Chapitre spécial 11 : ALBAFICA VS HILDEGAN, HOI, SORCIERS DE KONATZ (écrit par San999, approuvé par RMR)

L'homme aux trois yeux atterrit devant la maison de sa vieille amie, bientôt suivi d'un petit être à la peau blanche, les joues rougies et aux grands yeux fixes, lui donnant une allure de poupée de porcelaine. Cela faisait des années que Tenshinhan s'entraînait sans relâche et tentait chaque jour de se surpasser, avec pour seul compagnon son fidèle ami, Chaozu, qui avait pourtant lui-même abandonné l'idée de progresser depuis longtemps et ne faisait quasiment qu'assister à l'entraînement de son condisciple. Ils se déplaçaient régulièrement dans divers endroits avec des conditions climatiques rudes, la plupart du temps, pour rendre l'entraînement plus efficace. Mais l'ancien élève de l'école de la grue avait atteint un stade où il lui devenait de plus en plus difficile de progresser. C'était quelques jours auparavant qu'il s'était demandé si chercher à augmenter sa puissance pure était encore d'une quelconque utilité pour lui. Peut-être avait-il atteint sa limite ou tout du moins, il ne devait pas être loin de l'atteindre. Il s'était alors demandé par quel autre moyen, il pourrait encore progresser. Comment pourrait-il encore s'améliorer? Il devait probablement essayer de trouver une ou plusieurs techniques qui l'aideraient à aller au-delà de ce que lui permettait sa puissance brute. Il se mit alors à méditer, pour réfléchir à cette nouvelle façon de se battre, à essayer de trouver comment il allait procéder. Mais après plusieurs jours, il ne trouva rien de concluant.
Pour se changer les idées et peut-être les avoir plus claires après coup, Tenshinhan décida d'aller rendre visite à Sangoku, son ami et rival... Bien que le sentiment de rivalité n'était sans doute plus qu'à sens unique depuis bien longtemps. Sangoku avait toujours été un combattant inventif, alors peut-être pourrait-il l'aider à trouver l'inspiration. L'homme aux trois yeux et Chaozu lui avaient donc rendu visite, mais leur ami ne semblait pas savoir comment aider son vieil ami. La journée permit cependant à Tenshinhan de se changer les idées. Surtout avec quelqu'un comme le saïyen de la Terre, qui était toujours d'une compagnie joyeuse. Les deux amis avaient même échangé quelques coups, Sangoku se contentant de ne pas se transformer, mais même ainsi, il était évident qu'il se contenait. Mais ce fut au détour d'une phrase que le disciple de l'école de la tortue dit quelque chose qui piqua la curiosité du disciple de l'école de la grue. La salle d'entraînement virtuel avait une nouvelle fonction. Elle permettait de faire appel à des guerriers venus d'autres univers. Non seulement ça, mais de nombreux guerriers déjà apparus dépassaient apparemment de loin Sangoku et même Végéto. C'était inconcevable pour Tenshinhan, mais il savait que son ami ne se moquait pas de lui. Ce qui l'intéressa le plus, cependant, était que d'après son vieux rival, beaucoup de ces guerriers inédits compensaient en fait un manque de puissance par des pouvoirs ou des techniques spéciales. C'est ce qui donna envie au chauve de voir l'un de ces fameux guerriers extra-universels en action, pour peut-être trouver l'inspiration qui lui manquait. Chaozu l'avait naturellement accompagné.
Ils se trouvaient donc tous les deux face au grand bâtiment hémisphérique de la Capsule Corporation. Ils se dirigèrent vers l'entrée et furent accueillis par le robot domestique.
-«Bonjour! Monsieur et madame Brief, madame Bulma et monsieur Végéta ne sont pas là, mais si vous voulez attendre leur venue, nous pouvons vous servir boissons et repas. Ils seront de retour d'ici quatre heures. Mais je peux aussi leur envoyer un message si vous êtes pressé.»
Tenshinhan fut surpris. Ils seraient absents aussi longtemps? Il était vrai qu'il était venu sans prévenir, cependant. C'était embêtant, mais il ne voulait pas les obliger à revenir pour lui.
