

Bref, salut à toi qui passe par là

Un ersatz de synopsis se trouve dans le texte en violet juste avant le chapitre.
Ça va être une courte fic (en deux chapitres à la base, mais je risque de subdiviser ça)
J'ai terminé toute l'écriture avant de poster ici, histoire d'être sûr d'aller au bout.
Il y a certaines digressions mineures par rapport à l'univers du manga original, faciles à remarquer par ailleurs pour les initiés que vous êtes, donc je n'en ferais pas la liste ici.
J’ai intégré les musiques ayant inspiré et accompagné l’élaboration de cette courte fic afin que ceux que ça intéresse puisse s’immerger dans l’ambiance de l’histoire en parallèle de leur lecture (clic droit, nouvel onglet, toussa).
Parfois une musique vaut mieux que mille mots.
Par rapport aux noms des perso, j’ai fais selon les sonorités auxquelles je suis habitué ou que j’aime bien.
Sur ce… bonne lecture j’espère


{Krilin faillit sourire. Il se demanda ensuite si c’était ce genre de pirouettes farfelues
du destin qui allait à nouveau avoir cours et leur permettre de battre Freeza... Ou au moins de survivre.
La réponse était claire.
Non.
Ils allaient tous les trois mourir. C’était certain. C’était logique… Inévitable… Juste une question de temps...}
Partie I ~ Kienzan.
Mort. Il l’était.
Ou plutôt était censé l’être.
Alors comment se faisait-il qu’il se tenait encore là, flottant non loin, à quelques dizaines de mètres ?
Frais comme un pinson, l’air goguenard.
C’était à n’y rien comprendre et Freeza nageait en pleine confusion.
De son côté, Krilin rageait. Il n’avait au final détaché qu’un tout petit morceau de queue inutile.
Quelques dizaines de centimètres plus haut et l’univers était sauf. Quelques centimètres plus haut, et toute la gloire lui revenait, pour des siècles et des siècles.
Mais sa maudite main avait flanchée sous le coup des tressautements et de la pression.
La chance était en or. Et pareille opportunité n’allait probablement plus jamais se présenter.
Pourtant, c’était bien un sourire de placardé sur son visage. Sourire que Freeza prenait pour de la provocation, tandis qu’il ne s’agissait que d’une forme de résignation s’étant emparée du visage du terrien.
Lequel finit cependant par dresser, haut, un bras jusqu’au-boutiste lourd de détermination. Non pas à gagner, mais à donner le meilleur de lui-même jusqu’à la toute fin.
Concentrant son énergie à la fleur de la paume de sa main gauche, il en fit bientôt jaillir un amas confus et fumeux d’un genre de gaz qui, au contact de l’air, prit bientôt la forme d’un disque crépitant d’énergie pure au tranchant inégalé.
Krilin décocha un, puis deux… trois… dix… vingt… et toute une soixantaine de kienzan à la suite, lesquels fusèrent en direction d’un Freeza déjà au summum de la colère.
Le nihilien observait les scies circulaires fondre sur lui et comprit à cet instant qu’il n’avait pas à faire à n’importe qui.
Pas à cause du nombre ou de l’aspect de la technique, mais parce qu’il avait remarqué que les kienzan avaient été orientés de sorte à contrôler la plupart de ses points de fuite.
Tout était maitrisé. Il suffirait que Freeza cherche à esquiver un kienzan vers le haut pour en rencontrer un autre l’attendant à cet endroit précis. Il suffirait qu’il cherche à passer en obliquant selon une certaine inclinaison pour avoir la surprise de voir un kienzan qui l’attendait encore, comme par hasard, dans la même inclinaison que lui.
Rien n’avait été laissé au hasard. La configuration particulière de cette attaque avait été probablement soigneusement pensée à tête reposée en un autre temps, puis parcoeurisée par son utilisateur. Freeza s’en était rendu compte en quelques infimes fractions de secondes, intuitivement.
Autant qu’il avait rapidement compris que ce genre de technique était par essence et paradoxalement vouée à être facile à contrecarrer.
La pire des idées étant d’analyser la vitesse et l’espacement entre les kienzan, pour chercher à connaître la trajectoire et la chorégraphie optimale lui assurant une évasion sans bavure. Car, entre autres, certains kienzan oscillaient d’une oscillation anarchique et imprévisible, même pour leur auteur. Freeza l’avait remarqué. C’était probablement une mesure de plus que comptait cette technique.
