niicfromlozane a écrit:Hello!
Je viens de lire et c'est une excellente surprise que ce retour à Cell!
Pas passionné par la partie avec l'ostoragienne, mais la situation est bien amenée, ça se laisse lire.
La partie sur Cell, en revanche, est vraiment passionnante. Ça se dévore et ça fourmille de petits détails vraiment plaisant!
Son état d'esprit aussi est hyper bien rendu. On sent bien que tu sais où tu vas, c'est vraiment chouette!
++
Salut Niic, tout d'abord merci pour ton retour.
Oui, je sais globalement ou je mène l'histoire avec Cell. si tu as des supputations et des hypothèses sur la suite, n'hésites pas à en faire part !
Pinklaeti17 a écrit:Ça fait un moment que je voulais poster un commentaire sur les deux derniers chapitres, un long commentaire, mais j'en avais pas trop le temps (vie IRL, Pâques, fanfic à traduire, vidéos à préparer). Alors encore une fois, je vais faire court (même si je n'aime pas trop ça) : les deux derniers chapitres sont supers, surtout le tout dernier avec le retour de Cell et son introspection

!
Les autres ont tout dit concernant les détails.
On attend désormais le prochain avec la plus grande impatience ^^ !
Salut Pinklaeti,
Ne t'en fais pas, je sais que tu suis les publications, même si t'es un peu moins présente ces derniers temps.
Merci pour ton commentaire, et, pour la peine, voici la suite
Chapitre 76 : Pourquoi ? Le voile noir des limbes se déchira lentement, pour laisser place à la lumière. Une lumière pourpre. Et des picotements, dans son cou.
Mais elle se sentait bien.
Un peu vaseuse mais euphorique aussi, alcoolisée ou shootée, comme si elle avait bu un verre de trop...
Meredith profitait du moment, de l'instant présent. Son cerveau se mettait lentement en branle, cherchant des causes à l’incompréhensible, formulant des questions pour comprendre la situation : Qu'est ce que c'est ? Pourquoi du rouge ? Que se passe-t-il ? Que s'est-il passé ? Où suis-je...
Mais sa béatitude était trop prégnante pour la laisser penser rapidement et efficacement.
La doucereuse sensation, le flottement entre le monde du rêve et le monde réel se prolongea encore.... Encore... Encore.... perdurant un laps de temps indéterminé.
Puis la réalité et la rationalité se firent plus présentes, en même temps que sa douleur au cou.
Là où elle avait été piquée.
Par l'individu inconnu, en sortant, en début de journée.
L'inconnu, accompagné de sa comparse, qui les avait agressés.
Les derniers souvenirs de Meredith affluèrent. Le pourpre dans lequel elle baignait disparut progressivement, remplacé par une lumière plus fade, jaune crasseux.
La terrienne avait soulevé ses paupières, plus lourdes qu'à l’accoutumée, avec difficulté.
La mise au point et l’éblouissement passé, ce qu'elle découvrit accentua la sensation de malaise post euphorie : un plafond beige sale, anciennement blanc, la surplombait. À trois, quatre mètres au dessus d'elle peut-être. À gauche dans son champ de vision, un unique luminaire, sphère pendante de lumière terne. Il était retenu par un fil accroché au plafond et semblait prodiguer l'unique éclairage de la pièce.
Meredith voulut se mouvoir pour se sortir d'une situation qu'elle devinait pas à son avantage, mais une force extérieure lui ôtait toute liberté de mouvements : ses jambes, au niveau des chevilles et des genoux, ses bras, au niveau des poignets et son torse. Aucunes de ses parties ne bougeait comme elle le leur ordonnait.
La jeune femme baissa lentement et difficilement la tête. Son mouvement lui déclencha un tournis monstre. Meredith referma les yeux pour retrouver un peu de stabilité. Elle refit une nouvelle tentative, fructueuse, et découvrit ce qui la gênait : elle était solidement attachée par de multiples cordes sombres entravant ses mouvements...