-«Non, ce n'est pas la peine. Est-ce que je ne pourrais pas plutôt utiliser la salle d'entraînement virtuel, s'il te plaît?»
Tenshinhan ne savait pas s'il pourrait lancer la nouvelle fonction sans aide, mais il voulait au moins essayer et au pire, il ferait un combat contre un adversaire à sa taille.
-«Je vous prie de m'excuser, mais cela ne sera pas possible. Nous ne laissons pas les invités accéder aux endroits sensibles de la Capsule Corp. sans autorisation.»
Tenshinhan grimaça. Voilà qui l'embêtait.
-«Laisse, robot. Je vais le conduire moi-même à la salle.»
-«Comme vous le voulez, monsieur Trunks.»
Le robot s'éloigna alors. Tenshinhan et Chaozu se tournèrent vers le fils de Bulma et Végéta.
-«Salut!» lança-t-il joyeusement.
-«Vous tombez bien, je commençais à m'ennuyer tout seul dans cette grande maison. J'allais justement utiliser la salle d'entraînement virtuel.»
Les deux amis de Sangoku saluèrent le petit garçon en souriant. Ils le suivirent alors. Il leur expliqua que sa mère et son grand-père étaient partis à un colloque scientifique. Ce colloque tombait cependant mal pour sa grand-mère, car son mari aurait normalement dû l'accompagner à une sortie mondaine au sujet de laquelle Trunks n'avait pas pris la peine de retenir les détails, mais à laquelle Végéta l'avait accompagnée après que Bulma l'en ait supplié, ne voulant pas que sa mère y aille seule. Chaozu et même Tenshinhan ne purent retenir un petit rire à l'idée que Végéta se force à faire quelque chose d'aussi banal et terrien que rendre service à sa belle-maman. Trunks leur sourit malicieusement, comprenant parfaitement ce qui les faisait rire. Il leur demanda alors quel genre de combat. L'homme aux trois yeux lui parla alors de ce qu'il voulait et le métis saïyen parut excité à cette idée, alors qu'ils atteignaient la porte de la salle virtuelle.
-«Ah! J'avais l'intention de faire un petit combat contre un adversaire quelconque, mais je veux bien d'abord programmer la machine pour faire ce que tu souhaites. C'est toujours amusant de découvrir de nouveaux guerriers, surtout quand ils ont des pouvoirs originaux.»
Il ouvrit la porte et se précipita vers l'ordinateur, commençant à pianoter.
-«Donc, tu veux un combattant avec des techniques qui ne comptent pas seulement sur la force brute, c'est ça?»
-«Oui. Et ce serait mieux si ces techniques ont été obtenues après un apprentissage. Cela ne me serait d'aucune utilité de voir un pouvoir que je ne pourrais pas maîtriser.»
Le petit garçon hocha la tête.
-«Alors... D'abord, j'ai choisi l'adversaire contre qui se battra le combattant d'un autre univers, ça donnera une meilleure idée de ce que peut faire celui que l'ordinateur va faire apparaître. Hmmm... Aller! On va dire que ce sera Hildégan et ses créateurs qui viennent envahir la planète de quelqu'un. Voyons... Ah! Alors, un certain Albafica, Saint d'Or des Poissons des troupes de la déesse Athéna... Euh... C'est quoi, ça, un "Saint d'Or des Poissons"...?»
Pendant un instant, l'enfant se prit à imaginer un poisson avec une auréole et des ailes d'oiseau dorées en lieu et place d'une nageoire dorsale. Il secoua rapidement la tête pour se sortir de cette rêverie.
-«Hum! C'est pas grave! Je vais pas regarder quels sont ses pouvoirs, c'est plus marrant d'avoir la surprise! Je programme donc chez lui et voilà!»
La journée était belle et claire, le temps calme et doux, sur cette plaine jonchée de ruines typées d'une civilisation inconnue aux trois spectateurs, nommée la Grèce Antique. Des piliers à moitié ou complètement écroulés étaient répartis un peu partout, dans une structure que l'on ne parvenait pas à définir. Mais ce qui était le plus saisissant était l'immense champ de roses rouges qui formait une véritable marée de pourpre saupoudrée de vert. Ces magnifiques fleurs dardaient leurs épines à perte de vue, grimpant même sur les piliers. Sur une petite falaise donnant sur ce superbe paysage, plusieurs silhouette observaient la scène. Toutes portaient une longue cape noire qui recouvrait tout leur corps, même la tête où seuls des yeux maléfiques apparaissaient sur une peau apparemment rouge.
