vous ferait pas de mal. C'est quoi ton nom, au fait ? dit-il en se penchant vers l'enfant.
    - Pan.
    - Ah, c'est mignon. Et vous ?
    - Son Gohan, et ma femme Videl.
    - Enchanté. Bien, dit-il en s'asseyant. Je vous écoute, qu'est-ce que vous voulez savoir ?
    - Où on est ? Qu'est-ce qui se passe ?
    - Je ne sais pas. On ne sait pas. Comme vous, nous avons tous ressenti cette élévation avant de nous retrouver ici. Cela fait... Plusieurs mois maintenant... Deux ou trois au moins, sans doute plus. Comme vous, on a essayé de survivre chacun de son côté avant de se résigner à avancer et de trouver cette oasis. Une communauté a fini par se former ici, en combinant les talents et les compétences de chacun : il n'y a pas beaucoup de matériaux mais au moins, ici il y a de l'eau et même quelques bêtes qu'on essaye d'élever.
    - Pourquoi est-ce que votre garde a cru que nous étions des espions ?
    - Vous commencez à le comprendre j'imagine mais quelque soit l'endroit où nous nous trouvons, c'est la loi du plus fort qui y règne. Et si ici nous essayons de vivre ensemble, tout le monde n'est pas du même avis et des... Bandes se sont rapidement formées. C'est pour ça que nous avons installé des murs pour ne pas connaître le sort des autres oasis, et...
    - Il y a d'autres oasis ?
    - Bien sûr ! Elles sont très isolées et il y en a sûrement d'autres que nous ne connaissons pas. Nous savons qu'il en existe quatre mais aucune n'est à moins d'une semaine de voyage. Certaines personnes voyagent régulièrement entre les oasis pour faire du commerce, c'est sûrement les traces de l'un d'eux que vous avez suivi. Un marchand est venu nous échanger de la viande contre une partie de nos fruits il y a quelques jours.
    - Mais... Qu'est-ce que vous faites pour... pour ça ?
Le médecin écarta les bras dans un geste d'impuissance.
    - Que voulez-vous qu'on fasse ? On ne sait pas comment on a quitté notre monde, on ne sait pas où on est, ni pourquoi... Il y a forcément une explication et on la cherchera mais pour l'instant, il y a des choses plus urgentes à régler : manger, se défendre... Alors on s'organise.
    - Oui, sûrement... Mais bon...
    - Vous êtes les bienvenus ici si vous pouvez travailler.
    - Nous ne resterons pas définitivement, il faut que l'on retrouve nos amis. Mais merci, nous acceptons avec plaisir... Et nous ferons notre part.
Le soleil s'était couché et ils étaient épuisés. Pan s'endormait sur la table et quelques minutes plus tard, Horace les menait à une des nombreuses petites tentes. Il leur en désigna une en leur indiquant qu'elle serait la leur tout le long de leur séjour. Gohan déposa doucement sa fille qu'il portait dans ses bras et remercia Horace qui les laissa.

Gohan et Videl discutèrent longuement cette nuit là quant à ce qu'ils devaient faire. Ils avaient finalement décidé qu'il ne servait à rien de partir à l'aventure pour l'instant mais Gohan accompagnerai le prochain marchand itinérant. En attendant son arrivée, comme promis, ils s'intégrèrent à la vie du village. Gohan participa aux gardes, aux cuisines et aida à réparer le mur ouest ; Videl quant à elle s'attela aux plantations avec l'aide plus enthousiaste qu'efficace de sa fille. La vie au village n'était pas la plus confortable ni facile mais Gohan réalisait ce qu'elle avait d'attrayante : il participait à un projet important, il faisait partie d'une communauté qui vivait et travaillait ensemble, et ce étonnamment bien. De petites tensions apparaissaient de temps en temps mais l'ambiance et les relations étaient au beau fixe ; Jonas, le guetteur qui s'était montré si réticent à leur arrivée, restait froid et méfiant mais n'avait pas protesté lorsqu'il avait été annoncé qu'ils resteraient.
Le marchand n'arriva qu'une semaine plus tard. Son chariot était vide et du sang séché couvrait son visage ; son âne avait une large plaie sur tout le flanc gauche. il bégaya sitôt entré dans le village, entouré par les guetteurs :
    - Il... il arrive ! Norohov arrive !




Dernière édition par Chocoloutre le Ven Sep 04, 2015 10:54, édité 9 fois.
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Re: La trilogie de l'Ogre

Messagepar Tierts le Jeu Août 01, 2013 1:08

Bah c'est bien ...



