
Chapitre 6 : Le camp
Dodoria était revenu sur la planète Freeza 79 et faisait déjà son rapport :
« J’ai retrouvé ce qu’il restait du groupe de Saiyajin. Ils sont complètement brûlés, et leurs capsules sont inutilisables. On dirait qu’ils ont réussi à détruire une ville entière avant de se faire tuer par… je ne sais quoi. Sûrement d’autres Kanasiens.
-Ces Saiyajin... murmura le tyran. Je les pensais plus virulents. Je commençais même à me dire qu’ils pouvaient devenir gênants. Ils ont un tel goût pour le combat, et ne cessent de progresser. Je prévoyais d’ailleurs de faire sauter cette planète Vegeta histoire que nous ne soyons plus ennuyés. Les autres races soumises sont bien plus loyales. De plus, cette histoire de rébellion complotée par le roi Vegeta m’avait bien convaincu. Cet épisode sur Kanasa va grandement calmer les ardeurs de ces barbares ; et puis ils nous seront encore utiles.
-Je persiste à dire qu’ils peuvent être dangereux lorsqu’ils se regroupent. hasarda Zarbon.
-Laissez-moi m’occuper de ça. Il suffira d’un discours bien écrit lors de l’annonce de leur mort, et ils se tiendront tranquilles. Si jamais un seul d’entre eux fait la moindre petite action qui pourrait me contrarier, je détruis toute la planète. Êtes-vous rassurés maintenant, Zarbon-san ?
-Ou… oui, Freeza-sama.
-Qu’en est-il de Vegeta, Dodoria-san ?
-Je l’ai laissé sur la planète, il va s’en charger pour nous. Il en avait tellement envie. Son niveau n’a rien à voir avec celui des cinq autres. Il s’en sortira.
-Bien, pourquoi pas. Beau travail en tous cas.
-Merci, Freeza-sama. »
Vegeta s’était déjà débarrassé de plusieurs villages. Certains guerriers Kanasiens avaient opposé une grande résistance, mais il s’en était sorti avec quelques blessures légères seulement. Il devait admettre qu’il ne pensait pas avoir à fournir autant d’efforts pour se défaire d’un groupe tel que celui-ci. C’est alors qu’ils arrivèrent. Un groupe de plus de vingt individus. Ils se posèrent et encerclèrent rapidement le garçon. Cela s’annonçait plus difficile cette fois, il avait déjà donné pas mal de forces dans son premier combat. Peut-être s’était-il surestimé, ou peut-être avait-il sous-estimé ses adversaires. Cela revenait au même de toutes façons, c’était sûrement ça, apprendre de ses combats. Il se mit en garde tout de même convaincu de s’en tirer, même mal en point.
Soudain, un vaisseau inconnu du prince se posa en vitesse. Quatre Saiyajin en sortirent et volèrent au secours de Vegeta. En quelques instants, les Kanasiens étaient vaincus.
« Nappa !
-Vous allez bien, votre majesté ? répondit son bras droit, un grand costaud moustachu qui perdait ses cheveux.
-Très bien, je veux continuer à attaquer la planète maintenant, ces minables m’ont énervé.
-Hum, je ne crois pas que ce soit le plan, votre majesté. Votre père nous a fait venir ici pour vous ramener dans son nouveau repaire.
-Son nouveau repaire ? Je ne suis pas au courant de ça. Qu’est-ce que ça veut dire ?
-Je laisse au roi le soin de tout vous expliquer, veuillez monter avec nous avant que Freeza ne s’aperçoive de ce qui se trame ici. »
Seulement quelques heures furent nécessaires pour quitter la planète Kanasa et se rendre sur un autre astre, complètement aride et désolé, sans vie. Le prince sortit le premier du vaisseau et fut accueilli par son père.
« Tu nous rejoins enfin, mon fils. Je te souhaite la bienvenue dans… « Le camp ! »
-Le camp ? répondit le garçon très surpris. C’est une planète complètement vide ! Pourquoi sommes-nous ici ?
