Hello à tous ! Voici le chapitre suivant ! Il m'a fallu un bout de temps pour le faire mais j'espère qu'il vous plaira quand même !
Bonne lecture !
Récapitulatif :
Grâce au sacrifice du Kaïo, la brume noire et mortelle qui enveloppait l'assombrisseur s'est dissipée. Néanmoins, son armure doit encore être réduite avant de pouvoir lui causer le moindre dégâts...
Chapitre 7 : La malédiction
Gohan esquiva plusieurs directs avant de répliquer d’un coup de pied retourné. L’assombrisseur recula en glissant sur le sol, traçant deux sillons. Puis il revint à la charge. Lorsqu’il tenta une nouvelle frappe, Gohan bondit en arrière pour esquiver, prit appui sur le sol, et infligea un puissant coup de pied sauté à sa cible. La créature recula de quelques mètres puis revint de nouveau au contact…
« -Il se débrouille bien, lança Dabra.
-Arrête de vouloir gagner du temps, utilise la malédiction, Gohan ne tiendra pas éternellement !
-Et pourtant…
-Pourtant rien du tout bordel ! Il est endormi en face, si ce n’était pas le cas on serait vraiment mal ! Il faut que tu te transformes !
-Cesse de crier ! Tu crois que je n’ai pas décelé ton manège ?! »
Le démon fixa le mage droit dans les yeux. Pupilles contre pupilles.
« -Kaïo devait dissiper la brume n’est-ce pas ? Et moi, quel est mon rôle ? Me sacrifier pour les autres ?
-Sauver l’univers.
-Réponds à ma question, sorcier. »
Dessaram souffla longuement avant de répondre. Plus loin, le métis lança plusieurs kikohas contre l’assombrisseur. Comme toujours, ce dernier les ignora.
« -Tu dois réduire son armure. Lui infliger des dommages puis on portera le coup de grâce.
-Qui, on ?
-Moi et Cold.
-Et Gohan ?
-Il risque sa peau pendant qu’on parle, Gohan ! Bordel Dabra, on n’a pas le temps pour ça !
-Tu sais ce que ça me coûte de devenir ce… ce monstre ?!
-Plus que tu ne l’imagines. »
Le démon se redressa, mais la colère dans ses yeux s’atténua alors que la voix de Dessaram se tinta de mélancolie.
« -J’ai réveillé un vieil ami pour l’envoyer à la mort. Tu crois que je me sens comment ? »
Le démon ne répondit pas, mais cela n’empêcha pas le mage de poursuivre.
« -Pendant que les vieux discutent, c’est le p’tit jeune qui se bat ! Tu ne veux pas utiliser la malédiction ?! Soit ! Reste à l’arrière. Je pensais que tu voudrais venger la mort de Kaïo, qui était sous ta garde pour rappel, mais je m’étais trompé. Moi, je veux aider le fils de Goku. »
Dessaram fit quelques pas en direction de l’affrontement avant de se tourner vers le roi du makaï :
« -Continue de pleurer la mort de ta femme et de t’apitoyer sur ton sort. J’espère qu’il te restera quelques larmes pour nous quand on se sera fait massacrer pendant que tu nous regarderas, au loin. »
Enfin, le mage s’envola, droit vers l’assombrisseur…
Gohan chuta sur le dos. À sa grande surprise, le monstre avait employé une balayette pour le renverser, et maintenant il joignait ses deux poings pour frapper. Le frère de Goten croisa les bras pour encaisser un choc terrible. Choc qui se produisit, non contre ses bras, mais contre un bouclier translucide qui le protégea. Enfin, le gardien expulsa la créature d’un sort avant d’aider à Gohan à se lever.
« -On doit retenir l’assombrisseur, le temps que Dabra se décide. »
Le métis frotta sa jambe endolorie avant de répliquer.
« -Et s’il ne se décide pas ?
-Alors on est foutu. » Répondit le mage avec un sourire lourd de sens.
« -Enozama, on ne les aide pas ? »
La question de Pan aurait dû obtenir une réponse rapide et évidente. Pourtant la gardienne demeura silencieuse. Elle fixait Dessaram depuis plusieurs minutes déjà.