Plus sérieusement, c'est assez difficile de trouver quelque chose à dire sur ce chapitre, comme on te l'a dit sur le chat, c'est un chapitre de transition. Je dirais même un chapitre d'introduction qui nous amène dans la seconde partie de ta fiction, ce qui explique pourquoi il ne fait que poser des questions. La mise en place des évènements est bien faite, pas trop rapide mais tu ne fais pas traîner en longueur non plus, à la fin on a donc réellement envie de savoir la suite, sans pour autant être énerver par le fait de ne pas l'avoir immédiatement.

C'est toujours un peu bizarre de voir Gohan et Videl se balader dans un décor apocalyptique à pied, tout en croisant des persos qu'on croirait sorti d'un roman de Steinbeck, mais c'est bien écrit, donc ça passe.

J'attends donc la suite avec impatience.
Chroniques de la Famille Cold
Sur Namek, le souverain Freezer réussit à défaire le terrifiant Super Saïyen. Il peut enfin étendre son emprise sur l'univers sans danger. Du moins, le croit-il car il découvrira bientôt que ses nouvelles conquêtes vont lui apporter bien des problèmes.

Tome 3 En cours - 1 Chapitre par semaine jusqu'à Mai 2024 - Prochain chapitre semaine du 15/04/2024
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Re: La trilogie de l'Ogre

Messagepar Chocoloutre le Jeu Août 01, 2013 1:16

Tierts a écrit:Je dirais même un chapitre d'introduction qui nous amène dans la seconde partie de ta fiction, ce qui explique pourquoi il ne fait que poser des questions.

C'est tout à fait ça, je ne l'aurais pas mieux formulé. :)

Tierts a écrit:des persos qu'on croirait sorti d'un roman de Steinbeck

Similitude complètement involontaire car je n'ai pas lu de Steinbeck depuis des années mais maintenant que tu le dis... !

Tierts a écrit:J'attends donc la suite avec impatience.

Je me répète mais ça fait vraiment plaisir, merci. :oops:
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Re: La trilogie de l'Ogre

Messagepar Batroux le Jeu Août 01, 2013 14:53

Commentaire Intelligent:
Chapitre de transition. C'est toujours bien écrit et je serais mal placé pour juger sur la forme, donc pour moi bien écrit, c'est qu'il n'y a pas de fautes qui m'ont sauté aux yeux, c'est fluide, c'est clair.

Cependant, j'ai trouvé qu'il y avait une surexploitation du "Que/qu' " puisque cela m'a sauté aux yeux et m'a gêné. Ou alors j'ai fait une fixette. No One Knows !

Parfois certains dialogues ne me paraissent pas naturels. C'est bien écrit toussa mais un mec en déshydratation totale, épuisé sur qui pèse en quelques sortes le destin de sa famille, j'ai dû mal à l'imaginer sortir le "ne *verbe* pas".
On ne sait pas ce qui se passe, on ne sait pas où on est, on...

Je chipote.

Dans ce dialogue ce qui m'a choqué, c'est le fait que Videl veuille lâcher sa fille comme ça, elle ne sait pas où elle est mais elle est prête à lâcher sa gamine à des inconnus, au demeurant sympathiques mais cela aurait put être des barbares violeurs d'enfants pour peupler ce monde d'humain, le coloniser et dire à Titus "Maintenant tu dégages ducon !", on ne le sait qu'après que c'est un village de Hippie, donc pas totalement fan même si les circonstances sont atténuantes et qu'a priori ils n'ont rencontré aucune menace pouvant laisser suspecter le village que j'ai décrit.
- S'IL VOUS PLAIT ! hurla Videl. ON MARCHE DEPUIS DES JOURS, ON A FAIM, ON A SOIF, ON A UN ENFANT ! Laissez-la rentrer, au moins elle, s'il vous plaît...

D'ailleurs tu fais une référence à ma remarque en quelque sorte, quand tu décris un Gohan hésitant à laisser Horace ausculter les femmes de sa vie.

Après deux dialogues m'ont fait sourire et je pense que c'était le but: Donc Mission Accomplished.
- Chéri... Il allait par là, regarde la forme des sabots.

- Allez-y doucement, sinon vous allez vous noyer.


Pour le fond, cela reste passionnant. Enfin je suis l'histoire vraiment avec beaucoup d'intérêt.
Je n'ai pu m'empêcher de faire un parallèle avec Lost, quand la Son's familly arrive à l'Oasis. Je voyais l'arrivée de Sawyer, Juliette et des autres au camps de l'initiative Dharma après la fuite en hélicoptère de Jack, Kate, Hurley...D'ailleurs le fait qu'il y ait plusieurs Oasis me fait penser aux différentes stations Dharma et aussi parce que le chef s'appelle Horace comme dans Lost. Bref j'ai bien aimé si c'est un hommage, inspiration, si cela ne l'est pas j'ai bien aimé quand même.

