Chapitre 5Les fruits de l'entraînement mis à l'épreuve.Une nouvelle matinée était sur le point de commencer. Le jour était déjà levé depuis quelques heures. Les oiseaux paillaient, les quelques brindilles verdoyantes dansaient lorsque une légère brise venait les caresser et la rosée matinale se dissipait lentement, à mesure que le soleil venait étendre sa douce chaleur sur la verte campagne du Mont Paozu. Ce matin là, Chi Chi s'apprêtait, comme chaque jour, à réveiller son fils pour qu'il commence ses devoirs après avoir savouré le bon petit déjeuner qu'elle venait de lui préparer.
- Gohan-chan, mon chéri, il est l'heure de se réveiller. Dit sa maman d'une voix affectueuse en venant passer sa main tendrement dans ses cheveux.
Hmm...
Le réveil était dur ce matin. Son Gohan gémissait doucement. Il n'était pas encore sorti de son sommeil. Sentant qu'il allait se rendormir, il s'assit dans son lit pour ne pas succomber à la tentation de faire la grasse matinée. La couverture repliée sur ses jambes, les mains frottant lentement ses yeux fatigués à demi-fermés, Gohan passa sa main dans ses cheveux pour déplacer les quelques mèches qui lui tombaient dans les yeux. Ses cheveux avaient poussé depuis qu'il était revenu à la vie. Ils lui tombaient sur les épaules. Alors le matin, il avait besoin d'occuper un peu plus longtemps la salle de bain pour se peigner. Sa mère avait prévu de les lui couper dans la journée.
Une fois débarbouillé, il rejoint son père qui, comme d'habitude, n'avait pas attendu pour commencer à manger.
- Chalut Gowhan ! Bwien dormwi ? Demanda-t-il, en s’arrêtant de mâcher un instant.
- Papaaa ! Cria-t-il en sautant dans les bras de Gokû pour lui dire bonjour.
Le petit déjeuner fut, comme à chaque fois, très vite dévoré par les deux gloutons.
- Allez Gohan-chan, va vite prendre un bon bain. Après, tu pourras commencer tes devoirs.
Il acquiesça et demanda :
- Je pourrai jouer un peu dans l'eau s'il te plaît maman ?
- Oui, mais ne m'inonde pas la salle de bain comme la dernière fois.
- Promis ! Dit-il en courant jusqu'à la baignoire.
Son père, lui, était déjà devant la maison et commençait à s'échauffer. Quand Gohan sorti de la baignoire une petite heure plus tard, après avoir joué dans l'eau de son bain et s'être soigneusement lavé, Gokû était déjà parti depuis quelques minutes pour continuer son entraînement. Tandis qu'il rejoignait sa mère dans la cuisine, Gohan demanda :
- Dis maman, papa est déjà parti ?
- Oh, t'as mis ta salopette toute neuve, mon chéri ! J'suis contente ! Elle te va bien !
- Ha, ha... merci... ! Répondit-il, un petit peu gêné par le compliment.
En effet, quelques jours plus tôt, Gyûmaô avait décidé d'emmener toute la petite famille dans la ville la plus proche. A bord d'une vieille voiture qui datait de l'époque où il vivait encore en brigand au Mont Frypan, il avait fallu parcourir plus d'une centaine de kilomètres avant de voir les premières traces de civilisation. Arrivé dans la petite ville en question, Gyûmaô avait proposé à Chi Chi d'emmener son petit fils avec lui. Il souhaitait lui offrir des vêtements neufs. Mais la mère du petit garçon avait insisté pour venir avec eux. À vrai dire, elle craignait que son fils ne soit vêtu bizarrement s'il était conseillé par son grand-père. Elle avait donc tenu à être présente afin d'éviter un look catastrophique à son fils. Et forcément, Gokû avait suivi, même s'il n'était vraiment pas adepte du lèche vitrine et encore moins du shopping. D'ailleurs, cela avait été une bataille titanesque pour lui faire quitter son dôgi(1) habituel. Mais à force de passer ses nerfs sur son époux, Chi Chi avait réussi à lui faire enfiler des vêtements plus adaptés à leur petite virée citadine. Ce n'était pas un costume et un nœud papillon, mais c'était déjà un exploit de réussir à lui faire porter quelque chose d'autre... !