-«Eh bien... Sacré paysage... Serait-ce notre accueil? La rumeur de la puissance de notre Hildégan serait-elle arrivée jusqu'ici au point que les habitants de cette contrée auraient décidé de nous sortir le tapis de roses rouges...?»
-«Ne sois pas naïf, frère. C'est un piège.»
-«Que veux-tu dire?»
-«Ne le sens-tu pas? Tu es pourtant membre de notre confrérie de sorciers et même si tu es encore jeune, tu devrais pouvoir repérer facilement un tel tour. Concentre-toi. Il émane de ses roses une énergie puissante et étrange. Il ne fait aucun doute qu'elles sont dangereuses.»
L'homme qui avait tout d'abord été émerveillé par ce spectacle se concentra et, après un temps, écarquilla les yeux.
-«Tu as raison, mon aîné. J'ai bien failli me faire avoir.»
-«Pour te faire pardonner cette erreur, tu devras être notre éclaireur.»
-«Comment?? Mais... Mais tu... tu viens de dire que ces roses étaient piégées! Je... Je ne peux pas les approcher!»
-«Mais si, voyons, utilise un bouclier. Tu dois savoir le faire.» lui répondit-il d'un air sadique visible même sous son masque.
-«Mais... Nous ne savons pas quelle est la nature de ce piège... Et si le bouclier ne marchait pas?»
-«Voyons, frère... C'est pour ça que tu vas nous servir d'éclaireur.»
L'autre ne parvint pas à répondre, surtout quand il vit que ses autres frères avaient le même regard sombre que celui qui lui avait parlé avec tant de froideur. Il déglutit. Il savait qu'il n'avait pas le choix. Il se tourna vers le champ de roses et développa autour de lui un bouclier avec sa magie noire. Doucement, il commença à flotter en l'air. Et encore plus doucement, il avança. La tension montant en lui. Il déglutissait régulièrement. Il arrivait au bord de la falaise. Il se retourna et ses "frères" le regardaient toujours aussi durement et sérieusement. Quoi que? Certains n'étaient-ils pas en train de sourire sadiquement? Il souffla et, avançant très lentement, peu à peu, il se retrouva franchement en dehors de la falaise. À mesure que rien ne se passait, il se calma et avança plus vite. Finalement, il sourit et se retourna vers ses frères.
-«C'est bon! Je ne sais pas ce que ces roses sont censées faire, mais le bouclier me protège!»
Ceux-ci le félicitèrent et s'envolèrent protégés par leurs champs de force magique. Mais au moment où ils allaient commencer à prendre de la distance, soudainement, les rosiers poussèrent à une vitesse fulgurante et vinrent s'agripper aux sorciers qui, de leur stupeur initiale, passèrent à de la terreur quand ils constatèrent que les liens se resserraient. Ils tentèrent de s'échapper en essayant d'arracher les plantes en s'envolant ou de les couper, mais rien n'y faisait. Et bientôt, ils commencèrent à perdre leurs sens et ne bougeant plus furent ramenés sur le sol jonché de roses rouges où le sang qu'ils crachèrent ne fut plus visible tandis que la vie les quittait doucement.