-Je me permets de vous dire que nous reprenons la construction, votre majesté. interrompit Nappa. »
Sur un geste affirmatif du monarque, le groupe de sauvetage entreprit de rejoindre le chantier. Le roi reprit alors :
« Je vais t’expliquer en te faisant visiter. Vois-tu, nous avons choisi cette planète car Freeza ne s’y intéresse absolument pas. Et Freeza est notre ennemi, à présent.
-Quoi ?
- Il nous traite comme des esclaves, tu sais, et il n’hésiterait pas à tous nous anéantir si jamais il en ressentait le besoin. J’ai appris à le connaître depuis le temps qu’il nous a inclus à son empire.”
Le petit Vegeta ne semblait pas convaincu, et regardait son père avec un air sévère, jusqu’à ce qu’il remarque l’avant bras manquant.
“Père, tu as perdu ta main droite !
-En effet, c’est ce monstre qui m’a blessé de la sorte.”
Le roi se mit à fixer son moignon, une vague de colère passa furtivement sur son visage, mais son fils écoutait attentivement à présent.
“Je me suis donc mesuré à lui pour libérer notre peuple de son emprise. Mais j’ai lamentablement échoué. Le fait est qu’il est immensément plus puissant que ce que je croyais. C’est alors que j’ai eu une idée… »
Alors qu’il finissait sa phrase, les deux Saiyajin arrivèrent sur le bord d’une falaise. Un énorme gouffre circulaire avait été creusé artificiellement et avait laissé cette corniche tout autour, d’où le prince Vegeta pouvait enfin voir ce dont son père parlait. Il écarquilla les yeux de surprise.
Une dizaine de guerriers s’affairaient à construire un complexe composé de différentes structures. Ils portaient poutres, murs à la main et volaient parfois pour les installer en hauteur. Tout avançait très vite. Mais il était clair que tout cela n’était pas imaginé pour une petite dizaine d’individus.
« Voici Le Camp, mon fils. J’ai décidé de créer ce lieu après avoir été sèchement battu par Freeza. A terme, ces bâtiments serviront de salles d’entraînement destinées à faire progresser les Saiyajin rapidement. Ainsi, dans quelques temps, il nous sera très facile de renverser ce tyran et de prendre sa place.
-Mais… nous avons déjà des salles d’entraînement, répondit le jeune garçon.
-Celles-ci seront ouvertes toute la journée. Nous n’avons plus d’obligations envers ce maudit monstre, ici. Nous pourrons nous entraîner sans relâche.
-Et tu crois que progresser ici pourra nous faire gagner contre Freeza ?
-Oui… mais ce n’est pas seulement grâce au camp, c’est aussi grâce à ce que je vais te montrer. »
Chapitre 7 : Un discours qui tourne court
Le roi invita Vegeta à le suivre. Ils descendirent à l’intérieur du chantier, les ouvriers s’inclinant lorsque les deux personnalités passaient à proximité. Ils se rendaient en plein milieu du cratère, où trônait un petit autel. Paragus se tenait là, et attendait l’arrivée du monarque et de son fils. Il se prosterna à leur vue.
« Bienvenue à vous, prince Vegeta.
-Tu vois, mon fils, voici ce qui va nous faire remporter la victoire face à Freeza. »
Le petit Saiyajin s’avança plus près, et vit une sorte de berceau posé sur l’autel. Un bébé y dormait.
« Ce… c’est ça l’espoir de notre peuple ? demanda-t-il, intrigué et méfiant.
-En effet, cet enfant possède une puissance inimaginable pour un Saiyajin à cet âge. Il est déjà meilleur que la plupart de nos meilleurs guerriers. Il est déjà meilleur que toi. »
Le fils du roi tiqua à l’écoute de cette phrase. Il avait toujours été porté au rang de meilleur potentiel parmi tous ses semblables. Personne n’avait atteint son niveau à son âge. Et là, à peine avait-il été considéré comme tel, qu’un nouveau faisait son apparition, sorti de nulle part, fils d’un Saiyajin de basse classe. Il justifiait la création de ce camp et la trahison du seigneur Freeza à lui tout seul. Vegeta, lui, n’avait jamais eu droit à tant d’égards, alors qu’il était de sang royal. Cela le mettait hors de lui, mais il masqua sa colère au maximum.
« Donc lorsqu’il sera en âge de se battre, ce petit pourra tuer Freeza ?
