Pour ce qui est des cornes elles sont aussi très présentes dans la symbolique de l'ancienne égypte ou de nombreux dieux s'en sont trouvé dotés, en général de sorte à porter l'astre solaire au dessus de leur tête
c'est le cas de Tot, le dieu à tête d'Ibis sur cette image.
Pour ce qui est du diable dans la littérature, je pense que plusieurs oeuvres sont à retenir même devant la bible qui ne fait qu'évoquer le diable et encore, surtout dans le nouveau testament, il est beaucoup plus présent dans
le Coran (du moins je sais que le mythe de l'ange déchu Lucifer y figure) et bien sûr je pense que l'oeuvre majeure en la matière est
La divine comédie de Dante, mais d'autres ouvrages sont à considérer, déjà tous ceux qui ont porté sur la légende de Faust, car au delà de la possession je pense que le mythe faustien est celui qui représente le mieux le démon dans notre culture moderne (même s'il s'agit généralement de Mephistophélès et non pas Lucifer en personne).
D'un point de vue purement littéraire, un des romans les plus aboutis sur le même thème que Faust est
Melmoth, l'homme errant (1820) de Charles Robert Maturin, il est, comme dans Faust question d'un homme vendant son âme au démon en échange de l'immortalité mais ici Melmoth ne tire aucun avantage du marché vu que, angoissé à l'idée de mourir par un autre biais et de brûler en enfer pour l'éternité il cherche partout quelqu'un qui voudrait lui vendre une âme qu'il pourrait échanger au diable pour récupérer la sienne. Le personnage de Melmoth, maudit, devient lui même un archétype de démon reprenant le mythe du "juif errant" (l'homme qui ne pouvait perdre la vie car il avait perdu la mort dit-on).
Je citerai plusieurs films ou le diable apparait en personne:
-L'associé du diable (1997): le diable, interprété par Al Pacino est le directeur d'un cabinet d'avocat véreux défendant la face noire de l'Amérique et prenant dans ses filets le personnage de Keanu Reeves, un jeune avocat pas encore assez cynique pour sauver les pires criminels en connaissance de cause
-La main du diable (Maurice Tourneur, 1943): Un artiste raté se fait vendre une main maudite dont on lui promet qu'elle lui permettra d'accomplir des miracles, c'est le cas, mais un jour, le diable vient réclamer son dû, l'âme de l'artiste. Ici l'artiste n'est que le maillon d'une longue chaîne de maudits, on retrouve le principe de Melmoth, la main du diable a traversé les époques trouvant toujours un acheteur.
-L'imaginarium du docteur Parnassus (Terry Gilliam, 2009): Sur un ton plutôt léger on a ici à faire à un diable élégant aux cheveux roux coiffés en flamme, tentateur et piégeur, très proche de celui qu'on peut voir dans La main du diable.
Un élément me semble important à noter, à part dans l'associé du diable (encore que je ne sois pas sûr) le diable n'est jamais nommé par aucun de ses noms, ni satan, ni lucifer, ni même diable, le personnage est tellement ancré dans notre culture qu'on comprend sans difficulté de qui il s'agit quelle que soit l'apparence qu'il revêt.
(concernant le mythe Faustien on peut citer
Faust de Murnau (1926) et
La beauté du diable, de René Clair (1949) avec Michel Simon dans le rôle de Mephistophélès, le diable apparait indirectement dans ce film, sous la forme de musique, des cuivres tonitruant symbolisent les idées malfaisante qu'il souffle à Mephisto.)
Mon interprétation:
Le dieu des grands monothéismes est un dieu parole, qui énonce les choses pour qu'elles soient ("Dieu dit que la lumière soit, et la lumière fut", ce genre de chose) et aujourd'hui que la superstition moyen âgeuse friande d'images à mettre sur ce diable il est amusant de noter que le diable est lui aussi un être parole. Le diable d'aujourd'hui est le porteur de la mauvaise parole, charmeuse, tentatrice, celui qui instaure le vice, on le reconnait par ce qu'il dit et non à son aspect.
Après les vices qu'il symbolise varient, aujourd'hui ils seront généralement un peu plus grave que la dépravation sexuelle par exemple.
... J'aurais peut être d'autres trucs à dire plus tard là je suis à court.