Eh bah voilà !!! Vous l'avez attendu (comment ça non ?!

) le voilà !!! Il est tout beau, il est tout chaud, voici le châpitre 4 de Kuroki !!!
Châpitre 4
Nuit éternelle 永遠の夜
7 Avril 1789Kina et moi continuâmes à avancer dans ce désert de poussière et de roches... Toutefois, les jumelles ne nous avaient pas menti. A peine un kilomètre plus loin, nous vîmes un champ de maïs immense. Mais il était risqué de s'aventurer dans cette zone farouchement gardée par les humains, et autour de laquelle des chasseurs devaient être disposés un peu partout. Sans compter que dans ce désert il était trop difficile de se dissimuler. Il nous était également possible de nous faire passer pour des humains en nous coupant la queue, mais cela aurait laissé des traces malgré tout. Et comme les touristes ne devaient pas être nombreux dans la région, notre présence aurait très vite éveillé des soupçons, moi et mon épée en particulier. Nous n'eûmes donc pas d'autre choix que de contourner ce champs. En passant par l'est, nous marchâmes jusqu'au crépuscule. La faim se faisait cruellement sentir, et c'est ce moment que choisit le hasard pour nous faire déboucher sur un gouffre vertigineux en bas duquel on distinguait une immense tâche noire…
«C'est dingue ça ! s'exclama Kina, apparemment fascinée. On a fait tout ce détour pour rien ?!
-Non... J'ai bien regardé à l'horizon, ces champs s'étendent sur tout la largeur du canyon... et les humains aussi du coup.
-Ne me dis pas que...
-En effet. Il semble qu'il n'y ait pas beaucoup d'issues possibles.»
Kina arbora un sourire faussement amusé, comme si je venais de sortir une blague insipide à laquelle elle se sentait obligée de rire... Mais il n'en était rien. Alors qu'elle s'apprêtait à rebrousser chemin, je l'agrippai par le bras et sautai sans hésitation de la falaise, aveuglément. Nous chutâmes ainsi pendant 20 secondes, puis je m'appuyai sur la paroi et me propulsais légèrement en arrière, en faisant 3 sauts périlleux et en retombant silencieusement sur le sol poussiéreux, suivi de quelques secondes par Kina... Il nous fallut quelques secondes pour nous apercevoir que nous avions atterri au cœur d'une forêt luxuriante, où les rayon du soleil filtraient difficilement à travers la cime des arbres, dont les feuillages noirs renforçaient encore l'obscurité oppressante de ce groupement d'écorces aussi sombres que le cœur des humains...
Notre estomac criant famine, nous décidâmes de nous approvisionner et de déjeuner dans cette obscure forêt. Pendant que Kina préparait le feu, je partis à la recherche d'eau et de nourriture, en m'enfonçant à travers les arbres. Il était facile de se perdre dans cette forêt, véritable labyrinthe de bois et de feuillages. Après avoir marché dix bonnes minutes, un bruit de buisson attira mon attention. Il sortit des broussailles un animal ressemblant à un écureuil, mais de la taille d'un homme, au pelage rouge flamboyant, et aux griffes acérées. Il ne m'avait pas vu. Bien que mon approche fût silencieuse, il s'aperçut de ma présence et, au lieu de m'attaquer, s'enfuit en grimpant avec dextérité dans l'arbre le plus proche.
