Axaca a écrit:J'adore, c'est très bien écrit, ça colle bien avec l'histoire, je te donne donc mon approbation pour continuer, en tant que fan des métis-sayajin, celui t'es indispensable (bien que notre arnaqueur de chef te l'ai déjà donné^^)
Thank you
Ton commentaire me rassure ^^' J'avais peur de prendre un mauvais départ avec "l'élément divergeant" que j'ai choisi, à savoir la mort de Gohan, mais finalement, ça a l'air de bien passer jusqu'à maintenant. Tant mieux ! Je suis vraiment content.
Merci pour les compliments en tout cas
Ca fait toujours très plaisir d'avoir des retours sur un travail qui a demandé (et qui demande encore...) beaucoup de temps ^^
Sinon je ne pensais pas qu'il y avait autant de "metis-fans" en ces lieux xD Me voilà bien entouré... j'ai intérêt à faire profil bas et à vénérer Saint Gohan, Saint Goten et peut-être même Saint Chibi-Trunks
En dehors de ça, je profite de ce commentaire pour vous annoncer que... j'ai pas beaucoup avancé ces derniers jours... à peine rentré de l'internat que je tombe malade... ... ... deux fois de suite... -_-'
Mais dès demain, je me remet à écrire. Une fois mon chapitre en cours terminé, je publierai le second ici. Car oui, j'ai quelques chapitres d'avance ^^ C'est le but que je cherche à atteindre.
Donc bien entendu, histoire de garder une petite marge d'avance, je les publierai au fur et à mesure qu'un nouveau chapitre sera écrit. En gros, je publierai le chap002 lorsque le 005 sera terminé, le 003 lorsque le 006 sera terminé à son tour etc ^^ Mais comme certains seront un poil plus courts, je finirai par avoir (au fur et à mesure) une bonne dizaine de chapitres d'avance, ce qui me donnera un peu plus de temps pour écrire encore mieux et assurer une publication bimensuelle (deux par mois pour ceux du fond qui suivent pas xD
)
Encore une fois, merci à vous d'être passé par là, d'avoir accordé votre modeste temps à lire mon premier chapitre et de l'avoir commenté si positivement
EDIT :Je n'ai pas encore repris ma fic, mais comme je suis sur le point de terminer le chapitre 005, je poste celui-ci aujourd'hui
Ce chapitre est un chapitre de transition, il ne s'y passe pas des tonnes de choses, mais après l'avoir relu, il fait parti de ceux dont je suis le plus satisfait !
Ça ressemble à un épisode filler de DBZ lol et je ne cache pas mon intérêt pour ces épisodes lorsqu'ils sont bien construits
(je pense principalement à ceux qui racontent les aventures de Gohan alors que Piccolo l'a abandonné dans le désert, à celui où Gokû et Piccolo passent leur permis de conduire, ou encore à ceux qui précèdent le Cell Game). J'ai voulu réaliser un chapitre qui donnerait la même impression de légèreté. Le but n'était donc pas de faire avancer le scénario principal, mais surtout de créer un lien entre le premier chapitre et le prochain, qui sera vraiment le premier grand pas vers un scénario plus personnel, un chapitre où l'histoire commencera réellement à diverger par rapport à l'original.
Bon, j'espère que vous ne vous ennuierez pas trop en lisant celui-ci. Bonne lecture
Chapitre 2Entre surprises et découvertes : Gohan est parmi les démons de l'Enfer !Au cœur d'un désert, situé au fin fond d'une région réputée pour être inhospitalière à cause de sa température excessive et de son absence presque totale d'eau, une lueur scintillait à l'horizon. Elle était parfaitement ronde. On aurait dit que le soleil avait rapetissé et qu'il s'était posé parmi les dunes. Par moment, la lumière devenait si intense qu'elle émettait un flash aveuglant, très bref. En principe, les déserts ne comportaient pas de nuages, mais celui-ci avait l'air d'en posséder... Non ! C'était la lueur : tout autour d'elle, le sable se soulevait ! Il lévitait.
La sphère lumineuse paraissait même attirer le sable des alentours vers elle. Des millions de grains dorés s'envolaient droit vers cette lumière blanche. On aurait dit qu'ils étaient attirés comme des aimants. Une fois suffisamment proches, ils se mirent à tournoyer violemment autour de la sphère mystérieuse jusqu'à remonter très haut dans le ciel. C'était le début d'une tornade terrible ! La force et la vitesse avec laquelle tout ce sable tournait dépassait de loin la violence de n'importe quelle tempête de la région. Tout à coup, un éclair vint s'abattre à proximité de la lumière mystérieuse. Aussitôt, la tornade cessa. Tout le sable qui lévitait haut dans le ciel se mit à pleuvoir lentement.
- Pas moyen de me concentrer ! Maugréait quelqu'un derrière l'épaisse fumée provoqué par la tempête.
La fumée commençait à se dissiper. On ne voyait pas encore ce qui se cachait à l'endroit où la lueur se tenait l'instant d'avant.
- Cette fois... v... vos chances de victoires seront de zéro.- T... tais-toi !
- P... plus qu'un an... Profitez bien de vos existences d'ici là...! - Tais-toi !!
- Finalement, v... votre victoire ne sera que de courte durée... vous serez tous pulvérisés comme des insectes...!- FERME-LA !! Hurla la même voix depuis l'autre côté du voile de fumée dorée.
Une explosion survint soudainement, soulevant à nouveau du sable sur plusieurs mètres de haut. Quelque chose s'envola alors depuis le nuage de fumée et s'en alla à l'horizon. Après plusieurs minutes, le calme était revenu. Le sable pleuvait toujours et scintillait sous les rayons brûlant du soleil.
Sur son île, Kame Sennin avait repris ses habitudes.
- Un ! Deux ! Un ! Deux ! Un Deux ! Allez, maintenant on écarte les cuisses !- Oui ! C'est ça !! On écarte bien les cuisses ! Répétait le vieil ermite en se rapprochant de l'écran de télévision, espérant très certainement qu'il verrait mieux, la bave au coin des lèvres.
- Mutenrôshi-sama(1)... vous croyez que le moment est bien choisi pour ce genre d'activités... Déplorait Kulilin, assis à côté,
- Kulilin, tu apprendras avec le temps que ce genre d'activités, comme tu dis, n'ont pas d'heure ! Un ! Deux ! Un ! Deux ! Un...
- Franchement... ! Marmonna l'ancien disciple du vieillard. Gokû est mort hier. Je ne sais pas comment vous faîtes pour être aussi insouciant...
- Tant que Bulma n'aura pas terminé de construire un cercueil réfrigéré pour y conserver le corps de Gokû, elle ne pourra pas passer à la réparation du scaouter du Saiyajin ni partir à la recherche des Dragon Ball. Alors en attendant, pourquoi manquerai-je une émission aussi fraîche, aussi douce, pleine de... de rebondissements ! Pleine de … Aaah ! Kulilin, vite, donne-moi du PQ, je saigne du nez !
"Quel vieux cochon", avait pensé son élève... et encore... il l'avait pensé dans le plus grand respect. Sans quoi Kulilin l'aurait plutôt qualifié de vieux tordu, ou pire...
- Kulilin ! J'ai terminé ! Tu peux m'aider à soulever le corps de Son-kun, on va le placer dans son cercueil. Avait crié Bulma depuis l'autre bout de la petite maison de l'ermite.
- O... oui j'arrive ! Lui répondit le petit au crâne rasé en la rejoignant.
- Mais... Kulilin... mon PQ...?