-En effet, et sa puissance nous permettra également de progresser plus vite. Il est temps pour nous de découvrir jusqu’où nous pouvons pousser nos limites. Nous n’allons pas attendre que Broly soit en âge de se battre où il nous surpassera largement. Il faut commencer à s’entraîner tout de suite, pour que nous puissions suivre sa progression.
-Tu vas aussi t’entraîner toi ?
-Non, pas vraiment. Je dois souvent être sur notre planète ou sur celle de Freeza pour planifier le transfert des Saiyajin ici. Ce sont des opérations compliquées et risquées. De plus, je pense que notre empereur rose va commencer à demander à ce que je rende des comptes, surtout depuis que toi tu as disparu, alors qu’il venait à peine de te récupérer dans son armée.
Allez, je vais te montrer où tu peux t’installer, maintenant. Du fait de ta lignée royale, tu n’auras pas à participer à la construction du camp. Cela sera bientôt terminé de toute façon. »
Le prince fut placé dans une chambre moins luxueuse que celles dans lesquelles il avait l’habitude de dormir, mais il faudrait s’en contenter pour l’instant. Son père partit ensuite pour la planète Freeza 79 où le tyran l’attendait.
Toujours assis dans son siège si particulier, le petit monstre cornu semblait préoccupé, et agacé. Il détestait le fait de devoir faire entrer ce maudit chef des Saiyajin dans sa chambre, mais le problème était suffisamment important pour faire quelques efforts.
« Vous savez certainement pourquoi je vous ai fait venir ici, roi Vegeta, alors je ne vais pas perdre de temps. Vous êtes au courant que depuis un moment, de nombreux Saiyajin partant en mission disparaissent mystérieusement. Quelque chose ou quelqu’un semble leur en vouloir au point de les anéantir lorsqu’ils sont hors de leur planète. J’ai d’abord pensé que vos guerriers se faisaient simplement vaincre par les indigènes des planètes qu’ils attaquaient, puis j’ai rapidement changé d’avis. Même pour des Saiyajin, certaines planètes étaient vraiment trop faibles pour représenter un danger. Quelqu’un cherche donc à s’en prendre à eux, lorsqu’ils sont isolés en petits groupes.
-Avez-vous émis l’hypothèse qu’un groupe de traîtres pourrait se trouver parmi vos hommes ? Le commando Ginue par exemple ? hasarda le roi. »
Sans qu’il puisse voir quoi que ce soit, le monarque était déjà mis à terre et saisi par le col. Freeza le tenait à sa merci et son regard était terrifiant.
« Je ne vous permets pas de mettre en doute la loyauté de mes recrues, en particulier celles que vous avez mentionnées. Il n’y aurait que parmi votre peuple primitif et barbare qu’on pourrait pratiquer la traîtrise entre membres d’une même race. Je vous demande donc de trouver les coupables, en commençant par vos hommes à vous ! Quoi qu’il en soit, je vous tiendrai à présent pour responsable de chaque nouvel incident. »
Freeza relâcha son étreinte et le roi tomba au sol. Il se releva et sortit sur une rapide révérence, sans un mot. Il était furieux, mais également effrayé. Il était allé trop loin dans la provocation, il n’avait pas pu s’en empêcher. A l’avenir, il allait devoir ravaler sa fierté s’il voulait survivre. Surtout qu’il allait évidemment continuer à envoyer les Saiyajin au camp ; et il serait régulièrement puni pour ça. Ce serait le prix à payer pour finalement libérer son peuple.
Il parvint tout de même à sourire. L’empereur n’avait fait aucune mention du prince Vegeta, et le père de ce dernier s’en était bien gardé aussi. Le tyran devait être couvert de honte d’avoir laissé s’échapper un être aussi précieux que le petit Saiyajin, depuis le temps qu’il l’avait réclamé dans ses rangs. Le roi aurait bien aimé évoquer le sujet, juste pour voir la déconfiture sur le visage de son tortionnaire, mais nul doute que cela l’aurait tué. Il ne pouvait pas plaisanter comme ça avec Freeza.
En entrant dans sa navette, il reçut un appel de la nurserie de sa planète natale.