Je me lançai à sa poursuite en sautant de branche en branche, mais alors qu'en le rattrapant, je brandissait mon épée pour le tuer, une aiguille se planta dans ma main droite et me fit lâcher l'épée et perdre l'équilibre. Je parvins tout de même à me réceptionner et retirai immédiatement l'aiguille, mais à peine ce geste effectué une masse de taille moyenne fonçait naïvement sur moi. J'évitai sa lame d'un simple mouvement du buste, ainsi que toutes les autres attaques que cet inconscient me portait. A force de reculer, je retrouvai Ryûketsu qui avait atterri un peu plus loin. Agrippant son manche, je bloquai la lame en bois taillé de mon assaillant, lui assénai un coup de coude dans l'estomac, puis dans la mâchoire, avant de lui faire une balayette et de le passer par dessus mon épaule. En tombant lourdement sur le sol, il s'aperçut très vite en essayant de se relever qu'une épée de damoclès se tenait au-dessus de sa gorge. Son regard se figea un instant, il était vêtu de feuilles noires extraites des arbres de cette forêt. Il en avait sur le buste, les mains, les avant-bras, les bras, les pieds, les jambes, les cuisses, le bassin, les épaules, et même une qui lui masquait le visage... On aurait dit une armure... Ignorant ce détail, je me décidai à lui adresser la parole...
«Donne-moi une seule raison de te laisser en vie.
-Mh... fit-il en guise de réponse. T'es un Sarunin, hein ?
-Ça se voit non ? Et alors...?
-Dans ce cas inutile que je me battre contre toi... Je sais que tu ne feras pas de mal à la forêt. »
Cela sentait le piège à plein nez... et pourtant je ne percevais pas d'hostilité dans le regard du jeune homme. Ni de dégoût. Rien qui ressemblait à de la haine lorsqu'il remarqua la queue enroulée autour de ma taille. Il resta allongé, mon épée au-dessus de sa gorge pendant une bonne minute, puis décida de débloquer la situation...
«Tu comptes attendre la saison des pluies dans cette position ? »
Son ricanement ne trahissait toujours aucune malfaisance. C'était un visage doux et innocent, presque enfantin. D'ailleurs, le timbre de sa voix et sa taille trahissaient son jeune âge... Je retirai doucement la lame encore couverte du sang du chasseur et la rangeai dans son fourreau. La jeune personne se redressa nonchalamment en se massant la nuque.
«Ton épée risque de perdre en efficacité si elle est souillée, il y a une rivière à un kilomètre plus au nord, tu devrais t'y rendre»
Je préférai rester muet, attendant que l'inconnu décline son identité. Il s'apprêtait à retirer la feuille qui lui couvrait le bas du visage... Tombèrent alors de longs cheveux, noirs comme tout ce qui se trouvait dans cette forêt. Puis les nombreuses couches de feuilles qui recouvraient son torse tombèrent à leur tour, révélant un simple gilet blanc sans manches, à fermeture éclair... ainsi qu'une poitrine anormalement développée pour un jeune homme. Les feuilles du bas découvrirent juste un short tout aussi blanc descendant jusqu'aux trois quarts des cuisses. Il retira ensuite les feuilles sur ses bras et ses jambes et se retourna, révélant à mes yeux un visage lisse, efféminé, et des yeux oscillant entre marron et vert. Je pris enfin la parole, avec un peu d'hésitation...
«Tu... Tu es une...
-Une fille, oui. Je croyais que les Sarunins avaient de bons yeux, mais j'ai des doutes du coup... Tu as vraiment cru que j'étais un homme pendant tout ce temps ? Enfin bref... Vu que tu ne portes aucun sac, j'en déduis que tu n'es que de passage. Dommage, j'ai pas souvent de visites, dans cette forêt.
-Mh... Tu ne connais pas les capsules Hoi-Poi ? Et puis je ne suis pas seul, j'étais venu pour chercher à manger, mais à cause de toi mon gibier m'a échappé. D'ailleurs, Kina doit se demander ce que je fais.
-Ca va... Je connais cette forêt par cœur, je peux vous conseiller sur ce qui est comestible ou pas... Kina tu dis ? C'est qui ?
-C'est juste une aide. A ce propos, je ne connais toujours pas ton nom, le mien, c'est Kyôjô.