Ce fût donc dans une boutique dénichée dans les fin fonds perdus de la ville que Gyûmaô avait trouvé son bonheur. Enfin, il aurait été plus juste de dire que c'était dans cette boutique que Chi Chi avait convaincu tout le monde que la salopette en jean et le tshirt rouge à manche longues allaient comme un gant à son fils. Puisqu'elle le trouvait mignon à croquer avec ces vêtements, il l'était ! Point final ! De toute façon, qui aurait été assez fou pour se risquer à dire le contraire en la présence de Chi Chi... ? C'était donc cette tenue qu'avait choisi de porter Gohan aujourd'hui, pour le plus grand bonheur de sa mère. À tel point qu'elle n'avait même pas fait attention à la question que lui avait posé son fils. Il avait du reformuler son interrogation :
- Papa est déjà retourné s'entraîner alors ?
- Oui ! Tu t'attendais à quoi ? Ton père ne pense qu'à ça... !
- Dommage... j'aurais voulu l'accompagner...
- Allez, va faire tes devoirs, tu pourras le rejoindre quand t'auras tout terminé. Le réconfortait Chi Chi d'un ton cajoleur.
Sans perdre une minute, le petit garçon se mit au travail. Plus vite il commençait ses devoirs, plus vite il pourrait rejoindre son père.
- Alors... heu...
Il se mit à lire l'énoncé de son exercice de mathématiques. À première vue, cela avait l'air difficile : les yeux de Gohan s’écarquillaient à mesure qu'ils parcouraient l'énoncé du problème. Autrement dit, il risquait d'y passer un bon bout de temps. Mais en même temps, en lui même brûlaient l'envie d'aller dehors, de profiter du beau temps, de rejoindre son papa qui allait encore l'étonner avec ses performances... ! Il avait beaucoup plus envie de toutes ces choses ! Il adorait étudier, mais c'était comme si la météo et les prouesses de son père l'appelaient à sortir par la fenêtre pour aller s'amuser dehors ! Il se tapota sur les joues pour essayer de « s'y mettre » comme on pouvait le dire communément. Il posa à nouveau les yeux sur son exercice :
« Un village de la Capitale du Nord avait 3123 habitants en l'an 757. Le nombre d'habitants diminue de 12% tous les ans. On note P(n) le nombre d'habitants du village pour l'année n.
1°) Donner les valeurs de P(757) et P(758). (on arrondira à l'entier le plus proche)
2°) Justifier que la suite P(n) est une suite géométrique et donner sa raison.
3°) Calculer P(763). (on arrondira à l'entier le plus proche)
4°) En quelle année le nombre d'habitants aura-t-il diminué des deux tiers par rapport à 757 ?
5°) Représenter graphiquement la suite P(n) pour n variant de 757 à 767. »- Avec un problème pareil... je ne suis pas près de rejoindre papa... Pensa-t-il en faisant la moue.
Mais, aussitôt, il se raisonna une nouvelle fois :
- Allez ! Courage ! C'est difficile, mais ce n'est pas insurmontable. Il faut que je travaille dur si je veux devenir un grand savant.
Au même moment, Gyûmaô venait d'arriver dans la petite maison de sa fille. La minute d'après, il se tenait déjà debout devant la porte de la chambre de son petit fils :
- Eh Gohan ! Comment qu'c'est aujourd'hui ? Tu travailles dur ? Demanda-t-il de sa voix grave et enjouée.
Comme à chaque fois, il avait du se plier pour faire passer son imposante stature dans l'encadrement de la porte.
- Ah ! Papy ! Oui, j'essaye mais c'est pas facile...
Gyûmaô posa brièvement les yeux sur l'exercice de son petit fils.
- Ola, ola ! Un exercice pareil, c'est comme te mettre la cervelle au court bouillon... ! S’horrifiait l'ex bandit.
Toutefois, en grand-père attentionné, Gyûmaô tentait d'aider Gohan. Il avait beau faire de son mieux... il fallait avouer que les mathématiques n'étaient pas vraiment sa tasse de thé... C'est dans un effort de tous les diables qu'il proposa un raisonnement, ou plutôt une suggestion à laquelle il ne croyait guère, ayant conscience de ses lacunes :
- Ah bah si t'essayais d'multiplier ce mâchin-là avec c'ui là... … non ?
- Celui-là ? Demanda le garçonnet en pointant l'un de chiffres de son exercice avec son doigt.
- Ouais. C'est pas bon si on fait ça ??
- Ha, ha, ha, non, ça donnera un résultat totalement faux. Lui répondit Gohan avec un sourire espiègle.
- Ah bon ? ... J'crois qu'en fait, j'vais t'laisser bosser. Toute façon je suis pas sûr de comprendre comme il faudrait ! Allez, courage mon p'tit bonhomme !
Alors qu'il s'apprêtait à se lever, Gyûmaô fût interrompu : la fenêtre de la chambre de Gohan s'était soudainement mise à vibrer.
- Qu'est-ce q...