En attendant que Bulma confectionne un cercueil réfrigéré, le corps de Gokû avait été déposé sous un drap blanc, sobre, à l'étage, dans la chambre. En revanche les volets étaient restés grand ouverts : il n'était pas question de tout fermer, de s'endeuiller encore plus. Gokû n'aurait pas souhaité un tel chamboulement. Kulilin avait justifié :
Je pense qu'on ferait mieux de laisser les volets ouverts. Tel que je le connais, si Gokû pouvait communiquer avec nous, il nous dirait
« Non ! Fermez pas les volets ! C'est pas si grave, j'suis juste mort ! Pas b'soin d'en faire autant ! »Tout le monde avait rit. Il faut dire que Kulilin l'avait bien imité. Son interprétation réussie leur avait permis de sortir de l'ambiance morose qui tentait de s'installer. Cependant, par respect pour le défunt, tout le monde avait passé la nuit au rez-de-chaussez. À vrai dire, une autre raison avait contraint le trio à s'organiser de la sorte : dormir à côté du corps sans vie de Gokû aurait été déprimant. Bien qu'il allait très vite ressusciter, le voir ainsi, même recouvert par un drap, causait beaucoup de peine à ses amis. Chacun avait fait un effort pour tenter de vivre normalement, par pudeur sans doute, mais aussi pour ne pas ajouter plus de chagrin qu'il n'y en avait. Mais qu'on veuille y penser ou non, Gokû était mort.
Kame Sennin ne le montrait pas, mais lui aussi était très affecté par la perte de son ancien élève. Ce matin, il s'était réveillé tôt et s'était avancé sur la plage bordant sa maison, regardant l'horizon par delà la mer bleue et calme, à peine éclairée par le soleil , soleil que l'ermite avait devancé puisqu'il s'était levé avant lui. D'habitude, il devançait le soleil aussi, mais c'était avant tout pour feuilleter une revue cochonne, sans se faire surprendre par Umi Game, sa tortue. Mais aujourd'hui, il s'était levé parce qu'il avait luté contre sa propre faiblesse qui l'avait tourmenté toute la nuit. Si Kulilin et Bulma ressentaient de la peine, Kame Sennin, lui, ressentait plutôt de la colère. Oui, de la colère envers lui-même : si seulement il était plus fort ! Si seulement il était encore l'homme le plus fort de la Terre, se disait-il ! Il aurait pu affronter Radditz lui-même... mais là, l'ennemi était encore plus fort que Piccolo Daimao contre qui il n'avait rien pu faire autrefois, dans sa jeunesse. Alors, pour retrouver son calme, il était sorti prendre l'air.
Lorsque le corps de Gokû fût placé dans le cercueil réfrigéré, Kulilin s'apprêta à partir à la recherche des Dragon Ball.
- Bon, je vais m'occuper de réunir les Dragon Ball manquants. Sachant que Gokû en possédait déjà 3, il n'en manque plus que 4.
- Kulilin, attends. Je vais venir avec toi. Ça me rappellera le bon vieux temps ! Laisse-moi juste cinq minutes pour prendre quelques affaires.
- Très bien ! Je te laisse prendre le Dragon Radar aussi.
- Entendu. Je vais aussi emmener ma boite à Capsules.
- Bonne idée !
- Évidemment ! Je te rappelle que je ne sais pas voler contrairement à toi. Taquina la jeune héritière de la Capsule Corporation.
Une fois le duo prêt à partir, il fût décidé que Kulilin soit aux commandes de l'avion-capsule étant donné que Bulma avait veillé toute la nuit pour concevoir le cercueil de Gokû. Elle avait besoin de repos, mais surtout, son sommeil durant le trajet vers la boule la plus proche lui permettrait de faire une pause au sujet de la disparition de son ami d'enfance. D'autant plus qu'elle venait de revoir le corps de Gokû en le plaçant dans le cercueil. Cela avait ravivé sa douleur et sa tristesse, même si elle faisait de son mieux pour ne rien laisser passer.
- Bon. On va pouvoir se mettre en route. Bulma-san, tu es prête ?
- Oui, tu peux y aller.
Le hublot avant du véhicule se ferma dans un bruit mécanique. Le moteur enclenché, les réacteurs arrières s’orientèrent pour permettre le décollage mais subitement, Kame Sennin frappa contre le hublot avec sa canne en bois.
- Attendez, attendez ! S'agita-t-il en levant la voix pour couvrir le bruit de l'engin.
Bulma ouvrit le hublot avant.
- Si c'est pour nous demander de vous ramener des magasines érotiques, c'est pas la peine...
- Non ! Pour qui tu me prends !?
- Pour le vieillard pervers que vous êtes !
- Bah pour une fois c'est pas ça !! Éructa l'ermite en tapant l’extrémité de son bâton contre le sol. Regarde, quelque chose vient vers nous !
- Où ?
- Là ! Montra-t-il en pointant la direction située sur sa droite avec son bâton.
- Je vois rien. Vous êtes gâteux Kame-jii(2)...
- Moi je vois quelque chose. Réagit Kulilin en se penchant pour voir par dessus l'épaule de sa camarade.
Moins d'une minute plus tard, le nouvel arrivant accostait.
- Sacré nom de dieu ! Quel endroit paumé. C'est que j'ai bien cru que je n'allais pas réussir à trouver. Fit-il en descendant de son véhicule.
Kulilin coupa le moteur de l'avion-capsule pour mieux entendre son interlocuteur.
- Tu es... heu...
- Yajirobe ! T'es donc incapable de retenir un prénom crâne d’œuf !
"Crâne d’œuf !" Et lui alors ? Avec ses cheveux qui partaient dans tous les sens, son embonpoint, sa façon vulgaire de s'adresser aux gens... pff ! Le crâne d’œuf en question s'était senti un peu piqué par le qualificatif de Yajirobe, mais il n'avait pas daigné y répondre, laissant le champ libre à son interlocuteur qui poursuivit :
- Bon ça fait rien. Je viens de la part de Karin.
- Un message de la part de Karin-sama ?
- Ouais c'est ça. Moi, Yamcha, Chaozu, Ten-quelque-chose et toi, on va devoir suivre un entraînement au sanctuaire.
- Au sanctuaire ? Mais alors, nous serons entraînés par Kami-sama !!?
- Ouais ! Ça me les casse de devoir y aller, d'ailleurs... ! Rouspétait déjà Yajirobe.
- Dans ce cas, je vais m'occuper de retrouver Yamcha et les autres et nous te rejoindront à la tour Karin.
L'échange d'informations terminé, chacun quitta Kame House ; Kulilin et Bulma partirent vers l'Est, en direction de la boule la plus proche, tandis que Yajirobe prit la direction de l'Ouest pour rejoindre la Tour Karin.
Kame Sennin était resté sur son île. Il se devait, en tant qu'ancien maître de Gokû, d'informer Chi Chi et Gyûmaô de la situation, d'autant plus qu'il avait également été le maître de celui-ci il y a plusieurs années. Il avait donc commencé à rédiger un courrier afin de mettre la jeune épouse et son père au courant de la mort de Gokû mais aussi du pauvre petit Gohan. Mais comment allait-il pouvoir leur annoncer une chose pareille... !? Installé devant sa table basse sur laquelle il avait prévu une pile de feuilles blanches, il ôta le capuchon de son stylo plume et se lança dans la rédaction de son courrier.
« Chère Chi Chi... Je dois t'annoncer quelque chose de bien malheureux... » Non !
« Chi Chi-san, en tant qu'ancien maître de Gokû, je me dois de t'informer qu'il nous a quitté... » Non plus ! Aah ! Ça fait bien longtemps que je n'ai rien écrit moi... ! Je ne sais pas comment lui dire... huuum... voyons, voyons... ! Ah je sais ! Hé ! Tortue ! Viens voir ici !
Plusieurs minutes après, Umi Game se présenta près de la table basse de Kame Sennin. Oui, plusieurs minutes après... c'est qu'une tortue après tout... !
- T'en a mis du temps ! Tu te fais vieille ! Bon... aide-moi ! Comment annoncer à Chi Chi que son mari et son fils sont morts ?
- Sennin-sama(3), je vous signal que vous ne datez pas d'hier ni d'avant hier vous non plus... vous vous faîtes vieux aussi... !
- C'est pas ce que je te demande ! Vociféra le vieillard en agitant les bras.