« -Eno… Zama ?
-Oui, Pan ?
-On ne les aide pas ?
-Non.
-Pourquoi ?
-Il refuse.
-Qui ça ?
-Dessaram m’a dit mentalement de rester à distance. Il ne me fait pas confiance ou il a un plan, dans tous les cas il aurait pu m’en faire part.
-Faire part de quoi ? »
La gardienne se retourna, surprise, avant d’afficher un grand sourire rayonnant.
« -Barasseck, Taha, Sapera, vous allez bien !
-Bien, bien, c’est vite dit, marmonna Sapera en touchant Taha placée sur son épaule.
-Ma pauvre, vient, je vais te soigner. »
La petite boule rose ne se fit pas attendre. Elle bondit entre les mains de gardienne qui la soigna en la chargeant de magie que Taha consomma immédiatement dans une lumière blanche diffuse. Progressivement, son corps se reconstitua complètement, retrouvant une taille bien plus conséquente.
« -Qu’est-ce donc plus loin ? » demanda Barasseck, les bras croisés.
Enozama se tourna dans la direction indiquée. Gohan venait de bloquer un crochet de sa main gauche pour mieux répliquer d’un coup de genou en plein torse. Dessaram plaqua ses deux mains sur le ventre du monstre et relâcha une vague d’énergie dévastatrice. L’assombrisseur émergea, pas intact pour une fois, mais loin d’être blessé. D’un coup de pied, certes bloqué, il expulsa Dessaram, avant de s’en prendre à Gohan contraint d’esquiver pour ne pas être brisé par les poings de pierre.
« -Un assombrisseur, Dessaram et Gohan l’affrontent.
-Alors, au combat, clama Barasseck sans l’ombre d’une hésitation.
-Non, attends ! Dessaram nous a dit de rester à l’écart ! »
Barasseck marqua un arrêt. Seul son heaume se tourna en direction de la gardienne.
« -Qui est le gardien ici ? Ou, en l’occurrence, la gardienne ?
-Moi, mais ce n’est pas la question.
-Je crains bien que si, Enozama. Je n’obéirai pas à ce Dessaram. Je vais me battre. Me battre pour protéger cet univers. C’est la raison de ma présence ici et je ne reculerai pas.
-Barasseck, je comprends, mais…
-Je te conseille sincèrement de ne pas finir ta phrase, rien de bon ne pourrait en sortir. »
Enozama resta bouche bée. Pour la première fois, le chevalier protecteur de l’univers se montrait d’une étonnante froideur.
« -Je vais maintenant me jeter dans la bataille. Si tu veux m’en empêcher, il faudra m’abattre d’une flèche en plein dos, gardienne. »
Le chevalier reprit sa marche. Taha regarda Enozama avec tristesse avant de rejoindre le chevalier. Sapera fit de même, sans un mot, sans un regard. Lorsque le trio fut éloigné, la gelée rose s’exprima mentalement. L’ancienne capitaine de la garde royale réagit la première.
« -Je suis d’accord avec Taha, tu as été dur, Barasseck.
-Ferme, et non dur. Si elle veut protéger son univers, elle ne peut sombrer dans l’indécision.
-Tout de même, c’était nécessaire ?
-Enozama détient une puissance à la hauteur de son rôle de gardienne. Elle se doit d’avoir un mental qui l’égalise. »
La conversation s’arrêta là.
Gohan essuya son visage couvert de poussière alors que Dessaram soignait ses bras ensanglantés, le résultat de trop nombreuses parades.
« -Bon sang, il est infatigable ?
-Certainement. Il n’a pas les faiblesses des êtres de chair, l’enfoiré, maugréa Dessaram en mettant fin au sort.
-Il a des faiblesses tout court, au moins ? »
Le mage jeta un regard vers l’assombrisseur qui tournait autour du duo, cherchant visiblement le meilleur angle d’attaque possible.
« -Pas suffisamment, hélas. »
Les deux guerriers se relevèrent. Au même moment Barasseck et Taha arrivèrent dans son dos.