L’attaque était, à dessein, aussi rapide que soudaine. Il était certain que la plupart des personnes s’y étant frottées n’avaient pas eu le temps d’opérer la moindre analyse et, prises d’une probable panique, avaient eu pour premier réflexe de chercher bêtement à éviter les disques un à un par anticipation, dans une danse millimétrée, "au kienzan le kienzan".
Et cette seule erreur de sauter sur la première idée venue, par instinct, était en réalité la grande force de cette salve de disques tranchants et était, selon Freeza encore, probablement ce qui avait dû couter la vie à tous ceux qui y avaient eu à faire.
La vraie solution n’était pas difficile à trouver en elle-même, mais la circonstance l’occultait complètement et le terrien jouait certainement sur ce fait.
Cependant, Freeza avait une présence d’esprit hors norme lui ayant permis de ne pas tomber dans cet écueil. Le reste n’était désormais plus qu’une formalité.
Les kienzan pouvant être assimilés à une sorte de tunnel concentré dans un champ restreint, il fallait chercher à s’extirper du rayon général d’action, malgré les disques qui menaçaient, plus loin, de tous côtés.
Plus on s’éloignait du cœur de l’attaque, plus ses éléments étaient distants les uns des autres et plus il était aisé d’en réchapper. Bien sûr, cela n’apparaissait pas au premier coup d’œil, c’était une constatation qui demandait un certain sang-froid… et du sang-froid, Freeza en avait litres sur litres.
Le nihilien n’avait donc plus qu’à choisir parmi les points de fuite qui conduisaient à sortir du tunnel plutôt qu’à y survivre.
Les premiers kienzan de Krilin couvraient une majorité de ces directions, compte tenu de leur taille et de leur angle dont le calcul intuitif ne permettait à l’adversaire que de deviner une marge et non une ligne précise.
Mais l’attaque du chauve étant limitée en ressources, il y avait nécessairement des endroits moins protégés que d’autres. Et Freeza en remarqua un. Une ligne concave plus ou moins libre sur la gauche. Il lui suffisait d’emprunter ce canal, sans en dévier du moindre centimètre.
Par une ligne donnée passaient plusieurs kienzan, sans concomitance et à divers endroits de cette ligne. En partant du fait que Freeza ne modifierait pas sa vitesse, tout se jouerait alors, pour Krilin, sur le rapport entre cette dernière et le moment où ses kienzan croiseraient la ligne empruntée par le nihilien.
Autrement dit : trop tard et l’adversaire passait avant, trop tôt… et ce dernier pouvait s’échapper après le passage des kienzan.
Le "timing" des kienzan devait être bon et reposait plus sur une histoire de distance, le long de la ligne en question, que de vitesse, étant donné que les disques avaient tous la même.
Il ne s’agissait donc au final que d’une approximation et Freeza le savait.
Krilin, ne pouvant connaître la vitesse du Nihilien, était donc contraint de conjecturer. Mais Freeza savait aussi qu’au jeu des conjectures, Krilin partait gagnant car rien ne l’obligeait à espacer ses kienzan de manière uniforme.
Il pouvait au contraire les arranger de sorte à brosser toutes les éventualités : organiser les deux premiers kienzan en privilégiant l’idée selon laquelle Freeza avait une vitesse de 10, puis les deux suivants en partant du postulat qu’il avait par exemple une vitesse estimée à 12.
Krilin n’avait pas besoin de connaître la vitesse exacte de Freeza. Il lui suffisait de mettre en place son organisation simplement en prenant en compte le plus de scénarios possibles.
Seulement, cela présupposait aussi une vitesse constante et plus ou moins prévisible de Freeza.
Vitesse constante qui, au demeurant, était plus que vraisemblable et qui, d’ailleurs, constituait probablement le second écueil dans lequel tombaient la plupart de ceux qui avaient éventuellement su éviter le premier piège de la technique.
En effet, selon Freeza encore, la plupart de ceux qui avaient eu, même pris par le temps, la bonne idée de fuir sur les côtés, n’avaient toutefois pas pris la peine de jouer de subtilité et avaient juste foncé bêtement dans une direction, à plein gaz… se pensant plus intelligents que ceux qui auraient commis l’erreur de rester au cœur de l’attaque…
Du pain bénit pour le chauve.
