L'Ogre

Faîtes-nous partager votre fibre littéraire en écrivant votre propre histoire mettant en scène les personnages de Dragon Ball et, pourquoi pas, de nouveaux ! Seules les fanfictions textes figurent ici.

Re: Une affaire d'identité

Messagepar Chocoloutre le Sam Fév 25, 2012 13:34

Sans détecteur de Dragon Balls et sans Bulma pour en reconstruire un nouveau ? :)
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Re: Une affaire d'identité

Messagepar Dr_Leon_Soldier le Sam Fév 25, 2012 17:15

Je me demande si Dendé peut pas invoquer Shenron quand il veut...

Mais bon, c'est jamais précisé.
viewtopic.php?f=42&t=6790 Apocalypse, one shot sur les anciens Kaïoshins
viewtopic.php?f=42&t=3343&p=170561#p170561 Sasuke vs Végéta
viewtopic.php?f=42&t=3343&p=193963#p193963 Superman vs Végéto (p.1)
viewtopic.php?f=42&t=3343&p=194083#p194083 Superman vs Végéto (p.2)
viewtopic.php?f=42&t=3343&p=214487#p214487 Avengers vs Buu
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Chapitre 1

Messagepar Chocoloutre le Dim Mai 13, 2012 19:38

Spoiler
Hop hop, voilà la suite, voilà le premier chapitre. Comme pour le prologue, n'hésitez pas à livrer vos remarques et observations. :)


I

Chapitre 1

Un nouvel ami


*


Un Saiyan et ses enfants faisaient face à la mer en silence. Debout sur une falaise fouettée par le vent, Végéta tenait sa fille dans ses bras tandis que sa main droite reposait sur l'épaule de Trunks. Ce dernier évitait de croiser le regard de son père et se concentrait sur les vagues qui venaient s'écraser sur la paroi rocheuse, dérangeant parfois un couple de mouettes dans un vacarme assourdissant. Les efforts de Trunks n'avaient pas échappés à son père.

    - Il n'y a pas de honte à pleurer. Vas-y, je ne regarde pas.

Évidemment, il n'en pensait pas un mot : pleurer, c'est pour les femmes et les faibles ! Mais le peuple saiyan sur lequel il était censé régner était sur le point de s'éteindre et sa culture disparaîtrait à sa mort. Son fils avait hérité de sa force et de son talent au combat mais avait vécu parmi les humains, avec une éducation différente. Végéta ne l'admettrait jamais vraiment mais il comprenait ces différences et mesurait qu'il devait aider son fils à traverser cette épreuve comme un humain le ferait.
Ainsi il se découvrait des talents qu'il n'aurait jamais imaginé : en quelques mots simples, il avait su libérer Trunks. À peine avait-il terminé sa phrase qu'une larme coupait sa joue en deux, bientôt suivie d'une autre, et d'une autre… Végéta, lui, contenait ses larmes. Que son fils pleure, c'était une chose ; que le Prince des Saiyans s'épanche devant sa descendance, c'en était une autre. Il restait donc silencieux, se contentant de serrer l'épaule de son fils et de bercer Bra qui s'était endormie. S'il réussissait à garder sa rage prisonnière, cela n'empêchait pas la colère et la détresse d'exploser intérieurement : les questions fusaient et son impuissance, lui l'un des plus grands guerriers de l'Univers, le frustrait comme jamais. Il n'était pas question ici de n'être pas assez fort ou de ne pas atteindre l'adversaire mais bien de l'absence d'ennemi à combattre. Comment venger sa femme et apaiser son esprit s'il ne pouvait qu'attendre qu'un miracle lui apporte la tête de son assassin ?
Son premier réflexe avait été de mettre ses enfants à l'abri, de les garder près de lui et loin de tout le reste. Végéta avait lui-même besoin de s'isoler pour pouvoir réfléchir à la situation et de temps pour digérer la perte de Bulma. Il devait également se préparer à assumer son rôle de père à plein temps, se sachant investit d'une responsabilité encore plus grande qu'auparavant ; il devait parler à ses enfants, ou au moins à Trunks. Son manque cruelle d'expérience le rendait maladroit parfois, mélangeant des paroles qu'il voulait rassurante à une froideur naturelle.

    - Nous allons rentrer et rejoindre les autres chez Dendé. Il faut coucher ta sœur et tu dois manger un peu.

    - Il faut retrouver celui qui a fait ça et le tuer ! Pourquoi est-ce qu'on n'est pas encore partis à sa recherche ? Pourquoi on ne fait rien ?

    - Parce qu'il n'y a rien que nous puissions faire pour l'instant, Trunks. Nous sommes des guerriers, des combattants... Pas des enquêteurs ni des devins. Nous aurait-il attaqué de front que nous aurions pu réagir mais il a agit sournoisement et nous devons nous en remettre à d'autres personnes que nous pour l'instant.

    - Mais...

    - Je te promet que le moment venu, ta mère sera vengée. Pour le moment, il faut attendre et prendre soin de ta petite sœur. Porte-la.
    Végéta déposa sa fille dans les bras de Trunks, espérant que cela occuperait suffisamment son esprit pour détourner le chagrin pendant un moment. Un instant plus tard, ils s'envolèrent vers le palais divin.


* * *


Les éclairages publiques s'allumaient peu à peu, illuminant les rues de Satan City. La journée de travail était terminée depuis quelques heures déjà et c'était l'heure où les rues se remplissaient à nouveau : bien que la température soit un peu basse pour la saison, les terrasses se peuplaient rapidement et le bruit des discussions s'élevait au même rythme. C'est pour cette raison que Gohan et Videl arrivèrent à pied, peu enclins à attirer l'attention en volant à travers les rues bondées. Tous deux se frayèrent un chemin à travers la foule en prenant garde de ne pas se séparer de plus d'un ou deux mètres : aucun ne souhaitait voir l'autre être pris pour cible par une menace invisible et indéterminée. De plus, Gohan comme Videl avait la désagréable sensation d'être épiés ; mais ni l'un ni l'autre ne fit part de son impression, la mettant sur le compte d'une paranoïa soudaine.
Une demi-heure plus tard, Videl sonnait à la porte de son père. Elle ne tarda pas à s'ouvrir, découvrant Satan lui-même, tout sourire de voir sa fille. Son sourire cependant ne tarda pas à se muer en grimace horrifiée lorsque Videl lui livra les nouvelles qu'elle lui apportait. Satan les fit entrer et s'asseoir dans un petit salon où ils retrouvèrent Boo, occupé à se gaver de bonbons et visiblement peu perturbé par la mort de Bulma. Le champion du monde n'avait malheureusement aucun contact dans la police susceptible de les aider : comme il le fit remarquer, malgré sa célébrité et tout l'amour que lui portait le public, il n'était que champion d'arts martiaux. La discussion s'orienta rapidement vers les raisons qui aurait pu pousser quelqu'un à tuer Bulma mais ils restaient dans l'impasse. Satan fit remarquer qu'il était encore trop tôt pour spéculer et qu'il était plus sage d'attendre que la police ait pu examiner en détails la scène du crime et les travaux de Bulma. Il ne termina pas sa phrase cependant, se figeant soudainement comme s'il cherchait quelque chose dans sa mémoire. Il se leva brusquement et passa dans la pièce d'à coté : un petit bureau, rempli d'enveloppes et de lettres de fans. Après quelques minutes à farfouiller dans son volumineux courrier, refusant de répondre aux questions de Videl et de Gohan, il en revint finalement avec une lettre soigneusement conservée dans son enveloppe.

