Zhatan {l Wrote}:La prison est intrinsèquement lié à la justice. La peur de la prison, c'est la peur que la justice soit appliquée. Bien sûr, il n'existe pas que des peines de prison, heureusement.
Mais on n'obéit pas par peur la plupart du temps. Lol. Si quelqu'un laisse tomber son portefeuille sans s'en rendre compte, il est possible que tu lui rendes, non ? Bon enfin peu importe. En tout cas, la prison ce n'est pas la Justice et inversement.
Heu... Si, on
"obéit" la plupart du temps par "peur" des conséquences. Heureusement, on est pas tout le temps en train d'"obéir" dans notre vie de tous les jours. La plupart de nos actes relève d'une adhésion globale aux valeurs qui permettent à notre société de fonctionner.
Et je n'ai pas écrit que la prison, c'est la justice. Mais elle en fait partie et donc sans prison la justice sera difficile à appliquer aux criminels et délinquants.
Zhatan {l Wrote}:Hé oui, "punir les méchants" peut te sembler simple comme concept. C'est pas un concept très compliqué, on est d'accord. Sauf qu'en France, y en a beauuuucoup qui passe entre les mailles du filet et qui ont un sentiment d'impunité.
Oui mais ça veut rien dire. Il y a des priorités sur les "méchants".
Heuu, je suis pas sûr de te comprendre. Il ne devrait pas y avoir de priorité. La justice est censé s'appliquer à tout le monde, point. A partir du moment où des peines de prison ne s'appliquent pas (notamment dans cet ordre de grandeur), il y a un très gros problème. Et un très gros problème concernant l'un des fondements de notre société, c'est pas rien. "Punir les méchants" paraît tellement simple... Mais c'est souvent pas fait. Donc bon, faut bien le signifier. Ah non, on va passer pour des imbéciles, taisons nous !
Zhatan {l Wrote}:La soi-disante politique de répression menée depuis 2002 (pour être exacte) n'était qu'une vaste opération de comm. Plein de loi sont sortis sans les moyens de les faire appliquer...
Le vocable de la sécurité est rentré dans le débat public en 2001 (pour être exact). Les lois sont sorties et ont fait exploser le nombre de détenus, la politique du chiffre est directement issue de cette période, donc bien sûr qu'il y a eu des conséquences.
Non, le vocable sur la sécurité est rentré dans le débat bien avant, mais on pourrait s'arrêter à 1995 ce qui serait déjà pas mal. En revanche, la "comm" sur l'insécurité grandissante date bien de 2002 (pour être tout à fait exact sans e à la fin, désolé). Cela a même commencé autour de la campagne présidentielle (avec Jospin qui avoua avoir pêché par naïveté sur la question de la sécurité). Et pourtant, les gouvernements Jospin avait vraiment misé à fond sur la prévention. Il leur a manqué la répression (la vraie, pas celle du chiffre qui a suivi avec Sarkozy). Avril 2002 aura vraiment été un tournant malheureux, au final.
Après, je ne dis pas que la répression par le chiffre n'a pas eu de conséquence, bien au contraire, puisque je t'écris qu'il n'y a donc pas eu de véritable politique de répression contre les criminalité et la délinquance.
Zhatan {l Wrote}:Qu'est-ce qu'un délinquant ? Qu'est-ce qu'un criminel tant qu'on y est ? Sais-tu ce qu'il faut faire pour qu'un juge prononce une peine de prison ferme à ton encontre ? Pas une petite connerie, hein.
Bah oui, ce sont des questions qui se posent, la criminalité est très largement une affaire de perception : la délinquance en col blanc n'est jamais abordée par exemple, par contre la violence des catégories populaires... ces accents mis sur telle ou telle délinquance ne sont pas neutres.
La délinquance en col blanc est bien abordée : affaires politiques avec l'UMP (campagne de Sarko, campagne de Balladur, Balkany, Lagarde, etc, etc...), le PS (DSK, Guerini, etc, etc...), les différents traders qui ont fait perdre des centaines de millions, les parachutes dorés, etc, etc... (je survole à fond là, parce que y a tellement d'affaires entre celles locales et celles nationales).
Zhatan {l Wrote}: Et non, je ne dis pas qu'il n'y a pas de délinquance populaire, mais que l'on fasse la chasse aux contraventions plutôt qu'aux délits me paraît assez significatif (je caricature un peu, certes). Pardon, mais je pense que la police a mieux à faire que du chiffre sur les routes ou à arrêter toujours les mêmes petites frappes délinquantes qu'on ne peut pas décemment enfermer et qui n'ont donc aucune raison d'arrêter ce qu'elles font. Autre chose à faire que du contrôle au faciès... etc.
Ah, mais au final, nous sommes d'accord. La police a mieux à faire que du chiffre sur les routes. Personnellement, à titre individuel (ça se dit ?), j'en ai vu des dérives dans la police et/ou la gendarmerie qui ne faisait pas leur boulot alors qu'ils n'étaient pas débordés, et qui, en plus, critiquait la politique du chiffre et de la statistique qui ne leur laissait pas le temps de bien bosser...
Ceci dit, la police, même si imparfaite, quand elle remplit l'une de leur mission les plus importante en remettant à la justice de grands délinquants voit ces derniers quelques temps plus tard(mois, semaines, jours parfois) dans la rue en train de commettre de nouveaux actes délictueux. Un laps de temps si court qu'il semble vouloir dire qu'il n'y a pas de crainte envers la justice (les conséquences). Et tout cela pose un réel problème de société qu'une simple politique de prévention ne saurait résoudre.
Et la loi Taubira me paraît, toujours selon moi, être complètement à côté de la plaque. Ni bonne, ni mauvaise, juste à côté de la plaque.