Mwahahah, je n'ai plus besoin de répondre aux questions, j'ai des assistants pour ça *sbaf*
Donc, je vous remercie tous pour votre soutien, je vais essayer de conserver le même niveau d'écriture pour la première personne (ce chapitre a été une torture, par réflexe, j'avais tout écris au passé, j'ai dû tout refaire au présent ^^")
SuperIdle a écrit:Et la manière dont tu donne vie à Freezer est juste parfaite, ce mélange de froideur, d'inaccessibilité et pourtant ces émotions... C'est juste génial.
Je suis content, mine de rien Freezer était très difficile à décrire dans une telle situation. Il fallait conserver l'image du tyran du manga tout en le faisant capable de vrai conversation avec quelqu'un d'autre, je suis heureux que ça vous plaise en tout les cas ^^
Le prochain chapitre (ou peut-être les deux prochains) sera centré sur un autre perso de la MAin, mais toujours du point de vue d'Obi, pour l'instant je suis assez fier de ce que je prévois et de ce que j'ai écris. J'espère que ça vous plaira aussi.
Edit : Voilà le chapitre, j'espère qu'il vous plaira, en tout cas, c'est l'un des rares chapitres ou je suis très content de moi. (Il ne manquerait plus que les gens détestent maintenant :p)
Chapitre 2 : L'Egorgeur de Bogdel.- Arrivée prévue dans quatre heures standards.
Je viens à peine de me réveiller et l’ordinateur de bord m’informe aussi de l’état de mon appareil, de la distance parcourue et du temps restant. Les pods sont vraiment une invention merveilleuse, un concentré de technologie incroyable, permettant de dormir pendant toute la durée d’un voyage, qui pouvait durer près d’un an, sans pour autant perdre en réflexe et agilité au réveil. Par prudence, je préférais tout de même me réveiller au moins une ou deux heures avant l’atterrissage, on n’était jamais à l’abri d’un missile bien placé. Bien sûr, le risque est beaucoup moins grand quand on se dirige vers une planète impériale. Mais il n’est pas si facile de renoncer aux bonnes vieilles habitudes.
Ce n’est pas si grave, cela me laisse même le temps d’étudier avec un peu plus d’attention le dossier de ce soldat, enfin ; éventuel futur soldat.
Je comprends que le Seigneur Freezer veuille l’intégrer à l’armée, jamais nous n’avons connus de mutants avec une telle puissance de feu. Et si jeune, il n’a que dix-sept ans, bien sûr la période juvénile de son espèce est déjà achevée mais cela reste impressionnant. Surtout que cette espèce n’est pas constitué d’éléments particulièrement forts. Alors certes ils dépassent un grand nombre de peuple à ce niveau mais ils ne sont pas encore au même rang que les saiyens par exemple. Chez eux, du 1 000 unités étaient considérés comme un faible. Ici, la moyenne est justement de 1 100 unités, ce n’est pas trop loin. Enfin, il est de toute façon inutile de chercher des explications rationnelles avec ce genre de mutation.
Le problème, c’est quand elles affectaient autre chose que la puissance, la durée de vie n’était pas un problème puisqu’un soldat servait souvent jusqu’à sa mort. Mais là, on parlait d’un truc qui avait sans doute atteint son cerveau. 115 victimes à son actif, officiellement du moins, toutes horriblement mutilé. Fortement soupçonné d’avoir fait sauter l’immeuble dans lequel il vivait quand il avait cinq ans. Le genre instable quoi. Mais je dois tout de même essayer, perdre un soldat de cette valeur, ce serait vraiment dommage.
Un document vidéo est joint au dossier, c’est suffisamment rare pour que je décide d’y jeter un coup d’œil assez vite.
L’image grésille beaucoup, elle est clairement prise depuis une caméra amateur, sans doute amenée par un soldat malgré l’interdiction formelle d’avoir ce genre de matériel avec ça. Je me demande quelle a été la sanction reçue par celui qui a pris ça.
On distingue difficilement plusieurs paires d’épaulettes, appartenant vraisemblablement à la panoplie impériale lambda. Toutefois, après un zoom, je comprends l’utilisation de la caméra. J’arrive à reconnaître Zabon et Doria, nul doute que le Seigneur Freezer est là-aussi, son arrivée sur le champ de bataille suffirait à donner des envies de souvenir à beaucoup de soldat.
La troupe descend des escaliers, cela ressemble à une prison étant donné la petitesse des couloirs et l’ambiance générale, mais vu la qualité de la vidéo, je ne me permettrais pas d’autres hypothèses. Finalement, une lueur apparaît, ou plutôt quatre, semblant chacune enserrer un membre. Un être est accroché ainsi à un mur, les liens d’énergies sont sans doute conçus pour l’entraver complètement.