- Baaaah... je ne sais pas moi ! Je suis une tortue... ! Je n'ai jamais eu besoin d'écrire de courrier...
- Improvise satanée bestiole ! Et essaye de ne pas mettre aussi longtemps que pour venir me voir quand je t'appelle ! Surtout que j'aurais pu être en train de mourir et tu serais arrivé trop tard ! J'aurais pu casser ma pipe !
- Z'êtes immortel...
- Et alors ?
- Et alors vous ne pouvez pas mourir !!
- Arrête de gueuler ! J'aurais très bien pu avaler ma bière de travers... ! Ça ne pardonne pas !
- N'importe quoi... quelle vieux ronchon ! Et libidineux en plus de ça...
- Je t'ai entendu !
Devant la maison, un bruit étrange semblait se rapprocher. Mais les deux habitants de Kame House étaient trop occupés à se crêper le chignon pour y prêter attention. Après que les insultes eurent finit de pleuvoir, ce fût la bagarre : Kame Sennin avait bondit sur sa Tortue, mais elle se glissa avec difficulté, (et lenteur) sous la table basse, justement trop basse pour qu'elle puisse y trouver refuge. Résultat : le meuble se renversa en heurtant au passage la mâchoire du vieil ermite avec élan, les feuilles encore vierges s'envolèrent, un magasine
Sukebe caché dessous glissa par terre et s'ouvrit sur une double page montrant deux jeunes femmes totalement dénudées et le stylo plume roula par terre jusqu'à une chaussure à talons posée sur le plancher, un peu plus loin.
La propriétaire de la chaussure se pencha pour ramasser le stylo.
- C'est qu'on s'amuse bien ici apparemment ! Prononça sèchement une voix féminine.
- Ah ! Mutenroshi-sama ! Ça fait tellement longtemps ! Comment qu'c'est ? Questionnait joyeusement une voix plus rauque en s'avançant devant la propriétaire de la voix précédente.
- Aie, aie, aie... ! Heu... oui, ça va, ça va ! Hein !!? Gyûmaô !!? S'exclama Kame Sennin après avoir retrouvé ses esprits. Si... si tu es là... alors Chi Chi...
Mais il fût interrompu avant d'avoir terminé de formuler sa question.
- Ouais ! Je suis là. Dit-elle en repassant devant son père.
- O... oui, maintenant j'ai vu... C... content de te revoir. Prononça Kame Sennin avec un léger bégaiement, passant une main derrière son crâne en tentant de prendre un air naturel et décontracté.
- Bah, allons droit au but. Où sont mon Gohan-chan et Gokû-sa(4) ? J'avais d'mandé à ce qu'ils ne traînent pas trop et 'y sont d'jà partis d'puis hier ! Dit la jeune épouse en agitant le stylo plume qu'elle avait ramassé plut tôt.
- À... à vrai dire... heu... Je vais t'expliquer.
- Quoi ? 'Y sont pas là ?!
- En fait...
Et Kame Sennin, expliqua les récents événements à Chi Chi et Gyûmaô. Bien sur, il fît un effort pour ne pas dramatiser la situation, alors il adopta un ton rassurant, peut-être trop... presque insouciant en fait... ! Mais au moins, Chi Chi et son père étaient informés ; Plus besoin d'écrire une lettre.
- Mais... mon... mon G... Gohan-chan est... il a vraiment été... !? Prononça-t-elle au bord des larmes.
- O... oui !
Évidemment, ce fût un choc pour la jeune femme. Elle venait d'apprendre la mort de son seul enfant. Gyûmaô s'exclama ensuite :
- Mais... et Gokû !!? Qu'est-ce qu'il a fait !?
- M... mort. Il est mort ! Lui répondit son ancien mentor en essayant d'être le moins dramatique possible.
Chi Chi commença à vaciller et finit par tomber dans les pommes, ou plutôt dans les bras de son père qui l'avait rattrapé. Elle fût installée sur le canapé rouge du salon de Kame Sennin. Umi Game agitait lentement une épaisse feuille de palmier pour lui faire un peu de vent tandis que Gyûmaô et son ancien maître s'étaient installés devant la maison pour poursuivre la discussion.
- Pauvre p'tit Gohan... lui qui s'faisait une joie d'rencontrer les amis à son père... Soupira le père de Chi Chi en s'exprimant toujours avec son fort accent.
- Ne t'en fais pas. Kulilin et Bulma viennent de partir à la recherche des Dragon Ball. Lorsqu'ils auront les 7, nous pourrons demander la résurrection de Gokû et de Gohan à Shenron. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils soient de nouveau parmi nous.
La sagesse avait parlé. Même si c'était une épreuve douloureuse, la mort de Gokû et de son fils n'étaient que temporaire. Rien ne servait de s’apitoyer sur leur sort. Il fallait à présent aller de l'avant, car bientôt, un danger d'une toute autre ampleur allait s'abattre sur la Terre. Gyûmaô qui avait suivi l'enseignement de Kame Sennin comprenait donc très bien la façon de penser de son ancien maître.
- Ouais, z'avez raison ! Alors comme ça, Gokû vient d'une aut' planète ?
- Hum. Son grand-père, Gohan, m'avait parlé d'un mystérieux bébé que la nature avait doté d'une queue de singe. Il m'avait aussi dit qu'il avait trouvé ce nourrisson à quelques pas d'un immense cratère au sein duquel il avait vu un engin étrange. Expliquait Kame Sennin. Les paroles de Radditz, le frère de Gokû, confirmaient ce que Gohan m'avait raconté autrefois.
- Je vois. 'Y m'avait jamais parlé d'ça. Faut dire, Gohan et moi, on s'était plus vu beaucoup avant qu'il ne meurt... Mutenrôshi-sama, vous pensez qu'la force de Gokû est due à ses origines extra-terrestres ?
- C'est ce que son frère aîné semblait sous-entendre. Mais il ne le connaissait pas. Moi qui me suis chargé de son entraînement, je peux dire que Gokû n'est pas uniquement fort naturellement. Non. Il doit sa force et sa technique à ses entraînements intensifs, à sa volonté de toujours vouloir progresser ou plutôt de se surpasser.
- Alors vous pensez qu'y pourrait parvenir à nous débarrasser des deux aut' Saiyajin ?
- D'après les renseignements que Piccolo a obtenu du frère de Gokû, ceux là seront d'un tout autre niveau. Je crains le pire, hélas. Néanmoins, j'ai bon espoir quant aux progrès que pourra faire Gokû. C'est pourquoi je dirais qu'il y a encore une petite lueur d'espoir ; Lueur d'espoir que je place dans une nouvelle union avec Piccolo.
- A... Alors, si j'comprends bien, vous pensez qu's'il combat seul, Gokû...
- C'est ça. Seul, il mourra une deuxième fois. Et l'espèce Humaine disparaîtra à son tour. Autrement dit, je pense que si Gokû et Piccolo parviennent à vaincre leurs adversaires, ce sera de peu.
Gyûmaô restait sans voix devant cette révélation. La situation était grave, bien plus qu'elle ne l'avait jamais été et pour le moment. La Terre ne comptait pas de combattant joker dans ses rangs pour remporter la victoire à coup sûr. Le seul guerrier qui aurait pu remplir ce rôle était bien sûr Gokû qui reposait pour le moment dans la chambre à l'étage, allongé dans son cercueil réfrigéré, les bras croisés et le regard paisible.
Devant la fenêtre de la pièce, une mouette s'était posée sur le petit rebord. Ses congénères volaient par dessus la maison. Les vagues étaient lentes et s'étendaient avec douceur sur la plage, soulevant de minuscules gouttelettes salées qui venaient se déposer sur les premières touffes d'herbe bordant Kame House. L'ambiance était propice à une petite sieste ou à un bain de soleil. Mais c'était surtout ce qu'on appelait communément « le calme avant la tempête ».