    - J'avais complètement oublié ! Cet homme m'a écrit il y a quelques mois pour me poser des questions sur vous... Sur tout le groupe, je veux dire. Apparemment il était présent lorsque Goku est parti l'année dernière, et puis comme vous êtes mariés... Enfin bref, je n'ai pas répondu parce que je ne vois pas bien en quoi ça le regarde et que je n'ai pas envie qu'un journaliste vienne mettre son nez dans, euh... Nos histoires, pour le championnat, Cell... Enfin, vous savez. Par contre, il dit qu'il a également écrit à Bulma à propos de ses travaux à lui, qu'elle serait intéressée... Il ne dit pas sur quoi porte ses fameux travaux, c'est dommage. Enfin voilà, je ne sais pas si ça peut aider ; il y a une adresse où le contacter. Il s'appelle Thomas Red, il vit dans la capitale de l'Est.

    - Je ne sais pas trop, dit Gohan en prenant l'enveloppe. C'est un peu louche... Enfin je suppose que ça ne coûte rien de lui écrire et de le signaler à la police.

La discussion s'étendit jusqu'au début de la nuit : Satan avait allumé un feu dans la cheminée du salon et il n'en restait plus que les braises lorsque Gohan et Videl prirent congé du champion du monde.
Tard dans la nuit, quand ils revinrent enfin le palais de Dendé, ils trouvèrent ce dernier accompagné de Piccolo, de Végéta et de son fils en train de manger dans la pièce principale du palais. Videl prit Trunks dans ses bras tandis que Gohan tentait maladroitement d'exprimer sa compassion à Végéta. Cela ne semblait de toute façonpas vraiment intéresser le Saiyan, bien moins en tout cas que de voir son fils recevoir l'affection physique qu'il n'était pas en mesure de lui apporter. Tandis que Videl continuait à serrer l'adolescent en lui parlant à l'oreille, Gohan faisait part aux autres des nouvelles qu'ils apportaient. Il fit lire la lettre à Piccolo et tous s'accordèrent sur le fait qu'il fallait contacter ce Thomas Red. Végéta restait silencieux, n'intervenant que pour insister sur le fait qu'il voulait rencontrer cet homme avant que la police ne soit mise au courant. Tous acceptèrent sans un mot et, peu après, chacun rejoignit ses appartements respectifs.

Dès le lendemain matin, Gohan s'attela à la rédaction d'une lettre. Krilin était d'avis de rendre directement visite à Thomas Red puisqu'ils étaient en possession de son adresse, cela aurait été plus rapide ; mais Gohan, appuyé par sa femme et par C-18, objecta qu'il était préférable de le contacter de la même manière que lui avait préféré contacter Satan et, probablement, Bulma. Comme la veille , Végéta restait en retrait des discussions : il y assistait et semblait attentif mais n'y participait pas, ce qui ne manqua pas d'intriguer les autres. La lettre fut rapidement écrite : Gohan s'était contenté de se présenter succinctement et de relater les évènements des derniers jours. Il demandait à Thomas Red de le contacter si jamais il avait en sa possession un quelconque élément de réponse ou quoi que ce soit qui pourrait expliquer la mort de Bulma. Au fil de la journée, le palais se vida de ses occupants, chacun retournant à son domicile habituel ; seuls restèrent Gohan, Videl, Pan et bien évidemment Piccolo et Dendé. Videl aurait voulu rentrer le soir même mais Gohan souhaitait s'entretenir avec Piccolo, n'ayant pas eu l'occasion de le faire auparavant. Tandis que Videl couchait sa fille avec l'aide de Dendé, l'ancien démon et son élève marchait sous les étoiles.

    - Végéta m'inquiète beaucoup, confia Gohan. Je craignais qu'il soit incontrôlable et qu'il mette la planète à feu et à sang mais finalement, je me demande si je n'aurais pas préféré cela. Au moins nous aurions su comment gérer la situation mais là... C'est tellement inattendu.

    - La situation l'est tout autant. C'est la première fois de sa vie qu'il se retrouve à devoir veiller sur quelqu'un d'autre que sur lui-même et qu'il ne peut tourner sa colère vers personne... Il n'y a pas d'ennemi, personne à combattre et je pense que cela doit beaucoup le perturber.

    - N'y a-t-il pas moyen de retrouver les Dragon Balls sans détecteur ? Ou de créer de nouvelles ?

    - Malheureusement non, Végéta m'a déjà posé la question. Nous pourrions les chercher sans détecteur mais c'est quasiment impossible de toutes les retrouver... Quant à en refaire, cela ne marchera pas : il y en a déjà sur Terre, nous ne pouvons en créer de nouvelles. Je crains que l'époque où nous pouvions ressusciter nos morts ne soit terminée : il faut nous résoudre à affronter la mort pour de bon désormais.

    - Végéta semble l'avoir déjà accepté.

    - Je pense qu'il a fait un choix. Il a réfléchit en stratège, c'est ce qu'il fait de mieux : il a dû choisir entre pleurer sa femme et se concentrer sur ses enfants. Il a un rapport à la mort bien différent du nôtre, il a massacré des peuples entiers et a grandi entouré par la violence... Et ce sans jamais pouvoir compter sur quoi que ce soit pour retourner en arrière et sauver la situation, comme vous avec les Dragon Balls. Je pense que pour lui, il était plus facile d'accepter la mort de Bulma et de s'occuper de ceux qui portent en eux le sang de son peuple et de sa femme.

    - Tu dois avoir raison. Et puis, il vieillit aussi... Il est un peu plus âgé que Papa et lui-même commence à se comporter davantage comme un adulte.

    - Les purs Saiyans sont compliqués, sourit Piccolo.

    - Ça oui... Il n'y a plus qu'à espérer que les nouvelles arrivent rapidement. Je n'en peux plus de rester dans l'expectative.

Piccolo acquiesça en silence. Le lendemain, Gohan et Videl quittèrent le palais avec Pan et retournèrent à leur quotidien, ne pouvant rien faire de plus.

