
Chapitre 78 : L'esprit oozaru
Posté sur sa meilleure position défensive, Kakarotto se posait mille questions sur son adversaire. Qui était-il ? D'où venait-il ? Quelle était sa vraie force ? Comment pouvait-il avoir de tels pouvoirs ? Et surtout, pourquoi n'était-il jamais venu l'affronter auparavant si son but était de sauver les humains ? Car cela faisait déjà plusieurs années que le Sayen pratiquait des massacres à grande échelle.
L'adolescent de quinze ans aimait avoir les idées claires dans ses batailles. A force de réfléchir, il commençait à avoir mal à la tête. Ce n'était pas une migraine ordinaire. Elle grandissait au fil des secondes. Soudain, sa vue se brouilla. Au lieu de distinguer le paysage environnant et son adversaire, il ne voyait plus qu'un fond violet. C'était exactement comme si quelqu'un lui avait posé un drap sur son visage.
N'y comprenant plus rien, il se frotta les yeux dans un air de panique. Le Très Haut sourit. Bien entendu, c'était lui le responsable de tout ceci. Outre sa puissance prodigieuse, il possédait une multitude de pouvoirs en tant qu'être divin. Parmi eux, celui de brouiller la vue de quelqu'un. Sans son sens le plus précieux, Kakarotto risquait bien de perdre ce combat. L'homme en vert se rua su lui et lui administra une série de coups de poings avant de le mettre à terre d'un coup de genou en pleine tête. Le Sayen s'écroula mal en point.
_Qu'est-ce que tu m'as fais misérable ! Hurla t-il.
_Rien d'extraordinaire. Je suis simplement entré en lien psychique avec ton cerveau. Tu vas devenir ma marionnette !
Soudain, Kakarotto crut avoir retrouvé la vue lorsqu'il aperçut toujours sur fond violet le Tout Puissant qui le regardait. Il lui sauta immédiatement dessus sans réfléchir et le frappa de toutes ses forces. Mais malgré tous ses efforts, son adversaire paraissait ne sentir aucun dommage. A bout de nerf, le Sayen le fusilla donc d'un nouveau kaméhaméha. Cette fois ci, l'image du vieillard disparut dans le rayon bleu.
En réalité, tout ceci n'était qu'une illusion. Le Très Haut contrôlait parfaitement l'esprit de Kakarotto et pouvait lui faire voir n'importe quoi. Le Sayen n'avait réellement cogné puis détruit qu'un simple arbre et il ne s'en rendait même pas compte. Pour la première fois de sa vie, il paniquait vraiment. Comment arriver à gagner dans ces conditions ?
L'homme en vert venait de prendre un avantage important. A présent, il n'avait plus qu'à épuiser Kakarotto d'images mentales jusqu'à lui porter le coup fatal. Pour la troisième fois, il pénétra dans son esprit. Mais cette fois ci, sa ballade mystique ne fut pas si tranquille. Il vit un singe géant positionné juste devant le cerveau du Sayen. L'oozaru le repoussa sans ménagement en dehors de l'esprit de son maître d'un cri terrifiant. Aussitôt, Kakarotto recouvra sa vue, la vraie cette fois. Il tourna sa tête et aperçut le Très Haut qui tremblait comme si il avait rencontré quelque chose d'abominable.
En fait, les Sayens n'étaient pas très forts pour tout ce qui concerne les pouvoirs psychiques. La plupart d'entre eux n'étaient que des brutes sans cervelle très vulnérables à la magie. Mais ils disposaient d'un formidable atout de protection, l'esprit oozaru. C'était lui qui chassait les mauvaises ondes cérébrales, lui qui guérissait des poisons les plus violents, lui qui donnait à tous les guerriers leur extraordinaire combativité ! Il était le garant de la véritable nature féroce des Sayens. Il se déclenchait d'une manière instinctive sans que personne ne puisse le contrôler. Chaque individu possédait le sien. Et celui de Kakarotto venait de le sauver d'une mort certaine.