Les noms que tu donnes au perso ont quelques choses de chaud et réconfortant et annonce quelque chose d'épique. Genre Jonas, il va se faire bouffer par un ignoble dragon :P

Donc pour résumer, quelques trucs m'ont gêné mais sans vraiment avoir de quoi me rebuter. Cela se lit bien, c'est fluide, c'est addictif, et j'espère que la suite se fera attendre mais pas trop longtemps.

Commentaire Moins intelligent:
J'ai adoré ton chapitre Inikisha-Chan ! Pan était trop Kawai, j'espère qu'elle fera une bonne épouse pour Horace au royaume de la consanguinité, parce qu'il a l'air vraiment gentil. Par contre Jonas c'est un gros vilain tout pas beau.
Vivement la suite !
Batroux fait un bisous sur la joue d'Inikisha-Chan Aru

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Re: La trilogie de l'Ogre

Messagepar Pensyves le Jeu Août 01, 2013 15:07

Bon chapitre mais ! On sont les bonii promis?
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Re: La trilogie de l'Ogre

Messagepar Chocoloutre le Jeu Août 01, 2013 15:19

Batroux a écrit:Cependant, j'ai trouvé qu'il y avait une surexploitation du "Que/qu' " puisque cela m'a sauté aux yeux et m'a gêné. Ou alors j'ai fait une fixette. No One Knows !

J'avoue ne pas bien voir ce dont tu parles, ou plutôt comment l'éviter. Je vais relire quand même, peut-être que j'en abuse.

Batroux a écrit:Parfois certains dialogues ne me paraissent pas naturels. C'est bien écrit toussa mais un mec en déshydratation totale, épuisé sur qui pèse en quelques sortes le destin de sa famille, j'ai dû mal à l'imaginer sortir le "ne *verbe* pas".
On ne sait pas ce qui se passe, on ne sait pas où on est, on...

Je chipote.

Tu chipotes, tu chipotes, non pas tellement. Les dialogues c'est toujours une difficulté : il faut arriver à doser le caractère du personnage, abandonner le style littéraire avec de belles phrases... mais sans verser dans le parler commun. (sauf si on veut s'en servir comme outil évidemment)
Je serais donc plutôt d'accord avec toi. D'ailleurs, moi je le lisais plutôt comme ça :
On n'sait pas ce qui se passe, on n'sait pas où on est, on...

Même si à l'oral on aurait plutôt tendance à virer complètement le "ne". En fait, je suis constamment déchiré entre l'envie de faire un dialogue "réaliste" et celle de garder un certain style. C'est pas évident, je me débat avec la question depuis un moment. :P

Batroux a écrit:Dans ce dialogue ce qui m'a choqué, c'est le fait que Videl veuille lâcher sa fille comme ça, elle ne sait pas où elle est mais elle est prête à lâcher sa gamine à des inconnus, au demeurant sympathiques mais cela aurait put être des barbares violeurs d'enfants

Exact, je n'avais pas vu les choses comme ça. Je n'avais imaginé la situation que dans la perspective "mon enfant avant tout" sans penser que mes personnages ignorent encore à qui ils ont affaire. :P

Batroux a écrit:Je n'ai pu m'empêcher de faire un parallèle avec Lost, quand la Son's familly arrive à l'Oasis. Je voyais l'arrivée de Sawyer, Juliette et des autres au camps de l'initiative Dharma après la fuite en hélicoptère de Jack, Kate, Hurley...D'ailleurs le fait qu'il y ait plusieurs Oasis me fait penser aux différentes stations Dharma et aussi parce que le chef s'appelle Horace comme dans Lost. Bref j'ai bien aimé si c'est un hommage, inspiration, si cela ne l'est pas j'ai bien aimé quand même.

Ni hommage, ni inspiration : j'ai lâché Lost au début de la saison 2. :P
Cela dit, je crois que j'avais déjà parlé de ce que j'appelle "l'effet Lost" : l'histoire commence en posant plusieurs questions, on accroche à fond ; puis peu à peu on se lasse en voyant que chaque réponse apporte cinq nouvelles questions ; finalement on arrête de suivre parce qu'on a l'impression de ne jamais avancer. Je pense beaucoup à ça, j'essaye de l'éviter.

Batroux a écrit:Donc pour résumer, quelques trucs m'ont gêné mais sans vraiment avoir de quoi me rebuter.

Défaut de langage et incohérences d'action si j'ai bien compris ?

Batroux a écrit:Cela se lit bien, c'est fluide, c'est addictif, et j'espère que la suite se fera attendre mais pas trop longtemps.

