San999 a écrit:Par contre, pourquoi se déplacent-ils à pied et pas en véhicule, pour explorer la planète?
Antarka a écrit:Pour pointiller, de combien est la gravité sur Nihilia ? Me semblait que tu avais cité grosso modo 100G au début du tome 1... Les explorateurs sont balaises

Heureusement que vous me le faites remarquer, vous aurez des explications à cela dans les chapitres suivants, si j'arrive à les caser, sinon je les donnerais en commentaires ^^"
Wunsung a écrit:Les aliens ont l'air cool, c'est bien dommage que ce ne soit pas des prédateurs des Nihiliens, ils m'ont l'air faible ! >.<'
Ca par contre, vous aurez une explication, prévue à l'avance cette fois :p
Alors par contre, je parlais de rythme lent mais il va encore se ralentir, pour cause de problème persos, la motivation d'écrire vient un peu moins bien, d'autant que j'ai pas mal de boulot. Enfin, j'espère que je vais prendre un bon rythme et que les choses s'arrangeront, je vous tiens au courant. En attendant, nouveau chapitre !
Chapitre 2 : Eiser.« […]
L’instant sembla durer une éternité. Ses yeux étaient d’un rouge profond, et il me fixait avec ce qui ressemblait à un mépris étrange. Le mépris de l’être qui regarde un insecte. C’était la première chose à laquelle j’avais songé, sans trop savoir pourquoi. Peut-être la façon dont cet être avait tué en une seconde un monstre qui m’avait semblé indestructible quelques instants auparavant. Immédiatement, je fis le lien avec cette puissance intrinsèque que certaines espèces possédaient ; cette capacité à maîtriser l’énergie qui parcourait leurs cellules pour la manifester extérieurement. A ce moment, j’ignorais encore à quel point j’avais raison.
Il s’avança lentement vers nous, aux alentours, les animaux que nous avions observés semblaient avoir fui. Même les immenses scolopendres reculaient doucement, s’éloignant prudemment. Lorsqu’il ne fut plus qu’à quelques mètres, il sembla se pencher un peu vers moi, curieux.
- Que venez-vous donc faire sur cette planète ?
La voix m’avait surpris. Non parce qu’elle connaissait notre langue, il s’agissait là d’un mystère que de nombreux linguistes avaient tentés de résoudre à travers les siècles. L’hypothèse actuelle sous-entendait qu’il s’agissait d’une sorte de conscience universelle qui avait orienté la majorité des langages dans le même sens. Personnellement, je n’y croyais guère, mais ce n’était pas spécialité.
Non, ce qui m’avait marqué, c’était le ton utilisé. Il y avait quelque chose de froid dans cette voix, de la glace à l’état pure, à peine marquée par une pointe de mépris un peu aristocratique. Cependant, la créature ne semblait pas agressive, bien au contraire, elle était plutôt curieuse. Je décidais de répondre avec autant de force que possible, respirant profondément avant de débiter d’une voix un peu plus élevée que je ne l’aurais voulu.
- Nous sommes une délégation de la Grande République. Nous sommes en mission d’exploration des régions inconnues et proposons aux gouvernements locaux de s’intégrer à notre gouvernement. Je suis le Diplomate Oemn, voici le Capitaine Nedlande, le Professeur Oronnax, notre biologiste, et le professeur Consey, notre géologue.
L’être resta parfaitement silencieux un moment, je crus qu’il réfléchissait à ce que je venais de dire, mais il préféra partir sur un tout autre sujet.
- Vous êtes bien faibles pour vous trouver incapable de réagir face à un Crinos. Comment faites-vous pour tenir debout ?
A mes côtés, je sentis le Capitaine se tendre en entendant le ton de la créature. Je le comprenais, en tant que soldat il avait suivi un entraînement rude et était d’ailleurs le seul à ne pas avoir activé le compensateur à gravité de sa combinaison. Ce qui n’empêchait pas qu’il se sente vexé par le jugement de valeur de la chose.
- Nos combinaisons nous permettent de compenser la gravité ambiante, répondis-je avec calme.
La créature acquiesça, son visage s’était redressé, son regard de sang observait l’horizon, il semblait être passé à autre chose.
- Vous n’étiez donc pas au courant de l’existence de Nihila ?
En silence, je prenais note de chaque information qui sortait de la bouche de l’humanoïde. La planète s’appelait donc Nihila, et la créature qu’il venait de tuer était un Crinos. Nous avions bien fait de ne pas donner de nom à l’écosystème avant de vérifier qu’il existait bien des habitants.