-Mh... Moi c'est Mori. Tu pourrais me présenter à ton "aide", non ? »
Cela ne me ressemblait pas, mais je décidai de laisser Mori se joindre à nous, bien que je ne lui fît pas confiance. Elle restait une inconnue... Nous discutâmes encore un peu en chemin, elle ne m'apprit pas grand chose, si ce n'est le nom de cet endroit, baptisé pour des raisons évidentes "forêt de la nuit éternelle". Cette immense étendue noire était un des derniers poumons naturels de la planète, mais devait être en grande partie rasée sous peu selon elle. Mori avait décidé de veiller sur le forêt, bien qu'il était évident qu'elle ne faisait pas le poids, seule. Elle ne tirait sa force que du désespoir, même si ses attitudes ne le trahissaient guère. Arrivé au campement, Kina découvrit avec stupéfaction notre "invitée" qui se figea étrangement à la simple vue de la sœur de mon meilleur ami. Mais je préférais rester le plus discret possible lorsque je parlais avec Kina devant elle.
«
Kina. Cette fille prétend connaître le forêt par coeur. Je ne sais pas si on peut lui faire confiance. Hmm... Elle n'a pas l'air dangereuse. C'est quoi son nom ?Elle s'appelle "Mori" L'intéressée nous regardait avec un air ahuri pendant que nous parlions. Un socle en plastique surmonté d'un cercle métallique de couleur bleutée était posé sur le sol. La partie métallique vira soudain au rouge, et Kina pressa un boutton pour laisser échapper un cercle de flammes bleues. Kina avait malheureusement fait cela en vain puisque mon gibier m'avait échappé. Mori ferma alors les yeux un instant, semblant se concentrer... Elle les rouvrit brusquement et pointa son index et son majeur gauche vers un buisson. Une faisceau lumineux sortit du bout de ses deux doigts et pénétra en ligne droite dans ce même buisson, laissant entendre le couinement d'un animal. En allant dans ce buisson, elle ressortit avec le corps mort d'un écureuil rouge, comme celui qui m'avait échappé, et visiblement transpercé par ce drôle de rayon... Ce mode de chasse était à la fois fascinant... et effrayant. Kina resta bouche-bée, mais toujours souriante.
«Im... Impressionnant...
-Tu... Tu trouves, Kina ?!
-Hé... Où t'as appris à faire ça ? J'ai jamais entendu parler d'une technique pareille...
-Oh tu sais c'est à la portée de n'importe quel imb... WAAA !! »
Une sorte de liane s'était enroulée apparemment toute seule autour de la cheville de Mori. Des feuilles ornaient tout le long de la liane, et Mori en détacha une, la croqua, puis fit une moue, avant enfin de sourire, puis recracha la feuille.
«Okkkay !!! Celles là sont commestibles !
Silence...
-Alors comme ça, même les plantes sont vivantes ici ? demandai-je, intrigué.
-Elle n'est pas vraiment vivante, cette liane se resserre dès qu'une source de chaleur entre dans son périmètre, elle est souvent utilisée pour les pièges à collet notamment. Elle est si solide que même la lame la plus affûtée serait incapable de la trancher. Mais si on lui arrache une ou deux feuilles, par réflexe, elle relâche son étreinte, en plus ses feuilles sont délicieuses à condition de les faire cuire pour enlever le poison !»
Pendant le repas, nous restâmes relativement silencieux, je gardais toujours un œil méfiant sur Mori, qui elle gardait toujours un œil plutôt bizarre sur Kina, qui gardait quand à elle un oeil inquiet sur moi. Je décidai de briser ce silence pour parler de la raison de notre voyage, qu'il ne fallait pas oublier.
«
On devrait se renseigner sur ce tatouage, Kina. Il m'intrigue... ce tatouage ? -Oh non vous allez pas recommencer ?!
Oui ! Le tatouage sur la nuque des chasseurs, "songohan"...-Euh, désolée ! Inerrompit Mori. Je ne comprend rien à votre charabia, mais... vous avez parlé de Son Gohan ?
-Tu sais quelque chose là-dessus ? répliqua Kina, toujours avec le sourire.