- Quel est ton nom ?
Même avec cette faible qualité audio, le ton sec et glaçant du Seigneur Freezer est reconnaissable.
Un souffle rauque lui répond en premier lieu, avant que deux yeux rouges ne s’ouvrent lentement pour faire face au Seigneur de l’univers. La caméra tente de se rapprocher pour zoomer sur la créature mais son visage est dans l’ombre.
- Anik, finit-elle par souffler.
- Pourquoi es-tu là ? Demande Zabon avec sa morgue habituelle.
Le reptile ne quitte par Freezer des yeux, il a sans doute compris qui était le chef et ne compte s’adresser qu’à lui. Belle démonstration de défiance, ou de folie, même dans cet état, il est assez sûr de lui.
- J’ai tué 118 personnes.
Je note donc qu’il y au moins trois personnes que le dossier ne mentionne pas.
- Pourquoi ? Demande le Seigneur Freezer.
Je reconnais un soupçon d’intérêt dans sa voix, sans doute la force de ce … Anik, a-t-elle déjà été évaluée.
- Ils étaient faibles.
Sa voix est toujours rauque mais dégage quelque chose d’effrayant dans sa façon d’articuler, lente et précise.
Enfin, je distingue le Seigneur Freezer, s’élevant lentement dans les airs sur son siège volant. Ses cornes sont nettement reconnaissables. Les liens du prisonnier disparaisse mais il se retrouve soudain collé au mur, démonstration de force de la part de l'Empereur, sans aucun doute.
- Cela t’intéresse-t-il de continuer à le faire pour moi, tout en ayant un travail.
Les yeux rouges se détournent enfin de Freezer pour contempler le reste de la foule, pendant un moment, j’ai l’impression qu’il fixe la caméra. Sans doute le soldat a-t-il eu la même impression car il recule soudain, une main passe devant l’objectif, je n’ai que le temps d’entendre.
- Je commence quand ?
Bon, en bref, je vais devoir m’assurer que ce type, sans doute un psychopathe notoire, est capable de s’intégrer dans l’armée. Comment être plus dubitatif que cela ? Il est extrêmement puissant, cela ne fait aucun doute mais il y a des limites à tout, les membres du commando Ginue étaient parfois un peu excentriques, quoique j’aie toujours été persuadé que c’était Ginue qui leur avait donné goût à la danse, mais ils n’étaient en aucun cas dangereux pour leurs camarades. Il faut que je vérifie qu’il soit contrôlable, voire même capable de se calmer, ce serait l’idéal.
Tandis que je consulte divers dossiers, au sujet de cet Anik, de la prison dans laquelle il est toujours enfermé, devenue un centre de commandement impérial depuis, ou sur la planète, mon pod a fini par entrer dans l’atmosphère. Je le ressens au léger choc que cela produit au moment de son entrée, quelques instants plus tard et la porte s’ouvre. Je m’éjecte rapidement, à la grande surprise des deux soldats venus m’accueillir. Néanmoins, je ne peux que respecter leur vitesse de réaction ; je viens à peine d’atterrir que les voilà tous les deux au garde à vous.
- Commandant Obi ! Nous avons préparé un espace pour que vous puissiez juger des capacités de combats de notre recrue.
Je note l’emploi du mot « recrue », ils ont l’air déjà persuadés qu’il sera engagé. J’aurais préféré lui parler avant de tester sa puissance, d’autant que les scooters donnent une indication assez claire, mais après tout pourquoi pas.
- Bien, montrez-moi.
Ils s’envolent déjà, je les suis sans un mot, inspectant rapidement du regard cette prison circulaire. Les murs extérieurs sont hauts et la cour elle-même est encadrée de nombreuses tourelles, aujourd’hui tournées vers l’extérieur. Paraît-il que c’est la prison la plus protégée de la planète, pas étonnant qu’on y ait emmené Anik une fois capturé : il avait fallu pas moins deux cents flics d’élites pour l’attraper et le concours de plusieurs des meilleurs scientifiques de cette planète pour l’immobiliser. Je suppose que les habitants ne doivent pas être enchantés à l’idée que ce monstre soit remis en liberté … Mais s’il peut servir l’Empire, cela me suffirait amplement.
- C’est ici Commandant.