Mais c’était là une attitude que Freeza n’avait aucune intention d’adopter. Le nihilien cherchait intuitivement à deviner l’architecture pour laquelle Krilin avait opté.
10, 12, 14… ?
Ou alors 10, 8, 16… ?
Ou peut-être 11, 12, 13… ?
Le subconscient de Freeza, infiniment plus rapide que son cerveau matériel, avait suggéré ces trois possibilités sans toutefois que ce dernier ait eu le temps ou la possibilité d’en prendre connaissance.
C’était un raisonnement intuitif, qui ne consommait quasiment pas de temps, mais avait aussi le défaut de ne pas remonter clairement au cerveau.
Quoi qu’il en soit, dès l’instant où Freeza avait compris qu’il devait moduler sa vitesse, Krilin n’avait pratiquement plus eu aucune chance de gagner… puisque, étant limité dans ses ressources, il avait certes le choix, mais un choix quasi insignifiant compte tenu de toutes les possibilités existantes.
Rien n’empêchait Freeza d’opter pour du 5, 4, 3 ou pour du 32, 14, 26…
Krilin ne se doutait peut-être même pas que Freeza pouvait monter à certains nombres et avait alors opté pour un nuage de chiffres que le nihilien pouvait surpasser sans mal.
Freeza hésitait désormais entre une série de vitesses extrêmement faibles et une série de vitesses maximales. Il opta finalement pour la première option, supposant que Krilin avait probablement eu à cœur de ne pas le sous-estimer et donc d’établir une architecture osée et ambitieuse au niveau des chiffres.
Moins d’une seconde plus tard, Freeza, stoppant sa course, sentit le vent s’engouffrer entre ses jambes tandis que le sifflement de l’air qui se déchirait s’éloignait progressivement de lui, signe qu’il avait proprement échappé aux kienzan, lesquels poursuivaient leur débandade vers l’horizon.
Le nihilien prit un petit souffle.
Légèrement recroquevillé, il faisait dos aux terriens et à Végéta. Sa colère n’avait pas tari d’une goutte. Comment ce misérable humain pouvait oser être encore en vie alors qu’il lui avait lui-même transpercé l’abdomen ?
Plus loin, Krilin quittait sa position d’attaque pour reprendre un air plus neutre tandis qu’il percevait sans vraiment y prêter attention, les insultes rageuses et menaces outrancières que Végéta avait recommencé à proférer allégrement à l’endroit de Freeza.
Krilin n’était pas vraiment déçu que son attaque ait raté. C’était le contraire qui l’aurait étonné. Freeza n’était pas le genre qu’il s’attendait à avoir aussi facilement.
Le condisciple de Gokū reprenait contenance, tandis que son corps lui faisait violemment comprendre qu’il n’appréciait que moyennement d’être ainsi dépossédé des 9/10e d’énergie qu’il possédait jusqu’alors.

Freeza se redressa et, ignorant végéta, prit le parti de s’assurer une bonne fois pour toute que cette fois, le chauve y reste pour de bon.
Krilin sentant venir la violente charge dans sa direction pris les devants et, puisant dans ses dernières réserves, fusa dans une direction arbitraire, aussi vite que son corps le lui permettait et pouvait le supporter.
Une boule à l’âcreté indicible trouva alors domicile dans la gorge de l’ex-disciple du maître des tortue qui s’attendait à ce que d’un instant à l’autre Freeza, l’ayant devancé, apparaisse devant lui et stoppe sa course.
Le sentiment était intenable pour Krilin. Ce dernier finit par s’arrêter de lui-même, comme pour éviter d’en laisser la possibilité à Freeza.
Mais où fuir ?
♬ « Qui n'a plus d'espoir n'aura plus de regrets. » ♪
Krilin fit volte-face. Il vit alors le nihilien, fonçant vers lui, débordant de rage, toutes griffes dehors.
Le terrien fit descendre la boule qu’il avait dans la gorge. Quelque chose d’autre venait de monter la remplacer.
« C’est vrai. Pourquoi avoir peur ? On a perdu d’avance de toute façon. Quoi qu’il arrive, l’important c’est de tout donner, jusqu’au bout, et ne pas avoir de regrets. »
Krilin durcit ses muscles et se mit en position de contre-attaque au corps à corps.
Freeza, qui n’était au départ qu’un point au loin, n’était maintenant plus qu’à quelques mètres au dessus du visage de Krilin et ce dernier pouvait désormais lire toute la folie qui s’était emparée du tyran.