Pourquoi ?
La jeune femme, toujours en se demandant ce qu'il lui arrivait, gesticula de tous ses membres pour desserrer et rompre les liens qui la retenaient. Sans d'autres résultats, avec son actuel manque de forces, que de la rendre encore plus mal et de lui provoquer une nausée.
Son état de parturiente se rappela aussi à elle: le poids de son bébé, toujours en son sein, se fit sentir. Avec sa position actuelle, allongée sur le dos, c'était logique.
Les vagues de la peur et de la panique affluèrent clairement au fur et à mesure que son esprit, un peu moins embrouillé par la drogue qu'on lui avait injecté, regagnait en lucidité : Ses derniers souvenirs, l'attaque que Chichi, Gyumao et elle avaient subi. Puis son réveil. Dans un endroit qu'elle ne connaissait pas.
Pourquoi ? Ne cessait de se questionner la dernière amie de Yamcha.
La cause, elle ne la savait pas. Les faits, eux, était clairs : On l'avait enlevée.
Et on la retenait maintenant ici, pensa-elle, en tentant de surmonter la panique toujours plus sourde, toujours plus envahissante, qui grandissait en elle.
Meredith tourna lentement la tête, à droite tout d'abord. Pour tomber sur un mur gris, à quelques dizaines de centimètres d'elle. La terrienne se concentra ensuite sur les sensations de son corps. Elle ne reposait pas à même le sol, mais sur une surface moins dure, assez souple pour qu'elle n'ait été ni blessée ni ankylosée durant sa perte de connaissance.
Pourquoi? Réprima Meredith.
Elle tourna son regard vers la gauche, dépassant la lampe qui ne l'éblouissait plus, suivant le plafond jusqu'à son angle avec son mur porteur, de l'autre coté. Son regard découvrit l'autre paroi, aussi sale que celle plus proche d'elle, et tomba sur ce qu'elle devinait être un matelas. Matelas tenant plus d'une paillasse de fortune que d'un couchage digne de ce nom.
Sans personne dessus.
La peur, la panique et la terreur, difficilement contenues jusqu'alors par la jeune femme, déchirèrent d'un coup les fragiles liens qui les maintenaient.
Meredith gémit, pleura, puis hurla. Le choc de sa situation acheva de lui faire reprendre totalement ses esprits.
Elle était seule. Et le resta. Personne ne lui répondit.Tous ses pleurs, tous ses cris, toutes ses malédictions, aucunes de ses manifestations de rage ne ramenèrent quiconque.
Personne.
Où était Chichi ? Et Gyumao ? Ils avaient bien été attaqués eux aussi, s'étaient même effondrés devant elle ? Alors pourquoi se retrouvait-elle abandonnée ?
La jeune femme, épuisée par ses vains efforts, se calma peu à peu. En apparence seulement. Fatiguée, la voix enrouée à force de crier, elle ne faisait plus que gémir et pleurer.
Sans pensés cohérentes. Livrée à sa douleur.
Seule.
Seule ? Pas complètement : le petit être en elle semblait lui aussi réagir. De petits tressautements indiquaient qu'il bougeait, donnant des coups de poings ou de pieds. Mais son petit ne lui saurait d'aucun secours. Ou plutôt le contraire. Elle ne saurait d'aucun secours à son enfant.
L'inconfort de sa position ramena Meredith à des considérations plus triviales : Elle se contorsionna et parvint tant bien que mal à se mettre dans une position un peu moins désagréable, sur le flanc gauche.
Et elle recommença à pleurer et gémir.
Seule. Pourquoi ?
Si Chichi avait été à ses cotés, ou Gyumao, la situation n'en aurait pas été plus compréhensible et moins dramatique... Mais elle ne se serait pas retrouvé seule.
Pourquoi ? Pourquoi Chichi et son père n'étaient pas avec elle...Non...À moins que…
Meredith se liquéfia face à l'impensable. S'ils n'étaient pas avec elle... C'était peut-être.... Sûrement... Parce qu'on les avait fait disparaître ?