« Votre Majesté, je dois vous demander ce que nous faisons des nourrissons prêts à être envoyés sur des planètes à conquérir. Devons-nous eux aussi les transférer dans le camp ?
-Non, les nouveaux-nés ne nous intéressent pas pour le moment. Et puis, cela fera tout de même quelques missions accomplies pour le compte de Freeza et ça le calmera un peu. Envoyez-les tous sans rien changer.
-Très bien. »
Quelques heures plus tard, de nombreuses capsules Saiyajin avec à leur bord un bébé partirent pour leurs destinations respectives. L’une d’entre elles se rendait sur Terre ; son passager s’appelait Kakarotto.
Chapitre 8 : L’entraînement fatal
Quelques années passèrent, pendant lesquelles le camp avait accueilli un nombre toujours plus grand de Saiyajin. Comme prévu, pour chaque mission pendant laquelle des guerriers s’enfuyaient, Freeza se vengeait sur le roi Vegeta. Ce dernier venait de plus en plus rarement au camp, et avec le temps, il ne s’était plus intéressé qu’au petit Broly et à ses progrès. Il ne venait même plus parler à son fils et avait même fini par ne plus le regarder du tout, malgré le fait que lui aussi s’améliorait énormément. Comme à chacune des visites de son père, le prince stoppait son entraînement et allait rejoindre l’homme qui le délaissait de plus en plus, dans l’espoir de recevoir un peu de reconnaissance. A chaque fois, il était déçu. Cette déception se changea avec le temps en tristesse puis en colère.
Pourtant, aujourd’hui, il était encore là à voir son père atterrir dans sa capsule Saiyajin. Celui-ci en sortit et se rendit rapidement vers le bâtiment principal. Le roi était blessé. Les hommes de Freeza l’avaient encore tabassé à mort à cause des disparitions de Saiyajin. Plus le temps passait, plus son corps se couvrait de contusions et de cicatrices. Il ne survivrait pas longtemps si cela continuait ainsi. Malgré tout, sa détermination restait intacte et, comme d’habitude, il marchait prestement vers la salle d’entraînement pour voir son nouveau protégé à l’œuvre. Il y avait beaucoup de monde dans le public aujourd’hui. Il régnait une certaine agitation, ce qui n’était pas vraiment habituel. Le roi retrouva Paragus dans le but de savoir ce qu’il se passait.
« Ce n’est pas un entraînement ordinaire cette fois. lui répondit le père de Broly. Un puissant guerrier, nommé Lumpitar, a explosé de colère tout à l’heure. Il ne croit pas à cette histoire de guerrier légendaire qui a pris vie ici depuis quelques semaines. Il a donc voulu montrer à tout le monde qu’un gamin était incapable de se mesurer aux meilleurs. Vous arrivez juste pour le début du combat.
-Bien, je vais pouvoir regarder le petit prodige se battre sérieusement. »
Lumpitar, un guerrier très grand et costaud à la peau sombre et les cheveux hérissés à la manière du roi Vegeta, se tenait face à Broly. Le petit garçon semblait très calme. Il ne mesurait même pas le tiers de la taille de son adversaire, mais n’était aucunement effrayé. De l’autre côté, le Saiyajin qui le défiait multipliait les provocations afin de le déstabiliser, et peut-être aussi afin de se donner du courage.
« Ahah ! Je peux enfin t’affronter en duel, sale gosse ! On en dit des choses sur toi, hein ! Comme quoi tu serais le guerrier légendaire et tout ! Je vais te remettre à ta place aujourd’hui et montrer à tout le monde qu’il faut arrêter d’avoir peur d’un gamin de six ans ! »
Le combattant était déjà essoufflé et transpirait. Il n’était clairement pas à l’aise, malgré la grande confiance qu’il voulait se donner. Devant l’absence de réaction de son adversaire, il perdit son sourire triomphant pour une expression déconcertée. Puis il reprit une contenance et se mettant en colère et en fonçant sur son adversaire.
Broly ne bougeait pas, il restait les yeux fermés et attendait que son ennemi arrive à portée. Ce dernier allait frapper le garçon et celui-ci n’avait toujours pas réagi. La plupart des spectateurs se crispèrent en imaginant le pire : le gamin serait mis au tapis en un seul coup de poing au visage. Il aurait même du mal à s’en remettre sans séquelles. Lumpitar était l’un des plus puissants Saiyajin, tout de même.