De leur côté, Kulilin et Bulma approchaient de leur destination. Depuis l'avion-capsule, on pouvait déjà voir la région qui abritait l'un des Dragon Ball : à l'horizon, tout était vert. La vallée se prolongeait sur des dizaines de kilomètres entre des arbres au feuillage dense et un parterre de végétation luxuriante. Les arbres étaient nombreux, mais pas assez rapprochés les uns des autres pour que l'on puisse parler d'une forêt. Ils étaient disséminés ici et là, parmi les herbes hautes et souples qui se courbaient au gré du vent. Au loin, contrastait un orangé vif appartenant à de très hauts sommets rocailleux. La base de ces montagnes étaient parsemées de végétation pareille à celle de la vallée, mais plus le sommet se prolongeait verticalement, moins il était recouvert de verdure. Aux commandes de l'appareil, Kulilin constatait ce dégradé entre la base verte et le sommet orangé. La région lui paraissait très accueillante. Après s'être rapproché encore un peu, il se chargea de réveiller Bulma pour la prévenir que le Dragon Radar indiquait qu'ils n'étaient plus très loin de la boule qu'ils recherchaient.
- Hé, Bulma-san ! Réveille-toi. Nous sommes arrivés.
Après un loooong bâillement, elle s'étira, se frotta les yeux, se passa la main dans les cheveux pour ôter les quelques mèches qui lui tombaient dans les yeux et enfin, elle fût à peu prêt réveillée.
- Eh ben dis donc, heureusement qu'on était pas en train de s'écraser...
- Hein ? Pourquoi tu dis ça ?
- Comme ça, comme ça... Dit-il pour éviter de la mettre dans tous ses états au cas où elle n'aurait pas apprécier son humour. Regarde, on est tout prêt. Le Dragon Ball doit être dans les parages. Continua-t-il pour changer de sujet habilement.
- Quelle belle région ! S'extasia la jeune femme en regardant par l'un des hublots situé à gauche du véhicule.
- Je vais me poser devant cette énorme montagne.
Une fois l'appareil au sol, ses deux passagers pouvaient enfin commencer leur recherche du premier Dragon Ball, guidés par le Dragon Radar.
En Enfer, au bout d'un chemin de terre délimité par de petits buissons constitués de milliers d'épines, s'échappaient des rires francs, rauques, parfois aiguës. En s'approchant, on pouvait constater que les ricanements provenaient d'un long bâtiment rectangulaire, pourvu d'une rangée de dents, ou plutôt de crocs pointus bordant la base du toit. Plus haut sur la toiture, un panneau en bois épais, portant la gravure
Hell Laugh(5) avait été planté vulgairement sur le toit. Lorsqu'il était arrivé devant le bâtiment, Gohan s'était demandé comment le panneau pouvait bien tenir... il avait même pensé « j'espère qu'il n'y a pas de tempête en Enfer, sinon ce n'est pas le panneau mais la structure complète qui va s'écrouler... ça n'a pas l'air bien solide... ! »
Gozu l'avait coupé dans ses pensées pour lui dire qu'ils étaient arrivé ! C'était donc le restaurant où ils allaient prendre un repas ? Bon sang ! Pourvu qu'il ne s'écroule pas ! Avant d'entrer, Gohan avait demandé :
- Gozu-san, qui est-ce qui rit à l'intérieur ?
- Ah ! Ça, ce sont des collègues à moi oni ! D'autres gardiens si tu préfères. On y vient pour manger, pour prendre un peu de repos ou bien pour discuter oni.
- Mais les gens qui vont en Enfer, ils ne mangent pas ici alors ?
- Non. Lorsque tu meurs, tu n'as plus besoin de manger ni de boire. Depuis ton arrivée dans l'Au delà, tu as du apercevoir plein de petits nuages blancs oni. Ben c'était les âmes de tous les morts. Étant donné qu'il n'ont plus leur corps de mortel, ils n'ont plus faim. D'ailleurs, tu aurais du ressembler à un petit nuage toi aussi oni.
- Alors pourquoi moi j'ai encore mon corps alors ? S'était interrogé le garçonnet en regardant ses deux mains, comme pour vérifier qu'il possédait toujours son enveloppe corporelle.
- Toi, c'est pas la même chose oni. Enma Daiô-sama m'a dit que ton père avait eu l'autorisation de garder son corps parce qu'il avait sauvé votre planète oni. Il m'a dit aussi que pour toi, c'était pareil parce que t'as participé à ce combat, il paraît.
Gozu avait parlé comme s'il n'y croyait pas. Pour lui, un enfant si jeune ne pouvait pas avoir joué un rôle aussi important dans un combat de cette ampleur. Il avait donc pensé à un cadeau fait par Enma, d'un élan de bonté parce qu'il s'agissait d'un tout jeune enfant, ou encore, à la limite, parce que c'était le fils d'un grand héros. Mais qu'un petit pleurnichard ait joué un rôle important, comme on lui avait dit, il n'y croyait guère. Mais il n'en fit rien et se contenta d'accorder à Gohan un peu d'attention pendant son séjour temporaire en Enfer. À vrai dire, on ne lui en avait pas demandé plus.
En entrant dans le restaurant, Gozu fût immédiatement interpellé par un démon d'une carrure aussi imposante que la sienne.
- Hoï, Gozu ! Tu viens manger un morceau oni ? Tu devrais pas être en train de travailler ?
- Salut chef ! Non, je travaille pas pour le moment oni. Je dois garder un œil sur ce petit jusqu'à ce qu'il retrouve la vie oni.
"Chef" ? Un gaillard à la peau bleue, comme Gozu, ou un peu plus foncée peut-être ; il avait une épaisse moustache brune, une toque sur la tête et un tablier où le nom du restaurant apparaissait. Apparemment ça devait être le cuisinier ici. C'est ce que Gohan avait pensé en tout cas. Mais il n'eut pas le temps d'y songer plus longtemps.
- Oh là là ! Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas vu quelqu'un qui ait encore son enveloppe corporelle oni ! S'extasia ce fameux « chef ».
Aussitôt, les regards furent dirigées vers le petit humain qui se sentait un peu mal à l'aise. Tout le monde l'observait. Il y avait des démons comme Gozu dans chaque coins du restaurant : plusieurs attablés, en train de consommer un repas, un autre jouant d'un instrument ressemblant à un piano, une femme, très musclée, servait des boissons à d'autres clients-démons, quelques colosses encore plus costauds que les autres étaient installés plus loin, à une table ronde et jouaient aux cartes... mais tout le monde avait les yeux rivés sur le petit garçon. À vrai dire, le Hell Laugh ressemblait davantage à une taverne. Mais selon la vision d'un démon de l'Enfer, il s'agissait d'un restaurant.
- Il a pourtant une auréole au dessus de la tête. Il est donc bien mort oni. Pourquoi qu'il a encore son corps ? Demandait le démon au tablier et à la toque.
- Ben, d'après Enma Daiô-sama, son père a donné sa vie pour sauver la planète d'où ils viennent oni, et il paraît aussi que ce petit à participé au combat, alors bon... Enma a du se montrer sympa oni... Répondait Gozu en s'appuyant sur le comptoir.
On sentait dans ses explications qu'il ne croyait décidément pas à cette histoire et apparemment, les autres démons du restaurant semblaient aussi septiques que lui. Gohan qui ne savait pas comment fonctionnait toutes ces choses bizarres après la mort restait muet. Une chose est sûre, l'ambiance actuelle de ce restaurant ne lui plaisait guère. Il n'aimait pas se sentir épié comme ça. Timide, il avait baissé le regard au sol tout en essayant de luter pour garder un air naturel.
Après avoir échangé encore quelques mots avec « Chef », Gozu conduisait l'enfant jusqu'à une table un peu plus loin. Confortablement installé, bien que les chaises donnaient la même impression vétuste que la bâtisse du restaurant, il s'adressa jovialement à son petit protégé :
- Bon ! Choisis ce qu'il te plaît oni ! Même si tu as gardé ton corps, tu ne ressens plus la sensation de faim oni, mais ici, on mange tellement bien que ça ne te fera pas de mal de bouffer un truc oni ! Allez ! Commandes ce que tu veux ! Lança joyeusement Gozu en tapant dans le dos de Gohan.