« -J’avais dit à Eno’ de se tenir à distance, non ?
-En effet, et je me prénomme Barasseck, je ne me sens donc pas concerné pas de tels ordres, gardien.
-Ne joue pas sur les mots, tu m’as compris.
-C’est toi qui ne m’as pas compris mage, alors laisse-moi dissiper ce malentendu. Je vais me battre. Taha va se battre et que je sois maudit si Sapera ne nous rejoint pas lors de la prochaine minute. Ton choix est donc simple, soit tu nous inclus dans cet affrontement, soit tu prends le risque que l’on se gêne mutuellement. Est-ce clair ? »
Le magicien lança un regard au chevalier avant de reporter son attention sur le golem noir.
« -Tu sais que je pourrais t’immobiliser d’un simple sort ?
-Certainement, cela ne changera cependant rien à la situation ni à mes convictions.
-Tss »
Bien qu’il semblait lassé d’un tel comportement, Dessaram sourit intérieurement.
« -Très bien, on doit retenir ce monstre. Pas le blesser, pas nécessairement, juste le retenir, on gagne juste du temps. Il faut que vous ayez l’air aussi faible que possible, que vous luttiez avec vos dernières forces sinon vous deviendrez sa cible et il vous tuera immédiatement. Mais pas trop faible non plus, il faut conserver son attention.
-Cela me paraît faisable. Qu’en penses-tu Taha ? »
La concernée acquiesça sans hésitations.
« -Et que doit-on attendre au juste ?
-Attendre que Dabra prenne la seule bonne décision possible. Et avec un peu de chance, Sapera va nous aider en… »
Le mage ne termina pas sa phrase. La créature chargea droit sur le groupe, tentant une attaque-surprise qui se solda par une dispersion généralisée. Alors qu’il prenait de l’altitude, un nouveau sort entre les doigts, Dessaram aperçut Dabra accompagné de l’ancienne capitaine…
« -Va te battre !
-Ce n’est pas si simple.
-Si, ça l’est ! Si tu restes ici, tu es un poids mort !
-Je n’ai aucune chance dans mon état, je dois me transformer !
-Alors, transforme-toi !
-Non !
-Pourquoi ?!
-Parce que je deviendrai un monstre !
-Pire que celui qu’on affronte ?!
-Je ne veux pas perdre le contrôle !
-Personne ne veut perdre le contrôle !
-Je ne peux pas, pas encore… »
Sapera détourna le regard, visiblement furieuse.
« -Tu sais, quand je ne sais pas quoi faire, j’imagine toujours que mes proches me regardent et je me demande ce qu’ils diraient. Je te laisse méditer là-dessus, moi, je vais me battre. »
Sur ces mots, la guerrière rejoignit le front, laissant Dabra seul avec ses pensées.
« -Facile à dire… »
Le roi des démons songea à ses frères. Elungr le réprimanderait, le passé n’est que le passé, c’est le présent et l’avenir qui comptent. Zeleenh le rassurerait, affirmant qu’il avait grandi, que les erreurs ne se répéteraient pas. Ensuite, Shalens lèverait les yeux au ciel, lui mettrait un coup dans le dos pour qu’il se tienne droit et qu’il agisse en roi, et non en pleutre. Enfin, Azima, sa fille elle… Non, il ne savait pas ce qu’elle ferait. Son dernier souvenir la concernant était ses yeux débordant de larme lorsqu’il l’avait abandonné. Et il abandonnait encore, avant même d’avoir essayé. De dépit et de colère contre lui-même, Dabra s’entailla le bras gauche de ses griffes. Le sang commença à couler et la douleur agit telle une délivrance. Il savait quoi faire, mais maintenant, il en avait le courage, la brume était repoussé par cette haine interne qui le submergeait. Au diable la sécurité et la prudence. Le démon plongea en son for intérieur, dans des profondeurs qu’il espérait ne jamais avoir à visiter de nouveau.