La conclusion s'imposa d'elle même à celle qui avait été journaliste dans une autre vie. Une vie rêvée, d'un rêve du nom de « Terre ».
-Huuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu...
Huuuuuuuuuuuuu...Sa longue complainte se termina sans souffle, dans la torpeur et la douleur morale.
Meredith sanglota de plus belle, criant, pleurant, priant, maudissant le sort qui l'avait mené ici.
Pourquoi ? Pourquoi ça ?
Qu'avait-elle fait de mal dans la vie pour mériter ça?
Cette questions, ces questions, ne cessaient d'assaillir l'esprit affaibli de la jeune femme.
Un esprit et un mental de plus en plus défaillant, de plus en plus harcelé par les sombres pensées qui l'envahissaient, circulaient, semblaient la lâcher pour mieux revenir la travailler, sans fin....
La poussant petit à petit hors de la réalité, dans un état de plus en plus proche de la rupture définitive, de la panique totale. Du renoncement à l'espoir. De la folie suicidaire.
Le renoncement ultime. Le courage de la fin. La jeune femme sourit timidement. Puis ria doucement... Avant que sa voix ne prenne plus d'ampleur :
-ah ah … ah ah ah... ah ah ah ah.... ah AH AH AH ! WA HA HA HA ! Keuf ! Keuf !
Une quinte de toux stoppa le rire dément de Meredith. Se suicider ? Alors qu'elle ne pouvait même pas se redresser? Ridicule! Se moqua d'elle même la jeune femme....
*
Grooo...Groooo*
Elle ne s'en était pas rendu compte plus tôt, évidemment. Elle avait faim. Affreusement. Et soif aussi. Alors ça devait faire un sacré bout de temps qu'elle avait été amené ici, vu qu'ils avaient quitté la capsule peu après le repas du matin...
L'accès de folie de Meredith, conjugué aux appels de son corps, cassèrent le cercle vicieux dans lequel était piégée la jeune femme. Elle fut assez calme pour repenser sa situation. Pour l'instant. Meredith tenta de chasser les idées mortifères qui repartaient déjà à l'assaut de son esprit et de son corps en inspirant et expirant lentement. Un simple exercice de respiration et de relaxation. Une technique basique, qui stabilisa quelque peu l'état de la terrienne.
Elle pouvait remonter le fil de ses souvenirs plus clairement, souvenirs n'attendant qu'une accalmie pour affluer... La ballade matinale, enfin, bien après le départ de tous les autres... La chaleur étouffante, déjà, qui l'avait tellement indisposée qu'elle aurait préféré rentrer au vaisseau... Chose qu'ils allait faire, avec Chichi et Gyumao. Quand les deux individus étaient arrivés. Un couple, des frères et sœurs ? Qui auraient pu passer pour des terriens. Ça l'avait d'ailleurs mis en confiance. À tort. Tout avait été très vite ensuite. Chichi agressée. Guymao terrassé. Et elle, en face des deux monstres. Puis plus rien.
Et elle s'était réveillée ici...
Pourquoi ?
Meredith chassa le questionnement sans fin qui voulait l'attirer dans le cycle infernale de la perte d'espoir. Non. Elle ne devait pas retomber dans sa peur et sa panique, se contint difficilement la terrienne. Son sort n'était plus entre ses mains et se morfondre n'y changerait rien tenta-t-elle de se résonner, alors que son corps tremblant et son cœur à vif n'attendaient qu'un relâchement de son éphémère volonté pour reprendre le dessus...
Quel que soit le destin de Chichi et de son père, elle était encore vivante. Si ceux qui l'avaient enlevé n'avaient plus besoin d'elle, ils l'auraient sûrement déjà... La terrienne frissonna un long moment, en proie à un brusque accès de terreur. Non, elle ne voulait pas mourir! Pas maintenant, alors qu'elle allait donner la vie ! Non ! Pas maintenant ! Pourquoi ? Pourquoi moi... Qu'est ce que j'ai fait....