On en a déjà parlé, j'ai pris un peu d'avance. Je n'ai pas encore décidé d'un rythme de parution mais il se trouvera entre deux semaines et un mois, pas plus pas moins. (promis)
Ravi que ça te plaise autant en tout cas, je n'aurais jamais espéré qu'on trouve mon histoire "addictive". Ça me fait très plaisir. :)

Pensyves a écrit:Bon chapitre mais ! On sont les bonii promis?

Ils n'avaient l'air d'intéresser personne, du coup j'avais préféré me concentrer sur l'écriture elle-même. :oops: Mais si ça t'intéresse au moins toi, alors je les mettrai. (chronologie des évènements et carte du monde)
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Re: La trilogie de l'Ogre

Messagepar Pensyves le Jeu Août 01, 2013 15:27

Ben j'attendais ça, j'utilise les mêmes outils pour ma fic, je voulais voir les tiens
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Re: La trilogie de l'Ogre

Messagepar Lalilalo le Mar Août 20, 2013 15:01

Voilà c'est lu.

Alors avant d'en venir à ma critique, je crois avoir décelé une petite coquille dans le chapitre précédent.

Videl tendit un fruit à sa fille et en brisa un autre en deux, une moitié pour Gohan et l'autre pour elle. Videl mordit à pleine dents dans ce qui ressemblait à une poire, éclaboussant ses joues de jus. Ses parents grignotaient en silence.


Je suppose que c'est Pan et non Videl qui mordit à pleine dents puisque les parents de Videl ne sont pas présents dans la scène.

--------------------------

Pour la critique:

Transposer la Z-team dans un univers plus réaliste et adapter DB au cadre du polar c'est une bonne idée je trouve, à condition de bien respecter les règles du genre. Tu t'en sors bien dans ta fic qui mélange polar et fantastique (de toute façon, avec la Z-team, c'était obligatoire, aucune menace ordinaire ne pouvant les gêner).

Tes chapitres sont d'un bon style, ni trop longs, ni trop courts, et j'apprécie que tu joues avec le lecteur en utilisant des techniques que les bouquins ou fanfics n'utilisent pas traditionnellement (les pages en binaire, le texte mythologique à trou, etc.).

De plus, tu nous fait découvrir des aspects insoupçonnés de la psychologie de Gohan et de Végéta (car pas développés par Toriyama dont ce n'était pas vraiment le souci) sans tomber dans le OOC.

Ce qui me dérange en revanche tient en réalité à mes goûts personnels. Plus qu'un mélange de polar et de fantastique où Gohan est privé de ses pouvoir, j'aurais préféré un mélange polar et baston. Or, ce n'est pas le cas et vu comme ta fic avance, je ne pense pas que Gohan récupèrera ses pouvoirs de si tôt.

Je trouve aussi que l'avancée de l'intrigue est parfois un peu longuette et qu'on retrouve certains clichés. Par exemple, le fait que Gohan rencontre Tidus mais qu'il ne puisse pas lui parler et que le jour où il revient, celui-ci se fait précisément enlever sous ses yeux, c'est un cliché qu'on rencontre souvent dans les jeux vidéos (RPG). En fait, quand le père adoptif de l'autiste démoniaque a dit à Gohan de revenir dans une semaine, j'avais en gros déjà deviné que le petit se ferait enlever entre temps.

Mais bon, tu n'as pas à rougir de ta fic, elle est de très bon niveau et globalement dans le haut du classement de ce que j'ai pu lire ici.

Bon courage pour la suite.

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Ses fromages.
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Re: La trilogie de l'Ogre

Messagepar Chocoloutre le Mar Août 20, 2013 15:58

Lalilalo a écrit:Alors avant d'en venir à ma critique, je crois avoir décelé une petite coquille dans le chapitre précédent.
Je suppose que c'est Pan et non Videl qui mordit à pleine dents puisque les parents de Videl ne sont pas présents dans la scène.

Exact ! C'est corrigé, merci.

Lalilalo a écrit:Ce qui me dérange en revanche tient en réalité à mes goûts personnels. Plus qu'un mélange de polar et de fantastique où Gohan est privé de ses pouvoir, j'aurais préféré un mélange polar et baston. Or, ce n'est pas le cas et vu comme ta fic avance, je ne pense pas que Gohan récupèrera ses pouvoirs de si tôt.

La suite te conviendra peut-être davantage. :)

Lalilalo a écrit:Je trouve aussi que l'avancée de l'intrigue est parfois un peu longuette et qu'on retrouve certains clichés. Par exemple, le fait que Gohan rencontre Tidus mais qu'il ne puisse pas lui parler et que le jour où il revient, celui-ci se fait précisément enlever sous ses yeux, c'est un cliché qu'on rencontre souvent dans les jeux vidéos (RPG).