* * *


Les jours avaient passés depuis la mort de Bulma et les nouvelles n'abondaient pas vraiment. Gohan appelait régulièrement Yamcha qui habitait non loin de la Capsule Corporation et était donc bien placé pour se tenir au courant de l'avancée de l'enquête et de la situation des occupants. L'enterrement s'était fait sans remous, de façon traditionnelle : Bulma reposait désormais aux cotés de ses propres grands-parents. Trunks se rendait sur sa tombe presque quotidiennement, souvent accompagné par sa petite sœur et parfois par son père ; ce dernier avait selon Yamcha cessé son entraînement et était plus renfermé que jamais.
Gohan quant à lui avait réussi, grâce à la petite réputation qu'il avait réussi à construire après des années de recherche, à obtenir la garantie que les travaux de Bulma lui seraient confiés une fois que la police aurait terminé son enquête. Cette dernière piétinait : les enquêteurs se trouvaient confrontés à une absence totale d'éléments sur lesquels travailler... Bulma avait momentanément repris la direction de la Capsule Corporation mais s'était rapidement rendu compte qu'elle se trouvait plus à l'aise dans un atelier que dans un bureau : si quelqu'un avait voulu peser sur la société, il aurait fallu assassiner l'actuel président-directeur général ou un membre du conseil d'administration, mais tous se trouvaient en excellente santé. Les services de police passaient au crible ses notes et son courrier mais ne trouvaient rien qui aurait pu faire penser à une querelle avec qui que ce soit ou imaginer que sa mort eut avantagé quelqu'un. Ils se trouvaient en fait dans une impasse totale jusqu'à ce qu'un agent, faisant le tour de la propriété, remarque qu'un massif de fleurs était piétiné juste en-dessous d'une fenêtre donnant sur l'atelier de Bulma ; des traces de pas étaient présentes également et certaines étaient relativement récentes alors que d'autres dataient visiblement de plusieurs semaines. On avait visiblement longtemps observé Bulma avant de passer à l'acte, ce qui excluait définitivement la thèse du cambriolage. L'opération avait visiblement été préparée avec soin. C'était là tout ce qui se trouvait dans le dossier de police... En raison de la notoriété de Bulma et de la Capsule Corporation, les médias accordaient une place de choix à l'affaire, pressant les services de police d'avancer dans l'enquête. Chaque semaine, dans un journal différent, tout un « dossier » était consacré à l'affaire sans jamais apporter d'élément nouveau.
Gohan quant à lui commençait à perdre patience. La réponse de Thomas Red se faisait attendre et devant le piétinement de l'enquête, il se demandait s'il ne valait pas mieux faire part de cette correspondance à la police. Il finit par se raviser, réalisant que si Bulma avait effectivement été contactée par Thomas Red, les enquêteurs trouveraient les courriers et seraient capables de juger s'ils étaient dignes d'intérêt. Il en était là de ses réflexions quand un matin, une lettre portant le nom de Thomas Red fit son apparition parmi le courrier du jour. Pan était partie à l'école et Videl était déjà au travail, il se retrouvait donc seul pour pouvoir lire la lettre en toute tranquillité. Il l'emporta dans son bureau et ouvrit l'enveloppe ; ses doigts tremblant en extirpèrent une feuille couverte d'une écriture semblable à celle présente sur la lettre reçue par Satan. Attrapant ses lunettes posées sur le coin de la table, Gohan débuta sa lecture :

    10 septembre 785
    Capitale de l'Est

    Monsieur Son,
    C'est avec grande tristesse que j'apprends la mort de notre amie commune. Je vous suis reconnaissant de m'en avoir fait part : Madame Brief n'avait pas répondu à mon dernier courrier et je craignais qu'il ne lui soit effectivement arrivé quelque chose. Je vous dois également des excuses pour ne pas vous avoir répondu plus tôt. Suite à cette terrible nouvelle, j'ai dû prendre certaines précautions quant à ma propre sécurité et je n'ai pu trouver le temps de vous écrire avant aujourd'hui. Mais peut-être devrais-je me présenter car si je vous connais bien, je doute que vous me connaissiez – bien que je sois curieux de savoir comment vous avez obtenu mon adresse.
    Comme vous le savez, mon nom est Thomas Red. Je viens d'une famille de libraires et j'en suis un moi-même : je tiens la librairie familiale, construite peu après la naissance de la capitale et qui se transmet de génération en génération. J'ai cependant peur que la tradition ne me survive pas, ma femme ayant quitté ce monde il y a quelques années déjà sans me donner d'enfant et je n'envisage pas de partager à nouveau ma vie avec quelqu'un. Mon seul amour désormais, c'est ma librairie et mes enfants sont ses livres : l'image est un peu surfaite j'en conviens mais je suis particulièrement fier des trésors qu'elle renferme. Je les explore encore moi-même, mes ancêtres ayant accumulés tellement d'ouvrages précieux qu'ils remplissent des pièces entières. C'est en examinant ces montagnes d'ouvrages que j'ai découvert les travaux de mon arrière-grand-père – du moins je présume. Je ne prendrais pas le risque de les partager avec vous dans un courrier si facilement interceptable comme j'ai pu le faire avec Madame Brief, plus maintenant. Sachez seulement qu'ils vous concernent, vous et vos amis, dans une certaine mesure et que c'est d'eux que notre amie et moi discutions.
    Pour être tout à fait honnête avec vous, je ne leur ai pas immédiatement porté grand intérêt. J'ai d'abord cru qu'il ne s'agissait là que de légendes ou autres... Il y a beaucoup de bêtises écrites dans les vieux ouvrages, bien plus que dans les nouveaux – aussi étonnant que cela puis être – et il n'est pas rare d'y trouver le récit de sombres rituels ou des histoires abracadabrantes censées expliquer des évènements inexplicables autrement à l'époque. J'étais persuadé que c'était le cas ici et je décidais que mon arrière-grand-père devait nourrir une passion et une curiosité pour les sciences occultes comme d'autres collectionnent les portraits de chats. C'était avant que j'assiste au soixante-cinquième tournoi des arts martiaux durant lequel un participant – qui, je l'appris plus tard, s'avère être votre père – quitta le ring en volant, portant sur son dos un jeune garçon ! Comprenez bien que si pour vous cela fait partie de votre quotidien, pour toutes les personnes qui l'ont vu c'est assez exceptionnel. L'aurais-je vu à la télévision que cela ne m'aurait pas frappé mais j'étais là, en personnage, dans les gradins et aucun truquage n'était possible. Je ne puis alors m'empêcher de repenser aux travaux que j'ai négligemment mis de coté, certains de leurs éléments me rappelant indubitablement la prouesse de votre père. Je remarquais également parmi les spectateurs quelques personnes qui semblaient plus étonnées par son départ plutôt que par le moyen de transport utilisé : Bulma Brief et Monsieur Satan entre autres.
    Je rentrais aussi rapidement que possible chez moi pour retrouver les papiers de mon arrière-grand-père et vérifier que ma mémoire ne m'avait trompé : j'avais raison et bien qu'aucun de vous ne soit directement concerné par ce qu'ils contenaient, d'une certaine manière il existe un certain lien. Encore une fois, je dois m'excuser de ne pouvoir être plus explicite mais j'ai trop peur de voir ce courrier intercepté ou perdu, au risque de paraître confus. Je contacta Madame Brief quelques jours plus tard, lui faisant part de mes impressions – je pouvais alors me permettre certaines choses qui me sont impossibles aujourd'hui – et comptant sur son intellect pour mesurer le sérieux de la situation. Ma seule crainte était qu'elle me prenne pour un farceur mais j'espérait que, plus habituée que moi aux prouesses dont vous êtes capables et en ayant vu bien davantage, elle pourrait m'éclairer voir expliquer complètement mes suppositions grâce à ses lumières. Ce ne fut malheureusement pas tout à fait le cas, bien qu'elle prit mes questions très au sérieux. Elle comprit également la nécessité de garder ces échanges secrets, pour des raisons qui vous sembleront évidentes une fois que vous aurez toutes les pièces du puzzle en main – du moins autant que j'en possède moi-même.
    Nous avons tous les deux fait de grandes avancées dans la compréhension de ce que nous avions entre les mains, malheureusement trop grandes si j'en crois la disparition brutale de notre amie. C'est la raison pour laquelle je crains pour ma vie aujourd'hui et que j'ai dû quitter mon logement, n'y revenant qu'à de rares occasions et quand le choix ne m'est plus laissé. Néanmoins, si vous voulez bien me rejoindre dans le petit parc qui se trouve en face de mon lotissement le 17 septembre à 13 heures, je pourrai vous en dire beaucoup, beaucoup plus. Je doute que Madame Brief ait conservé la moindre trace de nos échanges car je lui avais conseillé de détruire mes lettres, au cas où...

