J'aimerais beaucoup voir une adaptation texte de l'opéra "Der Freischütz" de Karl Maria von Weber !
Ça se passe en
Böhmen,
Herr Max aime Agathe qui est la
tochter du garde forestier Cuno. Il voudrait gagner un concours de
Schießen pour devenir le nouveau garde et avoir sa main mais perd contre Kilian qui devient
der meister. Max accepte sept
magisches balles d'un certain Caspar, prétendues toucher tout ce qui est visé. Caspar avait vendu son
seele au
schwarze jäger Samiel pour avoir cette arme et sera emporté s'il ne substitue pas quelqu'un... Max ! Agathe quant à elle a été informée par un
einsiedler que quand elle serait en danger, elle serait sauvée par sa couronne de
hochzeit. Elle est inquiète pour Max mais sa
cousine Ännchen la rassure. Max réussit à réintégrer le concours en montrant sa dextérité. La dernière
magisches balle de Max est contrôlée par Samiel pour frapper Agathe, mais sa couronne de
hochzeit dévie la balle qui tue Caspar qui est emporté par Samiel. Le
böhmischer fürst Ottokar demande des explications et lorsque
Herr Max explique le pacte qu'il a passé, Ottokar prononce un
ausweisung contre lui. C'est l'
einsiedler qui conseille à Ottokar plus de clémence pour une vie passée sans
sünde, Max est alors seulement condamné à un an de
probe, après quoi il pourra épouser Agathe.
Je ne me serais bien sûr pas permis de trahir le scénario original, les quelques mots en allemand sont porteur d'une légère nuance de sens qu'il m'aurait été impossible de parfaitement traduire en français, alors j'ai laissé. Ah, ben c'est un opéra qui date, hein, avec un vocabulaire un peu à part ! J'imagine que j'aurais aussi pu mettre des notes de bas de page, ça ne vous aurait pas du tout sorti du texte et du récit d'aller les chercher.
Peut-être que "traduttore, traditore" (traducteur, traître), mais quelqu'un qui se contente de mettre en langue original dans le texte un terme dès qu'il rencontre une petite nuance qu'il faudra qu'il traite avec un soupçon de subtilité pour en donner un équivalent, pour moi, c'est un fumiste. Je préfère le traître.
Ça me rappelle un débat sur un forum one piece où je donnais mon opinion sur cette question. Pour moi, le point primordial dans la traduction, c'est de respecter les intentions narratives et de communication de l'auteur, la façon dont il a voulu présenter son manga. Quand il utilise "-sama", il s'attend à ce que son public lise de la déférence, pas un mot bizarre à la fin d'un nom propre... Il faut donc lire en français de la déférence, je vous assure qu'on est capable d'en montrer même si on a mauvaise réputation en terme de comportements, notre langue le permet.
Mon message sur cet autre forum, plus complet et plus clair mais plein de références à one piece...
RMR a écrit:Qu'est ce que tu veux, c'est comme ça. Sogeking, je trouve que ça sonne 1000 fois mieux que le Roi dutir. Le Haki royal c'est 1000 fois mieux que le fluide supreme. Et j'en passe. T'ajoute un lexique et ça passe comme une lettre à la poste. Je préfère le son du mot à sa signification.
Je suis plutôt d'accord avec l'ensemble de mes prédécesseur qui prônent une adaptation pour rester fidèle à l'idée portée par le manga. Quand Oda écris son manga, il l'écrit en ayant certaines attentes sur la façon dont il présente les choses. Parce qu'on est français ne justifie pas que nous ne bénéficions pas de la même présentation. Pour l'exemple, quand Oda dit à ses lecteurs que Ace à le "poing de feu" il leur donne l'information qu'il a le "poing ardent" et non qu'il a le "Žûô„u5£§ž\mÛÝ€". Mettre cette information en japonais à l'adresse des français revient à mettre ce que j'ai écris à l'adresse des japonais. Pour moi, l'information doit parvenir au lecteur tel qu'Oda a imaginé qu'elle leur parviendrait, qu'importe la langue, puisque c'est comme ça qu'il a conçu son manga.
En plus, la fidélité que vous prônez est une notion absolument pas fiable. Vous préférez Haki royal à fluide suprême, vous dites. Vous ne préférez donc pas Haoushoku no haki à haki royal ? Où doit s'arrêter la fidélité, où doit commencer l'adaptation ? Comment déterminer ça objectivement ? Viser le sens donné par l'auteur me semble la solution la moins subjective à cette question, et la plus fidèle.
Si je comprends bien, pour vous, la limite, c'est quand le son "rend bien", puisque vous préférez le mot à sa signification. Le critère de validité d'un terme original japonais, c'est donc la beauté de son son ? Sa classe ? Comment un traducteur peut-il honnêtement dire "ce son est beau, je garde", "ce son est classe, je garde", "ce sont est craignos, je peux adapter" ? S'il s'y essaie, il ne satisfera pleinement personne, parce que rien n'est plus subjectif que ça, et que personne, ni vous, ni moi, n'aura les mêmes goûts "sonores" que le traducteur.
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Je ne dis pas que Chollet est irréprochable. "Grand Line" est un terme étranger pour les japonais, il aurait fallu nous le garder étranger en gardant "Grand Line", pour que le message nous parvienne comme il est parvenu aux japonais. Je dirais même qu'en version anglaise, il faudrait soit le renommer "dai michi" ou "grande route" ou autre pour respecter le fait qu'on perçoive le nom de cette route comme étranger, soit mettre en petite note en bas de page "en anglais dans le texte". Je ne cherche donc pas tant à défendre Chollet, mais je pense qu'une bonne adaptation doit chercher à coller à l'intention de l'auteur (maître de son histoire et de la façon dont ses lecteurs la perçoivent) et non chercher à trouver l'adaptation "la plus belle" ou "la plus classe".
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Ouais enfin Gran Line c'est porteur de rien du tout hein. Aucune connotation. Route de tous les périls là on sent que c'est pas la fête du slip là bas. Faut arrêter de faire le puriste à deux sous.
Et pourtant, les japonais ont aussi droit à Grand Line, avec aussi peu de sens que pour nous. Pourquoi Oda veut-il nous le présenter comme ça, je n'en sais rien, mais c'est sa volonté, et je ne vois pas de quel droit la remettre en question. On lit son manga, à la base. Et je vois encore moins sur quel critère remettre l’appellation en question. L'impression classe de danger "c'est pas la fête du slip" que dégage la traduction française, ça fait partie de ces notions subjectives dont je parlais tantôt, ce qui est classe pour les uns ne l'est pas pour les autres, dans le doute, autant chercher à rester fidèle à l'intention de l'auteur.