Black_Mass_Priest a écrit:(ps : t'en penses quoi de G ?)
Franchement, G me laisse une impression de gigantesque gâchis. L'idée de base était sympa (premiers combats des jeunes chevaliers d'or, maturation d'Aiolia), le dessin au début me plaisait bien, et le déroulement des premiers combats m'a laissé sur le cul : la première rencontre entre Aiolia et Hypérion est tout simplement grandiose, au point qu'il s'agit à mes yeux de l'un des meilleurs affrontements de toutes les licences Saint Seiya, avec de la vraie stratégie et un gentil intuable sans pour autant devenir énervant - qui plus est, il ne remporte pas son combat, seulement l'estime de son adversaire divin qui lui laisse une chance de panser ses blessures et de s'améliorer pour une prochaine fois.
De plus, cette série dérivée nous offrait quelque chose de réellement différent, là où Lost Canvas ne prend finalement que peu de risques (ne parlons pas d'Oméga, qui est plus récent que G).
Ça, c'était les premiers tomes.
Et puis rapidement...
Déjà, il n'y en a plus que pour le Lion. Je n'ai rien contre lui, hein. Mais là, il y avait potentiellement 12 personnages principaux (approximativement et en comptant large, certes). Et il monopolise le temps d'antenne à un point...
Les combats, eux, restent dans l'ensemble plutôt sympa à regarder. Sauf que... La plupart du temps, on ne comprend rien. Faut retourner son manga dans tous les sens et s'accrocher aux dialogues pour avoir une vague idée de ce qu'il se passe. Oui, je sais, certains diront "c'est un style, c'est comme ça, faut pas juger, c'est une question de goût!!". En attendant, ce style nuit à la compréhension du message. Et puisqu'il ne s'agit pas d'une oeuvre portant sur les difficultés de la communication à l'époque contemporaine, y a un problème. Qui plus est, on peut ranger les combats dans deux catégories. Les combats importants, d'abord, dont les 9/10 sont menés par Aiolia, et qui se concluent presque toujours par "Je vais l'emporter parce que je l'ai promis/mes amis croient en moi/j'ai de l'espoir/je suis maître de mon destin". Youpie, ça marche toujours. Et les combats secondaires qui servent 1) au fan service, 2) à meubler. Quel était l'intérêt d'envoyer deux bêtes géants de merde attaquer le sanctuaire avec tous ses défenseurs? Aucun, hormis d'offrir un combat à Death Mask (en plus d'un autre à Aiolia)... combat qui se résume au Seki Shiki Meikai Ha. Ressusciter Hector "pour gagner du temps"? Je me marre : il a tenu dix minutes blabla compris. Autrement dit, Pontos a perdu du temps en l'invoquant et en discutant avec lui pour le convaincre d'aller castagner du chevalier d'Athéna... Mais comme ça, on aura vu le Scorpion à l'oeuvre avant le final - et on a eu, pour la énième fois, un cours sur le Scarlet Needle. Bref, c'est petit.
De manière générale, c'est tout le scénario qui ne tient pas la route. Le passage en Crète dans le labyrinthe? C'est du filler, rien de plus. Hypérion qui se retire devant la détermination du Lion, c'est beau... mais sachant qu'il était venu récupérer l'arme de son maître pour le ressusciter, ça relève presque de la trahison! "Mon roi, vous souffrez? J'étais parti en mission pour vous libérer, vous le savez. Mais bon, y avait un type, il était pas mauvais... J'aurais pu le tuer facilement, hein, mais j'avais un bon feeling, donc voilà quoi, vous attendrez bien encore un peu... S'pas?" Je ne dis pas, le Saint Seiya original ne résistait pas plus de quelques minutes non plus à un examen un peu rigoureux, mais de l'eau a coulé sous les ponts depuis.
A propos d'eau. Océanos. "Pas mal, petit Verseau! Rendez-vous au Tartare pour le match retour!" Et au Tartare... pas de match retour. Parce qu'on a préféré perdre du temps avec des géants et des monstres mythologiques faire-valoir : scénario mal fichu.
Enfin, je retiens surtout la lourdeur des dialogues. "Les mortels ne peuvent rien contre les dieux. Ils doivent se plier au destin que les dieux leur ont imposé." "C'est pas vrai, on fait ce qu'on veut d'abord." Retourner le dialogue en boucle pendant un demi-tome. Faites prendre conscience au titan qu'il s'est peut-être un peu planté, vu comment le mortel lui en a mis plein la gueule. Et au tome suivant, reprenez le même dialogue avec un autre mortel et un autre titan.
Les chapitres annexes, au début, étaient aussi vachement cool. Genre le Gaiden sur Saga qui pleure dans la maison des Gémeaux, celui de Dohko et Shion à la fin de la dernière guerre sainte contre Hades, celui de Kanon qui devient Dragon des Mers... Des petits passages indirectement liés à l'histoire en cours, mais qui apportent un précieux background aux différents chevaliers d'or, ce qui était la raison d'être de ce spin-off, au départ. Jusqu'à ce que la paresse l'emporte et qu'on se contente de coloriser le dernier chapitre du tome précédent. Pitoyable.
...Sans oublier un "détail" : cette sale "manie" de mettre des "guillemets" quasiment "partout", comme si chaque "mot" était "porteur" d'un "sens" si "particulier" qu'il fallait "absolument" le mettre en "valeur"! Pour le coup, je ne sais pas, c'est peut-être le traducteur (qui a laissé passer un nombre incroyable de fautes de frappe, mais ça, apparemment, c'est la norme dans le manga : et on s'étonne que ça reste un genre déconsidéré...).
Bref, ce qu'on aurait pu prendre au départ pour un manga d'auteur (comme il y a des films d'auteur) a rapidement viré au gavage hollywoodien : vous avez vos personnages fétiches, vos armures, vos combats qui pètent tout, bref, tous les ingrédients sont là, alors maintenant, ne faites pas semblant de réfléchir et consommez!
Et encore, je n'ai pas parlé des derniers tomes, qui ne sont rien moins que bâclés (à ce sujet, voir un de mes messages précédents).