    Je vous attendrai là-bas. Ne vous inquiétez pas de me reconnaître, je vous reconnaîtrai.

    Thomas Red

Gohan reposa la lettre et retira ses lunettes, soupirant profondément. Il ne savait pas vraiment que penser de tout cela, doutant de la bonne foi de Red. D'un autre coté, il faisait confiance à Bulma : si Red était capable de lui montrer des lettres écrites par elle, alors Gohan lui ferait probablement confiance aussi. Il décida d'aller au rendez-vous et en fit part à Videl quand elle revint le soir même. Elle voulut venir mais Gohan insista pour y aller seul, préférant ne pas l'exposer inutilement.




Dernière édition par Chocoloutre le Ven Sep 04, 2015 10:43, édité 12 fois.
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Re: Une affaire d'identité

Messagepar kouki le Dim Mai 13, 2012 20:14

Superbe chapitre :D
Intrigue toujours aussi bien maitriser.
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Crédits AVS :

Spoiler
Merci à Anaunsa pour la superbe bannière !
Merci à Bushido et niic pour l'aide-scénaristique.
Merci à niic, Tiguor et goget pour l'aide au niveau des fautes.
Et un grand merci à tous les lecteurs !


News : koukishido ! La chaine DU duo d'LS !
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Re: Une affaire d'identité

Messagepar sonluffy-z le Dim Mai 13, 2012 22:48

On s'éloigne vraiment de l'univers de Dragon Ball, c'est triste, profond et très bien rédigé.
Juste les gros "." perso j'aime pas, je préfère de simples tirets mais je m'habituerais.

En tout cas, on voit le début d'une enquête personnelle se profiler à l'horizon avec ce Thomas Red.
Fic Le tournoi ultime : viewtopic.php?f=42&t=5624 Fiction terminé
Ma seconde fic sur le commando Ginyu depuis sa création à sa fin : viewtopic.php?f=42&t=5702 dernier chapitre en date du 18/01/12
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Re: Une affaire d'identité

Messagepar Chocoloutre le Dim Mai 13, 2012 22:59

Merci à vous deux. :)

sonluffy-z a écrit:Juste les gros "." perso j'aime pas, je préfère de simples tirets mais je m'habituerais.

Ouais, c'était la solution de facilité pour que les dialogues se démarquent un peu mais je n'aime pas trop non plus, pour le coup ça se démarque trop. Je vais tester d'autres trucs.

Edit: c'est mieux ?
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Re: Une affaire d'identité

Messagepar tenma le Dim Mai 13, 2012 23:36

Oui j aime bien ça change... Par contre tu as zappé Sangoten! La mère de son meilleur pote vient quand même de mourir
la suite de DB, la véritable histoire du peuple saiyen, et Sangoten en héritier, c'est ici
http://www.lunionsacre.net/viewtopic.php?f=42&t=4781
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Re: Une affaire d'identité

Messagepar sonluffy-z le Lun Mai 14, 2012 17:55

Inikisha a écrit:Edit: c'est mieux ?


C'est plus sobre et on comprend aussi bien pas besoin de se prendre la tête plus que ça.
Fic Le tournoi ultime : viewtopic.php?f=42&t=5624 Fiction terminé
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Re: Une affaire d'identité

Messagepar Batroux le Lun Mai 14, 2012 20:57

Que dire.

L'aspect enquête ne m'attire pas plus que ça.
L'aspect de la menace inconnue, invisible est jouissive. Le dialogue de Gohan et Piccolo sur Vegeta est bien mené, bien ficelé.
Les réactions de Vegeta le sont tout autant.
D'ailleurs deux passages m'ont scié.
Inikisha a écrit:- Il n'y a pas de honte à pleurer. Vas-y, je ne regarde pas.


Inikisha a écrit:Son premier réflexe avait été de mettre ses enfants à l'abri, de les garder près de lui et loin de tout le reste.


Bref j'aime beaucoup...

...Sale con ! Parce que sinon les autres vont se poser des questions.
Fan de Valérie Pécresse.
Vous allez voir flou.
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Chapitre 2

Messagepar Chocoloutre le Ven Juil 20, 2012 2:02

Spoiler
Deuxième chapitre, plus de deux mois après le premier. J'aurais voulu le travailler encore davantage (notamment pour éviter des incohérences futures) mais j'ai décidé d'arrêter là pour pouvoir avancer. :)
Désolé pour le double-post, je pense que c'est plus clair comme ça.
Dernière chose, le titre devrait changer dans les jours qui viennent - si je n'oublie pas.
Voilà, bonne lecture !