Il y trouva un démon, monstrueux, débordant de puissance. Il y trouva la cruauté et le pouvoir. Il y trouva la haine et la force. Il y trouva une créature de magie et de ki, un symbole de destruction. Il y trouva son reflet. Et son reflet lui sourit…
L’assombrisseur s’arrêta net, Sapera également alors qu’elle venait de dégainer ses quatre lames. En vérité, tout le monde s’arrêta pour se tourner vers Dabra. Certains étaient impressionnés par le ki que dégageait le démon, d’autres s’inquiétaient sur la noirceur de ce dernier. Dessaram fut certainement le seul à se réjouir. Son ennemi juré demeura de marbre, comme toujours.
Tous virent le corps de Dabra s’épaissir et s’allonger. Il gagna un mètre ainsi qu’en masse musculaire. Ses dents devinrent des crocs et ses yeux des rubis rougeoyants. Ses cornes poussèrent et s’épaissirent. Après avoir gagné plusieurs centimètres, les pointes se scindèrent en deux. Les nouvelles pointes situées au centre se rejoignirent alors que leurs homologues opposés continuèrent à pousser à l’horizontale avant de pointer légèrement vers le ciel. Enfin, peut-être le plus grand changement, une paire de bras poussa sous la première. Seul le haut de Dabra se déchira lors de la transformation, son pantalon résista miraculeusement. Dans un grand rugissement, le démon attira l’attention qu’il avait déjà. Un éclat éblouissant eut lieu l’espace d’une seconde devant des paumes. La seconde suivante, chaque main était armée d’une puissante épée longue aussi massive que tranchante. Le démon chargea immédiatement l’assombrisseur qui, pour une fois, se mit en garde pour encaisser.
Les lames s’abattirent avec une violence terrible sur le corps rocheux dans un fracas assourdissant. Des pierres noires volaient à tout va alors que Dabra réduisait l’armure de son adversaire dans une frénésie sanguinaire. Mais son adversaire ne se laissa pas faire. S’adaptant au rythme démoniaque, l’assombrisseur contra plusieurs frappes afin de briser les lames, déjà émoussée, avant de contre-attaquer d’un simple direct à pleine puissance dans le torse.
Le souffle coupé, Dabra glissa sur l’herbe, les deux mains droites sur le torse, les deux autres restantes sur le sol pour freiner son élan. Dans les yeux du démon, une rage renouvelée brillait. L’assombrisseur chargea, le poing levé, mais le démon l’avait déjà anticipé. Il plaça ses deux mains droites sur le côté, la seconde suivante un marteau de guerre massif fit son apparition. Un marteau à tête de bélier d’un côté, alors qu’à l’opposé des flammes orangées dansaient. Dabra saisit le marteau de toutes ses mains, les flammes orangées virèrent au rougeoyant, donnant un élan supplémentaire à l’arme que le démon maintenait de son mieux. Quand l’assombrisseur fut à portée, une demi-seconde plus tard, il était trop tard pour esquiver.
Dabra frappa de toutes ses forces, le marteau percuta dans un vacarme titanesque le torse de l’assombrisseur projeter en arrière tel un boulet de canon. La créature planta ses jambes et ses bras dans la terre pour résister à l’impact et même ainsi, il continua sa route sur près de dix kilomètres. Alors qu’il pensait enfin se stabiliser, il fut percuté de plein fouet par la pointe d’une hallebarde qui remplaçait le marteau de Dabra. Le dernier poursuivit sa lancée au pas de course, essayant visiblement d’embrocher la créature dont les pieds traçaient encore de longs sillons dans la terre. La créature, certainement lassée d’être traînée sur plusieurs kilomètres, enfonça ses jambes dans le sol, non pas pour freiner davantage sa course, mais pour faire sortir un rocher loin derrière elle. Le démon y vit une magnifique occasion pour se débarrasser de son adversaire et pressa davantage.
Sa surprise fut donc totale lorsque, une fois arrivé audit rocher, le corps de l’assombrisseur s’y enfonça et y disparut au contraire de la hallebarde qui ne parvint même pas à le fissurer. À peine Dabra eut le temps de se remettre de son étonnement que la créature de roche noire jaillit du sommet de la pierre, pour atterrir derrière le démon. Ce dernier eut le réflexe de faire un écart sur le côté pour éviter un poing noir qui, lui, fissura le rocher.