Juste avant l’impact, le jeune guerrier ouvrit enfin les yeux et para le coup porté par son ennemi à une vitesse incroyable. Celui-ci tenta alors de le frapper avec le pied sur lequel il ne s’appuyait pas, mais Broly le para également, à l’aide de son autre bras. Le grand costaud serra les dents de rage un instant, voyant que son adversaire avait tenu le choc. Puis il s’écarta à l’aide d’un salto arrière pour se remettre en garde et attaqua à nouveau, en lançant une multitude de kikohas vers le gamin. Ce dernier devait redoubler de vitesse pour éviter ou dévier tous les projectiles. Il avait l’air de craindre ces attaques énergétiques, ou du moins il voulait que tout le monde le croie.
« Ah ! Ah ! Ah ! Tu fais déjà moins le fier, petit morveux ! Un seul contact avec l’une de ces sphères d’énergie et tu brûles en quelques secondes. »
Devant la nouvelle provocation de Lumpitar, Broly arrêta de s’acharner. Il prit rapidement un choc sur le visage, puis d’autres partout sur le corps. Lorsque tout se calma, il regarda son assaillant. Il était indemne. Le prétentieux Saiyajin n’en revenait pas. Il regardait ce gosse, d’apparence faible, qui pourtant avant plus que résisté à l’une de ses meilleures techniques. Son air désespéré empira encore lorsqu’il vit l’expression du visage de l’enfant guerrier : il souriait, les yeux écarquillés en le fixant. Il avait un air dément, encore accentué par le rire qui suivit. D’abord étouffé, il finit en éclats bruyants, secouant le corps tout entier du jeune garçon. Ce dernier se rua alors sur celui qui l’avait agressé. Il fut sur lui en un instant et le roua de coups, tous plus violents les uns que les autres.
Lumpitar commença rapidement à saigner de la bouche et du torse. Il hurlait de douleur, en réponse au rire complètement fou de Broly. Le gamin prenait un immense plaisir à faire souffrir sa victime, en le frappant là où il fallait pour lui infliger le maximum de douleur sans le tuer. Jamais, même parmi le peuple sanguinaire des Saiyajin, on n’avait vu quelqu’un aimer la violence à ce point. Toute l’assemblée se regardait, interdite, quand soudain, on entendit un craquement sonore. Le petit enfant venait de briser la nuque de l’imposant soldat avec ses mains. Lumpitar était mort, et pourtant Broly continuait de le frapper au visage avec son crâne, toujours en riant à gorge déployée.
« Mon fils ! Ca suffit, cria Paragus. Tu as gagné ton combat et tout le monde t’en félicite. Laisse donc cet homme en paix, à présent.
-Ah… Heu… Ou… Oui père, répondit le gamin, comme revenu à la raison.
-Je veux que tu ailles de reposer dans ta chambre maintenant. »
Le petit Saiyajin obéit immédiatement. Il laissa choir le corps méconnaissable de son adversaire et rentra aussitôt. Le roi Vegeta, resté à côté de Paragus, affichait un sourire satisfait.
« Il est vraiment celui qu’il nous faut pour vaincre Freeza. Il a le potentiel et le caractère parfait. Dans quelques années, nous prendrons le contrôle de l’univers.
-Reste à savoir si nous survivrons d’ici-là. Ce mioche est capable de tous nous tuer s’il le veut. »
Le monarque se retourna. Il voulait savoir qui avait osé parler d’un aussi puissant guerrier de la sorte. C’était Baddack, le fameux combattant de basse classe dont le fils n’avait pas même la puissance pour s’occuper d’une planète de la bordure extérieure.
« Gardez vos remarques pour vous, basse classe. répliqua le père de Vegeta. Votre jalousie est très malvenue. Estimez-vous heureux de ne pas être puni aujourd’hui, car après ce que je viens de voir, je suis d’humeur incroyablement joyeuse.