I

Chapitre 2

Correspondances


*


Le 17 septembre, peu avant midi, un homme s'engouffra rapidement dans un hall d'immeuble en poussant un soupir de soulagement. Il resta quelques instants dans le couloir, à l'abri de la chaleur écrasante et enleva son manteau bien trop chaud pour la saison. Sa chemise et son pantalon étaient froissés, ce qui lui donnait l'air particulièrement débraillé malgré des efforts apparents pour s'arranger. Sa main essuya la sueur qui perlait sur son front tandis qu'il montait les escaliers aussi rapidement et silencieusement que possible. Arrivé sur le palier du troisième étage, il s'arrêta à nouveau pour jeter un œil rapide par la fenêtre avant de sortir un trousseau de clés de sa poche. Il fit quelques pas pour déverrouiller la porte flanquée d'un huit doré qui s'ouvrit sur un impressionnant capharnaüm : tous les tiroirs avaient été vidés, des livres et des classeurs ouverts et en partie dépouillés de leur contenu jonchaient le sol et le rembourrage des oreillers et des fauteuils formaient comme une fine pellicule de neige sur le sol. Étrangement, l'homme ne sembla pas prêter grande attention à ce désordre. Il ouvrit le réfrigérateur et resta quelques instants devant la porte ouverte à fixer un appétissant morceau de fromage ; il soupira, de lassitude cette fois, et referma la porte. Il enjamba les coussins éventrés pour se frayer un chemin vers la chambre à la coucher : elle se trouvait dans le même état que la pièce principale, le lit ayant été en plus poussé et le matelas retourné. Un instant plus tard, il avait adossé le matelas contre un mur et poussait le lit encore plus loin jusqu'à tomber à genoux. Il n'était pas épuisé mais s'affairait sur les lames du parquet, s'égratignant les doigts pour en soulever une bien précise ; après cinq minutes d'acharnement, il avait dégagé une petite cache dans le sol.
L'inconnu en sortit une chemise plastifiée et l'ouvrit avec soin : il en feuilleta rapidement le contenu, comme pour s'assurer que rien ne manquait avant de la refermer et de remettre les lames du paquet en place. Repoussant le lit à son emplacement initial, il fourra la chemise dans sa besace posée au sol à ses cotés et s'apprêta à quitter son appartement. Alors qu'il passait à nouveau devant le réfrigérateur, il stoppa net sa foulée et resta quelques secondes en suspend : un instant plus tard, il disparaissait parmi les passants en croquant un morceau de fromage.

* * *


Quelques jours avant cet épisode, les parents de Bulma franchissaient les portes du centre de police de la Capitale de l'Ouest. Le capitaine chargé de l'enquête avait souhaité les voir sans en préciser la raison, suscitant l'inquiétude du couple endeuillé. Comme souvent depuis la mort de Bulma, Krilin et sa femme étaient venus avec eux pour les soutenir et pouvoir les soulager d'autant de soucis que possible. Mené à travers de longs couloirs, le quatuor fut laissé dans un petit bureau : le capitaine devait arriver dans un instant à peine. Les parents de Bulma s'assirent sur les deux seules chaises de la pièce et prirent leur mal en patience. Le bruit d'une ventilation se révéla dès que les discussions cessèrent, sans réussir à couvrir l'agitation à l'extérieur du bureau. Presque trente minutes plus tard, C-18 prit son sac posé au sol et annonça qu'elle allait à la recherche du plus impoli des capitaines et qu'elle le ramènerait à coups de talons dans le postérieur ; c'était sans compter sur Krilin qui, en posant la main sur le bras de sa femme, l'apaisa aussitôt. Encore très visiblement agacée, l'ancienne cyborg se contenta de marmonner que c'était absolument honteux et que même des gens comme Cell avait l'amabilité d'être à l'heure, provoquant le sourire de son mari. C'est justement cet instant que choisit le capitaine pour passer la porte, un maigre dossier dans une main et une tasse fumante dans l'autre.
C'était un grand homme, d'au moins un mètre quatre-vingt cinq. Ses yeux enfoncés dans leurs orbites étaient surmontés de sourcils très épais et très noirs. Ces derniers faisaient pourtant pâle figure comparés à l'impressionnante moustache qu'il arborait : noire et épaisse comme ses sourcils, elle dévorait sa lèvre supérieure et semblait sortir directement de ses narines. Sa cravate arborait une jolie tache de nature indéterminée. Passant derrière son bureau, il baigna le quatuor dans un parfum de transpiration et de tabac froid.
De l'autre coté de son bureau, il tendit la main pour serrer celle de Monsieur et de Madame Brief tout en jetant un regard à Krilin et à sa femme, s'étonnant de leur présence. Il se laissa ensuite tomber sur sa propre chaise et ouvrit le dossier.

    - Voilà, donc pour nos deux invités surprises, je suis Rufus Doggett, c'est moi qui suis chargé de l'enquête – Monsieur et Madame me connaissent déjà. Aujourd'hui je voulais vous voir pour vous résumer un peu où on en est et de la suite des évènements... Comme vous pouvez le voir, le dossier est plutôt maigre. Alors, je vais aller droit au but, pour ce qui est de la scène de crime elle-même, nous avons découvert des traces de pas dans le parterre de fleurs sous la fenêtre de son bureau : certaines ont eu le temps de sécher, d'autres non, ce qui nous amène à penser qu'on la surveillait depuis longtemps. Nous avons aussi examiné les différentes serrures et ouvertures et très clairement, quelqu'un a essayé de les forcer mais elle n'était pas très douée car même s'il y a des traces de griffures, aucune serrure n'a été forcée. Votre fille travaillait la fenêtre ouverte ce soir-là, on suppose qu'il a profité de l'occasion.

Ni Krilin ni C-18 n'appréciait le style et l'attitude du capitaine, à la fois débraillé et peu respectueux. Il n'avait pas eu un mot d'excuse pour son retard considérable et déballait les éléments du dossier bruts de décoffrage, sans aucune considération pour les états d'âme des parents de Bulma. Ils prenaient sur eux pourtant, désireux d'en savoir enfin davantage et peu tentés par l'idée de raser le centre de police – concernant Krilin en tout cas.

    - Pour ce qui est de l'autopsie, elle nous a confirmé ce que nous pensions dès le départ, c'est-à-dire que Madame Brief a été assassinée par l'injection de produits. Les analyses ont prouvé sans aucun doute possible qu'on lui a injecté une dose importante de chlorure de potassium, de quoi tuer au moins quatre personnes. Si ça peut vous soulager un peu, elle n'a probablement même pas eu le temps de se rendre compte de ce qui se passait. On a aussi passé au crible ce sur quoi elle travaillait et là, y en a pour tous les goûts : mécanique quantique, théorie des cordes, relativité générale, fonctionnement des moteurs magnétiques... On a même trouvé quelques articles sur la mode et sur les couleurs à porter pour l'été prochain ! Parmi ça il y avait aussi de vieux articles signés de votre main, Monsieur Brief, mais on ne sait pas trop ce qu'elle voulait en faire. On a également trouvé quelques pages sur le... Le... Le qi, semble-t-il ; cela dit on est pas trop sûr, elles ne se suivaient pas.

    - Sur le qi ? Vous voulez dire, les arts martiaux et tout ça ? Demanda, interloqué, Krilin.

    - Oui, c'est ça. Vous connaissez ?