La créature du néant poursuivit le démon, essayant de l’atteindre. Malheureusement pour lui, malgré toute sa force brute, Dabra était trop agile pour être touché, même dans cette nouvelle forme massive.
« -S’il avait fait ça sur Terre, Babidi n’aurait même pas eu besoin de Buu, marmonna Gohan pour lui-même.
-Personne ne prend l’avantage, constata Barasseck, ignorant les pensées du métis.
-En effet, le problème c’est que les soucis d’endurances n’affectent que Dabra, et non son adversaire. Je vais lui donner un coup de main. »
Sans rien ajouter, Dessaram fit une brève incantation. Alors que l’assombrisseur poursuivait son assaut, le sol changea de consistance. Il devint mou, traître. Ce léger détail affecta grandement les appuis du monstre qui s’enfonça dans la terre. Pour une fois, Dabra n’eut pas à esquiver puisque son ennemi le manqua totalement. Il put donc enfin répliquer.
En un instant, les bras du démon s’enveloppèrent dans des flammes rouges noires très vite remplacées par d’imposants gantelets d’un métal sombre. Un déluge de coup s’abattit dans un bruit sourd et métallique sur le corps du monstre qui trembla à chaque impact, incapable de riposter. Grâce à une grande habileté, Dabra parvint à faire décoller son adversaire sans pour autant cesser ses frappes. Au contraire, elles gagnèrent en vitesse et en intensité pour le maintenir au-dessus du sol. Le démon avait bien compris que la terre serait l’alliée de son ennemi et il comptait bien le priver d’un tel avantage. Après plusieurs centaines de frappes, Dabra inspira un grand coup et cracha une immense boule de ki qui emporta son adversaire encore plus haut.
Les gantelets noirs fissurés disparurent alors, révélant des mains meurtries par tant de frappes. Mais le démon les ignora. De sa main gauche supérieure, il lança un sort de téléportation. De sa main gauche inférieure, il le plaça sous ses pieds et haut dans le ciel. Sa main droite supérieure fit apparaître un gigantesque gantelet, qui tenait davantage du bélier, qu’elle enfila. Enfin, la main droite inférieure activa la téléportation.
Le démon apparut sur la trajectoire de l’assombrisseur qui retenait tant bien que mal la boule de ki. La position était idéale. Dabra frappa de toutes ses forces le dos de la créature, l’accompagnant tout le long de sa chute vers le sol qui se conclut par une énorme explosion qui secoua la planète. Dabra fut le premier à se relever, sa silhouette se dessina dans un nuage de poussière dissipé par le vent. Plus loin se tenait le monstre de pierre. Des fissures étaient apparues sur son corps, il avait perdu de sa superbe et pour un tas de pierres inflexible et inexpressif, il semblait particulièrement en colère.
D’un coup de pied sur le sol, un mur imposant apparu dans le dos de Dabra. Ce dernier eut à peine le temps d’être surpris qu’il saisisse un pique noir projeté à pleine vitesse dans sa direction. Puis un deuxième. Enfin, ce fut une multitude de pique qui furent projeter du bras de l’assombrisseur à une vitesse terrifiante. Dabra les saisissait aussi vite qu’il en était incapable ou les repoussait d’un revers. Il fut bien entendu tenté d’invoquer une arme ou un bouclier, mais son adversaire ne lui laissait aucun répit. Pire, il se rapprochait pas à pas, accentuant toujours plus le flux de projectiles.
« -Il est mal, il faut agir, s’inquiéta Gohan.
-Oui, mais on doit attendre, ce n’est pas encore le moment, tempéra le mage.
-Quand est-ce que ce sera le moment ?! Quand il sera mort ?!
-Quand il sera assez blessé ! Bon sang, Gohan, j’en ai assez de me répéter !
-Si tu crois que je vais attendre qu’il se fasse tuer je… »
Gohan ne termina pas sa phrase pour la simple et bonne raison que quelqu’un s’était décidé à agir.