- Elle n’était pas signalée sur nos cartes sous ce nom en tout cas.
L’individu, que j’appellerais dorénavant un Nihilien, se détourna en silence, il semblait plongé en pleine réflexion. Je décidais de prendre les devants.
- Pensez-vous que nous puissions rencontrer les responsables de votre gouvernement ?
La créature se retourna, elle affichait un sourire apparemment amusé. Un frisson parcourut mon échine.
Ce fut probablement le voyage le plus rapide que j’ai jamais vécu. Cela n’avait duré que quelques dizaines de minutes ; le temps de retrouver le vaisseau et de le transporter avec nous jusqu’à cet immense palais qui semblait servir de résidence à celui qui nous avait sauvé. Je crus pendant un instant que nous avions eu la chance de tomber sur un des hauts responsables de la planète mais il nous expliqua en chemin ce qu’il en était.
- Vous êtes trop faible pour rencontrer Frost. Tous les Nihiliens n’ont pas la chance de se trouver un jour en présence de notre souverain, ne comptez même pas poser vos yeux sur lui.
Surpris par le ton employé, qui n’était même plus méprisant mais plutôt informatif, je tentais de répliquer.
- Mais il s’agit de la République…
Son ton glacial m’arrêta aussitôt.
- Peu importe l’entité que vous représentez. De toute façon, Frost refusera de se joindre à cela.
Arrivé devant son palais, il nous laissa purement et simplement tomber. Alors même qu’il nous soulevait, nous et le vaisseau depuis que nous étions allé le chercher. Pour cela, il n’utilisait pas ses muscles, mais sa force psychique, nous volions tout trois sans faire d’effort et notre navette flottait derrière, sans qu’il ne semble incommoder par son poids ou celui des dizaines d’équipement qu’elle contenait. C’était bien la première fois que j’observais une telle puissance psychique à l’œuvre. Encore aujourd’hui, je suis disposés à parier mes économies qu’il n’existe pas d’espèce maîtrisant mieux la Télékinésie que ces Nihiliens.
- Je consens cependant à vous autoriser à faire les recherches qui vous plaisent, voilà pourquoi je vous amène ici, vous y serez en sécurité.
Le Professeur Conseil se tourna vers Orannax, ils ne semblaient pas savoir quoi penser. Je les comprenais parfaitement.
- C’est très aimable à vous, commençais-je en me relevant et m’époussetant.
Encore une fois, il ne me laissa pas continuer.
- En échange, j’aimerais m’informer de ce qui se passe au-delà de Nihila. Ce sera un échange de bon procédé.
- Vous ne disposez pas de technologies spatiales ? Demanda Nedlande, curieux.
L’immense humanoïde se pencha vers lui, avec ce qui ressemblait à un sourire satisfait.
- Bien sûr que si. Mais nous ne nous intéressons guère aux autres planètes, aussi nous sommes peu informés de ce qui se passe aux alentours. Mais je suis quelqu’un de curieux.
Cette fois-ci, je peinais à dissimuler ma surprise, et je vis aux visages de mes compagnons que c’était également leurs cas. C’était bien la première fois que nous rencontrions une espèce qui avait les moyens de voyager à travers l’espace mais qui ne le faisait pas. Il était totalement impossible de vérifier les affirmations de cet être mais nous n’avions a priori aucune raison de le contredire.
- Eh bien, nous devons d’abord en parler avec l’officier principal qui est chargé de cette expédition, si vous le voulez bien.
J’avais répondu sans prendre la peine de réfléchir, essayant de conserver une attitude sûre de moi. Celle-ci s’évanouit dès que les yeux rougeoyants se posèrent de nouveau sur moi ; pendant un bref instant je crus lire un éclair de contrariété dans son regard froid et cela me terrifia. Je prenais alors conscience que nous étions piégés, aussi aimable que cette créature paraisse, elle pouvait nous tuer d’un geste de la main. Elle n’avait même pas besoin de nous menacer pour nous le faire comprendre. Au lieu de cela, le Nihilien reprit un ton calme et répondit tout simplement.
- Bien évidemment. J’apprécierais toutefois d’avoir la réponse dans une révolution solaire, si cela est possible.
Nedlande acquiesça aussitôt.
- La liaison avec le vaisseau devrait pouvoir se faire sans aucuns soucis, nous en discuterons ce soir.
Me quittant enfin des yeux, l’humanoïde se tourna vers le militaire. Il semblait satisfait.
