


Prologue:
Le hasard et la chance gouvernent la vie. C’est un fait. Pouvez vous compter combien de fois dans votre vie est arrivées par miracle le petit coup de pouce qui vous permit d’avancer? Ou la malchance qui vous arrêta? Notre récit commence sur un de ces instants. Nous connaissons tous l’histoire: le Dr Gero, ivre de vengeance contre un petit garçon portant une queue de singe, responsable de la destruction de l’armée du ruban rouge et de la vie du scientifique. Le traumatisme devait faire sombrer l’homme dans la folie la plus noire, mais lui laisser ses formidables capacités intellectuelles. Tout son génie devait alors se diriger vers un but unique: anéantir ce Son Goku, détruire sa vie, et ses amis, le faire ramper et implorer le pardon pour son crime odieux avant de recevoir son juste châtiment. Ils se lança dans la construction de robot assassin, puis de cyborgs meurtriers, exploitant de nombreuses possibilités au cours de ses recherches. De cet instant, à partir d’un embryon de projet laissé à son ordinateur, l’une des créatures les plus terrifiantes que l’univers ait jamais porté devait voir le jour, Cell, le clone parfait. Et s’il ne devait pas en être ainsi? Et si, par un coup du sort, devait naitre, en lieu et place d’un monstre, une abomination? Nous sommes le 7 mai 756, il est 15h…
L’air était froid, immobile au sein du sous-sol secret. La pièce était moyennement grande, taillée à même la roche par le scientifique habitant les lieux. Au début, ce n’était qu’une réserve, puis, lorsque le Dr Gero avait entamé les recherches préliminaires sur le projet Cell, il avait installé un puissant ordinateur muni d’un laboratoire de recherche autonome. L’appareil était immense, muni d’une tête bulbeuse ou clignotaient moult lumières. Une fine couche de poussière recouvrait les installations. Plus d’un an s’était écoulé depuis que Gero avait pour la dernière fois franchit la trappe de cet étage. En écoutant attentivement, on pouvait discerner plusieurs sons: un bruit de pas à l’étage, le docteur dans ses œuvres, quelques bips électroniques émanant de l’énorme engin central, et un glouglou régulier en provenance d’une haute cuve translucide. Dans celle-ci, à peine visible à l’œil nu, un noyau de cellules souches en cours de culture. Le futur Cell, à son tout premier stade de développement. Le sommet de la cuve était à ciel ouvert depuis environ une heure maintenant, et un mince bras de métal pourvu d’une seringue s’employait à prendre soin de l’être suprême en incubation. Une sonde s’occupait de diagnostiquer l’état de l’expérience.
Jour 65 après début de l’expérience. Noyau de cellules souches viable. Concentration du liquide nutritif, optimale. Observation: Nous sommes en mesure de créer un clone immédiatement, mais recommandons de reporter la phase suivante. Recommandations: ajouter cellules extérieures. Objectifs: améliorer le sujet Cell pour obtenir le guerrier parfait. Remarque: cellules idéales, anomalies Son Goku et Piccolo. Cellules secondaires: Humains Ten Shin Han, Krilin, Yamcha et Chaozu. Prévoir études du comportement des cibles et archivages des techniques de combat pour transfert au sujet Cell lors de phase ultérieure. Poursuite de l’analyse…
Connaissez-vous la théorie de l’effet papillon? Le battement d’ailes d’un papillon peut-il provoquer une tornade de l’autre coté de la planète? Nombres de théoriciens dissertent sur la question. Toujours est-il que ce jour, à cette heure, une explosion gigantesque balaya une ile du sud. Les répercutions pour l’ile furent désastreuses, mais au-delà, on ne ressentit qu’une infime vibration.
Un coup du sort… Un instant qui devait tout changer… Un battement d’ailes de papillon…
La vibration parcourut toute la surface de la planète, même si elle ne pouvait être ressentit par aucun humain lambda. Elle était pourtant présente, et toucha le labo, aussi délicatement que l’effleurement d‘une plume…
La roche de la caverne, avec le temps et l’humidité, s’était couverte de mousse. Un lichen on ne peut plus banal. Une pierre plus fragile que les autres ne demandait qu’a tomber. Et c’est ce qu’elle fit lorsque l’infime vibration la toucha. Dans nombre de réalités, l’analyse était déjà terminée, et le rocher moussu heurta un couvercle de métal froid, rebondit, et toucha terre. Ici, cependant, il tomba droit dans le chaud liquide nutritif en heurtant la sonde au passage.