Avant que Gohan n'ait eu le temps d'interroger son grand père, une déflagration d'une rare violence vint faire éclater les vitres. Le souffle fût si puissant que les murs n'eurent pas le temps de se lézarder avant de s'abattre littéralement. La petite maison familiale n'était plus qu'un monticule de pierres méconnaissable, recouvert d'une épaisse couche de poussière. Sous les décombres, un bras recouvert de blessures légères tentait de se libérer de cet amas de ruines. Après un nouvel effort, le propriétaire du bras égratigné parvint à s'extraire de sa prison.
- G... Gohan... ! Gohan !! Criait Gyûmaô à peine sorti des décombres de la maison.
Une main. Une main et la manche d'un vêtement rouge légèrement déchiré au niveau du poignet appelaient au secours. Mais seul le son de la voix fut perçu par le vieil homme.
- P... p... papy... !! Aide-moi... ! Je suis coincé... papy... ! Pleurait une voix paniquée à quelques mètres de là.
- T... tiens bon mon garçon, je viens t'aider !
Mais avant de pouvoir enjamber les débris, Gyûmaô fut paralysé de stupeur. Ce que ses yeux voyaient semblait directement sorti d'un horrible cauchemar. Mais il n'avait pas le temps de s'en préoccuper. Guidé par la voix de Gohan, il parvint à le retrouver rapidement sous une pile de meubles totalement ravagés par cette énorme secousse. Tandis qu'il s'activait à déterrer le petit garçon prisonnier, Gyûmaô reconnaissait les objets qui se trouvaient habituellement dans le salon. Gohan avait donc été emporté jusqu'à une autre pièce ?! Lorsque l'explosion s'était manifestée, il se trouvait pourtant dans sa chambre. S'il se trouvait sous les décombres du salon, c'était sans doute parce que la déflagration l'avait emporté avec elle sur plusieurs mètres avant de l'enterrer sous une pile de meubles et d'autres objets d'intérieur réduits en morceaux. « Pourvu qu'il aille bien » appréhendait Gyûmaô.
- Gohan ! Tu es là ?!
- Papy... !
Heureusement, il n'avait pas été blessé. Seule une petite goutte de sang coulait de sa lèvre inférieur. Sans doute s'était-il cogné ou mordu. À son tour, Gohan découvrit avec horreur l'étendue des dégâts : la plupart des arbres étaient arrachés. Ceux qui avaient résisté n'avaient plus que le tronc encore enraciné, le reste avait été emporté, leurs branches effeuillée et brisées. Les collines et les montagnes qui se dressaient au loin étaient introuvables, comme si elles avaient été gommées du paysage, comme si elles n'avaient jamais existé. En une fraction de minute, toute la région du Mont Paozu avait été purement et simplement rayée de la carte. À la place se tenait un désert, un désert où la faune et la flore massacrées remplaçaient les dunes de sable et les oasis, le tout recouvert de poussière.
- E... et maman... ?! Elle est où maman... ?!
- On va la chercher bonhomme, t'fais pas d'mouron, j'suis sûr qu'elle va bien. Tenta Gyûmaô pour rassurer le garçonnet paniqué.
Fort heureusement, après quelques recherches, le trio qui se trouvait dans la maison au moment de la catastrophe fut réuni : Chi Chi avait perdu connaissance, mais elle n'était pas blessée.
- Maman va se réveiller, hein papy... ? Demandait Gohan, en laissant s'échapper deux épaisses larmes de ses yeux inquiets.
- Oui. Elle est pas blessée. Elle a eu peur alors elle est tombée dans les pommes. Faut pas t'faire de soucis.
- Et papa ??! Tu crois qu'il va bien ?!
Oui, j'en suis sûr. Il est plus costaud que nous. Même une tempête pareille ne le décoifferait pas !
Oui mais regarde papy, il y a de la fumée là-bas ! Et c'est justement dans cette direction que papa s'entraîne d'habitude... Insistait l'enfant en serrait la chemise partiellement déchirée de son grand-père.
- Gohan...
Les mots lui manquaient... au fond de lui, Gyûmaô ne pouvait s'empêcher d'éprouver le même pressentiment que Gohan : est-ce que Gokû allait bien ? Et qu'est-ce qui avait bien pu provoquer un tel carnage ? Gyûmaô savait pertinemment que son gendre maîtrisait suffisamment bien sa force pour ne pas anéantir une région de cette manière... alors... qu'avait-t-il bien pu se passer ?