-Il a raison, votre majesté. intervint Paragus. Malgré tout, nous serons en sécurité tant qu’il m’obéira. J’ai peut-être une idée si jamais ce ne serait plus le cas un jour. »
Suite à cette déclaration, le père de Broly partit rejoindre son fils, et tous les autres Saiyajin reprirent l’entraînement.
Chapitre 9 : La révolte du prodige
D’autres années passèrent encore. Elles se ressemblaient toutes. Toutefois, quelques changements furent à noter. Freeza avait contre toute attente diminué puis arrêté les châtiments qu’il réservait au roi Vegeta. Pourtant, celui-ci n’avait jamais rendu un seul rapport concluant quant à la disparition mystérieuse des Saiyajin. Le tyran semblait simplement s’être lassé, et la vie de l’empire galactique avait repris son cours. Il était même plus puissant que jamais.
Sur la planète oubliée du monstre cornu, le camp tournait toujours à plein régime. Ce lieu comptait à présent un bon millier de membres, la quasi-totalité de la population de la planète Vegeta. Seuls quelques centaines de natifs habitaient encore leur terre. Cela ne saurait durer très longtemps. Bientôt ils rejoindraient le reste de l’armée. Sur de nombreux rings, dans de nombreuses salles, des Saiyajin s’entraînaient, encore et encore, dans le but de se libérer du joug du seigneur Freeza.
Pratiquement tout le monde s’affrontait dans des duels à un contre un, excepté dans un cas. Le jeune Broly, maintenant âgé de treize ans ne permettait à aucun autre Saiyajin de se mesurer à lui seul. Dans le meilleur des cas, il fallait être quatre ou cinq pour tenter de lui tenir tête quelques minutes. Son potentiel avait augmenté encore plus vite que ce qu’avaient imaginé son père et le roi, de même que son comportement sanguinaire. Il était ainsi assez fréquent qu’il envoie un adversaire dans le coma, voire qu’il en tue un rien que pour le plaisir. De plus en plus de gens le craignaient. Mais Paragus avait encore le contrôle sur son enfant qui finissait toujours par lui obéir. Cela était de plus en plus difficile, cependant.
Aujourd’hui encore, Broly était aux prises avec quatre adversaires. Le combat durait depuis plus de dix minutes déjà, et le groupe chargé de s’entraîner contre l’enfant prodige ne comportait plus que des membres proches de l’épuisement ou blessés. Face à eux, un jeune garçon en pleine forme, à peine affecté par les coups qu’il avait pu recevoir. Il semblait maintenant pressé d’en finir.
« Regardez, il recommence avec son regard de dingue, remarqua l’un des quatre guerriers.
-Eh merde ! Il faut arrêter le combat maintenant.
-Ouais, je vais prévenir qu’on se retire. On abandonne ! Paragus ! L’entraînement est fini pour nous ! »
Le père de Broly hocha la tête en signe d’approbation et se rapprocha de son fils. Il lui posa la main sur l’épaule et lui murmura calmement qu’il était temps d’arrêter. Le gamin semblait lutter intérieurement. Une partie de lui-même voulait obéir à son père, mais l’autre lui ordonnait de continuer, de satisfaire cette envie de destruction et de meurtre qui lui faisait si mal lorsqu’il la rejetait au fond de son esprit. Cette fois, la douleur était trop forte, il ne pourrait pas s’en empêcher, ce serait trop dur…
« Broly, allez, rentre à la chambre, maintenant.
-Kh… khh… Nnn… NON ! Je reste ici ! »
Il rejeta la main de son père et le repoussa violemment contre un mur. Paragus s’encastra contre la paroi de la salle d’entraînement principale et étouffa un râle de douleur. Son fils se rua alors sur l’un de ses adversaires, le regard empli de folie. Le pauvre Saiyajin épuisé n’eut même pas le temps de réagir. Il fut mis à terre d’un coup de tête puis saisi par la jambe. En lévitation à une cinquantaine de centimètres du sol, Broly frappa sa victime de toutes ses forces en le fracassant sur le ring, toujours en le tenant par le pied. La vie le quitta rapidement, mais son bourreau, comme à chaque fois, continuait à s’acharner sur le corps inerte, tout en éclatant de son rire bien particulier.
Le roi Vegeta dut intervenir.