La serveuse aux énoooormes muscles s'approcha avec la carte des menus. Vue d'aussi près, elle était encore plus imposante ! Et encore ! Le mot était faible... Une fois la carte des menus en mains, le petit se mit à la lire à haute voix, comme sa maman le lui avait appris pour qu'elle puisse vérifier sa lecture. On pouvait dire qu'il avait agit par habitude, sans vraiment réfléchir, trop distrait par l'apparence de colosse de la serveuse.
- « Salade Akuma(6) aux trois épices infernales, brochettes de Yokai(7) marinées façon Oni, Carpaccio de Bakeneko(8), Assortiments de boulettes Bakemono(9)... »
Mais... Mais qu'est-ce que c'était que ce menu !? Il n'en croyait pas ses yeux ! D'une voix timide, il regarda son tuteur et lui chuchota au creux de l'oreille :
- Go... Gozu-san... heu... je... je sais pas si je vais pouvoir manger des choses comme ça...
- Qu'est-ce que tu racontes oni ! C'est succulent ce qu'on mange ici ! Répondit le gardien à la peau bleue d'un ton jovial. Goûtes un truc, tu verras oni !
La serveuse n'était pas dupe : avant même la réponse de Gozu, elle avait deviné que le gamin n'était pas très emballé par les plats proposés. C'est qu'elle avait du flair ! Aussitôt elle grommela :
- Ah parce qu'en plus tu joues au difficiles oni !? Saches que tout ce qu'on sert ici est délicieux ! Tu devrais t'estimer heureux d'avoir encore ton corps pour pouvoir apprécier mes petits plats oni ! Non mais !
« Mes petits plats » ? Alors elle cuisinait aussi. Le petit métis avait pensé « heureusement que je ne suis pas l'un des ingrédients de cette dame... elle me fait très peur ! » mais il lui fallait choisir un plat, même s'ils paraissaient tous aussi bizarres les uns que les autres.
- A... alors je vais essayer les brochettes de Yokai s'il vous plaît.
- Bien oni ! Tu verras c'est super bon !
Cependant, il était peu convaincu par l'affirmation de Madame-Muscles et de Gozu, mais surtout, il était inquiet de voir à quoi ressemblerait ce qu'on allait lui servir.
- Eh bien moi, ce sera comme d'habitude, une grande assiette de Boulettes Bakemono ! Mettez m'en plein oni ! Cria le gardien à la peau bleue, en ayant déjà l'eau à la bouche et en se léchant les lèvres.
La serveuse aux bras d'acier se retira après avoir pris la commande. Elle avait une démarche très masculine, très virile. D'ailleurs, son physique n'avait pas grand chose de féminin. Sa corpulence était bien plus impressionnante que celle de Gozu. Une vraie armoire à glace ! Elle avait des cheveux rouges, longs, mais attachés en chignon. Quand Gohan la regardait, il repensait à la coupe de cheveux de sa mère. Mais ça le terrifiait d'imaginer Chi Chi avec une apparence pareille ! Bouuuuh !! Ça faisait vraiment trop peur ! Le petit métis la fixa encore pendant qu'elle quittait la salle principale, sans doute pour se rendre en cuisine. Hop. Elle avait disparu derrière un duo de portes battantes qui s'étaient rabattues en claquant. À peine une minute plus tard, elle ressorti en repoussant avec élan les pauvres portes battantes qui venaient juste de retrouver leur position statique. Quelle brute ! Sans prendre la peine de s'approcher, elle se mit à brailler :
- Hoo ! Gozu ! On n'a plus les ingrédients pour faire les boulettes Bakemono oni ! Tu veux quoi à la place !?
- Plus d'ingrédients oni ?! Ah, là, là...
Gozu avait l'air totalement désenchanté. Quelle déception. Lui qui n'avait pas arrêté de venter ces fameuses boulettes sur le chemin du restaurant ! Ce n'était vraiment pas son jour. Quelle poisse ! Bon, il n'avait pas le choix. Pas de boulettes ce coup-ci. Mais quand même, quel dommage... Il se mit à se titiller les poils du nez en réfléchissant quelques secondes.
- J'en sais rien ! Les boulettes Bakemono c'est ce que je préfère oniii... ! Avait-il dit en soupirant comme un enfant qui n'aurait pas eu son jouet prévu avec le menu de ce midi. Bah va pour un Carpaccio de Bakeneko alors ! Avait-il choisi par dépit. Au moins je pourrai me curer les dents avec les aiguilles du chat après manger oni...
Le gardien ne semblait pas plus emballé que ça par ce changement de plat. Lui qui était spécialement venu pour déguster son plat préféré... Tant pis, il en mangerait une autre fois. C'était un grand garçon. Il n'allait pas se mettre à pleurer comme Gohan quand même. Finalement, les plats arrivèrent rapidement. Lorsque la serveuse revint avec de longs plateaux, un dans chaque mains, Gohan fut désemparé. Le dit plateau était plus grand que lui !! C'était une portion prévue pour Enma ou quoi !?? Jamais il ne pourrait engloutir une quantité pareille !
- Voilà ! Carpaccio de Bakeneko pour Gozu et Brochettes de Yokai marinées façon Oni pour le gamin. Et on mange TOUT ! Pas de gâchis chez nous ! Avait-elle prévenu d'un ton plutôt sec.
Cette mise en garde venait d'achever le pauvre Gohan... Il n'était pas question qu'il se lève en disant « excusez-moi, je ne pense pas que je pourrai tout manger ». Ah, ça non alors ! Cette serveuse était trop effrayante !! Pire ! Sa peau rosée lui rappelait celle d'Enma. Celui-là même qui l'avait envoyé attendre sa résurrection en Enfer. Non pas que Gohan lui en voulait, mais Enma était impressionnant et Madame-Gros-Bras n'avait rien à lui envier de ce côté là ! De toute façon, elle ne lui avait laissé aucune ouverture : elle avait bien insisté en disant qu'il fallait TOUT manger. Aie, aie, aie. La digestion promettait d'être difficile... ! Le pauvre petit bonhomme en était même venu à se demander s'il était possible d'être malade en mangeant trop alors qu'on était déjà mort. Quelle que soit la réponse, Gohan avait croisé les doigts pour que son statut de défunt lui soit d'un quelconque secours dans son combat contre cette portion d'Enma ! À présent, il lui fallait attaquer ses centaines de brochettes, sans quoi Miss-Muscles risquait de revenir aboyer sur lui à plein poumons et Gohan n'avait pas spécialement envie de partager le quotidien des portes battantes du restaurant en étant baffé de la même manière. D'un œil discret, il lorgna l'assiette de Gozu qui se vidait petit à petit. Apparemment, la nourriture semblait... comment dire... heu... comestible ? Du moins, pour un habitant de l'Enfer ou pour une personne qui y était habitué... D'ailleurs, pour quelqu'un qui avait eut l'air de bouder son plat, il avait un appétit d'ogre !
- Nom d'un petit démon ! C'est bon ! Je me régale oni !