La capitaine de la garde, toutes les épées sorties, contourna le mur pour fondre sur l’assombrisseur. Ce dernier ne la remarqua que trop tard. Les premières frappes qu’il subit le fit cesser ses attaques pour se concentrer sur cette nouvelle cible. Nouvelle cible qui recula aussitôt, rejoignant Dabra.
« -Tss, tu as quatre bras aussi maintenant ? Copieur va ! »
Le démon lui répondit par un sourire amusé, mais si carnassier dans un visage aussi démoniaque, que Sapera ne sut si elle devait être rassurée ou inquiète. Face à eux, l’assombrisseur reprit son mitraillage. La guerrière passa également à l’offensive. Les lames, chacune dans une direction opposée, elle se jeta en avant.
« -Aegis Slash ! »
Tournoyant, Sapera dévia presque tous les tirs pour mieux fondre sur un adversaire qu’elle gratifia de deux coups de face avant de passer dans son dos d’une pirouette. Elle leva ses lames pour frapper, persuadée d’être dans l’angle mort de la créature. Ce fut une mauvaise interprétation qui s’avéra fatale. Des pics rocheux jaillirent du dos du monstre, empalant Sapera, les bras toujours levés. Un trou sanguinolent apparut à l’épaule, au torse, aux deux jambes et à la hanche. Elle n’était pas encore morte, l’assombrisseur y avait veillé. Après tout, il la connaissait par cœur, pour l’avoir déjà affrontée et tuée quatre fois, dans d’autres univers.
Alors que du sang giclait depuis la bouche de la guerrière et que les pics noirs se retiraient de son corps dans des gerbes rouges, Dabra chargea dans un rugissement, tête la première, une hache massive dans chaque main. L’assombrisseur posa ses mains sur le sol et tous les piques noirs qui recouvraient désormais le sol s’animèrent. Ils s’étendirent en un instant en milliers de fines pointes qui transpercèrent le démon de part en part, le stoppant net dans son élan. Dabra lâcha les haches, cracha du sang et essaya de se libérer, en vain. Cette toile noire était inflexible et seul le bras droit supérieur du démon pouvait encore s’agiter.
Enfin, la toile devint poussière comme si, une fois son objectif accompli, elle n’avait plus aucune raison d’exister. Le démon s’effondra dans son sang, inerte, les yeux toujours ouverts. Le prochain coup, assurément mortel, fut stoppé par un bouclier translucide et l’assombrisseur fut repoussée d’une flèche. La seconde suivante, Enozama rejoignit la capitaine blessée. Cette dernière aurait certainement voulu s’exprimer, mais elle ne put que hoqueter dans un crachat sanglant avant de s’illuminer pour disparaître comme le Kaïo l’avait fait avant elle.
La gardienne resta agenouillée sur le sol. Elle ne fit pas attention à Dessaram qui essayait de soigner le démon à terre, ni à Gohan qui la frôla, accompagné de Pan, pour affronter la créature noire, avant d’être repoussé d’un unique revers. Elle ne vit pas Barasseck fondre depuis les cieux pour frapper d’un unique coup de pied inutile le torse rocheux. Il ne causa pas plus de dégâts qu’il n’en reçut dans le coup de poing qui le rejeta. Taha se joignit en combat tel un serpent, ondulant sur le sol, s’enroulant autour de sa cible avant de transformer presque chaque cellule de son corps en foreuse. Ce fut sans conteste l’action la plus efficace puisque le monstre commença à se débattre pour se sortir de cette situation gênante alors qu’il partait très lentement en miettes. Finalement, il parvint à injecter un liquide noir dans le corps dans le corps de son agresseuse, l’obligeant à fuir dans des convulsions incontrôlables pendant qu’elle éliminait la terrible toxine.
Enozama releva la tête quand Pan s’écrasa près d’elle, le front en sang suite à un coup de poing un peu trop bien placé. La saiyanne avait perdu déjà beaucoup de ki, son père d’un autre monde aussi. Dessaram était trop occupé et Dabra hors combat dans l’immédiat. Quant à Barasseck et Taha, leur résistance faisait déjà long feu.