Au cœur d'une région tropicale, Piccolo qui poursuivait son entraînement habituel contre une copie de lui-même s'était interrompu. Lui et son double restaient figés, le souffle coupé. À quelques arbres de là, une petite cascade coulait, provocant un bruit continue qui rompait le silence qui s'était installé depuis que le combattant à la peau verdâtre avait arrêté son entraînement. Le second Piccolo se changea en une lumière bleutée et ne fit à nouveau plus qu'un avec l'original. Celui-ci quitta alors le sol et pris progressivement de l'altitude pour se positionner un peu plus haut dans le ciel, tout en continuant à fixer l'horizon d'où émanait un Ki extraordinaire. Son regard, jusque là marqué par la surprise et la stupéfaction, se durcit lorsqu'il reprit ses esprits :
- Qu'est-ce que c'était... ? Depuis quand ces Terriens incapables se baladent avec un Ki pareil !? Maugréa le démon en serrant ses poings. À... à moins que... ! Impossible... !!
Et son visage se mit à frémir. Un air de méfiance et d'appréhension changea à nouveau les traits de Piccolo.
Pendant ce temps, au milieu d'un paysage dévasté...
- L... le Mont Paozu... ! … Je n'vous l'pardonnerai jamais !
- Ne le tue pas. Il s'obstine à ne rien vouloir dire mais nous saurons lui délier la langue. Clamait une voix hautaine.
- Tss ! De toute façon je peux pas cogner trop fort, je risquerais de l’abîmer sans le vouloir. Se moqua un second à la voix grave. Et dire qu'on s'est dirigé vers ce microbe parce que c'est lui qui possède la plus grande force de combat sur cette planète... c'est ridicule...
Lévitant dans le ciel, Gokû se tenait face à un guerrier vêtu du même genre d'armure de combat que Radditz. Sa carrure était imposante et son regard était synonyme de brutalité. À côté de ce géant au crâne dégarni, un second guerrier restait les bras croisés, esquissant un sourire en coin permanent depuis son arrivée. Un sourire fier, mais froid. À son œil gauche, un scaouter doté d'un écran rouge l'avertissait qu'un Ki était en approche :
- Gokû ! Interpellèrent simultanément deux nouvelles voix.
Les anciens disciples de Tsuru Sennin firent leur apparition aux cotés du Terrien au dôgi orangé portant le kanji « Kame » dans le dos. Le vent soufflait encore. Le contrecoup de la déflagration se ressentait encore. Les trois yeux de Ten Shin Han observaient lentement l'étendue des dégâts : sous ses pieds, un immense cratère dénaturait le paysage. La végétation avait quasiment disparue. Seules quelques très rares espaces étaient recouverts d'herbe basse. Le reste n'était que terre battue et nuages de poussière finissant de se dissiper.
- Je suppose que les responsables se trouvent devant nous ! Prononça sèchement Ten Shin Han.
Celui-ci constatait avec amertume qu'avant même d'avoir commencé, le combat avait déjà provoqué des dégâts... !
- Ouais, c'est ce type costaud à gauche. Lui répondit Gokû. Il a tout détruit en moins de deux secondes... ! Il est drôlement balèze !
- Chaozu, essaye de rester à l'écart, c'est plus prudent. Lui ordonna son camarade de toujours, inquiet pour sa sécurité.
- Rester à l'écart ? Ha, ha, ha ! De toute façon, aucun Terrien ne nous échappera. Riait le plus imposant des deux conquérants. Alors même si ce gnome se casse d'ici, ça ne fera que repousser l'heure de sa mort.
À peine le guerrier eut-il terminé sa phrase qu'il remarqua que quelqu'un d'autre arrivait par le sol. « Hum ? » avait-il fait en suivant le nouveau venu des yeux sans lui accorder une grande importance. Une fois à leur hauteur, celui-ci bondit pour rejoindre le groupe dans le ciel.
- Yo, les gars !
- Ah, Yamcha ! Souriait Gokû.
- Alors comme ça les deux Saiyajin sont déjà arrivés... ! Ils sont en avance. Ils n'auraient pas dû être là avant au moins un mois... ! S'inquiétait Yamcha, peu rassuré à l'idée d'affronter si tôt de pareils adversaires.
Le vent soufflait calmement. Les deux groupes se faisaient face. D'un côté, Son Gokû et ses amis, de l'autre, les deux redoutables Saiyajin. Ces deux derniers affichaient une allure confiante et même moqueuse. L'un des deux prit la parole :
- Voyons un peu ce que vous valez.
Il appuya sur l'unique bouton situé sur le côté de son scaouter. Biiip, bip, bip, bip, bip, bip ! Celui-ci passait en revue Son Gokû, Ten Shin Han, Yamcha et enfin Chaozu :
- 1690, 1230, 1050 et 610... Ha, ha ha, ha, ha !
Le Saiyajin se mit à rire en découvrant les chiffres que lui indiquaient son appareil.