Et dire qu'il avait faillit faire un caprice pour ses boulettes Bakemono... ! Mais ce qui retenait davantage l'attention de Gohan, c'était le mot « Bon » que son voisin de table venait de prononcer. C'était vraiment « bon » ? Les gardiens de l'Enfer avaient-ils la même notion du mot « bon » que les humains ?? Il ne restait plus qu'à goutter pour le savoir... mais... et si jamais c'était mauvais ? Et si jamais ça avait un goût affreux ? Le pire, c'est qu'il y en avait une quantité monstrueuse... Gohan faisait la mou devant son plat. Son visage était à mi-chemin entre « je suis sûr que ça doit être horrible ! » et « pourvu qu'on ne puisse pas mourir d'indigestion quand on est déjà mort ! ». C'était presque comique, pourtant il faisait de son mieux pour ne pas montrer son appréhension. Ce qui le rassurait, c'est que d'apparence, on aurait juré un plat humain... mais pas seulement d'apparence : l'odeur n'était pas désagréable. C'est alors que Gohan y repensa : lorsqu'il était arrivé devant le restaurant, aucune mauvaise odeur ne l'avait alerté. Il avait eu l'impression de passer devant un restaurant humain, à part peut-être pour la structure délabrée, mais le fait est qu'aucune odeur ne l'avait dérangé. Si la nourriture avait été immangeable, des effluves nauséabondes se seraient dégagées des plats et seraient venu lui chatouiller les narines. La voix de Gozu le sortit de ses pensées :
- Twu nwe mwanges pwas owni ?
La bouche pleine... évidemment. C'était tellement plus distingué ! Quel mal élevé. C'était peut-être pour ça qu'il était gardien de l'Enfer... avec des manières pareilles. C'est ce qu'aurait dit Chi Chi en voyant ça.
- S... si ! Bon appétit !!! Répondit Gohan du tac o tac pour ne pas montrer qu'il n'osait pas toucher à son plat.
Cette fois, il était au pied du mur. Il ne pouvait plus reculer. Gozu le regardait tandis qu'il continuait à mastiquer bruyamment son Carpaccio. La pression grandissait. Une goutte de sueur se mit à couler le long de sa joue. Au fond de la salle, même la grosse serveuse à la peau rose s'était arrêtée dans son élan pour le regarder du coin de l’œil. « Elle me surveille, j'en suis sûr... ! » Avait pensé Gohan. D'autres gouttes de sueurs se mirent alors à couler sur son front et continuèrent leur course jusque sur ses joues. Très vite, il saisit une brochette en prenant rapidement la précaution de choisir la plus petite qu'il put trouver parmi la quantité d'ogre qui se trouvait sur le plateau devant lui. Il l'approcha lentement de sa bouche.
Poupoum ! Poupoum ! Poupoum ! Poupoum ! Son cœur battait à cent à l'heure. Non ! Encore plus rapidement que ça ! La grosse l'observait ! La brochette au bord des lèvres, il ferma les yeux et ouvrit la bouche. C'est alors qu'il se mit à implorer Kami-sama dans son for intérieur avec autant de conviction que si sa vie était en jeu ! L'image de la grosse serveuse gueularde qui le regardait se superposa à ses prières ! Vite ! Vite, avant qu'elle ne revienne aboyer !!
CROC ! … Croc... … Croc... ?
… … … … … …
Bon !! C'est bon !!!!!!!!!!!!!!
La grosse poussa un long « oniiiii » de satisfaction en faisant un large sourire en direction de son jeune client humain. Le bonheur de le voir se régaler se lisait sur son visage. Et quel sourire. Mais... il lui manquait une dent... ou deux ? Dieu que c'était laid... ! Gohan fût si choqué par cette constatation que la brochette qu'il tenait entre ses doigts lui échappa. Pendant une fraction de dixième de seconde, il fût prit de panique : tandis que l'aliment tombait vers le sol, le regard de la serveuse s'était durci, ses yeux noirs semblaient prêts à lancer une malédiction éternelle à Gohan ! Son teint rose avait viré au rouge ! Vite !! Il se pencha et tendit la main en direction de la brochette qui allait toucher le sol.
Tac !! Il l'avait rattrapé au vol ! Inquiet, il se retourna lentement vers la serveuse : en constatant que la brochette avait été rattrapée avec succès, son regard était redevenu beaucoup plus doux... ! Ouf !
- Tu pourrais faire attention, oni ! Dit Gozu entre deux bouchées de Carpaccio.
- O... oui... ! Je suis désolé ! S'excusa poliment l'enfant, encore un peu gêné d'avoir commis une pareille gaffe.
Il se tourna en direction de la serveuse. Celle-ci esquissa à nouveau un sourire d'enfer à pleine dents (ou presque...). Gohan lui répondit avec le même sourire, large et chaleureux. Et là ! Quelle ne fût pas la surprise du garçonnet lorsque la serveuse déboula à toute vitesse vers leur table !
- Non mais !! Tu te moques de moiiii !! J'vais t'apprendre oni !!!
Elle semblait encore plus furieuse ! Elle se mit à traverser la salle comme un bulldozer, pire, comme un tsunami emportant tout sur son passage dans un vacarme assourdissant ! La plupart des clients-démons avaient été renversés en même temps que leur table et leur chaise tandis que leurs plats avaient valsé plus haut ! Elle était dans une rage folle !
- E... encore !!? Qu... qu'est-ce que j'ai bien pu faire de mal !!?
- Oula ! Vite Gohan ! On file !! se précipita Gozu en l'attrapant par le bras.
Aussi vite que possible, ils quittèrent le restaurant, laissant leurs repas en plan. Quoique Gozu prit quand même quelques brochettes au passage dans le plateau de Gohan avant de s'éclipser in-extremis. Même une fois sorti du restaurant et arrivé sur le petit chemin de terre délimité par les buissons épineux, le gardien n'avait pas ralenti. Il sprintait toujours, transportant encore le prétendu petit héros de la Terre comme s'il s'agissait d'un cerf-volant. Ce n'est que deux ou trois kilomètres plus loin qu'il s'arrêta, une fois arrivé au beau milieu d'une forêt d'arbres morts, entouré d'une légère brume où tout paressait calme. Finalement, il y avait bien des tempêtes en Enfer ! Le restaurant avait-il pu survivre à celle-ci ?
- Je... je crois... qu'on est en lieu sûr oni... dit Gozu, épuisé par cette course folle.
- Gozu-san, pourquoi la serveuse s'est-elle mise en colère... ? J'ai fait quelque chose de mal... ? Demanda le jeune métis, inquiet d'avoir encore commis une erreur.
- T... tes dents oni... t'as souris. Elle a vue que t'avais... toutes tes dents...oni...
- Mes dents !?
- T'as... t'as pas vu qu'il lui en manquait oni !? Elle complexe beaucoup là dessus oni.
Et Gohan se souvint de la dentition disparate de la serveuse qui leur avait couru après. C'est vrai que ce n'était pas très beau à voir... !
Elle a pris ton sourire pour une provocation. Mais rassure-toi, tu n'es pas le premier à qui cet incident arrive oni. Concluait le tuteur de Gohan en passant son poignet contre son front pour essuyer les quelques gouttes de sueur qui s'y trouvaient.
- Je... je ne voulais pas me moquer d'elle... Dit le petit garçon d'une voix pleine de culpabilité.
- T'en fais pas oni ! Le prochain coup, si tu veux lui sourire, fais le avec la bouche fermée oni, ha, ha, ha !
Les deux éclatèrent de rire. C'était la première fois que Gohan riait depuis qu'il était en Enfer. Même s'il avait eu peur de la serveuse-tempête, cette petite rigolade lui fit un bien fou. Après avoir retrouvé ses esprits, il demanda :
- À propos Gozu-san, tout à l'heure vous disiez que vous étiez le plus fort après Enma Daiô-sama. Pourquoi avoir prit la fuite alors ?
- Hein ? Heu... en Enfer, et je pense que c'est pareille sur ta planète, on ne doit pas s'en prendre à quelqu'un de plus faible que soit oni ! Tu vois, c'est une marque d'honneur d'avoir fuit un combat gagné d'avance oni ! Et puis heu... c'est une femme ! Je ne me serais pas abaissé à lui cogner dessus... ha, ha, ha... ...
- Ah oui ! Vous avez raison ! Applaudit Gohan, fier d'avoir quelqu'un d'aussi valeureux que l'était Gozu pour s'occuper de lui.
- Qu'est-ce que j'entends !? Mais quel menteur oni ! Avait clamé une voix inconnue un peu plus loin en raisonnant comme un écho à travers cette étendue d'arbres morts.