Alors l’archère se releva, dans une colère sourde, froide et intense. Une cascade givrée au sommet d’un glacier. Et elle brisa son arc qui se transforma immédiatement en petites boules lumineuses qui vinrent se greffer au dos de ses mains, formant un symbole. Un symbole de magie interdite. Ses doigts s’illuminèrent et, pour une fois, l’assombrisseur s’intéressa à son cas. Trop tard.
La gardienne saisit le vide devant elle et le tira comme l’on tire la corde d’un arc. Et la réalité se plia à sa volonté.
« -Genji Arrea ! »
La flèche d’énergie pure, propulsée par la matière même de l’univers percuta avec une incroyable force le torse de sa cible. Cible qui, enfin, adopta une posture défensive. Rapidement, plusieurs dizaines de flèches vinrent percuter le corps du monstre de pierre noire, endommageant sa carapace pourtant si solide. Comprenant que le barrage de tir ne prendrait fin qu’à sa mort, l’assombrisseur lança un sort de phase sur son corps. Désormais translucides, les tirs le traversèrent sans causer le moindre dommage, lui laissant tout le loisir de se lancer dans un sprint vers la gardienne. Cette dernière cessa son assaut et entama un sprint à son tour. Instinctivement, elle calcula le point d’impact. Dans un bond elle lança un sort qui remplaça ses chaussures par une paire de bottes noires, chacune entourée d’une chaîne en argent. Puis elle atterrit, prenant bien soin de marquer le sol de son mieux.
L’assombrisseur, arma son bras, prêt à frapper, mais son adversaire saisit une nouvelle fois le vide, des deux mains, et se projeta en arrière, non sans une grimace d’effort prononcé. Le monstre accéléra brutalement sa course, refusant de se laisser distancer ou de prendre un nouveau coup. Il marcha sur la trace laissée par les bottes. Il marcha sur les runes gravées sous leur semelle. Immédiatement, son corps de pierre cessa d’être intangible et il fut figé sur place. De son côté, Enozama avait enfoncé ses pieds dans la terre, cette fois pour affermir ses appuis. Les bras tendus, les doigts crispés ramenés jusqu’à sa poitrine, elle fit feu :
« -Genji Ballistae ! »
Le tir secoua la fabrique de la réalité dans des remous semblable à celui que fait un poids jeté dans une étendue d’eau. À la différence qu’ici, tous vibrèrent à l’unisson avec les remous. Le projectile lancé à pleine puissance percuta avec une force terrible le corps de l’assombrisseur, l’éjectant au loin, un cratère au milieu du torse.
« -Bon sang, elle y va fort, faut que je prévienne Cold que… »
Mais Dessaram ne put finir sa phrase. Dabra se releva brutalement, du sang frais dégoulina sur le sang séché dont il était maculé. Entre ses quatre mains apparut un seul pommeau. Le pommeau d’une épée de plus de dix mètres, irradiant de puissance et de magie noire. Une épée d’un acier dont la garde était constituée d’os où des enchantements de résistance étaient gravés afin de résister aux impacts provoqués par les enchantements de puissance enfoncés dans le métal.
La seule et unique épée géante de Balarog était dégainée. La faucheuse de montagne, la fendeuse de continent, la trancheuse de planète…
« -Tout le monde à couvert, maintenant ! »
Le cri d’alerte de Dessaram fut suivi immédiatement, quiconque apercevait une telle arme fuyait instinctivement dans la direction opposée. Heureusement pour Dabra, qui frappait de toutes ses forces dans un dernier souffle, sa cible n’eut pas le temps d’esquiver.
La lame massive s’abattit sur l’assombrisseur dans un impact et un vacarme incomparable. La puissance du coup fissura la plaine et un énorme ravin se créa au point d’impact pour se poursuivre sur plusieurs kilomètres de long. L’arme de destruction massive disparut après la frappe, laissant son possesseur épuisé, le torse ensanglanté, les bras en charpie, le regard perdu, vidé de toute force. Personne ne peut utiliser la lame de Balarog sans conséquence.