Meredith finit difficilement par se ressaisir. Elle inspira lentement, puis expira, tout aussi calmement. Elle retrouva un certain « calme », étant donné les circonstances.
Si elle était encore en vie, donc, c'était qu'ils avaient besoin d'elle... C'était le B A ba.
Le procédé le plus courant dans un rapt ou un enlèvement. Casser le moral de la victime, en l'isolant de tout, en la laissant dans l’expectative, sans rien savoir.
L'ex-journaliste se rappela les récits de certains collègues enlevés par des brigands, des bandits ou des criminels. La phase d'enlèvement puis d'attente, les premiers contacts avec les ravisseurs, les sévices physiques et sexuels, pire encore, le harcèlement et le harassement psychologique. Tout cela jusqu'à l'éventuelle libération. Ou la mort si les kidnappeurs n'avaient pas obtenu pas gain de cause.
Tous les souvenirs de réunions d’accueils de collègues rescapés, tout cela remonta comme une bulle d'air trop longtemps comprimée. Prenant un nouvel éclairage, violent, cru et amer. Car de la théorie à la réalité....
Elle avait pourtant vu et entendu des choses terribles sur Terre, avant, pendant et après l'irruption du monstre Cell...La Terre... Elle avait l'impression qu'elle avait quitté la planète il y avait une éternité, pourtant cela faisait moins d'un an qu'ils étaient partis, qu'ils avaient fui en catastrophe... Elle était encore relativement « jeune », mais se sentait pourtant tant de vécu...
Ses préoccupations étaient alors bien différentes, beaucoup plus triviales. Elle se battait à l'époque aussi : Pour dénicher le dernier scoop, traquer et mettre à jour les malversations et les manipulations des puissants, le tout dans une saine « émulation » avec ses collègues : un chacun pour soi ou tout le monde changeait les codes d'accès de son ordinateur au moins deux fois par semaine. Elle était pourtant stressé et tendue à l'époque... Comme quoi, il fallait bien que les humains s'inventent des raisons pour se mettre en rogne... Tout cela prêtait à rire maintenant, mais à l'époque elle en aurait presque tué!
Youns et Japek... Ces deux petits salauds hypocrites toujours prêtes à vous sourire mais n'hésitant pas à vous planter des couteaux dans le dos une fois retourné... Les pauses cafés interminables quand tous étaient convoqués par la rédaction pour l'attribution des marronniers ou des missions à « Trifoullis les oies »... Tout ça...Ça lui manquait tellement...Ces salauds, ses faux amis, ses vrais ennemis.... Tous, ils lui manquaient tant...
Sa famille, surtout. Ses parents, ses frères et sœurs...
Les larmes vinrent instinctivement aux yeux de Meredith. Elle roulèrent quelques instant plus tard, traçant des sillons clairs sur un visage qu'elle sentait sale et crasseux.
Elles roulèrent, fortes, les larmes de la tristesse et de l'absence.
Ils lui manquaient, ses parents, son petit frère et sa grande sœur... Meredith avait grandi dans un des rares foyers stables de la capitale de l'ouest : ses parents étaient toujours ensemble après près de 20 ans de vie commune. Exceptionnel, quand la plupart de ses camarades avaient vu leur parents se séparer, se remettre ensemble, ou avec d'autres. Non pas que ce soit meilleur, mais c'était atypique. Tout n'était pas rose bien sur. Les disputes n'étaient pas fréquentes mais avaient lieu parfois. Ses géniteurs avaient leurs défauts et leurs qualités, tout comme ses frères et sœurs... Merlyne... Toujours à lui piquer toutes ses affaires, même certains de ses petits amis à l'école, la peste. Oko, et son dédain suprême pour tout ce qui ne touchait pas sa petite personne... Son père, maniaque du rangement. Maman... Toujours énigmatique, que personne ne comprenait à part elle même... Tous avec leur qualités et leurs défauts. Mais elle les aimait. Et ils lui manquaient. Terriblement...