Ah ça... Comme je le disais dans l'interview que tu as lu, cette fic me sert vraiment d'entraînement. J'ai besoin d’emmagasiner de l'expérience pour faire avancer mon histoire tout en évitant ce genre de facilités.
Tu fais bien de le souligner en tout cas, je serai un peu plus consciencieux la prochaine fois !

Lalilalo a écrit:Mais bon, tu n'as pas à rougir de ta fic, elle est de très bon niveau et globalement dans le haut du classement de ce que j'ai pu lire ici.
Bon courage pour la suite.

Merci pour tes encouragements et pour avoir prit le temps de commenter, je suis sincèrement ravi de t'avoir parmi mes lecteurs. :)

J'en profite pour annoncer que je publierai le prochain chapitre demain. Pensyves, je n'oublie pas ce que je t'ai promis.
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Re: La trilogie de l'Ogre

Messagepar Pensyves le Mer Août 21, 2013 12:08

J'attend tout cela avec désir et impatience!
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Chapitre 2

Messagepar Chocoloutre le Mer Août 21, 2013 22:14

II

Chapitre 9

Norohov


*


L'annonce du marchand se répandit comme un trainée de poudre dans tout le village. Un vent de panique soufflait sur ses habitants et certains préparaient déjà leurs affaires pour s'enfuir. Gohan observait l'agitation sans comprendre : qui était Norohov ? Il était sans doute dangereux mais de là à faire fuir tout un village... Horace quant à lui s'était précipité aux portes pour interroger le marchand : son nom était Koko et son étape précédente l'avait amené jusqu'à une oasis à quelques jours d'ici. Mais en y arrivant, il avait remarqué que de la fumée s'en élevait ; intrigué, il s'était hâté. Alors qu'il traversait un groupe d'arbres, cinq hommes cachés derrière s'étaient jetés sur lui, avaient attaqué son âne et s'étaient emparés de sa marchandise. L'âne avait paniqué et était parti en trombe, désarçonnant quatre des agresseurs tandis que Koko lui-même se débarrassait du dernier d'un solide coup de poing. Il n'avait pas demandé son reste et s'était précipité vers leur oasis mais il était sûr qu'ils suivraient sa trace.
    - Pas de panique, intervint Horace. Qu'est-ce qui vous fait dire qu'ils sont de la bande de Norohov ?
    - Ils me l'ont dit. Ils criaient « Norohov te retrouvera ! » derrière moi.
    - Et ce... Norohov, qui est-ce ? demanda Gohan.
    - Je ne l'ai jamais vu mais j'en ai entendu parler dans les oasis de l'est. Tout le monde dit qu'il est plutôt raisonnable – aussi raisonnable qu'un bandit puisse l'être – mais que ce n'est pas du tout le cas des hommes dont il s'entoure...
    - Et ils lui obéissent ?
    - Oui. Je ne sais pas pourquoi mais je suppose qu'ils ont une bonne raison.
Pendant que le marchand et Horace parlaient, une partie des habitants se pressaient aux portes avec leurs affaires empaquetées, prêts à fuir. Un homme s'approcha du chef pour bredouiller, la peur dans la voix :
    - Horace, il faut partir ! Maintenant ! S'ils nous attrapent...
    - Enfin, tu ne vas pas tout abandonner... Tous ces efforts et tu laisserais le village que tu as construit de tes propres mains ?
    - J'ai un fils. Un village, ça se reconstruit ; mon fils par contre...
    - Je comprend, je comprend mais bon...
    - Non ! s'exclama Jonas, le guetteur qui avait été si hostile. Non, on ne peut pas s'enfuir ! On ne peut pas laisser les bandits faire leur loi et piétiner tout ce que nous avons construit. C'est hors de question ! Moi, je reste ! Qui est avec moi ?
Des cris s'élevèrent : « moi ! », « je reste aussi ! », « oui ! »... Mais un murmure traversait l'attroupement qui s'était formé. Tous avaient l'envie de défendre leur maison mais tous n'en avaient pas le courage. Certains avaient trop à perdre, et d'autres plus rien. Gohan se tourna vers sa femme qui tenait Pan par la main :
    - Qu'est-ce qu'on fait ?
    - On reste, évidemment. Ce n'est pas de la racaille de bas étage qui va me faire peur, je suis sûr que même Pan pourrait les prendre à une main.
Il sourit. Bien sûr qu'ils restaient.