Alors qu’il allait s’écrouler sur son dos, plusieurs pics noirs jaillir du sol, empalant le démon, avant de se retirer brutalement. Le démon s’effondra finalement, un peu plus mort qu’il ne l’était déjà. Dessaram arriva immédiatement par portail et évacua le guerrier blessé à une distance respectueuse. Déjà Dabra reprenait son apparence originale, crachant du sang par intermittence, le regard vide. Gohan arriva à son chevet le premier. Cold regardait, au loin, trop fière pour rejoindre le roi mourant. Trop respectueux pour l’ignorer totalement. Enozama et ses guerriers se tenaient entre le groupe de Dessaram et la dernière position connue de l’assombrisseur.
Le groupe de l’archère estima que si Dabra n’avait pas disparu comme Sapera, alors l’espoir était permis. Mais le gardien savait qu’il n’y avait pas d’espoir.
« -Tu vas mourir, je ne peux pas te soigner ça. Un senzu non plus, il t’a injecté son poison… »
En effet, les veines de Dabra gonflaient et noircissaient à la fois. Leur adversaire n’avait pas raté sa seconde tentative de meurtre.
« -Je… sais… va… faire ton… *kof kof*… œuvre, gar… dien… »
Dessaram acquiesça et se releva, non sans faire ses adieux au puissant guerrier à l’agonie. Au même instant l’assombrisseur se posa sur la zone d’impact. Gohan s’apprêta à se relever à son tour, mais Dabra le retint.
« -Prends ça.. mon… héritage… prend, métis saiyan, prend-le… »
Et Gohan prit. Il prit cette petite lueur rouge sortie de la paume du roi. Le roi prit les mains du métis et les ferma, paume contre paume, avec force. La lueur disparut dans une sensation de brûlure que Gohan combattit jusqu’au bout. La lueur disparue dans les mains du fils de Goku. Alors que le corps de Dabra prenait une teinte blanche, signe de sa fin, Gohan comprit. Entre ses mains, Dabra avait entreposé l’un de ses plus puissants pouvoirs. La conjuration d’arme. Le roi disparu alors dans une fumée blanche bien vite dissipée par le vent. Gohan regarda sa paume droite et y apparaître une épée longue par la pensée. Puis elle disparut de nouveau par la pensée. L’armurerie personnelle du roi des démons lui était ouverte. Le fils de Goku remercia mentalement le souverain de lui avoir confié un tel présent.
Plus loin, à quelques mètres de l’assombrisseur se tenaient Dessaram et Cold. Résolu comme jamais.
« -On va le tuer maintenant, tu es prêt ?
-Bien sûr, exécutons-le, que l’on en finisse avec cette engeance.
-J’aurais pas mieux dit. »
Dessaram se pencha en avant, prêt à entamer un sprint lorsque sa cible croisa les bras. Le magicien se raidit et leva la main, stoppant net Cold dans son élan.
« -Attends, c’est pas normal… Il a croisé les bras.
-Et ?
-C’est un comportement social.
-Au risque de me répéter bêt… Non attend, je comprends. Il est réveillé ?
-Possible, tout à fait possible. »
Pour la première fois, Cold vit la peur dans les yeux de Dessaram. La peur viscérale de voir se répéter un événement terrible que l’on redoute plus que tout. Une peur ancrée en soi, qui colle à la chaire et qui ne disparaît qu’à la mort.
« -Alors nous devons vérifier, aucune prise de risque inutile. »
Dessaram acquiesça. Mais aucune vérification ne fut nécessaire. Aucun test ne fut lancé pour une raison des plus simple, une raison terrifiante. Ce fut d’abord un crissement lointain, comme celui d’une craie sur un tableau situé dans une caverne. Puis le crissement se transforma en vibration. Une vibration sourde, longue, celle qui traverse la chaire, secoue les ligaments et le cartilage pour mieux attaquer les os. Et enfin, une voix, lourde de nature, de sens et de conséquences :
« -Salutations, Dessaram, cela faisait fort longtemps. »
Dans les yeux du gardien, la peur était désormais accompagnée d’une phrase teintée de résolution morbide qui, associé au sourire fataliste qui se dessina sur son visage, prit tout son sens : On est foutu…