Fini les chamailleries avec Merlyne, fini les apparitions impromptues d'Oko après plusieurs semaines ou mois sans nouvelles.
Fini les derniers délires de Maman, les derniers « conseils pour bien gérer sa vie » de Papa...
Elles roulèrent, plus fortes, les larmes de la nostalgie et du regret.
Elle ne savait ce qu'il était advenu des siens depuis ce jour fatidique, mais à quoi bon se bercer d'espoirs fallacieux? Le monstre allait massacrer tous les terriens, il l'avait dit et avait commencé à le faire. Sa famille était sûrement morte. Elle espérait qu'ils n'aient pas trop soufferts.
Mais elle regrettait. Elle s'en voulait de ne pas leur avoir dit plus tôt, comme ça, pour rien, à quel point elle les aimait.
Bien sur ils s'étaient rapprochés après l'apparition de Cell et son apparente destruction. Sa famille avait échappé au monstre et aux effets de l'arme qui devait mettre un terme à la menace. Mais c'était pour mieux les lui arracher plus tard...
Elles roulèrent, encore plus fortes, les larmes du regret.
Après la « victoire » contre Cell, tout était allé si vite ! Le monde était sur le point de s'écrouler, la peur et la panique allaient s'emparer de tous. Mais les « héros » firent leur apparition. Les survivants du terrible tournoi du monstre. Les dignes héritiers du martyr, Hercule Satan. Ils avaient rendu l'espoir à un monde qui se croyait condamné. Et ça avait marché. Puis elle avait commencé à les côtoyer d'un peu plus près. Krillin, Yamcha...
Yamcha.. Un être extraordinaire. Et pourtant si.... Ils s'étaient appréciés dès leur première rencontre. Puis ils s'était fréquentés. Se jetant, se donnant corps et âmes l'un à l'autre. Pourtant.... Elle n'eut pas le temps de l'aimer. Elle n'avait pas eu le temps de réellement aimer, chérir et détester le père de son enfant. Encore moins celui d'apprécier ses qualités et ses défauts, les quelques semaines qu'ils s'étaient connus.
Les autres, ses « amis », pensaient que sa tristesse était due à l'absence de leur ami. Elle ne leur dirait jamais, mais c'était on ne peut plus faux. C'était cruel, mais si vrai! Si seulement leur relation avait eu le temps de grandir... Mais non.
L'arbuste qu'était leur couple avait été coupé net, tronçonné par une hache du nom de Cell....
Et elles roulèrent, âcres, les larmes du ressentiment.
Pourquoi ? Pourquoi était-elle là, seule, abandonnée? Sans pouvoir se défendre ? Attendant d'être soumise au pire ?
Pourquoi les amis de Yamcha, pourquoi les « héros » l'avaient-ils embarquée. Elle aurait du rester sur Terre, avec les siens ! Elle serait peut-être morte, mais elle l'aurait été avec sa famille, avec ses amis, avec sa ville, avec sa vie ! Au lieu de ça elle s'était retrouvée entourée de parfaits inconnus, trop différents d'elle pour qu'elle puisse vraiment s'intégrer à eux.
Et s'ils étaient vraiment si fors qu'ils s'en vantaient, pourquoi n'avaient-ils pas éliminé le monstre ?! C'était des menteurs ! C'était de leur faute si elle allait mourir loin des siens, loin de tous, sur une planète inconnue. Leur faute, oui ! Elle les détestait...Avec leur bons sentiments dégoulinants à son égard ! Ils se forçaient à l'aimer mais n'en n'avaient rien à faire d'elle, ça se voyait.... S'ils avaient tant de pouvoirs que ça, comme ils le prétendaient, pourquoi ne s'étaient-ils pas occupés de Cell sur Terre, avec leur fameuses boules magiques !? Pourquoi ne fonçaient ils pas pour récupérer les autres reliques magiques qu'ils étaient censés chercher, pour les utiliser contre Cell ?! Le faire crever! Pour que tout redevienne comme avant !