L’empereur de l’univers, brandissant sa main gauche, se laissa perdre de l’altitude, sans rien enlever à la vitesse démesurée qui le conduisait vers Krilin.
Ce dernier serra les dents. Il allait être réduit en charpie. Freeza n’était plus qu’à quelques centimètres.
Le terrien arma sa jambe droite, bien décidé à donner le plus formidable coup de genou de sa vie.
Exit le Taiyoken, Krilin prenait conscience qu’il ne pourrait pas fuir indéfiniment l’affrontement. Il faudrait bien qu’à un moment où un autre, ils en passent par un choc frontal. Il faudrait bien qu’à un moment où un autre, lui et les autres parviennent à accepter que depuis le début, ils ne faisaient que fuir la réalité de la surpuissance de Freeza.
Krilin, dos au mur, était désormais prêt à être le premier à affronter cette réalité.
Il balança puissamment son genou en avant tandis que la main de Freeza s’écrasait sur son visage.
Le noir s’abattit sur le terrien.
Son genou n’avait été d’aucune utilité, Freeza l’avait bloqué avec son propre genou et ainsi propulsé, ou plutôt emporté Krilin avec lui dans une chute effrénée en direction du sol.
L’ancien disciple de Muten-Rōshi sentit que son articulation avait explosé. Et il était désormais aveugle et bientôt mort.
Ses dernières forces se trouvaient dans sa jambe désormais invalide et coupée de toute alimentation, n’attendant plus que de se vider de l’énergie cinétique qu’elle comportait encore, pour ensuite retomber et céder à la pression que Freeza exerçait dessus avec son propre genou.
Mais il sentit soudain que cette même pression qui les emmenait tous deux vers le sol, avait soudain disparu.
Pour une raison ou une autre, Freeza s’était arrêté.
De gré ou de force ?
Les sens chamboulés de Krilin ne lui permettaient pas de trouver réponse à cette question, tandis qu’il poursuivait sa chute sous l’irrépressible appel d’une gravité qui se voulait meurtrière vu l’état dans lequel il se trouvait.
Freeza se retourna, les yeux injectés de rage.
Quelqu’un lui retenait la queue.
Gohan vit Freeza se retourner dans sa direction et eut la soudaine sensation de sentir son cœur qui cherchait à s’enfuir en transperçant sa cage thoracique. Sensation accompagnée d’une violente montée d’adrénaline qui le fit voir flou pendant quelques instants.
Sans s’en rendre compte, il souhaita à cet instant être ailleurs… très loin de là. Mais c’était malheureusement impossible. Il avait accouru sans réfléchir pour aider Krilin. Et si c’était à faire, il le referait probablement… et tant pis.
Pour autant, Gohan redécouvrait la définition de la peur à chaque fois que son regard croisait les pupilles amarante du démon Freeza.
A chaque fois qu’il avait l’impression d’être le centre de l’attention de ce dernier.
Et le semi-saiyajin savait que Freeza le voulait souffrir, lui tout particulièrement, ce pour le bombardement aérien signé "colères_de_Gohan.corp ©", dont le nihilien avait fait les frais quelques minutes plus tôt.
Gohan voulut fuir, mais il n’arrivait pas à se résoudre à lâcher la queue de Freeza. Non pas qu’il retenait le nihilien d’aucune manière (ses petites patounes n’en faisaient même pas le tour), mais Gohan avait cette sensation que, dès l’instant où il la lâcherait, c’en serait finit de lui... Le paradoxe était inquiétant.
Le fils de Gokū grignotait quelques instants de vie.
Ses mains tremblaient pathétiquement et peinaient à "retenir" l’imposant appendice qui glissait de plus en plus de ses paumes devenues moites.
Le regard assassin du monstre braqué sur lui le décortiquait, tordant et torturant son esprit.
Gohan se décida enfin, sans crier gare. Il lâcha en un clin d’œil la queue et fonça à plein gaz, yeux clos, dans la première direction arbitraire que son cerveau avait déterminée.
Plus loin, au sol, Krilin avait plusieurs os en compote.
La chute fut très, très rude… mais malheureusement pas mortelle.
Deuxième constatation à laquelle vint rapidement le terrien, il n’était malheureusement pas aveugle non plus. Freeza avait forcé sa main sur son visage, le privant ainsi de lumière, et l’esprit du terrien, en état de choc, avait exagéré la situation.