Alerte… Crr… Erreur 145855575964... Présence d’un corps inconnu dans la matrice de culture… Sonde endommagée… Crr… détection d’organisme parasite… Annulation… Impossible… Viabilité compromise… Crr… Erreur… Arrêt d’urgence des systèmes.
Le noir complet envahit la pièce. Au bout de quelques temps, cependant, l’immense engin bipa et se remit en fonction.
Diagnostic… Culture endommagée. Expérience compromise. Analyse…
Il fallut pratiquement une heure au superordinateur pour trouver une échappatoire:
Extrapolation… Organisme végétal parasite identifié. Reprise des calculs… Abandon de l’Expérience Cell. Début de l’expérience, nom de code, Protocole « Hachelos ».
Et l’ordinateur se mit au travail, avec une précision et un acharnement tout à fait cybernétique. Les bases du projet Cell avaient été chamboulées. Le clone n’en serait plus un. La chasse aux cellules n’était plus nécessaire, et le travail avança donc bien plus rapidement que prévu. En quelques mois, un petit amas biologique noir veiné de bleu sombre prit forme. Le temps défila encore et encore… Jusqu’au 3 novembre 762.
La créature était prête. Totalement opérationnelle. L’ordre principal était inscrit dans ses gènes: tuer Son Goku par tous les moyens possibles. Le comment était laissé à la charge de la chose. Mais l’ordinateur avait bien travaillé. Le docteur Gero, alors, examinait les fiches de renseignement qu’il avait collecté sur deux jeunes gens, Hazel et Marron, qui pourraient s’avérer parfaits pour de futures expériences. Un bruit de verre brisé en provenance du sous-sol l’interpella. L’ordinateur avait renversé sa cuve? Merde… Géro se fichait un peu de ce projet. D’après ses estimations, il faudrait des décennies pour qu’il arrive à terme. Le docteur ne savait même pas s’il serait encore vivant à ce stade… Sauf s’il parvenait d’ici là à ce cybernétiser, bien sur. Et dès lors, il se ficherait de cette expérience comme de son ancien corps défaillant. Mais pour le moment, il devait tout de même aller jeter un œil, ne serait ce que pour réparer les dégâts et éviter tout problème au niveau des installations électriques… Avec un grommellement, il avança d’un pas vouté vers la trappe du sous-sol.
Il faisait noir comme dans un four là-dessous! Gero s’était muni d’une lampe et s’employait maintenant à inspecter les parages. Du verre brisé, un liquide nutritif verdâtre répandu partout, mais bien moins qu’il ne l’aurait pensé… L’ordinateur avait réduit la quantité ou… quelque chose avait consommé le fluide? Encore un plus prudent, il entreprit de trouver l’interrupteur du plafonnier. Un bruit de glissement le fit se retourner en sursautant. Mais qu’est-ce que… Gero se redressa d’un coup, toutes ses douleurs oubliées. La lampe chuta et se brisa au sol. Le docteur avait le souffle court et une sensation étrange. Il tata prudemment sa poitrine et soudain, baissa les yeux. Il les écarquilla en voyant le tentacule bleu nuit qui jaillissait de son estomac et se dandinait paresseusement devant lui. Le vieil homme tenta de se retourner, et un cri guttural jaillit de sa gorge. Il contemplait une sorte de tas de matière organique du même bleu que le tentacule. La créature, mu par l’instinct, projeta un nouvel organe qui transperça la jambe du scientifique. Un autre lui traversa le cœur, et un dernier, le crane. Il n’eut pas le temps de souffrir. Alors, une chose étonnante se passa. La chose ramena le cadavre vers elle, et ce dernier se transforma. Il sembla fondre capturé par des milliers d’appendice minuscules qui convertir chaque atome de sa personne en matériel génétique brut. Puis la chose changea. Elle se sculpta d’elle-même en quelques secondes, et soudain, ce ne fut plus une chose informe, mais le docteur Gero, en blouse de travail qui se tenait au sol, haletant et transpirant comme s’il respirait pour la toute première fois. Les apparences étaient trompeuses. Lentement, avec d’infinies précautions, le polymorphe se hissa sur ses jambes, expérimentant une nouvelle expérience. Quand il fut enfin sur ses pieds, parfaitement droit, il regarda avec frayeur ses mains. Qu’est-ce… Que… Un savoir était tapi dans la mémoire qu’il avait volé. Il ouvrit la bouche, et articula:
- Que… Que suis-je?
Répondant à cette question muette, un écran s’alluma devant lui.