Une heure plus tard, Horace sortit de l'infirmerie où il avait réuni les quelques membres d'un conseil, élu pour l'aider dans sa tâche sur la base de leurs compétences. On y trouvait un fermier, qui savait s'occuper des cultures et des bêtes ; une ancienne militaire, qui avait aidé à construire les barricades et formait les guetteurs ; un jeune maçon qui avait fait preuve d'une extraordinaire capacité d'adaptation et d'inventivité pour construire les barricades et l'infirmerie. Ils avaient unanimement décidé que l'heure n'était pas à la fuite : ceux qui voudraient partir pourraient le faire, et on leur donnerait même quelques vivres mais ils ne furent que quelques uns à partir finalement. Les autres se battraient et les défenses s'organisèrent immédiatement.
On s'occupa de barricader l'infirmerie, où les jeunes et les anciens pourraient se réfugier et se cacher ; les guetteurs se mirent à leurs postes, croulant sous les munitions, et organisèrent des tours de garde ; une équipe de pompiers s'improvisa pour amener autant d'eau qu'il était possible sur les palissades et près des tentes, pour pouvoir parer rapidement à un incendie ; on renforça les portes ; d'autres aiguisèrent les rares épées et taillèrent des bâtons en pointe avant de les durcir à la flamme.
En fin d'après-midi, le village était aussi prêt qu'il pouvait l'être mais tout le monde était épuisé. Les guetteurs avaient vu des éclaireurs s'approcher : Norohov et ses hommes seraient à leurs portes dès le lendemain. Chacun alla se coucher, la peur au ventre pour beaucoup, en attendant l'heure de se battre.

Le réveil fut pénible. Beaucoup espéraient que la journée de la veille n'avait été qu'un mauvais rêve mais ils furent vite ramenés à la réalité en voyant les traits tendus sur les visages. Tous, Gohan et Videl également, s'attelèrent dès le petit-déjeuner avalé aux préparatifs de dernière minute ; mais ils réalisèrent bientôt qu'ils cherchaient surtout quelque chose à faire pour s'occuper l'esprit...
Gohan se sentait comme dans sa geôle du chalet : démuni et inutile sans sa force et ses pouvoirs. Videl aussi avait perdu de sa puissance mais elle était minuscule par rapport à la sienne et était venue si tard dans sa vie... Lui, au contraire, n'avait jamais vécu autrement ; il était né avec et s'était entraîné avant de savoir lire, ou presque. Aujourd'hui, il sentait bien que ses muscles restaient puissants, son agilité et sa vitesse surdéveloppées mais ce n'était rien, absolument rien, comparé aux prouesses dont il était capable d'habitude. Il ignorait même si une épée ou des balles pourraient le blesser et ne tenait pas vraiment à en faire l'expérience avant la bataille : que dirait-on si on le voyait s'entailler « pour voir si ça marche » ? Non, il lui fallait attendre... Et il n'était pas sûr de vouloir être fixé, à vrai dire.
Videl avait déjà emmené sa fille dans l'infirmerie, avec les autres enfants, en lui promettant de revenir vite. Elle aurait préféré que Gohan reste avec elle bien sûr, mais il n'était pas question qu'il ne participe pas à la bataille, il était un atout trop considérable pour cela ; et elle aussi, dans une moindre mesure. Ce n'était pourtant pas l'avis de tout le monde. Ainsi, alors qu'elle sortait de l'infirmerie, un guetteur l'interpella :
    - Vous devriez rentrer ! Votre place n'est pas au combat, vous serez mieux avec les enfants et les autres femmes.
    - Pardon ?
    - Vous serez une gêne dehors, là-bas au moins vous pourrez vous rendre utile. On aura besoin de soigner les blessés, de manger...
Elle ne répondit pas tout de suite. Elle s'approcha à pas tranquilles du guetteur, lui lançant même un sourire amical ; enfin elle se planta devant lui :
    - Vous pensez ?
Mais il n'eut pas le temps de répondre : elle lui avait saisi le bras et le tordait juste assez pour qu'il ne cherche même pas à se débattre.
    - Et est-ce que vous pensez que vous pourrez éplucher des fruits avec un seul bras ? Parce que si je monte un peu le mien, c'est la place d'une femme que vous prendrez... Alors fermez-la, et guettez. Abruti.
Elle le lâcha enfin, posant un regard méprisant sur l'homme qui s'était effondré en se massant le bras et s'en alla en fulminant.