Je remarque qu’ils se sont plutôt éloignés du camp, sans doute pour éviter qu’il ne soit trop endommagé pendant le test. Une mesure intelligente compte tenue de la force de ce lézard. Par ailleurs, si les soldats me désignent une sorte de petite cabine plantée dans le sable qui entoure la prison, ils ne semblent pas décidés à descendre.
- Merci messieurs, rompez. Si votre camp a des boucliers, faites les activer, cela vaudra mieux.
Ils s’écartent assez rapidement après un dernier signe de tête affirmatif à mon encontre. Je pourrais presque prendre goût à un tel traitement de faveur, mais ce serait sûrement me reposer sur mes lauriers. Je n’ose imaginer ce que ça donnera quand les nouveaux uniformes seront prêts, avec le symbole de la Main imprimé dessus.
La porte de la mini-cellule s’ouvre brusquement, m’interrompant dans mes réflexions. J’observe mon futur adversaire en sortir lentement, étendant ses membres avec lenteur, comme s’il se délectait du soleil. Son corps est assez fin, ce qui ne veux pas dire grand-chose chez les reptiles ; on ne devine que très peu leur musculature, semblant taillé à la manière des griffes qui terminent ses doigts et ses pieds. Sa peau est grisâtre tirant sur le noir, surtout au bout de sa queue, battant tranquillement derrière lui. Il finit par poser son regard rougeoyant sur moi, m’inspectant longuement.
- Bonjour Anik, je suis le Commandant Obi.
- Je sais qui tu es, répond-il d’une voix rauque. Il paraît que l’on doit se battre.
La seconde d’après, il est déjà en position de combat, je l’analyse rapidement. Rudimentaire mais efficace, il ne s’y connaît sans doute pas autant qu’un expert mais il doit être redoutable vu son nombre d’unités.
- C’est possible oui, je viens vérifier que tu puisses intégrer l’armée du Seigneur Freezer dans un commando d’élites. Pour cela, je dois tester ta puissance.
Il a un sourire railleur qui découvre des crocs aiguisés, taillés pour découper la viande.
- Je vais t’épater mon vieux, je suis bien plus fort que tous les minables de l’armée de ton Seigneur.
Je ne me donne pas la peine de le contredire, de toute façon, je doute que lui parler en unités pourrait lui faire changer d’avis.
- J’en doutes, finis-je par dire au bout d’un moment.
Ce fut comme un signal pour lui, je le vis se propulser en avant. Et la seconde d’après, j’étais violemment repoussé en arrière par un coup de poing à la joue gauche, je ressentais le choc tout le long de ma mâchoire. Toutefois, je reprends vite mes esprits et me retiens de m’enfoncer dans la dune que mon dos rencontre, il est déjà là. Mon coude écarte rapidement son bras de mon visage, tandis que je projette mon genou dans son ventre. Le choc est suffisamment violent pour interrompre tous ses mouvements pendant un bref instant, j’en profite donc pour le repousser d’une claque bien sentie contre sa mâchoire, le renvoyant dans les airs. Je ne lui laisse pas le temps de se stabiliser, le rejoignant en un éclair pour abattre mes deux mains en marteau sur lui et l’envoyer s’écraser dans le sable.
Constatant qu’il ne ressort pas immédiatement, j’en profite pour tâter ma joue endolorie par le coup précédent. Il est vraiment très fort et ne s’est pas retenu un seul instant. Cela se sent bien.
- Convaincu ?
Une explosion d’énergie me répond, repoussant tout le sable de la dune dans laquelle il s’était enfoncé, je me protège les yeux du mieux que je peux, mais je suis obligé de tenir mon coude devant eux. Et je ne vois la forme sombre approcher de moi qu’au tout dernier moment, je tente une esquive mais c’est sa queue qui me fauche les jambes. Il enchaîne aussitôt par un coup violent au coup, pour me déstabiliser, et achève par un crochet du gauche suivit d’un coup de pied de haut en pas pour que j’aille m’écraser au sol. Devinant la suite, je n’ai qu’à faire une petite pirouette pour m’écarter de sa trajectoire et le regarder enfoncer son pied dans le sable.
C’est alors que je remarque que ses yeux rouges sont légèrement voilés ; des protections. Bien sûr, son espèce est adaptée au désert, ils se protègent les yeux avec ça, c’est pour ça qu’il a pu m’attaquer avec autant de précision dans le sable. Je lui fais signe que c’est terminé
- Tu es plutôt doué en fait, tu serais sans doute utile.
Il semble prendre un malin plaisir à me contredire, se jetant soudainement sur moi, je sens ses griffes effleurer ma gorge et ne le repousse que de justesse grâce à mon énergie.