- Bien … Suivez-moi, nous allons installer votre vaisseau dans la cour. Il serait regrettable que des Crinos soient attirés par votre odeur. Habituellement, ils n’osent s’aventurer aussi près de nos palais, mais ce sont des créatures d’instincts.
Sans relever la nouvelle remarque quant à notre faiblesse, je notais que la notion de palais semblait parfaitement commune. « Nos palais », cela signifiait-il que chaque Nihilien en possédait un ? Je m’empressais de poser la question, tout en emboîtant le pas de mon hôte.
- Chaque membre de votre espèce possède une demeure aussi vaste ?
Et vaste, je n’en avais pas encore pleinement pris conscience. Alors que je parlais, nous passions sous de grandes arches parfaitement blanche, bien plus lisse que le sol, dressées sur plus de six mètres, qui ouvrait sur une cour. Seule la dernière comportait une titanesque porte, que notre hôte fit s’ouvrir d’un geste de la main. Le vaisseau flottait à une dizaine de mètres du sol, projetant une ombre sombre sur nous.
- Habituellement, c’est plutôt un par famille, quoiqu’il arrive que des enfants aillent construire le leur s’ils jugent qu’il n’y a pas la place pour eux dans celui de leur frère.
Un palais comme ça pour chaque famille ? C’était une construction immense et nous avions parcouru plusieurs kilomètres sans rien voir, même au moment d’atterrir, je me souviens avoir jeté un coup d’œil au hublot sans voir une seule construction. Cette espèce semblait assez peu répandue, même sur leur propre planète. C’était rassurant étant donné leur puissance ; un moyen de la nature pour les contrôler.
Une phrase de notre hôte me fit brusquement tiquer. Ils construisaient leur palais seuls ? Un nouveau coup d’œil aux immenses murs qui nous entouraient m’apportait une réponse. Ils n’étaient pas taillés. Ces constructions s’étaient dressés du sol par la seule force de la volonté de leur créateur, c’était de la matière brute, à peine amincis pour lui donner un aspect lisse. De la terre que la puissance psychique de ses êtres avait forgée en palais. Je comprenais maintenant la magnificence de ces habitats, ils pouvaient se le permettre.
Outre le bâtiment central, disposés en demi-cercle, il y avait deux ailes, elle-même encadrés par de grandes tours qui terminaient tantôt en pointe, tantôt en petite coupole, sans jamais qu’elles ne jurent l’une avec l’autre. Tout cela était d’une blancheur immaculée, seule l’ombre donnant un semblant de relief à l’ensemble.
Brusquement, notre navette retomba au sol, soulevant un peu de poussière.
- Vous pouvez contacter votre commandant, annonça le Nihilien, mais cela ressemblait à un ordre.
Alors que Nedlande rouvrait déjà la rampe pour grimper dans le vaisseau, je me tournais vers la créature qui s’éloignait.
- Au fait, nous ne connaissons toujours pas votre nom.
Le grand humanoïde se retourna à demi, me fixant d’un œil de sang. J’ai craint un instant d’avoir commis la pire bévue de ma vie, mais il se contenta de répondre d’un ton froid.
- Mon nom est Eiser.
Voyant qu’il s’était arrêté pour me répondre, je poussais un petit peu ma chance.
- Aurons-nous l’occasion de rencontrer d’autres membres de votre espèce ?
Là encore, sa réponse fut assez laconique.
-Nous nous rendons peu visite, mais vous croiserez probablement mon fils.
Soudain, son visage se tourna dans une autre direction.
- Le voilà d’ailleurs.
Un être de beaucoup plus petite taille fit son apparition, sortant d’un bâtiment annexe. Il avait les mêmes yeux rouges, un corps taillé de la même façon que son père mais en miniature, ses traits étaient fins, plus jeune, mais tout aussi méprisant. Deux cornes saillaient de son crâne, encore assez petite, elles se relevaient un peu vers le ciel à leurs extrémités. Sans saluer son père, il le considéra un moment, puis son regard tomba vers nous. Il était plus petit que moi, mais je sentais comme une impression confuse qu’il aurait pu me tuer d’un seul regard.
- Aujourd’hui, nous avons reçus des invités venu d’outre-espace. Je compte sur toi pour les traiter avec tout le respect qu’on doit à des explorateurs. D’accord, Cold ? »
Extrait du rapport du diplomate Oemn à l’intention de la République.
Publié sous le titre « Ces Régions inconnues qui nous contemplent. » et considéré comme un récit de science-fiction jusqu’à l’avènement de Cold.