En observant le regard de Gozu, Gohan supposait que son tuteur temporaire connaissait cette mystérieuse voix : effectivement, il n'avait pas l'air particulièrement enthousiasmé de l'entendre. Seulement, le petit propriétaire de l'auréole des défunts ne parvenait pas à savoir d'où venait cette voix nasillarde qui s'était adressé au gardien bleu. À nouveau, elle retenti :
- Franchement, te venter de la sorte devant un si jeune enfant ! Tu as pris la poudre d'escampette parce que tu as eu peur pour ton derrière oni, c'est tout ! Il n'est pas question de galanterie ou je ne sais quoi d'autre oni !
La voix avait donné l'impression de s'être rapprochée.
- J'ai pas parlé de galanterie mais d'honneur oni ! Ouvre un peu mieux tes oreilles bon sang ! Avait rouspété le démon aux cheveux mauves.
Ah ! À travers ce bref échange, Gohan venait de découvrir une autre facette de de Gozu : il était un peu soupe au lait, comme on pouvait le dire sur Terre. Apparemment, il n'était pas au bout de ses surprises. Ce gaillard paressait intéressant ! Il ne risquait pas de s'ennuyer à ses côtés. Mais cette voix qui se rapprochait lentement l'inquiétait un peu quand même. Surtout dans cette forêt lugubre où on ne voyait pas plus loin que le bout de son nez à cause de l'épaisse purée de pois couvrant les environs. Mais heureusement, Gozu était le plus fort après Enma ! Aucun risque en restant avec lui !
- Galanterie, honneur, peu importe, de toute façon, tu ne connais ni l'un ni l'autre oni ! Avait taquiné la voix en ricanant et en se rapprochant encore un peu plus.
Cette fois le duo pouvait distinguer la silhouette qui avançait toujours vers eux. Elle était du même gabarit que Gozu. « Un jumeau ? Ça existe aussi en Enfer ?! » se questionnait Gohan.
- Tu as l'air de t'amuser Gozu. Si bien que tu laisse le tout le travaille aux autres oni !
Enfin ! Il apparu distinctement devant eux. Et tout compte fait, Gohan pu constater que ce n'était pas le jumeau de son tuteur. Il était effectivement de la même taille, aussi bien bâti, des muscles saillants, mais celui-ci avait la peau d'un orange tirant plutôt vers le rouge. Gozu avait un visage très carré, ses arcades sourcilières étaient très prononcées contrairement au nouveau venu qui lui, avait un visage bien plus fin surmonté d'une coupe de cheveux noirs beaucoup plus sobre, plaqués de chaque côtés avec une petite raie au milieu du front. En voyant ça, Gohan avait pensé à un comptable, ou un banquier, il ne savait plus très bien. Ça remontait à la fois où sa maman l'avait emmené avec elle à la ville, il y a à peu près un an. C'était son grand-père qui avait conduit. Le voyage avait été long mais ça en avait valu la peine : c'était la première fois qu'il allait en ville. Pour lui qui avait toujours vécu au Mont Paozu, ce fût une sacrée découverte. Tout était très animé. Et une fois arrivé dans une banque, il avait vu un employé derrière un comptoir en train de recevoir des clients tour à tour. Ce démon était coiffé de la même manière ! Quelle surprise ! Lui qui venait déjà de rencontrer une serveuse coiffée comme sa propre mère, il était maintenant nez à nez avec un démon arborant une coupe de comptable... ou de banquier ! La mode Terrienne se propageait donc jusqu'en Enfer !? Quelle surprise !
Seulement, il avait beau avoir une coupe qui disait « je travail dans les bureaux », son look ne collait pas à cet emploi potentiel. Du tout ! Il était habillé exactement comme Gozu, débardeur et short blanc, chaussettes montantes et chaussures assorties, à la différence que le mot « Hell » écrit sur son débardeur était écrit avec des lettres rouges, tandis que les lettres étaient bleues sur le vêtement de son collègue. Étrange tenue pour un homme des bureaux... celui-ci posa les yeux sur le petit dont la tête était surmontée d'une auréole brillante.
- Ah c'est donc toi oni ! Tu es le gamin dont nous avons la garde ? C'est bien ça oni ? Questionna le démon aux lunettes noires.
- Heu... oui ! Et vous ? Vous travaillez dans une banque ? Demanda innocemment Gohan.
Et ce fût le fou rire ! Gozu explosa ! Il se tordait de rire, ce qui avait pour effet de beaucoup contrarier l'autre démon qui se hâtait de racler sa gorge avant de perdre définitivement la face.
- Bien sûr que non oni ! Je suis chargé de la surveillance du 2ème bloc du premier quartier de l'Enfer. Autrement dit, je fais le même travail que cet idiot qui rit bêtement oni.
Mezu regardait son compère d'un air qui signifiait « oh ! Arrête de rire ! T'es vraiment stupide tu sais oni ! » mais l'autre n'y prêtait pas attention. Il avait eu besoin de plusieurs minutes pour retrouver son sérieux, après quoi, il essuya de petites larmes qui étaient nées au creux de ses yeux en même temps que son fou rire. Son collègue calmé, Mezu pu enfin préciser la raison de sa venue :
- Quoiqu'il en soit, on m'a chargé de m'occuper de toi oni.
Cette déclaration venait de s'abattre comme un poids sur le garçon à la queue de singe. Aussitôt, il répliqua :
- O... oui, mais... Gozu-san s'occupe déjà de moi ! Affirma-t-il timidement.
Le petit était sur la défensive. Il commençait tout juste à connaître Gozu. Il ne voulait pas aller avec quelqu'un d'autre. Il aurait pu tomber sur quelqu'un de moins amusant ou de moins gentil... non ! C'était décidé. Il ne voulait pas changer de tuteur.
- Pourtant, je suis bien plus sérieux que Gozu ! Avec moi, tu apprendras des choses et tu ne deviendras pas bête comme lui, oni !
Il avait dit ça en approchant son visage de Gohan et en essayant de prendre un air convainquant. Mais il avait plutôt réussi à faire peur à son jeune interlocuteur qui préférait baisser la tête pour cacher ses yeux derrière ses quelques mèches.
- Vous êtes gentil vous au moins... ?
- Évidemment ! Mais tu sais, si tu traînes avec Gozu, tu n'apprendras que de mauvaises choses oni ! La preuve, il a filé en me laissant des tonnes de paperasse oni ! Il devrait pourtant savoir qu'on ne sort pas s'amuser sans avoir terminé son travail oni !
Là, il marquait un point ! Gohan avait été élevé de manière très stricte. Chi Chi ne le laissait pas s'amuser tant que ses devoirs n'étaient pas totalement terminés. Il fallait qu'il travaille avec assiduité. Son père était moins sévère. D'ailleurs, ce mot lui était étranger. Il préférait emmener son fils à la pêche. Dans un sens, le jeune métis était très partagé entre le travail sérieux auquel sa mère l'avait habitué et le fait d'aller s'aérer et se changer les idées dans la nature. Ici, c'était un peu pareil. Il avait devant lui deux personnages bien différents : l'un très amusant et de bonne compagnie avec qui il faisait bon traîner pour tuer le temps et l'autre plus sérieux, plus raisonnable, sans doute travailleur et plus stricte. C'est l'impression qu'il donnait en tout cas. Mais pour le moment, Gohan se disait qu'il devait déjà préciser à l'autre gardien comment il s’appelait. Il fallait commencer par le commencement.
- Moi c'est Gohan, Son Gohan. Et j'ai 4 ans !
Au moins cette fois il n'avait pas oublié de se présenter ! Tant mieux. Il donnait une bonne image de lui. C'était très important. Chi Chi insistait souvent sur ce point. En fait... elle insistait sur tout à chaque occasion.
- Gohan ? Bizarre ton nom oni... ça donne faim ! Moi c'est Mezu.