Meredith respira pour tenter de s'apaiser à nouveau.
Le temps s'écoula, indéterminé.
La peur, le doute et l'incertitude lui faisaient faire fausse route. Yamcha était mort en la sauvant. Parce que lui, il l'aimait déjà quand il s'était sacrifié. Les amis de « son héro » avaient eux aussi perdus des êtres chers. Ils furent tous affectés à des dégrées divers mais avaient fait leur possible pour ne pas la laisser tomber..
Et elle se trouvait dans une pièce inconnue.
Seule.
La peur, chassée un moment par la colère, repointait le bout de son nez. Mais avec moins de force qu'auparavant, à sa grande déception. Car Meredith lâchait prise. Fatiguée physiquement comme nerveusement, affamée, assoiffée, la terrienne abandonnait le combat. Une combat ? Y'en avait-il jamais eu ? Elle n'avait aucune prise sur le destin, alors à quoi bon se faire du mauvais sang ?
Quoiqu'il lui arrive, qu'elle finisse éliminée, vendue, dévorée, torturée... Quoiqu'il arrive, elle n'était plus maîtresse de son destin. Pas dans son état.
Pourquoi était-elle là ? Pourquoi elle et pas Chichi ? Question superflue maintenant...
Peut-être était-ce les voyous qui avaient attaqué le fils de Chichi peu après leur arrivée?
Qu'importe...
* Click **Click** Kriiiiiiii *
Ce n'est que quand le son se fit plus fort que Meredith s'y intéressa. Elle n'eut pas le temps de se tourner que le bruit de la porte qui s'ouvrait se fit franc, accompagné de bruits de pas. Des bruits de bottes.
Un être apparut dans son champ de vision. Un type d'être qu'elle n'avait jamais encore vu, sorte d’humanoïde à peau et tête d'alligator, à tenue martiale. Un extra-terrestre qui portait Chichi dans ses bras et qui la déposa sur la paillasse en face de la sienne.
-Chichi ! Chichi ! Ne put s’empêcher de dire d'une voix faible la terrienne, assez fort tout de même pour attirer l'attention de celui qui l'avait amené.
Le saurien se tourna vers elle et la considéra avec étonnement:
-Merde, elle est déjà réveillée?
Il lui avait accordé autant de respect et de considération qu'un vulgaire objet. Mais c'était ce qu'elle était. Un objet de marchandage. Meredith, fatiguée et apeurée, ne tenta rien de téméraire. Elle baissa les yeux, fixant ses poignets en attendant que le mystérieux individu sorte. Chose qu'il fit ne fit pas : il s'approcha de sa couche, se baissa et resserra avec brutalité les lien qui l'entravaient. La terrienne encaissa en silence le cisaillement sur ses poignets et ses chevilles. La garde s'occupa de Chichi de la même façon, en l'attachant solidement avec une corde qu'il portait à sa taille. Puis il laissa enfin les deux captives, fermant la porte à double tour en quittant la pièce.
Meredith resta silencieuses pendant quelques minutes puis appela sa compagne d'infortune, doucement :
-
Chihi.... Chichi ! Et de plus en plus fort :
-Chichi ! Chich...
-Chut ! Moins haut !
Meredith s’exécuta, trop heureuse de voir que Chichi était bien vivante. Trop heureuse de ne plus se trouver seule face à l'inconnu. Chichi n'ayant pas bougé, restait telle que leur gêolier l'avait laissée, dos à elle et sur le flanc. Elle reprit la parole, chuchotant à la limite de l'audible :
-Ils peuvent revenir à tout moment !Il faut qu'on...
* Clik... Clik.... Kriiiiii *
Le bruit de la clé dans la serrure annonçait la venue d'une personne dans la pièce. Ou le retour du garde qui venait de sortir. Chichi s'était tue dès qu'il s'était manifesté, à raison : deux individus déboulèrent quelques secondes plus tard et se tournèrent vers Meredith.
-Celle la s'est réveillée, dit celui qui avait déposé Chichi.