    - Vaguement... J'ai fais du karaté quand j'étais petit, c'est tout ! Se pressa de balayer l'un des hommes les plus puissants de la planète.
    Enfin bref, il y a vraiment de tout. Ce qu'on a quand même réussit à dégrossir, c'est que Madame Brief s'intéressait de plus en plus à la physique et un peu la chimie. Pour autant que nous en sachions, son truc c'était plus la mécanique et ça concorde avec ce qu'on a trouvé de ses travaux. Disons que plutôt que travaux, je devrais dire cours parce que ce n'était pas très poussé – enfin je vous dis ça, je vous répète ce que les grosses têtes m'ont expliqué. Ils pensent que Madame Brief s'y formait en tout cas : mais pourquoi, ça ils ne savent pas. Le fonctionnement de l'univers, d'un corps et des énergies dans l'infiniment grand et l'infiniment petit... récita-t-il en lisant son dossier. On se doute bien qu'il y a une problématique commune à tout ça mais on ne voit vraiment pas laquelle et surtout ce qui aurait pu intéresser qui que ce soit.

Il referma le dossier.

    - En fait, nous n'avons aucune idée de ce qui a pu motiver son assassinat. Rien de ce qui se trouvait dans ce bureau n'était digne d'intérêt à la revente ou même pour la recherche. Si je vous raconte tout ça, c'est pour que vous compreniez à quel point nous en sommes au point mort et que c'est pour ça que nous mettons un terme à l'enquête. On ne referme pas complètement le dossier évidemment mais comprenez bien qu'on ne peut plus lui donner la priorité, à mon grand regret. Notre meilleure piste était le chlorure de potassium mais nous n'avons trouvé aucun vol de ce produit ou disparition mystérieuse. Je suis vraiment navré, croyez-moi, mais on n'a pas le choix.

    - Vous êtes en train de nous dire que plus personne chez vous ne va chercher qui a tué notre amie ? Vous laissez tomber ? Demanda froidement C-18.

    - Eh bien oui...

    - C'est une blague ? Vous ne pouvez pas être sérieux ?

    - Je comprends votre colère mais on ne peut pas faire autrement.

    - Très bien, intervint Krilin. C'est parfait. Vous avez l'air surchargé de travail, ce café ne va pas se boire tout seul.

Tandis que le couple Brief sortait du bureau profondément choqués par la nouvelle, Krilin serrait le bras de son épouse pour l'entraîner vers la sortie. C-18 fulminait et sans son compagnon, elle lui aurait probablement mis son poing en pleine figure – et plus d'une fois. La traversée du centre de police fut chaotique, C-18 couvrant d'insultes et de menaces le capitaine et n'importe qui venant à croiser son chemin en uniforme. Krilin faisait d'énormes efforts pour la tirer vers la sortie, lui rappelant pour la première fois depuis longtemps à quel point sa femme était forte, bien plus forte que lui. Sa fureur s'apaisa heureusement près de la voiture quand elle aida la mère de Bulma à monter. Moins démonstrative, elle ne décolérait pas pour autant, lui promettant que ça n'en resterait pas là, que des recours étaient possibles. Un regard de Krilin la fit taire cependant, réalisant que Madame Brief ne l'écoutait pas vraiment et semblait plutôt chercher les bras de son mari. Le retour se fit dans le silence, seulement troublé par les reniflements de Madame Brief.

La nuit tombait déjà lorsqu'ils arrivèrent à la Capsule Corporation. Aucune lumière n'y était allumée, tous ses occupants étant sortis. Trunks s'était réfugié chez Goten, comme souvent en ce moment ; Bra fêtait l'anniversaire d'une copine et Végéta avait disparu, comme souvent lorsque ses enfants quittaient le domicile familial.
Krilin se gara au plus près et tous sortirent rapidement de la voiture. Madame Brief disparut bien vite à l'intérieur, sans un mot, et bientôt le bruit du verre contre le verre se fit entendre. Son mari s'arrêta à la porte et se retourna vers C-18 et son époux.

    - S'il vous plaît, ne lui en veuillez pas... La journée a été rude et elle...

Il ne termina pas sa phrase, laissant place aux sanglots naissants de sa femme. Krilin les couvrit aussitôt :

    - Ne vous en faites pas. Reposez-vous et n'hésitez pas à nous appeler si vous avez besoin de quoi que ce soit.

    - Merci encore à vous deux. Bonne nuit.

    - Bonne nuit, Monsieur Brief.

La porte se referma, laissant enfin le couple abattu dans l'intimité. C-18 et Krilin revinrent à leur voiture sans échanger un mot : maintenant qu'ils n'avaient plus à se soucier des Briefs, la journée qui venait de se dérouler et les révélations qu'elle avait amenée occupaient toutes leurs pensées. Krilin mit le contact et alors qu'il actionnait le levier de vitesse, la main de C-18 vint se poser sur la sienne. Leurs doigts s'entrecroisèrent et la cyborg serra la main de son mari tandis que le véhicule s'éloignait de la Capsule Corporation.


* * *


Le 17 septembre, peu après midi, Gohan se garait dans le quartier de Thomas Red. Il n'eut pas de mal à trouver le parc où le rendez-vous avait été fixé. Quelques familles étaient déjà présentes, jouant au soleil : trois enfants tirant sur une corde peinaient à garder leur équilibre, secoués par un fou rire et par le Boxer à l'autre bout. Pan réclamait un chien depuis quelques temps déjà et Gohan put apprécier le spectacle tandis qu'il s'installait sur un banc. Les rêves de sa fille jouant avec un ami à poils s'éloignèrent bien vite car il y avait plus important à penser pour le moment. Il scrutait les alentours et restait aux aguets : il doutait d'être vraiment menacé mais il avait déjà payé son excès de confiance par le passé. Le métis regrettait d'être arrivé en avance car malgré la bonne humeur ambiante et les aboiements joyeux du chien, la tension montait au fur et à mesure que l'heure du rendez-vous approchait.
Peu après treize heure et alors que le Boxer surveillait attentivement le déroulement du pique-nique familial, un homme fit son apparition à l'autre bout du parc. Il portait sur son bras un manteau bien trop chaud pour la saison et dans son autre main une chemise plastifiée. Il s'arrêta un instant, essuya la sueur de son front en regardant aux alentours et, repérant Gohan, se dirigea directement vers lui. Au fur et à mesure qu'il approchait, Gohan eut tout le loisir de l'observer plus attentivement. Son visage fatigué lui donnait l'air d'être plus vieux qu'il ne l'était réellement et son nez portait la marque de ses lunettes. De magnifiques auréoles ornaient ses aisselles et son front luisait de sueur. Gohan nota tous ces détails, comme ses habits froissés, et se dit qu'il s'agissait soit d'un homme très peu soigné, soit d'un homme qui n'est pas rentré chez lui depuis un certain moment. Thomas Red s'assit à coté de lui et engagea immédiatement la discussion :

    - Pardonnez mon retard. Je dois redoubler de précautions pour assurer ma sécurité et être certain qu'on ne me suit pas. Je regrette d'ailleurs d'avoir fixé notre rendez-vous si près de mon domicile, j'ai pensé que cela serait plus simple pour vous de le trouver mais ce n'était pas très prudent.