- Enchanté Mezu-san !
Et comme il l'avait fait avec le premier démon lorsqu'il s'était présenté, il s'inclina avec respect. Seulement, le sourire auquel avait eu droit le précédent gardien était absent cette fois. Gohan était trop inquiet de changer de tuteur. Il en connaissait déjà un à présent. Et puis, Gozu lui avait témoigné de la sympathie. Pourquoi irait-il avec quelqu'un d'autre ? D'autre part, il ne connaissait pas encore bien Mezu. Il avait encore besoin d'apprendre à le connaître. Aussi, il lui posa la même question qu'il avait posé à Gozu.
- Vous aussi vous surveillez les gens qui sont en Enfer alors ?
- Tout à fait oni !
- Et vous aussi vous êtes fort ?
- Moi je suis surtout très rapide oni ! Plus rapide que Gozu ! Dit le démon rouge à deux cornes.
Aussitôt Gozu qui voyait son acolyte lui voler la vedette répliqua :
- Gohan, écoutes-moi. Si tu restes avec moi, tu t'amuseras oni ! Avec lui, tu ne feras que des choses très sérieuses et très ennuyeuses ! Tu auras tout le temps d'étudier quand tu retourneras chez toi oni ! Dit-il d'une voix presque plaintive.
Gozu s'était dit que si son collègue emmenait Gohan avec lui, il perdrait non seulement un compagnon de jeu mais en plus, cela signifiait aussi « retour à la case travail », assis derrière un bureau à classer des documents, debout le restant de la journée à gérer les groupes d'âmes lors des activités ou des sorties, veiller à ce qu'il n'y ait pas de fauteur de trouble... il préférait de loin s'occuper de Gohan. D'autant qu'il commençait à l'apprécier. Voyant que le petit garçon ne répondait pas, il le relança en espérant l'entendre dire « oui, je reste avec Gozu-san ! » ou quelque chose comme ça.
- Alors oni ? Qu'est-ce que tu en penses ?
Avant même de le laisser répondre, il saisit le garçonnet par le bras et s'apprêta à quitter la forêt d'arbre morts en sa compagnie en continuant à le persuader d'un air naturel que rester avec lui était la meilleure option.
- De toute façon, tu sais très bien qu'on ne peut pas s'amuser en apprenant des choses si sérieuses, n'est-ce pas oni ?
Tout de suite, Mezu intervint :
- Ne l'écoutes pas petit ! Avec moi, tu deviendras quelqu'un de sérieux et d'instruit ! Clama-t-il en le saisissant par l'autre bras avant qu'il ne s'éloigne trop.
Mais son premier tuteur n'entendait pas le laisser aller avec son collègue à la peau rouge.
- Gohan ! Si tu restes avec moi, on rigoleras, on visitera l'Enfer et je te montrerai les attractions qu'il y a partout !
L'intéressé avait l'impression d'assister à l'une des régulières discussions de ses propres parents ! Chi Chi voulait absolument qu'il étudie, Gokû souhaitait avant tout voir son fils s'amuser ! La première souhaitait l'instruire, le second le divertir. Instruire ou divertir ? Apprendre ou s'amuser ? Il aimait les deux ! Et une fois de plus, ce choix ce présentait à lui ! Que devait-il choisir ? Quelle réponse devait-il donner à Gozu et Mezu ? De leur côté, les deux démons commençaient à se chamailler :
- Tu ne veux rien entendre oni ! Je ne dis pas qu'il ne doit pas s'amuser, je dis qu'il faut aussi qu'il apprenne des choses oni ! Criait le démon à la coupe de banquier en agitant les bras.
- Et moi je te dis qu'il faut qu'il s'amuse pendant qu'il est ici oni ! Braillait celui au cheveux mauves en postillonnant sur les lunettes de son collègue.
- Il s'amusera aussi oni ! Mais je n'ai pas l'intention de faire tout le travail à ta place si je te laisse t'occuper du gamin oni !
- Ah c'était donc ça oni ! Tu veux t'occuper de lui parce que tu n'as pas envie de moisir derrière un bureau à remplir et classer des tonnes de documents oni !!
- Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit oni ! Je disais simplement que je n'avais pas envie d'être le seul à faire le sale boulot ! Se justifiait Mezu. Autrement dit, c'est chacun son tour oni !
- Ça veut dire qu'on se partagerait la surveillance du petit !?
- Exactement !
La tension redescendit d'un cran. Les deux démons semblaient avoir trouvé un terrain d'entente.
- Qui commence à s'occuper de lui ? Demanda Gozu.
- On a qu'à décider ça à Pierre Feuille Ciseaux oni.
- Pourquoi pas !
Au sein de la forêt d'arbres morts, le silence s'installait. Gohan observait avec attention. Les deux gardiens étaient face à face, chacun une main dans le dos, le regard sérieux. On aurait dit que leur destin était en jeu. Après quelques secondes, la partie commença ! Et un premier match nul : ciseaux contre ciseaux ! Il fallait recommencer ! Mais une nouvelle fois, les deux adversaires ne parvinrent pas à se départager. Enfin, le troisième essaie fût décisif : feuille contre pierre ! Mezu remporta la victoire.
- Zut... ! Quelle poisse oni ! Bougonnait Gozu. Bon ! Je te laisse le petit. Mais dès que j'ai terminé mon travail, je prends le relais oni !
- Entendu. Nous serons près de la montagne aux aiguilles oni. Il faut qu'il voit ça de ses propres yeux. Ce n'est pas tous les jours qu'on a droit à une visite guidée de l'Enfer oni !
Et Gohan se mit en route, guidé par ce nouveau démon qu'il ne connaissait pas encore. Il était un peu déçu de ne pas rester avec Gozu, mais de cette manière, il allait avoir l'occasion de faire connaissance avec son nouveau tuteur, ou plutôt, avec son second tuteur, parce qu'il n'avait pas une, mais deux personnes pour s'occuper de lui. Il voyait cela comme une chance de découvrir davantage de choses avant de recouvrer la vie et de rentrer sur Terre.
--- --- --- --- --- --- --- Lexique --- --- --- --- --- --- ---1 Mutenrôshi [武天老師] C'est le vrai nom de Kame Sennin. Le suffixe
sama [様 ou さま] est quand à lui utilisé lorsque l'on veut montrer à son interlocuteur un profond respect.
2 Kame-jii [亀じい] On peut le traduire par
Père Kame ou
Vieux Kame. C'est une manière moqueuse que Bulma emploie pour taquiner Kame Sennin sur son âge.
3 Sennin-sama [仙人様] Sennin signifie
ermite, et Sama est un terme honorifique. Sennin-sama pourrait donc être traduit par
Vénérable Ermite.
4 Dans la version originale de Dragon Ball, Gyûmaô et Chi Chi parlent un dialecte
Tôhoku, de ce fait, elle ne prononce jamais le
n du suffixe
san. De plus, Chi Chi s'exprime de manière familière. Quant à Gyûmaô, il a un très fort accent, encore plus prononcé que sa fille.
5 Hell signifie
Enfer et Laugh
rire en anglais. Il s'agit d'un jeu de mot s'appuyant sur la proximité des sons avec le mot « Hello » qui signifie bonjour. En effet, le panneau situé sur le palais d'Enma porte l'inscription « Welcome »,c'est à dire
bienvenue. On reste donc dans le domaine des politesses !
6 Akuma [あくま] signifie
diable en japonais.
7 Yokai [妖怪] Ce terme désigne les créatures fantastiques, mystérieuses et surnaturelles du folklore Japonais.
8 Bakeneko [化け猫], littéralement
Monstre-Chat, est justement un Yokai. Dans Dragon Ball, des arbres aux aiguilles très pointues poussent en Enfer. Ici, le Bakeneko est choisi parce qu'il arrive qu'il soit représenté sous la forme d'un chat énorme aux poils pareils à des aiguilles.
9 Bakemono [化け物] signifie
monstre en japonais.