Krilin avait déjà perdu 9/10e de son énergie dans la précédente salve de kienzan.
Et il venait de perdre plus de la moitié de ce qu’il lui restait en canalisant très maladroitement, du fait de la fatigue et d’une précipitation impérieuse, ses dernières réserves pour survivre à la chute.
Il n’en avait désormais plus assez ne serait-ce que pour voler. Plus assez pour rendre l’ascenseur à Gohan… et c’était ce qui l’énervait le plus. Il ne pouvait plus compter que sur une intervention providentielle de Végéta…
Gohan sentait que Freeza se rapprochait dans son dos. Le fils de Chichi se retenait de céder à la peur en s’arrêtant comme Krilin plus tôt. Préférant s’accrocher à la vie, il carburait, gaspillait, brûlait…
Ses réserves d’énergie fondaient comme neige au soleil, il les laissait couler sans s’imposer la moindre limite ou retenue et sans compter à la dépense. Et pourtant freeza se rapprochait. Gohan le percevait parfaitement.
Soudain, le métis sentit une chaleur à la base de sa tête, comme un picotement.
Une masse solide venait d’entrer en contact avec son cou.
Une masse fine et aiguisée… comme une griffe ou un ongle acéré.
C’était Freeza qui lui ôtait la vie.
Gohan, qui n’eut même pas le temps de voir cette dernière défiler devant ses yeux, entendit soudain un fracas assourdissant dans son dos.
Le métis fit instantanément volte-face, ignorant le mince filet de sang qui s’écoulait depuis son cou jusqu’au peu qu’il restait de son armure.
Gohan vit alors que Freeza fusait à toute allure vers le sol de la planète.
Végéta l’avait cueilli comme une frêle fleur d’automne, d’un ciseau retourné à la puissance que Gohan devinait sans mal, vu l’intonation assourdissante qu’avait produit le coup inattendu ainsi que la vitesse à laquelle Freeza se rapprochait du sol.
Le prince saiyajin, de son habituel air dédaigneux, toisa alors Gohan.
« Elle est où ta copine ? »
C’est à cet instant que Gohan se souvint effectivement que Krilin gisait probablement à cet instant même à terre, éventuellement mort.
Freeza quant à lui fonçait encore à une vitesse ahurissante en direction du sol. Ce dernier hurlerait assurément sous le coup d’une atroce douleur si les pattes crochues du monstre venaient à s’écraser sur son flan.
Et ce fut le cas. Freeza se réceptionna dans un atterrissage d’une violence qui n’avait, par conséquent, d’égale que celle avec laquelle il fut projeté. Si le sol avait à se plaindre, c’était à Végéta qu’il fallait s’adresser.
Le nihilien de son côté n’avait souffert d’aucune espèce de dégât notable, si ce n’était les tremblements et frissons dont son corps fut parcouru à l’atterrissage.
Le sol, fracturé en bloc massifs sur des dizaines de mètres n’était plus qu’un puzzle épars de roches géantes.
Le nihilien se redressa en silence, du haut de ses deux mètres vingt.
D’abord, le sauvetage du premier nabot par le second, et puis le sauvetage de ce dernier par Végéta… et ensuite quoi… le sauvetage de Végéta par le premier nabot ? Freeza comprit à cet instant que son premier menu problème était l’infériorité numérique.
Le nihilien porta un doigt à sa bouche et effaça la fine trace de son sang qui s’y était déposée. Finalement le coup de Végéta n’était pas si anodin que ça et aura au moins réussi à faire couler un tant soit peu le sang de Freeza. Chose dont Végéta pourrait se vanter dans l’Au-delà, si Au-delà il y avait.
Freeza tenta de reprendre le calme dont il était drapé lors de son arrivée sur Namek.
Irrité… il ne pouvait nier l’être, maintenant. Mais dépassé… certainement pas.
Le prince de l’univers analysa calmement la situation. Il était conscient du fait que s’il fonçait à l’instant sur Végéta, le petit saiyajin trouverait le moyen de lui coller un coup de tête dans le flan, en sortant de derrière les fagots. L’ossature de Freeza était probablement la seule chose sur laquelle Végéta et ses deux sbires se focaliseraient, pour essayer de le tuer de l’intérieur, sachant que l’extérieur était imprenable.