Ils attendirent une heure, dans le silence presque complet, avant de voir se dessiner à l'horizon une masse grouillante, avançant à grande vitesse. Une vingtaine de minutes plus tard, les hommes de Norohov se tenaient devant les portes. Ils étaient terrifiants : couverts de cicatrices et de tatouages, ils brandissaient des armes grossières mais mortelles. Hurlant, crachant et se poussant, ils semblaient prêts à déferler sur l'oasis. Leurs rangs se fendirent néanmoins pour laisser passer un étrange personnage : mesurant trois bonnes têtes de plus que les plus grands de ses guerriers, aussi maigre que s'il n'avait rien avalé depuis des années et les yeux si enfoncés dans leurs orbites qu'on aurait cru voir un squelette, Norohov s'avança jusqu'à quelques mètres devant les portes. Il marchait pieds nus et portait un dhoti autour de ses jambes qui tombait jusqu'à ses genoux. Son torse était nu et découvrait une peau brune, comme tannée par le soleil.
    - Salutations, mes chers amis ! Mon nom est Norohov mais vous devez déjà le savoir. Je souhaiterais rencontrer votre chef, si vous en avez un. Sinon, maintenant serait le bon moment d'en élire un.
    - Je suis là ! cria Horace depuis les murs. Qu'est-ce que tu veux ?
    - Peut-être pourrais-je entrer ou pourriez-vous descendre ? Je n'ai pas très envie de hurler pour me faire entendre.
    - Et puis quoi encore ? Tu n'entreras pas, ni toi ni tes chiens.
    - Évidemment... Bon. Nous partons d'un très mauvais pied mais je vous assure que je ne cherche pas le conflit. Laissez-moi entrer, moi et mes hommes, et je vous promet que nous serons repartis dans moins d'une demi-heure.
    - Tu n'entreras pas, bandit !
    - Ouvrez, répondit Norohov – mais cette fois-ci, sa voix était froide et méprisante. Ouvrez vos portes ou je brûle votre village et tous ceux qui s'y trouvent. Le choix est plutôt aisé, non ?
    - Oui, en effet, puisque tu détruiras quand même l'oasis si nous ouvrons les portes ! Mais nous n'avons pas peur ! Nous allons nous défendre !
    - Bon bon... soupira Norohov. Pourquoi réagissent-ils toujours comme ça, est-ce que ce ne serait pas plus simple pour tout le monde si... Enfin bref... marmonna-t-il en s'éloignant.
    - Hé toi ! Tu vas où comme ça ! cria une voix de femme.
Norohov se retourna brusquement. Il chercha du regard d'où venait l'invective et ses yeux se posèrent sur Videl, qui bouillait de rage du haut des remparts. Elle levait le poing en se dégageant de Gohan qui tentait de la calmer :
    - Pour qui tu te prends ? Dégage ! T'as même pas le courage de te battre toi-même, tu laisses tes hommes faire le sale boulot ! Regardez-le s'enfuir et se cacher derrière les autres !
Norohov ne répondit pas mais un sourire étirait ses lèvres.
    - C'est ça, marre-toi ! Tu rigoleras moins quand tu cracheras tes dents !
Le sourire du bandit s'étira encore plus et il se retourna pour continuer sa route. Arrivé près de ses hommes, il fit un geste nonchalant de la main et ils se jetèrent alors sur les barricades.
Une pluie de cailloux les accueillirent mais, aveuglés par l'excitation et la soif de sang, la plupart ne semblèrent même pas s'en apercevoir. D'autres par contre chutèrent, touchés à la tête et certains ne se relevèrent pas, assommés ou morts. Ce qui inquiétait le plus Gohan n'était cependant pas leur relative insensibilité à la douleur mais de les voir si organisés : s'ils semblaient n'être que des brutes aveugles au premier abord, il voyait bien que chacun semblait suivre un rôle qu'on lui avait assigné. Une partie des bandits étaient armés de torches enflammées et tentaient de mettre le feu aux barricades et à la porte ; d'autres, restés en retrait, s'armaient de lance-pierres et même de quelques arcs, qu'ils ne tardèrent pas à déchaîner sur les défenseurs ; d'autres encore frappaient la porte, sans vraiment tenter de l'enfoncer (cela aurait été très naïf) mais avec la ferme intention de la fragiliser. Gohan constata avec horreur que les murs tiendraient beaucoup moins longtemps qu'il le pensait la veille, ce qui semblait également le cas de Horace à ses côtés. Une personne passa à toute vitesse derrière lui tandis qu'il entendait la voix de l'ancienne militaire membre du conseil crier :
    - Les guetteurs, continuez de tirer ! Les autres, avec moi !
    - Monsieur Son, vous feriez mieux de suivre Héléna. Je vais rester là, je ne serai pas très utile en bas...
Sans poser de questions, Gohan dévala les escaliers à la suite de la femme, suivi par Videl. En bas, Héléna était entouré par tous ceux qui pouvaient se battre et tonnait :
    - Nous sommes un peu plus nombreux qu'eux mais ils sont plus expérimentés. Nous n'aurons aucune chance si nous les affrontons de front, il va falloir ruser. J'ai fait installer une porte dérobée, de l'autre côté et je suis sûre qu'ils ne l'ont pas vue. Vous allez tous venir avec moi : une fois sortis la moitié d'entre nous irons vers la gauche et les autres à droite. Ils ne s'attendront pas à nous voir débarquer, nous aurons l'avantage. Attention ! Restez groupés et empêchez-les de se disperser ! Il faut que nos tireurs puissent les bombarder sans nous toucher. Si Norohov vient se joindre à nous, n'essayez pas de le combattre : je m'en chargerai. Restez silencieux, ils ne doivent pas nous entendre arriver. Allez !
Elle se rua vers le fond de l'oasis, derrière l'infirmerie, et poussa un pan du mur : il s'ouvrit en écartant les feuilles d'une des nombreuses fougères géantes qui jonchaient les bords du village. L'ouverture était petite et ils durent tous se pencher pour la franchir. Héléna les divisa en deux groupes et les envoya au combat. Gohan et Videl partirent vers la gauche, prêts à en découdre.
Lorsqu'ils eurent fait le tour, la situation devenait critique : les hommes de Norohov avaient réussi à allumer un feu solide sur la porte, et il s'étendait rapidement. Les guetteurs continuaient de les bombarder de pierres mais l'intensité des tirs diminuait et les pompiers avaient épuisé leurs réserves d'eau ; ils devaient descendre se charger d'eau et remonter aussi vite que possible pour la déverser en bas, mais ils ne seraient jamais assez rapides pour contrer les flammes, sans cesse ravivées par les torches. Gohan, Videl et tous les autres se ruèrent sur les bandits en hurlant, oubliant les ordres de Héléna. La surprise se lisait sur les visages des assaillants tandis que les coups pleuvaient sur eux et qu'ils reculaient, se cognant contre leurs compagnons qui reculaient eux aussi devant l'autre groupe. L'effet fut de courte durée malheureusement : si, au début, les coups maladroits et imprécis des villageois portaient et envoyèrent plusieurs bandits dans un monde meilleur, ces derniers reprirent rapidement leurs esprits et ne tardèrent pas à répliquer. Le combat était encore équilibré, le nombre des défenseurs compensant leur inaptitude au combat mais cela ne durerait pas : ils tombaient bien plus rapidement que leurs assaillants et leur maigre avantage ne tarderait pas à s'évanouir.