-Ça a pas duré longtemps sur elle . Va falloir lui remettre une dose. Et l'autre ?
-C'est bon, elle est encore endormie.
-Tant mieux, j'en ai plus beaucoup à dispo, de doses. On va laisser l'autre comme ça. On passera de temps en temps vérifier qu'elle est pas réveillée.
-Ouep, même si c'est un peu superflu je trouve. Réveillées ou non, c'est pas ces faibles humaines qui vont nous faire quelque chose!
-D'accord avec toi Serdeck. Mais les ordres du Boss...
-Oui, oui, je sais...
Meredith sentit des mouvements près d'elle pendant que les deux gardes discouraient.
Une main froide et griffue remonta de sa poitrine à son cou, dégageant les cheveux qui cachaient sa nuque. La terrienne ne put s’empêcher de pousser un petit cri quand une aiguille perfora sa peau, sensible à cet endroit là.
Ses paupières se firent lourdes, encore. Puis elle sombra...
**************************************************
Autre part sur la planète DenebayLa matinée progressait, en même temps que la chaleur. Ça se ressentait même dans son bureau, pourtant bien isolé de la fournaise extérieure.
Il fit un signe de tête à un de ses subordonnés devant lui. Puis un second en direction de la baie vitrée, dans son dos.
« -Bien, Monsieur Yags. »
L’individu, une native de cette planète, s’avança, puis contourna le bureau pour se rapprocher de la vitre. Elle actionna ensuite un système qui eut pour effet d’opacifier le verre, limitant l’apport solaire pour ne pas que la température augmente encore plus. Sa tache effectuée, la denebayenne retourna à sa place, debout avec les trois autres.
« -Merci Eléo'k. »
Elle courba légèrement la tête et se fendit d’un simple : « Monsieur. »
Un bonne gaillarde cette Eléo'k, pensa Yags. Elle avait rejoint l’organisation récemment mais se montrait déjà supérieure à certains de ses égaux hiérarchiques plus anciens. Courtoise, discrète, dégourdie et efficace, impitoyable et assez futée, elle avait un potentiel plus que certain. Un potentiel de tueuse. Un potentiel de futur boss. Quand la planète serait verrouillée, il lui donnerait plus de responsabilités et la mettrait à l’épreuve pour s’assurer que ses capacités n’étaient pas surfaites.
La température rebaissait, au grand soulagement de Yags. Le système d’air conditionné ne devait pas être à sa capacité maximale, mais pas loin, pour pouvoir faire chuter la chaleur aussi rapidement. Le pasrono se détendit. Il saisit la flasque transparente posée sur son bureau de bois massif et versa un peu de la liqueur ambrée qu’elle contenait dans un verre finement ouvragé. Verre qu’il porta à sa bouche pour se délecter à petites gorgés de ce breuvage qu’il aimait tant. Et qu’il ne sortait que pour les grandes occasions.
Car aujourd’hui, c'était le grand jour! Jubila intérieurement la créature de couleur sable: il allait dès le lendemain lancer la phase active d’opérations sur ce monde. En d’autres termes, prendre le contrôle des institutions et organisations clés de Denebay. Encore plus simplement, faire main basse sur la planète.
Au nom de l’organisation. Après, bien sûr, s’être débarrassé des dernières personnes susceptibles de lui opposer quelques résistance: Cet étrange mais puissant groupe de « terriens » débarqués d’on ne savait où et qui avaient, dans leur témérité ignorante, osé s’opposer à eux . Leur coup d’éclat avait paradoxalement été un mal pour un bien : d’une, on les avait découverts avant de lancer la phase finale de l’infiltration, au cours de laquelle ils auraient pu faire beaucoup de mal. De deux, on avait aussi repéré des Nameks qui auraient pu leur causer du tort…
Finalement c’était bien ainsi. Il fallait toujours voir les situations bénéfiques qui accompagnaient certains revers. Un mal pour un bien, comme le disait le fameux dicton.