_On dirait que tes pouvoirs ont moins d'effet que prévu, railla l'adolescent. A mon tour de rire !
Sur ce, le Sayen s'élança sur l'homme en vert et le frappa avec la technique du loup. Il réussit entièrement toute la combinaison et infligea de lourds dommages à son adversaire sans défense. Le jeu du Tout Puissant venait de se retourner contre lui. Tétanisé par l'esprit oozaru, c'était à présent lui qui se retrouvait en désavantage psychologique. De nouveau, les scores étaient remis à égalité dans cette lutte acharnée.
Kakarotto avait reprit pleinement confiance en lui. Il sentait l'esprit oozaru lui donner un bonus de puissance et de férocité appréciable. C'était déjà lui qui lui avait permit de survivre à l'eau sacrée de Karine. Même si il ne savait pas très bien ce que c'était, il se sentait bien avec cette force de gorille enragé. Chose incroyable, elle lui avait même redonné un supplément d'énergie. Le Sayen était donc quasiment de nouveau en pleine forme. Pour lui, un nouveau match commençait.
_Avant de continuer à nous battre, tonna t-il, tu vas répondre à mes questions et me dire ton identité vieillard ! Si tu refuses de parler, je te jure que je quitte la forêt sur le champs et que je torture le premier humain que je croise comme je ne l'ai encore jamais fais jusque ici. Tu n'aimerais pas être responsable d'une telle atrocité quand même.
Le Tout Puissant prit le temps de la réflexion avant de répondre. Après près d'une heure de combat, il était temps de tirer quelques enseignements. Kakarotto était plus rapide et plus frais que lui. Pas de beaucoup mais à une telle vitesse sur 100 kilomètres, le Sayen pourrait le distancer de deux à trois minutes au moins. Il aurait donc tout le temps de torturer un homme rencontré à cette distance. Et ça, le Très Haut ne se le pardonnerait pas.
_Je vais tout te dire, s'exclama t-il. Tu ne vas peut-être pas me croire mais je suis le dieu de cette planète. Mon rôle est de garder la Terre de toutes les grandes menaces et d'accompagner tous les Terriens dans l'au delà après la mort.
_Tu es donc une sorte de protecteur c'est ça ? C'est vrai qu'au cours de mes massacres, j'ai souvent entendu des gens implorer Dieu de les défendre. C'est donc toi, tu existes réellement. Mais pourquoi ne pas avoir écouté l'appel de tes fidèles plus tôt ?
_Tu ne sauras jamais à quel point je regrette d'avoir prit cette décision si tardivement. Mon âme est à présent damnée de toute façon. Il ne me reste plus qu'à te tuer et ensuite je pourrais abandonner mon poste pour quelqu'un de meilleur.
Le repentir du Très Haut était sincère. Il s'en voulait énormément. Kakarotto avait complètement renversé la situation psychologique en sa faveur. Dire que dix minutes plus tôt seulement, il était en passe de se faire tuer. Comme quoi, tout pouvait aller très vite lors d'un match, dans un sens comme dans l'autre.
Tenant à conserver l'avantage, Kakarotto repartit au combat. Cette fois ci, le Très Haut croisa ses bras devant lui pour se protéger des poings de son adversaire. Il profita que ce dernier se trouvait à proximité pour le fusiller soudain avec deux fins rayons lumineux provenant de ses yeux. Le Sayen poussa un cri de douleur et fut repoussé plus loin.
Sans attendre qu'il reparte à l'assaut, le Tout Puissant leva un bras en direction du ciel. Aussitôt, des racines sortirent de terre et se nouèrent autour des chevilles du garçon. Surprit, celui ci regarda ses pieds sans comprendre. Cette seconde d'inattention lui coûta cher. A la vitesse de l'éclair, le Très Haut fondit sur lui et lui décocha la plus puissante droite de toute sa vie.