-Évidemment ! Tous les humains connaissent ce nom ! Il est l'un des héros qui ont sacrifié leur vie pour empêcher une énorme comète d'anéantir toute vie et de transformer cette planète en enfer ! Je ne me souviens plus la date exacte, mais ça doit faire presque 1000 ans de ça. Une école d'arts martiaux porte même son nom. C'est l'une des 3 grandes Écoles militaires avec Vegeta et Son Gokū... Mais sa réputation a été fortement entachée il y a un an, et les inscriptions ont chuté...
-Entachée ? continuai-je. Que s'est-il passé pour que cette "si prestigieuse" école soit déshonorée à ce point ?
-Un dénommé Jinei, un des dirigeants de l'École, a tenté d'attaquer les pyramides du Désert du Sud pour dérober les stèles dédiées à ces sauveurs. Mais il échoua, fut capturé, puis exécuté pour haute trahison... Du moins officiellement. Mais un des soldats qui ont exécuté la sentence a affirmé que lorsqu'ils sont revenus pour emporter le cadavre, il avait disparu... Le soldat en question séjourne tranquillement en hôpital psychiatrique à l'heure ou je vous parle.
-Évidemment, comment ce Jinei aurait-il pu survivre à son exécution ! Et disparaître comme ça…
-Eh bien... peut-ête parce qu'il a été exécuté comme un humain...?
-Tu insinues quoi, que c'était un Sarunin ? Les humains ne sont tout de même pas stupides au point de nous confondre un des leurs, nous avons tous une queue…
-Peut-être que ce type était une "anomalie" de la nature, un Sarunin sans queue.
-Tu veux dire un être avec la force des Sarunin, mais pas leur faiblesse ?
-Peuh... Ce soldat était fou, point barre. Un Sarunin sans queue, c'est comme un humain humble, ça n'existe pas !»
Mori me fusilla du regard sur cette réflexion, visiblement vexée, mais je n'en tint pas compte. La nuit était rapidement tombée et il devenait imprudent de progresser dans cette forêt déjà suffisamment sombre le jour. Nous sortîmes les capsules Hoi-Poi contenant nos sacs de couchage. Mori disposait des feuilles suffisamment grandes les une sur les autres sur le sol, tel un matelas. Mais avant d'aller de coucher, elle vint me voir à ma plus ou moins grande surprise.
«Euh, dis-moi... Kyôjô, c'est ça ? Euh... Est-ce que Kina, c'est ta…?
-Ses parents et son frères ont été tués par vous, les humains, je suis en quelque sorte la seule famille qu'il lui reste. Son frère était mon meilleur ami... ça ne va pas plus loin. Mais pourquoi tu me demandes ça depuis tout à l'heure ?
-Pourquoi...? Bah... comme ça, juste pour savoir...»
Elle mentait vraiment mal...
«...
-Pourquoi tu me regardes comme ça ?
-Pour rien. Maintenant faut que je dorme, cette journée m'a fatigué !
-Mmh...»
Le lendemain, Kina et moi nous apprêtions à partir quand Mori se réveilla. Elle bailla un bon coup et essaya de se frotter les yeux... mais en vain. "Une liane qui se resserre autour des sources de chaleur, si solide que même l'épée la plus affûtée ne peut la trancher" et dont j'avais détaché toutes les feuilles au préalable. J'étais trop prudent pour la laisser nous accompagner, une humaine aussi aimable avec des Sarunins était trop louche pour être honnête. Et puis elle nous avait déjà donné pas mal d'informations plus qu'intéressantes.
«HEEEEE !!! DETACHEZ-MOOOOIIIII !!!!
-Kyôjô, tu vas vraiment la laisser ligotée à cet arbre ? Elle risque de mourir de faim si personne ne vient la détacher...
-Ne t'inquiète pas, elle trouvera bien un moyen de s'en sortir, tout ce que je veux c'est l'empêcher de nous suivre.
-Espèce d'idiot !!! Vous ne traverserez pas cette forêt vivants sans mon aide !!!
-Tu nous sous-estime. J'avais raison : un humain humble, ça n'existe pas.
-Vous ne comprenez pas ! Kyôjô ! Kina !!!»
à suivre...