- Qu’est-ce que tu fais ?! T’es dingue !
- Je vais te crever, comme tous les autres, l’entends-je hurler.
Cette fois, j’y vais à fond. Mon poing le cueille à la tempe tandis qu’il tentait de m’attraper le cou, je ne le laisse pas se remettre et frappe violemment dans son dos pour qu’il s’enfonce à nouveau dans le sable, avant de parachever mon œuvre par une petite boule d’énergie qui fait exploser la dune où il était.
- Je vais réviser mon jugement. Si tu es à ce point incontrôlable.
Il est déjà devant moi, je lui saisis sans le moindre effort le poignet, puis l’autre, l’empêchant ainsi de faire quoi que ce soit.
- Maîtrises-toi un peu, je suis évidemment plus fort que toi pour le coup.
Il ne me répond que par un feulement puissant, sa gueule tentant de me saisir la gorge. Je frappe alors du genou dans son ventre. C’est alors que j’entends un sifflement, puis deux, puis trois, et finalement, mon adversaire semble se calmer soudainement. Il finit même par s’endormir, je distingue maintenant les trois seringues qu’il a reçu dans le dos. Les deux soldats qui m’ont conduits ici apparaissent alors, tenant chacun un fusil à large canon.
-Pardon commandant, on n’a pas pu l’avoir avant, il bougeait trop vite.
Manifestement, ils s’étaient préparés à l’éventualité ci-présente, après un dernier regard à Anik, je me tourne vers eux.
- Il fait souvent cela ?
- Assez oui, on lui donne des condamnés à mort pour le calmer de temps en temps, il pourrait bien défaire ses liens, paraît qu’il devient plus fort quand il s’énerve vraiment.
C’est assez rare de constater une telle particularité chez des espèces reptiliennes, c’est plutôt courant chez les mammifères. Mais après tout, cela importe peu.
- Bien, prenez le et amenez moi à la base.
Tout cela me perturbe tout de même. Je ne peux pas engager un monstre pareil dans une unité d’élite, trop imprévisible, trop dangereux pour les autres. Mais il était si fort, et plutôt doué au combat, il savait utiliser ses avantages comme il fallait. Ce serait tout de même dommage.
Bon ! De toute façon je n’arriverais pas à dormir tant que je n’aurais pas tiré ça au clair. Je me lève donc d’un bond, remets mon uniforme et parcours la distance entre ma chambre et la « bibliothèque » en un temps record. La « bibliothèque », c’est le surnom donné par les soldats à la salle où sont stockées toutes les informations relatives à la base et à la planète. Je ne doute pas que je trouverais ce qu’il me faut ici.
Après un rapide salut à l’employé de bureau présent, je lui fournis les dossiers sur lesquels j’aimerais des précisions et je me retrouve rapidement sur un poste, fouillant dans les vieux papiers de la planète, à la recherche de la moindre info sur cet Anik.
Il n’y avait pas grand-chose à lire, mis à part sa puissance incroyable et son très grand nombre de victimes civiles, il était assez classique pour un tueur en série. Prends manifestement plaisir à faire souffrir ces victimes, semble les choisir au hasard, aucun lien entre elles et encore moins avec lui. La première affaire dans laquelle il a trempé est cependant un peu plus intéressante, on suppose qu’il habitait dans l’immeuble qu’il a fait sauter mais il a toujours refusé de donner le nom de ses parents. Des tests ADN ont été pratiqués et il avait en effet un parent à l’intérieur.
J’examine longtemps le dossier, avant de me redresser soudainement et de refermer soigneusement le poste pour foncer dans le couloir. Je rejoins en un rien de temps la porte de sa cellule, constatant alors qu’il est presque le matin, tant pis, je le réveillerais. Le garde ouvre grand les yeux en me voyant arriver mais ouvre sitôt que je lui ai demandé. Le lézard est déjà debout, il m’a sans doute entendu venir. Il est toutefois maintenu dans son lit par des liens énergétiques, que je désactive rapidement avant de m’asseoir en face.
- Tu viens me tabasser encore ?
Il se redresse lentement, massant ses poignets endoloris. Je ressens une colère qu’il ne cherche même pas à dissimuler dans sa voix.
- Non, j’veux te parler.
Il a un ricanement effrayant avant de me sourire, dévoilant ses dents parfaitement blanches et aiguisés.
- C’est bien la première fois, tu veux quoi ?
- Savoir pourquoi tu tenais tant à cramer ton père.
Il ne répond pas immédiatement, je devine que j’ai touché la corde sensible au léger tressaillement de son œil.
- Alors ?