A moitié groggy suite à l'impact d'un tel coup, Kakarotto ne réagit pas lorsque des arbres vinrent carrément jusqu'à lui afin de le ligoter avec leurs nombreuses branches. Bien entendu, le Tout Puissant contrôlait la nature terrestre et pouvait s'en servir lors des combats. C'était bien la première fois que le Sayen devait se méfier de son environnement. A présent, il ne pouvait même plus bouger.
_Je suis bloqué, rugit-il.
_Et à ma merci, compléta l'homme en vert. Je vais te préparer une attaque qui va t'envoyer dans l'au delà. Ne t'inquiètes pas, ce ne sera pas long.
Sur ce, le vieillard concentra dans ses bras une énorme quantité d'énergie. En se fiant à ses sens, le Sayen devinait qu'il préparait une vague déferlante énorme qui raserait toute la région en même temps. A bout portant, il n'y survivrait pas à coup sur. Il devait donc absolument trouver le moyen de se libérer de ces arbres au plus vite.
Kakarotto augmenta sa force au maximum afin de détruire la centaine de branches qui le retenait prisonnier, en vain. Il tenta de se faire pousser deux bras supplémentaires pour s'aider, en vain. Il essaya de s'envoler, en vain. Pendant plus de deux minutes, il fit tout son possible pendant que le Très Haut chargeait son attaque dévastatrice.
Enfin, le Tout Puissant tira un gigantesque rayon jaune de la taille d'une maison. Le Sayen crut sa dernière heure venue. C'est alors qu'il tenta une dernière solution. Juste avant de se faire emporter par la vague déferlante mortelle, il se retrouva propulsé dans les airs en ligne droite tel une fusée. La cause de ceci ? Un kaméhaméha avec ses pieds. Ses mains étant prisonnières, Kakarotto utilisa pour la première fois la fameuse technique de Tortue Génial avec ses pieds libres. Et la puissance de propulsion du petit rayon bleu lui permit de faire craquer les branches et de se libérer. Ouf, il était temps !
_Maudit sois tu ! grogna le Très Haut furieux.
Il avait de quoi l'être. Son rayon d'une puissance phénoménale rasa toute la vallée d'enfance du Sayen et celle des dinosaures avant de continuer sa course jusqu'aux premières habitations humaines. L'homme en vert venait de détruire toute une faune et une flore pour rien. Un nouveau coup supplémentaire au moral de ce vieillard qui n'aspirait plus qu'à la retraite.
_Ton énergie a beaucoup diminué, commenta Kakarotto en se reposant sur le sol. Tu as mis toute ta force dans cette attaque, un peu comme Tenshinhan la dernière fois. Décidément vous les humains, vous commettez toujours les mêmes erreurs au combat. Vous savez que vous ne pouvez pas me tuer normalement alors vous épuisez toute votre force vitale. Et ensuite, il ne vous reste plus rien. Pourtant, on m'a toujours apprit que l'une des clés les plus importantes d'un match était la gestion de son énergie et qu'il faut toujours en garder. Vous êtes pathétiques.
Le Très Haut ne répondit pas. Autour de lui, il ne restait plus qu'un désert. Cependant, la maison de feu Sangohan avait été conservé car le rayon ne partait pas dans sa direction. Kakarotto poussa un soupir de soulagement car cela signifiait également que les boules de cristal et sa plantation de senzus étaient encore intacts.
_J'aimais bien cette vallée, c'est là où je suis né et où j'ai grandi. Dommage, je vais devoir trouver un nouveau terrain de chasse la prochaine fois.
_Il n'y aura pas de prochaine fois ! Notre combat n'est pas terminé !
Le Très Haut avait joué beaucoup de ses cartes et faillit remporter la victoire par deux fois déjà mais sans succès. A présent, combien lui restait-il d'énergie ? Avait-il encore une chance de remporter la victoire et de sauver son monde ? Réponse au prochain chapitre.