- « S... sa réaction voudrait donc dire que sa puissance est bien supérieur à la somme des nôtres... ! » Pensait Ten Shin Han.
- Eh, je me les fais tous ? Tu ne veux pas t'amuser un peu toi aussi, Bejîta ? Lui demanda son compère.
- Ne les sous-estimes pas comme ça, Nappa. N'oublies pas qu'ils peuvent moduler leur force de combat. C'est d'ailleurs ce qui a coûté la vie à ce faiblard de Radditz. Lui répondit l'autre sans tenir compte de la question de son binôme. Il s'était beaucoup trop fié à ce que lui indiquait son scaouter... il ne faut vraiment pas être très malin... ! Ajouta-t-il, toujours très hautain.
Nappa le regardait en levant les épaules. Il était sûr de sa puissance et de sa supériorité. À vrai dire, les regards peu confiants de Gokû et ses amis en disaient long sur le ressenti qu'ils avaient de la puissance du colosse qu'ils avaient face à eux. Il dégageait un Ki monstrueux... !
Celui-ci se mit en position : quelques secondes avant, on lisait principalement de la provocation dans son regard, mais là, c'était tout autre chose : il n'y avait plus de doute possible, il se préparait à attaquer ! Son visage était souligné d'un sourire laissant transparaître un sadisme qui parvenait à glacer le sang de Chaozu.
Du côté des défenseurs de la Terre, tous se mirent en garde, afin de mettre toutes les chances de leur côté, mais surtout pour prévoir toute offensive ennemie : la moindre ouverture pouvait leur être fatale. Ten Shin Han avait remarqué le manque d'assurance de son compagnon.
- Chaozu, file d'ici avant qu'il ne soit prêt à combattre. Dépêche-toi !
- H... hors de question... je me suis entraîné moi aussi, alors je veux combattre à tes côtés !
Au sol, les nuages de poussières se remirent à tourbillonner de plus belle. Un courant d'air siffla entre quelques rochers quand soudain, le corps de Nappa s'entoura orageusement d'une lumière blanche, signe qu'il faisait exploser son Ki. Un cerf blessé puisait dans ses dernières forces pour se mettre à l'écart. Cette vue de l'animal souffrant continuait à faire monter la colère dans le cœur de Gokû. « Ils sont impardonnables ! » se disait-il en regardant Nappa concentrer toute sa puissance.
Une bourrasque souffla subitement avec une violente intensité, repoussant en arrière Gokû et ses camarades.
- Sa force est extraordinaire ! Cria Ten Shin Han en se protégeant avec un bras.
Pourtant habitué des combats, il était très surpris par un tel dégagement de puissance. Soudain, le sol commença à se lézarder et à craquer sous les pattes du cerf qui se hâtait alors pour échapper à ce séisme. Les courants d'airs redoublèrent d'intensité. Le ciel s’obscurcit et l'orage commença même à tomber autour du futur champ de bataille. Le regard de Gokû se durcit à son tour :
- Yamcha, Ten Shin Han, Chaozu, il ne faut pas lui laisser le temps de se concentrer encore plus ! On y va ! Intervint Gokû en commençant déjà à foncer sur son adversaire.
Nappa ne sembla pas déstabilisé par cette offensive éclaire. Il eut même le temps d'esquisser un nouveau sourire vicieux. Gokû fût le premier à lui porter un coup, mais en vain, il fût paré : Nappa avait saisit son poing et le tira vers lui de sorte à l'envoyer à plusieurs mètres de là, d'un revers du poing dans la mâchoire. Chaozu se recula en concentrant son énergie pour tenter désespérément un Dodompa mais, hélas, l'attaque se solda par un échec puisqu'elle n'atteignit même pas sa cible, trop rapide, et finit au pied d'un rocher voisin qui fût réduit en petites pierres. Ten Shin Han et Yamcha se lancèrent à leur tour dans la bataille, suivis par Son Gokû qui venait de reprendre ses esprits suite au coup qu'il venait d'encaisser.
- Inutile, vous ne m'amusez même pas ! Lança Nappa en voyant arriver sur lui le trio de combattants décidé à lui faire mordre la poussière.
L'autre Saiyajin, le plus petit des deux, redescendait lentement vers le sol pour se poser un peu plus loin. Il observait le combat, d'un air amusé, les bras croisés, à l'écart.
- « Ces Terriens, ils ne sont pas à leur maximum. À mon avis, il y a de fortes chances pour qu'ils nous réservent quelques surprises », avait-il pensé.
Le regard de Bejîta avait changé. Son air amusé était toujours présent, mais il avait quelque chose en plus, quelque chose de sérieux, comme si ce qu'il venait de déceler le réjouissait.