- Qu’est-ce que ça peut te foutre ?
J’essaye de ne pas sourire, je le tiens.
- Réponds-juste à la question.
Il pousse un soupir long et rauque, je crains un instant qu’il ne veuille pas répondre mais il finit par parler.
- J’en avais ma claque qu’il passe son temps à me tabasser, il arrivait plus à me faire mal avec ses poings alors il y allait aux griffes et aux couteaux.
Son ton est étrangement calme, il parle de cela comme de la pluie et du beau temps. Je peux presque comprendre son geste mais :
- Et les autres ?
- Qui ?
- Les habitants de l’immeuble ?
A son regard, je me demande même s’il n’y a ne serait-ce que penser au moment de faire ça. Il me répond tout de même.
- Ils étaient faibles.
- Comme ceux que tu as tués ensuite ?
- Ouais ?
- Et tu penses que c’est une raison suffisante ?
Il semble surpris de mon ton désapprobateur, il sourit largement, d’un coup.
- Pas toi, commandant ?
J’ai saisis l’ironie de son dernier mot mais je ne relève pas.
- Non.
- Pourtant, ça a l’air d’être comme ça que raisonne ton seigneur Freezer.
Brusquement, je suis sur lui, le saisissant à la gorge et le plaquant contre le mur avec force. Les briques s’enfoncent sous le choc et des failles se creusent dans la pierre.
- Ne te mets pas dans le même sac que le Seigneur Freezer, petit imbécile. Il a bien plus d’ambition que toi et travaille pour notre univers. Il est sûrement impitoyable mais ne t’y trompe pas, il est infiniment plus noble que toi.
Je ne le laisse pas l’occasion de répondre avant de le jeter contre la chaise que j’occupais précédemment, m’installant sur son lit, dur comme la pierre. Il me jette un regard interrogatif, mais pas effrayé.
- Tu ne pourras pas atteindre la porte avant moi de toute façon, je veux juste éviter de détruire le mur si je dois recommencer.
Il se contente d’acquiescer, ne prononçant ensuite plus un mot pendant un long moment. Je finis par reprendre la parole.
- Sais-tu ce que tu es, Anik ?
Le reptile a un nouveau ricanement.
- Un tueur en série.
- Non, je te parle de ce que tu es, mais de comment les gens te désignent. Moi, je ne suis pas Commandant mais c’est ainsi qu’on me désigne.
Il relève ses yeux rouges vers moi, curieux tout à coup, mais cynique aussi.
- Alors instruis-moi, je suis tout ouïe.
- Tu es un monstre, un mutant qui a reçu une énergie incroyable mais qui s’en sert de la façon la plus pitoyable qui soit, en s’attaquant à ceux qui ne peuvent lui répondre. Tu ne peux pas vivre autrement parce que tu n’as jamais envisagé de le faire, si le Seigneur Freezer n’avait pas eu pitié de toi, tu aurais déjà été exécuté. A présent, nous t’offrons une chance et tu craches dessus sans vergogne parce que tu as trop peur de devoir affronter des gens qui peuvent se battre, pour une fois.
Il ne réagit pas tout de suite, me fixant un long moment du regard, sa respiration rauque résonnant longuement dans la pièce exigüe. Je reprends finalement.
- Écoutes, je peux faire de toi autre chose. Quelqu’un comme moi. Plus puissant, plus noble, plus important également. Je peux faire de toi un être qui inspirera et méritera le respect qu’on lui portera. Mais pour cela, il va falloir que tu m’écoutes, que tu changes et que tu apprennes à respecter tes supérieurs et leurs conseils. Le veux-tu ?
L’atmosphère de la pièce semble devenir soudainement plus froid, plus aucun bruit ne vient troubler mes oreilles si ce n’est celui du souffle rauque et lent du reptile. Il a baissé la tête, semblant plonger en pleine réflexion. Il finit par demander.
- Que veux-tu faire de moi ?
- Un soldat, Anik.
Je me suis un peu avancé vers lui, parlant d’une voix plus douce qu’auparavant. Il ne répond toujours pas, par la fenêtre minuscule de la cellule, une lueur avance lentement, détachant maintenant sa silhouette sombre de l’ombre du mur. J’entends des pas au-dessus et tout autour de nous, le matin est venu et le camp s’anime progressivement. Il respire lentement, soufflant longuement, comme fatigué. Les oiseaux des sables se sont réveillés, je perçois les battements de leurs ailes puissantes à travers le silence de la cellule. Enfin, le souffle rauque se mime en une voix, qui ne prononce qu’un mot.
- D’accord.