Le seul sorcier qui était resté sur la falaise observa terrorisé les corps inanimés de ses confrères, déjà mêlés à ces roses mortelles. Il avait eu raison de suivre son intuition. Intuition qu'il ignorait d'ailleurs avoir été induite par la machine virtuelle, qui avait été programmée pour permettre de voir un peu plus des techniques de la personne que le sorcier Hoï virtuel commençait à apercevoir. Assis sur la base effondrée d'un pilier, cet homme se leva alors que sa cape virevoltait au gré du vent. Cachant d'abord l'homme, puis se retirant pour révéler une armure à l'incroyable éclat doré et à la structure complexe rappelant par endroit les écailles d'un poisson. Mais après la stupéfaction devant le dévoilement de cet inhabituel accoutrement, virtuel Hoï ne put qu'être saisi par le visage de la personne en face de lui. Les traits fins, réguliers, lisses et harmonieux, et la peau d'une grande blancheur, ses yeux azurs semblaient refléter le ciel avec lequel se confondait un peu le bleu de ses longs cheveux qui ondoyaient dans le vent. Il avança lentement, avec noblesse, en direction du sorcier, portant d'une main un casque doré. Ses pas trahissaient une grande confiance en lui. Il avait une expression qui ne laissait rien transparaître de ses émotions sur son visage d'une beauté stupéfiante. Le magicien ne bougeait pas, se contentant d'observer cet être avancer vers lui. Celui-ci dépassa les corps de ses confrères. S'arrêtant quelques mètres plus loin, le bel homme s'exprima enfin.
-«Vous êtes sur les terres de la déesse Athéna. Et je suis venu stopper votre avancée. On nous a annoncé que des êtres venus d'un autre monde allaient nous attaquer, mais quoi que vous soyez venus chercher ici, je vous conseille de déguerpir et de ne plus jamais revenir, envahisseur. Si vous ne voulez pas subir le même sort que vos amis.»
Virtuel Hoï sortit enfin de sa paralysie et de son mutisme, prenant une expression pleine de rage.
-«Kuuuh! Qui es-tu donc, vermine, pour oser ainsi t'attaquer aux sorciers de la planète Konatz!? Et comment as-tu pu tuer tous mes frères!?»
-«Je suis Albafica, Saint d'Or des Poissons. Et ces roses que tu peux apercevoir à perte de vue sont mes armes. Des armes empoisonnées. J'admets que j'ai été étonné qu'un bouclier puisse protéger tes amis des fragrances empoisonnées de mes roses. Cependant, ils ne semblent pas tenir la route face à une attaque plus directe. Maintenant que tu as obtenu tes explications, pars. Tu ne passeras pas mes défenses.»
-«Kuuuuh! C'est ce qu'on va voir!»
Sur ces mots, le sorcier arracha sa cape dévoilant son visage de vieillard avec des oreilles pointues et des espèces d'antennes sur les deux côtés de son menton. Tendant la main dans un cri, une salve d'énergie rose en sortit et se dirigea vers le Saint. Celui-ci leva un poing contenant une rose noire entre ses doigts et le kikoha vint la percuter pour disparaître totalement. Le magicien resta bouche bée. L'expression neutre de virtuel Albafica se changea en un sourire sombre.
-«Je vois que tu as choisi la mort, plutôt que de partir.»
-«Comme si j'allais mourir! Terrien arrogant!»
-«Et que comptes-tu faire contre moi, exactement?»
Sans répondre, le magicien se mit à psalmodier quelque chose dans une langue inconnue. Après une fraction de seconde où il se demanda ce qu'il faisait, le guerrier réagit en lançant des roses rouges sur son ennemi, mais celles-ci furent stoppées par une main gigantesque et monstrueuse sortant du corps du vieillard. Le représentant de la constellation des Poissons écarquilla les yeux.
-«Qu'est-ce que c'est!?»
-«Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! On va voir si tu fais toujours autant le malin face à notre démon Hildégan!»
Après l'apparition de ce bras géant, le bel homme entendit un hurlement bestial et il vit avec effarement une tête démoniaque gigantesque et cornue apparaître, des yeux totalement noirs semblant contenir un vide infini et une gueule béante avec des crocs géants, son visage grimaçant haineusement. Un autre bras sortit ensuite, puis un buste, des jambes et une queue.
-«C'est énorme! Qu'est-ce donc que cette créature!?»
La bête ne ressemblait à rien qu'il ait déjà vu. Il paraissait être un mélange étrange de démon, d'insecte et de lézard. Il avait de larges épaulettes osseuses, quelques muscles violets et roses étaient laissés nus par son épaisse chitine jaune. Quelques plaques noires recouvraient ses épaules, ses genoux et sa poitrine. Tous ses membres finissaient avec des doigts griffus et une longue queue grise à la structure complexe fouettait l'air de son dard pointu.