Tout à coup, ses yeux changèrent subitement de direction. Il avait remarqué quelque chose.
- Argh... !
Après une série de coups en vain, Ten Shin Han avait tenté de porter un violent coup de pied à son adversaire, dans l'espoir de passer outre la garde impénétrable du Saiyajin, mais celui-ci était parvenu à parer son coup. Il avait donc profité de la position de faiblesse du combattant aux trois yeux pour lui administrer un coup de coude dans les côtes, l'envoyant à terre, quelques mètres devant Bejîta. Mais justement, ce qu'avait repéré ce dernier arriva au même moment et porta un coup de poing magistral à Nappa qui avait à peine eu le temps de tourner la tête vers lui lorsqu'il l'avait entendu arriver. Celui-ci fut à son tour projeté au sol, créant une tranchée dans un coin qui était encore clairsemé de végétation.
- Kulilin ! Ha, ha, t'es en retard mais tu l'as bien eu. Plaisanta Gokû en souriant à son ami.
- Hé, hé, j'aurais au moins pu porter un coup avant de me faire massacrer. Répondit-il à son tour sur le ton de la plaisanterie.
Kulilin regardait tout autour de lui.
- C'est donc ici qu'ils ont commencé à semer la pagaille. La campagne du Mont Paozu où tu habites est dans le même état. Qu'est-ce qui s'est passé exactement ? C'est votre combat qui a tout dévasté comme ça ? Demanda Kulilin.
- Nan, c'est celui que t'as envoyé au sol. Quand il est arrivé avec l'autre, ils m'ont demandé de leur donner les Dragon Ball et c'est après que ce type a tout détruit. Il lui a suffit d'une seule attaque pour faire ça... ! Lui répondit Gokû, d'un air sérieux, toujours sous le coup de la colère.
- Je vois. Quoiqu'il en soit, Chi Chi, Gyûmaô et ton fils sont en sécurité. Avant de vous rejoindre, je les ai mis à l'écart. On va pouvoir se battre à fond sans les mettre en danger.
- Ah ! Thank you Kulilin !
Nappa sortit de sous les pierres qui le recouvraient dans la traînée qu'il avait creusé en s'écrasant au sol :
- Eh demi-portion, j'vais te dire un truc : j'ai horreur qu'on me prenne en traître comme ça. Tu vas souffrir. Dit-il en prenant un air supérieur accentué par un brin de colère.
Gokû fût le premier à redescendre au sol vers son adversaire où il fût rejoint par le restant du groupe.
- Ça sert à rien. Je vous aurez quand même, même si on se bat au sol. Provoquait Nappa.
De son côté, Gokû commença à ôter le haut de son dôgi : le vêtement bleu qu'il portait habituellement dessous pesait très lourd. Il enleva ensuite ses protèges-poignets et ses bottes.
- Hum ?! La force de combat de ce gringalet de Kakarotto est montée à 1920 ! S'étonna brièvement Nappa en consultant son scaouter dont l'écran s'était légèrement fendu pendant sa précédente chute.
Son compère esquissa un nouveau sourire de satisfaction. « J'avais donc vu juste. Leur force est belle est bien supérieure à ce qu'indiquaient nos scaouter tout l'heure. Intéressant ! », se dit-il en décroisant ses bras, comme pour mieux suivre la lutte qui était sur le point de reprendre de plus belle.
- Tss ! De toute façon, vos forces ne font que bouger. Je me ferai pas avoir par des chiffres parce que de toute façon, je reste le plus fort.
Plus déterminés que jamais malgré la supériorité apparente de leur ennemi, Son Gokû, Kulilin, Yamcha et Chaozu s'apprêtaient à entamer le second round. Un peu plus loin, à quelques pas de Bejîta, Ten Shin Han s'était relevé avec peine. Le coup qu'il avait reçu dans les côtes lui avait coupé le souffle et il était resté paralysé au sol quelques instants, mais il était enfin parvenu à se relever, plus énergique encore. Cette fois, lui aussi allait passer aux choses sérieuses.
- Au fait, je suppose que vous n'êtes toujours pas décidés à nous donner ces Dragon Ball.
- I... ils savent pour les Dragon Ball... ! S'étonna Ten Shin Han.
- On est venu pour les avoir alors dépêchez-vous de nous les donner où j'vous écrase !
- Amène-toi tout de suite alors, parce qu'on ne te les donnera pas ! Provoqua Yamcha.
- Tss ! Dans moins de 10 minutes, vous serrez tous entre la vie et la mort et vous changerez sûrement d'avis.
Soudain, les yeux du Saiyajin se posèrent sur Kulilin.
- Allez, à nous deux. T'avais l'air de vouloir t'amuser avec moi tout à l'heure !