    - Je comprends, enfin je crois. Mais je ne pense pas que nous ayons grand-chose à craindre, assura Gohan. En fait, me concernant, c'est de vous que je me méfie surtout. Sans vouloir vous vexer.

    - Oh non, je le comprend bien. Vous êtes encore dans le flou le plus total et vous n'avez aucune preuve de ma bonne foi. Pour l'instant en tout cas, car je vous en apporte.

    - J'aimerais voir au moins une lettre de Bulma vous étant adressée oui, ce serait déjà un bon début.

    - Tout est là, répondit Thomas Red en lui donnant la chemise. Il y a d'abord ma propre lettre, la première que j'ai envoyé à notre amie puis les documents que j'y avais joint et enfin la réponse de Bulma.

Gohan ouvrit la pochette et débuta la lecture de la première lettre.


24 février 785
Capitale de l'Est

Madame Brief,
Vous ne me connaissez pas mais moi, comme beaucoup de monde, je vous connais. Je connais également votre curiosité et votre talent lorsqu'il s'agit de comprendre ce que les autres ne comprennent pas. J'ai en ma possession des documents qui j'espère vous parlerons davantage qu'à moi et piquera votre curiosité. Je le sais parce que lors du dernier championnat d'arts martiaux, je vous ai vu parler avec l'homme qui est parti en volant. Vous n'avez d'ailleurs pas eu l'air étonnée, à ma grande surprise.
Je reste bref car vous devez être très occupée et que l'essentiel ne réside pas dans ce que j'ai à vous dire mais dans ce que j'ai à vous montrer.

Dans l'attente de votre réponse,
Thomas Red.


Gohan haussa les sourcils, peu convaincu, et prit deux feuillets associés à la lettre. Il fut immédiatement frappé par le papier lui-même : alors que la première lettre était évidemment très récente, sur une feuille parfaitement blanche, les feuillets étaient jaunis, cornés et avaient visiblement subis les affres du temps. Gohan les manipulaient avec précaution, en posant un tandis qu'il examinait l'autre.
Le premier feuillet était couvert de dessins, de schémas raturés et d'autres entourés par un crayon gras. C'est avec étonnement que le métis reconnu les mouvements décrits par les dessins : ils décrivaient avec une précision étonnante les mouvements nécessaires à la réalisation d'un Kamé Hamé Ha ou d'un Genkidama. Les schémas ne décrivaient pas ces techniques exactes mais n'importe qui ayant reçu un enseignement martial poussé les reconnaissaient. Il s'agissait des bases de la concentration énergétique, les mouvements qu'il fallait réaliser pour concentrer son énergie en un point donné de son corps. Ils n'étaient pas suffisants évidemment, il était impossible d'apprendre à ne serait-ce qu'augmenter sa force ou à créer une boule de feu avec ces simples feuillets. Néanmoins ils n'avaient rien à voir avec des arts martiaux communs et peu de personnes sur Terre avaient accès à ce genre d'enseignement.
Il prit ensuite le deuxième feuillet, visiblement l'extrait d'un journal personnel. Écrit au crayon gras, il comportait une annotation en haut : «  Journal de Phinéas Red ».


2 juin 454
Aqsu

Cette journée fut marquée d'un événement étrange. Je suis parti au début de la journée à la rivière pour chercher de l'eau fraîche et, en traversant la forêt y menant, je suis tombé sur une scène très inhabituelle. Alors que je gravissais la petite colline derrière la termitière, je me retrouvais surplombant la petite clairière avoisinante et eut la surprise d'y trouver cinq hommes. Trois étaient alignés côte à côte tandis qu'un autre se tenait devant eux et leur beuglait dessus. Le dernier restait en retrait et observait la scène.
J'ai vite compris qu'il s'agissait d'une sorte de cours ou d'une initiation : cela ressemblait beaucoup aux entraînements militaires que j'avais subi pendant mon service. Celui qui semblait être le chef beuglait de la même manière que mon supérieur. J'étais loin et le bruit de la rivière proche couvrait parfois ses mots mais je compris certaines phrases : « Vous devez vous concentrer ! » ; « C'est en vous concentrant que vous l'atteindrez ! » ; « Il sommeille peut-être en toi, peut-être en moi, en nous tous ! » ; « Chaque coup nous rapproche de lui ! » ; « Chaque fois que la mort te touche du doigt, ton esprit s'élève un peu plus ».
Je n'avais a priori aucune raison de le faire mais je me cachais derrière un buisson pour observer : je ne me sentais pas à l'aise et je craignais d'être découvert. Bien m'en a pris car celui qui restait silencieux tourna soudainement la tête dans ma direction. Je me baissais brusquement et attendit quelques minutes, attendant lâchement de tomber entre leurs mains ; mais au bout de quelques minutes, les beuglements n'avaient pas cessés et j'étais toujours seul. Je ne me risqua pas à jeter un dernier regard et retourna chez moi le plus rapidement possible.
Je n'en ai parlé à personne sauf à Candice. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais je ne veux pas ébruiter l'affaire.


5 juin 454
Aqsu

Candice a probablement bavardé avec ses amies ou alors je sombre dans la paranoïa. Il y a depuis l'autre jour un flot inhabituel d'étrangers dans le village et tous semblent s'intéresser à mon magasin. Je crains de n'avoir fait une bêtise et vu quelque chose que je n'aurais pas dû voir... Je ne sais pas à quoi je dois m'attendre. J'espère qu'ils m'oublieront.


Gohan leva les yeux du feuillet. Thomas Red lui fit signe de lire la dernière feuille.

2 mars 785
Capitale de l'Ouest

Monsieur Red,
Effectivement, ces documents ont du sens pour moi mais ils ne piquent pas ma curiosité. Pour moi ce n'est qu'un banal entraînement d'art martial, peut-être plus poussé que la moyenne – et encore, cela devait être la norme à l'époque. Si vous voulez plus d'éclaircissement, vous devriez plutôt contacter l'enseignant d'un dojo ; je ne suis qu'une scientifique, pas une experte en arts martiaux.

Cordialement,
Bulma Brief


À nouveau, Gohan leva les yeux vers Thomas Red. Celui-ci dit immédiatement :

    - Vous avez vu comment elle élude la question de l'homme qui vole ? Votre père ? J'avais mis le doigt sur quelque chose, vous n'avez pas besoin de le confirmer : elle le fera par la suite.

    - Hmm hmm...