Virtuel Hildégan poussa un rugissement furieux en écartant ses ailes de coléoptère géantes. Soudainement des flammes sortirent de sa bouche, carbonisant une grande partie du champ de roses, ainsi que les corps de ses autres créateurs. Virtuel Albafica fut également pris dans le feu.
-«Ha! Ha! Ha! Ha! Oui, Hildégan! Consume tout! Qu'il ne reste plus que cendres de notre ennemi! Ha! Ha! Ha! Ha! Il est mort bien vite, malgré son arrogance!»
Pendant que le sorcier riait comme le maniaque qu'il était, le champ de roses partait en fumée et alors que le feu s'éteignait peu à peu, il ne restait plus qu'un sol noir comme du charbon, au lieu du magnifique parterre de fleurs. Cependant, dans son rire de satisfaction maléfique, virtuel Hoï remarqua soudainement une espèce de cocon noir qui se dressait.
-«Qu'est-ce que...?»
À bien y regarder, cela ressemblait à une espèce de chrysalide faite de ronces noircies par les flammes, mais non consumées. Il observa un moment l'étrange objet et, soudainement, les ronces se délièrent avec une grande vitesse et derrière elles apparut un virtuel Albafica indemne. Avant que le magicien n'ait le temps de s'écrier que c'était impossible, le Saint projeta sa main devant lui en prononçant le nom de son attaque:
-«Piranhan Roses!»
Une volée de roses noires partie alors vers le démon géant, et au moment où celles-ci le percutèrent, celui-ci se transforma en fumée.
-«Hein? Qu'est-ce que...?»
Déjà une volute apparaissait derrière le bel homme. Celui-ci eut le réflexe de se retourner pour voir le démon se reformer.
-«C'est imposs...»
Il ne put finir sa phrase, car un pied du géant s'abattit sur lui. Bien plus rapide que la bête, il parvint aisément à éviter l'écrasement en sautant en arrière, mais lâcha malgré tout son casque. Cependant, malgré toute sa vitesse, alors qu'il était encore en l'air, il fut percuté de plein fouet par le gigantesque appendice caudale du monstre. Le guerrier doré fut projeté au loin, mais se réceptionna. Il fit alors se rassembler les roses rouges qui étaient à l'extérieur du périmètre que le géant avait calciné.
-«Demon Roses Wave!»
Prenant la forme d'un grand ras-de-marée, les roses démoniaques prirent la direction du bras tendu du Saint, engloutissant apparemment virtuel Hildégan. Virtuel Hoï, quant à lui, s'envola en poussant un cri de terreur et en se protégeant avec son bouclier contre la grande quantité de fragrances empoisonnées qui avait inévitablement été soulevée dans sa direction quand la vague des fleurs épineuses s'était écrasée contre la falaise.
Le calme régna un moment sur la plaine, mais virtuel Albafica se tenait déjà prêt à se défendre car le corps du démon avait encore disparu. Ainsi lorsque une volute apparut devant lui, il s'écarta, évitant l'énorme poing qui s'abattit sur le sol en éclatant la roche. Il lança alors une volée de ses roses noires, mais dès que celles-ci percutèrent la gigantesque bête, elle s'évapora. Il esquiva encore un coup de poing, et encore un autre. Le sol se fissurait et lâchait de gros morceaux de roche sur le champ de bataille, entre les coups autour desquels le bel homme avait l'air de danser aisément, sans riposter.
-«Aller! Hildégan! Qu'attends-tu pour en finir!? Ecrase ce misérable insecte!»
Ignorant les vociférations du sorcier, le Saint se demandait bien comment il allait pouvoir se débarrasser de ce démon.
-«Comment suis-je censé me battre contre un courant d'air? Mes Piranhan Roses sont inutiles. Le poison non plus ne servira à rien contre un monstre qui ne semble être que gaz. Et ce n'est même pas la même de penser à utiliser mes Bloody Roses. Je ne vois vraiment pas que faire... Bon! Oublions mes arcanes un instant, je vais tenter quelque chose de plus simple!»