« Que tout le monde se jette sur lui ! Il faut le calmer absolument ! »
Des dizaines de guerriers hurlèrent à l’unisson et se lancèrent à l’attaque du jeune Saiyajin pris d’une nouvelle et incontrôlable crise de folie. Pourtant, tous s’arrêtèrent à quelques mètres de ce dernier lorsqu’ils le virent de plus près. Il avait enfin lâché la jambe de celui qu’il venait d’assassiner sauvagement. Mais quelque chose avait changé. Une aura lumineuse l’entourait, mais elle n’était pas blanche et bleutée comme celle de tous les autres. Celle-ci était verte et n’augurait rien de bon. Même les cheveux du jeune guerrier semblaient changer de configuration, ainsi que de couleur. Ce phénomène étrange avait glacé d’effroi tous ceux qui avaient voulu calmer le fils de Paragus… à l’exception d’un seul. Alors que tout le monde regardait Broly lutter pour tenter de contrôler ce qui lui arrivait, le prince Vegeta le chargea et lui asséna un coup de genou au visage à pleine vitesse. Le garçon dément s’encastra comme son père dans le mur de la salle.
« Qu’est-ce que vous attendiez, bande de lâches ? s’écria le fils du roi, très en colère. Vous alliez le laisser tout détruire sans rien faire ? Mettez-le hors d’état de nuire immédiatement ! »
Ces mots redonnèrent courage aux subalternes du prince qui tous ensemble envoyèrent leur meilleure attaque énergétique en direction de Broly, encore enfoncé dans la roche du mur. Quelques instants plus tard. Le petit Saiyajin était évacué des gravats, inconscient.
« Il se remettra vite. assura un guerrier à Paragus, comme d’habitude. Mais cette fois-ci, il ne t’a pas obéi.
-Je sais… c’est la première fois, et je redoutais ce moment. Je suppose que je n’ai plus le choix. Je vais profiter qu’il soit inconscient pour lui fixer le régulateur de puissance que j’ai fait construire il y a maintenant plusieurs années. Ainsi, j’aurai le contrôle sur lui, même s’il refuse de m’écouter. »
Le père du violent Saiyajin se rendit rapidement dans ses appartements. Il ressortit presque aussitôt avec deux objets faits de métal doré et sertis d’une gemme verte. L’un était adapté pour tenir dans la main, l’autre ressemblait à un diadème qu’il fallait donc placer sur le front. Arrivé à l’infirmerie, Paragus trouva son fils et lui fixa le criclet autour du front sans hésiter.
Chapitre 10 : Vengeance par fils interposés
Quelques jours plus tard, Broly était à nouveau à l’entraînement. En plus de posséder une puissance terrifiante, ses capacités de régénération étaient bien au-dessus de la normale. Le même scénario se répétait alors. A cinq contre lui, il mit environ une dizaine de minutes à prendre un net avantage sur ses adversaires. Alors qu’il se jetait une fois de plus sur sa future victime en hurlant, entré une nouvelle fois dans son état de psychopathe, la gemme de son diadème brilla vivement et le guerrier fou s’arrêta presque aussitôt, comme vidé de ses forces. L’aura verte qui terrorisait tant les autres Saiyajin s’éteignit rapidement. En dehors du ring, Paragus avait la main tendue vers son fils, le bijou qu’il tenait dans la main brillait de la même façon, ce qui n’échappa à Broly. Ce dernier se dirigea aussitôt vers son géniteur.
« Père, que m’as-tu fait ?
-Je n’avais pas le choix, mon fils. lui répondit de dernier, sincèrement peiné. J’ai dû installer sur toi un dispositif de contrôle de la puissance. Je peux te donner le niveau que je souhaite, et ce à tout moment…
-Espèce de lâche ! Tu vas me le payer très…
-Il suffit ! Tu n’as fait que trop de victimes ! Nous ne sommes pas dans un jeu où le plus fort peut faire ce qu’il veut ! De plus, tu n’es plus en mesure de me menacer, ni moi ni personne d’autre. A partir d’aujourd’hui, c’est moi qui vais t’obliger à te battre avec un niveau similaire aux autres Saiyajin. Tu dois apprendre ce que sont la peur et la douleur. Tu commences immédiatement. Je t’ai déjà choisi un adversaire. »
Un homme adulte s’avança alors. Il connaissait bien Paragus pour avoir eu un enfant le même jour que lui. C’était l’occasion où jamais pour lui de se défouler sur le fils qu’il aurait voulu avoir. Tout le monde s’était tellement moqué de lui depuis le jour où on avait appris que son propre garçon possédait une force ridicule.