Gohan était dubitatif. D'un coté, ce que Thomas Red lui présentait était un peu maigre et cela aurait pu être fabriqué de toute pièce ; d'un autre, il reconnaissait l'écriture de Bulma et il avait reconnu les techniques dessinées sur le feuillet. Il n'était pas encore convaincu mais il voulait en savoir plus.

    - Écoutez, je dois avouer que c'est intéressant. Dans d'autres circonstances je passerais volontiers l'après-midi à en discuter mais aujourd'hui mon intérêt est ailleurs. Qu'est-ce que ça à voir avec la mort de mon amie ?

    - Mon ancêtre, celui qui a écrit le journal que vous avez lu, a disparu quelques semaines après sa rencontre dans la forêt. Ma famille n'a jamais su pourquoi : en tout cas je n'ai jamais trouvé aucune trace de cet épisode et les membres de ma famille que j'ai interrogé n'en avait jamais entendu parler. Depuis la mort de Bulma, je suis sûr que mon ancêtre a été enlevé ou tué par ces gens-là, même si je ne sais pas vraiment qui ils sont, et qu'ils sont responsables de la mort de Bulma. Je pense qu'ils tiennent beaucoup à rester cachés et qu'ils sont prêts à tuer pour ça.

    - Ils ?

    - Une sorte de société secrète qui essaye de réveiller quelque chose, je ne suis pas sûr quoi. J'ai encore beaucoup à vous dire et à vous montrer mais je voudrais le faire ailleurs qu'ici, je ne me sens pas très en sécurité dans ce parc. Est-ce qu'on pourrait aller chez vous ?

    - Chez moi non, mais on peut aller autre part.

    - Très bien, alors allons-y : peu importe où. Par contre je voudrais passer à ma librairie : j'y ai laissé plusieurs documents et je n'ai pas osé y retourner seul. Mon appartement est sans dessus dessous, je pense qu'ils surveillent aussi mon magasin. Si vous voulez tout savoir, on doit y aller : avec vous, ça devrait bien se passer.

    - Bon. Je vous suis.

Les deux hommes se levèrent et quittèrent le parc tandis que Thomas rangeait précipitamment les documents. La température chutait progressivement et il remit son manteau.




Dernière édition par Chocoloutre le Ven Sep 04, 2015 10:44, édité 9 fois.
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Re: Une affaire d'identité

Messagepar Batroux le Ven Juil 20, 2012 15:17

Bon que dire, toujours très bien.

Le comportement de C/18 m'a un peu "choqué" je ne la voyais pas si proche de Bulma. Mais ma tête a trouvé milles raisons à son comportement humain.
L'intrigue m'a pris, je suis bien rentré dedans.

Pour l'instant, c'est OK pour moi je te donne ma bénédiction pour poursuivre.
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Vous allez voir flou.
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Re: Une affaire d'identité

Messagepar nad45 le Ven Juil 20, 2012 17:50

Batroux a écrit:Bon que dire, toujours très bien.

Le comportement de C/18 m'a un peu "choqué" je ne la voyais pas si proche de Bulma. Mais ma tête a trouvé milles raisons à son comportement humain.
L'intrigue m'a pris, je suis bien rentré dedans.

Pour l'instant, c'est OK pour moi je te donne ma bénédiction pour poursuivre.



Surement parce que grâce à Bulma elle a pu avoir une fille avec Krillin et ça pour une femme c'est le plus important surtout elle qui croyait que ça serait impossible à cause de Géro qu'elle déteste donc elle doit sûrement lui en être extrement reconnaissante
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Re: Une affaire d'identité

Messagepar Pensyves le Ven Juil 20, 2012 18:10

hum "Red" ce nom m'est familier .... Cette histoire de meurtre, tout le reste, a change des habituels enchaînements de combats.
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Re: Une affaire d'identité

Messagepar Bra le Sam Juil 21, 2012 0:30

Elle est énorme cette fic, j'avais pas vu que le premier chapitre avait été posté, je n'avais lu que le prologue et je viens de me taper les deux chapitres.

C'est très éloigné de l'esprit Dragon Ball et ce n'est pas pour me déplaire, c'est triste, sombre, très prenant, et d'une rare originalité.

J'aime la réaction qu'a Vegeta après la mort de Bulma, c'est touchant et sa réaction très humaine me fait penser à la saga Boo pendant son sacrifice.

Il est louche Red, mais son histoire est intéressante, ça me donne très envie de connaitre la suite.

Juste un détail, je trouve ce passage un peu étrange:

Trunks s'était réfugié chez Goten, comme souvent en ce moment ; Bra fêtait l'anniversaire d'une copine et Végéta avait disparu


Quel âge a Bra ? Parce que ça m'étonne de voir qu'elle va fêter l'anniversaire d'une copine en pleine nuit, alors qu'il me semble que ça se passe un an après Dragon Ball.

Ah et aussi, c'est très bien écrit et la présentation est très soignée, j'ai hâte de lire la suite !
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Re: Une affaire d'identité

Messagepar Chocoloutre le Sam Juil 21, 2012 1:33

Batroux a écrit:Le comportement de C/18 m'a un peu "choqué" je ne la voyais pas si proche de Bulma. Mais ma tête a trouvé milles raisons à son comportement humain.

Voilà comme l'a dit nad45, il y a quelques interactions avérées entre les deux femmes et j'ai supposé de mon coté qu'elles sortaient, se voyaient... Elles n'ont pas le même âge mais sont mères toutes les deux, C18 ne connaît plus personne et Bulma étant assez sociable... Enfin je trouve qu'un lien assez fort entre elles deux est facilement concevable.

Batroux a écrit:Pour l'instant, c'est OK pour moi je te donne ma bénédiction pour poursuivre.

Trop aimable :P

Pensyves a écrit:hum "Red" ce nom m'est familier ....

Il doit se retrouver dans plusieurs univers : pour moi c'est (entre autres) le nom du héros dans la version originale de Pokémon. :P

Bra a écrit:Juste un détail, je trouve ce passage un peu étrange:

Trunks s'était réfugié chez Goten, comme souvent en ce moment ; Bra fêtait l'anniversaire d'une copine et Végéta avait disparu


Quel âge a Bra ? Parce que ça m'étonne de voir qu'elle va fêter l'anniversaire d'une copine en pleine nuit, alors qu'il me semble que ça se passe un an après Dragon Ball.

Image Oui eh bien euh c'est une excellente question et il y a une très bonne raison à cela : en fait, je Image

Merci de vos avis en tout cas, ça me fait très plaisir de voir que ça vous plait. :)
Surtout toi Bra, comme tu as développé, je suis content que tu aies été sensible à l'atmosphère que je voulais donner et aux efforts que j'ai fais. (pour la présentation notamment)
J'avais un peu peur de vous lasser rapidement parce que je ne veux pas en dire trop donc vraiment ça me fait plaisir que la mayonnaise prenne. :)
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