Filant à la vitesse de la lumière, le bel homme se retrouva devant la poitrine de la bête et y porta son poing, duquel sortit un fin rayon d'énergie dorée faite de pur cosmos. Pendant un instant, virtuel Albafica crut sentir son poing s'enfoncer dans la chitine, mais celle-ci se transforma en vapeur et l'attaque brassa encore de l'air. Le Saint fut troublé par cette étrange sensation, mais fut ramené à la réalité par une gigantesque mandale qui le propulsa au sol. Il roula un peu, mais se releva rapidement pour éviter un pied qui venait l'écraser puis la queue qui ravageait le sol pour se diriger vers lui.
-«Bon sang! J'en ai assez de ce monstre! Il me fait perdre mon temps, et je n'arrive pas à m'en débarrasser! Mais je finirai par trouver son point faible!»
Et ainsi pendant un bon moment, virtuel Hildégan lança de nombreux coups de poings, de pieds, de queue, tous esquivés par le Saint doré, qui lançait ses Piranhan Roses sur différents points du gigantesque corps, espérant trouver la faille, parfois répétant des coups au même endroit au cas où il aurait raté quelque chose dans ses observations. Rien n'y faisait. Cependant, au bout d'un moment, le protecteur d'Athéna commença à remarquer quelque chose.
-«Ses mouvements ne se seraient-ils pas un peu ralentis, comme s'il s'était engourdi...?»
Renonçant pour un instant à attaquer, il observa encore la bête géante. Il finit par remarquer sur son corps des petites marques. Et il se rendit compte que c'était les marques de ses roses noires. La plupart n'étaient que de simples éraflures sur la chitine du monstre, mais certaines étaient un peu plus profondes et laissaient voir un peu de sang violet couler. Il se rappela soudain de la sensation étrange quand il avait voulu porter un coup de poing sur le démon. Il sauta pour esquiver un coup et sourit.
-«J'ai compris. Tu n'es pas qu'un courant d'air, finalement.»
Mais au moment où il pensait ça, la bête, semblant de plus en plus excédée par cette petite proie qui filait sans cesse entre ses coups, ouvrit sa gueule, et un énorme rayon d'énergie en sortit. Virtuel Albafica écarquilla les yeux. Il aurait pu esquiver, mais une pensée le retint:
-«Le village de Rodorio se trouve juste derrière moi.»
Gonflant son cosmos, le Saint d'Or des Poissons encaissa l'attaque. Il y eut une grande explosion et le guerrier d'Athéna retomba au sol. Virtuel Hildégan abattit alors son pied sur lui, l'écrasant sous son poids.
-«Enfin! Tu l'as eu, Hildégan! Bravo! Nous sommes maintenant débarrassés du gên... eur...»
Le sorcier s'interrompit quand il vit le pied de son monstre être soulevé apparemment contre sa volonté.
-«Mais... Il est increvable ou quoi??» pesta-t-il.
Le bel homme repoussa le pied de la bête qui faillit vaciller. Du sang coulait le long de son visage, mais son aura ou plutôt son cosmos, comme il l'appelait dans son univers d'origine, brillait d'une lueur dorée. Il regarda son ennemi de ses yeux azurs qui reflétaient à ce moment une forte volonté de vaincre ainsi qu'une sourde colère.
-«Tu es dangereux. Pour le Sanctuaire et pour Rodorio. Mais je ne te laisserai pas me vaincre. J'ai compris. Tu n'es pas un courant d'air. Tes petites transformations en volutes de gaz pour disparaître et apparaître à volonté, ce n'est pas dû à une quelconque nature aérienne. Ce n'est qu'une technique. Je pourrais attendre pour t'avoir à l'usure. Mais tu es trop dangereux pour que je m'amuse à ça avec toi. Je vais donc précipiter ta mort. Désolé que ton maître t'ait fait foulé notre terre sacrée. Piranhan Roses!»