« Fais-toi plaisir, Baddack. lui dit le père de Broly. Je sais que tu en as envie. Essaie quand même de ne pas trop l’abîmer.
-On verra bien. Merci de me rendre ce petit service, tu remontes dans mon estime.
-D’après mon scouter, j’ai réussi à mettre mon fils à un niveau parfaitement égal au tien.
-Ce juste ce qu’il me faut. »
Baddack s’approcha du gamin. Celui-ci n’arrivait plus à contenir sa colère. Tremblant de rage, il se jeta comme à son habitude sur son adversaire et tenta de le frapper de toutes ses forces. Il ne parvint pas non plus à cacher son étonnement lorsqu’il vit que Baddack avait paré son coup grâce à son bras avec une certaine facilité.
« J’ai bien plus d’expérience que toi, sale gosse. Tu n’arriveras à rien contre moi aujourd’hui... déclara le père de Kakarotto dans un sourire. »
La main libre de Baddack s’illumina soudain. Elle était prête à envoyer un puissant Kikoha. Paniqué, Broly libéra du même coup le deuxième bras de son assaillant pour se concentrer sur l’attaque énergétique. Le leurre avait fonctionné à la perfection. L’homme frappa le garçon avec son poing tout juste libéré de la précédente attaque du gamin. Celui-ci reçut le coup en plein visage et fut totalement déséquilibré. Presque aussitôt, le Kikoha préparé plus tôt et lancé à bout portant le catapulta à l’autre bout du ring. Une vive douleur lui parcourait tout le corps à présent. Bien que déjà blessé, il se releva rapidement. Il tentait d’augmenter sa puissance, c’était si simple d’habitude, ça fonctionnait tout seul, sans avoir besoin de réfléchir. Cette fichue couronne dorée l’en empêchait à présent. Et il avait déjà essayé, il était impossible de l’enlever.
Trop focalisé sur son régulateur et sa faiblesse, il ne vit même pas Baddack arriver en trombe, lui saisir la tête et la frapper avec son genou. Un coup de coude venu du ciel mit à nouveau le jeune guerrier à terre. Baddack était à deux mètres du sol environ, en lévitation, la main ouverte et tendue vers sa victime. Il écarquilla les yeux et se mit à rire bruyamment. Un autre kikoha se dirigea vers Broly, encore au sol et incapable de bouger. Ce dernier voulut crier, mais fut pris dans la tempête d’énergie avant. Il perdit conscience aussitôt. Le combat semblait terminé ; le père de Kakarotto se posa tranquillement sur le sol et ramassa le gosse blessé par les cheveux. La victime n’eut aucune réaction et respirait faiblement. Baddack dut faire un effort pour ne pas l’achever aussitôt, il en avait tellement envie. Il laverait ainsi tous les affronts qu’il avait subis.
Le guerrier se ressaisit et partit finalement lâcher le corps de Broly aux pieds de Paragus.
“Merci... ça fait du bien...”
Le combattant partit rejoindre son groupe sous le regard médusé de nombre de spectateurs. Bien que tout le monde ait été au courant que le petit Saiyajin était restreint par son dispositif. Le voir se faire humilier de la sorte pas un seul adversaire avait surpris tout le monde. Baddack venait de gagner un certain respect sans trop se fouler. C’était toujours bon à prendre. Ses amis l’accueillirent lorsqu’il s’assit à leurs côtés.
“Alors ? Ca fait quoi de défoncer la tronche d’un gosse qu’on peut pas voir ? demanda Panpukin. Ah ! Ah ! J’y serais bien allé aussi tiens.
-Ca fait plaisir, ça montre qu’il n’existe pas que ce gamin, mais qu’on est là aussi, nous. renchérit Seripa.
-Ouais... lâcha distraitement le vainqueur. C’est pas ça qui donnera du potentiel à mon fils en tous cas.”