L’autrefois élégante créature, qui n’était désormais qu’un tas de muscles aux postures grossières, mais loin d’être sans cervelle, savait que de ses trois opposants, Végéta était de loin le plus lâche… puisque le plus lucide.
Végéta serait donc, des trois, le plus réticent à attaquer freeza par derrière, en traître. S’il le faisait ce serait vraiment qu’il avait la certitude que ça passerait comme une lettre à la poste, comme plus tôt avec son ciseau renversé.
Donc, s’il fallait éliminer ces misérables insectes un par un, commencer par le petit saiyajin était la clé. Freeza, liant l’acte à la pensée, pris son envol en direction de Gohan et Végéta.
Un peu plus haut, Gohan et Végéta se regardaient encore dans les yeux. Gohan aurait bien voulu rester soutenir Végéta, qu’il sentait déjà défaillir à la vue de l’approche de Freeza, mais le cas de Krilin hantait son esprit. Le métis voulait au moins savoir si son ami était toujours vivant. Il voulait au moins savoir s’il avait encore une raison de se battre avec autant de volonté.
Gohan savait que même si Végéta ne le dirait jamais à haute voix, il avait peur d’être laissé seul face à Freeza, et le prince saiyajin sentait que c’était justement ce qui allait se passer sous peu. Mais il ne retiendrait le métis ni oralement ni physiquement… trop fier.
Gohan se sentait cette fois assez lâche pour profiter de cette fierté et s’éclipser sans avoir à se justifier.
Oui, il s’en sentait capable. Il se sentait à même de trahir Végéta là maintenant, pas par rancune, mais parce qu’il n’arriverait pas à se concentrer en ne sachant pas si Krilin était encore vivant ou non.
Malheureusement, Freeza n’était pas de cet avis.
Au grand bonheur de Végéta… et à la grande surprise de Gohan, c’était ce dernier que le nihilien avait pris pour cible.
Végéta, qui s’était alors discrètement détaché, savourait déjà la douce sensation de l’arrière-train de Freeza sur le cuir de sa botte.
Le prince saiyajin patienta, tentant d’effacer sa présence, non pas en masquant son énergie… il ne le pouvait pas, mais en bougeant le moins possible pour se faire naturellement oublier. Dût-il pour cela éviter de ciller.
Il avait tout son temps et était bien décidé à l’étirer autant que nécessaire, en dépit de l’état de Gohan.
Seulement, un événement inattendu refroidit immédiatement les ardeurs du prince à prendre le nihilien en traître par derrière.
En effet, Freeza, tandis qu’il démolissait chaque centimètre carré du corps du métis, agitait sa queue dans tous les sens, telles les pales géantes d’un ventilateur tranchant comme un rasoir et tournoyant puissamment sans ordre ni régularité.
Oh, Végéta avait compris.
C’était pour lui ça.
Cette queue qui s’agitait n’était certainement pas due au fait que Freeza était survolté au combat. Il n’y avait même pas de combat contre Gohan.
C’était donc pour lui, ça.
Cette fois, Freeza ne l’avait pas oublié. Un coin de l’esprit du nihilien traînait toujours au niveau de Végéta et l’immobilisme de ce dernier n’y ferait plus rien.
Le meilleur ennemi de Gokū fut alors pris d’une certaine panique. Gohan en moins, c’était plus d’attention de Freeza pour sa pomme ensuite.
Végéta n’avait pas prévu la mort de Gohan, mais il était hors de question qu’il s’approche de Freeza dans ces conditions.
En même temps… la mort de Gohan ne s’avérerait-elle pas, sur le long terme, plus handicapante ?
Végéta doutait et pensait encore, tandis que le fil de la vie de Gohan s’effilochait dangereusement, à mesure que les secondes s’écoulaient.
Freeza fit un petit bond tout en frappant Gohan. Ce bond était à dessein d’esquiver quelque chose qu’il avait entendu trop tard, puisque trop concentré sur Gohan. Freeza esquiva donc, par réflexe, sans pour autant avoir encore identifié la nature de cette chose.
Détournant un instant le regard, il constata qu’il s’agissait d’un des disques du nabot ratatiné au sol là-bas au loin.
Freeza reporta son attention sur Gohan, ce petit interlude passé. La pluie de coups de tête reprit alors de plus belle.