Alors qu'une volée de roses noires se dirigeaient vers la bête, celle-ci se transforma encore en air, à peine celles-ci le touchaient. Virtuel Albafica sourit. Avant même que le démon ne finisse de se reconstituer, il commença à faire tournoyer l'air autour de lui, appelant à lui tous les gaz toxiques de ses roses rouges, encore disséminés dans l'air. Les volutes du diable furent happées également, mais plutôt que d'aspirer ainsi tous ces gaz, le Saint se contenta de faire tournoyer le monstre qui ne parvenait pas à reprendre forme solide. Il fut ainsi mixé aux gaz toxiques des roses du guerrier zodiacal ainsi qu'à des gouttelettes de son sang empoisonné que celui-ci avait relâché dans ce qui commençait à former un véritable tourbillon, l'homme attirant à lui toutes les toxines, pour les repousser aussitôt avec toujours plus de vélocité. Son cosmos s'intensifiait et le cyclone de poison avec la forme gazeuse du démon à l'intérieur devenait de plus en plus violent, montant haut dans le ciel. Des pétales écarlates dansaient autour de cet ouragan. Cela se poursuivit ainsi quelques secondes, alors que le sorcier assistait incrédule au spectacle, totalement impuissant à faire quoi que ce soit.
Puis soudainement, tout cessa. L'air redevint calme et le cosmos du protecteur de Rodorio redevint plus contenu. Le démon reparut alors. Celui-ci leva le bras pour frapper, mais au moment de l'abattre vacilla et tomba en avant, évitant de justesse le corps de son adversaire qui n'avait pas bougé. Il se releva avec difficulté, en tremblant. Il tenta un coup de sa queue, mais celle-ci fut tranchée nette par une volée de Piranhan Roses. La bête hurla.
-«Je te l'ai dit. J'ai compris comment tu fonctionnes. Cela ne sert plus à rien. Tu n'es pas de l'air, tu es composé de chair et de sang, malgré ta technique d'évaporation, et par conséquent tu ne peux pas être immunisé à mon poison. En réalité, tu ne faisais que t'évaporer dès que tu sentais un contact. Mais justement, il y avait contact et mes Piranhan Roses te touchaient, même si pas suffisamment pour réellement te blesser avec un coup. Le poison ne marchait pas, parce que tu es très grand et qu'il fallait du temps pour qu'il fasse vraiment effet. J'ai donc accéléré le processus en créant ce grand courant d'air avec toi à l'intérieur. Quelle ironie que ta technique la plus terrible se soit retournée contre toi. Maintenant avec mon poison faisant plus effet que jamais, tes sens sont troubles et tu n'es plus capable d'employer ta technique de façon aussi efficace.»
Le démon leva son poing.
-«Enfin... Je te parle depuis tout à l'heure et je ne sais même pas si tu es capable de comprendre ce que je te dis...»
De façon involontairement lente, Virtuel Hildégan abattit son poing. Le Saint des Poissons esquiva.
-«Sais-tu pourquoi tu m'attaques?»
Un autre coup facilement évité.
-«Pourquoi tu te trouves ici?»
Encore un coup esquivé, le Saint affichait une expression triste.
-«As-tu seulement une volonté, malgré tous tes efforts et ta résistance?»
Il continuait de danser entre les attaques devenues très lentes. Le monstre était de plus en plus lent, puis, il se stoppa complètement, haletant, secouant sa tête.
-«C'est... impossible... Hildégan! Qu'attends-tu, créature inutile???»
Comme si celui-ci écoutait réellement son maître, le démon se redressa et hurla. Prenant un air stupéfait, virtuel Albafica vit une grande énergie émaner du démon, s'agrandissant en forme de dôme qui, bientôt, l'engloba dans une grande explosion. Quand celle-ci eut cessé et que la poussière retomba, la silhouette pantelante de la créature apparut d'abord. Puis, le guerrier doré, qui commençait à s’essouffler également, fut à son tour visible, alors que le sorcier tremblait de rage et de peur face à ce spectacle qu'il aurait cru impossible.
-«Je vois. Tu es encore dangereux, malgré ton état. Je n'aurais pas dû te prendre à la légère simplement parce que tu étais affaibli. Je vais d'abord m'assurer que tu ne puisses absolument pas bouger.»
Ce disant, une légère bruine pourpre commençait à flotter autour de lui. Il cria alors:
-«Crimson Thorn!»
Rejoignant ses deux mains devant lui, les gouttelettes de sang empoisonné du bel homme se précipitèrent vers la tête du monstre. Celui-ci la reçut de plein fouet, hurla un moment, puis il vacilla, prêt à tomber, mais resta debout, comme inconscient.