Aussitôt, Kulilin alterna sa position d'attaque avec sa position de garde pour tenter de prévoir l'offensive du redoutable Nappa. Celui-ci, très rapide, se trouvait déjà devant Kulilin et le propulsa à plusieurs mètres d'un simple coup de pied. Yamcha et Gokû foncèrent prêter main forte à leur ami. Chaozu s'apprêtait à les rejoindre quand il fut dépassé par Ten Shin Han qui lui bloqua le chemin vers la mêlée de combattants où s’abattaient déjà les coups.
- Ten-san ?
- Chaozu, reste en dehors de ça. Le combat est trop violent. Tu risquerais d'y rester. On t'a déjà rendu la vie une fois. Si tu venais à mourir à nouveau, tu ne pourrais plus être ressuscité.
- M... mais... !
- Je ne veux pas te voir mourir une seconde fois sans pouvoir te venir en aide.
- TEN-SAN !! Derrière toi !!
Ten Shin Han se retourna brusquement : Nappa courrait vers eux. Il n'était plus qu'à deux pas. Même le regard perçant du combattant aux trois yeux ne put déjouer l'offensive sauvage du Saiyajin. Ten Shin Han fut projeté quelques mètres plus loin par Nappa qui lui était vulgairement rentré dedans avec l'épaule afin de continuer sa course vers Chaozu.
Dans la seconde qui suivit, il porta un puissant coup au petit combattant. Son poing paraissait démesuré comparé au corps chétif du compagnon de Ten Shin Han. Propulsé brutalement en direction d'un énorme rocher, sa course fut rapidement stoppée par une vague d'énergie sifflante lancée dans la foulée par son assaillant. Le corps de Chaozu tomba à terre, meurtri par le kikoha de Nappa.
- Celui-là ne valait rien. Je le finirai plus tard, ha, ha, ha !
- Saloperie... tu me paieras ça ! Je t'aurai ! Jura Ten Shin Han en regardant le guerrier qui semblait invincible. Son, on va l'attaquer à deux.
- Ouais ! Yosh, c'est parti !! Cria Son Gokû en fonçant sur Nappa.
Dans un cri de volonté, Ten Shin Han fonça lui aussi sur la cible. Arrivant chacun d'un côté de leur adversaire, les deux combattants Terriens s'efforçaient coups après coups de briser la garde de Nappa. Mais celui-ci paraissait totalement inébranlable. Toutefois...
- M... mais... ! Merde ! Ourgh ! Grogna Nappa après avoir subi quelques coups bien placés.
- Oh, oh ! Voilà qui va devenir plus intéressant ! Sourit Bejîta en observant attentivement la suite du combat.
- M... merde ! P... pourquoi !?
Surprenant ! Nappa semblait vraiment être gêné par quelque chose. Il parvenait à esquiver les coups de Ten Shin Han et de Gokû, mais par moment, il devenait incapable de prévoir les mouvements du camarade de Chaozu.
- Ce... ce putain de microbe, il a changé sa façon de se battre !! Argh... !! Merde !
- Bien joué Ten Shin Han ! Cria Gokû en continuant à porter d'autres coups. Continues comme ça, ça m'permet de le cogner quand il sait plus où donner de la tête !
Plus loin, Chaozu reprenait ses esprits, néanmoins la douleur l'empêchait de se relever. Il parvint à se laisser rouler sur le côté pour s'allonger sur le ventre et ainsi, observer le combat. À sa grande surprise, la situation avait évolué : Nappa dominait toujours en terme de puissance, mais il avait l'air dépassé. Mais comment était-ce possible ? Chaozu n'avait pourtant pas l'impression d'être resté évanoui très longtemps. Alors, en quelques minutes, qu'avait-il bien pu se produire pour que la tournure du combat change ainsi... ?
- Ah ! J'ai compris ! Ten-san alterne entre les mouvements Tsurusenryû(2) et Kamesenryû(3) !
En effet ! Ten Shin Han faisait preuve d'une ingéniosité qui paraissait particulièrement efficace : au cours de ses offensives, il entamait une série de coups issus de son apprentissage des arts martiaux avec Tsuru Sennin et, lorsque Nappa commençait à anticiper ses mouvements, il alternait habilement avec ceux qu'il avait appris en suivant l'enseignement de Kame Sennin.
Par conséquent, le Saiyajin avait beau posséder une force brute écrasante, il ne parvenait plus à gérer ces brusques changements de styles de combat couplés aux offensives surpuissantes de Gokû. De plus, ce dernier avait gagné en vitesse depuis qu'il ne portait plus ses poids lourds d'entraînement, mettant Nappa encore plus en difficulté. Sa fierté en prenait un coup : voyant que ses tentatives de reprendre le contrôle du combat étaient déjouées tour à tour, il cachait de moins en moins sa colère qui prenait le dessus sur l'arrogance dont il faisait encore preuve quelques minutes avant.