Végéta voyait le Kienzan poursuivre sa course vers le ciel tandis que le son caractéristique de l’attaque s’estompait. Il se demandait si Gohan, malgré le fait qu’il était sur le point de mourir, avait ressenti un certain soulagement en comprenant que son ami était encore vivant.
En tout cas c’était le cas de Végéta. Il pensait jusque-là que Krilin était mort, d’où l’importance qu’il accordait à Gohan, qui constituait par conséquent sa dernière couverture.
Mais désormais, le choix entre se faire déchiqueter par la queue de Freeza et sauver Gohan ne se posait même plus.
Végéta hasarda un regard sur l’immense plateau qu’était le sol de Namek. Il aperçut Dendé derrière un rocher.
Son ticket de sortie.
Freeza ne semblait plus aussi pressé de les éliminer et Végéta avait une idée claire et précise de ce qu’il lui restait à faire :
Faire soigner le chauve. Aller combattre Freeza avec lui, tomber dans le lac en se faisant démolir par le nihilien et passer ainsi pour mort, se faire soigner et profiter du fait que Freeza soit encore occupé avec Krilin pour tailler sa route. Éventuellement, libérer Gokū au passage pour gagner d’avantage de temps et s’assurer une sortie sans effluves, laissant toute la clique aux mains expertes de Freeza.
Végéta s’arrêta soudain de penser, au comble de la surprise, de s’observer ainsi en train de débiter tas d’immondices. Il faillit se vomir lui-même. De quelle bassesse pouvait bien relever le dernier prix honnête de la vie ?
Un déchaînement de KI d’un azur intense secoua l’atmosphère ambiant et fit virevolter jusqu’aux vêtements de Dendé en contrebas, Déchaînement instantanément suivi d’un déplacement rageur, imperceptible à l’œil nu de ce même namek qui observait la scène.
Végéta s’était transposé derrière Gohan… et, dans un hurlement de colère noire, contre lui-même et à l’endroit de celui qui l’avait poussé à en venir aux pensées les plus abjectes, le prince saiyajin transperça brutalement le dos du métis d’un coup de poing à la précision extrême qui, pour autant, n’avait que la zone du cœur de Freeza pour dessein.
Ce dernier ne vit rien venir… et sans même réaliser ce qui lui arrivait, se trouvait déjà à des dizaines de kilomètres de la position dans laquelle il s’était trouvé un battement de cil plus tôt.
Freeza avait momentanément perdu tout contrôle. Il sentait une gerbe de son sang lui remonter à la bouche tandis que sa poitrine le brûlait.
N’arrivant plus à se maintenir en lévitation, il chuta comme une pierre en direction de l’infini des plaines herbeuses de la planète Namek…

A des kilomètres de là, Gohan, embroché comme un vulgaire morceau de viande, ne tenait encore en l’air que grâce au bras tendu qui le traversait au niveau du tronc, en dessous de l’omoplate gauche. Le cœur était très certainement touché.
Toujours sous le coup de la colère, Végéta en oubliait la présence du métis, lequel était à cet instant sur le fil du rasoir le séparant du néant.
Gohan agrippait par instinct de survie le bras de Végéta de ses deux mains et agitait grossièrement ses pieds dans le vide, tandis qu’une quantité alarmante de sang s’échappait de sa bouche ainsi qu’à travers les espaces non remplis par le bras de Végéta. Gohan semblait crier… mais aucun son ne sortait.
Dendé ne perdit rien de ce qui se passait et était bien le plus catastrophé de tous. Non pas à cause du sordide de la scène mais parce que la blessure de Gohan, si on pouvait encore appeler ça une blessure, était beaucoup trop grave, beaucoup trop profonde et se situait dans la zone de tous les cauchemars pour tout guérisseur.
Le cas de Gohan n’était clairement pas récupérable, Dendé ayant en outre déjà vomi ses tripes pour sauver le chauve, même s’il n’en laissait rien paraître.
Végéta reprit assez rapidement ses esprits. Il n’avait pas voulu ça. Gohan n’était pas sa cible. Mais c’était la seule manière qu’il avait trouvée pour atteindre Freeza, sous l’emprise d’un coup de sang passager.
Cela dit, se faisant violence pour ne rien laisser paraître de la pointe de satisfaction que cette scène lui inspirait quand même, végéta détacha Gohan de son bras tout en se laissant perdre de l’altitude pour ensuite balancer le corps, désormais inconscient, en direction de Dendé, qui ouvrit silencieusement des bras plus que tremblants…