-«Il est maintenant temps de te délivrer. Piranhan Roses Waltz!»
Levant une paume devant lui, un cyclone de roses noires apparut tout autour de son adversaire, cyclone dont le diamètre rétrécit, dévorant rapidement la bête, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien, si ce n'était des pétales noires qui retombaient en flottant.
Le sorcier tomba à genou sur le sol, totalement incrédule et terrorisé face à ce qu'il venait de voir. Il frappa le sol à deux poings.
-«Non! Tant d'efforts pour voir notre créature ainsi détruite!»
Voyant des pieds dorés devant lui soudainement, il retomba vite sur ses fesses. Puis, il supplia:
-«Pitié! Ne me tuez pas! Je ne suis qu'un vieillard sénile!»
Virtuel Albafica souffla avec mépris, mais se retourna sans lever sa main sur lui, sa cape et ses longs cheveux suivant son mouvement en virevoltant. Il marcha alors dans la direction opposée de virtuel Hoï.
-«Merci! Merci de m'avoir épargné, vous ne le regretterez pas, seigneur!» dit le sorcier en pensant déjà à fomenter sa vengeance.
-«T'épargner? Qui a dit que je t'épargnais?» répliqua le guerrier d'Athéna sans se retourner ni s'arrêter.
-«Quoi...? Mais...»
Soudainement les yeux du sorcier se posèrent sur une rose rouge pour laquelle seuls les bords de quelques pétales étaient blancs. Elle était plantée dans sa poitrine et les quelques points de nacre se tintèrent de pourpre.
-«Quand...?»
-«Lors de ma première attaque sur Hildégan. Je t'ai aussi envoyé cette rose.»
Le vieillard vacilla pour tomber au sol, sans que son tueur ne se retourne sur lui. Le paysage disparut et la salle redevint normale.
-«Ouah! Sacré combat! Se battre avec des roses! C'est pas banal! Très bizarre, mais il était quand même drôlement fort, cet Albafica!» s'exclama le petit Trunks.
-«Euh... Oui, mais tu ne m'avais pas dit que tu avais fait la programmation de sorte qu'on voit un combattant utilisant des techniques obtenues par apprentissage, et sans prérequis particulier?»
-«Ben si...»
Le petit garçon se précipita sur la tableau de bord, en entendant les paroles de Tenshinhan.
-«Il est dit ici qu'il a appris à se battre en s'entrainent auprès d'un maître appelé Lugonis. Il a vécu toute son enfance dans un champ de roses empoisonnées pour s'habituer au poison et en imbiber son sang avec. Il a appris une forme particulière d'utilisation de son énergie, qui lui permet de la transférer sur les roses et même d'en créer, avec différents effets.»
-«Je... Je ne vois pas bien comment je pourrais apprendre à faire ça...» répondit le guerrier terrien avec une grosse goutte de sueur lui perlant derrière le crâne.
Le silence régna quelques secondes, jusqu'à ce que Chaozu et Trunks se regardassent et éclatassent de rire ensemble, pensant tous les deux à la même chose.
-«Quoi? Qu'est-ce qu'il y a?»
Tenshinhan ne comprenait pas ce qu'il y avait de drôle. Il comprenait d'autant moins que Chaozu avait toujours été peu démonstratif, gardant toujours un regard fixe. L'enfant et le petit homme étaient en fait en train de s'imaginer Tenshinhan avec une rose entre les dents et faisant apparaître des roses du bout de ses mains pour les projeter sur ses ennemis. Et la scène leur semblant particulièrement comique, ils en riaient. Tenshinhan sembla finir par comprendre cependant et souffla.
-«Bon, je crois qu'il est inutile de regarder comment d'autres font. Il me faudra de la patience, mais c'est à moi de découvrir ma propre façon alternative de me battre. Viens, Chaozu. À une prochaine, Trunks, tu salueras ta mère pour moi.»
Quand ils passèrent la porte, le petit garçon pouffa encore en essayant de se contenir en mettant une main devant sa bouche. Ceci emporta également l'homme blanc dans une même crise de rire. Tenshinhan, quant à lui, ne dit rien, se contentant de fermer les yeux d'un air contrarié en rougissant légèrement.