Dernière édition par Chocoloutre le Ven Sep 04, 2015 10:55, édité 9 fois.
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Re: La trilogie de l'Ogre

Messagepar Batroux le Mer Août 21, 2013 22:37

Premier mot: C'est tout ? :'(

Là pour le coup je trouve ton chapitre trop trop court, tout en restant persuadé qu'il y a le même nombres de mots que dans les chapitres précédents. Cela se lit très bien et très vite en fait, je ne saurais dire quoi mais il manque un petit truc. En tout cas il m'a manqué un petit truc.
J'ai adoré le passage sur Videl. On retrouve la jeunette qui roustait des bandits dans Satan-City, ça fait plaisir de la voir être bonne à autre chose que faire la plante verte au milieu de la Z-team.
Gohan à la fois sûr de ses capacités d'homme mais pas si rassuré que ça finalement comparé à ses anciennes capacités de Sayien. Les différences entre ce qu'il était et ce qu'il est devenu, c'est du bon. Sans trop en faire, en allant à l'essentiel, ça passe bien.

Peut-être aurait-il fallu détailler le début de la bataille plus en profondeur dans le dernier paragraphe pour réellement me contenter (même si ce n'est pas le but de me contenter MOI).
Je reste quand même sur ma faim et j'ai donc hâte de lire la suite.
Fan de Valérie Pécresse.
Vous allez voir flou.
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Re: La trilogie de l'Ogre

Messagepar Chocoloutre le Mer Août 21, 2013 22:46

Batroux a écrit:Premier mot: C'est tout ? :'(
Là pour le coup je trouve ton chapitre trop trop court, tout en restant persuadé qu'il y a le même nombres de mots que dans les chapitres précédents.

Tu restes persuadé et tu as tort. ;p
Il y a moins de mots dans ce chapitre que dans les autres, je crois même que c'est le plus court de tous. Ça m'a embêté aussi mais je n'ai pas réussi à faire plus long : c'était chiant.
Pour me faire pardonner, je posterai les deux bonus promis la semaine prochaine.

Batroux a écrit:J'ai adoré le passage sur Videl. On retrouve la jeunette qui roustait des bandits dans Satan-City, ça fait plaisir de la voir être bonne à autre chose que faire la plante verte au milieu de la Z-team.

Ça me fait très plaisir que tu remarques ça parce que ça me tient très à cœur. J'ai des convictions, féministes un peu parfois... Alors j'essaye de donner du caractère et une présence à mes personnages féminins.
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