- A... ATTENTION GOKÛ !!
Trop tard. Malgré la mise en garde désespérée de Ten Shin Han, Gokû n'avait pas eu le temps d'esquiver l'attaque frénétique de Nappa. Entouré d'une aura dorée, le poing du cruel guerrier était venu s'abattre dans un hurlement de colère en plein milieu du torse de Gokû, le coupant dans son élan et permettant au Saiyajin de reprendre le dessus. Enchaînant les coups, Nappa était en train de mettre Gokû à mal, sans que celui-ci ne puisse riposter, sonné par le premier coup de poing. Nappa laissait parler toute sa fureur. Chaque coup porté était aussi violent que la colère qui l'envahissait. Ten Shin Han tenta d'intervenir, mais lorsqu'il arriva sur son impitoyable adversaire, il fut repoussé comme une mouche à plusieurs mètres.
- Finie la rigolade, vous me faite plus rire maintenant !
À son tour, Ten Shin Han subissait la colère de son impitoyable adversaire.
- T'as réussi à me surprendre mais maintenant c'est terminé !! Criait Nappa, quand soudain :
Bibibibibip biiiip !! Son scaouter l'avertissait que deux forces grimpaient en flèches. Une à gauche, l'autre à droite.
- Haaaa !!
Kulilin et Yamcha, situés chacun d'un côté de Nappa, entrèrent à leur tour dans la bataille ! Leur duo de Kame Hame Ha entra en collision à l'endroit où se tenait le Saiyajin, créant une puissante explosion, suivi d'une rafale de vent qui vint déferler sur le champ de bataille. Les quelques pierres projetées lors de l'impact retombaient en claquant contre le sol. À l'endroit de où s'étaient heurtés les deux Kame Hame Ha, la fumée épaisse se dissipait peu à peu. On ne distinguait pas encore l'impitoyable Saiyajin.
Comme si ça allait fonctio... quoi !? S'était brusquement interrompu Bejîta en levant les yeux au ciel.
Au même moment, Nappa fit éclater sa puissance. La fumée l'entourant fût aussitôt dégagée lors de la manifestation de sa puissance.
- Raaaah !! Vous commencez à m'énerver !! Hurla le Saiyajin dont le haut de l'armure avait été désintégrée par la combinaison d'attaques qu'il venait d'encaisser.
Sa rage était telle qu'il abatis lourdement son pied contre le sol, créant une violente secousse sur plusieurs mètres à la ronde, fissurant même le sol sur une large zone et l'entourant à nouveau de fumée. Mais, depuis le ciel, une nouvelle voix raisonna comme un écho :
- C'est terminé ! TSUAAAH !!
- ATTENTION NAPPA ! ESQUIVE !! Cria aussitôt Bejîta.
Un rayon traversa l'épais nuage de poussière entourant Nappa, en ressorti aussi vite et disparu en sifflant aussi rapidement qu'il était apparu.
Incapable de se relever à cause des multiples blessures que lui avait causé le compère de Bejîta, Chaozu gisait blessé à quelques mètres du lieu où se tenait Nappa, là où la fumée et la poussière se dispersaient lentement. Quelque chose vint attiré son attention : il avait entendu un bruit ; Celui de quelqu'un qui heurte le sol lourdement.
À présent, on discernait le début d'un cratère de taille moyenne. L'explosion des attaques de Kulilin et Yamcha en étaient à l'origine. En son centre, lorsque s'était totalement dissipé la fumée, Nappa était à genoux contre le sol rocailleux qu'il avait fissuré l'instant précédent.
- Aaargh... aah... ggh...
Ses mains restaient fermement appliquées contre son torse...
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1
Dôgi : Terme japonais employé pour désigner une tenue de combat. Ici, le mot dôgi désigne la tenue de combat habituelle de Son Gokû.
2
Tsurusenryû [鶴仙流] pourrait être traduit par
le style de la Grue. C'est la façon de se battre selon l'enseignement de Tsuru Sennin, le premier maître de Ten Shin Han et Chaozu.
3
Kamesenryû [亀仙流] pourrait être traduit par
le style de la Tortue. À l'instar du Tsurusenryû, le Kamesenryû correspond à la façon de combattre selon l'enseignement prodigué par Kame Sennin.
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->Voilà donc un nouveau chapitre après presque un mois sans une nouvelle ligne de votre fanfic préférée ^^ Quoi ? J’exagère ?! Bon, ça fait rien, bonne lecture à tous
